Skip to main content

Full text of "Bulletin de la Commission des antiques de la Seine-Inferieur"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  preservcd  for  générations  on  library  shclvcs  before  il  was  carcfully  scanncd  by  Google  as  part  of  a  projecl 

to  makc  the  workl's  books  discovcrable  online. 

Il  lias  survived  long  enough  for  the  copyright  lo  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  publie  domain  book  is  one  thaï  was  never  subjeel 

lo  copyright  or  whose  légal  copyright  lerni  lias  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  locountry.  Public  domain  books 

are  our  gateways  lo  the  past.  representing  a  wealth  of  history.  culture  and  knowledge  thafs  oflen  dillicull  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  marginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  lile  -  a  reminder  of  this  book's  long  journey  from  the 

publisher  lo  a  library  and  linally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  lo  digili/e  public  domain  malerials  and  make  ihem  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  wc  are  merely  iheir  cuslodians.  Neverlheless.  ihis  work  is  ex  pensive,  so  in  order  lo  keep  providing  ihis  resource,  we  hâve  taken  sleps  to 
prevent  abuse  by  commercial  parties,  iiicluciiiig  placmg  lechnical  restrictions  on  aulomaied  querying. 
We  alsoasklhat  you: 

+  Make  non -commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals.  and  we  reuuest  lhat  you  use  thesc  files  for 
pcrsonal,  non -commercial  purposes. 

+  Refrain  from  autoiiiatcil  (/uerying  Donot  send  aulomaied  uneries  of  any  sort  lo  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  characler  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  large  amount  of  texl  is  helpful.  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  malerials  for  thèse  purposes  and  may  bc  able  to  help. 

+  Maintain  attribution  The  Google  "watermark"  you  see  on  each  lile  is  essential  for  informing  people  about  this  projecl  and  hclping  them  lind 
additional  malerials  ihrough  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use.  remember  thaï  you  are  responsible  for  ensuring  lhat  whai  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
becausc  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  Uniied  Staics.  thaï  the  work  is  also  in  ihc  public  domain  for  users  in  other 

counlries.  Whelher  a  book  is  slill  in  copyright  varies  from  counlry  lo  counlry.  and  we  can'l  offer  guidanec  on  whelher  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  thaï  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringemenl  liabilily  can  bc  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google 's  mission  is  lo  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.  Google  Book  Search  helps  readers 
discover  ihe  world's  books  wlulc  liclpmg  aulliors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  eau  search  ihrough  llic  lïill  lexl  of  this  book  un  ilic  web 
al|_-.:.  :.-.-::  /  /  books  .  qooqle  .  com/| 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  cl  de  la  connaissance  humaine  cl  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  marge  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  appartenant  au  domaine  public  cl  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  soni  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  cl  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.   Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 

dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  lins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  ell'et  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésite/  pas  à  nous  contacter.  Nous  encourageons  (tour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

À  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  franoais.  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  ailleurs  cl  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp  :  //books  .qooql^  .  ■:.■-;. -y] 


lIlilBlIRIII 

3  blDS  0S7  83?  110 


I 


STANK3RD  UNIVERS 
UBRAKTK 

BULLETIN      AUGfm 
COMMISSION  des  ANTIQUITÉS      " 


SKINh-INFÉRIEURE 


XIV.  -  .»  LIVRAISON 


KOUE?( 
IMPRIMERIE  CAGNIARD  IL*>»  u  \ 

Ku«  }«HiicJ'Ai.-.  «M,  ol  du  Buuige.  ï 
I907 


53SST    S3   0( 


2310  I 


PROCÈS-VERBAUX 


COMMISSION     DES     ANTIQUITES 


PENDANT    L'ANNÉE  i 


SEANCE  DU   16  FEVRIER  1906 


Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart  sous  la  prési- 
dence de  M.  Gb.  de  Beaurepaire,  vice- président. 

Membres  présents  :  MM.  Adeline,  G.  de  Beaurc- 
pairc,  Chevreux,  Coutan,  Deglatigny,  Garreta,  Lefort, 
Le  Verdier,  Loriquet,  Pelay,  Ruel,  de  Vesly  et  l'abbé 
Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Brunon, 
Malicorne 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  du  1 5  dé- 
cembre est,  après  lecture,  adopté  sans  observation. 

Bas-reliefs  du  portail  Saint-Jean.  —  Par  manière 
de  pièces  justificatives,  M.  Pelay  en  fait  circuler  deux 
lithographies  :  l'une  est  signée  «  H.  Langloïs,  1 8 1  o  »  ; 
l'autre  a  paru  dans  la  Normandie  pittoresque  de 
Taylor  et  Nodier. 

Le  secrétaire  obtient  de   M.  le  Président   de  placer 


vertes  se  sont  (Tailleurs  produites  le  long  de  la  voie 
romaine. 

Maison  natale  de  P.  Corneille.  —  M.  Pelay 
souhaiterait  que  la  Commission  exprimât  son  avis  sur 
le  rachat  de  cette  maison,  dont  se  préoccupe  en  sens 
divers  le  Comité  du  Centenaire.  M.  le  Président  rap- 
pelle qu'il  y  a  un  peu  plus  d'un  siècle,  ce  projet  a  été 
appuyé  par  le  préfet  Beugnot,  sur  l'initiativedu  ministre 
Chaptal. 

M.  de  Veslv  se  déclare  adversaire  convaincu  de  ce 
rachat,  sur  un  ensemble  de  souvenirs  qui  remontent  à 
1860  environ.  La  construction  fut  par  trop  défigurée 
dans  son  ensemble  pour  mériter  ce  coûteux  honneur, 

M.  Lefort  voit  les  choses  bien  différemment.  Les 
remaniements  sont  incontestables  et  fort  nombreux. 
Mais,  outre  le  puits,  dont  toute  la  famille  Corneille  a 
bu  l'eau,  et  une  ancienne  cave,  bien  caractérisée,  les 
plafonds  sont  restés  les  mêmes.  Enfin,  malgré  le  rescin- 
dement  sur  la  rue,  il  ne  lui  semble  pas  prouvé  que, 
dans  son  gros  œuvre  et  jusque  dans  la  distribution  de 
quelques  pièces,  l'immeuble  actuel  n'est  pas  resté  ce 
qu'était  le  domicile  bourgeois  de  la  fin  du  xvi«  siècle. 

M.  Pelay  ira  plus  loin.  Le  sol  sur  lequel  les  enfants 
Pierre,  Antoine  et  Thomas  Corneille  ont  joué,  et  qu'a 
foulé  tant  d'années  cette  famille  qui  est  bien  l'une  des 
plus  renommées  de  notre  cité,  ce  sol  mérite  à  lui  seul 
d'être  arraché,  même  au  prix  d'un  lourd  sacrifice,  à 
toutes  les  vicissitudes  qui  déforment  l'antique  aspect 
de  nos  rues.  Ne  fussions-nous  donc  qu'en  présence  de 
l'unique  emplacement  du  logis  Corneille,  que  son 
rachat  mériterait  encore  d'être  appuyé. 

Le  secrétaire  pense  que  l'occasion  ne  s'en  représen- 


Correspondance  imprimée. —  Elle  se  classe  comme 

il  suit  :  Epigraphie  du  Pas-de-Calais,  t.  IV,  fasc.  6, 

Arras,  1904,  in-40  ;  —  Mémoires  et  Documents  de  la 

Société  Savoisienne  XLIIL    Chambéry,    igo5;    — 

ïtem,   Mettensia,    IV  ;  Société   des  Antiquaires   de 

France;  Paris,  iqo5;  —  Revue  de  ÏAvranchin,  1905. 

7  «t  8;  Avranches,   1906;  —  Bulletin  Archéol.  du 

Comité,  1905,  2;  —  Item  Historique  et  Philologique^ 

'004, 3  et  4  (une  livr.)  ;  —  Bulletin  de  la  Soc.  poly- 

ntthiquedu  Morbihan,  Mémoires  1  et  2;  —  Bulletin 

de  ta  Soc...  de  l'Orléanais,  n°  182;  —  Bulletin  de 

la  Commission...  du  Pas-de-Calais,  II,  5,  6;  III,  3, 

4î—  Bull,  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  l'Ouest, 

!9o5,  fasc.  3;  —  Bull,  de  la  Soc.  archéol.  d'Eure-et- 

'    Loir,  XI,  XII  et  XIV  ;  1  livr.  ;  —  Bull,  de  la  Soc. 

hSemur,  XXXIII,  1904;  -  Bull,  de  la  Soc.  Du- 

no*se,  144;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  Gand,  1 3e  et 

'4e  années  ;    3   livr.  ;  —   Extraits  du    Smithsonian 

Report,  1905  ;  nos  1 630-1642. 

Antiquités  diverses.  —  M.  le  Président  place  sous 
les  yeux  de    la    Commission    un   nouvel   envoi    de 
'1-  haussier.  Ouire  une  hachette  en  pierre  polie,  il 
comprend  une  grande  brique  romaine  (o,3ô  X  0,26 
o,o33j  et  un  beau  pave  hexagone  en  mosaïque, 
Mesurant  o,3o    de  diamètre.    La    forme   hexagonale 
pourrait  peut-être  faire  douter  de  sa  fabrication  ro- 
maine; mais  on  rappelle  que  la  céramique  ancienne  a 
parfois  été  adaptée  aux  aménagements  postérieurs. 

Après  la  séance,  M.  Vaussier  a  expliqué  de  vive  voix 
qu'il  ne  doutait  pas  que  ces  objets  appartinssent  à 
l'époque  romaine,  comme  divers  fragments  de  mo- 
saïque qu'il  a  précédemment  rencontrés.  Ces  décou- 


vertes  se  sont  d'ailleurs  produites  le  long  de  la  voie 
romaine. 

Maison  natale  de  P.  Corneille.  —  M.  Pelay 
souhaiterait  que  la  Commission  exprimât  son  avis  sur 
le  rachat  de  cette  maison,  dont  se  préoccupe  en  sens 
divers  le  Comité  du  Centenaire.  M.  le  Président  rap- 
pelle qu'il  y  a  un  peu  plus  d'un  siècle,  ce  projet  a  été 
appuyé  par  le  préfet  Beugnot,  sur  l'initiative  du  ministre 
Chaptal. 

M.  de  Vesly  se  déclare  adversaire  convaincu  de  ce 
rachat,  sur  un  ensemble  de  souvenirs  qui  remontent  à 
1860  environ.  La  construction  fut  par  trop  défigurée 
dans  son  ensemble  pour  mériter  ce  coûteux  honneur, 

M.  Lefort  voit  les  choses  bien  différemment.  Les 
remaniements  sont  incontestables  et  fort  nombreux. 
Mais,  outre  le  puits,  dont  toute  la  famille  Corneille  a 
bu  l'eau,  et  une  ancienne  cave,  bien  caractérisée,  les 
plafonds  sont  restés  les  mêmes.  Enfin,  malgré  le  rescin- 
dement  sur  la  rue,  il  ne  lui  semble  pas  prouvé  que, 
dans  son  gros  œuvre  et  jusque  dans  la  distribution  de 
quelques  pièces,  l'immeuble  actuel  n'est  pas  resté  ce 
qu'était  le  domicile  bourgeois  de  la  fin  du  xvi«  siècle. 

M.  Pelay  ira  plus  loin.  Le  sol  sur  lequel  les  enfants 
Pierre,  Antoine  et  Thomas  Corneille  ont  joué,  et  qu'a 
foulé  tant  d'années  cette  famille  qui  est  bien  l'une  des 
plus  renommées  de  notre  cité,  ce  sol  mérite  à  lui  seul 
d'être  arraché,  même  au  prix  d'un  lourd  sacrifice,  à 
toutes  les  vicissitudes  qui  déforment  l'antique  aspect 
de  nos  rues.  Ne  fussions-nous  donc  qu1en  présence  de 
l'unique  emplacement  du  logis  Corneille,  que  son 
rachat  mériterait  encore  d'être  appuyé. 

Le  secrétaire  pense  que  l'occasion  ne  s'en  représen- 


tera  point  et  que  l'initiative  locale  ne  peut  manquer 
d'être  approuvée  par  le  Comité  parisien. 

D'après  la  tendance  actuelle  des  idées  et  les  mesures 
de  préservation  qui  ont  été  prises  dans  les  pays  les 
plus  divers,  les  étrangers  jugeraient  sévèrement  notre 
négligence  à  l'égard  de  ces  vénérables  souvenirs,  ce  qui 
deviendrait  pour  la  ville  de  Rouen  unevéritable  honte. 
M.  Lefon  estime  donc  qu'il  y  aurait  lieu  de  faire  appel, 
spécialement  pour  le  rachat,  aux  souscriptions  qui 
?ont  s'organiser  dans  toute  la  France  à  l'occasion  du 
centenaire. 

La  discussion  ainsi  approfondie,  M.  le  Président, 
touten  réservant  les  conclusions  techniques  à  formuler 
a  la  suite  de  l'examen  de  la  maison  qui  va  être  fait  par 
Plusieurs  de  nos  collègues  après  la  séance,  propose  à  la 
Commission  d'émettre  un  vœu  favorable  au  rachat. 
Cette  proposition  est  votée  à  l'unanimité. 

Médaillon  de  Corneille.  —  M.  Deglatigny  signale 
au  Musée  départemental  les  premières  épreuves  du 
haillon  de  P.  Corneille,  exécuté  par  Depaulis. 

Monnaies.  —  Le  même  dépôt  vient  de  recevoir  deux 
Monnaies,  que  M.  le  docteur  Le  Plé  a  trouvées  au 
Manoir  de  Bihorel  et  qu'il  a  offertes  au  Musée  par 
'intermédiaire  de  M.  Garreta.  Elles  sont  assez  mo- 
dernes et  ne  doivent  pas,  conséquemment,  être  rares. 
Mais  la  bienveillance  des  donateurs  est  toujours  à 
encourager. 

M.  le  Président  lit  les  deux  pièces  suivantes  :  sur 

/'hôtel  d'Etancourt  et  sur  la  chapelle  Saint-Nicolas, 

j  la  cathédrale.    Il  rappelle  qu'en  appropriant  cette 

chapelle,  le  chanoine  Sauvage  en  retira  une  peinture 

où  on  avait  rapproché  un  quai  de  Rouen  et  un  port  de 


Paris  voisin  du  Chàtelet.  Il  serait  intéressant  de  retrou- 
ver ce  morceau  peu  artistique,  mais  sur  lequel  M.  Sau- 
vage, d'une  curiosité  archéologique  toujours  en  éveil, 
avait  appelé  l'attention.  Mais  il  y  a  déjà  au  moins 
treize  ans  de  cela,  et  ces  derniers  vestiges  de  la  corpo- 
ration des  mariniers  ont  pu  changer  plusieurs  fois  de 
gîte.  L'abbé  Tougard  promet  de  tenter  une  petite 
enquête  auprès  du  clergé  et  dos  employés  de  la 
cathédrale. 


NOTE  SUR   L'HÔTEL   d'ÉTANCOURT 

L'hôtel  dit  d'Etancourt,  n°  73  rue  de  la  Grosse-Hor- 
loge, en  face  de  la  rue  Thouret,  se  recommande  à  l'atten- 
tion des  archéologues  et  des  artistes  par  les  statues  qui  en 
décorent  la  cour.  Il  mérite  encore  d'être  connu,  à  raison 
des  souvenirs  qui  s'y  rattachent;  à  raison  notamment  du 
séjour  qu'y  firent,  en  1461,  le  comte  de  Charolais,  plus 
tard  duc  de  Bourgogne,  dit  Charlcs-le-Téméraire  ;  et,  l'année 
suivante,  Marguerite  d'Anjou,  veuve  de  Henri  VI,  roi 
d'Angleterre,  l'héroïne  de  la  guerre  des  Deux-Roses,  lors- 
que cette  princesse  vint  a  Rouen  solliciter  le  secours  de 
Louis  XI  (i). 

Cet  hôtel,  autrefois  à  l'enseigne  du  Lion  d'or  (2),  et  ccr- 

(1)  Voir  les  notes  que  j'ai  publiées  sur  six  voyages  de 
Louis  XI  à  Rouen  {Précis  de  r Académie  de  Rouen],  1 856-57). 

(2)  L'enseigne  du  Lion  d'or  était  commune  à  Rouen  comme 
partout  :  «  Enseigne  du  Lion  d'or,  par.  S.  Maclou,  près  la  porte 
Jean-le-Queu  (plus  tard  Jean  le  Coeur),  intersignum  Lcoms  au- 
rei  juxta  portant  Joh.  Le  Qjtcu  in  parr,  S.  Macuti,  1437. 
Amendes  de  l'archevêché.  —  Le  Lion  cTor,  hôtel  situé  parr.  S.  Gcr- 
vais,  donné  à  fieffé  par  les  religieux  de  Fécamp,  1449,  *45i  ; 
cité  1409,  1428,  14C4,  1627,  1570  (F.  de  Fécamp).  —  Le  Lion 
d'or,  hôtellerie  au  Vieux-Marché,  1 58g,  Compte  de  la  fabrique 


taincmcni  l'un  des  plus  considérables  de  la  ville,  changea 
plusieurs  fois  de  propriétaires.  Voici  ceux  don!  les  noms 
nous  sont  révèles  par  les  actes  du  tabellionage  pour  le 
CT*  (iicle  (i)  :  «  Guillaume  Desbruîères,  bourgeots'de 
Rouen  :  le  19  janvier  1444  (n.  s.),  il  bailla  à  héritage, 
pour  120  I,  t.  de  rente  par  an,  à  honorable  homme  et 
MgtânJèm  de  Saintyon. ...  l'hostel  et  ténemeni  nommé 
le  Léonitor,  où  il  a  voit  plusieurs  maisons,  estages,  louages 
et  ûliflkes,  court,  gardin,  cellier,  assis  es  paroisses  de 
Notre-Dame-de-la-Ronde  et  Saint- Pierre-du-Chastel, 
d'un  bout,  par  devant,  au  pavement  de  la  rue  de  la  Cour- 
voiserie  (î),  droit  devant  l'église  de  Notre- Daroe-de-la- 
Ronde  (3),  d'autre  bout,  par  derrière  au  pavement  de  la 
rueamOues.  0 

Aprtj  Jean  de  Saintyon  vient  honorable  homme  et 
sage  Macé  De  I^unoy,  receveur  général  de  Normandie. 
Cslui-ci  vend  pour  800  écus  l'hôtel  du  Lion  d'Or,  a  noble 
homme  Mons*  Jehan  Le  Boursier,  chevalier,  sieur  d'Es- 
temay,  conseiller  chambellan  du  Roi  et  général  de  France, 
lequel  le  donna  d'abord  en  pur  et  loyal  don  à  damoiselle 
Jeanne  Picart,  femme  de  Regnaud  de  Villeneuve,  é"cuyer, 
conseiller  en  cour  laie,  à  tenir  par  ladite  damoiselle  sa  vie 
durant,  et  le  vendit  ensuite  en  toute  propriété,  le  19  juin 
1461.  après  la  mort  de  ladite  Jeanne,  audit  Regnaud  de 
Villeneuve,  pour  la  somme  de  r.200  I.  C'est  ainsi  que  cet 
avocat  est  cité  comme  propriétaire  du  Lion  d'or,  à  l'époque 

S.-Cand'e-le-Jeune.  —  L'iiôtel  d'où  partait  le  messager  de  Pont- 
Audcmer,  1745,  Flambeau  astronomique. 

(i)En  .383,  cet  hôtel  appartenait  à  Jean  de  Bucy.  Jean 
Havart,  procureur  général  de  l'archevêché,  donne  à  la  fabrique 
de  ta  Cathédrale  un  manoir  qu'il  avait  f.-.it  construire,  paroisse 
Saint- Pierre-du-Chastel,  entre  l'hôtel  Jean  de  Bucy,  à  l'enseigne 
du  Lion  d'or,  etc.,  fête  de  Conception  Notre-Dame  1 383.  (Cartul. 
dt  la  Cathédrale,  n«  8,  f«  108.) 
(i)  La  rue  de  la  Corvoiserie  est  la  rue  de  la  Grosse -Horloge. 
(3)  Cette  église  occupait  l'emplacement  de  la  rue  Thouret. 


8 


où  Marguerite  d'Anjou  vint  y  loger  avec  sa  suite  et  y  reçut 
la  députation  et  les  présents  du  Conseil  municipal  de 
Rouen. 

D'Esternay  s'était  attaché  au  frère  de  Louis  XI,  le  duc 
de  Berry,  en  faveur  de  qui  fut  rétabli  le  duché  de  Nor- 
mandie, duché  qui  eut,  comme  on  sait,  une  très  courte 
durée  (i). 

Créature  du  duc  de  Berry,  le  malheureux  d'Esternay 
était  naturellement  désigné  à  la  vengeance  de  Louis  XI. 
Il  fut  arrêté  â  Pont-Saint-Pierre,  mené  à  Louviers  et  noyé 
dans  la  rivière  d'Eure,  le  dernier  jour  de  décembre 
1465  (2). 

(1)  Note  de  M.  Mandrot  :  «  Jean  Le  Boursier,  chevalier,  sieur 
d'Esternay,  était  fils  d'Alexandre,  receveur  général  des  Aides,  et 
de  Colette  la  Portière.  Elu,  sur  le  fait  des  Aides  en  Saintonge 
(1426),  général  des  finances  de  Normandie  (i55o),  il  fut  remplacé, 
à  l'avènement  de  Louis  XI,  par  Jean  Arnolfin.  Charles  de  France 
lui  avait  confié  les  fonctions  de  général  de  ses  finances  ».  Chro- 
nique scandaleuse,  t.  I,  p.  145.  Un  acte  du  tnbell.  de  Rouen  du 
19  juin  1462  (n.  s.)  lui  donne  les  titres  de  chambellan  du  Roi  et 
de  général  de  France. 

(2)  «  En  ce  temps  le  seigneur  d'Esternay,  qui  estoit  général  de 
Normandie,  qui  s'en  estoit  parti  hors  de  la  ville  de  Rouen  pour 
lu  doubte  et  fureur  du  roy  et  à  ce  qu'il  ne  feust  pris,  fut  ren- 
contré en  habit  de  cordelier  de  l'Observance  par  aucunes  gens 
de  guerre  de  la  compaignie  du  grant  maistre  au  Pont-Saint- 
Pierre,  qui  est  à  quairc  lieues  de  Rouen,  et  avoit  avecques  lui 
ung  Augustin,  lesquelz,  après  qu'ilz  orent  esté  saiziz,  furent  cer- 
cliez par  les  ditz  gens  de  guerre,  et  trouvèrent  sur  culx  plu- 
sieurs bagues  et  or  monnayé  content  qu'ilz  prendrent  et  sai- 
sirent    En  ce  mesme  jour  (dernier  déc.   1465,  jour  auquel 

Louviers  se  rendit  au  roi),  fut  mené  par  les  dittes  gens  du  gran  1 
maistre  d'ostel  ledit  seigneur  d'Esternay,  qui  aussi  en  cellui  jour 
lut  noyé  en  la  rivière  d'Ure  et  ledit  Augustin  avecques  lui  par 
les  gens  du  prevost  des  mareschaulx.  Et  puis  fut  le  corps  dudit 
d'Esternay  relire  hors  de  la  dicte  rivière  et  mis  en  terre  en 
l'église  N.-D.  de  Louviers  où  ilej  lut  fait  son  service.  »  M.  Man- 
drot, Chronique  scandaleuse,  t.  I,  pp.  145,  146,  149. 


U  Histoire  de  Rouen,  édit.  de  1738,  t.  IIe,  3e  partie, 
p.  87,  rappelle  que  d'Esternay  avait  fait  rétablir  à  ses  frais 
les  degrés  de  pierre  qui  conduisaient  à  l'abbaye  de  Sainte- 
Catherine,  degrés  qu'avait  fait  construire,  en  i3i2,  le  fa- 
meux Eoguerrand  de  Marigny,  comme  lui  disgracié  et  exé- 
cuté, après  une  éclatante  faveur. 


NOTE  SUR    LA    CHAPELLE     SAINT-NICOLAS     EN     LA     CATHÉ- 
DRALE  DE   ROUEN 

U  y  a  quelques  années,  en  restaurant  dans  la  Cathédrale 
de  Rouen  la  chapelle  de  saint  Nicolas,  on  retrouva,  sous 
un  lambris  à  moitié  pourri  et  qu'il  fallut  faire  disparaître, 
un  tableau  sur  bois  d'une  grande  longueur,  représentant 
le  cours  de  la  Seine,  où  étaient  figurés,  autant  qu'il  m'en 
souvient,  quelques  bateaux  et  qu'un  pont  terminait  de 
chaque  côté.  La  peinture  émit  grossière  et  d'ailleurs  tout 
a  tait  détériorée,  sans  doute  par  le  fait  de  l'humidité.  En 
ce* deux  ponts  il  était  aisé  de  reconnaître  les  points  qui 
marquaient  les  limites  entre  lesquelles  exerçaient  leur 
profession  les  bateliers  et  voituriers  par  eau  de  la  ville  de 
Rouen;  d'un  côté,  le  pont  de  Rouen;  d'autre  côté,  un 
pont  de  Paris  a  voisinant  la  tour  de  Nesle. 

^ettechapelle,  en  effet,  était  celle  où  nos  bateliers  avaient 
établi  leur  confrérie  sous  l'invocation  de  la  sainte  Vierge, 
«Je  saint  Nicolas,  de  saint  Clément  et  de  sainte  Barbe. 

Je  ne  saurais  dire  ce  qu'est  devenue  cette  peinture, 
sur  l'intérêt  de  laquelle  M.  Sauvage,  alors  intendant  de  la 
OnhcJrale,  m'avait  fait  l'honneur  de  me  consulter.  Gomme 
ce  savant  abbé  avait  le  sens  archéologique  très  développé 
et  que  les  destructions  inutiles  devaient  lui  répugner,  j'hé- 
site à  croire  que,  malgré  le  délabrement  des  panneaux  en 
question,  il  ne  les  ait  pas  mis  en  quelque  coin  en  attendant 
qu'on  put  en  tirer  parti.  Peut-être  y  aura-t-il  lieu  de  faire 
quelque  recherche  a  ce  sujet. 


10 


Le  peu  de  renseignements  que  l'on  possède  sur  l'asso- 
ciation des  bateliers  de  Rouen,  m'engage,  Messieurs  ei 
chers  Confrères,  à  vous  soumettre  deux  documents  qui 
la  concernent.  Le  premier  faisait  partie  autrefois  du  fondî 
de  la  Vicomte  de  l'Eau  de  Rouen,  quand  les  papiers  d< 
cette  juridiction  gisaient  sous  les  combles  du  Palais  d< 
Justice.  Je  n'ai  point  eu  le  temps  de  vérifier  s'il  a  échappa 
à  la  destruction  dont  il  était  menacé  dans  ce  local,  peuph 
de  rats  et  de  souris,  et  s'il  se  retrouve  dans  une  des  liasse: 
que  j'ai  fait  rentrer  aux  Archives  départementales.  L'autn 
document,  plus  ancien,  faisait  partie  des  Archives  du  Par 
lement,  et  il  est  vraisemblable  qu'il  a  été  conservé. 

Voici  le  premier  de  ces  documents  : 

«  Nous  soussignés  marchands  et  voituriers  paria  rivièn 
de  Seine  de  cestc  ville  de  Rouen,  nous  avons  promis  i 
Messieurs  les  négociants  de  cette  ville  et  de  celle  de  Paris 
stipulés  par...  de  disposer  la  charge  de  nos  bateaux  qu'il 
feront  charger  et  partir  de  telle  sorte  qu'il  leur  resten 
toujours  4  pouces  du  plat  bord  hors  de  l'eau  par  le  miliei 
du  bateau  pendant  le  temps  d'hiver  et  que  la  rivièn 
sera  navigable,  et  ce  pour  éviter  aux  surprises  des  mauvai 
temps  et  aux  naufrages.  S'il  arrive  qu'aucun  de  nous  dit 
voituriers  contrevienne,  nous  nous  soumettrons,  chacui 
pour  notre  fait,  de  payer  3oo  livres  pour  les  pauvres,  é 
mains  de  Messieurs  les  administrateurs  des  deux  hôpitau 
(l'Hôtel-Dieu  de  la  Madeleine  et  l'Hôpital  Général  dit  1 
Bureau  des  Pauvres  valides),  moitié  à  l'un,  moitié  à  l'autr 
sans  aucun  pourvoy  ».  S'il  arrive  qu'aucun  desdits  bateau 
soit  surcharge  en  arrivant  au  Pont-dc-1'Archc,  iool.  pou 
les  pauvres  de  Pont-de-1'Arche.  Les  dits  voituriers  s'obli 
gent  à  faire  charger  les  marchandises  sans  choix  de  qua 
lité.  Il  sera  permis  ù  Messieurs  les  négociants  de  visiter  o 
faire  visiter  par  qui  bon  leur  semblera  les  bateaux  avan 
leur  départ  et  en  mesurer  le  bord.  «  La  visite  faite,  on  n' 
pourra  charger  ;  au  moyen  de  quoy  Messieurs  les  mar 
chands  ci-dessus  nommés  auront  la  bonté  de  nous  accor 


II 

der  de  faire  charger  nos  bateaux  les  uns  après  les  autres, 
savoir  d'une  eau  de  6  pieds  un  bateau  seulement,  et  d'une 
eau  depuis  3  pieds  jusqu'à  5  au  plus,  un  bateau  et  une 
alège  pour  toutes  choses,  et  nous  chargerons  dans  Tordre 
oui  suit  :  Maihurin  Paturel  l'aisné,  premier  (14  noms  a  la 
*uite).  Si  Messieurs  les  commissaires  ordonnent  de  faire 
quelques  jours  nommez,  ils  seront  faits  incessamment 
pour  le  compte  de  nous  tous  sans  que  cela  puisse  inter- 
rompre le  run  de  celui  qui  devra  charger  ;  et  pour  le  prix 
des  voitures  nous  nous  soumettons  d'agréer  ceux  que  ré- 
gleront Messieurs  les  marchands  ».  Rouen  20  décembre 
1688. 

Second  document.  i3  septembre  1  565.  —  Requête  pré- 
sentée à  la  Chambre  des  Vacations  par  Richart  Des  Arpens, 
François  A  mette,  Guiilebert  Fessart,  Jehan  Primoult,  Au- 
gustin Fauvel,  Loys  GerTroy,  Jacques  Dieppcdalle  et 
Jacques  De  la  Ville,  pour  eux  et  les  autres  bateliers  et 
voituriers  par  eau  de  la  rivière  de  Seine  : 

a  De  tout  temps,  en  icelle  rivière,  conduisans  leurs  ba- 
teaux  tant  à  Paris  que  à  la  rivière  d'Aise  (Oise)  et  autres 
nvieres,  ils  avoient  accoustumé  estre  soulagez  du   peuple 
Cl  Je  tel  nombre  qu'ils  vouloient  appeler  pour  ayder  ou 
naller  et  tirer  leurs  bateaux  aux  ponts  et  pertuis  de  Mar- 
tr)t.  Pont-de-l'Arche,  Poses,  Vernon  et  autres  lieux,  don- 
n°ient  un   liart  a  chacun   homme,    1    double  à  chacune 
■cnioic.  Mais  depuis  quelque  temps  en  ça  les  habitans  et 
ûrconvoisins,    contrevenans   à   la  coustume,  exigent   par 
torce  12  deniers  pour  homme,  s'assemblent  et  amassent 
une,  nombre   effréné  pour  tirer  et  hallcr  les  bateaux,  et 
reliaient  12  d.  pour  chacun  et  40  s.  pour  l'église  de  Pont- 
Jc-l'Archc  ».  Par  suite  de  ces  exigences  et  d'actes  de   vio- 
ence.  il  arrivait  que  les  vaisseaux  demeuraient  abandon- 
r."*  parmi  les  eaux.  Les  conseillers  du    Parlement   ordon- 
ner.! que.  par  le  lieutenant  du  bailli  de  Rouen  à    Pont-de- 
i'Arwhe.   »  il  sera  procédé  à   une    information   sur   les  laits 
.liljnués:  qu'il  demeurerait  à  l'option  des  bateliers  de  faire 


12 


tirer  et  haller  leurs  bateaux  par  chevaux  et  par  hommes 
en  tel  nombre  et  de  tel  âge  et  sexe  qu'ils  voudront,  en 
payant  6  d.  pour  homme  et  4  d.  pour  femme  ou  fille  ». 

Inscription  obituaire.  —  En  recherchant  les  inscriptions 
qui  ont  été  recueillies  dans  la  collection  départementale, 
M.  de  Vesly  n  trouve  une  plaque  de  fondation  dont  la 
lecture  présentait  certaines  difficultés  par  suite  de  lettres 
effacées  dans  la  partie  supérieure. 

Grâce  aux  concours  de  MM.  Ch.  de  Beaurepaire  et 
Chevreux,  archiviste  du  département,  la  lecture  de  cette 
inscription  a  pu  être  faite  et  complétée  ainsi  : . 

D.  O.  M. 
«ON"  FEME  MARTHE  MAV 

CONDVIT    VKFVE  DE   FEV  ANDRE  ROVEN 

VIVANT  BOVRGs  DE  CESTE  VILLE  DE  ROVEN  MEUE  DE  DEVOTION 

ENVERS  D1EV  ET  LA  GLOR1EVSE  VIERGE  MARIE 

PERPETV1TE  IL  FASE  DI  PIERRE  EN  CETTE 

CHAPELLE  DE  PILLA  DEVBSOVB2  L'INVOCATION   D 

GLORIEVX  ARCHANGE  ST  MICHEL  DANS  CE  CIME 

TIERE  VNE  BASSE  MESSE  SV1VANT  L'OFFICE  DV  ÎO* 

TOVS  LES  DIMENCHES  DE  L'ANNEE  A  VNZE   HEV 

RKS  EN  ESTE  ET  A  VNZE  HEVRES  ET  DEMIE  EN 

HIVER    ET    LE    lOVR    DES    TRESPASSEZ,    ENSEMBLE 

LES  DEVX  IOVRS  CONSKCVTIFS  VNE  BASSE  MESSE 

DE  REQV1EM  A  DONNE   AV   TRESOR  DE  LA  PARROE 

DE  ST  MACLOV  DE  ROVEN   LA  SO/E  DE  MIL  LIVRES 

TOVRNOIS  EN  VNE  PART  ET  DEVX  CENTS  LIVRES  EN 

AVLTRE  POVR  AIDER  A  LA  DECORATION  DE  CESTE 

CHAPPELLE  AVEC  LIMAGE  DV  DIT  ST  MICHEL  QV* 

ELLE  A  AVSSV  DONNEE  LE  TOVT  AVX  CHARGES 

ET  CONDITIONS  PORTEES  AV  CONTRACT 

DE  CE   PASSE  AV  TABELLIONNAGE  DE  ROVEN 

LE  111  OCTOBRE  —    1  65  5 

PRIEZ  DIEV  POVR  ELLE. 


i3 

l^a  pierre  sur  laquelle  est  tracée  cette  inscription  mesure 
o  m.  5o  de  largeur  sur  o  m.  60  de  hauteur  ;  elle  était 
brisée  en  trois  morceaux  qui  ont  été  rassemblés  et  est 
aujourd'hui  placée  au-dessous  du  buste  d'A.  Pottier,  dans 
le  musée  des  antiquités. 

La  fondation  relatée  figure  aux  Archives  départemen- 
tales, G.  7059. 

Estampages.  —  Le  récolement  général  des  collec- 
tions du  Musée  départemental,  auquel  M.  de  Vesly  se 
livre  avec  grand  soin,  a  remis  en  lumière  des  calques 
d'inscriptions  ou  de  dessins  d'un  véritable  intérêt. 
Notre  confrère  en  fait  circuler  quelques  échantillons 
et  rédige  pour  le  bulletin  un  petit  mémoire  d'en- 
semble. Plusieurs  membres  insistent  sur  la  scrupuleuse 
collation  qui  doit  assurer  l'exactitude  des  textes. 

INSCRIPTIONS   SUR    DE    VIEILLES    MAISONS 
DANS   LA   SEINE-INFÉRIEURE 

M .  Léon  de  Vesly  donne  lecture  de  l'étude  qu'il  a  faite 
des  inscriptions  relevées  sur  les  vieilles  maisons  de  notre 
département.  Cette  notice  est  destinée  au  prochain 
Congrès  des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne  et  peut 
se  résumer  ainsi  : 

L'auteur  ne  veut  pas  recommencer  le  chapitre  si  bien 
établi  par  E.  de  la  Quérière  dans  son  ouvrage  sur  les  mai- 
sons de  Rouen,  ni  les  citations  données  par  l'abbé  Cochet 
dans  le  Répertoire  archéologique.  Il  se  propose  seulement 
Je  mentionner  les  inscriptions  qu'il  a  recueillies  et  de 
compléter  ce  que  ces  savants  ont  omis. 

L'usage  des  inscriptions  dites  «  portières  »  paraît  un 
usige  importé  par  les  croisades.  MM.  Ch.  Garnier, 
de  Vogué  et  de  nombreux  auteurs  citent  leur  usage  a 
Pompéi  et  chez  les  Byzantins. 


'4 

I /emploi  du  bois  dans  les  constructions  en  facilita  beau- 
coup l'adoption.  Les  poutres-maîtresses  (architraves) 
offraient  de  longues  surfaces  faciles  à  graver  et  les  lettres 
employées  étaient  un  moyen  de  décoration. 

Les  inscriptions  du  xive  et  du  xv«  siècle  sont  très  rares 
par  suite  de  la  démolition  des  logis  qui  les  montraient. 
Cependant,  dans  la  Seine- Inférieure,  on  en  citait  encore 
quelques-unes,  il  y  a  peu  d'années,  et  notamment  celle 
écrite  sur  le  presbytère  de  Manneville-la-Goupii  et  sur  la 
porte  du  château  d'Imbleville. 

Au  XVIe  siècle,  les  inscriptions  relevées  sur  les  logis  sont 
encore  nombreuses  et  l'étude  permet  de  constater  que  leur 
emploi  alla  en  diminuant  de  siècle  en  siècle  :  d'abord,  par 
la  substitution  de  la  pierre  ou  de  la  brique  au  bois  ;  en- 
suite, par  l'adoption  des  armoiries  et  des  chiffres.  C'est 
plutôt  ce  dernier  usage  qui  remplaça  les  inscriptions.  Ce- 
pendant on  remarque,  à  Boos,  les  premiers  mots  du  Pater 
et  de  VAve,  ainsi  que  le  monogramme  du  Christ,  dessinés 
avec  des  briques  de  couleur  sur  le  mur  de  la  résidence  des 
pieuses  filles  de  Saint-Amand  (xvi°  siècle).  Dans  un 
manoir,  à  Ernemont-sur-Buchy,  le  même  système  a  été 
employé  dans  une  inscription  portant,  avec  la  date  de 
1597,  l'exclamation  :  vive  le  roi  henri  iiii. 

M.  de  Vesly  a  également  observé  que  les  inscriptions 
usitées  dans  notre  Normandie  sont  généralement  des 
devises,  des  invocations,  des  préceptes,  maximes  ou  sen- 
tences, ou  encore  des  versets  de  psaumes.  Chez  nous,  on 
ne  fait  guère  d'emprunts  aux  auteurs  païens  et  les  ins- 
criptions sont,  on  peut  le  dire,  toujours  religieuses  et 
chrétiennes.  On  observe  de  plus  qu'elles  sont  écrites  en 
latin  au  commencement  du  xvie  siècle  et  que  cet  usage 
cesse  vers  i56o  environ. 

Les  caractères  employés  ne  peuvent  suffire  pour  dater 
cette  épigraphie  spéciale,  car  ils  sont  quelquefois  gothiques 
quand  déjà  l'usage  avait  prévalu  des  capitales  romaines. 
Ce  fait  n'a  rien  qui  puisse  surprendre,  puisque  les  inscrip- 


i5 


tions  du  tombeau  des  d'Amboise  sont  tracées  en  lettres 
antiques,  tandis  que  celles  du  mausolée  de  Brézé,  posté- 
rieur de  vingt-cinq  années,  sont  en  caractères  gothiques. 
Après  ces  remarques  diverses,  M.  de  Vesly  cite  d'abord 
les  inscriptions  données  imparfaitement  jusqu'ici  et  qui 
doivent  être  complétées  (i)  ainsi  : 

i°  A  Xeufchâtel-en-Bray.  —  Une  maison  de  la  rue 
Denoyelle,  construite  vers  1 55o,  porte,  sur  la  poutre 
principale,  l'inscription  :  nisi  domin?  £:dificav[er]itdomv/ 

IN  VANV,  LABORAVERV/T  QVI   ED1FICANT  EAM  (2). 

Ps.  CXXVI,  V.   I*r. 

C'est  la  même  pensée  qui  se  retrouve  écrite  en  quatre 
vers  sur  le  porche  du  manoir  d'Alincourt  (Liliebonne)  : 

si  le  tovt  pvissant 
n'établit  la  maison 
l'homme  y  travaillant 
se  pene  ovtre  raison 

et  qui  a  été  .souvent  employée  ainsi  que  le  texte  pax  hvic 
Wà(vi,  tiré  de  l'évangile  de  saint  Luc,  sur  de  nombreuses 
disons  du  nord-est  de  la  France. 

20 .4  Saint-  Yalcry-en-Caux.  —  Sur  la  maison  dite  de 
'fenri  IV  (parce  que  le  bon  roi  y  aurait  logé)  et  située 
Quaid'Aval,  au-dessus  de  la  porte  se  trouve  uire  inscription 
^ i  a  été  incomplètement  reproduite.  La  voici  rétablie  : 

'..AS   MIL    V    CENS    XXX.'x!    CKSTK    MKSON    FVT    FAICTK    P. 
'iVILI.E/   LADIRÉ  [a  Q.   DIEV  DONE  BONK   VIE   (3)J. 

Pour  les  inscriptions  qui  n'ont  encore  jamais  été  publiées 


(i;  Les  l.ttres  entre  crochets  indiquent  les  rectifications  ou 
Jcs  compléments  à  faire. 
il)  L'abbé  Cochet,  Répert.  arch.,  p.  249. 
(i;   lbid.%  p.  537. 


i8 


i  Je  viens  vous  demander  si,  dans  les  paroisses  q 
vous  avez  desservies,  vous  avez  observé  de  tels  on 
ments.  • 

Personne  ne  demande  la  parole  et,  à  trois  heure* 
demie,  la  séance  est  levée  pour  procéder  à  la  visite 
la  maison  de  Corneille. 


A.  TOUGARD. 


*9 


SÉANCE  DU  27  AVRIL  1906 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart  sous  la  pré- 
sidence de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice-président. 

Sont  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Chevreux, 
Coutan,  Garreia,  Loriquet,  Pelay,  Ruel,  de  la  Sçrre, 
de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés   :    MM.  P.  Baudry,    Deglatigny, 

Malicorne. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté 
après  U  suppression  d'un  mot  sur  la  remarque  de 
M.  Ruel. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  se  classe  ainsi  : 

Mémoires  delà  Soc.  acad...  de  VAube,  LX1X,  i()o5; 

in-8<>;  —  Mémoires  de  la  Soc.  <V  Agriculture...  d'Or- 

te&ns,  1905,  2;  —  Mémoires  de  la  Soc.  archéol.  de 

draine,  XLIV,  1905;  Bulletin  item,  1905,  3  et  4, 

unelivr.;  —  Bulletin  histor.  et  philol.  du  Comité, 

r9o5,  1-2,  une  livr.  ;   —   Bulletin  de  la  Soc.  des 

Antiq.  de  la  Morinie,  n°   216;  —  Bulletin  de  la 

Soc.  des  Amis  des  Sciences  nat.  de  Rouen ,  1904  ;  — 

Bull,  de  la  Soc...  de  Langres,  n°  74;  —  Bull,  de  la 

Soc...  de  Soissons,   XI,  1 901  -1902;  —  Bull,  de  la 

Soc.  des  Antiq...    1905,   3;  —   Bull,  de  la    Soc. 

Dunoise,  n°  145;  —  Bull,  de  la  Soc.  des  Antiq.  de 

/'Ouest,   1905,  4;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  VOrne, 

XXV,  1  ;  —  Bull,  de  la  Soc.  archéol.  du  midi  de  la 

France,  34  et  35;  Toulouse,  gr.  in-80;  — Bull,  de  la 

Soc.  cTÉmul.  d'Abbeville,  1903,    1904  et  1905;  — 

Mémoires,  iiem,  XXI  ;  —  Table  générale,  item,  1 797- 


io 


1904;  —  Bulletin  de  la  Soc...  de  G  and,  XIV,  2,  3; 
—  Revue  calhol.  de  Normandie,  mars  1 906. 

Deux  circulaires  font  connaître  le  règlement  et  le 
programme  du  second  Congrès  des  Sociétés  normandes 
qui  doit  se  tenir  à  Lisieux  du  22  au  24  juillet  pro- 
chain. M.  Pelay,  qui  se  propose  d'y  assister,  pourra 
représenter  la  Commission. 

Exposition  cornélienne.  —  M.  le  Président  espère 
que  les  membres  de  la  Commission  pourront  uti- 
lement concourir  à  rendre  aussi  intéressante  que  pos- 
sible cette  réunion  de  souvenirs  relatifs  au  grand  poète, 
à  ses  œuvres  ou  à  sa  famille. 

A  ce  propos,  M.  Chevreux  appelle  l'attention  sur  un 
article  publié  ces  jours-ci  par  le  Temps,  où  M.  Cla- 
retie  donne  à  penser  qu'il  ne  reste  rien  de  la  maison 
natale  de. Corneille.  Il  importerait  d'autant  plus  de  ne 
pas  laisser  cette  opinion  s'accréditer  qu'elle  a  été  for- 
mellement contredite  par  l'excellent  rapport  de 
M.  Lefort,  après  la  visite  de  cette  maison.  Le  secré- 
taire se  propose  d'attirer  sur  ce  point,  aussitôt  que  pos- 
sible, l'attention  de  M.  Christophe  Allard,  le  très  zélé 
président  du  Comité  du  Centenaire. 

Bulletin.  —  M.  le  Président  distribue  les  procès- 
verbaux  de  l'année  1 905  qui  terminent  le  tome  XIII  de 
nos  Bulletins  et  renferment  les  trois  tables  ordinaires. 
L'abbé Tougard  y  signale  comme  une  petite  curiosité  la 
note  du  Répertoire  archéologique  réimprimée  à  la 
page  376.  Cette  note  n'appartient  pas  à  l'abbé  Cochet. 
Elle  a  été  rédigée  par  Alfred  Darcel  qui  l'a  ajoutée 
tout  entière  de  sa  main  sur  la  copie  envoyée  à  l'Im- 
primerie nationale.  La  composition  typographique  y 
fut  exécutée  pendant  le  siège  de  Paris. 


2t 

Chapelle  Saint-Nicolas.  —  Au  sujet  des  peintures 
de  cette  chapelle  que  vient  de  citer  le  procès-verbal  de 
la  dernière  séance,  M.  le  chanoine  Lesourd  a  pu  seul 
fournir  quelques  renseignements.  Il  ignore  ce  que  sont 
devenues  les  peintures  elles-mêmes;  mais  il  se  souvient 
que  l'abbé  Sauvage  les  avait  signalées  au  musée  Carna- 
valet. Notre  confrère  M.  de  la  Serre  n'a  pu  recueillir, 
a  l'Hôtel  même,  aucun  renseignement  à  leur  sujet. 

Trois  lettres  (mai  et  juin  1889)  de  Jules  Cousin, 
conservateur  du  Musée  Carnavalet,  qui  se  sont  re- 
trouvées dans  les  papiers  de  l'abbé  Sauvage,  nous  font 
connaître  au  sujet  de  cette  peinture  quelques  particu- 
larités intéressantes  : 

«  Nous  accepterions  avec  reconnaissance  le  don  du 

tableau  de  M.  l'abbé  Sauvage.  Quelque  dégradée  que 

wit  cette  peinture,  elle  est  curieuse  et  d'une  bonne 

époque,  puisqu'on  y  voit  encore  au  premier  plan  les 

ruines  du  pont  de  bois  emporté  vers  i655  (2  mai)  ». 

L'envoi  fut  fait  le  mois  suivant;  mais  le  29,  J.  Cou- 
sin récrit  :  «  Il  n'y  a  absolument  rien  à  faire  de  cette 
malheureuse  peinture,  dont  les  panneaux  se  pulvé- 
risent sous  les  doigts.   Notre  restaurateur  y  renonce 
formellement;  et  nous  ne  pouvons  que  lui  fabriquer 
une  boîte,  dans  laquelle  on  fixera  les  planches  telles 
quelles,  à  l'état  de  jeu  de  patience. 

»  Mais  il  nous  en  manque  une  des  plus  intéres- 
santes et  qui  doit  certainement  exister,  car  elle  se 
trouve  dans  la  partie  du  plancher  la  moins  endom- 
magée. C'est  une  feuille  du  bas  à  peu  près  au  milieu 
contenant  une  portion  du  pont  de  bois  et  de  la  maison 
du  pilote. 

»   C'est  précisément  ce  profil  du  pont  marchand,  au 
premier   plan,  qui  constitue  l'intérêt  du  document. 


22 

Nous  avons  de  nombreuses  vues  de  Paris,  peintes  et 
gravées,  prises  en  amont  de  ce  pont,  et  aucune  en  aval. 
Dans  celles  qui  comportent  la  vue  du  pont  de  bois,  il 
parait  à  l'horizon  tout  petit  et  sans  aucun  détail  percep- 
tible, Seule  l'estampe  de  Silvestre,  de  1657,  le  repré- 
sente tout  en  débâcle  après  sa  chute.  Nous  attacherions 
donc  beaucoup  de  prix  à  la  restitution  de  cette  planche 
égarée . 

»  Nous  ne  pourrons  pas  exposer  dans  le  Musée  ces 
débris  irréparables;  mais  nous  les  conserverons  à  la 
disposition  des  travailleurs,  qui  pourront  encore  y 
glaner  quelques  renseignements  utiles  ». 

La  partie  rouennaise  de  cette  curieuse  peinture  a  dû 
ne  pas  quitter  notre  ville.  Mais  étant  donné  les  expli- 
cations de  J.  Cousin,  il  n'y  a  aucun  espoir  de  la  retrou- 
ver aujourd'hui. 

M.  de  Vesly  obtient  la  parole  pour  diverses  comm 
nications  relatives  au  Musée  départemental.  Il  les 
résumées  comme  il  suit  : 

Le  Conservateur  du  Musée  départemental  des  Antiquit 
est  heureux  d'annoncer  qu'il  a  reçu  en  don,  de  son  ancie 
professeur,  M.    Léon  Heuzey,  membre  de  l'Institut,  sm^ 
vantaux  ornés  de  verrières  de  la  lin  du  xve  siècle  et  ayar»T 
appartenu  à  la  collection  de  feu  M.  Gustave  Heuzey,  frère 
du  donateur.  Ces  vitraux  proviennent  d'anciennes  églises 
de  Rouen. 

Ils  représentent  :  i°  quatre  grandes  figures,  peintes  en 
camaïeu,  et  qui  sont  celles  de  Saint-Jean-Baptiste,  de 
l'apôtre  Saint  Jean,  de  saint  Nicolas  et  de  Sainte  Made- 
leine ;  20  deux  scènes  empruntées  à  l'ancien  Testament  : 
l'une,  représente  Salomon  sur  son  trône;  l'autre,  Judith 
quittant  la  tente  d'Holopherne.  Ces  deux  dernières  ver- 


23 

rières  sont  polychromes  et  d'un  travail  inférieur  aux  vitraux 
en  camaïeu. 

M.  de  Vesly  a  reçu  des  ordres  de  M.  le  Préfet  pour  que 
les  vitraux  offerts  par  M.  Heuzey  soient  immédiatement 
mis  en  place,  et  aujourd'hui  ils  décorent  une  des  baiçs 
du  cloître  sud  du  Musée  des  Antiquités.  Cette  galerie,  qui 
prendra  le  nom  de  Pierre  Corneille  ou  du  Vieux- Rouen, 
est  celle  qu'occupaient  jadis  les  collections  de  faïences 
offertes  par  M.  l'abbé  Colas.  L'installation  en  est  à  peu 
près  achevée,  et  M,  de  Vesly  invite  ses  collègues  de  la 
Commission  à  vouloir  bien  venir  la  visiter. 

U  Conservateur  a  également  reçu  d'autres  dons,  et 
parmi  ceux-ci,  une  petite  statuette  en  bronze,  offerte  par 
M»«  la  générale  Jourdy. 

C'est  une  figurine  de  «  Discobole  »,  qui  mesure  om09  de 
hauteur.  L'athlète  est  représenté  debout,  le  bras  droit 
étendu  prêt  à  lancer  le  disque,  le  gauche  replié,  la  main 
appuyée  sur  la  hanche  et.  paraissant  retenir  un  morceau 
d'étoffe  qui  tombe  le  long  de  la  cuisse  gauche  sans  cacher 
la  nudité.  Toute  la  partie  inférieure  de  l'abdomen  et  les 
cuisses  ont  beaucoup  souffert,  ce  qui  en  rend  la  description 
difficile.  Cependant  cette  figurine  diffère  des  repro- 
ductions du  Discobole  de  Myron  et  de  Nancydès  ;  c'est 
une  statuette  appartenant  à  l'art  romain  de  la  basse 
époque. 

M.  de  Vesly  présente  ensuite  aux  membres  de  la  Com- 
mission une  belle  épée  d'origine  espagnole,  aujourd'hui 
possédée  par  M.  le  lieutenant  Baunard,  du  74e  régiment 
d infanterie,  en  garnison  à  Rouen. 

Larme  mesure  imo6  du  pommearu  à  la  pointe  et  est  cn- 
#igée  dans  un  fourreau  de  bois  qui  a  dû  être  recouvert  de 
velours.  La  lame  a  om845  de  longueur;  elle  est  triangu- 
laire sur  om6a  et  présente  un  méplat  de  om225  sur  omo55 
dans  sa  plus  grande  largeur  vers  la  garde.  Ce  méplat  est 

réserve  a  une  gravure  au  trait  qui  représente  sur  les  deux 
fjees  un  combat  naval. 


26 


Bedeaux  est  tenu,  par  décret  du  Doyen,  d'assembler  les 
Maistres  de  leurs  Facultés,  et  se  trouver  en  leurs  assem- 
blées avec  habit  honneste,  sçavoir,  la  robbe  et  les  bastons 
d'argent;  excepté  que  les  Bedeaux  de  la  Faculté  de  Théo- 
logie, à  cause  de  la  saincteté  de  la  science  (qui  est  celle 
de  Dieu)  qui  a  tousiours  en  singulière  recommendation 
l'humilité  héroïque,  avec  la  pauvreté  en  ce  monde,  por- 
tent des  verges  ou  baguettes  de  bois  ». 

En  conservant  et  en  plaçant  convenablement  ces  deux 
inscriptions,  à  l'époque  de  la  reconstruction  de  l'église  de 
Sassetot,  le  curé  de  cette  paroisse  adonné  un  bon  exemple, 
qui  n'est  malheureusement  que  rarement  suivi,  au  grand 
préjudice  de  l'histoire  locale,  et,  on  peut  le  dire  aussi,  au 
mépris  des  engagements  pris,  à  l'origine,  entre  les  fabri- 
ques et  leurs  bienfaiteurs. 


CONTRAT    RELATIF   A    LA   THÉRIAQUE 

Il  n'est  point  de  pharmacie  où  l'on  ne  remarque  un 
bocal  consacré  à  la  thériaque  :  c'est  un  hommage  à  la  vé- 
nérable antiquité. 

Peu  de  médicaments,  il  faut  le  dire,  exigent  autant 
de  soins  dans  la  préparation;  peu  ont  joui  d'une  célébrité 
plus  éclatante. 

UAntidotarium  Rononiense  a  Colle  gio  medicorum  wo- 
vissime  restitutum,  dans  l'année  du  jubile  i/5o,  dédié  au 
pape  Benoît  XIV,  offert  en  grande  pompe  à  ce  savant  pon- 
tife, consacre  ses  premières  pages  à  la  thériaque  d'4w- 
dromachus,  dont  la  composition  n'exigeait  pas  moins  de 
73  substances  et  devait  se  faire  avec  solennité  par  la  Société 
des  pharmaciens  de  Bologne,  devant  tout  le  collège  de 
médecins  assemblé,  personne  ne  pouvant,  en  son  parti- 
culier, s'en  permettre  la  fabrication  :  Privatim  Theria- 
cam  componere  tiemini  jus  esto.  UAntidotarium  Bono- 
niense,  à   la  page  7,    donne    la    recette   d'une  theriaque 


fabrique  de  cette  église  pour  ta  fondation  d'une  haute 
messe  à  célébrer  les  mercredis  de  chaque  semaine,  9  mai 
iûS5  >.  On  noie  que  Lenganay  mourut  le  5  des  lendes 
de  juillet  i658. 

L'autre  inscription,  plus  ancienne  et  plus  intéressante, 
en  ainsi  conçue: 

■  Les  parroissiens  et  trésoriers  de  la  fabrique  de  cène 
église  de  Sasseiot  soni  tenus  de  (aire  dire  et  célébrer  sur 
'  l'autel  de  la  chapelle  Saint  Jehan  ou  autre,  s'il  estoit  em- 
pëché,  perpétuellement,  chacun  vendredi  de  l'année,  une 
messe  de  Requiem,  tt  a  la  fin  De  profondis,  Deus  tinter 
apostolicos,  Deus  qui  nos  patron  et  matrem,  Fidelium,  et 
&  Mires  oraisons  acostumées  à  l'intention  de  M"  Jehan 
T»u«|,  presbtre  natif  d'icelle  parroisse,  curé  de  Ouen, 
prt»  Paru  (1)  et  grand  bedeau  delà  très  sacrée  faculté  de 
tnéoloaje  en  l'université  de  Paris,  cliquée  à  une  ou  deux 
doches,  raoiennant  certaine  somme  de  deniers  qu'il  a  laîs- 
sesaux  Trésoriers  et  paroissiens  et  par  eux  emploies  au 
profil  de  la  dite  église,  comme  apert  par  lettres  faictes  et 
passées  par  devant  deux  tabellions  royaulx,  estans  au 
coffre  et  Trésor  d'icelle  église.  Priez  Dieu  pour  lui  ». 

L'inscription  est  sans  date,  en  caractères  gothiques  gra- 
'fs  sur  une  pierre  blanche  qui  mesure  o"  5o  sur  o">  5o. 

La  fonction  de  grand  bedeau  de  la  Faculté  de  théologie 
itait  plus  relevée  que  nous  serions  tentés  de  le  croire. 
Dubreuil  en  parle  en  ces  termes,  en  ses  Antiquités  de 
Paris  (Supplément,  page  19)  : 

•  Chacune  de  ces  trois  facultez  (de  Théologie,  de  Droit 
canon  et  de  Médecine)  qu'ils  appellent  supérieures,  a  deux 
serviteurs  gagez  sur  les  estudians  de  la  faculté,  qui  sont 
appelez  Bedeaux  de  la  mesme,  l'un  desquels  est  nommé 
le  Grand,  qui  prend  de  plus  grands  gages  et  émoluments, 
poureeque  c'est  luy  qui  reçoit  les  revenus  de  la  dite  Fa- 
culté, et  les  bourses  des  Estudians  :  et  chacun  de  ces 

(1)  Saint-Ouen-sur-Seine,  canton  de  Suint -Denis  (Seine). 


26 

Bedeaux  est  tenu,  par  décret  du  Doyen,  d'assembler  les 
Maistres  de  leurs  Facultés,  et  se  trouver  en  leurs  assem- 
blées avec  habit  honneste,  s  ça  voir,  la  robbe  et  les  bastons 
d'argent;  excepté  que  les  Bedeaux  de  la  Faculté  de  Théo- 
logie, à  cause  de  la  saincteté  de  la  science  (qui  est  celle 
de  Dieu)  qui  a  tousiours  en  singulière  recommendation 
rhumilité  héroïque,  avec  la  pauvreté  en  ce  monde,  por- 
tent des  verges  ou  baguettes  de  bois  ». 

En  conservant  et  en  plaçant  convenablement  ces  deux 
inscriptions,  à  l'époque  de  la  reconstruction  de  l'église  de 
Sassetot,  le  curé  de  cette  paroisse  a  donné  un  bon  exemple, 
qui  n'est  malheureusement  que  rarement  suivi,  au  grand 
préjudice  de  l'histoire  locale,  et,  on  peut  le  dire  aussi,  au 
mépris  des  engagements  pris,  à  l'origine,  entre  les  fabri- 
ques et  leurs  bienfaiteurs. 


CONTRAT    RELATIF   A    LA   THÉRIAQUE 

Il  n'est  point  de  pharmacie  où  l'on  ne  remarque  un 
bocal  consacré  à  la  thériaque  :  c'est  un  hommage  à  la  vé- 
nérable antiquité. 

Pçu  de  médicaments,  il  faut  le  dire,  exigent  autant 
desoins  dans  la  préparation;  peu  ont  joui  d'une  célébrité 
plus  éclatante. 

V Antidotarium  Bononiense  a  Colle  gio  medicorum  ?io- 
vissime  restitutum,  dans  l'année  du  jubile  1750,  dédié  au 
pape  Benoît  XIV,  offert  en  grande  pompe  à  ce  savant  pon- 
tife, consacre  ses  premières  pages  à  la  thériaque  d'An- 
dromachus,  dont  la  composition  n'exigeait  pas  moins  de 
73  substances  et  devait  se  faire  avec  solennité  par  la  Société 
des  pharmaciens  de  Bologne,  devant  tout  le  collège  de 
médecins  assemblé,  personne  ne  pouvant,  en  son  parti- 
culier, s'en  permettre  la  fabrication  :  Privatim  Theria- 
cam  componere  nemini  jus  esto.  L' Antidotarium  Bono- 
niense, à   la  page  7,    donne    la    recette   d'une  thériaque 


i  compliquée  et,  sans  doute,  moins  coûteuse  ; 
Thtriaca  diatesaaron.  Les  racines  de  gentiane, 
loche,  des  baies  de  Laurier,  une  certaine  quantité  de 
myrrhe  y  suffisaient.  L' Apothicaire  Charitable,  de  Phil- 
bertGuibcrt  (iô34l,  recommandait  la  thériaquede  Venise, 
*  laquelle  y  estoit  préparée  solemnellement  devant  les 
prinopHEi  Je  la  ville,  de  la  justice,  des  médecins  et  de 
tout  le  peuple  ■,  et  qui  était  â  assez  bon  marché. 

Plus  d'un  siècle  après,  dans  le  Manuel  des  Dames  de 
Chtritc,  la  thériaque  est  mentionnée  dans  la  «  liste  et 
tarif  du  prix  des  drogues  et  médicamens  ■,  qui  accom- 
pagne le  volume.  On  pouvait  alors  s'en  procurer  à  3  livres 
la  demi-livre.  . 

Lacie  qui  suit  nous  paraît  prouver  qu'a  la  fin  du 
wsiicle,  à  Rouen  du  moins,  la  composition  de  la  thê- 
riaque  n'était  pas  réserrée  aux  pharmaciens  ;  que  ce  médi- 
cament faisait  l'objet  d'un  commerce  spécial  ;  qu'il  se  débi- 
tait aux  foires  et  aux  marchés  et  supposait  chez  ceux  qui 
le  vendaient  une  certaine  mise  en  scène  et,  sans  doute 
aussi,  un  peu  de  charlatanisme. 

M.  de  Laborde,  dans  le  Glossaire  qui  fait  suite  à  sa 
Notice  des  Emaux;  rapporte  un  certain  nombre  de  cita- 
tions relatives  aux  triaclters,  vases  plus  ou  moins  précieux 
dans  lesquels  on  conservait  le  triade,  nom  populaire  delà 
thériaque. 

Août  1396.  —  «  Jehan  Partout,  demourant  à  présent  à 
Rouen,  né  de  Bretaigne,  de  la  paraisse  d'Jffedit(i},  promet 
ft  soblige  ad  ce  que  il  servira  bien  et  deuement  et  loyau- 
me,H  Jehan  Marescot,  demourant  à  Rouen  jusque?  au 
ternie  et  en  la  fin  deun  an...,  par  ainsi  que  ledit  Mares- 
cot sera  tenu  monstrar  et  «prendre  audit  Partout  le  mes- 
der  de  triacleur. . .  et  aussi  que  le  dit  Jehan  Partout  sera 
tenu  ptîer  audit  Marescot  la  somme  de  xi.  s.  t.  pour  toute 

(1)  Iftendic,  Ule-ci-Vilaino,  canton  de  Montfort-tur-Meu. 


28 


ladicte  année  ;  et  aussi  icelluy  Marescot  sera  tenu  trouver 
audit  Partout,  ladicte  année  durant  seulement,  toutes  ses 
nécessités  de  boire,  mengier,  couchier  et  lever,  feu,  Ht  et 
hostel  selon  ce  que  h  son  estât  appartient;  et  ne  sera  tenu 
ledit  Partout  à  avoir  aucun  aprcntiz  ou  royaume  de 
Franche,  se  ce  n'est  par  l'acort  et  consentement  dudit 
Marescot,  se  il  n'est  du  lignage  dudit  Partout;  et  après 
ledit  an  passé,  se  icellui  Partout  vouloit  ouvrer  de  son 
mestier,  soit  en  foire  ou  en  marchié,  se  ilz  estoient  ensem- 
bles, ce  que  icellui  Partout  feroit  sera  audit  Marescot  ;  et 
aussi  icellui  Marescot  lui  sera  tenu  trouver,  la  journée  que 
il  ouvrerra,  ses  despens,  de  luy,  sa  femme  et  son  cheval  ;  et 
ad  ce  tenir  icellui  Partout  oblige  corps  et  biens  ».  (Tab. 
de  Rouen,  Reg.  7,  f°  47  v«  (1). 


ACCORD    ENTRE   JEAN    DE   SAINTE   BEUVK    ET    SA    FEMME 

(1408) 

L'acte  suivant  nous  donne  une  idée  du  train  de  maison 
d'une  grande  dame  de  Rouen,  dans  les  premières  années 
du  xv«  siècle  : 

2  3  mai  1408.  —  «  Nobles  personnes  Monsr  Jehan,  sei- 
gneur de  Sainte- Beufve  et  de  Cuverville,  chevalier, 
chambellan  du  Roy  notre  sire,  d'une  part,  et  Madame 
Jehanne  de  Trezyguydy  (2),  sa  femme,  d'autre,  Jesquelz 
congnurent  et  confessèrent  que,  seur  ce  que  la  dicte  dame 
demandoit  ou  voulloit  contendre  à  avoir  vivre  et  estât 
avec  son  dit  mary  et  part  et  participation  en  ses  biens  et 

(1)  M.  de  Laborde  nous  montre  un  «  Jehan  Merlin,  cirrurgïen 
de  rompture  et  de  taille,  s'estant  accompagniez  d'un  triaclier 
(marchand  de  thériaque)  pour  aler  par  païs  pour  leur  pain  gai- 
gnier  de  leurs  sciences  ou  mestiers  ».  Glossaire  et  Répertoire, 
p.  527. 

(2)  Trezilidé  (Finistère),  canton  de  Plouzevedé. 


»0 

communs  ensemble,  ainsi  que  gens  de  loial  mariage  doi- 
vent estre,  que,  par  le  moien  de  leurs  parens  et  amis,  ilz 
sont  demourez  à  acort  sur  les  choses  dessus  dictes  en  la 
manière  qui  ensuit,  c'est  assavoir  :  que  ilz  seront  pour  le 
temps  advenir  en  bonne  union  et  amitié  ensemble  et  com- 
muns en  biens  ainsi  que  gens  de  mariage  sont  et  doivent 
estre  ;  et  demourera  ladicte  dame  en  l'ostel  de   son  dit 
mary  à  Rouen,  en  la  paroisse  S.-Laurens,   en  l'enseigne 
des  Coquef  (  i ) ;  et  aura  avesquez  elle,  si  lui  plaist,  une 
Jamoiselle  et  une  meschine  de  chambre  et  une  meschine 
avant  l'ostel  (2)  et  Tescuier;  et  ledit  chevallier  sera  tenu 
bailler, livrer,  rendre,  paier  à  Rouen,   à  ses  despens,  cha- 
cun an,  à  la  dicte  dame,  sa  vie  durant  seullement,  les 
choses  qui  ensuivent  :  et  premièrement  l  mines  de  blé, 
bon  blé,  loial  ù  la  mesure  de  Buchy.  Item  deux  mines  de 
poizblansà  ladicte  mesure.  Item  un  queues  de  vin  ver- 
meil, bonnes  et  marchandes,  plaines  et  euillies  de  boisson 
raisonnable  et  honourable.  Item  un  queues  de  cidre  bonnes, 
loyaux,  le  tout  tenant  moeson.  Item  pour  avoir  char  et 
poesson  pour  chascune  sepmaine,  x  s.  à  distribuer  ainsi 
qu'il  plaira  à  ladicte  dame.  Item  trois  pourcheaulx  bis, 
gras,  bons,  lovalx  et  marchans.  Item  l  lb.  de  chandelle. 
Item  sel  bien  et  suffisamment  ainsi  qu'il  lui  fauldra.  Item 
l  «^ppons  bons,   loiaulx    et    marchans.    Item    cinquante 
sommes  de  bosc,  bonnes,  loiaulx  et  marchands  ;  lesquelles 
provisions  et  chacunes  d'icelles  ledit  chevallier  promist  et 
s'obliga  rendre,  bailler  et  livrer  chacun  an  à  la  dicte  dame, 
sa  vie  Jurant,  ou   à   son  certain  commandement  portant 
ces  lettres  bien  et  deuement,  convenablement  et  suffisam- 
ment ainsi  qui  lui  fauldront.  Et  en  outre   la  dicte  dame 

(1;  Hôtel  des  Coquez,  rue  Beauvoisine,  mai  1404;  Tab.  de 
Ruuen,  Reg.  u,  f"  44;  H.  des  Coquoys,  par.  Saint-Laurent, 
compte  des  Filles-Dieu,  148JJ-1484;  maison  des  Coquets,  compte 
;e  Saint-Godard,  1527. 

(1)  Mcschine-avant-l'ostel    désigne    un    genre   particulier   de 
Jomefttique. 


3o 

aura  à  son  seul  et  singulier  prouftist,  pour  se  trouver  à 
cauchier  et  vestir  et  faire  sa  volenté,  cent  esc  us  d'or,  de 
xvm  s.  d'or  parisis  chascune  pièce,  de  rente  par  an. .  •  ;  et 
paiera  ledit  chevallier  le  salaire  des  serviteurs  de  la  dicte 
dame,  et  auxi  les  lui  bauldra  tieulx  qu'il  lui  plaira,  do 
nombre  dessus  dit,  pourveu  qu'ilz  soient  hounourables 
chacun  en  son  degré.  Et  ne  pourra  ladicte  dame  ne 
ses  gens  aller  ne  venir  en  la  chambre  dud!t  sei- 
gneur ne  ou  grenier  de  dessus,  se  il  ne  plaist  audit 
chevalier  ;  ne  sy  ne  pourra  la  dicte  dame  mectre  em- 
peschement  que  icellui  chevalier  n'ait  l'estable  à  ses 
chevaulx  et  son  aller  et  venir  oudit  hostel,  moiennant 
lesquelles  choses  ainsi  traictées  et  parllées,  ledit  che- 
valier loa,  gréa,  ratifia  et  aprouva,  et  par  ces  présentes 
loe,  grée,  ratiffie  et  approuve  les  lectres  du  don  de  ma* 
riage  d'entre  luy  et  sa  dicte  femme  ».  (Tabell.  de  Rouen, 
reg.  i3,  f°  164  v°). 

Un  acte  postérieur  conserva  à  la  dame  Jeanne  de  Tre- 
gud  le  droit  d'occuper  l'hôtel  des  Coquets  avec  une 
demoiselle,  une  meschinede  chambre,  une  meschine-avant- 
rhôtel  et  un  écuyer;  mais  les  provisions  de  bouche  furent 
remplacées  par  une  somme  d'argent,  141  1.  10  s.,  à  payer 
par  égale  portion  aux  trois  termes  de  Pentecôte,  Saint- 
Rémi  et  Noël  (Ibid.,  reg.  i3,  f°  211  v°). 


LOUAGE  D'UNE  MAISON  APPARTENANT  A  ROBIN  ALORQE  (  1420) 

Il  est  peu  d'anciennes  familles  rouennaises  qui  soient 
mieux  connues  que  la  famille  Aiorge.  L'acte  suivant  ne 
nous  apprend  rien  d'intéressant  sur  elle;  mais  on  y  re- 
marquera la  mention  de  certains  objets  mobiliers  propres 
à  la  décoration  d'une  maison  bourgeoise  : 

Mars  1420  (n.s.).  —  «  Robin  Aiorge,  orfèvre  de  Notre- 
Dame-de-la*Ronde  de  Rouen,  baille  à  ierme  et  à  louage  a 
Guillaume  Motieu,  du  pais  d'Angleterre,  jusques  à  ung  an 


du  jour  d'ui  commenchant.  c'est  assavoir  :  son  hostol  de 
■i  Qvièsvre,  assis  en  la  paroisse  S'-Erblanc  de  Rouen?  à 
icillui  tenir  par  ledit  preneur  depuis  le  pavement  du  Roy» 
«ii  la  rue  de  Grant  pont  de  Rouen,  jusques  à  ta  maison 
derrière  neufve,  laquelle  maison  derrière  neufve,  tant 
taatilt  que  bas,  demeure  audit  bailleur  aveques  le  grenier... 
Pourra  |G.  Motieu)  aller  pour  faire  son  prouffit,  imita* 
foi)  i  heure  deue  et  de  jour,  sons  contredit.  En  iJUtrt 
ledit  preneur  congnut  avoir  eu,  comme  en  garde  JudlibalU 
lïut  et  pour  aider  à  soustenir  sa  marchandise  qu'il  *  CD 
«ittneion  mectre  et  faite  distribuer  oudit  hostel,  les  utffJ.» 
™mqoi  ensuivent  :  premièrement,  en  la  aaamor*  nault 
«■rat me,  niables,  un  trestes,  mi  fouîmes  et  une;  "banc. 
Am,  en  la  chambre  d'emprci  le  compteur,  une  table, 
«trestes,  n  fourmes  et  ung  viel  coure.  Item,  sur  la  dite 
«barobre  devant,  ung  lit  rourny  de  traversain,  ung  poire 
de  draps,  ung  oreillîer,  une  couverture  bleue,  un  cbief  de 
mille  avecques  la  pourtreture  de  saint  Jehan,  saint  Jaque 
«  saint  Christofle  ataquié  à  la  dicte  couverture  et  le  caalit. 
AflNUrj  beneetier  d'estain.  Item  deux  boucqués,  ung gre- 
dll.  Item  un  petit  buffet  fermant  à  coupplez.  Item  ung 
viel  coffre.  Hem  uni:  caere,  xit  petites  fourmes.  Item,  au 
bai  dudit  hostel,  auprès  de  l'uis,  ung  petit  coffret.  Item 
«ngdrecheur  a  coffre,  fermant  à  clef.  Item  devant  la  pre- 
mière cheminée  les  rejeousses,  une  table,  n  trestes, 
a  fourmes  et  1 1  boucqués.  Item,  auprès  d'iilec,  une  res- 
cousse, u  tables,  n  trestres,  m  fourmes  et  ung  ymage  de 
Notre-Dame  fait  de  pierre.  Item  ung  mortier,  m  bateurs 
«  n  fourmes  en  la  dalle.  Item  en  la  cuisine,  n  boucqués 
et  une  craraellie  de  fer.  Item  u  broques  de  fer.  Item  en  la 
chambre  d'emprès,  ung  petit  lit  et  le  traverssain  avec  le 
caalit  ;  et  pourra  ledit  bailleur  du  coité  dudit  hostel  de  la 
Quièvre,  faire  mectre  vina  et  brevages,à  eure  deue,  par  la 
trape  dudit  hostel  ».  (Tabell.  de  Rouen,  reg.  18,  f>  io3  v°). 
■  Beneetier,  bénitier;  boucqutis,  chenets  ;  caalit,  bais  de  lit, 
couche;  caere,  chaire;  drecheur,  dressoir;  fourme,  banc; 


3* 


gredil,  gril\  trestcs,  tréeaux.  »  Le  buffet  fermant  à  coup- 
plez  pourrait  être  un  buffet  a  battants.  Il  y  a  plus  de  diffi- 
cultés pour  l'interprétation  du  mot  rescousse,  M.  Gode- 
froy  propose  comme  équivalent  le  mot  placard.  Si  l'on 
admettait  cette  interprétation  il  faudrait  entendre  une 
sorte  de  placard  mobile,  puisque  dans  Ténumération  il 
n'est  question  que  d'objets  mobiliers.  En  141 1,  je  trouve 
un  contrat  de  vente  <  d'un  estai  et  d'une  au  maire  estans 
en  la  balle  aux  merebiers  (de  Rouen),  deux  buffés  avec  les 
rescousses,  ung  banc,  trois  liz,  deux  sarges,  1  callit  et  unes 
custodes  de  toillc  avec  les  extencilles  ».  ^Tab.  de  Rouen, 
reg.  14,  f<>  64). 

HOMMAGE   RENDU    PAR    UN   TABELLION    DE   ROUEN 
A    LA    MÉMOIRE   DE   CHARLES   Vil 

Sous  la  date  du  4  juillet  1471,  le  transcripteur  des  actes 
du  tabellionage  a  inséré,  de  sa  plus  belle  écriture,  la  note 
suivante,  qui  vaut  la  peine  d'être  relevée. 

«  Ce  jour  de  mercredi,  cioy  son  derrain  jour  prince  de 
très  noble  recordacion  le  Roy  Charles  septmc  qui  vescult 
très  glorieusement  et  ayma  justice,  large  et  preux,  le  quel 
prinst  et  remist  à  la  couronne  la  ville  de  Bordeaux  et  le 
pais  de  Gascongne  et  mesme  wyda  hors  du  pais  de  Nor- 
mandie les  Anglois;  et  sucéda  à  la  couronne  nre  souverain 
sr  son  ainsné  fîlz  Loys  ». 

D'une  autre  main  : 

«  A  ce  jour  le  Roy  Charles  nre  sr  trespassa,  cui  Dieu 
pardoint  !  » . 

Fleurs  pour  Vagneau  qui  figurait  en   l'église    de 
Fécamp,  à  la  jête  de  Saint-Jean-Baptiste 

Le  compte  de  l'hôpital  de  Fécamp,  de  l'année  i534, 
contient  l'article  suivant  : 


33 

«  Paie  à  Jehanne,  femme  de  Jacquet  Certain,  pour  avoir 
cuilly  une  quarte  de  fleurs  de  bleuez,  une  quarte  de  fleurs 
de  mêlions  jaunes,  une  quarte  de   fleurs  de  cocqueriau- 
cocqs  et  une  quarte  de  fenoul  en  vert,  le  tout  baillé  à 
dora  Symon  Perier,  religieux  et  austelier  de  l'abbaye  de 
Fescamp,  ce  qui  est  acoustumé  bailler  aux  despens  dudit 
hospital  pour  le  droit  seigneurial  des  terres  qui  ont  esté 
du  domaine  dudit  hospital,  pour  faire  l'aignel  qui  est  acous- 
tumé estre  faict  le  jour  saint  Jehan- Baptiste  en  Péglise  de 
ladîcte  abbaye,  pour  ce,  vu  s.  vi  d.  ». 

Cette  redevance  en  fleurs  de  bleuets,  de  melons  jaunes, 
de  coquelicots  et  de  fenouil,  n'avait  rien  de  bien  onéreux 
pour  ceux  qui  y  étaient  assujettis.  C'est  une  nouvelle 
preuve  du  goût  que  l'on  avait  à  l'abbaye  de  Fécamp 
pour  les  représentations  populaires,  à  certaines  fêtes  de 
l'année. 


J'ai  tiré  des  registres  de  l'état  civil  de  l'église  Saint- 
Cande-le- Vieux  l'extrait  relatif  à  l'inhumation  de  François 
Rouxel  de  Médavy,  décédé  à  Rouen  le  8  août  1617  : 

«  Messire  Francoys  de  Rouxel  de  Medavy,  evesque  et 

comte  de  S.  Candre-le-Vieil  de  Rouen,  abbé  de  Cormcille 

et  S.  André  (1),  mourut  en  sa  maison  de  S.  Candre-le-Viex 

de  Rouen  le  mardy,  8°  jour  d'aoust  161 7,  sur  les  7  à 8  h.  du 

soir,  aagé  de  viron  45  ans.  Son  corps  porté  à  Lysicux,  ses 

entrailles  inhumées  à  S.  Candre-le-Vieil,  dans  le  chœur  de 

la  dicte  église  soubs  la  tombe  de  Messire  Thomas  Martin, 

en  son  vivant  chanoine  deladicte  église  ». 

Il  est  à  présumer  qu'aucun  signe  extérieur  ne  marquait 
l'inhumation  des  entrailles  du  prélat,  puisque  VHistoire 
Je  Rouen  n'en  fait  point  mention. 

(1)  Saint-André-cn-Gouftern. 


Maison  de  Boisguilbert*  *—  Enfin  M.  le  Président 
souhaiterait  qu'on  fît  une  modeste  enquête  dont  le 

résultat  serait  considérable. 

Rouen  est  la  patrie  de  Le  Pesant  de  Boisgullbert, 
considéré  comme  le  créateur  des  études  économistes. 
On  sait  qu'il  est  né  sur  la  paroisse  de  Sainte-Croix- 
Saint-Ouen  ;  mais  il  faut  renoncer  à  retrouver  sa  mai- 
son natale,  tant  les  démolitions  ont  ravagé  et  défiguré 
ce  quartier. 

Il  n'en  est  pas  de  même  pour  la  maison  oti  il  est 
mort,  et  que  sa  famille  a  encore  longtemps  habitée 
après  lui.  Elle  est  au  bas  de  la  rue  Malpalu,  la  seconde 
ou  la  troisième  au-dessus  de  l'église  des  Augustins. 
Seuls  les  anciens  titres  de  propriété  pourraient  donner 
la  certitude  en  quelque  sorte  mathématique,  désirable 
à  plus  d'un  titre,  ne  fût-ce  que  pour  permettre  à  la 
Ville  d'apposer  une  plaque  commémorative  au  conci- 
toyen qu'elle  serait  tout  heureuse  d'honorer. 

Au  sentiment  de  M.  de  Vesly,  Mgr  Loth  doit  avoir 
là-dessus  des  renseignements  positifs,  ou  du  moins  le 
moyen  de  se  les  procurer  aisément. 

Monnaies.  —  M.  Pelay  rappelle  qu'une  découverte 
monétaire  a  été  signalée  dans  les  environs  de  Neuf* 
châtel,  et  demande  si  le  Conservateur  du  Musée  dépar- 
temental en  a  été  informé. 

M.  de  Vesly  explique  qu'il  a  écrit  à  ce  sujet  à  Neuf- 
châtel,  mais  sans  recevoir  de  réponse.  M.  le  Président 
ne  s'étonne  nullement  de  ce  contre-temps,  les  collec- 
tions de  cette  sous-préfecture  étant  confiées  à  la  sollici» 
tude  purement  bénévole  de  M.  Duboc,  avocat. 

Le  secrétaire  termine  la  séance  par  les  informations 
suivantes  : 


49 

les  tombeaux  de  Bailleul.  —  M.  le  professeur 
Cahingt  a  communiqué  au  secrétaire  les  dernier* 
résulta»  de  ses  recherches.  Ils  semblent  mériter  d'être 
préieniiîsu  la  Commission. 

Une  information  très  positive  écarte  définitivement 
ta  Icgtnde  du  roi  d'Ecosse.  Les  armes  de  notre  église 
ne  rappellent  en  rien  lecusson  du  monarque  écossais 
qui  a  été  blasonné  par  l'Université  d'Oxford,  dont  U  a 
fondé  un  collège  :  De  gueules  à  l'orbe  d'argent. 

M.  Cahingt  ajoute,  mais  seulement  comme  sérieuse 
probabilité,  que  le  personnage  inhumé  à  Bailleul  est 
Jean  de  Bailleul,  chambellan  de  Philippe- le- Bel. 

Aujujei  des  tombeaux  de  cette  église,  voici  la  page 
intéressante  que  M.  Cahingt  a  relevée  ces  jours  der- 
n,ers  sur  les  registres  de  la  paroisse  (lettre  du  1 7  avril)  : 

*  Je  soussigné  certifie  que  l'inscription  du  côté  de 
la  muraille  de  la  table  de  marbre  noir  du  mausolée  qui 
a  été  transporté  en  1726  par  ordrede  M.  le  marquis 
defiosgcrlroy  du  milieu  du  chœur  de  l'église  de  Bail- 
leul, au  côté  gauche,  est  ainsi  écrite  : 

>  Ci  gist  madame  Johane  de  Glicourt,  sœur  du 
fon  chevalier,  jadis  famé  de  monseingneur  Johan, 
itingneur  de  Bailleul,  qui  trespassa  fan  de  gr&ce 
>3o3,  le  1 1' jour  devant  la  Chandeleur.  Prieç  pour 
lui. 
•  Le  2  mars  1727. 

»  Ficquenbl, 
■  Cure  de  Bailleul.  » 

Le  curé  a  fait  encastrer  dans  la  muraille  un  pavé 
fort  bien  conservé.  Ce  qu'on  y  avait  pris  pour  le  lion 
d'Ecosse  n'est  qu'une  chimère. 

A  Lignemarc,  ancienne  paroisse  réunie  à  Smer- 


36 

mesnil,  M.  Cahingt  a  essayé,  mais  inutilement,  de 
lire  l'inscription  gravée  sur  une  pierre  qui  mesure 
omi2  d'épaisseur  sur  im90  de  largeur  et  dont  la  lon- 
gueur totale  dut  être  d'environ  2*40.  Elle  semble 
avoir  été  une  table  d'autel. 

Il  insiste  pour  qu'on  assure  la  conservation  de  ce 
curieux  morceau  d'épigraphie  longtemps  abandonné 
dans  le  cimetière  et  que  l'abbé  Cochet  fît  mettre  à  l'abri 
dans  l'église  vers  1873.  Il  espère  en  communiquer 
bientôt  une  photographie  à  la  Commission. 

Les  boiseries  de  Vassonville.  —  La  Commission 
aime  à  constater  la  provenance  étrangère  du  mobilier 
archéologique  de  nos  églises.  Voici  un  cas  particuliè- 
rement intéressant,  en  ce  qu'il  corrige  une  distraction 
échappée  au  Répertoire  de  l'abbé  Cochet. 

Il  y  est  dit  que  l'église  de  Bellencombre  est  ornée  de 
boiseries  de  la  Renaissance.  Le  lecteur  qui  sait  que 
l'édifice  a  été  totalement  rebâti  de  1866  à  1869  n'est 
guère  tenté  d'aller  les  voir,  mais  doit  présumer  que  ces 
sculptures  ont  été  détruites. 

11  n'en  est  rien  heureusement.  Lors  de  la  démolition 
du  vieux  sanctuaire,  l'abbé  Tréhet  sauva  les  boiseries 
en  les  faisant  remonter  dans  son  église.  Peut-être  n'en 
reste-t-il  aujourd'hui  aucun  témoignagne  écrit;  aussi  le 
secrétaire  tient-il  à  consigner  ici  la  tradition  que  lui  a 
transmise,  il  y  a  quelques  semaines,  M.  l'abbé  An. 
Roussel,  successeur  du  vénérable  abbé  Tréhet. 

Gai lie/ont ai ne.  —  Dans  le  même  ordre  d'idées,  il 
n'est  pas  hors  de  propos  de  dire  un  mot  des  boiseries  de 
mérite  très  divers  qu'on  rencontre  dans  l'église  de 
Gaillefontaine.  Le  morceau  le  plus  artistique  est  une 
belle  sculpture  qui  provient  de  l'abbaye  de  Bellozanne. 


L'ancien  retable  qui  décore  aujourd'hui  l'entrée  de 
régi i se  conserve  de  bonnes  sculptures  provenant  de 
Beau  bec  et  aussi  de  Gournay . 

Plus  près  de  nous,  la  belle  demeure  de  M.  Morel, 
maire  de  Bacqueville,  est  ornée  d'anciennes  boiseries 
de  l'église  Saint-Nicolas  de  Rouen. 

Le  chêne  d'Âllouville.  —  Ce  bel  arbre  est  maintes 
fois  mentionné  dans  nos  procès-verbaux;  mais,  le  plus 
souvent,  nos  délibérations  ont  dû  attendre,  et  parfois 
longtemps,  un  effet  utile.  Aujourd'hui  nous  n'allons 
entendre  que  des  faits  acquis  et  satisfaisants,  tels  que 
M.  le  Curé  les  a  récemment  racontés  au  secrétaire. 

Malgré  les  soins  les  mieux  entendus  dont  il  avait  été 
l'objet,  il  y  a  peu  d'années,  des  fissures  se  sont  pro- 
duites sur  différentes  parties  de  l'écorce,  et  faisaient 
craindre  des  infiltrations  dangereuses  pour  la  bonne 
conservation  de  l'arbre. 

M.  l'abbé  Makée  attira  sur  ce  fâcheux  état  l'attention 
de  la  municipalité.  Elle  prit  l'affaire  en  main,  s'aida 
des  conseils  d'un  homme  compétent,  et  obtint  de  l'ad- 
ministration départementale  un  subside  pour  faire  face 
à  la  dépense. 

Le  chêne  est  aujourd'hui  plus  vigoureux  que  jamais, 
comme  en  ont  témoigné  ses  nombreux  glands.  Les  visi- 
teurs ont  afflué  cette  année  pour  l'admirer. 

Des  archéologues  ont  regretté  que  M.  Makée  ne  se 
soit  pas  vu  confier  la  belle  église  de  Blangy,  autre 
monument  historique  trop  peu  connu. 

Inscription  <Tun  méridien.  —  Le  jardin  du  presby- 
tère d'Yvillc  (canton  de  Duclair)  possède  un  méridien 
horizontal  dont  la  table  de  cuivre  porte  aux  quatre 


V> 


Monnaie  r*ymjine  en  or.  —  On  a  récemmen 
raconté  au  secrétaire  qu'une  belle  pièce  d'or,  d'un 
conservation  parfaite,  a  été  jadis  recueillie  à  Grémon 
ville.  Elle  porte  le  nom  JWl'glstcs;  mais  il  reste  à  pré 
ciser  de  quel  empereur  il  s'agit. 

Des  experts  consultés  auraient  répondu  que  la  pièc 
ne  vaut  que  le  poids  du  métal.  Elle  semble  néanmoin 
mériter  ici  une  mention,  à  cause  delà  rareté  des  mon 
naies  d'or  romaines  dans  notre  sol.  Elle  doit  être  resté 
aux  mains  de  M.  le  curé  du  Petit-Quevîlly,  qui  étai 
curé  de  Grémon  ville  lors  de  la  découverte. 

M.  de  Vesly  se  propose  de  voir  à  ce  sujet  M.  l'abb 
Marquézy . 


La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


A.  Tougard. 


3g 

prendre  l'ancienne  pour  40  francs.  Il  est  fâcheux 
qu'à  ce  prix  la  ville  de  Dieppe  n  ait  pas  fait  entrer  dans 
ses  collections  ce  produit  de  l'industrie  locale. 

INSCRIPTION   OBTTUAIRE  A   NEUVILLE 

Honorable  bojme  Pierre  Carrel,  laboureur  demeurant  à  puis,  a  doné 

et  amosni  a/fin  d' héritage  forme  dohyt  au  trésor  de  cette  église 

deux  accres  une  vergée  de  terre,  en  j  pièces  :  la  premierre 

d'une  accre,  bournée  4' un  costi  les  hoirs  du  sieur  Favct,  dautre 

eosti  Nicollas  Druauet  laisnè,  dun  houct  la  fallaise  et  dau 

ire  le  chemin;  la  seconde  demie-acere  bournée  dun  costi  et 

d'un  houet  le  s*  de  Fontaine,  d'autre  costi  les  houers  Jehan 

travers  ter,  et  dautre  houct  led.  chemin,  la  }*  dt  3  verge\ 

bournée  d'un  costi  Thomas  damoiseau,  dautre  coste  Nicol 

las  le  prince,  d'un  houct  Guilla/me  Grincore,  dautre  houct 

Jacques  le  liepvre.  Outre  ce  a  donne  neuf  livres  tourn. 

de  rente  fonsiere,  à  prendre  sur  Michel  Martin,  de  ces  te 

parreoisse;  la  présente  donajon  aux  charges  que  lad1" 

esgli^e  sest  obligée  de  faire  célèbre  et  chanter  à  perpetui 

te  à  rintention  dudit  carrel  et  de  damoi^elle  jaqueline 

de  Fannille  sa  femme,  par  chacun  an,  4  obits  conciliants  en 

vespres,  matines,  laudes,  recojmandaces,  et  }  messes  à  natte, 

et  un  libéra  à  la  fin  de  chacun  obit  ;  et  y  assisteront  les  sieur 

curé,  diacre,  soudiacre  et  4  prestres  rcuestus  de  chapes,  et 

outre  les  lumineres  et  ornement^  à  ce  requis,  fere  so/ner  les 

cloches  le  soir  précèdent  de  chacun  obit  ;  le  premier  se  dira 

le  lendemain  de  la  S.  Aubin;  le  2*,  second  joT  de  Juing,  le  je 

le  second  jor  de  septembre,  et  le  4',  le  second  jor  Je  descembre,  avec 

deux  libéra*,  l'un  au  joT  S.  Aubin,  Vautre  au  joT  de  Ste  Barbe; 

ci  sera  distribué  au  curé  20  s.  por  chacune  messe,  6  s.  au  diacre  et  soudiacre 

chacun  f  s.  au  contre  et  soucoutre,  chacun  7  s.  et  pour  chacun 

chappier,  5  s.  poT  le  clergé  et  sonneur  12  s.;  et  sy  la  dite  esgli^e 

fere  célébrer  ung  obit  pour  feu  Nicollas  Carrel,  en  payant  à  lad. 

esgli\e  100  s.  de  rente,  y  compris  20  s.  de  rente  ypoteeque,  par 

chacun  an,  lequel  obit  se  fera  comme  les  autres  et  au  jour 

du  lundy  de  la  passion,  ainsy  qu'il  est  aplain  contenu  au  con 

tract  Ject  et  passe  par  deuant  les  tabellions  roiaux  en  date 

du  22*  jour  de  febvrier  1616, 


40 

Monnaie  romaine  en  or.  —  On  a  récemment 
raconté  au  secrétaire  qu'une  belle  pièce  d'or,  d'une 
conservation  parfaite,  a  été  jadis  recueillie  à  Grémon- 
ville.  Elle  porte  le  nom  d'AuGUSTus;  mais  il  reste  à  pré- 
ciser de  quel  empereur  il  s'agit. 

Des  experts  consultés  auraient  répondu  que  la  pièce 
ne  vaut  que  le  poids  du  métal.  Elle  semble  néanmoins 
mériter  ici  une  mention,  à  cause  de  la  rareté  des  mon- 
naies d'or  romaines  dans  notre  sol.  Elle  doit  être  restée 
aux  mains  de  M.  le  curé  du  Petit-Quevilly.  qui  était 
curé  de  Grémonville  lors  de  la  découverte. 

M.  de  Vesly  se  propose  de  voir  à  ce  sujet  M.  l'abbé 
Marquézy. 

La  séance  est  levée  a  quatre  heures. 


A.  Todgard. 


4« 


SÉANCE  DU  i5  JUIN  1906 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Cb.  de  Beau  repaire,  vice-président. 

A  l'ouverture,  M.  le  Président  ne  voit  pas  sans  peine 
h  coïncidence  de  cette  réunion  avec  l'exposition  des 
Beaux- Arts,  qui  va  sans  doute  nous  priver  de  la  présence 
de  plusieurs  confrères. 

Furent  présents  :  MM.  de  Bellegarde,  Deglatigny, 
U  Verdier,  Pelay,  Ruel,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Che- 
veux, Malicorne,  Milet,  Sarrazin  et  Vallée. 

M.  le  Président  ne  saurait  terminer  cette  énumé- 
ration  sans  ajouter  que  la  Commission  a  lieu  de 
regretter  particulièrement  l'absence  de  M.  Sarrazin, 
qu'elle  eût  été  heureuse  de  féliciter  de  sa  promotion 
dans  la  Légion  d'honneur,  encore  qu'elle  relève  sur- 
tout de  l'administration  militaire.  M.  Sarrazin  étant 
survenu  vers  la  fin  de  la  séance,  M.  le  Président  lui 
renouvelle  ses  félicitations;  notre  confrère  s'en  montre 
profondément  touché  et  proteste  qu'il  s'unit  plus  étroi- 
tement que  jamais  aux  travaux,  aux  vues  et  aux  senti- 
ments de  la  Commission. 

On  adopte,  après  lecture,  le  procès-verbal  de  la 
séance  précédente.-  M.  Pelay  veut  espérer  que  notre 
collègue  M.  de  la  Serre  pourra  retrouver,  à  l'hôtel 
Carnavalet,  les  lambris  de  la  chapelle  Saint-Nicolas  et 
nous  communiquer  ainsi  un  utile  complément  d'infor- 
mations. Il  fonde  aussi  sur  M.  Legrip  le  même  espoir 
pour  les  panneaux  rouennais  qui  ont  dû  rester  dans 
notre  ville. 


42 

Et  à  propos  de  ces  épaves  historiques,  toujours 
chères  aux  amateurs  éclairés  du  passé,  M.  de  Beauté- 
paire  se  demande  ce  qu'est  devenue,  à  la  transformation 
du  cimetière  Saint-Maur,  l'inscription  à  la  mémoire 
des  dix-neuf  capucins  victimes  de  leur  dévouement! 
soigner  les  pestiférés.  On  aime  à  constater  qu'une  note 
de  M.  le  Président  a  du  moins  sauvé  leurs  noms  de 
l'oubli. 

M.  Pelay  croit  se  rappeler  que  M.  Garreta  a  certifié 
que  cette  plaque  comméfnorative  a  été  fixée  dans  un 
passage  de  l1  Hôtel-Dieu. 

Correspondance  imprimée.  —  Son  dossier  com- 
prend   :    Recueil   des   Notices...    de  Constantine, 
XXXIV,    iqo5;  —  Mémoires  de  la  Société...  au 
Cher,  XX,  igo5  ;  —  Société  scientifique  d'Arcachon» 
Travaux. . .  i < )o5 ;  —  Société hist. ..deV Orne* XX V, 2 î 
avril  1906  ;  —  Annales  de  la  Soc...  des  Alpes-Mar** 
times,  XIX,   igoS;  —  Bulletin  de  la  Soc.  archioi 
de  Nantes,  XLVI  ;  2.  —  Bulletin  de  la  Soc.  archiol 
de  Sens,  XXI,  2;  —  Revue  de  VAvranchint  XIIIt  >  * 
1 90b  ;  —  Bulletin  archéol.  du  Comité,  1  ç)o5  ;  3e  livr.î 
—  Bulletin  de  la  Soc.  cTHist.  et  d  Archéol.  de  Gand, 
XI V,  4  et  5  ;  2  livr.  —  Report  0/ the  U.  S.  national 
Muséum,  Washington,  1906. 

Hommages  d'auteur.  —  M.  le  comte  01.  Costa  de 
Beauregard,  de  Sainte-Foy,  fait  offrir  par  le  secrétaire 
à  la  Commission  la  Note  qu'il  a  lue  aux  Antiquaires 
de  France  le  8  mars  iqo5  et  son  mémoire  sur  Deux 
bronzes  antiques  que  la  même  Compagnie  a  imprimé 
cette  année.  La  Commission  adresse  au  jeune  et  savant 
archéologue  ses  félicitations  et  ses  remerciements 

Notre  confrère,  M.  de  Bellegarde,  veut  bien  offrir  ; 


43 

kOs  archives  un  splendide  album  in*4°,  où  M.  Lecerf 
i  reproduit  en  très  belles  phototjpies  les  meubles  et  les 
taiocesqui  composaient  son  cabinet.  C'est  là  un  en- 
umble  précieux  pour  les  études  d'art,  et  la  Commission 
n'en  saurait  être  trop  reconnaissante  à  M.  de  Bellegarde. 

Inscription  de  la  rue  4e  la  Pie.  —  La  mention  de 
textes  disparus  suggère  à  M.  le  Président  le  souvenir 
de  l'inscription  qui  fut  placée  sur  le  mur  neuf  de  la 
maison  natale  des  Corneille.  On  croit  que  ce  mémorial, 
que  M.  Bouquet  estimait  trop  peu  précis,  doit  être 
resté  aux  mains  de  M.  Bonet. 

Statuette  de  Jadoulle.  —  Il  y  aurait  encore  à 
rechercher  la  statuette  de  la  Sainte-Vierge,  attribuée  à 
Jadoulle,  qui  décorait  l'angle  de  la  maison  située 
entre  la  rue  Orbe  et  la  rue  Coignebert  :  elle  a  dû  tom- 
ber aux  mains  de  quelque  marchand.  Les  brocanteurs 
sont  très  friands  de  ces  modestes  œuvres  d'art  et  leur 
font  une  chasse  des  plus  actives. 

Il  y  a  donc  lieu,  pour  les  Membres  de  la  Corn- 
rn,ssion,  d'être  attentifs  aux  moindres  trouvailles,  d'au- 
tont  plus  qu'on  semble  mettre  un  soin  particulier  à 
nen  pas  informer  ceux  qui,  officiellement,  ont  plus  ou 
moin$  qualité    pour  les    connaître    et    les    étudier. 
B  quand    une  découverte   vient   à   être    signalée,   il 
6t  déjà  irop  tard  pour  en  relever  tous  les  résultats  : 
caries  ouvriers  se  sont  déjà  approprié  bon  nombre  de 
pièces  dont  ils  ont  un  placement  sûr  chez  quelques 
amateurs.   Par  une  conclusion  toute  actuelle,  il  im- 
porte de  surveiller  les  terrassements  qui  attaquent  le 
nont  Thuringe,   dont  les  retranchements  celtiques 
onservent  sans  doute  des  antiquités  dignes  d'intérêt. 
Mais  si  la  constatation  des  nouvelles  archéologiques 


44 

est  difficile,  la  sauvegarde  même  d&  leurs  produits  ne 
Test  pas  moins.  M.  de  Vesly  cite  en  exemple  ses  nom- 
breuses démarches,  encore  infructueuses,  pour  faire 
entrer  au  Musée  départemental  l'inscription  commé- 
morative  de  l'abbaye  de  Notre-Dame-de-Bondeville. 

Clochers  romans.  —  M.  Pelay  lit  alors  la  note  sui- 
vante : 

a  Je  crois  devoir  signaler  un  article  sur  t  Les  CIo- 
»  chers  romans  de  l'arrondissement  de  Dieppe,  par 
»  M.  P.  Coquelle  »,  inséré  dans  le  Bulletin  archéolo- 
gique du  Comité  des  Travaux  historiques  et  scienti- 
fiques, année  1905,  2e  livraison.  Paris,  '905,  in-8°, 
pp.  149-160. 

»  L'auteur  divise  son  travail  en  plusieurs  catégories  : 

»  1  °  Les  clochers  à  deux  étages  comprenant  :  Sainte- 
Foy,  près  Longueville,  Saint-Valery-sous-Bures,  por- 
tant la  date  de  1 170,  et  Avremesnil  ; 

»  20  Les  clochers  à  un  seul  étage,  parmi  lesquels 
nous  trouvons  :  Ouville-la-Rivière,  Saint-Germain- 
d'Etables,  Hermanville  et  Saint-Mards  ; 

»  3°  Les  clochers  à  arcades  où  figurent  ceux  des 
églises  de  Sainte-Geneviève,  près  AufTay  ;  de  l'ancienne 
maladrerie  de  la  Madeleine,  sur  le  territoire  de  la  com- 
mune de  Sainte-Foy  ;  et  de  Sauchay-le-Bas,  hameau  de 
la  paroisse  de  Sauchay  ; 

»  40  Les  bases  romanes  de  clochers  dont  l'é numé- 
ration comprend  :  Meulers,  Bailly- en-Rivière,  Saint- 
Ouen-sous-Bailly,  Beaumont-le- Hareng,  Canehan  et 
Beaunay,  ces  deux  derniers  pour  mémoire  seulement. 

»  Deux  planches,  donnant  l'aspect  des  clochers  de 
Sainte-Foy,  Saint-Valery-sous-Bures;  Avremesnil  et 
Hermanville,  accompagnent  cette  étude  ». 


45 

Hachettes  en  bronze.  —  «  Un  lot  de  quarante-deux 

hachettes  en  bronze,  dit  M.  Deglatigny,  a  été  trouvé 

à  0*40  de  profondeur,  en  défonçant  un  terrain  au 

moyen  d'une  machine  agricole,  le  7  avril  1906,  par 

M.  G.  Leconte,  agriculteur  à  Heuqueville,  près  Gon- 

neville-la-Mallet. 

>  Le  lieu  de  la  trouvaille  se  trouve  à  quelques 
mètres  au  nord  de  l'intersection  de  la  route  du  Havre 
*  Etretat  et  de. celle  de  Mannevillette  à  Saint-Jouin, 
prèsdela  ferme  d'Epou ville.  » 

L'aspect  de  ces  hachettes  encore  brutes,  dont  il  pre- 
ste deux  échantillons  à  la  Commission,  fait  pré- 
sumer à  notre  confrère  qu'on  doit  avoir  rencontré  les 
restes  d'un  ancien  atelier  de  fondeur. 

Gainneville.  —  Découverte  archéologique.  — 
M.  de  Vesly  appelle  Pattention  sur  d'intéressants 
débris  qui  ont  été  signalés  à  Gainneville.  Les  rensei- 
gnements positifs  font  défaut  :  M.  Deglatigny  souhai- 
terait une  exploration  locale. 

Excavations  place  de  la  République.  —  M.  Ruel 
feit,  avec  dessins  à  l'appui,  un  instructif  exposi  des 
délations  topographiques  et  autres  qui  se  sont  pro- 
fites aux  fondations  de  PAlhambra. 

Votes  acoustiques.  —  Le  même  membre  dit  que 
des  poteries  carrées  viennent  d'être  mises  au  jour  dans 
te  murailles  de  l'église  Saint-Germain  de  Pont-Au- 
demer.  Bien  que  ces  sortes  de  rencontres  ne  soient  pas 
d'une  rareté  extrême,  et  que  celle-ci  soit  hors  du  terri- 
foire  sur  lequel  s'exercent  nos  investigations,  il  était  à 
propos  de  la  mentionner. 

Mort  de  M.  l'abbé  Somménil.  —  M.   le  Président 


se  fait  un  devoir  d'apprendre  a  la  Commission  1 
perle  considérable  qu'elle  vient  de  faire  en  la  personne 
de  M.  Somménil,  doyen  de  promotion  des  chanoines 
honoraires  de  Rouen,  décédé  le  6  courant  à  Bon- 
secours,  âgé  de  quatre-vingt-cinq  ans.  Il  était  le  dover 
d'âge  de  noire  Compagnie  ou  il  était  entré  en  t865.  '■. 
fut  en  quelque  sorte  un  élève  de  la  Commission, 
et  qui  peut  lui  faire  honneur,  puisque  ses  débuts  dans 
la  science  furent  dirigés  par  notre  ancien  collègue 
l'abbé  Langlois,  et  qu'il  s'inspira  des  exemples  de 
Brîanchon  et  surtout  de  l'abbé  Cochet,  le  puissant  pro- 
moteur des  éludes  ecclésîologiuues  dans  le  département. 

Dés  1843,  les  premières  recherches  de  l'abbé  Lan- 
glois sur  le  prieuré  du  Mont-aux-Malades  lui  avaient 
fait  copier  une  centaine  de  chartes  sur  l'abbaye  du 
Valasse,  son  pays  natal .  Ce  ne  fut  que  longtemps  après 
qu'il  rédigea  les  deux  premiers  chapitres  de  celte 
histoire  monastique,  qu'il  voulait  faire  lire  avec  inté- 
rêt aux  moins  lettrés  durant  les  longues  veillées  d'hiver. 
Mais  sa  sanié  débile  et  plus  encore  ses  délicates  fonc- 
tions de  professeur  au  Petit-Séminaire,  puis  de  dire 
leur  de  la  Maîtrise,  et  enfin  de  supérieur  de  la  maisc 
diocésaine  de  retraite,  lui  avaient  fait  adopter  la  devise  : 
Festina  lente.  Il  avait  d'ailleurs  publié  son  intéres- 
sante Campagne  d'Henri  IV  au  pays  de  Caux,  puis 
son  Ckronicon  Valassense,  avec  notes  latines,  œuvre 
de  forte  érudition  que  la  capitale  elle-même  remarqua. 

Enfin,  en  1902,  une  négociation,  discrètement  con- 
duite par  l'un  de  ses  derniers  élèves  du  Mont-aux- 
Malades,  l'amena  à  offrir  à  la  Revue  catholique 
d'Evreux  ses  deux  chapiires,  qu'on  y  intitula  ;  les  Ori- 
gines du  Valasse.  Mats,  pendant  l'impression,  le 
vénérable  octogénaire  trouva  la  force  de  rédiger  les 


47 

neuf  chapitres  suivants.  Cet  effort  lui  fui  fatal  :  car  il 
Idcrraina,  il  y  a  Jeux  ans,  une  crise  dont  il  ne  s'eM 
«mais  pleinement  rétabli;  et  quand  le  mal  lui  eut 
lonné  quelque  relâche,  il  dm  à  publier  un  petit  appen- 
dice sur  les  lambris  ci  les  vitraux  du  Valasse,  verrières 

ut  historiques,  dont  il  avait  lui-même  donné  les  des- 

n». 

L.   Mauriy.   —   M.    Ruel,    remarquant 
u'une  maison  neuve  va  bientôt  s'élever  sur  le  terrain 
ecupe  par   l'atelier  de    Laurens  Maurry,  rappelle  le 
*«u  «primé  par  M.  le  Président  pour  l'apposition 
.  jiie  qui  consacre  cet  intéressant  souvenir.  Il 
ludira  sans  doute  d'attirer  sur  ce  point  l'attention  de 
a  municipalité  qui  s'entendra  avec  le  propriétaire, 
M.  Pelay,  signalant  le  séjour  sur  le  même  sol  de 
irnprimeur  Hostingue,  plus  d'un  siècle  aupa- 
want,  regretterait  que  le  nom  de  Corneille  ne  figurât 
!.  le  projet  d'inscription;  cette  mention  parait 
;  lus  justifiée  que  Maurry  a  imprimé  notre 
rand  poète  pendant  la  majeure  partie  de  sa  longue 


Cette  question  de  Corneille  est  réservée  ;  mais  l'ins- 
cription est  votée  à  l'unanimité,  avec  envoi  de  la  déli- 
^raiion  à  M.  le  Maire  de  Rouen. 
On  constate  à  celte  occasion  que  les  amis  des  vieilles 
constructions    rouennaises    peuvent   encore    admirer 
U  des  restes  intéressants  de  l'ancien  hotel-de- 
:  :  provoque  la  mention  de  l'ancienne  syna- 
:,  avec  curieuse  cave  a  triple  étage. 

Invitation  de  tySy.  —  Un  typographe  de  la  maison 
Againrd,  M.  Constant,  l'un  des  compositeurs  ordi- 
naires du  Bulletin,  a  offert  au  secrétaire  une  rarissime 


48 

épave  du  passé,  plus  que  défraîchie  et  même  quelque 
peu  mutilée.  Sur  un  feuillet,  dont  une  bande  a  été 
arrachée  au  côté  droit,  de  om  12  de  hauteur,  et  qui  a 
dû  mesurer  en  longueur  o  m  1 7  environ,  on  lit,  entouré 
d'un  gracieux  encadrement  : 

«  M. 

Vous  êtes  prié  de  la  part  de  M  essieu [rs  les] 

Colonels  des  Grenadiers  de  Fra[nce] 

de  leur  faire  l'honneur  de  venir  au  Ba[l  et] 

au  Feu  d'Artifice  qu'ils  donneront  à  l'Hôtel  [de  S.-] 

Wandrille,  le        janvier  1757,  à  onze  heures  précises.] 

Les  Dames  sont  priées  d'y  venir  sans  Panier^  [parées  et] 

masquées.  » 

Communication  de  M.  le  Président  : 

ENLUMINEURS   ROUENNAIS 

Les  beaux  manuscrits  ornés  d'enluminures  ne  sont  pas 
rares,  bien  qu'on  ait  trop  tarde  à  en  reconnaître  le  mérite. 
On  en  rencontre  de  très  remarquables  dans  les  dépôts 
publics  et  les  cabinets  d'amateurs,  enrichis,  les  uns  comme 
les  autres,  des  dépouilles  d'anciens  établissements  religieux 
supprimés.  Rouen  eut  certainement,  ainsi  que  toutes  les 
grandes  villes,  des  calligraphes  habiles  et  des  enlumineurs 
que  l'on  pourrait  à  bon  droit  considérer  comme  de  véri- 
tables artistes.  Il  suffirait,  pour  nous  en  convaincre,  d'ou- 
vrir, aux  Archives  de  la  Seine-Inférieure,  les  cartulaires  de 
l'église  Saint-Maclou  et  de  T Hôpital-Général  de  Rouen. 
Malheureusement,  les  signatures  manquent  à  ces  illus- 
trations de  l'ancien  temps,  et  il  y  a  lieu  de  croire  que  les 
noms  de  ceux  qui  les  composèrent  demeureront  toujours 
inconnus.  Peut-être  figurent-ils,  mais  sans  que  rien  per- 


49 

mette  de  les  distinguer  de  ceux  des  confrères  médiocres, 
dans  rénumération  suivante  que  j'ai  dressée  h  l'aide  de 
cotes  recueillies  au  cours  de  mon  travail  d'inventaire. 
Cest,  je  le  reconnais,  moins  qu'il  n'en  faudrait  pour  satis- 
faire une  légitime  curiosité  ;  mais,  si  peu  que  ce  soit,  cela 
vaut  encore  mieux  pour  ces  artistes  obscurs  qu'un  complet 
oubli. 

Petrus,  illuminator,  clerc  marié,  1264  (i). 

Martinus,    illuminator,   paroissien   de   S.- Laurent  de 
Rouen,  1295  (2). 

Osbert,  «  enlumineor  »,  1296  (3). 

Vincent,    enlumineur,    paroissien    de     S.-Nicolas-le- 
Peinteur,  1327(4). 

Nicole  l'enlumineur,  domicilié  près  de  la  rue  de  l'Ecole, 
paroisse  S.-Laurent,  i333  (5). 

Jacquet  Du  Passeur,  enlumineur,  1 396.  Il  reçoit  à  cette 
date,  du  trésorier  de  l'archevêché,  la  somme  de  69  1.  pour 
avoir  enluminé  et  historié  le  pontifical  de  l'archevêque 
Guillaume  de  Vienne,  pro  illuminando  et  ymaginando 
pontificale  de  novo  factum.  Le  calligraphe,  Guillaume  De 
'a  Rue,  reçut  en  même  temps  un  acompte  de  36  1.  sur  ce 
qui  lui  était  dû  pour  récriture  de  ce  livre  et  pour  la  four- 
niture du  parchemin  (6). 

Jean  Le  Queu,  libratier,  vend  pour  40  1.   à  la  confrérie 
de  Saint-Jacques  un  missel  enluminé,  i3  décembre  1400. 

(11  Charte  provenant  du  Chapitre  de  la  cathédrale,  qui  m'est 
passée  sous  les  yeux  à  la  vente  de  M.  Jacquemet,  curé  de 
Limésy. 

(2)  Lui  et  sa  femme  Isabelle  reconnaissent  devoir  60  s.  de 
rente  au  même  Chapitre  sur  un  tènement  acheté  par  eux  de 
Robert  de  Valliquerville,  supra  fossatum  Cyrothecariorwn . 
(Arch.  de  la  S.-Inf.,  G.  43o5.) 

(3)  Ibidem,  F.  du  Chapitre. 

(4)  Ibidem,  G.  3528. 

(5)  Ibidem,  G.  2089,  cartulaire  de  N.-D.,  fo  127. 

(6)  Ibidem,  G.  i3. 

4 


Il  est  douteux  que  ce  libratier  fût  l'enlumlheur.  Comme 
Martin  et  Nicole  précités,  il  avait  son  domicile  sur  la  ptt* 
rbisse  S.-l-aurent,  que  devaient  fréqueriter  nombre  d'éco- 
liers, à  cause  de  l'école  de  grammaire  qui  y  était  située  et 
dont  un  nom  conserve  encore  le  souvenir  (i). 

Richard  De  la  Marc,  1439-1443  (2). 

Philippe  Le  Bas,  1475- 1476  (3). 

Gillet  Lespre,  1479-1480  (4). 

Jean  Coquet,  paroissien  de  S.-Nicolas,  3  janvier  Î482  (5). 

Quatre  enlumineurs  rouennais  mentionnes  au  registre 
du  bailliage  de  Rouen,  à  la  date  du  14  mai  1484  :  Jean 
Masselin,  Jean  Le  Moigne  et  Guillaume  Coutil,  tous  trois 
paroissiens  de  Ste-Croix-S.-Ouen,  et  Guillaume  Longuet, 
domicilié  près  des  Jacobins  (6).  Le  même  G.  Longuet, 
cité  comme  demeurant  sur  la  paroisse  S.- Pierre-Je- Portier, 
vraisemblablement  au  même  lieu,  i3  octobre  1489  (7). 

Mcssire  Pierre  Boivin,  prêtre,  à  qui  la  fabrique  de 
N.-D.-de-la-Ronde  paie  5?  s.  t  pour  avoir  tourné,  flou  ri 
et  enlumine  le  demi-temps  de  l'antiphonier  de  l'avent  », 
i5o7-i5o8(8). 

Jean  Lespre,  enlumineur,  cité  dans  le  testament  d'un 
nommé  Jean  Hauvedars,  i5io  (9). 

Mahiet    Duquesne,    écrivain    et   enlumineur.   Il  écrit, 

(1)  Tabcllionage  de  Rouen,  registre  9,  f»  102  v<>.  Il  habitait  sur 
la  par.  S.- Laurent.  Je  l'ai  précédemment  cité  à  propos  d'un  con- 
trat d'allouemcnt  de  janvier  1^94. 

(2)  Arch.  de  la  S.-Inf.,  G.  2917. 

(3)  Ibidem,  G.  i5o5. 

(4)  Ibidem,  G.  3oag. 

(5)  Voir  le  précèdent  Bulletin  de  lu  Commission  des  Anti- 
quités, pp.  39 5 -3 97. 

(6)  Arch.  de  la  S.-Inf ,  registre  du  bailliage  de  Rouen. 

(7)  Tabcllionage  de  Rouen. 

(8)  Arch.  de  la  S.-Inf.,  G.  7420. 

(9)  Ibidem,  F.  du  Chapitre. 


Si 

enlumina  et  peint  100  brève»  de  pardons  pour  le  Chapitre 
de  Rouen,  i5ii-i5i3  (i). 

Etienne  Du  Moustier,  de  cette  famille  d'orfèvres  et  de 
peintres  à  laquelle  appartient  le  célèbre  dessinateur  Cosme 
Du  Moustier.  Il  était  enlumineur  à  Rouen  en  i5ig  et 
i5i8  (2).  \jà  fabrique  de  S.-Maclou,  le  dernier  jour  d'août 
i52o,  lui  paya  j5  s.  pour  52  lettres  carrées  et  25o  versets 
d'or  bruni  (3).  Il  reçut  de  la  fabrique  de  S. -Laurent,  en 
i5a8,  73  s.  pour  3  vignettes  à  1 5  s.  pièce,  et  8  jetons  à  4  s. 
pièce  (4). 

Geoffroi  Du  Moustier,  enlumineur,  paroisse  S-Étienne- 
la-Grande- Église,  vend  à  son  frère,  Cosme  du  Moustier, 
orfèvre,  de  la  même  paroisse,  deux  pièces  de  terre,  Tune  à 
Oîsscl,  l'autre  à  S.-Étienne-du-Rouvray,  4  oct.  1 535.  — 
Leur  père,  Jean  Du  Moustier;  alors  décédé,  est  aussi  qua- 
lifié d'enlumineur  dans  un  contrat  du  tabellionage  du 
17  nov,,  même  année. 

Guyon  Bonamy,  1 524-1 527.  La  fabrique  do  S.-Laurent 
lui  paie,  en  1524,  c  3  grands  hystoires  garnies  de  vignettes 
par  lui  faites  au  livre  de  l'antiphonier  avec  24  lettres  d'or 
en  façon  de  gectons,  lesdites  grans  hystoires  et  vignettes, 
à  raison  de  i5  s.  pièce,  les  lettres  de  gectons,  à  raison  de 
4  s.  pièce  »  ;  en  i52Ô  et  1527.  3  vignettes  historiées  au  livre 
de  lavent,  à  i5  s.  pièce;  des  lettres  d'or  et  des  gectons,  au 
même  prix  de  4  s.  pièce  (5). 

Louis  Pygnol,  payé  par  la  fabrique  de  S.-Vinccnt,  5  1. 

(i)  Ibidem,  G.  7324,  7525. 

(2)  Ibidem,  G.  3047  et  suiv. 

(3)  Ibidem,  G.  6880. 

(4)  Ibidem,  G.  6880.  Par  jetons,  il  faut,  je  pense,  entendre  les 
carrés  dans  lesquels  étaient  inscrites  les  lettres  initiales  des  cha- 
pitres ou  paragraphes  du  livre.  Etienne  Du  Moustier,  enlumineur, 
demeurant  en  la  paroisse  S. -Nicolas,  vend  à  Jean  Coullombel, 
prêtre,  demeurant  à  S.-Eticnne-Jouxte-Rouvray,  une  maison 
avec  masure  et  jardin,  5  sept.  i5a2;  (Tab.  de  Rouen). 

(b)  Arch.  de  la  S.-Inf.,  F.  de  S.-Laurent. 


5a 

io  s.  pour  écriture  et  enluminure  d'un  livre  liturgique, 
x53o-i53i  (i). 

Robert  Boyvin,  enlumineur  et  historieur,  fait  vignettes 
et  cadeaux  pour  la  fabrique  de  la  cathédrale,  à  raison  de 
3o  s.  la  vignette  et  de  3  d.  le  cadeau  ou  cadel,  i534~ 
1 535  (2)  ;  fait,  de  son  métier,  en  or  et  azur,  sur  parchemin, 
un  crucifix  et  une  N.-D.-de-Pitié,  à  placer  sous  les  cris- 
tallins aux  reliques  de  l'église  S.-Etienne-dcs-Tonneliers, 
en  1541-1542  (3). 

Jean  Maillard  illumine  un  livre  de  l'archevêque  pour 
22  1.,  1 53ô. 

Seniguehen,  ou  Senynguchen,  3  calligraphes  enlumi- 
neurs de  ce  nom  :  Guillaume,  scriptor  librorum  ecclesie 
(la  cathédrale),  1 523-1 537.  Fit  le  graduel  de  cette  église 
en  16  codices  ou  cahiers,  pour  lesquels  il  reçut,  outre  le 
prix  convenu  de  42  s.  6  d.  par  cahier,  un  écu  d'or  au 
soleil,  16  octobre  1 536  (4).  Précédemment,  en  i523-i524, 
il  avait  fait  marché  avec  la  fabrique  de  S. -Laurent  pour  la 
composition  d'un  antiphonier  en  2  volumes,  qui  lui  fut 
payé  24  1.  17  s  6  d.  ;  le  libraire  Jean  Bavent  avait  fourni 
pour  47  1.  le  vélin  nécessaire.  Peu  de  temps  après,  Seni- 
guehen recevait  de  la  même  fabrique  37  1.  14  s.  pour  écri- 
ture, note,  cadeaux,  llcurisseures  d'un  troisième  volume 
de  cet  antiphonier.  On  voit  encore  qu'il  écrivit  et  dora 
pour  l'archevêque  le  livre  des  Palinods  de  Rouen,  de 
1 535  (5).  Il  faut  croire  que  ce  calligraphc  ne  s'était  guère 
enrichi  dans  la  pratique  de  son  art,  puisque,  le  i5  février 

(1)  Ibidem,  F.  de  S.-Vincent.  D'après  les  anciens  glossaires 
(de  Monct  cl  de  Trévoux),  il  faut  entendrj  par  cadeaux  les  traits 
de  plume  dont  les  calligraphes  ornaient  leur  écriture. 

(a)  Ibidem,  G.  2537. 

(3)  Ibidem,  G.  G474.  Le  6  juin  i53ô,  Rob.  Boyvin,  enlumi- 
neur, par.  S.-Maclou,  vend  une  maison,  par.  S.-Sever,  qu'il 
avait  achetée  le  17  mars  1534.  (Tab.  de  Rouen). 

(4)  Arch.  de  la  S.-Inf.  Délibérations  capitulaires. 

(5)  Ibidem,  Comptes  de  S.-Laurent  et  G.   14. 


53 


1 535,  il  priait  les  chanoines  de  lui  avancer  10  écus  pour 
le  mariage  de  sa  fille  (i). 

Jean  de  Seniguehen,  écrivain,  chargé,  le  24  août  1 537, 
d'amender  les  livres  liturgiques  de  la  cathédrale  (2). 

Louis  de  Seniguehen,  employé  par  le  Chapitre  à  l'écri- 
ture d'autres  livres  liturgiques,  1 562-1564  (3).  En  1 565- 
1566,  il  écrivait  le  graduel  de  l'église  S.-Cande-le- 
Vieux  (4). 

Un  Guillaume  de  Senynghen,  d'Arine,  figure  parmi  les 
lauréats  du  concours  des  Palinods  de  Rouen  de  1 544-1 545. 
Guiot,  dans  ses  Trois  Siècles  palinodiques,  récemment 
publiés  par  M.  l'abbé  Tougard,  donne  quelques  extraits 
de  la  poésie  de  cet  auteur. 

Mathieu  De  la  Lande,  prieur  des  Carmes  de  Rouen, 
prédicateur  en  grande  réputation  de  son  temps  et  cité 
dans  le  Puy  d'amour,  publié  par  M.  Picot,  avait  écrit  en 
1 520,  pour  la  fabrique  de  S. -Godard,  les  cahiers  des 
Sanctus  et  Agnus  Dei  avec  les  Kyrie ,  et  plus  tard,  tou- 
jours pour  cette  église,  il  reforma  le  Commun  des  Saints  et 
écrivit  le  graduel.  Une  autre  fabrique  de  Rouen,  celle  de 
S.-Pierrc-du-Chûtel,  le  chargea,  en  1  335,  d'écrire  et  d'i7/w- 
miner  le  tableau  des  pardons  ou  indulgences  de  cette 
église  ;  prix,  70  s.  (5). 

Jacques  Du  Gort,  d'une  famille  bien  connue  d'impri- 
meurs-libraires, est  qualifié  d'enlumineur  et  historieur.  Il 
travailla  pour  la  fabrique  de  la  cathédrale  en  1  534  et  1 545. 
En  1 534,  payé  10  d.  par  chaque  grande  lettre;  en  1 545, 
45  s.  pour  enluminure  d'un  volume  (6). 

Martin    Havart    enlumina    le    collectairc     de    l'église 

(1)  Ibidem.  Délibérations  cnpitulaircs. 

(2)  Ibidem. 

(3)  Ibidem,  G.  2558,  2637. 

(4)  Ibidem,  Comptes  de  cette  paroisse. 

(5)  Arch.  de  la  S.-Inf.  Comptes  de  ces  paroisses. 

(6)  lbidemt  G.  2537,  2542,  2824. 


54 

S.-Maclou  (6  1.  5  s.  3  d.)  en  r  535  (i);  écrivit  une  partie 
des  lettres  et  entrevellcs  du  livre  des  Evangiles  de  la  cathé- 
drale, à  8  d.  par  lettre,  en  i562  et  1 563  (2). 

Michel  De  Rouen,  prêtre,  enlumina  l'antienne  Monsr 
Saint-Vivien  pour  présenter  aux  processions,  intitulée 
Inclytus,  pour  l'église  S. -Vivien  (3). 

Laurent  Gaultier  écrivit  des  lettres  et  vignettes  pour  le 
Chapitre  en  1577  (4)« 

Nicolas  Richer,  employé  pour  l'église  cathédrale  de 
160 3  h  1612,  enlumina  notamment  quatre  Passions  en 
161 2  (5).  Son  frère,  enlumineur  comme  lui,  avait  reçu 
12  écus  pour  l'enluminure  d'un  livre  de  service  de  la  même 
église,  20 'août  i6o3  (6). 

Jean  Le  Flament,  maître  écrivain,  écrivit  et  enlumina, 
pour  12  1.,  le  livre  du  Journieurde\&  cathédrale,  1616(7). 

Etienne  Le  Vif,  chapelain  de  cette  église,  écrivit 
8  cahiers  de  vélin  d'épîtres  et  évangiles  ;  écrivit,  enlumina 
et  nota  plusieurs  cahiers  pour  les  grands  livres  de  chant 
qui  y  étaient  employés,  1624  (8).  Son  frère  Jean  Le  Vif 
avait  travaillé  comme  calligraphe  pour  la  paroisse  S. -Cande- 
le-Vieux,  en  i6o3. 

Pierre  Daubin  travailla  aussi  pour  la  cathédrale,  peignit 
et  dora  les  lettres  capitales  du  collectaire  en  1649  ï  l'écri- 
ture était  du  chapelain  Adrien  Nanticr  (9). 

Delisle,  peintre,  écrivit  pour  la  fabrique  S.-Vivien 
2  manuels  en  parchemin,  en  166S.   La  même  année,   un 

(1)  Arch.  de  la  S.-Inf.  Compte  de  cette  église. 

(2)  Ibidem,  G.  2558,  2824.  J'avoue  ne  point  savoir  ce  qu'il 
faut  entendre  par  ce  mot  à% entrevellcs, 

(3)  Ibidem.  Comptes  de  cette  paroisse. 

(4)  Ibidem,  G.  2566. 

(5)  Ibidem,  G.  2594. 

(6)  Ibidem.  Délibérations  capitulaircs. 

(7)  Ibidem,  G.  2665. 

(8)  Ibidem,  G.  2606. 

(9)  Ibidem,  G.  261 3. 


autre  peintre,  le  Pilleur,  faisait  3 
du  jubilé  de  cette  église  li). 

L'auteur  du  beau  manuscrit  liturgique  de  l'abbaye  de 
S.-Ouen,  déposé  aujourd'hui  à  la  bibliothèque  de  Rouen, 
Dom  Léon  Daniel  d'Eau  bonne,  est  cité  comme  religieux 
de  ce  monastère,  du  4  février  1664  au  17  juin  167».  Le 
i*  juillet  1G64,  il  déclarait  devant  notairequ'il  n'entendait 
point  se  servir  de  la  résignation  faite  en  se  faveur  par 
Jaoquasdo  pranquetot,  aumônier  du  roi,  prieur  da  Bauhon 
au  cliocèae  de  Coûta  n  oc*,  prieuré  dépendant  de  Marmou- 
riers.  Le  14  mars  i665,  on  le  Voit  qualifia  de  ci-devant 
pritnr  de  S-rMartiB-ide-BontcencouFt.  au  «tiwA**  de 
-  Chartres  (3).  Il  serait  a  souhaiter  qu'on  eût  plus  de  ren- 
sBJBnetDeins  sur  ce  religieux  qui  était,  eu  son  genre,  un 
excellent  artiste. 

C'en  par  son  nom  que  je  clorai  cette  notice  fort  incom- 
plète, et  dont  tout  le  mérite,  si  mérite  il  y  a,  sera  d'avoir 
appelé  votre  attention  sur  un  sujet,  à  mon  avis,  trop 
négligé. 

A  quatre  heures,  la  séance  est  levée. 


(i)  Ibidem.  Comptes  de  cette  église, 

(a)  Tabell.  de  Rouen.  Minutes  de  Maubcrt. 


56 


SÉANCE  DU  3  AOUT  1906 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  dans  les  nou- 
veaux bureaux  de  la  Préfecture,  boulevard  Cau- 
choise, 20,  sous  la  présidence  de  M.  Ch.  de  Beau  re- 
paire, vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  G.  de  Beau  repaire,  Che- 
vreux,  Deglatigny,  Pelay,  Ruel,  delà  Serre,  de  Vesly 
et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Le  Verdier  et 
Malicorne. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  1 5  juin  1906, 
est  lu  et  adopté  sous  cette  double  réserve  :  i°  M.  le 
Président  remarque  que  sa  communication  sur  les 
enlumineurs  n'a  pas  été  signalée;  l'annexion  de  la 
pièce  au  procès-verbal  a  causé  cette  omission,  qui  n'en 
est  pas  plus  justifiable;  20  M.  Pelay  dit  que  la  Com- 
mission avait  voté  l'envoi  à  Padministraiion  munici- 
pale de  sa  délibération  sur  la  maison  de  Maurry.  Le 
secrétaire  n'avait  pas  compris  que  la  discussion  eût  été 
poussée  jusqu'à  cette  conséquence.  M.  de  Beau  re- 
pu ire  estimant  que  telles  avaient  été  en  effet  les  inten- 
tions de  la  Commission,  l'addition  est  faite  séance 
tenante  et  l'extrait  du  procès-verbal  sera  fourni  au 
premier  jour. 

Correspondance  imprimée.  —  Mémoires  de  la  So- 
ciété d" Archéologie  de  Beaune,  XXIX,  1904;  gr. 
in-8°;  —  Congrès  des  Sociétés  normandes.  /res  Assises  % 
le  Havre,  16-18  juillet  ioo5;  gr.  in-8°;  —  Bulletin 
de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  Normandie,  XXV. 
Cacn,  1906;  in-8°;  —  Bulletin  archéol du  Tarn- 


et- Garonne,  XXXIII,  1905,  4  fasc.;  —  "Bulletin  tri- 
m*tr.  de  la  Soc.  archéol.  de  Tour  aine,  XV,  1,2;  — 
Bulletin  trimes tr.  de  la  Soc.  Dunoise,  146  ;  —  jBii/- 
letinde  la  Soc.  des  Antiquaires  de  la  Morinie,  217. 

M.  Léon  de  Vesly  a  la  parole  pour  les  communica- 
tions suivantes  : 

te 

1  Dragages  de  la  Seine  aux  environs  éPOissel.  — 
Les  dragages  du  fleuve  ont  toujours  présenté  un  grand 
intérêt  pour  l'archéologie.  Les  travaux  exécutés  à  Ois- 
sel  et  dans  les  environs  ont  fourni  de  nombreux  objets 
et  notamment  des  armes,  en  186  3.  Celles-ci  ont  été 
décrites  par  le  regretté  M.  Turgis,  dans  son  Histoire 
fOissel.  Depuis  je  me  suis  efforcé  de  recueillir  les 
objets  sortant  des  dragues;  mais,  je  dois  l'avouer,  je 
nai  pu  faire  entrer  dans  la  collection  départementale 
que  ceux  laissés  par  les  Ecumeurs.  J'appelle  ainsi 
1  armée  de  chercheurs,  entretenue  par  des  collection- 
neurs dont  plusieurs  sont  de  nos  amis,  et  qui  rapine 
tout  ce  que  rejettent  les  élévateurs. 

»  J'ai  cherché  à   éloigner  les  Ecumeurs  qui  non 
seulement  opèrent  au  détriment  de  la  science  et  de  nos 
musées,  mais  vont  encore  à  rencontre  des  intérêts  du 
Trésor.  J'ai  intéressé  à  la  cause  les  Ingénieurs   des 
Ponts  et  Chaussées  qui  tous  m'ont  assuré  de  leur  col- 
laboration.  Hélas!    elle  n'est  restée  que  platonique, 
puisqu'ils  ne  peuvent  demeurer  sur  les  chantiers  et 
qu'il  en  est  de  même  du  directeur  du  Musée. 

»  Je  n'ai  donc  à  présenter  qu'un  bien  modeste  butin 
lequel  n'est  cependant  pas  dépourvu  d'intérêt.  Voici 
tout  d'abord  une  Hache  enfer, 

»  Cette  hache  est  à  douille,  ce  qui  lui  donne  sa  curio- 


6o 


gerbe  à  trois  épis  de  blé  avec  un  coq  sur  celui  de  dextre, 
la  date  171 3,  et  en  orbe  l'inscription  :  1.  trflicot. 

»  Cette  chopine  et  le  seau  d'étain,  qui  sont  entrés 
dans  la  collection  départementale,  me  font  regretter 
que  not/e  président,  M.  de  Beau  repaire,  auteur  d'une 
Notice  sur  les  Etamiers  et  leurs  marques  (i),  n'ait 
pas  joint  à  sa  remarquable  étude  un  tableau  des  sigles 
comme  il  Ta  fait  pour  les  fondeurs  (2). 

»  J'ai  encore  à  présenter  à  la  Commission,  ajoute 
M.  de  Vesly,  une  magnifique  lame  en  silex  taillé, 
trouvée  dans  les  argiles  exploitées  à  Alizay,  dans  la 
briqueterie  de  M.  Ivan  Lemaitre. 

»  C'est  à  une  profondeur  de  plus  de  2  mètres  et  dans 
une  masse  d'argile  vierge  que  cette  arme  préhistorique 
a  été  trouvée.  Elle  mesure  om2o5  de  longueur  et  est 
remarquable  parce  qu'elle  n'est  ni  cassée,  ni  émous- 
sée.  C'est  un  type  très  rare  de  ces  belles  lames  enlevées 
sur  les  nuclei  ou  pains  de  beurre  dits  du  Grand-Pres- 
signy.  Sa  découverte  dans  le  diluvium  ne  sera  pas 
sans  intéresser  les  préhistoriens. 

»  Enfin  je  tiens  à  vous  informer,  Messieurs,  dit  en 
terminant  M.  de  Vesly,  que  j'ai  reçu  du  colonel  Ber- 
nard, par  rinteimédiaire  du  général  Jourdy,  des 
lampes  en  terre  grise,  recueillies  dans  la  citerne  de  la 
Malga,  près  de  Cannage;  que  le  R.  P.  Delattre,  cor- 
respondant de  l'Institut  de  France,  m'a  également 
offert  plusieurs  objets  provenant  de  ses  fouilles  à  Car- 
thage,  parmi  lesquels  une  fort  jolie  œnochoé  en  bronze 
d'une  très  belle  patine,  un  rasoir  en  forme  de  hache 

(1)  Bull,  de  la  Comm.  des  antiq.  de  la  Scinc-Inf.,  t.  X,  3«  li- 
vraison, pp.  364  cl  suiv. 

(2)  Bull,  de  la  Comm.  des  antiq.  de  la  Seine-Inf.,  t.  X,  3«  li- 
vraison, pp.  448-471. 


59 

pour  tous  les  objets  similaires,  mais  par  les  marques 
qu'on  peut  voir  sur  le  couvercle. 

»  Jït  d'abord  voici,  près  de  la  charnière,  les  deux 
glands,  ornements  emplqyés  dès  1401  pour  les  pqts 
détain  fin,  puis  la  marque  à  la  Médusine  avec  les 
lettres  ibh,  sigle  du  potier,  et  le  poinçon  trois  fois 
frappé  aux  lettres  np  assemblées  avec  rétoile  en  chef 
et  le  cœur  en  pointe.  Enfin  sur  le  col  le  poinçon  aux 
armes  delà  ville  de  Rouen  et  la  date  de  1690. 

»  Cette  chopine  était-elle  une  mesure-étalon?  Je 
laisse  à  de  plus  érudits  le  soin  de  décider.  Ce  que  je 
sais  c'est  que  cette  chopine  était  la  moitié  de  la  pinte  et 
que  celle-ci  mesurait  0*93.  Elle  était  l'unité  employée, 
dans  l'ancien  système,  pour  les  liquides;  et  nos  pères 
s'en  servaient  même  pour  mesurer  leur  bonne  et 
franche  gaieté,  d'où  le  proverbe  :  «  Se  faire  une  pinte 
»  de  bon  sang  ». 

»  Je  soumets  également  à  l'examen  de  la  Commis- 
sion, continue  M.  de  Vcsly,  un  petit  vase  en  étain 
que  m'a  offert  M.  Le  Verdier,  pour  le  Musée  des 
antiquités. 

»  Ce  petit  vase  globulaire  a  pu  servir  de  seau  à  eau 
bénite.  Il  mesure  om  120  de  diamètre  à  son  ouverture, 
o*11 1  35  à  la  panse  et  o'"  100  au  fond.  L'anse  est  en  fer 
avec  boutons  d'attache.  L'ensemble  du  vase  n'est  pas 
dépourvu  d'élégance. 

»  Deux  marques  ont  été  frappées  extérieurement 
sur  le  fond  ;  l'une,  très  effacée,  ne  permet  guère  Je  dis- 
tinguer que  la  trace  d'un  poinçon,  où  se  lisent  les  chif- 
fres 170...  et  le  mot  paris. 

»  L'autre,  au  contraire,  parfaitement  lisible,  peut  se 
décrire  ainsi  :  écusson  elliptique.  Sur  le  champ,   une 


6o 


gerbe  à  trois  épis  de  blé  avec  un  coq  sur  celui  de  dextre, 
la  date  171 3f  et  en  orbe  l'inscription  :  1.  trelicot. 

»  Cette  chopine  et  le  seau  d'étain,  qui  sont  entrés 
dans  la  collection  départementale,  me  font  regretter 
que  not/e  président,  M.  de  Beau  repaire,  auteur  d'une 
Notice  sur  les  Etamiers  et  leurs  marques  (i)f  n'ait 
pas  joint  à  sa  remarquable  étude  un  tableau  des  sigles 
comme  il  Ta  fait  pour  les  fondeurs  (2). 

»  J'ai  encore  à  présenter  à  la  Commission,  ajoute 
M.  de  Vesly,  une  magnifique  lame  en  silex  taillé, 
trouvée  dans  les  argiles  exploitées  à  Alizay,  dans  la 
briqueterie  de  M.  Ivan  Lemaitre. 

»  C'est  à  une  profondeur  de  plus  de  2  mètres  et  dans 
une  masse  d'argile  vierge  que  cette  arme  préhistorique 
a  été  trouvée.  Elle  mesure  om2o5  de  longueur  et  est 
remarquable  parce  qu'elle  n'est  ni  cassée,  ni  émous- 
sée.  C'est  un  type  très  rare  de  ces  belles  lames  enlevées 
sur  les  nuclei  ou  pains  de  beurre  dits  du  Grand-Pres- 
signy.  Sa  découverte  dans  le  diluvium  ne  sera  pas 
sans  intéresser  les  préhistoriens. 

»  Enfin  je  tiens  à  vous  informer,  Messieurs,  dit  en 
terminant  M.  de  Vesly,  que  j'ai  reçu  du  colonel  Ber- 
nard, par  finteimédiaire  du  général  Jourdy,  des 
lampes  en  terre  grise,  recueillies  dans  la  citerne  de  la 
Malga,  près  de  Carthage;  que  le  R.  P.  Delattre,  cor- 
respondant de  l'Institut  de  France,  m'a  également 
offert  plusieurs  objets  provenant  de  ses  fouilles  à  Car- 
thage, parmi  lesquels  une  fort  jolie  œnochoé  en  bronze 
d'une  très  belle  patine,  un  rasoir  en  forme  de  hache 

(1)  Bull,  de  la  Comm.  des  antiq.  de  la  Seine-Inf.,  t.  X,  3«  li- 
vraison, pp.  364  et  suiv. 

(2)  Bull,  de  la  Comm.  des  antiq.  de  la  Seine-lnf.,  t.  X,  3e  li- 
vraison, pp.  448-471. 


6f 

et  une  clochette  en  bronze,  une  lampe  bicorne  et  des 
lampes  grecques  et  romaines,  des  unguentaria  et 
autres  vases. 

»  Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  m'a  pro- 
mis Tenvoi  d'un  choix  d'objets  sortis  des  fouilles  que 
M. Gauckler  exécute  en  Tunisie.  J'espère  donc  pou- 
▼oir  bientôt  réunir,  en  une  vitrine,  des  objets  caracté- 
nsant  les  civilisations  des  rivages  et  des  îles  de  la 
Méditerranée. 

»  Cette  petite  collection,  qui  viendra  s'ajouter  au 
don  du  Musée  Campana,  n'aura  rien  coûté  au  bud- 
£et  départemental.  Elle  sera  consultée  avec  grand  inté- 
^ par  les  élèves  de  nos  collèges,  qui  apprennent  les 
ttplojts  de  Carthage,  d'Athènes  et    de   Rome,  sans 
Ia«nais  avoir  vu    un    bibelot  de  ces  grandes  civili- 
sions ». 

L'intérêt  exceptionnel  de  la  hache  en  fer  engage  le 

conservateur  du  Musée  à  en  demander  la   reproduc- 

ll°n  dans  le   Bulletin,  à  Taide  d'un  gilotage.  M.  le 

^résident  répond  que   la  chose   ne  'souffrira  aucune 

acuité. 

M.  Chovreux  étant  survenu  pendant  la  lecture  de 
M.deVeslv,  M.  le  Président  lui  adresse  ses  félicita- 
uonspour  son  élévation  à  ses  fonctions  nouvelles,  avec 
5Cs  regrets  d'être  privé  du  concours  qu'il  prêtait  aux 
travaux  de  la  Commission.  M.  Chevreux  remercie 
M.  le  Président  de  ses  bienveillantes  paroles  et  assure 

<\uil  reviendra  de  temps  à  autre  à  Rouen,  et  pourra 

a/nsi  assister  à  nos  séances. 

Plans  divers.  —  M.   Ruel  présente  à  la  Commis- 
sion un  lot  de  dessins  dont  il  s'est  rendu  acquéreur. 


62 

Sur  un  plan  des  immeubles  de  l'ancienne  Compagnie 
des  Indes,  occupés  aujourd'hui  par  là  Bibliothèque 
nationale,  à  côté  du  pavillon  Colbert,  au  nom  de 
Boucher  a  été  substitue  celui  de  Restout,  qui  semble 
bien  celui  de  notre  grand  peintre  rouennais;  et  le  nom 
de  Ratoire  a  été  remplacé  par  celui  de  Pierre. 

Un  plan  d'église,  dressé  par  Vauquelin,  en  1784, 
porte  cette  apostille  :  «  au  Bureau  d'administration  », 
avec  les  signatures  Despom mares  et  Rabardy.  Il  ne 
s'agit  donc  pas  d'un  édifice  paroissial  qui  eût  été 
approuvé  par  la  Fabrique.  Il  semble  évident  à  M.  dé 
Beaurepaire,  comme  le  mot  de  Bureau  le  ferait  pres- 
sentir, que  nous  avons  ici  la  chapelle  de  THospicc- 
Généraï,  sur  laquelle  il  a  publié,  dans  le  Bulletin, 
une  notice. 

Hôtel  de  Mathan.  —  M.  G.  de  Beaurepaire  fait  cir- 
culer trois  photographies  de  l'ancien  hôtel  de  Mathan, 
longtemps  occupé  par  les  Ursulines,  et  qui  vientd'être 
vendu. 

M.  Pelay  estime  que  la  Commission  ne  saurait  se 
désintéresser  des  modifications  qui  vont  résulter  de 
cette  vente,  sur  le  terrain  compris  entre  la  rue  Jeanne- 
d'Arc  et  la  rue  Morand.  Là,  en  effet,  s'élève  le  donjon 
du  château  de  Philippe-Auguste,  cette  tour  Jeanne- 
d'Arc,  le  plus  ancien  monument  civil  de  Rouen,  con- 
sacré par  les  plus  attachants  souvenirs.  Notre  confrère 
voudrait  qu'une  délibération  fortement  motivée  de  la 
Compagnie  intervînt  officieusement  pour  la  solution 
des  problèmes  délicats  qui  se  posent  dans  la  circons- 
tance. 

M.  Ruel  fait  observer  que  les  avant-projets  dressés 
par  M.   l'architecte  Auvray,    pour  être  présentés  atl 


63 

Conseil  général,  ont  été  soumis  à  l'examen  des  Amis 
des  Monuments  rouennais. 

Une  longue  discussion  s'engage  sur  les  intérêt  en 
jeu,  sur  les  mérites  respectifs  des  différents  tracés,  sur 
les  moyens  les  plus  propres  à  faire  ressortir  toute  -la 
valeur  archéologique  de  la  tour  Jeanne-d'Àrc,  etc. 
Après  diverses  propositions,  la  Commission  se  rallie  à 
l'unanimité  à  la  conclusion  ainsi  formulée  par  M.  G. 
de  Bcaurepaire  : 

1  En  présence  du  projet  de  lotissement  de  l'ancien 
monastère  des  Ursulines,  la  Commission  émet  le  vœu 
1U*  la  perspective  de  la  tour  Jeanne- J'Arc  soiî  réser- 
Yéedans  les  meilleures  conditions  possibles  ». 

Ce  vœu  sera  transmis  à  M.  le  Préfet.  Expédition  en 
^a  également  faite  à  nos  trois  collègues  membres  du 
Conseil  général,  pour  qu'ils  interviennent  en  ce  sens 
dans  les  résolutions  que  prendra  l'assemblée  dépar- 

tCïnentale. 

Gardes  richement  décorées.  —  L'abbé   Tcugard 
^pose  sur  la  table  la  seconde  partie  de  V Imitation  de 
Corneille,  imprimée  en   171  3.  L'exemplaire  provient 
^e  la  bibliothèque  de  l'abbé  Thiesse,   chanoine  tim- 
bre, mort  en  décembre  dernier.  L'édition  n*a  rien  de 
notable;  mais  il  est  à  remarquer  que  bien  que  ie  vo- 
lume n'ait  que  55o  pages  environ,  son  acquéreur  ie  rit 
relier  en  deux  tomes,  en  maroquin  avec  fers,  p^ur  en 
/aire  des  livres  tout  à  fait  maniables  (1  ).  Les  gardes  de 

«1)  Cette  attention  à  faire  de  minces  volumes,  s'jm:!e  -i*:^ 
flmou  moins  entrée  dans  les  habitudes  de  cette  epope.  L'.-i 
Mttam-jrphoses  d'Ovide,  annotées  par  Jouvency.  ont  reparu  à 
R-.'ion  cri   1 7- >5 .  Bien  que  l'ouvrage,  à  pagination  continue,  n'a  t 


64 

cette  reliure  sont    richement  décorés  de   raisii 
feuillages,  d'insectes,  etc.  dont  les  couleurs,  vieil 
près  de  deux  siècles  ont  conservé  un  vif  éclat, 
au  bas  d'une  page  :  i.  f.  leopold  exc,  et  à  la  pa 
vante:  cum  privilegio.  M.  de  Beaurepaire  y  a 
découvert  la  date  1722.  On  croit  ce  papier  di 
cation  allemande. 

Sous  le  titre  Petites  notes,  M .  le  Président 
suite  de  lectures  non  moins  intéressantes  que 
dont  voici  les  textes  : 

NOTE  SUR   RICARD   MICTES 

Ricard  Mictes  fut  l'un  des  commissaires  nomr 
bourgeois  de  Rouen  pour  signer  la  capitulatic 
ville  du  i3  janvier  141 8  (1).  C'était  donc  un  de 
de  la  bourgeoisie  rouennaise.  On  en  a,  du  res' 
preuves.  Il  fut  fermier  avec  un  nommé,  Jean  Ve 
3  ans,  des  moulins  de  Rouen,  le  24  janvier  143 
fermier  principal,  avec  quatre  associés  :  Jacp 
Robin  Lambert,  Guillaume  de  Gaugy,  Jean  C 
quatrième  du  vin  de  la  ville  et  banlieue  de  R 
très  importante  puisque,  pour  4  mois,  à  co 
i<r  juin  1420,  le  prix  à  payer  par  la  Compag 
8,000  1.  t.  (adjudication.  29  mai  1420)  (3). 

Cet  engagement  n'empêcha  pas  Richard  " 
belle  Louys,  sa  iemme,  d'acquérir  pour  eu  '    ^ 

qu'environ  cinq  cents  pages,  R.  Lallemant  a  faf  ^ 

dont  le  second  porte  tome  II.  A  la  signature  Z 
jointe  la  mentiun  tome  II,  qui  ne  reparaît  plut 

(1)  Rymer,  Acta  et  Fœdera,  t.  IV,  p.82  (tcatti   "** 
Histoire  de  Rouen  pendant  l'occupation  anglais 

(i)  A  cette  date,  Verdure  cède  son  quart  de      - 
Cacheleu;  Tabellionagc  de  Rouen. 

(3)  Tabcll.  de  Rouen.  "*• 


65 

durant  et  du  survivant,  de  Gui  Hébert  Du  Bosc,  écuyer, 
un  manoir  seigneurial,  avec  les  terres  en  dépendant,  sis 
à  Quevillon,  pour  la  somme  de  ioo  1. 1.,  24  juillet  1420  (1). 

Je  suppose  qu'il  avait  trop  présumé  de  ses  ressources  et 
qu'il  vint  un  moment  où  il  se  trouva  dans  l'impossibilité 
de  payer  le  prix  de  la  ferme  du  quatrième.  Toujours  est-il 
qu'il  fut,  pour  cette  cause  ou  pour  une  autre,  mis  en  pri- 
son par  ordonnance  du  roi  Henri  V  et  de  son  Conseil, 
étant  pour  lors  à  Rouen.  Il  est  vrai  que  le  même  Conseil 
le  rendit  à  la  liberté,  moyennant  l'engagement  «  de  soy 
rendre  et  restablir  es  prisons  dedens  le  jour  de  Pasques, 
s'il  plaisoit  à  M.  le  Chancelier  et  Messieurs  dudit  Conseil,  > 
6  février  142 1  (n.  s.)  (2). 

Plus  tard,  en  1426,  Mictes,  était  en  mesure  d'acheter 
une  vente  de  bois  d'un  nommé  Jean  Le  Jeune. 

Jusque-là,  nous  ne  voyons  en  Richard  Mictes  qu'un 
Français  rallié  au  Gouvernement  anglais  et  entrepreneur 
d'affaires  plus  ou  moins  avantageuses. 

Il  va  maintenant  nous  apparaître  sous  un  jour  différent. 

La  délivrance  d'Orléans  par  Jeanne  d'Arc  avait  eu  pour 
effet  de  relever  le  courage  des  Français,  et  il  arriva  qu'à 
Rouen  même  il  se  forma  une  conspiration  en  faveur  de 
Charles  VII. 

Voici  ce  qu'écrit,  à  ce  sujet,  M.  Chéruel  : 

»  Des  capitaines  du  parti  de  Charles  VII  étaient  à  peu 
de  distance  de  Rouen.  Ambroise  de  Loré  et  Jean  Foucault, 
tous  deux  célèbres  par  leurs  prouesses,  se  trouvaient  à 
I-agny  avec  leurs  hommes  d'armes  ;  le  duc  de  Bourbon,  le 
comte  de  Vendôme  et  l'archevêque  de  Reims,  chancelier 
de  France,  étaient  réunis  à  Senlis.  Plusieurs  Rouennais, 
à  la  tête  desquels  était  Richard  Mictes,  un  de  ceux  qui 
avaient  signé  la  capitulation  de  Rouen,  résolurent  de  pro- 

(1)  Ibidem.  Le  nom  d'Isabelle  Louys,  femme  de  Mictes,  cité 
dans  un  accord  du  29  octobre  1420. 

(2)  Ibidem, 

5 


fiter  de  cette  circonstance  pour  délivrer  leur  patrie.  Ri- 
chard Mictes  devait  avoir  une  grande  influence.. . .  ;  il  est 
probable  qu'il  cntratna  dans  le  complot  un  grand  nombre 
de  Rouennais.  L'agent  de  la  conspiration  était  Pierre  de 
Cleuville,  designé  sous  le  nom  de  Grand-Pierre.  Il  convint 
avec  Ambroise  de  Loré  et  Jean  Foucault  qu'à  une  époque 
fixée  ils  s'avanceraient  jusqu'à  Rouen,  dont  on  devait 
leur  ouvrir  une  porte.  Mais  au  moment  convenu,  les 
capitaines  trouvèrent  la  nuit  trop  obscure,  craignirent  une 
embuscade  et  refusèrent  de  marcher.  Pierre  de  Cleuville 
s'adressa  alors  aux  seigneurs  réunis  à  Senlis;  mais  ils  ne 
jugèrent  pas  les  chances  de  succès  suffisantes  pour  tenter 
une  pareille  entreprise,  et  le  projet  fut  manqué.  Malheu- 
reusement les  Anglais  avaient  découvert  le  complot  formé 
contre  eux,  et  ils  livrèrent  au  supplice  un  grand  nombre 
de  bourgeois  et  principalement  Richard  Mictes.  Pierre  de 
Cleuville  lui-même  fut  arrêté  à  Mont-1'Héry,  ramené  à 
Rouen  et  exécute  comme  complice  et  agent  des  conspi- 
rateurs ». 

Pierre  de  Cleuville  fut,  en  effet,  amené  aux  prisons  de 
Rouen,  «  comme  sachant  ou  consentant  du  fait  de  traTson 
que  Ricart  Mites  et  ses  complices  avaient  voulu  faire  contre 
le  Roi  et  la  Ville...  exécuté  pour  ses  démérites,  comme 
traître,  larron  et  brigand  ».  La  preuve  de  ce  fait  est  four- 
nie par  une  taxe  de  6  1.  qu'accorda,  à  cette  occasion, 
Pierre  Daron,  alors  procureur  général  de  la  Ville  de  Rouen. 
28  février  1429^.  s.)  (1).  Mais  on  s'est  trompé  en  croyant 
que  Richard  Mictes  avait  subi  le  même  sort.  Plus  heu- 
reux que  Pierre  de  Cleuville,  Richard  Mictes  avait  réussi  à 
s'échapper  et  à  se  mettre  en  sûreté  en  gagnant  une  contrée 
où  l'on  reconnaissait  l'autorité  de  Charles  VII. 

La  preuve  s'en  trouve  dans  le  registre  de  l'Echiquier  de 
1453,  au  folio  36o  v<>,  où  se  trouve  un  accord  entre  le  fils 
de  Richard  Mictes  et  un  nommé  Jean  Le  Jeune,  au  sujet 

(1)  Chéruel,  ouvrage  précité. 


h 

de  la  vente  de  1426,  dont  nous  avons  parlé.  Cardin  Mictes 
est  indique  dans  cet  accord  comme  fils  et  héritier  de  Ri- 
chard Mictes,  c  lequel  a  voit  délaissé  le  parti  des  Anglois 
au  devant  du  moys  d'aoust  1429  et  s'estoit  retrait  au  parti 
du  Roi  où  il  estoit  aie  de  vie  à  trespas  ».  La  date  du  décès 
n'est  pas  indiquée.  Certainement  elle  était  antérieure  au 
6  août  1451,  jour  où  nous  voyons  Cardin  Mictes,  se  disant 
61s  et  héritier  seul  et  pour  le  tout  de  feu  Richard  Mictes, 
en  son  vivant  bourgeois  de  Rouen,  vendre  4  1.  de  rente  à 
héritage,  à  Jean  Basset,  chantre  de  la  Cathédrale. 

Le  même  Cardin  Mictes,  se  disant  toujours  fils  et  héri- 
tier de  feu  Richard,  vend  diverses  rentes  de  60  s.,  de  40  s., 
de  41  s.  i«r  janvier  1452  (n.  s.),  dernier  mai  1454,  7  fé- 
vrier i457  (n.  s.)  (1). 

Ces  diverses  ventes  suffiraient  à  nous  permettre  de 
supposer  que  Cardin  Mictes  n'était  pas  dans  une  brillante 
situation  de  fortune. 

Une  transaction  du  18  avril  1462  change  la  supposition 
cû  certitude.  Elle  prouve,  en  effet,  qu'il  avait  fallu  décré- 
ter l'hôtel  à  lui  appartenant,  sis  en  la  paroisse  Saint-Eloi, 
propriété  de  son  père,  à  qui  il  avait  pu  être  rendu  après 
1  expulsion  des  Anglais.  Cet  hôtel  était  passé  en  d'autres 
mains;  Cardin  Mictes  avait  continué  toutefois  à  l'occuper, 
ma>*  comme  locataire,  en  vertu  d'un  bail  qui  lui  avait  été 
Ju|t  par  Jean  Gouel.  Ne  pouvant  payer  les  loyers,  il  s'était 
>u  obligé  d'accepter  une  résiliation  en  obtenant  toutefois 
du  propriétaire  un  secours  de  6  écus  d'or,  par  pitié  pour 
le  mauvais  état  de  ses  affaires  et  pour  la  grossesse  de  sa 
femme. 

NOTE   SUR    LE   BOURG   DE   CAILLY 

Cailly,  encore  qualifié  de  bourg,  est  loin  d'avoir  l'im- 
portance qu'il  possédait  autrefois  et  qu'il  conservait  encore 

(i)  Tab.  de  Rouen. 


6» 


vers  le  milieu  du  *v*  *:ec:e.  a  en  juger  par  un  aveu  que 
Pierre  Br?que  rencita-  Roi.  le  20  août  1431,  pour  le  fief 
Ju  Piessi-.  quart  Je  ne:  assis  en  la  paroisse  de  Bosc-G lie- 
ra rd. 

Dan-  ce:  aveu,  ie  note  cène  déclaration  de  Braque  :  «Je 
doy  faire  au  Roy  le  service  qui  ensuit,  c'est  assavoir  : 
quant  le  Roy  notre  seigneur  vient  en  la  ville  de  Cailli,  en 
la  vicomte  de  Rouen,  je  le  Joy  atendre  à  la  porte  par  où 
il  entrera  en  la  dicte  ville,  un;  esprevier  sur  mon  poing,  et 
le  doy  convoyer  iusques  à  l'autre  porte  et  de  lu  y  prendre 
congé  -  fi). 

Il  y  a  longtemps  qu'il  n'est  plus  question  de  portes  de 
ville  à  Cailly  ni  du  service  féodal  auquel  était  soumis  le 
seigneur  du  Plessis. 

L'cpervier  ou  le  faucon  porté  sur  le  poing  était  c  msidérJ? 
comme  l'indice  d'une  position  élevée,  tout  au  moins  d'une 
qualité  donnant  le  droit  de  chasse.  On  sait  que  les  dames 
sont  souvent  représentées,  sur  leurs  sceaux,  un  oiseau  sur 
le  poing.  Le  cheval  et  Tépéc  parurent  aux  chevaliers  un 
signe    plus   caractéristique    de   leur    profession,  et  c'est 
celui-là  que  nous  montrent  quantité  de  sceaux  conserves 
dans  nos  archives. 

FRAJS  D'iNHl' NATION  D'UN  HAUT  PFRSONNAGK  ECCLÉSIASTIQUE 

EN    I  5Q I 

A  la  tin  du  registre  des  baptêmes  de  la  paroisse  Saint- 
Là  de  Rouen,  1  SSS-i  597,  se  trouve  la  note  suivante,  qui 

(1)  Archives  nat.  l\  3o5,  r.«  lxiii.  Par  cet  aveu  Pierre  Braque 
déclare  qu'il  y  a  dans  son  fief  un  manoir  et  un  colombier  à  pied, 
qu'il  a  droit  de  «  tor  et  ver  »,  qu'il  possède  un  domaine  non 
fierté  de  3o  à  40  acr.-s  de  terre  labourable,  avec  18  acre»  de  bois 
à  tien  et  danger,  et  un  domaine  fieflé  qui  lui  rapportait  de  10  à 
12  1.  de  rente.  C'était  peu.  L'époque était  des  plus  malheureuses; 
dans  toute  la  Normandie,  les  terres  avaient  subi  une  dépré- 
ciation considérable. 


69 

n'a  aucun  rapport  avec  le  document  auquel  elle  est  jointe  : 

«  L'enterrement  de  Mons.  l' officiai  îiist  aynsy  faict. 

»  Les  Cordeliers  portoint  12  cierges  en  façon  de  torches. 
Les  Augustins  des  simples  cierges.  Ung  babelou  portoit 
le  cierge  du  corps  et  un  bablou  à  son  costé. 

»  Six  bablous  portoint  le  corps. 

»  Ung  chapplain  rêves  tu  et  ung  homme  avec  ung  man- 
teau de  deuil,  quatre  chanoines  en  surply  portoint  les 
coingtsdu  drap.  Monsr  l'évecque  menoit  le  premier  ba- 
Woo.  Mons.  le  président  de  Limesy  le  second.  Mous.  Boi- 
ven  le  tiers. 

"»  Douze  revestus  en  noir  portoint  douze  torches  et  n'a- 
.   voint  point  de  chaperon,  mais  ilz  avoint  les  chapeaulx. 

1  Passant  par  devant  Herbenne  (la  cour  d'Albane)  et 
revinrent  par  devant  le  portail  des  libraires. 

»  Signé  :  Dumouchel  ». 

La  note  n'est  pas  datée,  mais  elle  peut  l'être  avec  une 
grande  vraisemblance. 

Nul  doute  que  l'official  dont  il  est  question  ne  soit 
Michel  de  Rouju,  dit  M.  de  S«-Agathe,  sans  doute  du  nom 
de  la  cure  dont  il  était  pourvu,  qui  fut  reçu,  le  1 1  juin  1  574, 
a  'a  prébende  canoniale  vacante  par  la  résignation  de 
f°ussaint  Deschamps  ;  fut  vicaire  général  de  i5Sj  à  1 5c>i  ; 
officiai  de  1 5S 1  à  i3oi,  et  conseiller  au  Parlement. 

Le  10  septembre  1 588,  comme  vicaire  général,  il  avait 
autorisé,  sous  le  bon  plaisir  des  chanoines,  les  membres 
de  la  confrérie  des  Pénitents,  en  l'honneur  de  saint  Jérôme, 
j  /aire  leur  procession  en  la  cathédrale. 

Il  mourut  certainement  en  1 591 ,  et  antérieurement  au 
mois  de  juin  de  cette  année. 

A  cette  date  Rouen  était  au  pouvoir  de  la  Ligue,  à  la- 
quelle il  avait  dû  se  rallier,  ainsi  que  M.  de  Croismare, 
sieur  de  Limésv  . 

On  voit  figurer  aux  obsèques  1  évoque,  qui  ne  peut  être 
que  Jean  de  Lesly,  évêque  de  Rosse,   vicaire  général  du 


70 


cardinal  de  Bourbon,  et  M.  Boyvin,  que  je  crois  être  un 
des  fils  ou  le  frère  de  Romain  Boyvin,  sieur  du  Vaurouy, 
conseiller  au  Parlement. 

Les  obsèques  de  Michel  de  Bouju  sont  remarquables 
par  leur  simplicité  et  par  le  soin  avec  lequel  les  rangs 
étaient  réglés.  Elles  durent  avoir  lieu  le  soir,  après  quatre 
heures,  suivant  un  usage  suivi  par  le  Chapitre  de  la  Cathé- 
drale jusqu'à  l'époque  de  la  Révolution. 


NOTE   SUR   UN    ANCIEN   TERME   DE  SCULPTURE 

Plusieurs  fois  déjà  j'ai  eu  l'occasion  de  signaler  l'emploi 
du  mot  populo,  poupulot  dans  l'énoncé  de  travaux  d'art 
(peinture  ou  sculpture). 

Ce  mot  était  encore  en  usage  vers  le  milieu  du  xvn*  siècle. 
Je  le  trouve,  en  effet,  employé  dans  un  marché  du  27  dé- 
cembre 1644  (1),  et  de  manière  à  ne  laisser  aucun  doute 
sur  sa  signification. 

Le  marché  en  question  est  fait  par  Alexandre  Guérard, 
écuyer,  sieur  de  la  Crique,  de  Soquentot  et  de  Belmesnil, 
secrétaire  du  roi,  avec  Nicolas  Martin,  maître  menuisier 
à  Rouen,  pour  un  travail  de  menuiserie  et  de  sculpture  à 
exécuter,  moyennant  un  prix  de  ijoo  1.,  en  l'église  des 
Carmélites,  en  la  chapelle  Saint-Joseph. 

Ce  travail  est  ainsi  désigné  :  •  Une  cloueson  laquelle 
portera  de  longueur  10  pieds  et  demi,  et,  de  hauteur, 
7  pieds  et  demi,  sans  comprendre  les  deux  frontons  qui 
sont  au  dessus  de  la  corniche  où  sont  assis  deux  poupelots, 
de  hauteur  de  deux  pieds  et  demi,  tenans  un  cartouche  où 
sont  les  armes  dudit  sieur  et  un  casque  au  dessus  ». 

(1)  Registre  du  Tabellionage  de  Rouen  (meubles).  —  Autre 
marché  avec  Et.  Desplanches  imaginicr  :  «  3  images  de  Notre 
Dame,  ayant  chacun  un  pcpelot  sur  le  bras,  »  1564.  Arch.  de 
la  S.-lnf,  G.  28i5, 


7* 

M.  Pelay  demande  si  la  fonction  de  porteries  morts 
était  affectée  à  une  catégorie  spéciale  d'employés.  Il  est 
répondu  que  dans  les  villes  c'était  la  Fabrique  qui 
devait  y  pourvoir;  à  la  campagne  les  frères  de  Charité 
s'acquittaient  ordinairement  de  ce  service.  Au  reste 
les  inhumations  étaient  généralement  d'une  grande 
simplicité  et  ne  rappelaient  guère  nos  usages.  Elles  se 
faisaient  communément  l'après-midi  et  souvent  à  la 
tombée  de  la  nuit.  Le  corps  était  porté  à  l'église  où  l'on 
chantait  soit  les  vêpres,  soit  les  matines  (en  tout  ou  en 
partie)  ou  les  laudes  des  morts  ;  et  la  véritable  cérémo- 
nie des  obsèques  n'avait  lieu  que  le  lendemain  à  la 
messe  solennelle  de  Requiem. 

Sommery.  —  Appuyé  sur  des  inductions  fournies 
par  des  localités  de  Test  de  la  France,  M.  Chevreux 
suppose  que  ce  nom  est  altéré  du  primitif  Solimariaca, 
appellation  des  villages  gallo-romains.  Les  monnaies 
gauloises  ne  sont  pas  rares  à  Sommery.  Une  autre  dé- 
rivation a  donné  Sonimare  :  il  y  eut  un  hameau  de  ce 
nom  à  Hautot-Saint-Sulpice. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


A.  Tougard. 


SÉANCE  DU  26  OCTOBRE  1906 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice- président. 

Furent  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Degla- 
ligny,  P.  Le  Verdier,  Loriquet,  Malicorne,  Pelay, 
Sarrazin,  de  la  Serre,  de  Vesly  et  l'abbé"  Tougard. 

Se  sont  excuses  :  MM.  Adeline,  P.  Baudry,  Lefort 
et  Milet. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté, 
après  la  rectification  d'un  nom  propre,  sur  la  remarque 
de  M.  G.  de  Beaurepaire. 

Tour  Jeanne-d'Arc.  —  Comme  complément  d'in- 
formation à  ce  qui  vient  d'être  dit  de  l'ancien  hôtel  de 
Mathan,  M.  Sarrazin  expose  qu'il  a  assisté  à  la  séance 
des  Amis  des  Monuments  rouennaîs,  qui  s'est  occupée 
du  même  objet.  On  .s'y  est  visiblement  inspiré  des 
mêmes  vîtes  qui  avaient  prévalu  dans  la  Commission  : 
aussi  a-i-on  insisté  sur  la  plus  grande  facilité  possible 
d'accès  à  la  Tour  Jeanne-d'Arc.  On  peut  d'ailleurs 
compter  sur  les  meilleures  solutions  pratiques,  puisque 
l'auteur  des  tracés,  M.  l'architecte  Auvray,  est  membre 
du  Comité  d'achat, 

M.  Pelay,  rappelant  que  plusieurs  dessins  de  l'hôtel 
de  Mathan,  comme  aussi  du  monastère  de  la  rue  des 
Capucins,  ont  été  présentés  aux  précédentes  séances, 
demande  si  M.  le  Président  ne  jugerait  pas  à  propos 
de  publier  dans  le  Bulletin  les  plus  remarquables. 
M.  le  Président  approuve  volontiers  l'idée,  sous  la 
seule  réserve  que  les  finances  disponibles  pourront  im- 
poser. Plusieurs  membres  insistent  en  faveur  de  cette 


INTERIEUR    DE    LA    CHAPELLE    DU    MONASTÈRE    DES    URS 


-3 

proposition,  en  faisant  remarquer  que  nos  procès-ver- 
baux ne  prodiguent  pas  les  gravures. 

En  conséquence,  M.  Georges  de  Beau  repaire  a  bien 
voulu  exécuter  pour  le  Bulletin  les  deux  dessins  que 
voici,  et  les  a  commentés  de  cette  sorte  : 

NOTE   RKLAT1VE   A   LA    CONSTRUCTION    DU    MONASTÈRE 

DES   URSULINES. 

La  Commission  des  Antiquités  ayant  bien  voulu  décider 
In  reproduction  de  deux  des  clichés  qui  lui  étaient  pré- 
sentés, qu'il  nous  soit  permis  de  rappeler  en  quelques  notes 
les  origines  du  couvent  des  Ursulines  de  la  rue  des 
Capucins. 

C'est  au  commencement  du  xvnc  siècle  que  les  Ursulines 
vinrent  s'installer  dans  le  diocèse  de  Rouen  (i). 

Nous  les  voyons  tout  d'abord  adresser  des  requêtes  aux 
échevins  et  au  Parlement,  à  l'effet  d'être  autorisées  a 
^"établir  officiellement  et  à  prendre  possession  du  collège 
îles  Bons- Entants  dont  l'archevêque  leur  avait  fait  don. 

Le  23  avril  iôi5,  la  ville  s'oppose  à  leur  établissement 
j.irn  cet  ancien  collège. 

I)eu\  ans  plus  tard,  les  échevins  n'accueillirent  pas  plus 
:a\  orahlcment  leur  requête  (21. 

A   cette  époque,  elles  avaient  déjà  obtenu   du   Roi  des 

lettres  patentes  et  de  Mgr    François  de   Harlay   l'autori- 

^-tîion  de  fonder  leur  maison  «  à  condition  quelles  tien- 

r  oient  collège  pour  les  petites  filles  »■.    L'archevêque  les 

i.iï»»riviit  en  outre  «  ii  instruire  les  servantes  les  dimanches 

e:  îert-s  et  à  offrir  une  retraite  aux  jeunes  tilles  du  diocèse, 

j  .   Ch.    le   Bcaurepuirc    :    Recherches  sur   l'Instruction   pu- 

bïiquc.  II,   l'.iS. 

,^i    Cii.    *1j    licaurepiiirc.  Inventaire   des  arch.   delà  ville  de 

H  -h'-ji,    \.  11"*  zi  <:i  a 3. 


74 

pour  mettre  leur  pudeur  à  l'abri,  tant  que  la  gendarmerie 
serait  en  garnison  à  Rouen  »  (i). 

C'est  grâce  aux  générosités  de  Mme  d'Aclainville  qu'elles 
purent  s'installer,  tout  d'abord,  derrière  les  murs  Saint- 
Ouen,  près  du  jeu  de  paume  du  Château- Rouge. 

Le  4  février  1648,  la  ville  les  autorisait  à  établir  leur 
monastère  sur  la  paroisse  Saint- Vivien,  rue  de  Coquereau- 
mont,  aujourd'hui  rue  des  Capucins.  A  la  satisfaction 
générale,  elles  s'y  livrèrent  jusqu'à  l'époque  de  la  Révo- 
lution à  l'instruction  publique.  C'est  ainsi  que  nous 
voyons  les  conseillers-échevins  délivrer  un  certificat  dans 
lequel  ils  attestent  que  «  les  Ursulines  s'acquittent  aussi 
bien  qu'on  peut  le  désirer  de  l'instruction  des  jeunes  filles... 
en  sorte  que  toute  la  ville  a  juste  subject  de  satisfaction 
des  peines,  vigilances  et  soins  qu'elles  prennent  »  (2). 

Les  travaux  de  leur  nouveau  monastère  furent  com- 
mencés le  24  octobre  i65i.  On  construisit  alors,  sous  la 
direction  de  leur  supérieure,  la  sœur  Marie  de  l'Assomp- 
tion, le  grand  bâtiment  situé  actuellement  au  milieu  des 
jardins  et  qui  est  perpendiculaire  à  la  rue  des  Capucins  et 
à  la  rue  des  Champs.  L'entreprise  fut  confiée  à  Guillaume 
Vincent  et  Jacques  Gravois  frères,  maîtres  maçons,  sous 
la  surveillance  d'Abraham  et  Pierre  Hardouin,  archi- 
tectes. Jacques  Leboursier  fut  chargé  de  la  charpente. 
ainsi  qu'en  témoigne  un  marché  du  28  septembre  i652(3). 
Pour  les  balustres  et  «  la  potille  de  départ  »  de  l'escalier 
que  nous  reproduisons  il  fit  appel,  sans  nul  doute,  au  con- 
cours du  menuisier  Jean  Lefébure. 

De  i65i  à  i65ô,  on  avait  dépensé  74,327  livres  et  Ton 
eût  vraisemblablement  poursuivi  le  plan  primitif  si  les 
difficultés  pécuniaires  n'étaient  venues  arrêter  les  Ursulines. 

Les  dettes  contractées  par  le  fils  de  leur  fondatrice  les 

(1)  Arch.  de  la  S.-Inf.,  D.  403  et  suiv. 

(2)  Arch.  de  la  S.-Inf.,  D.  405. 

(3)  Arch.  de  la  S.-Inf.,  D.  40G. 


exposèrent  aux  poursuites  de  ses  créanciers  et  ne  leur 
permirent  pas  de  tirer  le  moindre  avantage  des  legs  et 
donations  que  M»«  d'Aclainville  leur  avait  faits;  les 
maisons  qu'elles  possédaient  derrière  les  murs  Saint-Ouen 
furent  incendiées  ;  enfin  l'infidélité  de  leur  homme  d'affaires 
les  eût  définitivement  ruinées  si  la  charité  publique  n'était 
venue  à  leur  aide. 

Les  cchevins  eux-mêmes,  revenus  de  leurs  préjugés, 
décidèrent,  le  16  août  1707,  «  qu'on  prêterait  aux  Ursu- 
lines  de  Rouen,  pour  un  an,  quatre  muids  de  blé  pour  leur 
soutenir  la  vie  pendant  quelque  temps,  et  les  mettre  en 
estât  de  continuer  les  écoles  publiques  qu'elles  ont  toujours 
entretenues  et  entretiennent  encore  tous  les  jours  gratui- 
tement pour  l'instruction  de  la  jeunesse  ». 

Après  un  long  temps  d'épreuves,  les  Ursulines  reprirent 
l'idée  de  compléter  leur  monastère. 

Au  mois  d'avril  1746,  l'architecte  Gravois  —  un  parent 
sans  doute  des  entrepreneurs  de  i65o  —  soumettait  à  la 
supérieure,  sœur  Madeleine  de  Lamberville  «  les  devis 
qu'il  convient  de  faire  pour  la  construction  d'un  bâtiment 
pour  servir  de  chœur  et  d'avant-choeur  ».  Dans  le  même 
acte,  Gravois  promettait  de  faire  «  les  devis  de  leur  église, 
portail  d'icelle,  chapelle  et  bâtiments  pour  la  sacristie  ». 

Les  bases  du  marché  étaient  les  mêmes  pour  la  chapelle 
et  pour  le  chœur  des  religieuses.  Michel  Hongnard, 
maître  maçon,  chargé  de  l'entreprise,  les  trouva  trop 
onéreuses  et  susceptibles  de  le  ruiner. 

Ses  réclamations  parurent  justifiées,  et  pour  t  les  murs 
Je  la  chapelle,  qui  sont  décorés  d'architecture  avec  une 
attique  en  dessus  »,  il  obtint  d'être  payé  70  livres  la  toise 
au  lieu  de  55. 

Quant  au  «  portail,  décoré  d'architecture  en  dehors  et 
en  dedans  »,  il  devait  être  payé  1 10  livres  la  toise. 

Dans  ce  contrat,  daté  du  1 1  mai  1747,  «  le  dit  Hongnard 
s'engageait  de  rendre  la   maçonnerie  de  l'église,  prête  à 


76 

recevoir  le  comble  de  la  charpe  a  la  fin  du  mois  d'à  oust 
prochain  ». 

Les  travaux  du  chœur  et  de  la  chapelle  des  religieuses 
dont  notre  photographie  représente  l'intérieur,  ces  travaux 
marchèrent  de  pair. 

Le  ier  février  17-18,  Jean-Baptiste  Lefaye,  maître 
menuisier,  faisait  marché  pour  les  stalles  des  religieuses  et 
pour  la  grande  porte  de  l'église  dont  la  dépense  était  arrêtée 
a  5<)o  livres. 

Il  s'engageait  à  faire  le  tout  en  deux  ans  et  devait  se 
conformer  aux  avis  de  Gravois,  architecte.  C'est  à  peu  près 
vers  le  même  temps  que  les  Ursulines  durent  employer 
l'architecte  De  France.  Elles  lui  confièrent  des  travaux  à 
faire  sur  la  rue  des  Capucins,  travaux  que  rien  ne  semble 
rappeler  aujourd'hui. 

La  première  pierre  de  la  chapelle  avait  été  placée  et  bé- 
nite le  3i  mai  1740,  par  Mrc  Barthélémy  Le  Cordier  de 
Bigars  de  la  Londe,  haut  doyen  du  Chapitre,  supérieur 
des  Ursulines. 

Le  dimanche  10.  septembre  1 75 1 ,  elle  fut  solennellement 
consacrée  par  Mgr  Jacques  Richier  de  Cérisy,  évêque  de 
Lombcz. 

Elle  le  fut  «  ù  la  gloire  de  Dieu  et  en  l'honneur  de  la 
T.  S. -Vierge,  sous  le  titre  de  son  Immaculée-Conception  ». 

C'est  ce  que  rappelle  cette  dédicace  sur  marbre  noir 
placée  au-dessus  de  la  grande  porte  :  Virgine  immacula  ta 
patrocinante.  G.  de  Bkaurepaire. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  enregistre  : 
Cartulaire  de . . .  S. -Corneille  de  Compiègne,  par 
lechan.  Morel,  1  '877-1216),  Montdidier,  1904,  in-40; 
—  Bulletin  des  Monuments  r<<uennais,  1904;  —  Soc. 
his t.  et  archéol.  de  V Orléanais  :  Mémoires,  XXX; 
Bulletin,  i83  et  184;  1906,  2  livr.  ;  —  Bulletin  et 
Mémoires  de  la  Soc...  de  la  Charente,  1904-5.  An- 


71 

gouléme,  igo5;  i  f.  vol;  —  Bulletin  hist.  et  philol. 
du  Comité,  1905,  3 -4,  un  fasc.  ;  —  Mémoires  de  la 
Soc.de  Chalon-sur-Saône,  IX;  —  Bulletin  de  la 
Soc.  des  Antiquaires  de  P Ouest,  janvier-juin  1906, 
2  livr.;  —  Bulletin  de  la  Soc...  de  Lan  grès,  y5  ;  — 
Bulletin  de  la  Soc.  Dunoise,  147;  —  Soc.  hist.  de 
Compiègne  :  Bulletin,  XI;  Procès-verbaux,  xnr,  xiv; 

1905,  1906;  —  Bulletin  de  la  Soc.  des  Antiquaires 
de  Picardie;  1905,4;  1906,  1  et  2;  deux  livraisons; 

—  Bulletin  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  la  Morinie  ; 
18a;  —  Soc.  des  Antiquaires  de  France*  LXV;  — 
Mémoires  et  Documents  de  la  Soc.  Savoisienne, 
XLIII  et  XLI V,  trois  fasc.  ;  —  Revue  de  VAvranchin, 

1906,  2  et  3;  —  Soc.  archéoL  de  POrne,  XXV,  3; 

—  Congrès  des  Sociétés  normandes,  ire*  Assises,  le 
Havre,  16-18  juillet  1903;  Revue  cathol.  de  Nor- 
mandie, 1 5  mars  1 906  ;  XV,  6  ;  —  Encore  Louis 
Desconte,  par  la  comtesse  chanoinesse  Amicia  de  Vil- 
larst.  Revue  héraldique,  1906;  —  Programme  du 
Congrès  des  Sociétés  savantes  à  Montpellier  en 
iyoj  ;  et  Circulaire  ministérielle,  afférente. 

M.  Cahingt,  sou  s- principal  à  Dieppe,  offre  aux 
Archives  de  la  Commission,  la  photographie  d'une 
pièce  originale  du  xvi*  siècle  :  l'acte  de  fondation 
d'une  confrérie  à  Osmoy.  L'abbé  Decorde  en  a  publié 
les  parties  essentielles,  mais  non  le  texte  complet. 

Cette  reproduction  semble  d'autant  plus  à  propos 
que  l'église  d'Osmoy  n'est  plus  paroissiale.  L'humidité 
qui  y  règne  menace  la  pièce  d'une  destruction  pro- 
chaine. 

Des  remerciements  sont  votés  à  notre  obligeant  cor- 
respondant. 


M.  de  Vesly  a  le  premier  la  parole  pour  la  série  des 
communications  suivantes  : 

Pet  m  lie.  —  Tombeaux  de  pierre.  —  Le  29  septembre 
dernier,  je  recevais  avis  qu'une  découverte  archéologique 
venait  d'être  faite  à  Petiville,  commune  du  canton  de 
Lillebonne. 

I  .e  iyr  octobre  je  me  rendis  sur  place  afin  de  m 'assurer  de 
visu  de  l'importance  de  la  découverte  dont  parlaient  tous 
les  journaux. 

J'appris  bien  vite  que  M.  Duchesne,  fermier  de 
M.  Bovct,  de  Paris,  était  le  patron  des  ouvriers  qui  avaient 
fait  la  trouvaille  ;  que  la  découverte  avait  eu  lieu  dans  le 
bois  des  tombeaux,  voisin  de  la  ferme  du  Pas  grillant. 
C'est  le  nom  donne  au  triège  et  qui  est  une  altération  de 
«  Pas  glissant  ».  Il  y  a  peu  d'années,  en  effet,  que  la  Seine 
déposait  encore  des  limons  en  cet  endroit  et  en  rendait 
l'accès  difficile. 

C'est  à  100  mètres  à  l'ouest  de  la  ferme  et  sur  le  bord 
de  la  route  de  Caudebec  à  Lillebonne  qu'une  carrière  pour 
l'extraction  du  sable  a  été  ouverte;  et,  c'est  là  que  deux 
sarcophages  de  pierre  ont  été  trouvés.  Les  couvercles  en 
étaient  brisés  et  les  ossements  que  ces  tombeaux  avaient 
contenus  avaient  été  déplacés.  Tout  le  mobilier  funé- 
raire avait  été  enlevé.  Cependant,  grâce  aux  indications 
recueillies,  j'ai  pu  reconstituer,  à  peu  près,  l'état  de  la 
découverte  de  Petiville. 

Les  deux  cercueils  trouvés  étaient  placés  à  6  mètres  en- 
viron de  hauteur  au-dessus  du  fond  de  la  carrière  (niveau 
de  la  route)  et  à  om3o  au-dessous  du  niveau  du  sol;  ils 
étaient  l'un  près  de  l'autre  et  orientés  du  N.-O.  au  S.-E. 
L'un  était  formé  de  deux  parties  avec  alèses,  mais  tous 
deux  avaient  été  taillés  dans  le  calcaire  parisien  ou  pierre 
de  Vergelé. 

Leurs  dimensions  semblables  étaient  :  longueur  :  i"o,5; 
largeur,  a  la  tète,  om  65;  aux  pieds,  om4o;  ces  mesures 


79 

prises  en  dehors  :  l'épaisseur  des  parois  était  de  omio. 
Un  des  cercueils  renfermait  deux  crânes  entiers  ;  l'autre 
n'avait  contenu  qu'une  seule  sépulture. 

Le  mobilier  de  la  plus  complète  se  composait  :  d'un 
scramasaxe  très  oxydé  de  om42  de  longueur  ;  d'une  boucle 
de  ceinturon,  avec  contre-plaque  ronde  en  bronze.  Cette 
plaque  était  décorée,  au  centre,  d'une  tète  qu'encadraient 
des  méandres,  des  torons,  etc. . . 

C'est  un  type  souvent  vu  par  l'abbé  Cochet  et  dont  plu- 
sieurs spécimens  sont  dans  les  vitrines  du  Musée  des  Anti- 
quités. 

Un  petit  vase  en  terre  grise  a  été  recueilli  avec  ces 
objets,  ainsi  que  deux  monnaies.  L'une  de  ces  médailles 
est  en  potain  et  très  fruste  :  elle  ne  peut  être  lue.  L'autre, 
qui  est  en  bronze,  est  mieux  conservée.  On  peut  y  voir  : 
à  TA/,  l'effigie  de  Constantin  Ier,  revêtu  de  la  cuirasse  et 
regardant  à  droite,  et  lire  l'exergue  Constantin vs  avg  ;  au 
R/,  le  soleil  debout  avec  la  légende  soli  invicto  comiti. 

La  médaille  qui  n'a  pu  être  lue  laisse  apercevoir  au  R/ 
la  trirème  avec  le  Gubernator  debout  à  la  proue.  Elle 
appartient  à  Probus  ou  à  Posthumus  ? 

Tout  l'intérêt  de  la  découverte  réside  dans  ces  deux 
médailles,  qui  permettent  de  fixer  à  la  fin  du  111e  siècle, 
c'est-à-dire  à  l'époque  des  premières  invasions,  les  sépul- 
tures de  Petiville.  On  se  trouverait  donc  en  présence  de 
barbares  ayant  envahi  la  Gaule  par  la  baie  de  Seine. 

Cependant  la  découverte  de  Petiville  conduit  à  d'autres 
observations  : 

La  première  concerne  la  décoration  de  la  plaque  du 
ceinturon.  Elle  est  caractéristique  avec  la  tète  centrale 
entourée  d'entrelacs  et  de  frettes,  et  peut  servir  à  recon- 
naître les  hordes  auxquelles  appartenaient  les  envahis- 
seurs ; 

La  seconde  concerne  les  tombeaux  de  pierre.  Tous  ceux 
que  nous  avons  exhumés  avaient  des  dimensions  iden- 
tiques,  c'est-à-dire  variaient  d'une  largeur  de  o^ôj  à  om65 


8o 

a  lu  tête  et  de  oni3o  à  om40  aux  pieds.  La  longueur  seule? 
était  très  variable  selon  la  taille  du  sujet  inhumé. 

Tous  les  cercueils  que  Ton  dénomme  de  «  Pierre  de  Saint- 
Leu  et  de  Vergeté  »  sont  sortis  des  mêmes  carrières  situées 
dans  le  bassin  de  la  Troésne,  près  de  Gisors  (1  ).  Ils  sont  sou- 
vent  formés  do  deux  parties;  le  fond  de  l'une  dépassant  de 
quelques  centimètres  la  section  des  bords,  ce  qui  permet- 
trait l'emploi  d'alèses  sur  les  côtés  pour  le  raccordement 
et  les  variations  en  longueur. 

(Jette  disposition  offrait  encore  l'avantage  d'un  arrimage 
plus  facile  dans  les  bateaux;  car  c'était  évidemment  par  la 
Seine  que  s'effectuaient  les  transports. 

Il  m'a  paru  intéressant  de  noter  ces  observations  : 

Lillebonne,  —  En  procédant  à  des  travaux  de  nettoyage 
que  j'avais  prescrits  dans  le  Théâtre  romain,  le  gardien  de 
ce  monument  a  recueilli  un  certain  nombre  de  débris  de 
poteries  antiques. 

Dans  le  lot,  j'ai  reconnu  un  rebord  de  vase  déversoir  en 
terre  rouge  et  a  mufle  de  lion,  sur  lequel  se  lit  très  distinc- 
tement la  marque  du  potier  :  geminvs. 

Cette  marque  a  été  signalée,  la  première  fois,  en  1845, 
par  l'abbé  Cochet,  lors  de  la  découverte  du  cimetière 
gallo-romain  de  Neuville-lc-Pollet. 

Depuis  le  nom  de  geminvs  a  été  reconnu  par  M,  I.  De- 
chelette  (Les  Vases  céramiques  ornés  de  la  Gaule  romaine) 
sur  un  fragment  de  moule  trouvé  h  Lezoux  et  lu  sur  un 
gratine  de  la  collection  Coroy. 

M.  Maillet  du  Roullay  a  inscrit  le  nom  du  potier  dans 
la  liste  qu'il  a  dressée  des  siglcs  relevés  au  Musée  des 
Antiquités  (année  1880,  t.  V,  page  208).  Et  M.  Seymour 

(1)  M.  le  général  Jourdy  et  M.  Raoul  Fortin,  deux  géologues 
très  experts,  ont  reconnu  dans  le  calcaire  employé  pour  les  cer- 
cueils, les  Microlitcs  et  les  Orbitalites  complanata,  fossiles  carac- 
téristiques du  Tertiaire  parisien  (Vcxin  français,  parties  com- 
prises entre  les  vallées  de  l'Eptc  et  de  la  Troesne). 


8i 

à*  Ride,  cité  par  I.  Dèchelette,  donne  pour1  notre  musée, 
l«  trois  marques  suivantes  : 

Mr.  gkmini.  f  —  mf  gem  —  gemini  ma.  La  marque  trou- 
vée à  Lillebonne  viendra  donc  s'ajouter  à  celles  déjà 
possédées  par  le  Musée  de  Rouen  et  donner  la  variante 

CKMfN.  M. 

Il  est  assez  curieux  de  remarquer  que  les  vases  à  déver- 
soirs et  à  mufle  de  lion  ont  été  particulièrement  trouvés 
dans  notre  région  :  ils  devaient  servir  à  préparer  un  mets 
local.  On  en  fixe  la  date  à  la  fin  du  111e  siècle.   Le  graffite 
malheureusement  incomplet,  tncaii...,  a  été  relevé  sur 
le  bord  d'une  grande  terrine. 

Lillebonne  a  encore  livré  une  autre  découverte  pendant 
le  mois  d'octobre  1 906. 

Des  ouvriers,  employés  à  creuser  des  tranchées  pour 
placer  les  tuyaux  de  la  nouvelle  distribution  d'eau  de  la 
ville,  ont  découvert,  vis-à-vis  le  n°  61  bis  de  la  rue 
César i ne,  un  tombeau  de  pierre. 

Ce  sarcophage,  qui  a  été  transporté  dans  le  musée  lo- 
cal (1),  ne  présentait  ni  ornements  ni  inscriptions.  H  était 
formé  de  deux  parties  et  mesurait  in>8o  de  longueur,  om45 
de  largeur  à  la  tète  et  om35  aux  pieds. 

Deux  squelettes  gisaient  dans  ce  cercueil.  Celui  qui  pro- 
venait de  la  première  inhumation  occupait  le  fond  du  sar- 
cophage, tandis  que  le  second  cadavre,  ployé  en  deux, 
avait  été  placé  sur  le  premier.  Les  inhumations  succes- 
sives sont  assez  fréquentes  dans  les  cercueils  de  pierre. 

Dans  la  même  rue  Césarine,  les  fouilles  ont  également 
montré   de    nombreux    ossements   humains,    des    subs- 

(1)  Cette  mention  amène  à  discuter  de  nouveau  les  avantages 
Jet  collections  locales,  comme  aussi  les  craintes  qu'elles  peuvent 
inspirer.  On  signale  l'état  peu  satisfaisant  du  musée  de  Ncuf- 
chitel  et  de  celui  de  Caudebec.  M.  Deglatigny  insiste  pour  la 
garantie  d'un  Conservateur  nommé  par  la  Municipalité,  et  sur 
un  traitement  fourni  par  elle. 

6 


82 

tructions  gallo-romaines,  et  un  passage  souterrain  en  face 
le  n°  g3. 

L'aqueduc  romain  a  été  aussi  rencontré  dans  la  rue 
Césarine,  qu'il  traverse,  entre  les  nM  io5  et  107. 

Dragages  de  la  Seine.  —  Dans  les  sables  des  dragages 
exécutés  h  Oissel  et  déposés  entre  les  îles,  vers  le  Port- 
Saint-Oucn,  nous  avons  trouvé,  M.  Deglatigny  et  moi. 
une  médaille  en  bronze  du  pape  Innocent  XI. 

Cette  médaille  mesure  omo38  de  diamètre.  Sur  la  face  > 
on  voit  la  figure  du  Souverain  Pontife,  gravée  par  fraw- 
trani,  et  on  lit  :  innocentivs.  xi.  odescalchvs  pon.  m.  Sur 
le  R/,  le  pape  est  porté  sur  la  sédia  gestatoria  et  bénit  les 
fidèles.  En  exergue  cette  légende  :  innocent  icanibvs  et 
mvndo  corde,  qui  forme  un  jeu  de  mots  avec  le  nom  du 
Saint- Père. 

Innocent  XI  (161 1-1689)  succéda  a  Innocent  X  en  1676. 
La  médaille  n'a  donc  pu  être  frappée  qu'entre  les  années 
1676-1680. 

Alifay.  —  Poignard  en  silex.  —  M.  Yvan  Lemaître  a 
offert  au  Musée  des  Antiquités  une  magnifique  lame  en 
silex  mesurant  om200  de  longueur  et  d'un  seul  éclat,  trou- 
vée dans  les  terres  de  la  briqueterie  qu'il  exploite  à  Alizay. 

Cette  carrière  a  déjà  donné  de  nombreux  instruments  et 
armes  du  type  de  la  pierre  taillée,  décrits  par  M.  Lan- 
celcvée  d'Elbeuf;  mais  jusqu'à  ce  jour,  elle  n'avait  fourni 
aucun  poignard. 

L'arme  d'Alizay,  quoique  moins  belle  que  celle  possédée 
par  le  Musée  d'Evreux,  n'en  est  pas  moins  un  exemplaire 
remarquable  de  l'industrie  de  l'homme  préhistorique. 

Edicule  de  Saint-  Valery-sous-Bures.  —  La  commune 
de  Saint-Valery-sous-Bures,  incitée  par  un  marchand  d'an- 
tiquités, a  demandé  l'autorisation  préfectorale  pour  alié- 
ner le  terrain  de  l'ancien  cimetière  de  Saint- Valéry  et  du 
monument  qui  s'y  dresse  encore  aujourd'hui. 


83 

Ce  monument  est  ce  qui  reste  d'un  ancien  Calvaire  mu- 
tile à  la  Révolution  et  le  seul  vestige  encore  debout  de 
la  paroisse  de  Saint-Valéry. 

L'église,  desaffectée  dès  i835,  a  été  démolie  en  1866,  et 
les  matériaux  de  ses  murailles  ont  servi  à  réparer  l'église 
d'Osmoy  autour  de  laquelle  se  sont  groupées  les  chau- 
mières de  l'antique  village. 

Legros orme,  attribut  légendaire  de  l'apôtre  du  Vimeu, 
a  été  abattu  par  un  ouragan,  en  i833,  et  ses  rejetons  sont 
aujourd'hui  des  arbres  qui  limitent  le  petit  enclos  du  cime- 
tière. 

L'antique  calvaire  mériterait,  à  ces  titres,  d'être  con- 
servé. 

Il  est  encore  curieux  et  digne  de  fixer  l'attention  par  ses 
véritables  qualités  artistiques.  Tous  les  écrivains  qui  se 
sont  occupés  de  l'histoire  du  Pays  de  Bray  ont  mentionné 
Tédicule  de  Saint-Valery-sous-Bures  et  sa  belle  conser- 
vation due  au  grès  dans  lequel  il  a  été  sculpté. 

M.  l'abbé  Decorde  a,  je  crois,  décrit,  le  premier,  la  base 
du  monument  ornée  de  chutes  de  fleurs  de  lis  entre 
lesquelles  on  lit  le  nom  de  Jacques  fovrnel,  le  donateur, 
et  la  cordelière  dont  les  enroulements  et  les  nœuds  déco- 
rent In  moulure  principale. 

Le  savant  abbé  s'est  également  complu  a  analyser  les 
sculptures  du  cloisonnement  de  la  colonne  :  dauphins, 
coquilles,  rieurs,  fruits,  etc.  Il  a  donné  la  hauteur  totale 
de  Tédiculc,  qu'il  a  fixée  à  dix  pieds,  et  la  lecture  de  l'ins- 
cription gravée  sur  le  chanfrein  du  piédestal  :  ceste  f  fvst 

t  .    LAN   DE  GRACE  MIL  V  CENS  I.   *.    PRIÉS  IMEV  POVR  EL. 

Chargé  par  M.  le  Préfet  de  visiter  l'édicule  de  Saint- 
Vaiery,  j'ai  reconnu  que  la  description  jadis  faite  par 
M.  l'abbé  Decorde  était  des  plus  sincères. 

\jà  mensuration  a  donné  les  chiffres  suivants  :  soubas- 
sement, iM25;  colonne,  2  mètres  r=  2m25.  C'est,  à  quelques 
centimètres    près,    la    hauteur    approximative    fixée    par 


S4 

l'historien  du  canton  Je  Londinicres*  La  lecture  de  l' ins- 
cription seule  pourrait  être  contestée. 

J'ai,  en  effet,  lu  mil  v  cens  I  (i5oi),  au  lieu  de  la  date  de 
mil  v  cens  i.  (i55o)  donnée  par  l'abbé  Decorde.  Cepen- 
dant, je  ne  voudrais  pas  être  trop  affirmatif  :  caria  lecture 
des  lettres  est  très  difficile  par  suite  du  plan  incliné  (chan- 
frein) sur  lequel  elles  sont  gravées.  J'aurais  même  aban- 
donné mon  observation,  si  le  style  du  monument  ne  fixait 
pas  la  date  de  son  érection  plutôt  à  1 5oi  qu'à  Tannée  i55o. 
A  cette  dernière  date,  François  I«  était  déjà  remplacé, 
depuis  trois  ans,  sur  le  trône  de  France  par  Henri  II  et 
Bullaut,  De  L'Orme  et  Lescot  préludaient  ù  l'exécution 
des  chefs-d'œuvre  de  la  Renaissance  française,  tandis  que 
tous  les  caractères  de  l'ancien  calvaire  de  Bures  trahissent 
l'époque  de  Louis  XI  l  et  l'avènement  du  style  François  1er. 

Quoiqu'il  en  soit,  j'ose  espérer  que  la  Commission  vou- 
dra se  joindre  à  moi  pour  faire  ajouter  l'édicule  de  Bures 
sur  la  liste  des  Monuments  historiques  du  département  de 
la  Seine-Inférieure. 

Mes  collègues  de  la  Commission  seront  également  d'avis 
de  faire  transporter  au  Musée  des  Antiquités  le  fragment 
du  croisillon  qui,  aujourd'hui,  roule  sur  le  gazon.  On  évi- 
tera ainsi  qu'il  ne  suive  les  débris  déjà  disparus,  et,  je  le 
dirai  clairement,  qu'il  ne  soit  dérobé  par  les  marchands 
d'antiquités  qui  parcourent  les  campagnes. 

M.  Pelay  proposerait  que,  sans  se  borner  au  classe- 
ment, on  rétablît  le  croisillon  au  sommet  de  Pédicule. 
A  quoi  M.  de  Vesly  répond  que  la  chose  est  imprati- 
cable, le  haut  de  la  croix  ayant  disparu,  aussi  bien  que 
l'autre  croisillon.  L'abbé  Tougard  rappelle  qu5à  Yville 
une  restauration  semblable,  qui  se  présentait  dans  des 
conditions  plus  favorables,  n'a  pu  aboutir. 

M.  de  Vesly  insiste  sur  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à  sau- 
ver cette  antique  sculpture  par  l'hospitalité  du  Musée, 


85 


comme  aussi  à  classer  la  base  du  calvaire  à  cause  des 
souvenirs  et  de  l'ancienne  division  topographique 
qu'il  rappelle.  —  La  proposition  est  adoptée. 

M.   de   Beaurepaire    inclinerait  à  voir    un    nom 
d'homme  dans  le  lieu  dit  :  «  Pas  grillant  ».  Quant  à 
la  c  rue  Césarine  »,  cette  appellation  n'est  pas   an- 
cienne ;  il  n'y  faut  voir  qu'une  déformation  d^un  terme 
assez  semblable  par  le  son,  qu'on  rencontre  sur  d'an- 
ciens plans. 

Incheville.  —  Le  camp  de  Mortagne.  —  M.  de 
Vesly  fait  l'utile  rectification  que  voici  : 

«  Ce  camp  a,  depuis  fort  longtemps,  exercé  la  saga- 
cité des  archéologues.  MM.  Hardy,  Varambaux  et 
l'abbé  Cochet,  etc.,  ont  tour  à  tour  décrit  la  topographie 
de  cette  enceinte,  les  découvertes  qui  y  ont  été  faites, 
ainsi  que  les  dimensions  de  la  grande  levée  de  terre 
située  au  sud-est,  vers  le  hameau  de  Breuilly. 

»  Les  proportions  du  vallum  ont  été  vérifiées  par 
M.  Deglatigny,  un  jeune  officier  d'artillerie  et  moi.  II 
convient  de  les  rétablir  comme  il  suit  : 

h  Le  vallum  est,  aujourd'hui,  composé  de  trois 
parties  ayant  respectivement,  en  allant  du  sud  au 
nord  :  i6im26o  -\-  76,80  -}-  96  mètres  =  344m40. 

>  C'est  donc  une  longueur  totale  de  34-5  mètres  en 
chitfres  ronds,  qu'il  faut  noter  pour  celte  fortification, 
au  lieu  de  celle  de  82  mètres  donnée  par  tous  les 
auteurs. 

»  Il  faudrait  également  vérifier  la  hauteur  de 
l'escarpe,  laquelle,  en  quelques  endroits,  atteint  8  et 
o  mètres  au-dessus  du  fond  du  fossé.   » 

M.  de  Beaurepaire  assure  que  ce  lieu  fortifié  a  joué 
un  rôle  important  dans  notre  ancienne  histoire. 


86 

Deux  clochettes  ayant  été  confiées  à  l'abbé  Tougard, 
il  a  jugé  à  propos  de  les  soumettre  à  la  Commission. 
La  plus  grosse  fait  tout  d'abord  hocher  la  tête  à  quelques 
confrères,  et  bientôt  M.  Loriquet  ne  craint  pas  de  dire 
que  son  inscription,  en  caractères  du  xme  siècle,  a  été 
fondue  au  xixe.  (Plus  d'un  amateur  pourrait  avouer 
tout  bas  qu'il  s'est  payé  cette  déception,  il  y  a  une 
vingtaine  d'années.) 

La  plus  petite,  qui  se  date  résolument  de  1 545  et  se 
recommande  par  une  inscription  inintelligible,  n'ins- 
pire pas  plus  de  confiance. 

Inscription  commémorative.  —  Le  secrétaire  s'est 
vu  offrir  par  un  membre  de  la  municipalité,  M.  Hou- 
zard,  aux  mains  duquel  elle  était  venue,  une  plaque 
en  étain  (143™/™  X  80),  provenant  du  premier  monas- 
tère des  Ursulines,  rue  des  Capucins. 

On  y  lit  l'inscription  suivante,  en  capitales  de  4m/m 
de  hauteur,  encadrées  d'un  double  filet,  et  gravées  en 
creux  à  l'aide  de  poinçons  : 

CETTE  YMAGE  A   ÉTÉ   DONNÉE 

PAR   UNE  PERSONNE  PIEUSE 

A  LA  MÈRE  TOUGARD  DITE 

DE  S"  PLACIDE  SUPÉRIEURE 

EN   L'ANNÉE    Ï813. 

Fût-il  pour  lui  un  souvenir  de  famille,  qu'elle  n'est 
vraisemblablement  pas,  l'abbé  Tougard  estime  que  la 
véritable  place  de  ce  petit  mémorial  est  dans  le  Musée 
des  Antiquités,  où  il  rappellera  la  bonne  Commu- 
nauté qui  vient  de  disparaître. 

Dalle  tumulaire.  —  La  mention  de  Lillebonne 
enfin  persuade  le  secrétaire  de  ne  pas  remettre  à  plus 


87 

tard  la  communication  d'une  photographie,  de  trop 
modestes  dimensions  malheureusement  (  1 38m/m  X  60), 
que  M.  l'abbé  Thibault,  vicaire  de  Lillebonne,  lui  a 
envoyée  le  28  août.  Elle  représente  une  belle  dalle 
tumulaire  de  l'ancienne  église  Saint-Denis,  que  M.  le 
Vicaire  a  pu  reconstituer. 

M.  de  Vesly  ajoute  qu'il  l'a  même  reproduite  par 
un  beau  dessin  qui  orne  le  musée  de  Lillebonne,  et  il 
loue  le  zèle  archéologique  de  ce  jeune  ecclésiastique. 

Au-dessus  des  deux  personnages,  encadrés  par  une 
sorte  d'édicule,  portant  aux  angles  les  mots  Religio,  Pie* 
tas,  Clementia,  Justitia,  se  lit  l'inscription  ci-après  : 

Hic  reqviescvnt  in  chisto 

cineres  viri  nobilis  pietate  meritisqve 

gravis  magistri  ioannis  chapelle 

qondam  in  pontificio 

cœsareoque  ivre  doctoris  nec  non 

vrbis  ivliobonœ  prœtoris 

cœnobiiqve  b.  M.  de  voto  vice  comitis 

cpqvissimi  simvl  et  charissimœ  eivs 

sponsœ  ioannœ  dv  tallvs  fatofvnctj 

ille  anno  salutis  m0  qvingentes. 

Qvinqvag.  qvinto  pridie  idvs 

octobris  dvobvs  ctfinis  hœc  prœcessa 

vna  conditi  cineres  memoriœ 

felicis  ionnœ  et  mcolai  de  chapelle 

eorvmqvc  spov.sarvm 

orate  pro  eis 

p.  dviardin  cons.  régis  xvianissimi 

cons.  nec  non  sccreîvs  tancred. 

S.  r.  de  collebosc  hallcbosciqve 

prœtor  avis  maternis. 

Acte  français  du  XIIl"  siècle.  —  A  une  demande 


88 

de  communication,  M.  Malicorne  répond  qu'il  sou- 
mettra volontiers  à  M.  le  Président  une  pièce  du 
xme  siècle  qu'il  croit  intéressante,  ne  fût-ce  par  sa 
rédaction  ou  langue  vulgaire. 

Hommage  à  Corneille.  —  Comme  dernier  écho  du 
troisième  Centenaire  de  notre  grand  poète,  M.  Pelay 
met  sur  le  bureau  deux  brochures  relatives  aux  fêtes 
données  en  son  honneur  dans  le  Grand  duché  de 
Luxembourg.  Une  des  couvertures  reproduit  le  beau 
portrait  par  Michel  Lasne. 

Les  anciens  brodeurs  de  Rouen,  —  M,  le  Président 
termine  les  communications  en  présentant  une  petite 
liasse  de  notes  sur  les  brodeurs  de  Rouen.  Leur 
industrie  fut  longtemps  florissante  et  remarquable 
dans  notre  ville;  mais  il  a  cru  prudent  de  négliger  les 
documents  des  derniers  siècles,  où  il  est  à  craindre 
qu'au  lieu  de  véritables  artistes,  on  n'ait  plus  affaire 
qu'à  de  simples  marchands  de  produits  fabriqués  au 
dehors. 

LA    BRODERIE   A    ROUEN 

Pour  justifier  la  communication  que  je  me  permets  de 
faire  à  la  Commission,  il  me  semble  à  propos  de  rappeler 
ce  que  M.  de  Labordedit  de  la  broderie  dans  sa  Notice 
d.'S  émaux,  bijoux  et  objets  divers  exposés  au  musée  du 
Louvre  : 

«  L'état  sédentaire  des  femmes,  leurs  aptitudes  aux  tra- 
vaux de  l'aiguille  et  l'emploi  varié  qu'on  fit,  dans  une  vie 
agitée  et  peu  stable,  de  vêtements  et  tentures  brodés, 
expliquent  le  maintien,  au  moyen  àgc,  de  l'art  si  ancien 
de  la  broderie,  sa  supériorité  sur  la  peinture  dans  les  pre- 


89 

rai  ers  siècles  et  la  concurrence  sérieuse  qu'elle  lui  fit  jus- 
qu'à la  fin  du  quinzième.  Je  ne  sais  pas  de  plus  grand 
service  à  rendre  aux  arts  que  d'écrire  une  histoire  de  la 
broderie;  ce  serait,  non  pas  le  complément,  mais  l'intro- 
duction et  l'accompagnement  obligé  d'une  véritable  his- 
toire de  la  peinture.  L'une  et  l'autre  nous  manquent... 
Dire  qu'elle  (la  broderie)  était  appliquée  à  tout,  que  les 
peintres  les  plus  célèbres  consacraient  presque  exclusive- 
ment leur  talent  à  faire  les  cartons  qu'elle  exécutait  avec 
une  habileté  de  reproduction  merveilleuse,  c'est  montrer 
son  importance  et  expliquer,  en  présence  d'un  grand 
nombre  de  peintres  que  nous  fournissent  les  documents, 
les  rares  mentions  qu'ils  font  de  leurs  tableaux  peints  ». 

Sans  m'exagérer  l'importance  des  notes  que  j'ai  relevées 
dans  les  textes  divers  qui  ont  passé  sous  mes  yeux,  je 
m'imagine  qu'on  ne  les  trouvera  pas  absolument  inutiles 
pour  l'histoire  de  la  broderie  dans  la  ville  de  Rouen,  sujet 
trop  spécial  pour  avoir  trouvé  place  dans  le  bel  ouvrage 
qui  a  été  consacré  à  cet  art  par  M.  de  Farcy.  Voici  d'abord 
les  notes  qui  se  rapportent  à  la  fin  du  xive  siècle  et  au 
xv«  siècle. 

ASSOCIATION    ENTRE    GENDRE   ET    BEAU-PERE 

Oct.  1 36 1  -  —  «  Johan  Bourdon,  tant  pour  lui  que  Guil- 
la urnes,  sa  famé,  s'oblige  a  ce  que  luy  et  sa  dicte  femme 
serviront  Rcgnault  Le  Prévost  et  Laurenche,  sa  famé, 
père  et  mère  de  la  dicte  Guillaumes,  du  mestier  de  casu- 
blcrie...;  et  pour  ledit  mestier  aprendre  et  pour  trouver 
audit  Johan  et  a  sa  dicte  lame,  les  nécessaires  dessus  diz, 
ledit  Johan  en  donna  audit  Regnaut  et  à  sa  dicte  famé 
vi«  riorins  d'or  royaux  ».  (Tabellionagc  de  Rouen,  Reg.  i, 
f'  i  34  \°.) 

APPRENTISSAGE    D'OUVRIERS    BRODEURS 

Février  1  36<>  (n.  s).        <  Philippe  Gueroult  et  Rogicre,  sa 


go 

famé,  s'obligent  h  ce  que  leur  filz  servira  Jehan  d*Oissel, 
du  mestier  de  brouderie  jusques  à  huit  ans  de  Pasques 
prouchain  venant,  par  ainsi  que  ledit  Jehan  sera  tenu  à 
lui  montrer  et  aprendre  ledit  mestier  bien  et  deuement, 
et  à  lui  trouver  boire,  mengier,  feu,  lit  et  hostel,  si  comme 
à  son  estât  appartient;  et  les  dis  père  et  mère  trouveront 
à  leur  dit  fils  vestir  et  chaussier  bien  et  souffisamment, 
afin  que  il  puisse  faire  le  dit  servisse,  c'est  assavoir  pour 
mi  1. 1.  que  les  dis  mariez  en  paieront  audit  Jehan,  par 
chascun  an  x  s.  »  (Tab.  de  Rouen,  Reg.  2,  f°  276  v°.) 

i<*  mars  1418.  —  a  Pierre  Le  Roux,  d'Elbeuf,  alloue  son 
fils  Jehan  à  Jehan  Le  Huchier,  dit  Fareluche,  broudeur  à 
Rouen,  pour  apprendre  ledit  mestier  pour  vi  ans.  Pierre 
Le  Roux  paiera  xn  1.  de  Tan  ou  xn  s.  par  an  et  un  boissel 
de  poix  blans  au  terme  S. -Michel  ».  Le  maître  lui  four- 
nira hôtel,  manger,  etc.,  et  lui  donnera  en  la  fin  des  six 
ans,  une  houppelande  de  45  s.  (Tab.  de  Rouen,  Reg.  1 8,  f°  2 .) 


ALLOUEMENT    D'OUVRIER    BRODEUR 


Août  1411.  —  «  Ostclin  Le  Sauvage,  de  Broecelles 
(Bruxelles)  en  Breban,  broudeur,  confesse  soy  estre a  loué 
du  jour  d'uy  jusques  à  la  S. -Jehan-Baptiste  prochain 
venant,  à  Lyonnet  de  Montegny,  paintre  et  broudeur  (1), 
pour  le  servir  bien  et  loyaument  du  mestier  de  brouderie, 
en  toutes  choses  licites  et  convenables  en  quoy  il  le  voul- 
dra  enbesongner  ledit  temps  durant,  parmy  ce  que  ledit 
Lyonnet  îuy  sera  tenu  paier  x  1. 1.  ainsi  que  il  le  servira, 
avec  une  paire  de  cauches  et  despens  de  boire  et  mengier 
bien  et  honnourablement  selon  son  estât,  et  promist  faire 

(1)  Probablement  peintre  verrier  :  24  février  1404  (n.  s.), 
amende  prononcée  par  le  Chapitre  contre  Lconet  de  Montigny, 
peintre  verrier,  demeurant  en  la  paroisse  Sl-Nicolas-le-Peintcur 
(G.  2120).  Il  faut  croire  que  la  réputation  de  cet  artiste  s'était  ré- 
pandue au  loin  puisqu'il  lui  venait  un  apprenti  de  Bruxelles. 


9i 

et  parfaire  ledit  service,  oblige  corps  et  biens  •.  (Tab.  de 
Rouen,  Reg.  14,  fo  iz3  v°.) 

FOURNITURES  EN  TRAVAUX  DE  BRODERIE  • 

2i  janvier  1422  (n.  s.).  —  «  Thierry  Locsel,  brodeur, 
reçoit  3o  1.  t.  faible  monnaie,  pour  avoir  assis  une  livrée 
de  vermeille  broudé  à  i3  robes,  appartenant  à  Guillaume 
Coq,  anglais,  et  avoir  trouvé  soie  et  autres  étoffes  qui  au- 
dit métier  de  broudeur  appartient  ».  (Tab.  de  Rouen, 
Rcg-  *9>  fr  298  v°.) 

27  janvier  1422  (n.s.).—  t  Thomas Bridon  (i)et  Regnart, 
broudeurs,  demourans  à  Rouen,  confessent  avoir  mar- 
chandé, ensemblez  et  chascun  pour  le  tout,  à  noble  et 
puissant  seigneur  Monsr  le  conte  de  Salbery  et  du  Per- 
che (2),  de  lui  faire  bien,  deuement  et  loialment  du  mes- 
tier  de  brouderie  deux  draps,  l'un  de  brunette  et  l'autre 
sanguin,  contenant  chascun  six  aunes  pour  apliquer  à 
faire  deux  robes  longues,  et  icelle  broudeure  faire  tout 
jouxte  et  selon  ce  que  contenu  est  en  deux  patrons  et 
deviz  sur  ce  fais,  dont  ledit  seigneur  en  a  l'un  devers  soy, 
et  lesdits  broudeurs  Pautre,  laquelle  besoigne  ilz  seront 
tenus  et  promistrent  rendre...  l'un  dedens  le  premier 
jour  de  ma  y  prouchain  venant,  et  l'autre  le  plutôt  après 
que  faire  se  pourra,  sans  entreprendre  nulle  autre  besoine, 
et  y  besoingnier  continuellement  sans  intervalle,  c'est  mar- 

(1)  Thomas  Bridon  était  anglais  d'origine  :  «  Jouen  de  Rode- 
mare,  mercier,  à  présent  demourant  à  Rouen  et  natif  du  païs 
d'Angleterre,  et  Thomas  Bridon,  son  comperc,  broudeur,  natif 
An  lit  pais,  demourant  à  Rouen  »,  etc.,  142  1.  (Tab.  de  Rouen, 
Rcg.  19,  f"  2S0  v°.)  On  retrouve  des  Bridon,  brodeurs  à  Rouen, 
longtemps  après  l'expulsion  des  Anglais. 

(2)  Thomas  Montacute,  comte  de  Salisbury,  chef  de  l'armée 
anglaise,  blessé  au  siège  d'Orléins,  le  24  oct.  1428,  décévié  des 
suites  de  ta  blessure  à  Mcung-sur-Loire,  le  28  o:t.,  même 
année. 


02 

ché  fait  pour  et  parmi  ce  que  ledit  Monsrle  conte  sera  tenu 
paier  aux  dis  ouvriers,   pour  faire  et  parfaire  ladicte  be- 
soingne  et  y  trouver  à  leurs  despens  toutes  matières  et 
estofflts  à  ce  faire,  tant  d'or  de  Cyppre  (i)  que  de  soie  Je 
plusieurs  couleurs,  jouxte  ledit  devis,  la  somme  de  vn«  no- 
bles d'or  (2)  ou  monnaie  à  la  valleur  d'iceulx,  donc  présente- 
ment lesdis  broudeurs  se  tindrent  pour  paiez  et  contens 
etc.  de  la  moitié  d'icelle  somme;  et  le  résidu  mon  dit  sr 
leur  promet  et  sera  tenu  rendre  et  paier  quant   ladicte 
œuvre  et  besoingne  sera  faicte;  et  promistrent  lesdis  brou- 
deurs faire  et  parfaire  bien  et  deuement  ladicte  besoingne 
et  rendre  preste  aux  termes,  ainsi  et  par  la  manière   que 
dit  est,  sur  paine  de  vin"  nobles  d'or  à  appliquer  au  prof- 
fict  d'icellui  sr;  obligent  les  parties  l'un  à  l'autre  biens,  et 
lesdis  broudeurs  corps.  Présens  à  ce  Jeban  Dubost,  bour- 
gois  et  demeurant  en  la  paroisse  S.-Lo  de  Rouen,  et  Mar- 
tin Le  Roy,  demeurant  en  la  paroisse  S.-Denis  de  la  dite 
ville,  qui  de  Taire  et  parfaire  ladite  besongne  ouvrage  bien 
et  deuement  par  la  manière  dessus  déclérée  pleigerent  les- 
dis broudeurs,  et  à  ce  obligent  chascun  pour  le  tout  tous 
leurs  biens,  etc.    Présens  :  Loysct   Le  Clert  et  maistre 
Jacques,  clert  dudit  seigneur  t.  (Tab.  de  Rouen,  Reg.  19, 
f°  3o2  v°.) 

Lundy  vejour  de  juing  1111™  et  onze  (1 3pi).  —  «  Pierres 
le  Bourguegnon,  broudeur,  quicongnut  et  confessa  rendre 
toute  preste  une  chambre  blanche  de  sarges  (3)  qu'il  lui 

(1)  «  Fil  d'or  importé  en  Europe...  Sa  vogue  créa  la  contre- 
façon, et  c'est  à  Gênes  surtout  qu'elle  se  développa.  Mais  là, 
comme  partout  où  ces  fils  furent  imités,  ils  conservèrent  le  nom 
de  fil  d'or  de  Chypre  ».  —  M.  de  Laborde,  ouvrage  précité. 

(2)  Un  prix  aussi  considérable  suffit  à  donner  une  idée  de  la 
richesse  du  costume  du  comte  de  Salisbury. 

(3)  L'expression  chambre  désigne  les  tapisseries,  tapis  et  ten- 
tures de  toute  sorte  qui  composaient  l'ameublement  d'une 
chambre,  plus  ordinairement  d'une  chambre  à  coucher  «  Noble 
homme  Monsr  Jehan  de  Gravi  lie,  chevalier,  confesse   devoir  à 


0 

a  baillée  d'une  dame  et  d'une  chainture  à  un  tours,  es- 
criptc  de  lettres  d'or  où  aura  escript  :  Espance  (Espé* 
rance?)  la  dame  semée  de  clés  jouxte   le  devis  dont  ilz 
sont  àaccort,  dedens  la  S  -  Martin  d'esté  prochain  venant, 
pour  laquelle  broudeeure  faire  il  doit  avoir  xx  frans.  Pre- 
scris ad  ce  Pierres    Berenguier,  selier,  Thomas   Paen  et 
Robin  Berenguier,  tous  de  ladicte  paroisse  S.-Jehan-sur- 
Renelle,  qui  de  ce  le  piégèrent   et   obligèrent  corps   et 
biens  ».  (Tab.  de  Rouen,  Reg.  5,  f°  y 5  \°.) 

Dans  la  rédaction  de  cet  acte,  qui  se  réfère  évidemment 
a  un  acte  antérieur  non  transcrit,  il  est  fâcheux  qu'on  ait 
oublié  de  désigner  par  son  nom  les  personnages  pour  qui 
la  broderie  était  faite  (î). 

Les  brodeurs  de  Rouen  formaient  une  communauté  sou- 
mise à  des  ordonnances  qui  lui  avaient  été  données  par  les 
baillis.  Par  suite  des  divisions  intestines  ou  des  guerres 
qui,  durant  la  première  moitié  du  xve  siècle,  désolèrent  le 
pays,  il  était  arrivé  que  ces  ordonnances  avaient  été  mises 
en  oubli.  Après  la  réduction  de  la  Normandie  sous  l'auto- 
rité de  Charles  VII,  le  bailli  de  Rouen,  Guillaume  Cousi- 
not,  les  fit  rechercher,  et,  après  avoir  invité  les  brodeurs 
Je  la  ville  a  en  prendre  connaissance  et  à  examiner  en- 
semble ce  qu'il  y  avait  a  en  retenir  ou  à  y  changer  et  à 
lui  soumettre  leurs  observations,  il  rédigea  de  nouveaux 
statuts  qui  furent  pendant  longtemps  la  charte  de  leur 
communauté.  Ces  statuts  portent  la  date  du  12  mars  1458. 
Un  nous  sont  connus  par  un  viiimus  de  Pierre  Daron,lieu- 

Bertin  D^  la  Marche,  bourgeois  de  Rouen,  82  1.  5  s.  pour  vendue, 
hail  et  livrée  de  chambres  en  draps  d'or  et  de  soie  »,  mars  1408 
;n.  s.».  (Tab.  d^  Rouen,  Reg.  i3,  f°  i3o.)  —  La  S.-Martin  d'été 
se  célébrait  le  4  juillet. 

il)  M.  Quicherat  parle  d'une  houppelande  sur  la  manche  de 
Uqurlk*  un  prince  de  la  maison  d'Orléans  avait  fait  graver  les 
vers  et  la  musique  d'une  chanson  commençant  par  ces  mots  : 
•  Madame,  je  *uis  tout  joyeux  ».  Séance  de  l'inauguration  de 
V Ecole  des  Chartes,  1847,  p.  3'o. 


94 

tenc.nt  général  du  même  bailli,  du  i5  juillet  145S,  vidimus 
conservé  aux  Archives  de  la  ville  de  Rouen,  tiroir  i5/2. 

Nous  savons  par  le  préambule  des  lettres  de  Cousinot 
les  nom  s  de  la  plupart  des  maître*  et  ouvriers,  qui  formaient 
alors  la  communauté  des  brodeurs.  C'étaient  :  *  Richard 
Thcrouîde  dit  Caadry,  Lambert  Y  vain  dit  de  Liège,  Jean 
Dufour,  Robinet  Bourdon.  Jean  Bréant,  Jean  Du  Homme, 
Cardinot  Des  Yjuîx.  Robinet  Des  Chastcaulx,  celui-ci  se 
faisan:  fort  pour  Thomas  Bridon,  son  grand-père  et  Pierre 
Baudry.  tous  déclarant  a^ir  pour  eulx  et  eulx  faisans  fort 
pour  lc<  autres  >. 

Ces  stuats  nous  ont  paru  mériter  d'être  publics  in- 
exten>o  à  la  suite  de  ce  mémoire.  Je  n'y  relaterai  ici  qu'un 
petit  nombre  d'articles.  La  communauté  formait  une  con- 
frérie sous  le  nom  de  Saint-Clair,  et  c'était  le  jour  de  la 
fête  de  ce  saint  que  les  maîtres,  chaque  année,  procédaient 
à  l'élection  de  leur  nouveau  garde  (1). 

Cette  confrérie  avait  son  siège  en  l'église  des  Carmes, 
parce  que  c'était  prés  de  là,  notamment  dans  la  rue  des 
Carmes,  que  la  plupart  des  brodeurs  avaient  leur  domicile. 
Chaque  maître  ou  maîtresse  ne  pouvait  avoir  qu'un 
apprenti/  ou  une  apprentisse  et  un  valet  ou  une  cham- 
brière ;  ainsi  on  assurait  de  l'ouvrage  pour  tous,  et  une 
sorte  d'égalité  était  maintenue  entre  les  confrères.  Le 
temps  de  l'apprentissage  était  de  six  ans,  comme  il  conve- 
nait p->ur  un  métier  artistique  dont  la  pratique  exigeait 
des  connaissances  variées  et  une  habileté  difficile  à  acqué- 
rir. Il  était,  suis  peine  d'amende,  interdit  de  travailler  aux 
jours  de  «  dimence,  de  féte>  de  Dieu  (2),  de  Notre  Dame, 

(1)  M.  Ouin-Lacroix  se  trompe  en  donnant  à  cette  confré- 
rie, pour  patronne,  Notre-Diimc-dc-la-Recouvrance  ;  il  est  à  croire 
qu'il  y  a  eu  confusion  entre  patronne  de  h  Confrérie  et  patronne 
de  la  chapJlc  où  la  Confrérie  av.ût  son  siège. 

(2)  Comme  Noël,  l'Epiphanie,  l'Ascension,  qui  étaient  des  fêtes 
mobiles. 

Aujourd'hui  l'Ascension  seule  est  réputée  fête  mobile.  —  Ces 


95 


I        Je  S.-Jehan-Baptiste,  des  douze  Apôtres,  sinon  pour  le 
t        Roy,  la  Royne,  leurs  enfans  et  frères  ou  autres,  en  cas 
[        neccessifs  et  grant  besoing  »  ;  auquel  cas  fallait-ii  encore 
obtenir  l'autorisation  des  gardes  ou  de  la  justice. 

L'épreuve  pour  la  composition  du  chef-d'œuvre,  exigé 
pour  la  réception  à  la  maîtrise,  se  faisait  dans  des  condi- 
tions qui  en  garantissaient  la  sincérité.  On  veillait  aussi 
à  ce  que  Ton  n'employât  dans  les  broderies  que  des  ma- 
tières d'excellente  qualité,  telle  que  l'or  de  Chypre,  consi- 
déré comme  bonne  étoffe.    Les  ouvrages  où  auraient  été 
employés  l'or  et  l'argent  de  Bassin  ou  de  Lucques  (i),  qui 
étaient  de  petite  valeur,  ne   pouvaient  être  exposés  en 
vente   c  sous  peine  de  forfaiture,  sans  appeler  à  ce  les 
gardes  »,  ni  être  tolérés  qu'à  la  demande  de  ceux  pour  qui 
la  besogne  se  faisait,  et  par  le  congé  ou  autorité  de  justice 
ou  des  gardes. 

Ces  statuts  furent  invoqués  en  1483,  dans  un  temps  où 
la  communauté  des  brodeurs  n'avait  pas  moins  de  trois 
gardes  (Jean  Dufour,  Jean  Gaudri  et  Colin  Gibert),  ce  qui 
fait  supposer  qu'elle  devait  être  assez  nombreuse. 

Un  des  membres  de  cette  communauté,  Guillaume  de 
Liverne,  fut  poursuivi,  cette  année-là,  devant  le  lieute- 
nant général  du  bailli  de  Rouen  pour  avoir  injurié  Colin 
Gibert,  en  l'appelant  larron  parjure;  mais  il  le  fut  égale- 
ment pour  le  fait  d'avoir  contrevenu  aux  règlements  et  sta- 
tuts «  en  ouvrant  d'or  de  Bachin  en  14  pièces  de  casubles 
et  Jeux  contrautels  •.  Il  fut  condamné  comme  il  devait 
l'être;  mais  en  même  temps,  il  prit,  de  son  côte,  à  partie 
le>  gardes  qu'il  accusait  de  n'avoir  point  eux-mêmes  ob- 
serve les  règlements,  comme  on  le  voit  par  la  sentence 
suivante  : 

s»at  its  n'entcndraient-ils  pas  par  fêtes  de  Dieu,  la  Transfiguration 
et  autres  fêtes  de  N.  S. 

'i)  «  Lucques,  dit  M.  de  Laborde,  ouvrage  précité,  était  Tune 
des  villes  de  l'Italie  où  l'industrie  prit  le  plus  grand  essor.  Cet 
or  était  inférieur  en  titre  à  celui  de  Paris  ». 


96 

i3  décembre  1483.  —  c  Sur  ce  que  le  procureur  substi- 
tut du  roy  notre  sire  et  les  gardes  du  mestier  de  broude- 
ric  contendoient  vers  Guillaume  de  Lyverne  qu'il  fist 
amende  de  ce  que,  contre  les  ordonnances  dudit  mestier, 
il  avoit  fait  deux  orfretz  en  deux  mestiers,  c'est  assavoir 
deux  bandes  à  chappe  ou  casuble  et  deux  bandes  de  dyacre, 
prins  par  Robinet  Le  Ber,  sergent,  en  la  présence  desdits 
gardes,  pour  ce  qu'ils  avoient  estéfaictes,  sanscongié,  d'or 
de  bacin.  ce  qu'il  ne  povoit  faire,  parlesdictes  ordonnances, 
sans  le  congié  desdits  gardes  et  de  justice,  icellui  de  Li- 
verne  se  voullu  deffendre  par  aucunes  raisons;  sur  quoy, 
uprez  ce  que  lesdictes  ordonnances  en  ce  regard  ouïrent 
este  leucs,  par  l'oppinion  des  assistens,  ledit  de  Livernc 
fu  de  ce  mis  en  amende  jouxte  ladite  ordonnance,  laquelle 
amende  estoit  de  lx  s.  t.,  moictié  au  roy,  notre  sire,  et 
l'autre  moictié  :  à  la  frai  rie  desdits  gardes,  xv  s.  ;  et  l'autre 
moictié  aux  dits  gardes;  et,  ce  fait,  sur  ce  que  ledit  de  Ly- 
verne disoit  que  lesdits  gardes  avoient  besongné  de  telle 
ouvrage  ou  autre  contre  les  ordonnances,  requérant  que 
de  ce  ils  fussent  pugnis,  appointé  fut  que  ledit  de  Liverne 
fera  visiter  cheux  lesdits  gardes  en  la  présence  dudit  ser- 
gent pour  en  faire  rapport  à  justice,  à  telle  fin  qu'il  appar- 
tiendra; et  partant  le  cas  continué  à  lundi  prochain  en 
jugement  »  (1). 

Aux  noms  des  brodeurs  cités  précédemment  nous  ajou- 
terons ceux  de  Henri  de  Coulongnp,  que  nous  voyons 
acheter  chez  un  mercier  de  Rouen,  t  mercherie  et  or  de 
Chypre  »,  1404  (Tab.  de  Rouen,  Reg.  1 1,  f*  73);  de  Guill. 
Gueroult,  casublier,  acquéreur,  en  1421.  d'un  8e  de  fief  à 
Boisgautier  (Arch.  delà  S.-Inf.,  G.  7859);  de  Jean  Gaudry, 
établi  sur  la  paroisse  Saint-Herbland,  lequel  exécuta  pour 
Marguerite  d'Harcourt,  dame  d'Estouteviile,  3  parements 

(1)  Arch.  de  la  S.-Inf.,  Bailliage  de  Rouen.  —Guill.  de  Lyverne 
vendait,  en  14^9,  à  la  fabrique  Saint-Michel,  des  chapes  et  vê- 
tements de  drap  d'or  (G.  7164). 


$7 

d'autel  à  ses  armes  et  à  celles  de  son  mari,  avec  ces  mots 
en  lettres  d'or  :  Gloria  in  excelsis  Deo  et  in  terra  pax 
omnibus  (sic)  bonœ  voluntatis  !  5  mars  1420  (\)\  de  Jean 
Paain,  qui  travailla  pour  l'église  Saint- M  a  clou,  1438 
(G.  6874)  ;  d'Adenet  Halle,  établi  sur  la  paroisse  Saint- 
Laurent,  fils  et  héritier  de  défunt  Robinet  Halle,  comme 
lui  brodeur,  19  déc.  1494(2);  de  Raoulin  Ralle,  établi  sur 
la  paroisse  Saint-Nicolas.  8  mars  1495  (Tab.  de  Rouen). 

LISTE  DBS   BRODEURS   DE    ROUEN   AU   XVI«   SIÈCLE 

Aubin  (Jean),  demeurant  au  clos  Saint-Marc,  reçoit  de 
la  fabrique  Sain  t-M  a  clou  100  1.  «  pour  avoir  enrichy  les 
offrez  de  deux  chapes  de  veloux  pers  de  y  mages  et  anti- 
caiges  (antiques),  et  aussi  pour  avoir  semé  sur  icelles  six 
fleurons  d'or  fin  »,  1540  (Arch.  de  la  S.-Inf.  G.  6884). 

Baudry  (Roger)  travaille  pour  l'église  Saint-Etienne- 
la-Grande-Eglise,  1 5 1 7  (G.  6558);  pour  celle  de  Saint- 
Maclou,  i5i2  (G.  6881). 

Besoche  (Laurent),  paroisse  de  Saint-Laurent,  fils  du 
verrier  Nicolas  Besoche,  7  déc.  i526,  6  déc.  1527  (Tab.  de 
Rouen). 

Bessin  (Etienne  de),  fils  d'un  tabellion  de  Rouen,  Adrien 
de  B.,  cité  i«r  oct.  041  (Ibid). 

Bourdin  (Albert)  refait  (répare)  pour  l'église  Saint- 
Etienne-des-Tonneliers  la  grande  chapelle  de  velours  pers 
semée  de  fleurs  de  lis  d'or;  payé  4  s.  par  jour,  1642 
(G.  6474). 

Brametot  (Catherine),  brouderesse,  reçoit  de  la  fabrique 
de  la  Cathédrale  20  1.  t  pour  avoir  oullé  (ourlé)  des  pen- 
dants de  taffetas  »,  i53o  (G.  2  533). 

Cordouen  (Georges)  refait    pour   l'église  Saint-Vivien 

■  1)  Bulletin  de  la  Commission  des  Antiquités. 
(a)  Verne  de  rente  par  ledit  A.  Halle  à  Nicolas  Osmont,   sei- 
gneur de  BcTvillc-sur- Seine. 

7 


98 

c  un  chasuble  de  renversé  pers,  la  chapelle  de  drap  d'or 
pers,  les  deux  chapelles  de  damas  blanc  »,  1 556  (G.  7754). 

Coujon  (Eustache),  chasublier,  employé  par  l'église 
Saint- Eloi,  1574  (G.  6446). 

Courteilles  (Guill.  de),  paroisse  Saint-Herbland,  men- 
tionné pour  fournitures,  faites  par  lui  à  l'église  d'Angcr- 
ville-la-Martel,  1 553  (G.  7911).  —  Marchés  faits  avec  lui 
par  l'église  de  Courcelles-le-Recusson,  pour  fournitures  de 
chape  et  de  bannière  de  damas  pers  avec  images  et  fleurs 
de  lis,  17  mars  1542;  par  Nicole  Le  Villain,  vicaire  de 
Saint  Hélier,  et  par  les  paroissiens  dudit  lieu,  pour  fournir, 
au  prix  de  172  1.  10  s.,  <  un  casuble,  deux  tuniques,  une 
chape  de  bon  velours  en  grain...  offrez  fais  aux  taber- 
nacles d'antique  »,  dernier  jour  de  juin  1 553  (Tab.  de 
Rouen). 

Delastre  (Guill.),  maître  brodeur  à  Rouen,  •  reçoit  de 
Jean  Le  Roux,  maître  de  l'argenterie  du  roi  106  écus 
pour  vente  et  livraison  d'une  cotte  d'armes  de  velours 
viollet  cramoisi,  couverte  de  fleurs,  de  lis  d'or  fin  et  le 
tiltre  de  Bourbon,  garnie  de  frenges  et  cordons,  et  dou- 
blée de  taffetas  viollet  cramoisy,  fuicte  exprès  et  précipi- 
tamment pour  servir  à  l'entrée  que  S.  M.  fait  le  dit  jour 
en  cestc  ville  (de  Rouen)  »,  6  sept,  1597  (Tab.  de  Rouen). 

De  la  Ville  (Philippe)  travaille  pour  l'église  Saint-Ma- 
clou  et  pour  la  chapelle  Saint-Marc,  1 597  (G.  6905.  9072). 

Duchesne  (Jean)  travaille  pour  l'église  Saint-Maclou, 
1 534  (G.  6883). 

Dufour,  plusieurs  brodeurs  de  ce  nom  :  Guillaume;  tra- 
vaille pour  la  Cathédrale,  i5i2  (G.  2525),  10  juin  1 5 1 3 
(G.  2148),  i523  (G.  2527);  pour  l'église  Sï-Laurent,  i52i 
(G.  6800);  pour  l'église  S^Maclou;  met  24  fleurons  de  Us 
à  une  chasuble  et  72  à  des  vêtements  de  diacre  et  de  sous- 
diacre,  1 5a3  (G.  6881);  le  même,  je  crois,  que  Guillaume 
Dufour,  échevin  de  Rouen,  dont  le  fils  Jean,  échevin 
comme  son  père,  fît  don,  en  Ô27,  à  la  même  église 
S^Maclou  dont  ils  étaient  paroissiens,  de  «  un  corporel» 


99 

lier  en  brouderie  de  fin  or  de  Chypre,  sur  lequel  y  avoitun 
cruchefix  eslevé  en  croix,  accompagné  de  la  Se  Vierge  à 
deitre,  de  Sl-Jehan  à  gauche,  de  la  Madeleine  avec  deux 
anges  au  pied  delà  croix  »  (G.  6873);  —Etienne ;  travaille 
pour  la   Cathédrale  qui  lui  paye   1 55  1 .   5  s.,  en   1 525 
(G. 2529),  4°  !•  en  l$29  (G.  2532).  Le  22  août  1529,  cet 
Etienne  Dufour,  brodeur,  paroissien  de  St-Herbland,  et  René 
Boyvin,  maître  tapissier  à  Paris,  «  ensemble  et  pour  le 
tout,  s'engagent  envers  Jacques  de  Hervieu,  capitaine  et 
gouverneur  de  Pacy,  Nonancourtet  Ezy,  pour  Christophe 
comte  de  Rocaudel,  gentilhomme  de  la  Chambre  du  Roi, 
défaire  trois  tentes  de  toille,  savoir  est  Tune  en  forme  de 
mIU,  l'autre  en  forme  de  cuisine,  l'autre  en  forme  d'écurie, 
dont  il  y  en  aura  moitié  de  toille  blanche,  l'autre  de  toille 
noire,  suivant  l'eschantillon  avec  boucles,  cordages,  ser- 
nirei,  clefs,  pour  3oo  1.  »  (Tab.  de  Rouen).  Le  10  mai  1 55o, 
le  même  brodeur  recevait  de  la  confrérie  de  Néville  la 
wmme  de  9  1.  pour  une  tunique  et  un  contrautel  (Ibid). 
Jean  et  son  frère,  dont  le  prénom  n'est  pas  indiqué,  tra- 
cent pour   la  Cathédrale,    1 58 1- 1600  (G.  2581-2584, 
2648). 

Dupuis  (Guyon),  employé  par  l'église  Saint-Laurent, 
,5f*(G.  6801). 
Gaussel  (Charles),  employé  par  la   même  église,    1544 
<G.  6800). 

Gcroy  (Nicolas),    employé   par    l'église   Saint-Maclou, 
'3  72  (G.  6889). 

Gibert,  plusieurs  brodeurs  de   ce    nom    :    Colin,    cité 

rfjanv.  ï5io  (Tab.  de  Rouen);  employé  par  l'église  Saint- 

Martin-sur-Renelle,    i5io  (G.  7164);  —  Noël,  cité  comme 

paroissien  de  Saint- Laurent,  1 5 1 3  (G.  7527);  employé  par 

l'église  Saint-Maclou,    1 339    (G.  6884);    —    Pierre,    cité 

comme  paroissien  de  Saint-Maclou,   12   avril   1 5 19  (Tab. 

de  Rouen)  ;  —  Jean,   présent  à  l'achat  que  la  fabrique  de 

Saint-Vivien   fit  de   damas  rouge  cramoisi  destine   à  la 

bannière,  dont  il  devait  s'occuper,  i5ôo(G.  7755);  —  Noël, 


qui  vendit,  pour  22  1.  i5  s.,  a  la  confrérie  Saint-Picrre- 
Saint-Paul  établie  aux  Jacobins  de  Rouen,  une  chasuble 
de  damas  figuré  à  fleurons  d'or,  1 567  (F.  des  Jacobins)  ;  — 
Guillaume,  employé  par  l'église  Satnt-Maclou,  i56ô, 
1572,  i583(G.  6889,  6893);  par  la  chapelle  Saint-Marc, 
qui  lui  fit  faire  des  chapes  à  fleurs  de  lis  et  fleurons  d'or, 
et  une  chasuble  avec  l'image  de  saint  Marc,  1574  (G.  9065); 
par  l'église  Saint-Laurent,  i38o  (G.  6802);  par  celle  du 
Chef-de-1'Eau,  qui  lui  paie  2  3  écus  d'or  «  pour  4  habits  de 
damas  violet  et  une  chape  de  satin  de  Bruges  pers,  semée 
de  fleurs  de  lis  1,  2  3  mars  1 583  (Tab.  de  Rouen);  par  celle 
de  Saint-Denis  de  Rouen  qui  lui  paye  40 1.  «  pour  la  façon 
d'une  chape  semée  de  vases  et  de  fleurs  de  lis  d'or  avec  les 
orfrois  et  capuchon,  le  tout  enrichi  debrodrie  »,  i5qi 
(G.  639h). 

Gangoys  (Jean),  employé  par  la  chapelle  de  Saint-Marc, 
1 55 1  (G.  (jo52). 

Hiencc  ou  Yensse  (Gosse),  parfois  Goucience  ou  Jossc 
tout  court,  mentionné  comme  broudeur  casublier,  domi- 
cilié paroisse  Saint- Hcrbland,  3  mars  024  (Tab.  de  Rouen); 
employé  par  la  fabrique  Saint-Laurent  qui  lui  paie  118  1. 
pour  ouvrage  fait  par  lui  ou  ses  ouvriers  aux  bons  orne- 
ments de  drap  d'or  de  cette  église,  24  janvier  i523;  61. 
pour  autre  ouvrage,  1524  (G.  6799). 

Huchon  (Michel),  employé  par  l'église  Saint- Laurent, 
1 542  (G.  GSoo).  Probablement  le  même  que  Huchon  Flau 
ou  Flauq,  employé  parla  Cathédrale  en  1 533,  i534,  1 535 
(G.  2  535);  ce  brodeur  et  son  serviteur  payés  par  cette 
église,  à  raison  Je  9  s.  par  jour. 

Imbert  (Guill.),  employé  par  l'église  Saint-Pierre-du- 
Châtel,  qui  lui  paie  S  1.  «  pour  un  drap  mortuaire  de 
trippe  de  velours  noir,  figuré  à  croix  blanche  de  satin  de 
Bruges  •,  1 563  (G.  752  5).  Il  est  possible  que  ce  nom  de 
Imbert  ne  soit  pas  autre  chos-.*  que  le  nom  de  Gibcrt,  dé» 
figuré. 


10! 


Langlois  (Jean),    employé   par    l'église   Saint-Maclou, 
i534(G.  6883). 
Union  (Adrien),  employé  par  l'église  Saint-Maclou, 

1 556  (G.  6885). 
Laurent  (Jacques),  employé  par  l'église  Saint- Laurent, 

ifcj8(G.  6802). 

Le  Chevalier  (Jacques),  retenu  par  la  fabrique  Saint- 
Maclou  comme  brodeur  ordinaire  de  cette  église,  aux 
gages  Je  40  s.  par  an,  1 5 1 5  (G.  6879). 

Le  Mercier,  plusieurs  brodeurs  chasubliers  de  ce  nom  : 
Roger,  chasublier;  il  reçoit  de  la  fabrique  Saint- Pierre-du- 
Chàtel,  40  1.  «  pour  une  chape  de  damas  pers  aux  orfrois 
<fe  velours  rouge  ».  1 53j  (G.  7527);  —  Isaac,  maître  brodeur 
chasublier,  domicilié  sur  la   paroisse  Saint-Laurent,  rue 
Ganterie; il  vend,  pour  22  écus  d'or,  à  Christophe  Cognart, 
contrôleur  général  des  Finances  du  Roi,  en  Champagne, 
demeurant  à  Mézières-sur-Muids,  «  un  ciel  de  tailleur  de 
velours  noir  proffillé  de  soie  blanche  ayant  quatre  pentes», 
27  oct.   i58o  (Tab.  de  Rouen);  —  Romain,  employé  par 
église  Saint-Pierre-duChâtel,   i563-i  566  (G.  7527);  par 
celle  de  Saint-Etiennc-des-Tonneliers,  qui  lui  avait  com- 
mandé «  un  chapeau  de  triomphe  avec  une  image  de  saint 
Etienne,  de  broderie  d'or  et  de  soie  de  diverses  couleurs  », 
i-*MG.  r.484);  par  la  Cathédrale,   1618  (G.  2601);  indi- 
ce comme  établi  sur  la  paroisse  Saint-Lô,  25  juin   ilui 
iTab.de  Rouen;;      Noël,  employé  par  l'église  Saint- Pierre- 
Ju-Chàtel,  i5S5-i588(G.  7327);       Ozias,  dit  souvent  Ozias 
tout  court,  domicilié  devant  l'hôpital  Saint-Vivien,  i3yi - 
1 5-2  ;  à  la  Croix-dc- Pierre,  1  578-1  5S4;  employé  par  l'église 
Saint-Vivien,  i50S-i584(G.  7756-7761). 

Le  Peley  (Denis),  deux  brodeurs  de  ce  nom,  employés 
par  l'église  Saint-Michel,  1 5^j  (G.  7 1  <>5)  ;  par  celle  de 
Saint- Pierre-du-Châtel  qui  lui  paie  7  l.  <>  s.  «  pour  trois 
vrn.igcs  brodez  et  la  façon  de  la  bannière  de  damas  rouge  », 
3o  oct.  1  372  (().  7527);  par  celle  de  Saint-Sauveur  pour 
i.tqucilc  il  fait  «  un  contrautel  de  damas  »,  1  5S4  (Ci.  7563);  — 


10» 

Richard,  employé  par  l'église  Saint-Michel,  1599  (G.  7170). 

Martin  (Guill.),  brodeur  de  Monseigneur,  frère  unique 
du  Roi,  qui  donna  quittance  pour  fourniture  de  riches 
habillements  de  broderie,  6  nov.  i53i  (Tab.  de  Rouen). 
Il  n'est  pas  certain  qu'on  puisse  le  considérer  comme  un 
brodeur  de  Rouen. 

Morisse(Guillemette),  chasublière  employée  par  l'église 
Saint-Picrre-du-Châtel,  i529-i532  (G.  7537). 

Nourry  (Pierre),  employé  par  l'église  Saint-Vivien, 
i555(G.  7754). 

Petit  (Anne),  broder  esse,  employée  par  l'église  Saint- 
Laurent,  i565  (G.  6801). 

Poteu  (Denis),  employé  par  l'église  Saint-Cande-le- 
Jeune,  i554  (G.  63oo). 

Rouel  (Jeanne),  broderesse  employée  par  la  Cathédrale, 
i5o7(G.  3523);  locataire  d'une  échoppe  au  portail  des 
Libraires,  i5ii-i5i3  (G.  2524,  2525). 

Tyrei  (Poiet),  chasublier,  employé  par  l'église  Saint- 
Michel,  i52o(G.  6881). 

Vauchelle  (Jean),  employé  par  l'église  Saint-Laurent, 
1 542-1560  (G.  6800);  —  Anne  Vauchelle,  employée  parla 
même  église,  i563-i587  (G.  68oi,  6802);  —Richard  Vau- 
chelle, brodeur,  dont  la  veuve,  Marie  Marinel,  fut  inhu- 
mée à  Suint-Laurent  en  1 585  (G.  6802). 

Yvain  (Adam),  employé  par  l'église  Saint-Laurent,  1589 
(G.  6802). 

Pour  ne  point  donner  un  trop  grand  développement  à 
ce  mémoire,  je  dois  renoncera  donner  la  liste  des  brodeurs 
rouennais  au  xvn*  siècle.  Je  me  contenterai  de  citer  ceux  qui 
paraissent  avoir  eu  le  plus  de  vogue  :  les  Dupuis  (Raphaël, 
Toussaint  (1),  Roger,  Charles,  Pierre,  Guillaume,  Romain, 
Marguerite),  employés  successivement  ou  concurremment 
par  les  églises  de  Rouen,  de    1600  (G.  2584)    à    i683 

(1)  Toussaint  Dupuis,  payé  à  raison   de  12   s.  6d.  par  jour, 
1606  (G.  2655). 


io3 

(G.  2617);  —  les  Ledecourt  (Noël,  sa  femme,  son  gendre,  ses 
deux  fils,  Jacqueline),  employés  de  même  de  16 10 
(G.  7777)  à  1661  (G.  2703);  —  Hamillon  (Simon),  employé 
de  1600  (G.  2583)  à  1622  (G.  355g);  -  Le  Messier 
(Colin  et  Pierre)  (1),  employés  de  1609  (G.  7233) 
à  i652  (G.  2804);  —  les  Le  Peley  (Richard  (2),  Philippe, 
Thomas,  employés,  de  1610  (G.  6730)  à  1661  (G.  7789). 
—  les  Placevault,  employés  de  i635  (G.  6447)  à  1670 
(G.  7102);  Heutes  ou  Heute  (Nicolas),  qui  se  qualifie  de 
maître  brodeur  ordinaire  du  Roi,  9  février  1637  (Parle- 
ment). 

Les  registres  du  bailliage  de  Rouen,  où  sont  inscrits 
tout  les  actes  de  réception  aux  métiers  de  cette  ville,  nous 
montrent  qu'au  xvii0  siècle  les  patrons  brodeurs  procè- 
dent, vers  la  fête  Saint- Clair,  à  la  nomination  d'un  nou- 
Tcau  garde  qui  était  adjoint  aux  deux  anciens  gardes  pour 
gérer  les  affaires  de  la  communauté. 

A  cette  époque  encore  les  contrats  d'apprentissage  rap- 
pellent la  forme  de  ceux  du  xive  siècle,  témoin  celui-ci  : 
«  Duhindy  24  jour  de  febvrier  i63i,  Adam  de  Mautot  a 
esté  juré  aprentiz  de  mestier  de  broudeur  chasublier  soubz 
Romain  Gibon,  maistre  du  mestier,  pour  le  temps,  de  six 
ans  suivant  l'ordonnance,  pendant  lequel  temps  de  six  ans 
ledit  maistre  sera   tenu  quérir  a  son  dit  aprentis  boire, 
menger,  feu,  lit  et  hostel,  et  luy  monstrer  bien  et  deuement 
ledit  mestier  moyennant  le  prix  et  somme  de  i5o  1.,  dont 
iedit  maistre  en  doibt  recepvoir  80 1.  présentement,  et  le 
reste  de  la  dicte  somme  esgallement  par  chascun  an... 
Richard  de  Haultot  son  pore  a  plegc  et  cautionné  pour  la- 
dite somme,  et  de  fidélité  et  loyaulté,  présence  de  Esticnne 

(1)  Pierre.  «  11  rebrouda  pour  l'église  Saint-Laurent  un  grand 
parement  d'autel  où  était  le  trespassement  de  la  Vierge  »,  1G46 
(G.  6804). 

(2)  Fit  pour  la  confrérie  du  Rosaire  aux  Jacobins  un  contrau- 
!c)  de  velours  où  il  employa  les  noms  de  Jésus  et  de  Marie  avec 
l'image  Je  la  Vierge,  1027  (G)mpte  des  Jacobins). 


io4 

Toustain.  Philippe  Godefroy  et  Guillaume  Dupuis,  mais- 
très  et  gardes  année  présente  ». 

Le  xvme  siècle  fut  pour  la  broderie  de  Rouen  une  épo- 
que de  grande  décadence.  Il  lui  fallut  subir  le  sort  de  l'hor- 
logerie et  d'autres  industries  qui  ne  purent  lutter  contre 
la  concurrence  et  la  vogue  que  lui  faisaient  Paris,  Lyon  et 
d'autres  villes.  Dés  1703,  la  communauté  des  brodeurs  était 
moins  nombreuse  que  celle  des  brodeuses  en  tavelle  (1). 
avec  laquelle  il  faut.se  garder  de  la  confondre  (2). 

Le  12  mars  1776,  l'Intendant  de  la  Généralité  en  avait 
proposé  la  réunion  à  celle  des  boutonniers,  avec  laquelle  il 
trouvait  qu'elle  avait  de  l'analogie.  Une  assimilation  plus 
fâcheuse  fut  adoptée  (3).  En  1779  les  brodeurs  faisaient 
corps  avec  les  tailleurs-fripiers  d'habits  en  neuf  et  en 
vieux  (4).  Or,  vers  ce  temps-là  on  ne  comptait  pas  moins 
de  262  brodeurs  à  Paris. 

(1)  Arc  h.  de  la  Seine-Inférieure,  C.  124.  Voir  le  rôle,  arrêté 
par  l'Intendant,  de  la  somme  à  laquelle  les  communautés  de  la 
ville  avaient  été  imposées  pour  jouir  du  bénéfice  de  l'hérédité  et 
réunion  des  offices  de  trésoriers  des  bourses  communes  :  la  com- 
munauté des  brodeurs  eut  à  payer  242  1.  ;  les  broderesses,  2S6  1. 

(2)  C'est  ce  que  paraît  avoir  fait  M.  l'abbé  Ouin-Lacroix.  Sui- 
vant lui,  les  brodeurs  auraient  établi  leur  confrérie  aux  Carmes, 
sous  le  titre  de  Notre-Dame-de-Recouvrance.  Le  fait  est  que  les 
broderesses,  à  une  époque  bien  postérieure  à  l'établissement  de 
la  confrérie  de  Notre-Dame-de-Recouvrance,  fondée  en  1464 
par  Jean  Le  Vignereux,  s'étaient  mises  sous  la  protection  de  la 
Vierge  et  s'étaient  fait  associer  à  cette  confrérie.  Voir  Abrégé  de 
l'origine  et  établissement  de  la  charité  et  confrérie  de  Notre- 
Dame-de-Recouvrancc.  Rouen,  imprimerie  de  Robert  Des 
Roques,  iÔQ5(Arch.  de  la  Seine-Inférieure,  F.  des  Carmes). 

(3)  Arch.  de  la  Scinc-lnféricurc.  C.  124. 

(4)  D'après  les  Tableaux  de  Rouen,  de  1774  à  1788,  la  corn- 
munautédes  brodeurs  ne  comprenait  plus  que  5  ou  6  maîtres 
ayant  toujours  1  nouveau  garde  et  2  anciens  gardes.  En  1779, 
entre  les  6"  membres  de  la  communauté  il  se  trouvait  2  filles  : 
Dcshav^s  et  Boissières.  l-n  des  brodeurs,  Hubloche  de  Grand- 


io5 


STATUTS  DE  LA    COMMUNAUTE   DES   BRODEURS  DE   ROUEN 

i457 

«  Premièrement.  Se  aucun  ou  aucune  veult  aprendrc 
le  raestier  de  brouderie,  pour  avoir  et  acquérir  la  fran- 
chise d'icellui  mestier,  il  sera  tenu  servir  six  ans  acom- 
pïtt,  et  ne  pourra  estre  que  quinze  jours  au  plus  avec  les 
maistre  ou  maistresse  à  qui  il  sera  loué  qu'il  ne  soit 
amené  devers  justice  pour  faire  serement  de  bien  et  loyau- 
ment  servir  son  dit  maistre  ou  maistresse,  appelez  à  ce  les 
gardes  dudit  mestier  ou  la  greigneur  partie  d'iceulx,  sous 
peine  de  vingt  solz  tournois  d'amende  que  sera  tenu  paier 
le  maistre  ou  maistresse  qui  y  fauldra,  moictié  au  Roy 
wtre  dit  sr;  v  s.  à  la  frarie  de  Mons'  saint  Cler  fondée  ou 
prioréde  Notre-Dame  des  Carmes  dudit  Rouen,  et  les 
autres  v  s.  aux  gardes  dudit  mestier  deux  solz  six  deniers 
et  les  autres  deux  solz  vi  deniers  à  la  boëcte  establie  pour 
'es  affaires  dudit  mestier,  laquelle  deraourra  devers  lesdits 
gardes. 

'  Item  se  aucun  ou  aucune  dudit  raestier  veult  lever  et 

tenir  ouvreur  de  soy  faire  le  pourra,  et  se  il  est  de  la  prinse 

«e  ladicte  ville,  pourveu  qu'il  ait  servy  le  temps  dessus 

éclairé  ou  qu'il  soit  ouvrier  bon  et  sutfisant,   et   mesme- 

ment.  se  il  vient  de  dehors  ou  qu'il  ait  aprins  et  esté  passé 

maistre  en   ville  de  loy,  dont  il  appaire  par  lettre  et  que 

P'iricclle  il  soit  tesmoingné  suffisant.    Parmi  ce  ilz   seront 

tenus,  tant  ceulx  de  ladicte  ville  que  cculx  de  dehors,  qui 

ne  auroient  aprins  en  ville  de  loy  et  ne  scroient  trouvez 

-uîfisans  comme  dit  est,  faire  leurs  chiefz  d'œuvrede  leurs 

cNtorfcs  et  à  leurs  despens  chiez  l'un  desdits  gardes  d'icel- 

Jui  mestier,  tel  qu'il  plaira  A  iceulx  gardes  à  lui  bailler  et 

ordonner  par  raison  et  à  la  discrecion  de  justice,  sans  ce 

qu'ilz  puissent  ou  doient  demander  conseil   ne  aide  à  nul, 

maison,  s'annonçait  comme  brodant  en  miniature.  Tous  ces  bro- 
deurs et  broderesses  avaient  leur  domicile  en  la  rue  des  Carmes. 


io6 


ne  à  nulle  dudit  mestier,  afin  que  l'expérience  de  sa  science 
soit  mieux  congneue,  sur  peine  de  soixante  solz  tournois 
d'amende,  donc  cellui  qui  dourroit  conseil  paieroit  la 
moictié,  et  cellui  qui  demanderait  conseil  l'autre  moictié, 
à  appliquer  moictié  au  Roy  notre  dit  sr  et  moictié  à  la 
confrairie  dudit  saint  Cler  et  aux  gardes  par  égal  porcion, 
de  laquelle  porcion  desdits  gardes  la  moictié  sera  mise  à 
ladite  boecte. 

»  Item  si  ledit  chief  d'oeuvre  est  trouvé  bon  et  suffisant 
par  lesdits  gardes,  cellui  ou  celle  qui  fait  l'auroit  par  la 
manière  que  dit  est  sera  admené  par  iceulx  gardes  devers 
justice  pour  tesmoingner  sa  suffisance,  et  sera  juré  maistre 
dudit  mestier  pour  en  lever  et  tenir  ouvreur  toutefois  qu'il 
lui  plaira,  et  jouyra  des  franchises  d'icellui  mestier  comme 
les  autres  maistres;  et  sera  ledit  chief  d'oeuvre  fait  par 
ceulx  qui  seront  venus  de  dehors  du  prix  de  dix  livres;  et 
cellui  qui  aura  este  fait  par  ceulx  qui  seront  de  la  prinse 
de  la  dite  ville  sera  de  cent  solz  seullement,  lesquelz  chiefz 
d'œuvre  demourront  et  seront  au  prou  Ait  de  ladite  con- 
frarie  ;  et  si  paiera  xx  solz  t.  de  hanse  au  Roy  notre  dit  Sr  ; 
et  avec  ce  paiera  ung  disnerpour  lesdits  gardes  et  maistres 
dudit  mestier  du  prix  de  soixante  solz  tournois;  et  ceulx 
qui  seront  de  la  prinse  de  la  ville  en  payeront  quarante 
solz  tournois  seulement. 

»  Item  que  aucun  ou  aucune  dudit  mestier  ne  besoingne 
ne  face  besoingnes  en  quelque  manière  que  ce  soit  au  jour 
de  dimence  ne  des  Testes  de  Dieu,  de  Notre  Dame,  saint 
Jehan  Baptiste,  ne  des  douze  Apostres,  sinon  pour  le  Roy 
notre  souverain  seigneur,  la  Royne,  leurs  enffans  et  frères 
ou  pour  autres,  en  cas  neccessif  et  grant  besoing,  ouquel 
cas  cellui  ou  ceulx  qui  feroient  la  dite  besoingne  seroient 
tenus  de  prendre  et  avoir  congié  desditz  gardes  ou  de  jus- 
tice, sur  peine  de  vingt  solz  d'amende,  se  ilzestoient  mais- 
tres, pour  ung  chacun  d'iceulx,  à  appliquer  moictié  au 
Roy  notre  dit  Sr  et  moictié  a  la  dicte  frarie  ;  et  se  ilz  estoient 
ouvriers  gaignans,  payeroient  chascun  dix  solz  tournois  à 


io7 

appliquer  comme  dessus,  et  susdits  gardes,  deux  solz  six 
deniers,  et  à  ladicte  boecte,  deux  solz  six  deniers  t. 

»  Item  se  aucuns  enfans,  soient  filz  ou  filles  qui  auroient 
aenry  et  acompli  le  dit  terme  de  six  ans  et  seroient  trouvez 
besoingnans  aux  jours  et  festes  devant  dictes,  se  n'estoit 
par  l'exception  et  cotidicion  touchées  au  précédent  article, 
seront  tenus  paier  vingt  solz  t.  d'amende  par  la  manière 
devisée  ou  dit  article.  Et  se  ainsi  estoit  que  en  ne  le  peust 
pas  bonnement  enseigner  contr'eulx»  ilz  seront  tcnuz  d'en 
faire  serement  bon  et  leal  par  devant  les  gardes  ou  la 
greigneur  partie  d'iceulx  ;  et  se  faire  ne  le  veulent,  pour 
la  présomption  que  l'en  au  roi t  sur  eulx,  ilz  paieroient  la 
double  amende,  qui  se  roi  t  de  xl  solz  à  appliquer  comme 
dît  est 

■  Item  que  aucun  ou  aucune  dudit  mesticr  ne  besoingne 
ne  face  besoingner  ou  mectre  en  œuvre  nulles  mauvaises 
estofnes  comme  fil  d'or  et  d'argent  de  Lucques  et  de  or  de 
bacin,  ne  aussi  que  il  ne  mecte  en  besoingne  nullement 
Al,  de  quelque  sorte  qu'il  soit,  de  layneou  aultre,  que  il  ne 
sort  rabatu  de  soye,  pour  l'onneur  et  prouffit  de  ladite 
besoingne  et  de  cellui  ou  ceulx  à  qui  elle  sera;  car  autre- 
ment ilz  pourroient  estre  grandement  deceupz,  se  ce  n'est 
par  la  voulenté  et  à  la  requeste  de  cellui  qui  fera  faire  la 
dite  besoingne  et  par  le  congié  et  auctorité  de  justice  ou 
des  gardes,  sur  peine  de  soixante  solz  d'amende  pour  tant 
de  fois  qu'il  sera  trouvé  le  faisant,  donc  le  Roy  notre 
dit  S'aura  la  moictié,  et  la  confrarie  dessus  dite  et  lesditz 
gardes  auront  l'autre  moictié  par  égal  porcion,  de  laquelle 
porcion  des  dictz  gardes  la  moictié  sera  mise  en  bo(icte 
comme  dessus;  et  a vecques  ce  ladite  besoingne  sera  arse 
comme  faulse  devant  l'uys  de  celluy  sur  qui  elle  sera  trou- 
vée, ou  aultrement  emploiée  à  la  voulenté  de  justice  et  des 
gardes. 

»  Item  que  nul  ne  nulles  dudit  mestier  n'entreprengne 
besoingne,  ne  licuve  ne  tiengne  ouvreur,  se  premièrement 
il  n'est  maistre  ou  maistresse  dudit  mestier  ou  il  n'a  fait 


to8 

son  chief  d'œuvre  et  paye  les  droicts  dudit  mestier,  en 
peine  de  cent  solz  d'amende,  moictié  au  Roy  notre  S1"  et 
l'autre  moictié  a  ladite  confira  rie  et  aux  gardes,  de  la  por- 
cion  desquelz  gardes  la  moictié  sera  mise  en  ladite  bouecte 
comme  dessus  est  dit,  à  paier  à  chascune  foiz  qu'il  sera 
trouvé  faisant  le  contraire. 

»  Item  que  nul  ne  nulle  dudit  mestier  n'entreprengne 
pour  faire  ou  parfaire  besoingne  que  autre  maistre  ou 
maistresse  dudit  mestier  auront  entreprins  ou  commencée 
ou  alouée  à  faire,  se  ce  n'estoit  du  congié  et  consentement 
de  cellui  qui  l'auroit  aloué  ou  encommencié  à  faire,  se  il 
ne  advenoit  que  celui  qui  encommencée  l'auroit  ne  la 
peust  parfaire,  sur  painc  de  cent  soulz,  Tune  moictié  au 
Roy  notre  Sire  et  l'autre  moictié  à  ladite  confrarie  et  aux 
gardes,  sur  la  porcion  desquelz  gardes  sera  prinsela  moictié 
qui  sera  mise  en  ladite  bouecte  à  appliquer  comme 
dessus. 

»  Item  que  nul  maistre  ou  maistresse  dudit  mestier  ne 
tiengne  que  ung  aprentiz  ou  aprentisse  et  ung  varlet  ou 
chamberiere  d'iceluy  mestier  aloué  pour  gaigner  argent  ou 
aultre  chose  qui  le  vaille,  lequel  aprentiz  ou  aprentisse 
servira  vi  ans  pour  aprendre  ledit  mestier  comme  dit  est  ; 
maiz  se  iceluy  aprentiz  ou  aprentisse  est  filz  ou  fille  de 
maistre  ou  maistresse,  il  ne  servira  que  quatre  ans  pour 
avoir  et  acquérir  la  franchise  d'iceluy  mestier.  Et  sembla - 
blement  est  à  entendre  de  la  tille  de  maistre  ou  de  mais- 
tresse. Kt  sera  tenu  payer  chacun  aprentiz  ou  aprentisse, 
quel  qu'il  soit,  dix  solz  d'entrée  aux  gardes  et  vingt  solz 
d'yessue  pour  ladite  confrarie. 

*  Item  que  aucun  ouvrier  ne  ouvrière  dudit  mestier  ne 
puisse  besoingner  à  journée  pour  gaignier,  s'il  n'appert 
soutFisaument  par  lectres  comme  il  ait  faict  et  acompli  led- 
service. 

»  Item  s'il  est  trouvé  suttisant  et  qu'il  ait  fait  son  chief 
d'œuvre  et  payé  lesdroictures  dessus  dictes,  pourra  besoin  - 
gner,  et  sera   receu  a  estre  maistre,  s'il  luy  plaist;  et  s'il 


toc) 

ad vc Doit  que  aucun  estranger  ouvrier  dudit  mcstier  venist 
en  ladite  ville  de  Rouen  en  très  passant  le  chemin,  et  il  ne 
fist  que  trespasser  la  ville,  et  il  ne  voulsist  demeurer,  les 
maistres  dudit  mestier  luy  pourroient  donner  ù  gaignier 
huit  jours  ou  quinze  et  non  plus,  sur  peine  de  vingt  solz 
tournois  d'amende  à  appliquer  où  et  ainsy  comme  dessus. 
»  Item  que  l'aisné  filz  ou  fille,  héritier  ou  héritière  de 
chascun  des  maistres  ou  mai  stresses  dudit  mestier,  aura  la 
franchise  d'icceluy  mestier,  pourveu  qu'il  ait  fait  le  service 
dessus  dit  et  acompli  les  solempnités  dessus  déclarées. 

•  Item  se  aucun  compagnon  dudit  mestier  avoit  emprins 
à  besoingner  à  la  tache  et  à  l'un  des  maistres  d'icelluy  mes- 
tier, il  ne  pourra  entreprendre  aultre  besoingne  jusquesà 
ce  qu'il  aura  achevé  celle  par  luy  emprinse  comme  dit  est, 
se  ce  n'estoit  du  congté  ou  du  voulloir  du  maistre  ou 
mais  tresse  qui  baillé  leur  auroit,  se  n'estoit  pour  aucune 
des  besoingnes  de  grans  seigneurs  et  par  auctorité  de  jus- 
tice, sur  peine  de  cent  solz  d'amende  à  appliquer  moictié 
au  Roy  notre  dit  Sire  et  moictié  à  la  contrarie  dessus 
dicte  et  ausd.  gardes,  de  la  porcion  desquelz  gardes  la 
moictié  sera  mise  en  ladicte  bouectte  comme  dit  est 
dessus. 

»  Item  que  nul  maistre  ou  maistresse  ne  mette  en  be- 
soingne ouvrier  qui  seroit  trouvé  avoir  fait  le  contraire  du 
contenu  en  l'article  précèdent,  jusques  a  ce  qu'il  ait  fait 
amende,  sur  la  peine  declairce  en  iceluy  article,  à  appli- 
quer comme  dit  est. 

»  Item  s'il  est  aucun  ou  aucune  dudit  mestier  qui  soit 
désobéissant  ou  rerfusant,  au  commandement  des  gardes 
dudit  mestier  establiz  par  justice,  des  choses  touchans  et 
regard  ans  le  bien  et  utilité  d'icelluy  mestier,  ou  au  mande- 
ment qui  fait  leur  seroit  par  le  clerc  d'icelluy  mestier,  pour 
les  choses  touchans  iceluy  mestier  et  par  le  commande- 
ment desditz  gardes,  il  sera  tenu  paier  pour  chascune  fois 
cinq  solz  d'amende  au  proufiiet  de  la  frarie  devant  dicte. 

»  Item  se  aucun  des  gardes  dudit  mestier  ordonné  par 


ito 

justice  comme  dit  est  dessus,  est  trouvé  avoir  offensé  eu 
aucuns  des  poins  ou  articles  dessus  desclairez,  il  paiera,  au 
regard  du  meffait  en  quoy  il  sera  trouvédelinquant,  d'amende 
le  double  que  ung  qui  ne  seroit  point  garde  payeroit,  moic 
tié  au  Roy  notre  dit  Seigneur,  et  l'autre  moictié  à  la  dicte 
ira  rie  et  autres  gardes  et  maistres  dudit  mestier  par  égal 
porcion,  de  laquelle  porcion  d'iceulx  gardes  sera  mise  la 
moictié  en  icelle  bouecte  comme  dessus. 

»  Item  s'il  est  aucun  ou  aucune  qui  soit  bon  ouvrier  ou 
ouvrière  dudit  mestier  et  ait  fait  son  chief  d'oeuvre  comme 
dit  est,  qui  veulle  lever  et  tenir  son  mestier  et  ouvreeur, 
de  soy  faire  le  pourra  par  payant  ce  qu'il  appartient  selon 
ce  que  dessus  est  décidé  ;  et  se  paier  ne  le  veult,  il  n'y  sera 
pas  receu. 

»  Item  se  aucune  femme,  laquelle  soit  de  la  prinse  de 
ladite  ville,  veult  lever  ouvreur  dudit  mestier  de  brou- 
deur,  faire  le  pourra  maiz  qu'elle  ayt  servy  six  ans  en 
iceluy  mestier  comme  dit  est,  parmy  ce  toutes  voies  quelle 
sera  tenue  faire  son  chief  d'œuvre  dudit  mestier  selon  le 
regard  de  la  science  de  femme,  et  par  ainsy  qu'elle  sera 
tenue  paier  vingt  solz  de  hanse  au  Roy  notre  dit  S*,  et 
cinquante  solz  tournois  au  prouffit  de  lad.  confrarie;  et 
parce  lad.  femme  franchira,  seulement  la  vie  durant,  son 
mary,  pourveu  qu'il  soit  ouvrier  dudit  mestier;  mais  se 
ladite  femme  se  marie  à  homme  qui  ne  seroit  dudit  mestier, 
elle  perdra  la  franchise  et  liberté  qu'elle  avoit  en  iceluy 
mestier. 

»  Item  et  comme  les  maistres  et  maistresses  nommez  en 
ceste  ordonnance  soient  quites  de  services  de  faire  chief 
d'œuvre  et  de  paier  lez  aultres  droictures,est  ordonné  que 
chascun  desdits  maistres  et  maistresses  paiera,  pour  le 
présent,  pour  aider  à  mectre  sus  lad.  confrarie,  chascun 
selon  sa  faculté,  telle  somme  comme  eulx  regarderont  en 
leurs  consciences  par  deue  et  bonne  assiecte  que  eulx 
pourront  supporter;  et  seront  iceulx  maistres  et  maistresses 
forcloz  dudit  mestier,  se  ilz  ne  veulent  paier  ce  que  dit  est 


XII 

jusque  a  ce  que  paie  aient  leur  assis  à  quoy  imposez  seront 
pour  avoir  ceste  présente  ordonnance. 

•  Item  pour  exschiver  aux  fraudes  quilz  se  pourraient 
cotnmectre  par  les  maistres  et  ouvriers  dudit  mestier  qui 
s'entremettraient  de  besoingner  d'or  et  d'argent  de  bacin 
ou  de  Lucques,  qui  sont  de  petites  valleurs  au  regard  de 
l'or  de  Chyppre  et  des  bonnes  estoffes  non  defTcndues  par 
lesd.  ordonnances,  il  est  ordonné  et  deffendu  que  nul  de 
lad.  ville,  ne  aultre  venant  de  dehors,  ne  pourra  livrer  ne 
exposer  en  vente  ouvrage  dudit  mestier  où  il  ait  lesdites 
estoffes  d'or  ou  d'argent  de  bacin  ou  de  Lucques  ne  autres 
défendues,  sur  peine  de  forfaicture  dudit  ouvrage,  sans 
appeler  à  ce  lesdits  gardes. 

»  Item  que  nulaprentizououvrier,aloué  à  aucun  maistre 
dudit  mestier,  ne  pourra  délaisser  son  maistre  au  devant 
du  temps  de  l'alleu  et  contrault  d'entre  eulx;  et  si  ne 
pourront  nulz  d'iceulx  maistres  fortrairc  ne  alouer  aucun 
desdits  ouvriers  ne  apprentiz,  ne  le  tenir  en  besoingne 
dudit  mestier  plus  tost  que  ledit  temps  escheu  dudit  alieu, 
*  n'estoit  du  consentement  du  maistre  qui  auroit  ainssy 
kict  ledit  alieue  et  contrault,  sur  peine  d'amande  à  la 
▼oulenté  de  justice. 

•  Item  se  aucun  ou  aucune  dudit  mestier  estoit  actaint  ou 
convaincu  d'avoir  prins,   retenu  et   concellé  furtivement 
aucune  des  estoffes,  comme  or  ou  argent,  pierrerie  ou  a  ultres 
choses  quelconques  qui  baillés  luy  aroient  esté   par  au- 
cune personne  pour  mectre  et  emploier  à  besoingne,  il 
sera  bagny  dudit  mestier  par  an  et  par  jour  et  restitura  à 
partie,  sauf  que,  se  le  cas   estoit  si   grant    qu'il  en  doye 
emporter  pugnicion  corporelle,  il  en  sera  pugny  par  justice 
comme  il  appartiendra. 

t  Item  oudit  mestier  aira  trois  gardes  à  ce  ordonnés  par 
justice  quils  feront  bon  et  loial  serement  de  bien  et 
deument  garder  les  poins  et  articles  dessus  declairés,  aux- 
quieulx  gardes  par  et  chascun  d'entre  les  aultres  maistres  et 
nuistrcsses.   ouvriers   et  ouvrières  dudit  mestier    seront 


!  12 

tenus  obéir  es  choses  cy  devant  exprimées.  Et  qui  fera  le 
contraire  l'amendera  aux  taux  et  volenté  de  justice  selon 
l'exigence  du  cas,  desquieulx  gardes  l'un  sera  changé 
chascun  an  le  jour  saint  Cler,  et  ung  mis  en  son  lieu  par 
l'eslexion  des  gardes  d'iceluy  métier,  lesquieulx  gardes 
seront  jurés  par  devant  nous  ou  notre  lieutenant  ou  le 
bailly  de  Rouen  ou  son  lieutenant  qui  pour  le  temps 
sera  »  (  i  ) . 

A  trois  heures  et  demie,  la  séance  est  levée. 

A.    TOUGARD. 


(i)  Ces  statuts  furent  confirmes  par  lettres-patentes  du  mois 
de  juillet  1605.  (État  général  des  communautés  d'arts  et  métiers 
de  la  Généralité  de  Rouen,  1776.  Arch.  de  la  S.-lnf.,  G.  124.) 


A 


\lî 


SÉANCE  DU  21   DÉCEMBRE   1906 

Elle  ouvre  à  deux  heures  vingt  minutes,  sous  la 
présidence  de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  Adeline,  G.  de  Beaure- 
paire, Deglatigny,  Garreta,  P.  Le  Verdier,  Loriquet, 
Mgr  Loth,  Pelay,  Sarrazin,  de  la  Serre  et  l'abbé 
Tougard. 

M.  P.  Baudry  s'est  excusé. 

On  adopte  sans  observation  le  procès-verbal  de  la 
séance  précédente. 

Correspondance  imprimée.  —  En  voici  le  modeste 
dossier  :  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  du 
Centre,  Bourges,  1906;  XXIX;  —  Mémoires  de  la 
Soc.  cT  Emulation  du  Doubs,  1 905  ;  —  Société archéol. 
de  Bordeaux,  XXVI  l,  1,2;  1905;  —  Recueil  de  la 
Société  libre  de  l'Eure,  1905;  —  Société  hist...  de 
l'Orne,  XXV,  4;  —  Bulletin  de  la  Soc.  archéol.  de 
Xantes,  XLVII,  iqo5,  et  atlas  pet.  in-fol.  ;  —  Ed. 
Piette,  trois  Mémoires  avec  une  notice  nécrol.  1906. 

Hommage  d'auteur  :  Le  Beffroi  de  Rouen  avant  la 
Hardie,  1906,  par  notre  confrère  M.  H.  Loriquet, 
qui  reçoit  nos  remerciements. 

Correspondance  manuscrite.  —  En  réponse  au  vœu 
de  la  Commission  pour  la  maison  de  L.  Maurry,  M.  le 
Préfet  annonce,  par  la  lettre  du  20  novembre,  que  la 
Société  des  Monuments  Rouennais,  saisie  de  la  ques- 
tion, formule  un  avis  favorable.  Il  sera  donc,  en  temps 
et  lieu,  donné  suite  au  projet.  Et  M.  le  Président  a 
déjà  été  pressenti  sur  la  rédaction  à  adopter. 

8 


Epaves  archéologiques.  —  M.  le  Président  com- 
munique ensuite  une  vingtaine  de  pièces  que  lui  sou- 
met M.  Vaussier  :  fragments  céramiques,  pavés  en 
mosaïque,  cône  de  meules  à  broyer,  etc.  En  louant  la 
bonne  volonté  toujours  en  éveil  de  ce  modeste  collec- 
tionneur, M.  de  Vesly  observe  que  ses  trouvailles, 
imparfaitement  critiquées  et  sans  mention  précise  du 
milieu  qui  les  a  fournies,  ne  doivent  être  accueillies 
qu'avec  reserve.  On  remarque  aujourd'hui  parmi 
trois  silex  taillés  un'diorite  trouvé  au  haut  de  la  côte 
de  Bonsecours. 

M.  de  Vesly  obtient  la  parole  pour  les  divers  sujets 
que  voici  : 

Don  du  Ministère  de  F  Instruction  publique.  — 
M.  Léon  de  Vesly  informe  la  Commission  du  don  fait 
au  Musée  départemental,  par  M.  le  Ministre  de  l'Ins- 
truction publique,  d'objets  provenant  des  fouilles  de 
Carthage.  L'envoi  comprend  :  de  grandes  et  moyennes 
amphores,  des  œnochoés,  des  cratères,  des  lécythes, 
des  lacrymatoires,  des  biberons,  des  unguentaria,  des 
brûle-parfums,  etc 

Le  plus  curieux  de  cet  envoi,  où  se  comptent  128 
pièces,  est  certainement  une  collection  de  lampes. 
Celle-ci  comprend  :  douze  lampes  chrétiennes,  dix 
lampes  romaines  païennes,  trois  lampes  puniques  avec 
patères  datant  du  vie  au  111e  siècle  avant  J.-C.  ;  trois 
lampes  de  forme  grecque  dites  «  Rhodiennes  »  et 
deux  lampes  vandales. 

Cette  collection  aujourd'hui  installée  dans  l'une  des 
vitrines  de  la  salle  de  mosaïque,  avec  les  objets  déjà 
offerts  par  le  R.  P.  Dclattre,  le  général  Jourdy,  le 
colonel  Rebillet,  etc.,  ainsi  que  les  petites  acquisitions 


1 1 5 

faites  par  M0»"  Savonnet,  forme  une  intéressante  expo- 
sition des  produits  de  la  civilisation  antique  des  bords 
de  la  Méditerranée. 

Médailles  gauloises.  —  Le  directeur  du  Musée  fait 
ensuite  passer  sous  les  yeux  de  ses  collègues,  deux 
petites  monnaies  gauloises  qu'il  a  acquises  de 
M. Dupriez,  expert  numismate,  —  M.  de  Vesly  ac- 
compagne sa  communication  des  explications  sui- 
vantes: 

«  J'essaie  de  combler  les  vides  faits  dans  notre  belle 

collection  par  les  vols  successifs  commis  dans  le  Musée. 

Mes  efforts  portent  principalement  sur  les  médailles  de 

notre  région.  Aussi  ai-je  été  heureux  d'acquérir  ces 

deux  monnaies.  La  première  est  une  médaille  en  argent 

dcsCalètes.  Elle  peut  se  décrire  ainsi  :  A/.  Buste  ailé  à 

gauche.  Légende  atvla  .  R/.  vlatos.  Superbe  exem  plaire, 

porté  sur  l'atlas  de   la  Tour  sous  le  n°  7191.    La 

seconde  pièce  est  une  monnaie  de  bronze  des  Vélio- 

câs$e$-t  à  TA/  personnage  nu  à  droite.   R/  cheval  à 

droite,   mentionnée   sur   Fadas   de  la  Tour,  avec  le 

Monnaie  d'or  de  Philippe  VI. —  J'espérais,  con- 
tinue M.  de  Vesly,  pouvoir  vous  soumettre  une 
monnaie  d'or  trouvée  à  Sévis  (canton  de  Bcllencombre) 
et  sur  laquelle  M.  le  curé  de  cette  paroisse  m'avait 
demandé  quelques  renseignements.  Cependant  il  m'est 
impossible  de  réaliser  mon  projet,  cet  ecclésiastique 
n'avant  pas  consenti  à  se  dessaisir  de  la  monnaie 
rovale  en  faveur  du  Musée. 

Bague  de  Uoïeldieu.  —  M.  de  Vesly  poursuit  ses 


n6 


communications  par  cette  petite  étude  sur  la  chevalière 
de  Boïeldieu. 

«  En  organisant  le  musée  des  reliques  du  célèbre 
musicien,  à  la  Prévotière  (Boisguillaume),  je  fus  frappé 
par  l'originalité  du  dessin  gravé  sur  la  pierre  de  la 
bague.  —  Après  Ta  voir  examinée  avec  attention,  je 
crus  y  reconnaître  des  arabesques  ou  plutôt  des  signes 
arabes  dont  la  lecture  m'était  interdite.  —  Je  soumis 
mon  hypothèse  à  M.  Adrien  Blanchet  qui  reconnut 
que  rimaille  portait  une  légende  arabe  et  demanda  le 
concours  de  M.  Dcrenbourg,  membre  de  Tlnstitut  et 
professeur  de  Langues  orientales.  Ce  savant  reconnut 
à  son  tour  une  légende  arabe  et  put  lire  le  nom  d'une 
femme  Kadina,  c'est-â-dire  la  prééminente. 

»  Comment  celte  pierre  gravée  parvint-elle  à  Boïel- 
dieu, quia  écrit  la  partition  du  Calife  de  Bagdad  ?  — 
Nul  ne  le  sait  et  ici  s'ouvre  le  champ  des  hypothèses. 
Pour  M.  Adrien  Blanchet,  il  est  de  toute  évidence 
que  Boïeldieu  avait  fait  monter  cette  intaille,  sans  cher- 
cher de  rapports  avec  le  nom  qu'elle  portait.  Peut-être 
aussi,  était-ce  un  souvenir  de  voyage  ou  un  cadeau  ?...  » 

En  1878,  au  cours  des  fouilles  intéressantes  faites  à 
Hermès  (entre  Beauvais  et  Creil),  M.  l'abbé  Hamard 
trouva  une  inscription  mentionnant  les  Vici  Ratu- 
magenses. 

M.  Héron  de  Villefosse  la  publia  à  la  Société  des 
Antiquaires  de  France,  et  tous  les  épigraphistes  par- 
tirent en  discussion  pour  essaver  d'identifier  ratvmagys. 

Quelques-uns  crurent  que  le  lieu  désigné  existait 
bien  à  Hermès  011  la  pierre  avait  été  exhumée. 
D'autres,  et  ce  fut  le  plus  giand  nombre,  pensèrent  à 
un  village  appelé  Pont  de  Rooiit,  situé  entre  Senlis  et 


ii7 

Champlieu;  d'autres  encore  l'identifièrent  avec  le 
rotomagos,  désigné  par  Ptoléméc  comme  le  chef-lieu 
des  Silvanectes. 

Or,  il  y  a  quelques  semaines,  M.  le  docteur  Leblond, 
président  de  la  Société  archéologique  de  Beauvais,  en 
étudiant  minutieusement  un  manuscrit  de  la  biblio- 
thèque de  cette  Société,  dans  lequel  Graves  a  transcrit 
tous  les  lieux-dits  de  l'Oise,  a  trouvé  sur  le  territoire 
de  Hermès,  terroir  de  Méhécourt,  là  précisément  où 
l'abbé  Hamard  avait  recueilli  la  pierre  à  inscription, 
un  lieu  dénommé  «  roven  ». 

Cette  découverte  m'a  paru  digne  de  vous  être  signalée, 
puisqu'elle  constate  qu'une  localité  portant  le  même 
nom  que  notre  vieille  cite  existait  à  l'époque  gallo-ro- 
maine. Elle  permettra  également  d'éviter  la  confusion 
que  certains  archcol  gués  ont  faite  avec  la  commune 
du  Vieux-Rouen,  et  montrera  qu'il  faut  toujours  dési- 
gner exactement  le  lieu-dit  où  Ton  fait  une  découverte 
quelconque. 

Verrière  de  Monville.  —  Enfin  notre  collègue  a 
reçu  de  M.  le  Curé  de  cette  paroisse,  par  les  soins  du 
secrétaire,  la  photographie  de  deux  vitraux  classés 
comme  monuments  historiques.  Il  est  fort  à  craindre, 
écrit  M.  l'abbé  Morin,  que  le  vitrail  ne  passe  pas 
l'hiver,  s'il  n'est  pas  procédé  d;in  s  un  bref  délai  à  la  res- 
tauration de  la  fenéire. 

M.  Garreta  déclare  que  cette  œuvre  d'art  est  vrai- 
ment remarquable.  Kn  conséquence,  la  Commission 
est  unanime  à  la  recommander  à  toute  la  sollicitude 
de  l'Administration  départementale  par  un  vœu  quelle 
transmet  à  M.  le  Préfet. 

M.  le  Président  fait  alors  les  lectures  suivantes  : 


it8 


EXTRAIT    D'UN    COMPTE    DE    l'aBBAYE    DE    FÉCAMP 

i  5 1 8- 1  5 1 9  (  i  ) 

Antoine  Boyer,  abbé  de  Fécamp  (2),  archevêque  de' 
Bourges,  ne  le  céda  guère  aux  cardinaux  d'Amboise  en 
libéralité  et  en  passion  pour  les  beaux-arts.  Par  l'emploi 
qu'il  fit  de  ses  immenses  revenus  il  justifia,  du  moins  dans 
une  certaine  mesure,  l'attribution  qui  lui  en  avait  été  faite 
par  la  faveur  du  roi.  M.  Leroux  de  Lincy,  dans  son  Essai 
historique  et  littéraire  sur  V Abbaye  de  Fécamp,  pp.  33o- 
341,  rappelle  quelques-uns  des  travaux  que  ce  prélat  fit 
exécuter  pour  la  décoration  de  l'église  de  cet  illustre  mo- 
nastère. 

Le  compte  dont  nous  reproduisons  quelques  extraits  en 
mentionne  d'autres  qui,  sans  le  moindre  doute,  furent  en- 
trepris sous  l'inspiration  du  même  abbé,  et  qui  me  paraissent 
donner  lieu  à  des  remarques  intéressantes. 

«  Pour  la  reparacion  du  chanccl  de  Colleville  (3)  a  esté 
paie  la  somme  de  xm  liv.  vi  sols  vm  deniers  tournois. 

»  Item  pour  avoir  rabillé  les  vitres  du  chancel  de 
Sainte -Croix-d'Aisic  (4),  xx  s. 

»  Pour  avoir  faict  eschanger  huyt  vingtz  livres  de  fin 
estain  à  Rouen,  à  îx  d.  la  livre,  et  pour  Teschange  de  neuf 
vingtz-cinq  livres  d'estain  commun  (5),  à  v  d.  la  livre, 

ix  1.  xvi  s.  vm  d. 

»  Pour  avoir  assis  trois  cens  soixante-dix  penneaulx  de 
voirre  blanc  à  la  chapelle  Saint-Andricu  de  l'église  et 
abbaye  de  Kcscamp,  a  este  paie  à  Mathieu  Lorin,  vitrier, 

(1)  Arch.  de  l.i  S.-Inf.,  F.  de  l'abbaye  de  Fécamp. 

(2)  Décédé  à  Blois  le  27  novembre  i5ig,  enterré  dans  la  nef 
de  li  Cathédrale  de  Bourges. 

(3)  Colleville,  canton  de  Val  mont  (Seinc-Inf.). 

(4)  Saintc-Croix-sur-Aisicr,  canton  de  Quillebeuf  (Eure). 
(b)  Cet  étain  fut  porté  à  Paris. 


ii9 

demourant  à  Rouen,  au  prix  de  deux  sols  pour  pied, 

vallent  xxxvi  1.  xv  s. 

»  Plus  pour  troys  escussons  à  chapeau  (i)  et  quatre 

pour  les  armes  de  Fescamp  avecques  les  bordeures,  pour 

ce  paie  audit  vitrier,  xvi  1. 

»  Plus  pour  avoir  faict  faire  trente  cinq   lozenges  de 

rittre  à  la    salle  de  la  librairie  que    les  ventz    avoient 

rompues,  pour  ce  paie  xx  s. 

»  Item  pour  avoir  faict  faire  un  escusson  aux  armes  de 

Wonsr  et  ung  aultre  aux  armes  de  Fescamp  à  la  petite  gal- 

lerie  de  la  salle  et  dix  sept  lozenges,  xxx  s. 

AUTRE    MISE 

»  Primo.  —  A  esté  paie  a  Pierre  Dunys,  orlogier,  de- 
mourant  à  Rouen,  la  somme  de  dix-sept  livres  dix  solz 
pour  avoir  re fiait  et  rabillé  l'orloge  de  l'église  de  Fescamp» 
laquelle  estoit  toute  rompue  et  usée,  par  marche  faict 
avec  luy  jouxte  le  devys,  xvn  1.  x  s. 

»  A  Jehan  Leschauf  pour  avoir  blanchy  la  voultc  de 
l'église  (2i,  pour  sa  paine  seullement,  jouxte  son  marché, 

XLV  1. 

à  Pour  avoir  faict  xxv  piedz  de  meneaux  aux  vitres  de 
\\  chapelle  Siint-Andrieu  et  pour  vint;t  piedz  de  pierre  à 
faire  lesdits  meneaulx,  vi  1.  xi  s.  xi  d. 

»  Pour  avoir  blanchy  et  reparé  les  deux  costez  de  la 
ch.ipclîedes  Viennes,  xv  1.  xn  s.  n  d. 

d    Pour  avoir  abatu  les  murailles  des  galleries,  un  1. 

k,  Item  pour  troys  cent  vingt- cinq  livres  de  rongneure 
de  p.irchemyn  l3i  à  faire  de  la  colle,  pour  servir  à  ladiote 
\oultc,  au  prix  de  cinq  deniers  la  livre,  et  pour  l'appor- 

(i  A  chapeau  de  cardinal.  Ant'iin'-*  Boycr,  abbé  de  Fécamp, 
j-i/îit  é'.c  créé  cardinn!  du  titre  de  S.  An.-.stas.*,  le  i«r  avril  1617. 

i'2i   Le  hadigeonn  ge  n\sl  d«»nj  pas  p.rliculier  à  notre  temps. 

r  3  »  Voila.  *=i:.s  ch  reher  bien  loin,  l.i  cause  de  la  destruction 
.'ir.f*  infinité  d.-  pièc  s  en  parchemin. 


120 


tage  d'icelle,  paie  pour  tout  a  Pierre  le  Nayn  la  somme  de 
cent  troys  sols  huyt  deniers  parisis,  pour  ce, 

cm  s.  vin  d.  parisis. 

»  Plus  pour  avoir  fait  carier  le  dessoubz  desdictes  victres 
et  blanchir  et  restoupper  les  fentes  de  la  chapelle  Saint- 
Andrieu,  x  s. 

»  Plus  audit  Lcschauf  pour  avoir  rabillé  la  porte  devers 
les  Amys-Dieux,  qui  ne  pouvoit  fermer,  payé  x  1. 

»  Item  a  esté  paie  h  Loys  de  Saint- Pol,  pour  avoir  re- 
blanchy  ladicte  chapelle  des  A  m \ys-Dieux*  par  marché 
faict  avecques  luy,  xxxv  s.  parisis. 

»  Autre  mise  pour  le  pillier  de  la  tourelle  de  la  salle, 

vixx  xix  1.  xix  s.  vin  d. 

AUTRES  MISES  FAICTES  A  CAUSE  DE  L'HISTOIRE  S.  GREGOIRE  (ï ). 

»  A  esté  paie  à  Jacques  Tillie(res),  charpentier,  pour 
avoir  faict  la  charpenterie  de  la  loge  pour  besongner 
Charles  à  fere  la  dicte  histoire,  pour  ce,  lxx  s. 

»  Plus  ung  cent  de  feurre  pour  couvrir  ladicte  loge, 
à  trente  solz  le  cent,  pour  ce,  xxx  s. 

»  Au  couvreur  xv  s. 

>  Late,  clou,  x  s.  x  d. 

»  Pour  avoir  faict  terrer  la  dicte  loge,  pour  feurre,  ar- 
gile, que  la  painc  de  l'ouvrier,  xvn  s. 

»  Clou  à  late  vi  s.  x  d.  ob. 

»  Item  paie  à  Jehan  Ausaint  (>),  pour  avoir  amené 
xix  grosses  pierres  jusques  à  l'ahbaic  à  ladicte  loge  pour 
fere   ladicte  histoire   Snint-Grcgoire,  à  vi  s.  vi  d.,  vallent, 

vi  1.  m  s.  vi  d. 

»  Plus  pour  avoir  faict  rabillcr  deux  rocs  d'artillerie  qui 
avoient    este    rompues  à   mener   ladicte   pierre,    pour   ce 

xv  s.  VIII  d. 

»  Item  a  esté  paie  pour  l'aménage  de  xwn  tonneaulx  et 

(i)  Sujet  très  fréquemment  traité,  N.-S.  se  ren  lam  visible  au- 
dessus  île  l'nutel  à  l'Elévation  Je  la  messe. 


I2Î 

quatre  picdz  et  demy  de  pierre  de  Vernon,  à  xn  s.  vi  d.  le 
tonneau,  vallcnt  dix-sept  livres  douze  solz  huyt  deniers, 
sur  quoy  a   esté    paie  au    Brasseur    (i)    par   quictance, 

vi  1.  xin  s.  ix  d. 

1  htm  à  Charles  Tymaginier  a  esté  paie,  sur  le  marché 

kict  avec  luy  pour  fere  la  dicte  histoire  Sainct  Grégoire, 

la  somme  de  xxxvi  1.  t.,  pour  ce,  xxxvi  1. 

•  Pierre  de  Vernon  achetée  pour  refaire  le  chartrier  de 
l*gfoe  et  le  petit  portail  d'icelle  église. 

1 A  esté  paie  par  le  viconte  de  Saint- Valéry  (2),  receveur 
Jc  vytefleu  (3),  par  le  commandement  et  ordenance  de 
Mons.  Je  Saint-Avic,  la  somme  de  trois  cens  cinquante 
^uf  livres  troys  deniers  pour  la  réparacion  des  jectées  du 
havre  dudit  Saint- Vallery,  tant  en  achapt  de  boys  à  fere 
«réparer les  dictes  jectées,  111e  ux  1.  111  d. 

1  Gages  du  viconte,  xl  1. 

•  A  Jacques  Postel  et  Tassin  Bissart,  barriers  dudit 
navre.  pour  une  année  de  leurs  gages,  xxv  1. 

•  A  trois  espereurs  (4),  xv  1.,  vin  1.,  vin  1.  » 
E<c,  etc. 

SUCCESSION    DE    P.    DE    BREZÉ 

Pierre  lie  Rrézé,  capitaine  de  Rouen,  grand  sénéchal  et 
r-'îormateur  général  du  pays  de  Normandie,  mourut  a  la 
hu.uilede  Montlhery,  le  it>  juillet  146?,  laissant  un  fils, 
''wijuch,  i^su  de  son  mariage  avec  une  tille  naturelle   de 

daries  VII,  Jeanne  Crespin,  dame  du   Bec-Crespin   (5). 

Je  Muuny    in;,   du    Vivier    (7)   et  de  la  terre  d'Aurichier 

(1)  Nom  il'un  maçon. 

( i)  Saint-Valery-cn-Caux  (Seine-Inf.). 

t'S)  Vittetieur,  canton  de  Cnny  (Scine-Inf.). 

(4)  Lamancurs  ou  pilotes. 

■  î>/  Notre-Damc-du-Bec,  canton  de  Montivillicrs. 

f'V)  Mauny,  canton  de  Duclair. 

[7»  S  lint-Mariiii-ilu-Vivicr,  canton  de  Darnétal. 


122 


(aujourd'hui  Orcher)  (i),  a  laquelle  était  attaché  le  titre 
de  maréchal  hérédital  de  Normandie. 

Le  douaire  de  Jeanne  Crcspin  consistait  en  la  moitié  du 
Maulévricr  (2),  d'une  valeur  de  1,040  1.  par  an,  déduction 
faite  dos  charges,  évaluées  à  520  1.  ;  —  Nogent-le-Roi  (3) 
avec  Breval  (4)  et  Montchauvet)  (3),  le  tout  acquis  pendant 
son  mariage  et  valant  5oo  1.,  déduction  faite  des  charges, 
lesquelles  étaient  de  2  5o  1.  ;  —  le  tiers  de  terres  situées  en 
Anjou,  faisant  partie  de  la  fortune  propre  de  son  mari.  Ce 
bien  lui  avait  été  attribué  en  vertu  de  la  coutume  d'Anjou; 
il  était  estimé  333  1.  G  s.  8  d. 

Deux  accords  furent  conclus  entre  la  veuve  du  grand 
sénéchal  et  son  fils,  le  19  août  1465  et  le  dernier  jour  de 
janvier  1466. 

Par  le  premier  de  ces  accords  le  fils  abandonnait  à  sa 
mère,  pour  en  jouir  par  elle  sa  vie  durant,  le  comté  de 
Maulévricr  et  le  fief  du  Toi  p  (6)  assis  en  la  vicomte  de 
Pont-Audemcr,  uni  d'ancienneté  à  la  baronnie  de  Mauny. 

La  mère  abandonnait  à  son  fils  \bj  marcs  S  onces  de 
vaisselle  d'argent,  le  mobilier  de  Nogent-le-Roi,  la  moi- 
tié du  linge  qu'elle  avait  laissé  au  château  de  Rouen,  ainsi 
que  certaine  tapisserie,  non  désignée,  déposée  vraisembla- 
blement au  même  lieu. 

Les  contractants  réservaient,  pour  un  partage  à  effectuer 
ultérieurement,  un  tableau  d'or  mis  en  gage  à  Paris  pour 
une  somme  de  800  écus.  un  fermai lier  et  une  salière  d'or, 
mis  pareillement  en  gage  pour  <"»oo  écus,  et,  de  plus,  une 
coupe  d'or  et  un  gros  diamant  a  losanges. 

Par  le  second  accord,  la  comtesse  mettait  Jacques  de 
Mrézé  en  possession,  sauf  l'usufruit  qu'elle  s'en  réservait, 

(1)  GonfrcvilIe-l'Orchcr,  canton  de  Mnntivilliers. 

(2)  Maulévricr,  canton  de  Caudebec. 

O)  Nogent-le-Roi.  arrondissement  de  Dreux  (Eure-et-Loir). 
(4)  Brév.il,  canton  de  Bannières  (Scine-et-Oisc). 

(3)  Montchauvet,  canton  uj  Houdan  (Seine-et-Oise). 
('">)  Le  Torpt.  canton  de  Beuzcville  (Eure). 


23 


des  terres  du  Bec-Crespin,  de  Plasnes  (i),  de  Thouber- 
▼îllc  (2),  du  Torp  et  du  Vivier,  ainsi  que  de  l'office  de 
maréchal  hérédital  de  Normandie.  Elle  lui  abandonnait  le 
tableau  d'or,  le  fermailler  garni  de  pierreries,  qu'il  lui  serait 
loisible  de  dégager  t  à  son  plaisir  »,  tous  les  meubles  et 
ménages  de  Nogent-le-Roi  et  de  Rouen,  «  tous  les  pri- 
sonniers seelez,  tous  les  profis  des  procès  touchans  le 
comte  de  Tonnaire,  Monsr  d'Alençon  et  Jacques  de 
Germont  ■.  Elle  retenait  pour  son  usage  «  deux  chambres 
de  tapisseries  toutes  fournies  de  murailles  que  d'autres 
choses,  une  autre  chambre  fournie  de  sarges  de  Caen  avec 
ltt  autres  chambres  noires  de  deuil  et  aucunes  blanches 
qui  se  trouvaient  à  Rouen  pour  ses  gens,  et  enfin  la  coupe 
d'or  garnie  de  pierreries  et  le  diamant  à  losenges  ». 

Lts  murailles  retenues  avec  les  tapisseries  ne  peuvent 
être  que  les  châssis  sur  lesquels  ces  tapisseries  étaient 
tendues. 

k*  prisonniers  scellés,  cédés  à  Jacques  de  Brézé,  comme 
source  de  profit,  me  paraissent  désigner  des  prisonniers  de 
guerre  qui  auraient  obtenu  leur  libération  provisoire, 
moy«inant  engagement  pris  par  eux  de  se  procurer  leur 
rançon  dans  un  délai  déterminé. 

"ar  l'un  de  ces  accords  nous  apprenons  encore  que 
Jacques  de  Brézé  touchait  6.000  1.  de  pension  du  Roi. 

f-e  qui  est  dit  du  mobilier  prouve  que  Jeanne  Crespin 

î -usait  sa  résidence  habituelle  au  château   de   Rouen.    Kilo 

*y  trouvait    seule    quelques    mois    avant    la    bataille    Je 

Montlhéry  où  son  mari  fut  mortellement  blessé  ;  elle  y  laissa 

malheureusement  pénétrer  les  partisans  de  Charles,    duc 

de  Bjrry,  frère  du  Roi.  Le  fait  était  grave  et  avait  eu  de 

funestes    conséquences  pour   la    cause    royale.   Louis   XI 

•itjcorda  des  lettres  de  rémission  à  Jeanne  Crespin  au  mois 

de  janvier    140»),    lettres  datées   de  Pont-de-1'Arche.    Kn 

voici  un  extrait  :  «  Nous  avons  reçu  Tunible  supplication 

i'i-  Plasnes,  c.inton  de  Bcniay  (Eure). 
2)  Saint-Oucn-dc-Thoubcrville,  canton  «le  Routot  (Kure). 


124 

de  notre  chière  et  bien  amée  Jehanne  Crespin,  com- 
tesse de  Maulévrier,  contenant  que,  environ  le  moys 
de  septembre  derrain  passé,  elle  estant  en  notre  chastel  de 
Rouen  et  ayant  la  garde  d'icclluy,  feust  par  fragillité,  in- 
duction ou  ceduccion  meue  de  donner  entrée  audit  chastel 
a  notre  très  chier  et  très  amé  frère  et  cousin,  le  duc  de 
Bourbonnais  et  d'Auvergne  et  aucuns  autres,  pour  et  en 
nom  de  notre  très  chier  et  très  amé  frère  Charles,  lesquels, 
en  la  compagnie  de  plusieurs  autres  seigneurs  de  notre 
sang,  s'etoient  aderez  et  alliez  ensemble  et  mis  sus  en 
armes  a  rencontre  de  nous,  laquelle  chose  lust  et  a  esté 
mise  à  effet  et  leur  fust,  de  nuyt,  par  aucuns  estans 
dedans  ledit  chastel  et  du  commandement  ou  consente- 
ment de  ladite  suppliante,  baillé  entrée  en  icellui  chastel, 
auquel  estoient  les  clefs  des  portes  de  ladite  ville  qui  y 
avoient  été  portées  le  soir  de  devant,  ainsi  que  chascun 
jour  on  avoist  necoustumé  de  les  porter  par  devers  le 
cappitainc  dudit  chastel,  au  moyen  de  laquelle  entrée  et 
de  la  puissance  des  gens  d'armes  qui  se  mistrent  dedans 
icellui  chastel  et  aussi  de  ceulx  qui  estoient  à  l'environ  de 
ladite  ville  de  Rouen,  icellui  notre  frère  et  cousin  de 
Bourbonnais  et  autres  de  sa  compagnie  firent  tant  que 
par  icellui  chaste!  ils  entrèrent  en  ladite  ville,  à  quoy 
ceulx  d'iccllc  ville  n'eussent  bonnement  peu  résister  et 
après  s'efforcèrent  lesdits  gens  d'armes  mestre  et  de  fait 
mistrent  en  leur  puissance  la  pluspart  des  autres  places 
de  notre  pais  et  duchic  de  Normandie;  pour  recouvrer  les- 
quelles, et  mesmes  notre  dicte  ville  et  chastel  de  Rouen, 
sommes  venus....  à  grant  puissance  audict  duchié  auquel 
avons  trouvé  bonne  obéissance  ;  et  se  sont  nos  bons  et 
loyaulx  subjets  les  habiians  d'icellc  ville  de  Rouen,  libe- 
rallcment  remis  en  notre  obéissance,  par  quoy,  grâces  a 
Dieu,  avons  reprins,  recouvert  et  remis  à  nous  et  à  la  cou- 
ronne ce  que,  au  moyen  des  choses  dessus  dictes,  en  avoient 
esté  mis  hors.  »  (i) 

(i)  Arch.  Je  la  S.-lnf.,  F.  Rome  de  Bec. 


12D 


ETIONS  DES  BASSOMPIERRE  AVEC   ROUEN    ET    NOTE    SUR 
l'hôtel  DU   BOURGTHEROULDE. 


François  de  Bassompicrre,  maréchal  de  France,  bien 
connu  par  le  rôle  important  qu'il  joua  en  France  sous  les 
regiKtt  Je  Henri  IV  et  de  Louis  XIII,  plus  encore  par  ses 
MiTûoire*,  se  rattache  à  la  Haute-Normandie  par  le  mariage 
*  son  père  Christophe  de  Bassompicrre  avec  Louise  Le 
"canl  de  Radeval,  nièce  du  maréchal  de  Brissac. 
Christophe  de  Bassompicrre  ne  paraît  pas  avoir  fait  de 
'°ngs séjours  dans  ce  pays;  sa  vie  s'écoula,  presque  tout 
entière,  dans  les  armées  et  à  la  cour,  et  il  est  probable  que 
^  lcrre  de  Haroûel,  en  Lorraine,  lui  parut  toujours  pré- 
**-*rable  aux  seigneuries  qui  avaient  formé  Papport  de 
L°mseLe  Picard. 

^pendant  son  nom  est  rappelé  dans  bon  nombre  d'actes 
rCiatifsà  notre  contrée.  J'en  citerai  quelques-uns. 

"rocuraiions  données  par  Louise  Le  Picard,  femme  de 

Christophe  de  Bassompierre,  baron  de  Haroiiel,  colonel  de 

'.:oochevau\  reîtres,  7  septembre  :  575,  5  septembre  1  5j6  ; 

*v>"Jr  îe  fief  de  l'Ouraille,  24  décembre  Ô77;  à  l'occasion 

"IJn  proecs   pendant,  au  Parlement  de  Pari*,  entre  le  dit 

"^mipicrre  au  droit  de  sa  femme,  héritière  de  Madeleine 

Le  P^ard,  veu\c  de  Charles  de  Boissay,  baron  de  Mesnières 

L':  Jl- Cîiily.  maître  d'hôtel  de   la   maison   du   Roi,   et   les 

*!fiir» de  Chars  et  de  Kouvillc,  au  sujet  de  donations  faites 

■c  :,Si  décembre  i53i,  par  feu  Pierre  de  derrières,   sire  de 

iàjrv,  Din^u,  baron  de  (jisnrs.  Préaux  et   Bezu,  23  avril 

2:74.  P.ail  par  Christophe  de  Ba>sompicrre,  pour  107  écus 

jor  piritn.  des  terres  de   Neufbosc,  Martincamp  et  Bon- 

T,e>nil,  aui  lui  appartenaient  au  droit  de  <a    femme,    jan- 

w'er   1 5V4-   —   i3   fé\rier    1 ?«/"•,    mention    de   procur  ition 

■j.vr.née  à  Louise  de  Radeval  par  son  mari.   Chri-t.jp'ïc  de 

h  i*-o.!ip:e.  re.    -'intitulant    c'.ie\alier    de   i  Ordre   via    f<oi, 

.^-nii^.omiijc  ordinaire  de  sa  chambre.  i>a:'-j.i  Je    Il.irouel 


H«»!«wi"«    ■-» 


126 

Renoville   et    Baudricourt,   ladite  procuration  datée    de 
Haroiïel  en  Lorraine,  le  10  août  1 595.  - 

Acte  par  lequel  haute  et  puissante  dame  Madeleine  Le 
Picard  de  Radeval,  femme  civilement  séparée  quant  aux 
biens  d'avec  haut  et  puissant  seigneur  messire  Jean  de  la 
Haye  Chantelou,  sieur  du  lieu,  de  la  Fontaine-sous  Jouy, 
pour  lors  domiciliée  sur  la  paroisse  S.-L6  à  Rouen,  se 
reconnaît  redevable  envers  haut  et  puissant  seigneur,  mes- 
sire Christophe  de  Bassompicrre,  sieur  de  Harouel,  d'une 
somme  de  1,273  écus  à  elle  prêtée  par  sa  sœur,  Louise  de 
Radeval,  o  octobre  i5y5.  —  Autre  acte  par  lequel  elle 
reconnaît  avoir  emprunté  i,ç>35  écus  à  la  même  Louise  de 
Radeval  et  en  rester  redevable  au  même  Christophe  de 
Bassompicrre,  2  5  février  i5y6. 

L'acte  suivant  prouve  que  Louise  de  Radeval  ne  bornait 
pas  sa  complaisance  aux  membres  de  sa  famille.  Nous  le 
rapportons  d'autant  plus  volontiers  qu'il  a  trait  à  un  des 
monuments  les  plus  remarquables  de  cette  ville.  C'est  une 
contre-lettre  qui  annule  un  contrat  de  vente  fictive  qui 
venait  d'être  faite  de  l'hôtel  du  Bourg-Theroulde  par  Claude 
Le  Roux. 

«  Je  soubs  signée  Louise  de  Radeval,  femme  et  espouse 
de  hault  et  puissant  seigneur  messire  Christophe  de 
Bassompicrre,  seigneur  dudit  lieu  de  Bassompicrre,  con- 
fesse que  ncantmoins  que,  parcontract  ce  jourd'hui  passé 
par  devant  les  tabellions  de  ceste  ville,  noble  homme 
Claude  Le  Roux,  sieur  du  Bourgthcroulde,  ou  Robert 
Semo,  son  procureur  spécial  quant  a  ce,  m'ait  vendu  sa 
grande  maison  assise  en  ceste  dicte  ville  de  Rouen,  pa- 
roisse Saint- Klloy,  au  Marché-aux-Veaux,  encecomprins 
les  pavillons  de  devant  et  tous  les  autres  logis  estans  proches 
et  continus  de  la  dicte  grande  maison,  appartenant  audit 
sieur  du  Bourgtheroulde,  sans  aucune  chose  en  réserver 
ny  retenir  à  son  prolict,  par  le  prix  et  somme  de  6,000 
escus  sol  évaluez  à  iS,ooo  1.  p  air  les  causes  contenues 
audit  contract,  si   est  que  la   vérité  est   telle  que  icelluy 


i*7 


sieur  du  Bourgthcroulde  ne  me  dchvoit  ny  doibt  aucune 
chose,  et  n'ay  déboursé  aucuns  deniers  pour  rachat  des 
dites  maisons,  et  que  ce  qui  a  este  fait  n'a  este  que  pour 
faire  plaisir  au  dit  sieur  du  Bourgthcroulde  et  conserver 
ses  dictes  maisons  et  héritages,  à  ce  que  les  deniers  prove- 
nans  des  loages  et  fermages  d'icelles  maisons  et  héritages 
tournent  à  son  profict  et  repparacions  d'iccllcs.  lesquelles 
autrement  tomberoient  en  ruyne  »,  27  décembre  i5n3. 

Il  c.-t  probable  que  François  de  Bassompierrc  (celui  qui 
fut  maréchal  de  France)  vint  à  Rouen  en  1622,  à  l'occa- 
sion d'un  procès  porté  devant  le  Parlement,  procès  ainsi 
désigné  dans  un  acte  du  6  juillet  Je  cette  année  «  Procès 
entre  François  de  Bassompierrc,  chevalier,  baron  de  lla- 
rouel,  et  Madeleine  de  Radeval,  d'une  part,  et  Charlotte- 
Catherine  de  Lucé,  veuve  de  Louis  de  Montmorency, 
baron  de  Boudevillc,  vice-amiral  de  France,  ledit  Bas- 
sompierrc, fils  et  héritier  de  feue  dame  Louise  Le  Picard 
Je  Radeval,  ladite  Madeleine  Le  Picard,  dîne  de  Ch.m- 
lelou,  sa  belle-sœur,  l'une  et  l'autre  filles  et  héritières  de 
feu  Me<>ire  Georges  Le  Picard,  sieur  de  kidc\al,  époux 
de  demoiselle  Françoise  de  Kouvray  de  Saint-Simon,  aupa- 
ravant veuve  de  Jean  Potart,  sieur  de  Hoisemont.  » 

L'n  autre  procès,  celui-ci  plus  sensationnel,  pour  nullité 
de  promesse  de  mariage  faite  à  Mademoiselle  d'Kntragues. 
avait  appelé  Bassompierrc  dans  notre  ville  en  161  5.  11  y 
avait  séjourné  assez  longtemps,  et  y  avait  été  reçu  avec 
beaucoup  d'honneur.  On  peut  voir  lâ-des-us  ce  qu'il  en 
écrit  dans  ses  Mémoires. 


NOTF.   SUR    CI.AT:i)E    bigot. 


Claude  Bigot  est  encore  aujourd'hui  connu  comme  l'un 
dc<  inclines  bienfaiteurs  de  l'Hôtel-Dieu  de  Rouen.  1.7/z.v- 
toire  de  cette  ville,  édition  de  1 73 1 ,  ?  -v-  partie,  p.  "m, 
rapporte  i'epitaphe  qui  fut  gravée  en  lettres   d'or  sur  une 


128 


table  de  marbre  noir  dans  la  chapelle  de  la  Vierge  de  l'an- 
cienne église  de  l'Hôtel-Dieu.  On  peut  rapprocher  du  texte 
de  cette  epitaphe  l'acte  d'inhumation  suivant  conserve 
dans  les  archives  de  cet  établissement. 

«  Le  mecredy  2  3  novembre  1695,  a  esté  inhume  sous 
une  tombe  où  sont  gravées  ces  paroles  Non  confundas 
me  ab  expectatione  mea,  dans  la  nef  vis-à-vis  la  porte  de 
la  chapelle  de  la  Vierge,  Dom  Claude  Bigot,  presbtre, 
ancien  religieux,  grand  prieur  de  S. -Julien,  bienfaicteur 
de  cet  Hôtel- Dieu,  mort,  âgé  de  plus  de  80  et  tant  d'années, 
sur  la  paroisse  de  S.-Maclou,  dont  le  curé  et  les  prestres 
l'ont  conduit  en  notre  église,  en  présence  de  M"  les 
administrateurs  de  Guibray  et  Dunot,  conseillers  de 
grand'chambrc,  Carré  et  Beauberanger,  chanoines  de 
l'église  cathédrale,  Bailli,  Behotte  et  Hely,  bourgeois,  et 
Valtier,  agent  de  l'Hôtel- Dieu.  Signe  :  F.  Maillet.  »  (1) 

Jeton,  —  L'abbé  Tougard  fait  circuler  un  exem- 
plaire de  V Histoire  poétique  tirée  des  Poètes  fran- 
çais (par  l'abbé  Bertoux).  Il  fut  donné  au  Havre 
le  3o  septembre  1795,  comme  premier  accessit  de  la 
première  classe  d'Histoire,  à  Joséphine  Beaulard,  de 
Paris,  âgée  de  dix  ans. 

M,le  Le  Masson  Le  Golft,  alors  «  professant  la  géo- 
graphie, Thistoire  et  le  dessein  (sic)  »,  en  a  écrit  le  cer- 
tificat au  feuillet  de  garde  ;  et  elle  Ta  contresigné  par 
l'empreinte  en  cire  rouge  (3i  m/,n)  d'une  médaille  ou 
jeton  portant  une  ruche  entourée  d'abeilles  et  sur- 
montée du  soleil.  On  lit  à  la  partie  supérieure  :  Exer- 
cet  sub  sole  lahor,  et  au-dessous  sur  deux  lignes  : 
Ccrc.  des  Philadelphcsjétabli  au  Cap.  1 784. 

(1)  On  voit  p.ir  l'épitaphe  qu'il  était  né  le  6  novembre   1607 
et  que  son  uJcès  avait  eu  lieu  le  22  novembre  i6q5. 


120 

Il  s'agit  du  Cap  français,  en  Floride,  comme  le 
prouve  la  lettre  que  ce  Cercle  adressa  à  M11-  Le  Golft, 
le  iw  juin  17S6.  Elle  Ta  publiée  en  tête  de  ses  Lettres 
relatives  à  V Education   Paris,  1788). 

Eglise  Saint- Mac! ou.  —  La  Commission  s'occupe 
incidemment  de  la  thèse  soutenue  naguère  par  un 
archéologue  américain  aux  yeux  duquel  le  beau  fac- 
similé  du  Musée  des  Antiquités  remonterait  au  pre- 
mier quart  du  xv*  siècle,  et  serait  par  conséquent  non 
une  copie,  mais  un  avant-projet  de  l'édifice  actuel. 

Mgr  Loth  insiste  sur  quelques  singularités,  telles 
que  la  place  du  maître-autel  en  avant  du  chœur, 
quelques  hautes  fenêtres,  les  toits  particuliers  des 
chapelles  latérales,  qui  semblent  bien  prouver  que 
l'artiste  de  cette  réduction  n'a  pas  prétendu  copier 
Téglise  que  nous  connaissons. 

D'un  autre  côté  les  anciens  maîtres  de  l'œuvre 
n'avaient  pas  Thabitude  de  faire  des  maquettescTu  réexé- 
cution remarquable;  or  celle-ci  serait  d'une  rare  perfec- 
tion, ce  qui  met  hors  de  doute  qu'elle  est  antérieure  au 
rèi;ne  de  Louis  XIV,  où  le  gothique  n'était  plus  com- 
pris. Il  n'est  pas  non  plus  prouvé  que  Housset  mérite 
les  sévérités  de  M.  Frotingham. 

En    résumé,   le   problème  ne  semble   pas   détiniti- 
vcment  tranché. 

Lii  Tour  Jeanne-d^Arc.  —  La  séance  allait  finir, 
}uarid  M.  de  Vesly  réclame  un  instant  pour  prendre 
lavis  de  ses  collègues  au  sujet  d'un  rapport  qu'il  doit 
présenter  à  M.  le  Préfet.  11  s'agit  d'assurer  les  meil- 
leures dispositions  à  l'aménagement  des  abords  de  la 
leur  Jeanne-d'Arc. 


La  Commission  estime  qu'elle  ne  saurait  se  désin- 
téresser cTu ne  solution  pour  laquelle  on  ne  manquerait 
pas  de  lui  reprocher  de  n'être  pas  intervenue  :  aussi 
une  longue  et  intéressante  discussion  s'engage*t»elle. 
Diverses  propositions  sont  entendues  et  attentivement 
examinées.  Il  faut  concilier  au  mieux  possible  les  exi- 
gences des  intérêts  matériels  avec  le  pittoresque  du 
coup-d'œil  et  les  saines  traditions  archéologiques. 

Un  point  demeure  hors  de  tout  débat  :  c'est  qu'il  y  a 
lieu,  autant  qu'il  se  pourra,  de  rendre  au  pied  du  don- 
jon son  aspect  primitif.  La  Commission  émet  en  ce 
sens,  à  l'unanimité,  un  vœu  qu'elle  adresse  à  M.  le 
Préfet.  Et  M.  de  Vesly  est  invité  à  s'en  inspirer  dans 
les  deux  ou  trois  projets  qu'il  sera  prudent  de  proposer 
pour  obtenir  sinon  le  résultat  le  plus  satisfaisant,  au 
moins  quelque  chose  qui  soit  à  l'abri  de  critiques- 
sérieuses. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


A.  TOUGARD: 


PRINCIPALES  MATIÈRES  DU  BULLETIN 


Pages 

1,  —  Maison  de  L.  Maunry 2,  47,  $6 

Maison  de  Corneille 4,  20 

Hôtel  d'Étancourt 6 

Chapelle  Saint-Nicolas 9,  21 

Inscriptions  de  vieilles  maisons 13 

U.  —  Inscriptions  de  Sassetot-le-Mauconduit 24 

La  Thériaque 26 

Train  de  maison  d'une  grande  dame 28 

Maison  de  Boisguilbert 34 

Tombeaux  de  Bailleul 3  S 

III.  —  Clochers  romans 44 

Enlumineurs  rouennais 48 

IV,  —  Dragages  de  la  Seine 57 

Hôtel  de  Mathan 62 

Ricard  Mictcs 64 

Ancien  terme  de  sculpture 70 

V.   —  Construction  du  Monastère  des  Ursulincs 73 

La  Broderie  à  Rouen 88 

VI-   —  Compte  de  l'abbaye  de  Fécamp 118 

Succession  de  P.  de  Brêzé 121 


Imp.   H.  CAGK1ARD  (Léon  GY,  ftuccetseur),  rue  Jeun  no- d'Arc,  ". 


PRINCIPALES  MATIERES  DU  BVLIE 

*"■•» 

■ 

:  IS  de  vieille»  nuifonv 

II.  —  Inscriptions  de  S*ss«ui  ■    M  u 

maison  d'une  grande  .. 

Tombait*  d 

IV.   —   Du^yi-s  de  ]j  Seine , 

Aaden  terme  de  sculpture 

V.    —   Construction  Ju  Mon.-,.:   ■ 

VI.  —  Compte  de  : 

Succession  de  P.  de  Bu           .    .... 

BULLETIN 


)MMISSION  des  ANTIQUITÉS 


SEINE-INFERIEURE 


TOME  XIV.   _  2.  LIVRAISON 


HOUET^ 

IPRIMERIK  CAGNIARll   lUo»  OV, 
l'.ua  JoaaeHl'Arc,  88,  ci  Un  fauiige,  5 


irjoS 


- 


PROCÈS-VERBAUX 

DE    LA 

COMMISSION     DES     ANTIQUITÉS 

DE  LA  SEINE-INFERIEURE 

PENDANT   L'ANNÉE  1907 


SÉANCE  DU  22  FÉVRIER  1907 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart  sous  la  prési- 
dence de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice-président. 

Étaient  présents  :  MM.  Adeline,  G.  de  Beaure- 
paire, de  Bellegarde,  Coutan,  Deglatigny,  Garreta, 
G.  Le  Breton,  P.  Le  Verdier,  Mgr  Loth,  Pelay,  Ruel, 
Sarrazin,  de  la  Serre,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Le  Blond, 
Milet. 

Après  lecture,  le  procès- verbal  de  la  séance  précédente 
{21  décembre  1906)  est  adopté,  sous  le  bénéfice  de 
deux  légères  suppressions  que  suggère  M.  le  Président. 

Correspondance    imprimée.     —    Son    dossier    se 
décompose  ainsi  :  Annales  de  la  Société...  de  Châ- 
teau-Thierry,   ioo5  ;  —  Mémoires  de  la  Soc.  Savoi- 
sienne,  XLIV,  3  et  4;  1  fasc,  1906;  —  Mettensia,  V 
publ.  des  Antiquaires  de  France),   1906;  —  Bulletin 


Archéol.  du  Comité,  1006,  2;  —  Bulletin  de  laSoc. 
Dunoisc,  148;  —  Bulletin  de  ta  Soc...  d'Avranches. 
1906.4;  —  Bulletin  de  la  Soc...  de  Nantes,  1906,  1  : 
—  Bulletin  de  la  Soc.  des  Antiq.  de  France.  tout*, 
3;  —  Bulletin  de  la  Soc.  potj'tn.  du  Morbihan, 
Mémoires  de  1905.  1  et  ;  ;  —  Bulletin  de  la  Soc... 
d'Abheville.  nioô,  3  et  4.  1  livr.  ;  —  Bulletin  de  la 
Soc.  d'Eure-et-Loir.  XII,  2,  3,  4. 

Hommage  à  M.  Coche.  —  M.  le  Présidera  est 
heureux  d'apprendre  à  la  Commission  que  son  vreu, 
destiné  à  fixer  honorablement  le  souvenir  de  la  conser- 
vation du  château  de  Dieppe,  grâce  à  l'intervention  de 
M  le  Maire,  a  enfin  obtenu  une  entière  satisfaction. 
Il  l'ait  en  même  temps  circuler  l'écrit»  qui  renferme 
une  plaquette  rectangulaire  (55  mj™  X  3g)  en  argent, 
décorée  sur  la  face  d'un  personnage  allégorique, 
œuvre  du  graveur  Ch.  Piller.  Au  revers,  à  côté  du  coq 
gaulois,  on  lit  :  Offert  au  nom  du  département  par  le 
préfet  de  la  Seine-Inférieure  et  la  Commission  des 
Antiquités;  ei  enfin  sur  un  cartouche,  le  nom  du  des- 
tinataire :  Camille  Coche. 

M.  de  Beaurepaire  se  propose  d'envoyer  cet  écrin  à 
noire  confrère  M.  Milet,  qui  en  fera  la  remise  officielle 
i  M.  Coche. 

M.  de  Vesly  obtient  le  premier  la  parole  pour 
diverses  communications  : 

Transfert  du  Musée  départemental.  —  Notre  con- 
frère a  dû  présenter  un  rapport  sur  l'installation  du 
Musée  des  Antiquités  dans  les  bâtiments  de  l'arche- 
vêché. Il  pense  que  la  Commission  approuvera  le  pro- 
jet: mais  il  lui  demande  de  vouloir  bien  insister  sur 
la  question  de  propriété  des  collections,  qui  doivent 


r«iw  départementales,  bien  que  Transportées  sur  un 
domaine  de  l'Etat. 

M.  G,  Le  Breton  demande  à  présenter  quelques 
ùiwvaiions.  L'affectation  de  l'Archevêché  à  nos  belles 
Krits  d'antiquités  serait  certainement  fort  honorable 
puur  elles.  Mais  ce  déplacement  n'est  pas  réclamé  par 
I  insuffisance  des  locaux,  puisque  la  Ville  a  jadis  avan- 
^gtosement  acquis  un  immeuble  que  lui  racheta 
"'guère  le  département  afin  de  pourvoir  aux  agrandis- 
sements; et  que  l'ancienne  église  Saint-Laurent  a 
Juai  été  réservée  à  cette  destination.  Et  comme  la  salle 
ou  nous  sommes  réunis  est,  selon  la  locution  familière 
«nacrée,  une  cage  disproportionnée  à  son  contenu, 
il  en  faudra  dire  auiam  des  vastes  pièces  du  palais  ar- 
chiépiscopal. Au  lieu  qu'à  l'enclave  Sainte-Marie,  les 
lfJOui  et  le  jardin  même  sont  tout  à  fait  appropriés  a 
leur  destination  actuelle. 

Il  y  aurait  d'ailleurs  des  inconvénients  plus  sérieux. 

Outre  que  la  classification  consacrée,  qui  a  épuisé  les 

"Mni  de  deux  générations  de  conservateurs,  et  que 

^'  -Je  Vesly  vient  de  reprendre  avec  une  sollicitude 

'"'elligente.  serait  à  remanier  de  fond  en  comble,  qui 

Viriles  accidents  sans  nombre  qui  peuvent  détériorer 

àa  pièces  si  délicates  et  si  précieuses?  Enfin  comme 

/«  vitrines  et  le  reste  de  l'ameublement  devraient  être 

renouvelés,   il  en    résulterait    pour   l'ensemble    une 

dépense  qui  pourrait  monter  à  une  centaine  de  mille 

francs.  Il  y  a  donc  lieu  à  de  sérieuses  réflexions  avant 

Je  rien  entreprendre. 

M  Deglatigny,  revenant  sur  la  question  de  pro- 
priété, aime  à  croire  qu'elle  resterait  aussi  sûrement 
départementale  dans  un  édifice  de  l'Eiat,  qu'elle  l'est 
demeurée  jusqu'ici  sur  un  sol  dont  la  Ville  est  pro- 


i36 


priétaire.  Le  (Conservateur  précise  ses  inquiétudes  et 
craint  par  exemple  de  voir  attribuer  au  Louvre  les 
médaillons  de  Montigny.  le  bras  reliquaire  de  S.- 
Saé'ns,  des  croix  de  procession.  Une  Ibis  maitresse  Ju 
terrain  DÛ  reposent  ces  joyau  ï  artistiques,  l'adminis- 
tration supérieure  ne  sera-t-elle  pas  tentée  de  multi- 
plier les  actes  plus  ou  moins  arbitraires  de  centrali- 
sation archéologique,  contré  lesquels  l'intérêt  et 
l'amour-proprc  local  ne  cesseront  de  protester. 

«  Personne,  j'espère,  dit  alors  Mgr  Loth,  ne  me  fera 
un  crime  des  profonds  regrets  que  me  causerait  la 
désaffectation  du  palais  où  nos  archevêques  ont  vécu 
durant  tant  de  siècles,  et  que  sa  contiguïté  a  la  cathé- 
drale semblait  avoir  irrévocablement  attribué  à  leur 
usage.    » 

M.  P.  Le  Verdier,  s'inspirant  de  la  même  pensée, 
déclare  qu'au  voie  sur  Tapprobation  du  projet,  il 
s'abstiendra  ou  même  votera  le  vœu  contraire.  Telle 
est  aussi  la  déclaration  formelle  de  M.  Pelav. 

M.  le  docteur  Coutan  remarque  alors  qu'il  y  a  en 
présence  deux  questions  distinctes  :  celle  du  déplace- 
ment du  Musée  et  celle  de  la  propriété  de  ses  collec- 
ta ms  :  il  y  aurair  avantage  à  les  discuter  séparément. 

Telle  est  aussi  la  conclusion  de  M.  le  Président,  qui 
estime  que  leur  solution  n'est  pas  urgente,  l'arche- 
vêché pouvant  rester  une  année  inoccupé. 

Après  quelques  autres  réflexions,  la  Commission 
jugea  propos  de  suspendre  la  délibération.  Elle  sera 
plus  à  même  de  se  prononcer  quand  on  l'aura  officiel- 
lement consultée  sur  cette  mesure  délicate 
plexe. 


te  et  com- 


N    *4H  DE  N1COSTHÈNES,  d' ATHÈNES,  kV   HllsÉK  PE  ROUEN 

En  révisant  les  dépôts  du  Musée,  j'ai  retrouvé  deux 

v**.ses grecs  du  type  rouge  à  figures  noires.  Ces  vases 

Proviennent  sans  nul  doute  de  la  collection  Campana 

■donnée  par  l'empereur   Napoléon   Ml  a  la   ville  de 

*^-0Uert,  et  aujourd'hui  au  Musée.   Brisés  en  plusieurs 

■"ïlorceaux.    ils   avaient   été   à    moitié    restaurés,    puis 

oubliés  dans    les   armoires.    Je  viens  de  les  tirer  de 

*«ur  cachot  et  de  les  faire  reparer  complètement.  Je 

r*i<  félicite  de   mon   opération   puisque  l'un   de  ces 

v««,  une    grande  coupe   ou    kylix    (largeur   0*42, 

hameur  o*"!6|  que  )'ai  l'honneur  de  vous  soumettre,  est 

d'une  grande  rareté.  Il  est  signé  nikosbehez  edoiezbh(i), 

Le  potier  Nicosthènes  vivait  à   Athènes  avant  les 

B«rres  médiques,  c'est-à-dire  dans  le  vr  siècle  avant 

"'«re  ère.  Ce  qui  est  déjà   intéressant-,  mais  l'intérêt 

augmente  par  le  talent  reconnu  de  ce  potier.  On  sait, 

^  plutôt  j'ai  appris  de  mon  savant  maitre,  M.  Léon 

Hcuzey,  que   Nicosthènes   était    connu    par  ses    re- 

cn«ches  et  ses  procédés  de  fabrication,  qui  font  classer 

•d  œuvres  dans  la  période  de  la  transition  des  vases  j 

Peinture  noire,  à  ceux  à  peinture  rouge.  Et  le  kylii  du 

■tuée  de  Rouen  est  un  témoignage  des  recherches  de 

'■"liste  grec. 

Qbservo  us  la  décoration  du  vase:  nous  remarquerons 
iuc  la  pupille  des  grands  yeux,  au  nombre  de  quatre, 
'luUi:comp;igcnt  les  deux  groupes  principaux  M'Athé- 
'"  terrassant  Ëncélade  et  de  Thésée  tuant  le  Mino* 
"ire,  est  formée  de  cercles  concentriques  dans  lesquels 

orthographique 


og  consulte  une  peinture  blanche  ei   une  autre  d'uJ 
H  BfC  . .  Mf 

CeiK  dernière  couleur  a  été  également  employée 
pour  peindre  U  Ungue  du  masque  qui  orne  le  fond  A 
la  coupe. 


Cependant,  outre  les  essais  de  couvertes  tentés  par 
Nicosthenes,  le  kylix  du  Musée  présente  encore  une 
autre  curiosité  :  c'est  un  vase  prophvlactique  contre  le 
f;i  se  i  nu  m  iBmxavia)  du  mauvais  œil.  C'est  le  rôle  qui 
incombe  au*  yeux  qu'eniourent  les  pampres,  tom- 
bant des  anses  du  vase,  et  qui  complètent,  avec  les 
deux  petits  personnages  accroupis,  la  décoration.  Ils 
remplacent  la,  le  phallus  ou  fa  main  au  geste  impu- 
dique que  montrent  certaines  amulettes  et  que  foni 


^fore  devant  le  jet  ta  tore  les  paysans  des  Abruzzes. 

Cen'est  d'ailleurs  pas  la  première  fois  qu'une  dcco- 
r3'ion  semblable  esi  remarquée  sur  des  vases  grecs  |i). 
•Jjremberg  et  Saglio,  à  l'article  Fascikvh,  dans  leur 
Dictionnaire  Ipage  983,  rig.  2889! ,  renvoient  au* 
Outrages  de  Micalî,  Jahn  et  autres  auteurs  qui  ont  dé- 
crit des  vases  grecs  présentant  cette  particularité  d'être 
décorés  d'yeux. 

En  terminant,  je  demanderai  à  M.  le  Président  de 
vouloir  bien  accorder  l'hospitalité  du  Bulletin  à  une 
noie  que  m'a  remise  M.  Heuaey,  sur  le  vase  dont  je 
(iens  d'entretenir  la  Commission.  Voici  cène  note  : 

'  C'est,  dit  notre  éminent  compatriote,  un  bon 
"emple  du  stvle  de  Nicosthènes.  La  tête  de  gorgone  au 
fend  Ji:  vase,  les  grands  yeux  placés  sur  les  flancs  sont 
Jo  symboles  de  protection  contre  le  mauvais  sort  pour 
les  buveurs,  contre  la  casse  pour  la  poterie  elle-même. 
Une  très  ancienne  poésie  grecque  nomme  toutes  sortes 
Je  démons  qui  taisaient  rage  dans  les  fours  à  potiers  et 
contre  lesquels  ces  industriels  avaient  à  se  garder.  Le 
démon  de  la  grève  n'existait  pas  encore,  mais  il  y  en 
avait  beaucoup  d'autres. 

•  Pour  les  petits  sujets  peints  dans  les  anses,  ils 
représentent  :  l'un,  la  lutte  victorieuse  de  Minerve 
contre  le  géant  Encélade;  l'autre,  celle  de  Thésée 
contre  le  Minotaure.  Ce  sont  deux  victoires  légen- 
daires :  l'une,  de  la  grande  déesse  d'Athènes;  l'autre, 
Je  son  héros  national;  leur  représentation  est  donc 
tuute  athénienne  et  symbolise  la  puissance  même  de  la 
cite.    1 

I  Le  Muiie  de  Rouen  possède  an  autre  vase  oculifère  plus 
I  .)ut  celui  Jtirit  ici,  avec  ,tes  satyres  ithypIiallùiucB. 


i4o 

Découverte  de  sépultures  franques  à  Quibervilît. 
—  Le  petit  village  de  Quibervillc  appartient  à  l'arron- 
dissement de  Dieppe  et  au  canton  d'OrFranvîlle.  et  esi 
situé  à  l'embouchure  et  sur  la  rive  gauche  de  ia  rivière 
de  Saâne.  C'est  un  lieu  aujourd'hui  très  fréquenté  par 
les  baigneurs.  Or,  il  y  a  quelques  mois,  M.  Delamare 
(de  Rouen)  faisait  édifier  un  chalet  sur  sa  propriété 
bordant  le  chemin  de  grande  communication  n°  7?  de 
Dieppe  à  Goderville  1 1  ).  Les  ouvriers,  occupés  à  creu- 
ser les  fondations  de  cette  construction,  trouvèrent  plu- 
sieurs squelettes  et  deux  vases  en  poterie  plombaginée 
qui  me  furent  remis. 

Ces  vases  mesurent  :  le  plus  petit,  omo85  d'ouver- 
ture et  0mO75  de  hauteur;  le  plus  grand,  on,o85  et 
o,ni  ro  de  hauteur. 

Le  premier  présente  le  profil  connu  des  vases  méro- 
vingiens trouvés  dans  la  contrée  et  n'a  d'intérêt  que 
par  l'ornement  en  creux  de  o'"oo8  de  hauteur  qui  le 
décore  et  forme  une  séparation  entre  la  panse  et  l'ou- 

Le  second  vase  ne  comporte  aucune  ornementation, 
mais  le  profil  en  est  très  rare  puisqu'il  n'a  pas  été  ren- 
contré dans  les  nécropoles  de  la  vallée  de  l'EauIne,  ni 
dans  aucun  des  cimetières  nombreux  que  l'abbé 
Cochet  a  fouillés  dans  noire  département;  aussi 
croyons- nous  devoir  en  donner  un  croquis. 

On  raconte  à  Quîberville  que  les  habitants  voulurent 
construire  une  église  dans  le  Val-de-Saâne  près  de  la 
grande  nlare  ;  mais  ce  que  l'on  bâtissait  le  jour  était 
porté  la  nuit  près  de  la  falaise.   Malgré  cette  légende. 


litea  faites  j 


1  Quiber- 


le*  Jécouvenes  d 

:  ne  mentionnaient  que  des  cercueils  de  pierre 
i  tgt,  Les  sépultures  franques  décrites  ci-des- 
sus sont  donc  les  plus  anciens  documents  recueillis 
sur  «ne  commune. 

Vases  avec  marques  de  potiers  gallo-romains.  — 
Ccsi  également  en  révisant  les  réserves  du  Musée  que 
j 'ai  trouvé  dix-neuf  vases  ou  débris  de  vases,  en  terre 
rouge,  recueillis  en  iqoo,  lors  de  fouilles  faites  dans 
les  rues  aux  Ours  et  du  Petit-Mouton,  pour  la  cons- 
truction d'aqueducs. 

Il  ai  assez  difficile  de  préciser  de  quelle  fouille  pro- 
viennent ces  objets  par  suite  du  mélange  qui  a  eu  lieu 
<ki»  le  dépôt  du  Musée.  Cependant  ils  présentent  tous 
un  caractère  commun  :  c'est  la  belle  patine  brune 
focée  qu'ils  ont  prise  par  suite  de  leur  long  séjour  au 
milieu  des  charbons  et  des  cendres.  Pour  plusieurs, 
«ne  teinte  a   remplacé   le  ton    rouge    des   vases  de 

«ta*. 

Les  vases  non  brisés  sont  au  nombre  de  trois  ;  ils  ne 
portent  aucune  décoration  et  offrent  la  forme  tronc- 
conique  qui  les  font  ressembler  à  de  grandes  tasses 
■o"tîde  diamètre  sur  omo8  de  hauteur). 

J'ai  reconnu  dans  l'intérieur  de  l'un  le  sigle  cotusn.t.i 
■.  .iMjj;  dans  un  autre,  la  marque  siviiinn.  et  dans  le 
troisième,  le  cachet  xixi...  :  m.  Ce  même  chiffre,  qui 
figure  également  sur  un  débris,  je  n'ai  pu  le  lire,  et 
M.  Saymour  de  Ricci,  aux  lumières  duquel  j'avais  fait 
appel,  m'a  écrit  que  ces  trois  marques  rentraient  dans 
Ofk  des  signatures  de  potiers  dont  on  distingue 
a  traits  sans  pouvoir  en  déterminer  le  sens. 
J'ai  été  plus  heureux  pour  les  marques  de  sabiniaw, 
c  «m.imi  ».,  de  mbrcato,  de  victorini  h.  Ces  potiers 


F 


appartiennent  à  la  fabrique  de  Lezoux  [tj,  sauf  viC0- 
hinvs,  dont  la  fabrique  est  inconnue,  mais  dont  ' 
Musée  Je  Rouen  possède  un  moule. 

Le  poiicr  skaeri.  m  est  représenté  dans  la  collectit?^ 
par  une  marque  dont  la  lettre  v  est  renversée.  O^ 
potier,  dont  le  nom  ne  figure  pas  dans  l'ouvrai;*  dt' 
M.  Déchelette,  ne  devait  fabriquer  que  des  vases  unis- 


Noire  Musée  possède  plusieurs  marques  de  s 
avec  variantes  (2).  M.  de  Caumont  a  mentionné  le 
sîgle  et  un  graffite  de  ce  potier  dans  son  abécédaire 
d'archéologie,  et  l'abbé  Cochet  a  également  ciiê  ce 
nom  dans  les  inscriptions  de  Lillebonne.  Enfin,  de 
glandes  jattes  ont  livré  le  cachet  du  potier  inaicrah, 
tracé  en  réirogradant. 

J'ajouterai,  en  terminant  cetie  note,  qu'avec  (es 
poteries  ci-dessus  décrites,  les  ouvriers  avaient  décou- 
vert une  lampe  en  terre  rouge  et  delà  forme  d'un  baril- 
lei.  Celte  lampe  a  été  offerte  au  Musée  par  M.  Garetia, 


H)  J.   Déchelette,   Les 
romaine, t.  1,  p.  297,  «c, 

(:■)  Maillet  du  Boullay,  Liste  des 
la  Commission   des   Antiquités  de   ta   Seine-Infèt 


céramiques  ornes  de  la  Gaule 
de  potier.  Bulletin  de 


.  10S. 


143 

iBoqns  les  autres  objets  provenant  des  fouilles  des 
rue  aux  Ours  et  du  Petit-Mouton,  parmi  lesquels  des 
'amures  de  cerfs,  une  clé  et  des  morceaux  de  fer. 

Faisant  appel  à  ses  souvenirs,  M.  Garetta  donne 
quelques  détails  sur  cette  découverte  archéologique 
tait  toutes  les  épaves  allaient  être  brisées  à  plaisir. 
)uand  aotre  confrère  put  sauver  celles  qui  viennent 
Jette  citées. 

M.  Le  Verdîer  tire  des  objets  recueillis  rue  aux  Ours 
f«  conclusions  intéressantes  :  le  terrain  vierge  suppose 
■îu'il  faut  remonter  jusqu'à  l'époque  romaine,  et  la 
position  des  objets  en  dehors  de  la  chaussée  dénoie 
-■  sépulture  romaine,  déposés  au  bord  de  ta 
Wie;  autant  de  preuves  que  cette  rue  remonte  aux 
origiticsJe  Rouen.  M.  le  Président  ajoute  qu'elle abou- 
"iwilà  la  porte  aux  Févres. 

M.  Pelay  constate  que  des  vases  tout  semblables  ont 
:'t  trouvés  en  grand  nombre  a  Saint-Aubin-sur-Mer. 

Théâtre  romain  de  Litlebonne.  —  Il  paraît  que  sa 
«Me  tenue  ne  s'est  pas  améliorée,  et  qu'il  est  encore 
k  réservoir  de  tous  les  débris  du  quartier.  Le  Conser- 
Weurdu  Musée  départemental  ne  se  décourage  nul- 
iement.  Le  méritant  gardien  du  monument,  M.  Rude- 
mare,  vient  de  mourir,  et  il  va  être  remplacé  par  son 
rîls.  Quand  le  nouveau  gardien  sera  en  fonctions,  il 
Jura  le  droit  de  verbaliser  contre  les  délinquants,  et 
Je*  aris  placardés  en  informeront  le  public. 

Tout  Jeanne-d' Arc.  —  A  peu  près  dans  le  même 
ordre  d'idées,  le  fils  de  notre  ancien  collègue  M.  Bou- 
quet s'est  plaint,  et  non  sans  indignation,  à  M,  le  Pré- 
sident, des  inscriptions  que  les  visiteurs  se  permettent 
d'écrire  sur  la  pierre  de  la  vieille  forteresse. 


MÉDAIILON    I 

M.  Jules  [lutta,  papetier  â  Saint-Sever,  qui,  dcpUR 
nombre  d'années,  recueille  avec  autant  d'intelligence  que 
de  <tele  toute  sorte  d'objets  intéressant  les  arts  ou  l'archéo- 
logie, nous  ■  communiqué  un  médaillon  en  ivoire  repré- 
sentant un  homme  tout  chargé  de  ramée,  qui  marche 
péniblement,  appuyé  sur  un  bâton.  Autour  du  médaillon 
(Je  4<>  m,1"  de  diamètre  sur  5  d'épaisseuri  se  lit  cette  ins- 
cription :  Jani  prima  die*  et  septima  fine  tiinetur. 


On  reconnaît  la  une  de  ces  inscriptions,  inspirées  par 
l'astrologie  et  la  médecine  Je  l'ancien  temps,  qu'on  faisai! 
figurer  en  tète  de*  mois  dans  les  calendriers  et  les  obi- 
tuaires. 

L'obïtuaire  de  Notrc-Dame-dc-la-Ronde  de  Rouen,  de 
la  fin  du  iv  siècle,  présente  l'inscription  de  janvier  avec 
une  variante  StCUnda  nu  lieu  de  septima,  qui  est  la  bonne 
lecture  et  celle  que  l'on  trouve  dans  l'obïtuaire  ue 
In  Cathédrale  du  xma  siècle  aux  Archives,  et  dans  un 
autre  obïtuaire  de  r3in,  de  la  même  église  (Bibliothèque 
de  Rouen)  :  Prima  dics  meitsts  et  septima  iruncat  m 
ensis.    L'interprétation  de  ce  dicton  en  vers,  qui   vaut. 


pour  l'eiactitu.le,  les  prophéties  de  Mathieu  Liunsberg, 
H  donne  lieu  "i  aucune  diilîcultë,  ce  que  je  ne  saurais  dire 
pour  les  dictons  qui  précèdent  les  mois  suivants.  Mais  il 
me  parait  assez  malaisé  de  deviner  quel  usage  on  pouvait 
i*itcju  médaillon  découvert  par  M.  Taurin.  Il  est  proba- 
ble qu'il  faisait  partie  d'une  collection  de  1 2,   i  par  chaque 


CARIÎIEHES    DITES    DE    l'ORQUlEVÀL 

M.  l'abbé  Tougard,  dans  sa  Géographie  de  la  Seine-ïn- 

lér'tture,  arrondissement   du    Havre,   p.    314,   signale,  a 

Siial-Vjjor-dTowjrville,  comme  curieuse  à  visiter,  «  une 

immense  carrière   située   sur  les  bords    de  la    Seine  ». 

Antérieurement,  M.  l'abbé  Cochet,  dans  son  Répertoire 

"chrotugique,  p.   1 55,  l'avait  qualifiée  1  une  vaste  carrière 

■  ■  descente  de  la  Seine,  d'où  étaient  sortis,  disait-on,  les 

™teriauï  de  toutes  les  églises  du  pays  »  Cette  supposition 

"»  nen  d'invraisemblable.  Ce  qui  est  certain,    c'est  que 

«.«le  carrière  (ut  exploitée  à  une  époque  ancienne.  Elle 

"l'ixntionnécdarts  un  mandement  royal  de  IJ70  (n.  s.), 

(tj  aurait  dû  trouver  place,  s'il  eût  été  connu,  dans  la 

publication  de   M.    I.éopold    Delisle.  Ce  mandement   nous 

mires   indications   qui   nous   paraissent    intéres- 

'«um  :  l'existence  d'un  fort  au-dessus  des  carrières  dites 

...il  (et  non  Pommeréval);  l'obligation,  pour  les 

'ubitim*  du  pays,  d'y  taire  le  guet  ;  l'avantage  qu'il  leur 

pour  la  défense  de  leurs  personnes  et  de  leurs 

bien»;  une  autre  obligation,  celle  d'y  entretenir  des  feux, 

jour  ei  nuit,  en  temps  d'hostilité.  Le  mandement  rappelle 

ju'endes  circonstances,  indéterminées,  les  mêmes  habitants 

Ment  avec   succès  contre  l'attaque  des  ennemis, 

rurou  il  faut  entendre,  je  crois,  les  Na\ 

Je  Charlcs-le- Mauvais.  Ce  mandement 


■4« 

les  combles  du  Palais  de  Justice,  en  un  très  pileux  état. 
Quelques  lignes  manquent,  mais  la  partie  principale  a  été 
sauvée  de  la  destruction.  Il  est  permis  de  croire  que  celte 
pièce  faisait  partie  d'un  dossier  formé  â  l'occasion  de 
procès  entre  les  habitants  de  Saint-Vîgor-d'Ymonville  et  le 
seigneur  de  Tanearville,  lequel,  à  diverses  époques,  préten- 
dit les  assujettir  à  venir  faire  le  guet  à  son  château. 

J'ni  publie,  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Charles, 
36=  vol.,  p.  314,  un  accord  conclu  par  Robert  de  Braque- 
mont,  amiral  de  France,  entre  les  capitaines  du  parti  de 
Bourgogne  et  ceux  du  parti  d'Orléans,  en  garnison  dans  la 
Haute-Normandie,  en  vue  de  s'opposer  il  l'invasion  immi- 
nente des  Anglais,  5  juin  1418.  La  Carrière  Drumare 
est  Gommée,  avec  les  villes  de  Ncufchastcl  de  Lincourt, 
Dieppe  et  Caudebec,  comme  une  des  places  en  laveur  des- 
quelles l'amiral  avait  «  traicté,  pacifié  et  accorde  par  ma- 
nière de  sauf-conduit  et  ustinence  de  guerre  >.  Cette  car- 
rière de  Drumare  n'est  autre  que  celle  de  Porquiéval,  in- 
diquée dans  le  mandement  de  Charles  V;  cette  désignation 
vient  de  ce  que  le  lieu  en  question  était  compris  dans  le 
tief  de  Drumare,  autrefois  très  étendu  et  fort  important. 
On  lisait  encore,  dans  un  aveu  de  iC3o  (B.  1871  :  .  Fief  de 
Drumare,  par.  de  S.-Vigor,  demi-fief  noble  relevant  du 
Roi  à  cause  de  la  vicomte  de  Montivilliers;  droits  en  la 
rivière  de  Seine  depuis  la'  Chambretle  de  Porcquieval 
jusques  au  lieu  nommé  la  Chambre  à  leu....;  le  seigneur, 
en  temps  de  guerre,  doit  garder  le  fort  des  carrières  de 
Porcquieval,...;  doit  trouver  navire  ou  bateau  pour  le 
passage  du  Roi,  lui  huitième,  pour  passer  de  llarfleur  i\ 
Ronfleur,  etc.  ».  Peut-être  y  aurail-il  intérêt  a  explorer 
ces  carrières;  en  tout  cas,  il  serait  à  désirer  qu'on  pût 
déterminer  la  place  occupée  par  le  fort,  qui  n'en  devait  pas 
être  très  éloigné. 


ISHCm    DE   CHARLES    \ 


.    POBOUTEVAI 


»  janvier  1570.  ■■  Charles,  pat  la  grâce  Je  Dieu  roy 
Je  France,  au  bnilli  de  Caux  et  au  vîconte  de  Mostier- 
rillier,  ou  à  leurs  lieuxtenans,  salut.  De  la  partie  .le  noz 
(hommes)  cl  subgiez  les  ha  bits  as  Je   la    paroisse  de  S.- 

-Cat»   nous  a   esté   mostrê,    en    cuit  griefment 

:,  ait  que,  combien  que  eiilx  aient  fait  et  isoient) 
Kont  t.iirc  gait  pour  nous  sur  les  laloises  de  Saine  et 
Je  la  mer  et  y  faire  l'eu  à  leurs  cou/,  et  despen  -,  de  nuit 
ci  de  jour,  en  temps  de  guerre,  toute  fois  que  le  cas  s'i 
est  offert  et  olfre,  et  que  pour  ce  eulz  soient  et  doivent 
«ire  quiètes  et  exeraps  de  tout  autre  gait,  et  que  ainsi 
et  pour   ce   l'ont   estii  d'ancienneté!    ou    temps    passé,    et 

ainsi  que  pour  ce  que  nonobstant  les 

ti  que  les  diz  complaignans  ne  (fussent  et)  ne  soient  sub- 
gici  de  nostre  amc  et  féal  cousin  le  conte  de  Tancar- 
ville  (t),  les  gens  et  officiers  (J'icelui  conte),  soubz  umbre 
et  o(ccasi)on  de  certaines  iL'iires  impetrées  de  nous  ou  de 
DMK  cour  de  la  part  dudit  conte  subrepticement  et  la 
'.rite  teue.  contenant  entre  (autres  choses  que)  tous  les 
batnUfU  denieurans  à  deux  lieues  près  du  diasiel  JeTan- 
camille,  qui  n'estoient  lenuz  faire  gait  ailleurs,  fussent 
.'intrains à  aler  faire  gait  ou  dit  chastel  en  délais- 
sai et  exemptant  les  hommes  et  subgiez  J'icelui  conte 
pour  en  paiaot  par  mois  certains  deniers,  (que)  les  dii  com- 

I   m  tralssent  par  devers  nous,  ou    moys    d'aoust 

Jcrrainement  passé,   nous  esta  m   lors  ou  dit  chastel   de 

ville  (2),  en  nous  exposant  en  partie  les  choses  des- 

>us  dictes  et  suppliant  leur  estre  par  nous  sur  ce  pourveu 


Il  .lu  nom,  vïco 

(1)  Dans  l'ouvrage  publie 
«en»  de  Chartes  V,  p.  18, 
peinte  datés  l'un  et  l'autre  d 


:    Melm 


!   .le   Tincni 


par  M.  LéopolJ  Delislc,  \lande- 
n  trouve  deux  manJemeiHs  Je  ^c 
Tancarville,  i5  août  i36g. 


aco  m  plissent  le  coj 

,  ou  par  l;i  faveur  que  yceuli 
■a  gertz  et  olficiers  dudit  conte,  < 
e  d'icdlui  conte  et  de  ses  dictes  geni 
;t  et  seroit  ou  grand  grief,  préjudice  I 
mage  des  diz  complaignans  et  en  alant  f 
nos  dictes  autres  lettres,  se  par  nous  et  briefmenj 

mesmemenl    comme,  depuis  la  date,    et   en   ! 
teneur  de  noz  dictes  autres  lettres  les  dizci:n;>laii;ni 
esté  et  soient  contrains  indeuement  et  di 
taire  yait  ou  dit  chastel  de  Tança  rville  e 

mbien  que  en  ycelu) 
mplaignans    ne  veuilent  avoir  leur  r 
refuge,  maîi  se  soient  retraiz  et  veuilent  et  peven^ 
mieux  et  plus  promptement  au  fort 

,  estant  en  ia  dicte  para' 
et  de  Saine  et  en  la  propre  terre  et  héritage  de. 

e  lige  et  tenant  de  i 
luquel  fort  des  dictes  carrières  (de 
pour  le  protfit  de  nous  et  du  pais  lesdiz  complai^ 


149 

autres  bonnes  gens  d'icelui  (se  sont  retrais),  leurs  femmes, 
enfans  et  biens  et  ont  gardé  et  défendu  ycelui  fort  contre 

la  puissance 

assaillirent  et  s'efforcèrent  de  prendre 

gens  retrez   estans   en  icelui  fort,    lesquels  ne  peurent 
oncques  meflaire,  mais  es  dis  assaux  faisant  fussent  plu- 
sieurs ennemiz  tuez  et  autres  bleciez  de  trait,  si  comme 
yceux  complaignans  dient,  supplians  humblement   leur 
estre  par  nous  sur  ce  pourvu  de  deu  remède.  Pour  ce 
est-il  que  nous,  eue  consideracion  sur  ce,  voulans   nos 
dictes  autres  lettres  sortir  et  avoir  leur  plenier  effect,  vous 
mandons  de  rechiefet  enjoignons  estroictement,  etàchas- 
cunde  vous  et  comme  autrefois  a  esté  commis,  commet- 
tons que  le  contenu  en  noz  dictes  autres  lettres,  desquelles 
il  vous  est  apparu  etapperra,  vous  entériniez  et  accomplis- 
siez sans  plus  de  delay  ou  autre  mandement  actendre,  en 
kisant  par  vous  en  voz  personnes  ou  faisans  faire  par 
autres  raisonnables  personnes,  inhibition  et  défense  de 
par  nous  aux  gens  et  officiers  dadit  conte,  dont  vous  serés 
requis,  qu'ils  se  cessent  et  départent  du  tout  de  la  con- 
trainte dessus  dicte  sur  certain 

»  Donné  à  Paris  le  xx«  (?)  jour  de  janvier  1 369,  et  de 
notre  règne  le  siziesme  ». 


L'obligation    reconnue   par   le   seigneur   de  Drumare, 

Jans  un  aveu,  de  trouver  un  bateau  pour  le  passage  du 

ro»  de  Harfleur  à  Hontieur,  m'a  donné  l'idée  de  signaler, 

*  la  suite  de  cette  constatation,  trois  documents  relatifs  à 

J«  droitures  de  passage  de  la  rive  droite  de  la  Seine  (le 

j>oint  de  départ  n'est  pas  indiqué)  en  faveur  des  moines 

de  Fécamp  et  des  gens  de  leur  monastère  (charte  de  Robert 

Bertrand,  seigneur   de   Roncheville,     1283);  de  la  même 

rive  d  Quillebeuf,   en   faveur  des  comtes  de  Lillebonne 

(document  du  xvi«  siècle,    mais  se   référant  sans  aucun 

doute  à  une  époque  bien  antérieure);  état  des  droits  dus 

10 


i5o 

pour  le  passage  de  la  Seine  au  port  de  Saint-Georges-de- 
Boscherville. 

La  charte  de  Robert  Bertrand  offre  pour  nous  cet  avao- 
tage  d'être  écrite  en  français.  Je  me  suis  appliqué  à  la 
reproduire  aussi  exactement  que  possible. 

On  remarquera,  dans  l'énoncé  des  droits  reconnus  aux 
comtes  de  Lillebonne  par  les  religieux  de  Jumiéges,  sei- 
gneurs de  Quillebeuf,  cette  qualification  de  citoyens  donnée 
aux  habitants  de  l'ancienne  Juliobona,  dépossédée  pour 
lors  et  depuis  longtemps  de  son  titre  de  cité  (1). 

Les  Coutumes  du  port  de  Saint-Georges  nous  font  con- 
naître quels  habitants  de  la  rive  gauche  le  fréquentaient 
le  plus  habituellement. 

CHARTE  DE  ROBERT  BERTRAND  ACCORDANT  AUX  RELIGIEUX 
DE  FÉCAMP  LIBRE  PASSAGE  DE  LA  SEINE  POUR  SB  RENDRE 
A  HONFLEUR. 

«  Sachent  touz  ceus  qui  sunt  et  qui  avenir  seront  que 
ge,  Robert  Bertran,  chevalier,  segnor  de  Roncheville,  ai 
donne  et  otrie  et  conferme  par  ma  présente  chartre  por 
lamor  de  Dieu  et  por  le  salu  de  lame  de  mei  et  de  ma 
lame  et  de  mes  enfanz  et  por  les  âmes  de  mon  père  et 
de  ma  mère  et  de  mes  anceisors  et  de  mes  succesors,  a 
labe  et  au  couuent  de  la  Trinité  de  Fescan  et  a  touz  lor 
serjanz  de  lor  main  past  (2)  quictance  et  franchise  pleniere 
en  ma  vile  de  Honnetiuc  de  tant  comme  il  afiert  a  la  cos- 
tume de  lor  cors  pour  passer  le  travers  de  Saine.  Et  wiel 
et  otrei  que  les  devandiz  abc  et  couuent  et  lor  serjanz  de- 
susdiz  aient  et  porsicchent  la  deuandite  franchise  en  pure 

(1)  «  Tout  porte  à  croire,  dit  M.  Devillc,  que  Juliobona,  de  truite 
à  cette  époque  (v*  siècle),  ne  put  se  relever  de  ses  ruines,  et  que 
ces  Calctcs,  privés  de  leur  cité,  furent  annexés  à  celle  des  Vélo- 
lasses  ». 

(2)  De  leur  domesticité. 


i5i 


et  perpétuel  aumosne  a  touz  jorz  mais  sanz  contredit  et 
sans  empeschement  de  mei  ne  de  mes  heirs  ne  daucun  de 
mes  serjanz  desore  en  avant  si  comme  il  est  desus  deuise. 
Etlesdeuandiz  abeet  couuent  ont  otrie  a  mei  et  a  ma  famé 
et  a  mes  enfants  la  confraternité  de  lor  ordre  et  pleniere 
parchonnerie  (i)de  touz  lor  biens  esperitues  fais  et  a  faire 
ausi  comme  eus  meismes.  Et  que  ceste  chose  seit  ferme  et 
«table  perdurablement  ge  ai  conferme  ceste  présente 
chartre  de  lempriente  de  mon  seel.  Qui  fu  donnée  lan  de 
l'incarnation  nostre  segnor,  m.  ce.  et  quatre  vinz  et  treis, 
<u  meis  de  may.  »  dd  dd  dd 

Sceau  perdu. 

ÉTAT  DE  LA    VALLEUR    ET   REVENUE   DE  LILLEBOSNE 

1  Le  droict  de  passage  de  Quilleboeuf  apartenant  à 
l'abbaye  de  Jumyèges,  pour  lequel  il  (est  deub)  à  mesdicts 
scigoeurs,  chacun  an,  ou  à  leurs  offieyers,  sçavoir  :  le  jour 
de  la  Trinitté,  le  prevost  dud.  Quilleboeuf,  pour  les  dits 
^tigieulx,  est  tenu  et  subject,  le  mercredi  précédent, 
heure  de  mydy,  faire  sçavoir  à  mon  dit  seigneur  ou  offi- 
eyers quand,  ou,  à  quelle  heure  leur  commoditté  est  de 
Pendre  et  recepvoir  yceulx  pour  yceulx   passer  à   pied 

dans  le  dit   batteau en   tapisserie  ou   bien   feullyc. 

ayant  hommes  joueurs  de  instrumentz  de  musicque,  re- 
cepvoir  iceulx    audit  lieu  de  Quilebœuf;  y  arrivez,   les 

Nener  et  conduire  au  moutier  et  iceulx leur 

présenter  les  premiers  à  l'orTrende,  et,  à  leur  retour,  ledit 
Prévost  tenu  leur  bailer  maison  et  à  iceulx  quéryr  et  parer 
chambre  et  lieu  honeste  pour  la  réception  d'iceulx,  quérir 
sur  table  troys  doubliers  fins  de  l'essence  qu'il  appartient 
ausdits  seigneurs  et  l'ung  sur  l'autre,  et  sur  iceulx,  en  pre- 
mier lieu,  présenter  ù  mydi  troys  chappeaux  de  rozes  ver- 
meilles avec  boucquetz  en  platz  d'argent,  et,  aprez  ce  iaict, 

H    Communauté,  participation. 


152 

fournir  le  pain,  vin,  viandes  convenables  à  tel*  seigneu 
changer  et  lever  à  chascun  mais  (mets)  de  levée  en  vian 
chacun  des  dits  Joublyers  ;  après  lequel  banquet  ou  di 
est  tenu  le  dit  pré  vos  t  taire  repasser  les  «dits  seigneurs 
terre  certayne  et  à  pied  sec  vers  Lislebonne,  à  la  charge 
iceulx  passagers  entretenir  icellui  passage  de  basteaux  \eB. 
que  de  raison  et  passer  en  iceulx  les  bourgeoys  et  sytoyen^ 
résida n s  dans  les  quatre  barres  et  meuttes  (i)  du  dit  Lille — 
bonne,  la  femme  et  en  fans,  serviteurs,  chien  et  chat,  tant 
allants  que  venans  pour  le  double  et  maille  (2)  ». 

LES  COLSTUMES   DU   PORT    DB    SAINT-GEORGES 

«  Chascun  coustumier,  tant  d'Anneville,  Berville,  Bar. 
neville,  Ambourville  et  Yville  doibt  au  terme  S.  Michel 
1 1  gerbes,  Tune  de  seigle,  l'autre  d'orge  ou  xu  d.  au  choys 
du  passager. 

»  Item,  au  terme  de  Noël,  1  tourtel  ou  11  d.  au  chois 
Jud.  passager. 

»  7/em,  au  terme  de  Pasques,  1 1  oefz  ou  1  d.  au  choys 
Jud.  passager. 

'>  Le  curé  d'Anneville  par  an  une  mine  de  seigle  à  la 
S.  Michel. 

»  Le  cure  d'Amborville,  aud.  terme,  11  boisseaux  de 
seigle. 

»  Le  prieur  du  Pré,  pour  la  grange  de  Berville,  1  mine 
Je  seigle  audit  terme. 

d  Limites,  du  latin  meta.  S'il  n'y  avait  point  de  murs  entou- 
rant Lillcbonnc,  il  y  avait  du  moins  des  barrières  qui  en  déter- 
minaient les  limites,  probablement  pour  la  perception  d'un  droit 
de  coutume,  sorte  d'octroi. 

(a)  Abbé  Tougard,  Histoire  de  l'arrondissement  du  Havre, 
p.  238  :  «  Le  comte  de  Lillebonne  possédait  le  droit  de  pêcherie 
sur  In  rivière  de  Seine  u  tous  applets  depuis  le  Val-Varin  et  le 

Puits-Fortin   jusqu'à    la    maladreric   d'Aizier L?   seigneur 

avait  également  droit  de  passage  de  Lillebonne  à  Quillebeut.  » 


i53 


»  Le  manoir  du  sr  d'Auborville,  aud.  terme  i  mine  de 


*  Le  manoir  d'Oumare  (i),  appartenant  au  sr  d'Anne- 
vîlle,  audit  terme,  i  mine  de  seigle. 

»  Le  manoir  Robin  Aumont,  de  Barneville,  aud.  terme, 
m  boisseaux  de  seigle. 

»  Le  manoir  du  Pont  (2),  à  Annevilie,  aud.  terme, 
1111  gerbes  de  blé  et  orge,  ou  11  s.  à  la  volentc  du  passager 
avec  son  disner  de  luy  et  de  ses  bestes. 

»  Pierres  Ausout  et  Raoul  Desmoulins,  d'Anneville,  se 
«iicnt  frans  audit  port,  pour  ce  qu'ils  sont  frans  porquiers 
de  Maugny,  s'ils  ne  portent  marchandise. 

»  Le  manoir  du  Torp,  que  fu  Thomas  de  Brecy,  et 
l'ostcl  à  la  Plederesse  séant  à  Annevilie,  se  dient  frans  en 
dit  port  pour  ce  qu'ils  sont  francs  porquiers  de  Maugny, 
*e  ilz  ne  portent  marchandise. 

»  Il  est  assavoir  que  tous  coustumiers  portant  marchan- 
dise doibvent  passage  comme  forains,  soit  d'aler  ou  de 
venir,  1  d.  pour  corps  d'omme,  et  pour  beste,  mi  d.;  et  en 
035  que  il  y  a  beste,  elle  acquicte  son  corps,  et  ne  poeult  la 
kroele,  soit  jument  ou  vache,  acquictter  que  1  poulain  ou 
veel  dedans  an;  et  ne  doibvent  passer  que  11  jours  pour 
*Pniaine  et  entre  11  soleux. 

*  Chacune  brebis  ou  mouton  noir  doibt   pour  passage, 
1<L 

'  Les  11  blanches  doibvent  1  d. 

*  La  quièvre,  soit  maie  ou  femelle,  doibt  un  d. 

*  Le  porc,  soit  maie  ou  femelle,  doibt  1  d. 

*  Et  se  aucun  coustumier  mainne  aucune  de  ses  bestes 


(0  Oumare,  indiqué  comme  hameau  de  la  paroisse  lie  Vatte- 
v,Ue,  dans  un  contrat  du  10  août  1432. 

(î)  A  cette  époque,  le  fief  du  Ponty  sis  a  Annevilie,  était  un 
9u*n  île  fief  relevant  des  religieux  Je  Jurr.ièges  à  cause  de  leur 
*i$neurie  d'Anneville. 


1 54 

de  nourreture  aux  foires  ou  aux  marchiés,  et  elle  se  vent, 
il  paiera  n  d.  » 

(Arch.  de  la  S.-Inf.,  F.  S.-Georges-de-Boscherville). 

INSCRIPTIONS   OBITUA1RES 

L'église  de  Sainte-Marguerite-sur-  Du  clair  conserve, 
appliquée  sur  ses  murs,  l'inscription  obituaire  suivante  : 

a  Lan  de  grâce  mil  cinq  cens  trente  cinq,  le  xxnie  jour 
dapuril  aprez  Pasqucs,  messire  P(ier)rez  Pasquin,  pbre 
natif  de  la  parroisse  de  Saine  te- Marguerite-sur- Ducler, 
fonda  une  basse  messe  a  estre  perpétuellement  dicte  et 
célébrée  en  ceste  présente  église,  fondée  /  de  Madame 
Saincte  Marguerite  par  ch(ac)un  moys,  premier  jour  de 
vendredi,  par  le  cure  ou  vicaire  en  lad.  egl(is)e  moyen(nant) 
la  so(mm)e  de  xlvii  s.  vi  d.  f  par  /  ch(ac)un  an  a  prendre 
sur  tous  ses  biens  jouxte  les  l(ettr)es  de  ce  ffai)ctes  et 
passées  devant  Collenet,  bac(hel)et  et  Guilemme  du  long, 
tabellio(n)s  en  la  viconté  et  sergenterie  de  Caudebec  lan  et 
jour  dessus  d(its)  ». 

On  voit,  dans  la  même  église,  une  autre  inscription,  de 
164»),  relative  à  la  fondation  de  «  honorable  homme  Jean 
Cresté,  arpenteur  »,  lequel  y  avait  affecté  70  livres  de 
rente. 

Cont retable  à  Honfleur.  —  M.  Ruel  doit  à  l'obli- 
geance de  M.  P.  Bréard,  notaire  à  Honfleur,  la  copie 
du  devis  d'un  beau  travail  de  menuiserie  exécuté  en 
1670  par  l'artiste  rouennais  Baudard.  La  pièce,  par 
ses  obscurités  mêmes,  mériterait  d'être  insérée  au  Bul- 
letin. M.  le  Président  pourrait  y  joindre  quelques 
éclaircissements  utiles  (voir/?.  20g). 

Tour  Jeanne  d*Arc.  —  Les  travaux  qui  s'exécutent 
en  ce  moment  à  l'ancien  hôtel  de  Mathan  ne  sauraient 


i55 

manquer,. selon  M.  le  docteur  Coutan,  d'offrir  d'im- 
portantes constatations.  Il  demande  si  le  Conservateur 
du  Musée  peut  y  jeter  de  temps  à  autre  un  coup  d'oeil. 

M.  de  Vesly  répond  que  son  attention  est  si  bien  en 
éveil,  qu'à  une  démolition  exécutée  mal  à  propos  il  a 
imposé  une  restitution  de  l'état  primitif. 

M.  Sarrazin  signale  à  ce  propos  une  construction 

rectangulaire  de  trois  ou  quatre  mètres  de  diamètre 

surmontant  une  maçonnerie  circulaire  qu'il  convient 

d^étudier  avec  soin.  Ne  doit-on  pas  se  demander  si  ce 

ne  serait  pas  un  reste  de  l'ancien  puits  de  la  forteresse? 

D'autres  vestiges,  plus  précieux  encore,   méritent 
aussi  l'examen.   Ce  sont  ceux  que    notre  collègue, 
M.  Dubosc,  présumait  appartenir  à  la  tour  «  devers  les 
champs  »,  témoin  de  la  longue  et  douloureuse  capti- 
vé de  Jeanne  d'Arc. 

Un  plan  détaillé  du  Vieux-Château  va  être  prochai- 
nement exécuté. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


A.  Tougard, 


M.  Léopold  Delisle,  qui  a  lu  en   épreuves  les  pages 
247-249,    m'écrivait  le  22  juillet    1908  :   «  Cela  est 
fort  intéressant  et  mettra  peut-être  sur  la  voie  de  cons- 
tatations utiles  pour  l'histoire  militaire  du  xiv*  siècle, 
dans  la  Haute-Normandie.  » 


i56 


SÉANCE  DU  26  AVRIL  1907 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  pré- 
sidence de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice-président. 

Sont  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Deglatigny, 
Garreta,  Le  Breton,  Le  Verdier,  Ruel,  Vernier  et 
l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry ,  Brunon, 
Coutan,  Malicorne,  Pelay,  Sarrazin,  de  Vesly  et 
Lormier. 

Après  une  courte  addition  faite  par  M.  Le  Breton, 
on  adopte  le  procès-verbal  de  la  dernière  séance. 

Correspondance  imprimée.  -*  Exceptionnellement 
abondante,  elle  enregistre  :  Comptes-rendus  et 
Mémoires  du  Comité  archéologique  de  Sentis,  VII- 
IX;  1904- 1906;  3  vol.  in-8°;  —  Mémoires  de  la 
Société...  de  l'Oise,  XIX;  1906  ;  —  Mém.  de  la  Soc. 
acad.  de  Boulogne-sur- Mer,  XXII-XXIV;  1903- 
îqo6;  3  vol.  in-8°;  Bulletin  idem;  V,  1904;  —  Le 
Patois  Boulonnais,  par  feu  le  chanoine  Haigneré  ; 
1901,  in-8°;  —  Mémoires  de  la  Soc.  d?  Emulation 
d'Abbeville.  XXI,  1906;  —  Mercure  musical...  publ. 
par  Laloy  et  Ecorcheville,  1  5  janvier-i  5  avril  1907  ; 
4.  forts  fasc.  in-40;  —  ...Documents  relatifs  à  la  vie 
économique  de  la  Révolution,  1906;  2-3;  —  Con- 
grès archéol.  de  France  en  1  go5  ;  72e  session,  Beau- 
vais  ;  —  Annales  de  la  Soc...  de  Gand,  vi-viii.  Gand, 
1 906  ;  —  Bulletin  idem  ;  6-9  ;  1 906.  —  Ânnual  Report 
of  the  Board  of  Régents  of  the  Smitsonian 
Instit..    1905,    1006;    Washington,    1906;  —  Bull. 


«57 

de  la  Soc.  archéol.  du  midi  de  la  France,  n°  36  ;  — 
Bulletin  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  Picardie, 
1906,  3  et  4;  —  Bulletin  de  la  Soc.  des  Antiq.  de 
laMorinie,  219,  220;  —  Bull...  des  Antiquaires  de 
l'Ouest,  juillet-8ept.  1906;  —  Bull,  de  la  Soc... 
arch.  de  Langres,  n°  76  ;  —  Bull,  de  la  Soc.  Dunoise, 
n°  149;  —  Bull,  de  la  Soc.  archéol.  de  Nantes, 
XLVII,  3  et  4;  —  Circulaire  de  M.  Lefebvre-Pon- 
ulis  invitant  au  prochain  Congrès  de  la  Société  fran- 
çaise d'archéologie  qui  doit  se  réunir  à  Aval  Ion  du 
il  au  19  juin. 

Correspondance  manuscrite.  —  Une  lettre  de 
M. le  Préfet  adresse  à  M.  le  Président  son  arrêté  du 
m  février,  qui  nomme  membres  de  la  Commission  : 

M.  Virnier,  archiviste  du  département; 
M.  G.   Lormier,  conseiller  général,  directeur  du 
Musée  céramique. 

M.  le  Président  présente  à  la  Commission  notre 
nouveau  collègue  M.  Vernier,  en  remarquant  que 
fe  secours  de  ses  lumières  ne  peut  manquer  d'être 
Profitable  à  nos  séances. 

Une  lettre  de  M.  Coche,  maire  de  Dieppe,  remercie 
M. le  Président  de  la  distinction  que  la  Commission 
hi  a  obtenue  du  département  pour  la  conservation  du 
château  de  Dieppe. 

Enfin,  en  excusant  son  absence,  M.  de  Vesly  envoie 

"ne  empreinte  du  cachet  de  Claude  de  Saint-Simon. 

abbé  de  Jumiéges  et  proche  parent  de  l'auteur   des 

Mémoires.  M.  le  Président  rappelle  que  ce  cachet  est 

extrêmement  commun  aux  Archives  dans  le  fond  Je 

Jumiéges.  L'intérêt  de  cette  empreinte  consiste  en  ce 


que  l'inconnu  qui  l'a  fournie  en  possédai!  la  ma 

par  lui  offerte  au  Musée. 

Tour  Jeanne-ifA  rc.  —  M.  P.  Le  Verdier  a  le  pre- 
mier la  parole  pour  faire  pari  à  la  Commission  des 
résonnions  prises  ces  jours  derniers  par  le  Conseil 
général  au  sujet  de  cette  tour.  Le  plan  sur  lequel  il 
présente  ses  explications,  leur  donne  toute  la  clarté 
désirable. 

Un  projet  de  convention  a  été  soumis  à  celte 
assemblée  par  M.  le  Préfet,  aux  termes  de  laquelle  les 
acquéreurs  des  immeubles  de  la  communauté  des 
Drsulinesont  rétrocédé  au  département  deux  parcelles 
de  terrain,  l'une  dans  le  nord-est,  l'autre  vers  le  sud- 
ouest  de  la  tour,  afin  d'en  faciliter  le  dégagement  et 
d'en  ménager  une  meilleure  vue.  Cette  convention  a 
été  approuvée  ;  mais  en  même  temps  le  Conseil  géné- 
ral a  émis  le  vœu  que  la  Ville  de  Rouen  puisse  se 
rendre  acquéreur  d'une  partie  plus  considérable  de 
terrain,  au  nord  et  à  l'ouest  de  la  tour,  de  façon  à  opé- 
rer complètement  lo  dégagement  de  celle-ci. 

Notre  collègue  ajoute  qu'il  a  voté  ce  voeu,  tout  en 
ne  se  dissimulant  pas  que  la  haute  muraille,  ni 
uniforme,  de  ce  monument  n'est  pas  de  nature  i 
offrir  une  perspective  très  intéressante;  maïs  la  dispo- 
sition primitivement  adoptée,  qui  place  la  tour  sur  le 
côté  de  la  rue  projetée  et  dans  une  sorte  de  cul-de-SK, 
ne  lui  semble  pas  à  l'abri  des  critiques.  L'élargisse- 
ment de  l'emprise,  ainsi  que  l'a  proposé  le  Conseil 
général,  semble  préférable,  À  la  condition  que  quelque 
plantation  d'arbres  vienne  accompagner  la  base  de 
l'édifice. 

M.  Rue]  est  d'avis  que  la  gigantesque  muraille  de 


1 5ç 

la  tour  a  besoin  d'être  en  partie  dissimulée,  et  il  pré- 
fère le  plan  primitif  qui  a  l'avantage  de  laisser  entre- 
voir le  monument  au  lieu  de  le  mettre  en  pleine  évi- 
dence. 

M.  Gaston  Le  Breton  applaudit  au  vœu  émis  par  le 
Conseil  général  :  c'est  là,  auprès  de  la  salle  où  elle  a 
comparu  devant  ses  juges,  sur  le  sol  où  s'élevait  sa  pri- 
son, que  veut  être  édifié  le  monument  que  Rouen  se 
doit  d'élever  à  l'héroïne.  En  réservant  ce  terrain,  qui 
pourra  être  en  partie  planté,  la  Municipalité  ferait  acte 
de  prévoyance.  M.  de  Beaurepaire  appuie  cette  obser- 
vation. 

L'état  actuel  du  monument  résulte  d'une  malheu- 
reuse inspiration  qui  se  laissa  entraîner  au  désir  de 
restituer  une  œuvre  du  xne  siècle.  L'effet  n'en  a  pas 
été  heureux  et  l'abbé  Cochet  ne  fut  pas  le  dernier  à 
protester  ( i ) .  Il  eût  été  préférable,  selon  M.  Garreta, 
de  lui  laisser  à  peu  près  l'aspect  de  la  tour  de  Lille- 
bonne. 

Du  moment  que  Jeanne  d'Arc  et  ses  souvenirs 
avaient  fait  du  donjon  une  propriété  nationale,  il  sem- 
blait indiqué  de  lui  rendre  sa  physionomie  du  xve  siècle. 
Or, à  cette  époque,  les  tours  étaient  crénelées;  et  il  en 
esl  même  pour  la  nôtre  un  indice  particulièrement 
^rieux.  Peu  de  mois  après  le  supplice  de  la  Pucelle, 
la  tour  fut  canonnée  par  l'artillerie  installée  à  la  Rou- 
gcmare.  Et  cependant,  un  compte  conservé  aux 
Archives  ne  parle  nullement  de  toiture. 

M.  le  Président  ajoute  que  le  cardinal  Thomas  avait 

(i)  La  fleur  de  lis  du  sommet  provoqua  même,  au  sein  de 
la  Commission,  le  26  mars  1874,  un  assez  vif  incident  de  la 
part  de  M.  de  Glanville.  Un  écho  affaibli  s'en  retrouve  dans  nos 
Bulletins  (III,  169-173). 


i6o 


désiré  construire  sur  cet  emplacement  un  monument 
à  Jeanne-d'Arc,  et  que  le  prélat  dut  abandonner  son 
projet  devant  les  exigences  des  usufruitiers  d'une 
partie  des  jardins  des  Ursùlines. 

Enfin,  selon  le  désir  de  ses  confrères,  M.  Le  Ver- 
dier  dépose  la  motion  suivante,  qui  est  adoptée  à  une 
très  grande  majorité  : 

«  La  Commission  s'associe  au  vœu  émis  par  le  Con- 
seil général  dans  sa  dernière  session,  tendant  à  ce  que 
le  terrain  délimité  au  plan  par  les  lettres  B  C  E  F  G 
soit  acquis  et  réuni  au  domaine  public,  sous  réserves 
de  plantations  ultérieures,  et  dans  l'espoir  qu'un  jour 
y  soit  édifié  un  monument  à  Jeanne-d'Arc.  > 

Mort  de  M.  Beaucousin.  —  M.  le  Président  in- 
forme la  Compagnie  qu'elle  vient  de  faire  une  perte 
considérable  dans  la  personne  de  notre  confrère  d'Yve- 
tot,  M.  Beaucousin,  dont  l'inhumation  a  eu  lieu  ce 
matin.  11  s'était  montré  assidu  à  nos  séances  auxquelles 
il  prenait  un  vif  intérêt. 

Son   ouvrage  le  plus  important,  VHistoire  de  Itz 
principauté  <f  Yvetot,  avait  été  rédigé  sur  les  archives 
mêmes  des  anciens  seigneurs.  Il  la  fit  suivre  d'une  dis- 
sertation spéciale  sur  l'antiquité  du  royaume  d'Yvetor, 
qu'il  établit  d'une  façon  très  solide,  en  la  vengeant  des 
dédains  de   la  critique.   Outre  diverses  publications 
estimées  qu'il  procura  pour  l'Histoire  de  Normandie 
et  pour  les  Bibliophiles,  il  écrivit  de  savantes  notices 
sur  Valliquerville  et  Allouville.  Enfin  M.  Beaucousin 
s'était  formé  une  excellente  bibliothèque  qui  renfermait 
des  manuscrits  importants.  A  ces  divers  titres,  il  tenait 
donc  une  place  honorable  parmi  nos  travailleurs  con- 
temporains. 


i6i 


Exfjù  des    registres  de  T Hôtel   commun  de  h    Vilie 

Je  Rouen. 

«  Le  lundi  vni*  jour  d'aoust   1Ô72.  le  R.   P.  Supérieur 
«ies  Augustin*  deschaussez  apporta  au  bureau  de  l'Hostel 
commun  de  la  Ville  de  Rouen  une  lettre  de  cachet  de  la 
reine,  du  3e  du  me&me  mois,  par  laquelle  Sa  Majesté, 
mot  bien  voulu  estre  la  fondatrice  d'une  église  que  les 
tins  religieux   désirent  faire   construire  au  faubourg  de 
Maruinnlle,  souhz  le  tihre  de  N.-D.-des- Victoires,  décla- 
roit  sa  volonté  sur  ce  subjet  et  faisoit  l'honneur  à  Mes- 
sieurs  les  escherins  en  charge  de  leur  donner  la  commis- 
sion d'y  poser,  soubz  son  nom,  la  première  pierre;  et  pour 
cet  eflet,  après  avoir  conféré  avec  ledit  père  supérieur  sur 
les  ordres   nécessaires  pour  rendre  cette  action   autant 
magnifique  que  le  sujet  le  demandoit.  le  xxxe  dudict  mois 
d'aoust,  jour  choisy  pour  la   cérémonie,   toutes  choses 
«tant  disposées  d'une  façon  ponpeuze  et  bien  concertées 
par  les  soins  qu'en  avoit  pris  le  dict  père  supérieur,  les 
dits  escherins  en  leurs  robes  et  tocques.  accompagnez  des 
officiers  de  ladîcte  Ville,  s'y  sont  rendus  sur  les  dix  heures 
Ju  matin,  à  Féglize  des  dits  Pères,  à  la  porte  de  laquée 
Contestez  receuz  par  ledict  supérieur  qui  leur  présenta 
b  croix  avec  l'eau  bénite  et  leur  fit  un  petit  discours  -^r 
'e  sujet;  ensuite  de  quoy  les  dits  sieurs  escherins  et  odiciers 
s estans  placez  sur  des  fauteuils  eslevez  sjt  des   estrades 
c>Uns  audessoubs  d'un  trosne  ou  estoit  ie  portroict  Je  !j 
Kesne,  aussi tost  on  tut  en  procession  a:  lie-  i e=  ' i n  J   rojr 
J*  solennité,  les  dits  Relhgieux    precéJen-   M  >nsci^:r.ejr 
'evesque  de  Finibort,  revestu  de  ses  hari:>  :    r.:;:iw«i-x: 
et  la  dicte  procession  estant  arrivée  au  iiej    ,-    c  devoit 
poser  la  dicte  première  pierre,  après  quelques  pr.cres.  or* 
présenta  dans  un  bassin  aux  dits  sicjrs  e  -h^-.;r.-  jes  rm- 
reau  et  truelle  argentez  et  garnis  de  -jpjt,-  des  jojieur^ 
de  la   Reine,  et  aussi  tost  les  dits   S*  es.r.e.  in>  po-crer.t 


IÔ2 


la  dicte  première  pierre  suivant  les  intentions  de  Sa 
Majesté,  au  bruit  de  trois  descharges  de  douze  pièces  de 
canon,  qui  avoient  estez  conduittes  par  leurs  ordres  aux 
environs  du  boulevard  de  la  porte  du  dit  faux  bourg.  Cela 
fait,  on  retourna  en  l'églize  où  le  Te  Deum  fut  chanté  en 
musique,  à  la  fin  duquel  la  messe  fut  célébrée  par  mon 
dit  seigneur  de  Finibort,  à  l'issue  de  laquelle  ayant  esté 
conduit  au  réfectoire  il  y  disna  ainsi  que  les  dits  sieurs 
eschevins  et  officiers  qui  y  avoient  estez  invitez.  » 

Inscription  qui  est  sur  la  plaque  de  plomb  qui  étoit 
sous  les  fondemensde  notre  église,  3o  août  1672. 

Ecusson  de  la  Reine. 

Maria  Theresia  Galliarum  et  Navarrœ 

Regina  devictis  undique  hostibus  Batavisque  a  rege 

Ludovico  decimo  quarto  conjuge  charissimo, 

Subactis,  monasterium  et  ecclcsiam  hanc 

Augustiniinorum  discale eatorum  Deo 

Omnipotenti  et  Beathsimœ  Virgini  sub  titulo 

Domina?  nostra?  de  Victoriis  in  gratiarum 

actionem  vovit  ac  dedicavit  et  primum 
hune  lapidem  per  manus  nobilium  virorum 

Nicoiai  Dufour,  Pétri  Tabouret,  Pétri 

Asselin  a  conciliis  et  domus  régis  ordinarii 

prœpositi,  Jacobi  Le  Tellier  et  Dyonisii 

Monfreute  Consiliariorum  et  œdilium  civitatis 

Rot hom.i gens is,  suo  nomine  apponi  jussit 

anno  1672,  die  vero  3oa  Augusti. 

Icy  est  l'écusson  du  Icy  est  l'écusson  de  la  Ville 

Parlement.  de  Rouen. 

«  Très  chers  et  bien  a  niez,  les  Relligieux  Augustins  des  - 
chaussez voullant  bastir  une  eglize  dans  la  ville  de  Rouen 
zoubz  le  tiltre  de  N.-D.  des  Victoires,  en  actions  de  grâces 
de  l'heureux  succedz  des  armées  du  roy,  notre  très  honoré 
seigneur  etespoux,  contre  les  holandois,  et  voulant  bien 
nous  constituer  leur  fondatrice,  nous  vous  escrivons  celle- 


i63 


cy  pour  vous  dire  que  vous  ayez  à  poser  la  première 
pierre  a  la  dicte  eglize  soubz  notre  nom,  à  quoy  nous 
assurons  que  vous  satisferez  volontiers  ;  nous  prions  Dieu 
qu'il  vous  ayt,  très  chers  et  bien  amez,  en  sa  sainte  garde. 
Escript  à  S.  Germain  en  Laye  le  troisième  aoust  1672.  » 
Signé  :  Marie-Therese  ;  plus  bas  :  Brisacier  et  Sellez,  et  sur 
la  suscription  est  esc  rit  :  A  nos  très  chers  et  bien  amez  les 
nuire  et  esche  vins  de  la  Ville  de  Rouen. 

Images  de  Rouen.  —  Enfin  M.  Ruel  met  sur  le 
bureau  deux  pièces  du  Musée  du  vieil  Honfleur,  qui 
lui  semblent  avoir  pour  nous  un  intérêt  particulier.  Ce 
sont  deux  images  dominotées  (om3o  X  om38),  im- 
primées à  Rouen  en  1703,  par  de  Hautot.  L'une  est 
un  S.  Pierre,  et  l'autre  un  souvenir  de  N.-D.-de-la- 
Dèlivrande,  portant  mention  de  deux  guérisons  obte- 
nues en  1646  et  1703. 

Sans  rien  préjuger  sur  la  rareté  de  ces  deux  impres- 
sions, M.  le  Président  constate  que  ce  genre  d'estampes 
a  été  communément  fabriqué  à  Rouen. 

Avant  de  lever  la  séance,  M.  de  Beaurepaire  donne 
kcture  des  notes  suivantes  : 

NOTICE   SUR    LES    ANCIENNES    MAISONS   A    PIGNON 

Nous  lisons,  dans  le  Dictionnaire  de  Trévoux,  au  mot 
pignon  :  «  On  dit  proverbialement  qu'un  homme  a  pignon 
sur  rue  quand  il  a  quelque  maison  ou  d j  bien  en  .vi  itnct 
qu'il  peut  hypothéquer.  » 

Littré,  dans  son  Dictionnaire,  écrit  piu*  justement,  au 

sujet  du  même  root  :  «  Avoir  pignon  sjr  r-e,   pov/cder 

une  maison  dans  une  ville  et  sur  la  rje.  parce  «ic  a-ïre- 

fois  c'était  le  pignon  qui,  comme  a„;ojr  :'h  j.    1hu\    ;ç« 

églises,  taisait  la  façade  de  la  maison:  t:  :ï%.  «r.o.r  *  ss.  jt,*; 


164 

maison  de  bon  rapport.  Certains  auteurs,  parlant  de  leurs 
ouvrages,  disent  mon  livre;  ils  sentent  leurs  bourgeois  qui 
ont  pignon  sur  rue  et  toujours  un  chez  moi  à  la  bouche  ». 
Pascal,  Pens.  xxiv,  68,  éd.  Havet. 

J'ajouterai,  pour  compléter  cette  définition,  que  dans  les 
villes,  le>  maisons  à  pignon  se  distinguaient  des  maisons 
plus  modestes,  celles-ci  appuyées  sur  les  premières  et  ayant 
un  toit  dont  la  pente  n'était  que  d'un  côté,  maisons  appen- 
tiches  ou  appentiches  simplement,  comme  on  disait  autre- 
fois, appentis  comme  nous  dirions  aujourd'hui  (1).  Les 
maisons  à  pignon  ne  manquent  pas  encore  dans  cette 
ville.  Les  maisons  appentiches  y  sont  devenues  plus  rares. 
On  en  rencontre  encore  quelques-unes  dans  les  rues  de 
Rouen  que  le  luxe  n'a  point  transformées. 

L'acte  suivant  fera  sentir  la  différence  que  l'on  établis- 
sait, au  point  de  vue  de  la  valeur,  entre  les  unes  et  les 
autres,  et  au  point  de  vue  de  l'état  social,  et,  sans  doute 
aussi,  de  la  considération  entre  leurs  propriétaires  respec- 
tifs. 

«  Jehan  Davi,  segneur  Saint  Pères  Avi,  chevalier, 
conseiller  du  Roy  notre  sire  et  son  bailli  de  Rouen,  à 
Guillaume  Verguant  et  Robert  Petit-Clerc  et  leurs  com- 
pagnons, trésoriers  de  l'église  de  Saint-Nigaise  de  la  dicte 
ville  de  Rouen,  salut.  Savoir  faisons  :  Comme  pour 
obvier  aux  grans  et  irréparables  inconveniens  qui  du 
temps  advenir  se  pourroient  ensuir  comme  commis  (?)  se 
sont  ou  temps  passe  depuis  que  la  mairie  d'icelle  ville  et 
banlieue  de  Rouen  fu  en  la  main  du  Roy,  tant  en  murdres, 
larrecins,  roberies,  bateries,  bris  et  romptures  de  mai- 
sons, fortunes  de  feu  que  autrement,  en  defifaute  de  ce  que 
depuiz  ledit  temps  il  n'y  avoit  eu  ne  avoit  de  présent  pro- 
vision de  guet  ne  de  garde,  comme  par  avant  estoit,   et 

(1)  Dans  un  acte  du  xvie  siècle,  un  bourgeois  de  Rouen  tolère 
qu'on  appuie  S'.ir  sa  maison  un  apentiche,  à  condition  «  qu'on 
n'y  mette  ni  hostellc  nuls  pourceaux  ni  truyes  ». 


i65 

que,  en  continuant  de  mal  en  piz,  plusieurs  s'estoient 
efforciez  ou  voulu  ou  vouldroient  efforcier  à  faire  ou 
commectre  de  nuit,  en  la  dicte  ville,  moult  d'exccz,  oppres- 
sions et  oultrages  aux  bourgoiz,  manans  et  habitans 
d'icelle  ville,  qui,  soubz  ombre  de  la  puissance  de  la  sou- 
veraineté du  roy  notre  dit  sr  et  de  sa  justice,  doivent 
demourer  en  seurté  de  paix  et  bonne  transquillité,  il  ait 
par  nous  esté  ordonné  par  délibération  des  conseulx  (i), 
procureur  du  Roy  notre  dit  sr,gens  de  justice  et  grant 
quantité  des  plus  notables  bourgoiz  et  de  justice  et  grant 
quantité  des  plus  notables  bourgoiz  et  citoyens  de  la  dicte 
ville,  entre  lesquielx  estoient  les  consellers  d'icelle,  pour 
ce  assemblez  et  comparans  devant  nous,  que  de  lors  en 
avant  l'en  feroit  guet  chascune  nuit  en  ladicte  ville  et  ainsi 
que  anciennement,  ou  tempz  de  la  mairie,  avoit  acoustumé 
estre  fait,  et  en  ensuivant  la  certaineté  de  ladicte  delibe- 
racion  eust  esté  ordené  et  limité  quant  guetez  il  auroit  es 
pa froisses  de  la  dicte  ville  et  les  lieux  où  serent  leur  guete 
et  refuge,  et  que  pour  et  afin  de  paier  les  gages  et  salaires 
que  auraient  et  prendraient  tous  lesdix  guettes  et  paier 
aussi  les  vestemens  et  abillemens  d'iceulx,  chascun  feu 
demourant  en  maison  à  pignon  paierait,  par  chascun  an 
la  somme  de  deux  soûls  tournois,  saut  les  clers  non  mariez 
et  non  bénéficiez  aveuc  femmes  vcfves,  qui  ne  paieront 
que  deux  deniers  tournois  ;  et  quant  aux  clers  bénéficiez, 
eulz  ne  paieront  rien,  se  ainsi  n'estoit  qu'ilz  eussent  mai- 
son à  louage,  ouquel  cas  l'en  prendroit  et  cueuldroit 
douse  deniers  tournois  comme  des  clers  maries  et  de 
femmes  vefves.  Et  ceulx  qui  auraient  maisons  apentiches 
paieront  saize  deniers  les  diz  clers  mariés,  femmes  vc!ve<* 
huit  deniers,  et  les  bénéficiés  qui  auront  maison  à  louage 
paieront  semblable.  En  entérinant  et  metant  à  exécution 
laquelle  délibération  les  diz  gueites  aient  esté  mis  sus  et 
composez,  qui  aient  fait  et  font  chacune  nuit  ledit  çuet.  ve 

(i)  Conseils  ou  conseillers,  c'est-à-dire  avocats     u  Km. 

i  i 


66 


tuz  et  abilliez  de  vesteures  et  armeures  qui  à  cette  fin  aient 
(sic).  Nous,  pour  et  affin  de  paier  les  diz  gages  d'iceulx 
selon  la  dicte  deliberacion/ vous  mandons  et  commectons 
à  chacun  de  vous  que  vous  contraignez  ou  faictes  con- 
traindre par  toutes  voyes  deues'et  raisonnables  les  habi- 
tants et  demourans  es  maisons,  tenans  feu  et  mesnage 
(excepté  les  personnes  mendiantes)  assises  et  situées  es 
mectes  de  la  dicte  .parroisse,  à  paier  pour  le  salaire  et 
gaiges  des  diz  gueites  et  gardes  de  nuit  de  ladicte  parroisse, 
pDur  le  terme  commenchant  à  Pasques  derrain  passé  et 
escheu  à  la  Saint  Jehan  semblablement  derrain  passée, 
c'est  assavoir  :  chascun  habitant  et  tenant  feu  et  mesnage 
à  maison  à  pignon  six  deniers  tournois,  et  les  demourans 
en  maison  apentiche,  pour  le  dit  terme  quatre  deniers 
tournois,  excepté  les  dictes  vefves  femmes,  et  les  diz  clers 
non  mariez  et  non  bénéficiez  et  aussi  les  hostes  des  diz 
clers  bénéficiés,  qui  ne  paieront  que  trois  deniers  tournois 
pour  ledit  terme.  Et  les  deniers  de  ce  yssans  et  que  vous 
aurez  cuilliz  et  levez  aportez  devers  Henri  Rousselin,  rece- 
veur des  rentes,  aydes  et  revenues  appartenant  à  la  dicte 
ville  de  Rouen,  lequel  nous  avons  commis  à  taire  ladicte 
recepte  pour  les  distribuer  ou  paiement  des  diz  gueites  de 
nuit  et  non  aillieurs,  lequel   Henri  en  sera  tenu  rendre 
bon  et  loyal  compte  toutes  foiz  que  mestier  sera.   Et  par 
ces  mesmes  présentes  donnons  en  mandement  à  tous  les 
sergens  et  soussergens  de  la  dicte  ville  et  banlieue  que  ilz 
contraignent  toutes  les   personnes   dont  requis  seront  à 
p  lier,  ainsi  que  dict  est,  lesdictes  sommes,  chascun    en 
droit  soy,  par  toutes  voyes  deues  et  raisonnables.  Donne 
à  Rouen  Tan  de  grâce  mil  ccccc  et  sept  le  (la  date  du  mois 
et  du  jour  manque).  —  Sceau   ». 

Jean  Davy,  qui  rendit  cette  ordonnance,  fut  bailli  de 
Rouen  du  29  septembre  1406  (tout  au  moins)  jusqu'au 
mois  d  avril  1409.  Le  28  avril  de  cette  dernière  année,  il 
était  qualifié  de  chancelier  du  duc  d'Orléans. 

Pierre  Cochon,  dans  sa   Chronique,  le  traite  de  noble 


167 

clerc  et  de  bon  justicier,  et  regrette  qu'il  n'ait  exercé  ses 
fonctions  à  Rouen,  que  l'espace  de  trois  ans.  Si  l'on  s'en 
rapporte  au  témoignage  de  ce  chroniqueur,  «  la  ville  et 
bourgois  et  clergé  furent  bien  dolens  que  ce  bailli  se 
parti  si  tost  comme  il  fist.  Car  en  son  temps  il  fist  corn* 
menchier  la  cauchée  de  S.-Sever,  vuider  les  ordez  places 
de  la  ville  comme  les  Petits  camps,  la  Rougemare,  le 
Marchié  as  chevaux,  le  cay  de  la  Ville  au  Viel  pont, 
paver  la  Vieille  har an  guérie,  le  cay  à  tieulleq,  refourmer 
la  Renelle  et  beaucoup  d'autres  belles  choses,  clorre 
vu  ides  places,  etc ». 

Il  est  assez  remarquable  que  Jean  Davy  se  soit  permis 
de  constater  dans  son  ordonnance  que,  depuis  la  suppres- 
sion de  sa  mairie  et  la  perte  de  sa  commune,  la  ville  de 
Rouen  eût  été  si  mal  administrée  (elle  l'était  par  des  offi- 
ciers royaux),  que  la  sécurité  y  était  moins  assurée  qu'elle 
ne  Tétait  autrefois,  et  que  la  fréquence  des  crimes  rendait 
nécessaire  rétablissement  d'une  nouvelle  poiiee. 

L'acte  suivant  nous  reporte  à  des  temps  plus  heureux  : 
il  nous  tait  assister  à  une  cérémonie  où  l'autorité  du  maire 
se  produisait  au  grand  jour  et  dans  tout  son  éclat  :  * 

c  Le  24e  octobre  1711,  sur  ies  neuf  heures  du  matin, 
MM.  les  Conseillers  eschevins  de  la  ville  de  Rouen,  assistez 
du  greffier  de  ladite  Ville,  tous  en  robes  et  en  tocques, 
accompagnez  du  receveur  et  du  maistre  des  ouvrages,  en 
nanteau  et  chappeau,  ont  monté  à  cheval  dans  l'Hostel- 
de-Ville  d'où  ils  sont  partis  pour  aller  au  Champ-du-Par- 
Jon  faire  l'ouverture  de  la  foire  de  Saint-Romain,  précJ- 
vîcz  de  l'huissier,  sergeant  de  laditte  Ville,  tous  à  cheval  et 
en  habit  de  cérémonie,  du  trompette  de  la  Viile,  et  de  la 
Cinquantaine,  aussi  tous  à  cheval  et  des  arquebuziers  à 
pied;  et  ont  pris  leur  chemin  par  la  boucherie  Massacre,  la 
rue  Percière,  la  rue  des  Hermittes,  la  porte  Bouvreuil  et 
la  rue  de  l'Avalasse,  d'où  ils  se  sont  rendus  dans  ledit 
Champ,  auquel  lieu  a  esté  faict  scavoir  par  le  gretrier  de  la 
Ville  qu'ayant  plu  aux  Rois,  prédécesseurs  de  .v  M.  à  pré- 


i68 


sent  régnante,. d'establir  trois  foires  franches  dans  la  ville 
de  Rouen,  la  première  commençant  le  lendemain  de  la 
feste  de  la  Purification  de  N.-D.,  la  seconde  le  i«  mer- 
credy  d'après  la  feste  de  la  Pentecôte,  et  la  troisième  au 
jour  de  saint  Romain,  aux  libertés,  privilèges  et  franchises 
portées  par  les  éditset  déclarations  des  mois  de  may  1477, 
et  i«r  febvrier  1 52 1  et  confirmées  par  sa  dicte  Majesté, 
la  dite  foire  de  Saint- Romain  est  à  présent  ouverte,  durant 
le  cours  de  laquelle  il  est  permis  à  touttes  personnes  de 
vendre  et  acheter,  aux  privilèges  et  franchises  portés  par 
lesd.  déclarations,  et  qu'en  cas  de  contestation  les  parties 
se  pourvoiront  à  l'Hostel-de- Ville  de  Rouen  par  devant 
MM.  les  Maire  et  eschevins,  après  quoy  l'appel  a  esté  fait 
des  officiers  et  cavaliers  de  la  Cinquantaine  sur  la  liste  pré- 
sentée par  leur  capitaine  ;  et  les  arquebuziers  ayant  fait  . 
leur  exercice  ordinaire,  chacun  a  repris  son  rang,  et  on  est 
rentré  dans  la  ville  par  la  porte  Beauvoisine  en  descendant 
par  la  rue  Beauvoisine,  la  rue  des  Carmes,  la  rue  Grand- 
pont,  sur  le  quay  et  à  la  place  de  la  Bourse  où  ledit  gref- 
fier a  fait  une  pareille  déclaration  que  celle  faite  audit 
Champ-du- Pardon,  et  ensuite  on  est  revenu  à  l'Hostel-de- 
Ville  par  la  porte  et  la  rue  de  la  Vicomte,  la  rue  du 
Mûrier  (\)  et  la  rue  du  Gros-Horloge,  au  mcsme  ordre 
qu'on  en  estoit  party  ». 

Pour  l'histoire  de  l'ancienne  juridiction  de  la  Com- 
mune de  Rouen,  je  crois  bon  de  noter,  dans  PObi- 
tuaire  de  la  Cathédrale  de  1329  (Bib.  de  Rouen,  Y  82) 
cette  mention  t  d'une  prison  de  la  Ville  dans  la  rue  Her- 
bière  :  Mois  d'octobre  x  kl.  Eodem  die  Ob.  Hugo  de 
GingueS)  pro  quo  habtmus  xv.  solidos  in  tenemento  GuilL 
Boulr,  in  Vico  Herbarie  an  te  prisionem  Ville  ».  C'est  la 
seule  mention  que  j'ai  rencontrée  de  cette  prison  muni- 
cipale, qui  dut  disparaître  quand  la  ville    fut  privée  de  sa 


(1)  Pour  rue  du  Merrien,  prolongement  de  la  rue  de  la 
aboutissant  à  la  rue  du  Gros-Horloge. 


170 

i36o  (Ibid.,  reg.  i ,  f°  37  v<>);  h.  de  «  Ny  de  Quien  •  même 
paroisse,  1480  (F.  de  la  Cathédrale). 

Au  compte  du  promoteur  de  1451-1452,  on  mentionne 
comme  étant  du  doyenné  de  la  Chrétienté  la  paroisse  de 
Nido  canis,  où  je  ne  puis  voir  qu'une  désignation  de  la 
par.  de  Saint-Gilles-de-  Répainville. 

Hameau  du  «  Nid  de  Quien  »,  considéré  comme  par.  de 
la  Madeleine  de  Rouen,  8  fév.  1456  (Tab.  de  Rouen). 
Ham.  du  Nid-de-Chien,  par.  de  la  Madeleine,  27  juin 
1624.  Le  prieur  de  la  Madeleine  exerçait  les  fonctions  de 
curé  dans  un  canton  nommé  le  Nid-de-Chien,  enclavé 
dans  la  paroisse  Saint  Hilaire  de  Rouen,  1761.  L'Histoire 
de  Rouen,  y9  partie,  p.  78,  avait  déjà  signalé  comme 
paroissiens  de  la  Madeleine  «  les  habitants  du  hameau 
nommé  le  Nid-de-Chien  aux  faubourgs  de  Saint-Hilaire 
près  le  lieu  où  étaient  ci-devant  les  Chartreux.  » 

«  Moulin  du  Ny  de  Quien  sur  l' Au  bette,  par.  Saint- 
Pol  »,  1377;  «  moulin  hors  la  Ville,  nommé  le  Nid-de- 
Chien,  assis  au  pied  du  Mont-su r-l'Aubette  aux  religieux 
de  Sainte-Catherine  »,  1640/ 

Toutes  ces  citations  ne  nous  renseignent  guère  sur 
l'emplacement  primitif  de  ce  chenil,  qui  donna  son  nom  à 
un  fief  et  à  un  hameau  d'une  étendue  assez  considérable, 
comme  on  a  pu  le  voir. 

Faut-il  le  placer  au  jardin  qui  fit  l'objet  des  contrats 
suivants  ?  «  i5mai  1601,  vente  par  noble  homme  Me  Robert 
Busquet,  seigneur  châtelain  de  Malvoisine  et  de  la  Ncu- 
vile-Chant-d'Oisel,  conseiller  au  Parlement,  demeurant  à 
Rouen,  rue  Saint-Patrice,  à  Raoul  Le  Prévost,  sieur  de  la 
Fontaine,  avocat,  du  jardin  le  Nid-de-Chien,  à  lui  appar- 
tenant au  droit  de  l'acquisition  qu'il  en  avait  faite  par 
décret  sur  noble  homme  Nicolas  Busquet,  son  oncle.  — 
17  décembre  iiiu,  quittance  de  i,5oo  1.  donnée  par  Isaac 
de  Civille,  écuyer,  sieur  de  Saint-Mards,  demeurant  par. 
Saint- Patrice,  à  Jacques  de  Boy  vin,  sieur  de  Bennetot, 
maître  en    la    Chambre   des   Comptes,  à  la  décharge   et 


I7i 

comme  ayant  acquis,  le  26  juin  de  la  même  année,  le 
Nid-de- Chien,  de  François  Le  Turquier,  écuycr,  sieur 
du  Buisson.  —  4  avril  1715,  vente  par  Jean-François  de 
Boyvin,  chevalier^  marquis  de  Bacqueville,  Bennctot. 
Colfou,  colonel  d'un  régiment    d'infanterie,  à    Gaspard 

* 

Millot,  de  la  maison  appelée  le  Pannevert  du  Nid-de- 
Chien,  proche  la  petite  Chartreuse*,  avec  le  jardin,  l'étang 
et  le  glacier  qui  en  dépendaient  ».  (Arch.  de  la  S.-Inf., 
F.  du  Séminaire  de  Saint-Nicaise). 

La  Carte  de  Cassini  a  substitué  le  nom  de  Val-de-Chien 
à  celui  de  Nid-de-Chien,  qui  avait  paru  sans  doute  trop 
vulgaire. 

MJTE  SUR  LA   COUR   D'ALBANE  ATTENANT  A  LA    CATHÉDRALE 

DE    ROUEN 

Du  collège  d'Albane,  attenant  à  la  Cathédrale,  il  ne 
reste  plus  que  le  souvenir  et  le  nom  de  Cour  d'Albane, 
qui,  peut-être  bientôt,  disparaîtra  à  son  tour.  J'ai  recueilli 
le  règlement  suivant,  utile  à  connaître  pour  l'histoire  de  ce 
collège. 

20  août  1676.  c  It  est  dit  que  les  statuts  du  chapitre 
général  de  i36i,  confirmez  par  le  pape  Urbain,  touchant 
la  discipline  et  règlement  du  chœur  et  des  chapelains 
de  l'Eglise  seront  gardez  estroitement,  ensemble  ceux  qui 
ont  esté  faits  du  depuis  en  divers  chapitres  généraux  et 
solennels  jusqu'à  présent,  comme  aussi  ceux  qui  ensuivent. 

»  C'est  à  sçavoir  :  que  les  chapelains  des  collèges  d'Albane 
et  Darnestal  demeureront  actuellement  au  collège  d'Albane 
Jans  les  chambres  qui  leur  seront  données,  sans  pouvoir 
demeurer  ailleurs  sans  la  permission  expresse  du  Chapitre; 
et  ne  pourront  louer  ou  transporter  leurs  chambres  à  per- 
sane sans  la  permission  du  Chapitre. 

»  Ils  ne  pourront  retenir  avec  eux  pour  demeurer  qu'un 
•serviteur  ou  quelqu'un  de  leurs  parents,  qui  seront  obliges 
de  se  conformer  aux  règles  et  statuts  du  collège. 


172 


»  Que  les  femmes  et  filles,  de  quelque  condition  ou 
parenté  qu'elles  puissent  estre,  et  sous  quelque  prétexte 
que  ce  soit,  ne  pourront  entrer  dans  ledit  collège  d* A lbane. 

»  Mais  si  quelqu'un  des  dits  chapelains  tombe  malade, 
en  sorte  qu'il  ait  besoin  de  secours  extraordinaire  d'une 
garde,  on  s'adressera  au  Chapitre  qui  y  pourvoirra. 

»  Ils  seront  tenus  de*se  rendre  chacun  audit  collège  et 
de  se  retirer  en  leurs  .chambres,  du  depuis  le  jour  de 
S. -Michel  jusqu'à  Pasques,  à  neuf  heures  du  soir  précisé- 
ment; et,  de  Pasques  à  la  S. -Michel,  à  dix  heures,  que  la 
porte  dudit  collège  (sera  fermée)  sans  la  plus  ouvrir. 

»  Il  y  aura  un  portier  audit  collège,  auquel  Ton  donnera 
une  chambre  proche  la  porte,  où  il  résidera  actuellement 
et  demeurera  pendant  le  jour. 

c  Ledit  portier  aura  soin  de  tenir  la  porte  dudit  collège 
toujours  fermée,  même  pendant  le  jour,  et  de  l'ouvrir. 

»  Ledit  portier  aura  soin  d'observer  ceux  qui  entreront 
ou  sortiront  dudit  collège,  comme  aussi  de  fermer  la  porte 
dud.  collège  ù  9  h.  du  soir  précisément  depuis  le  jour  de 
S. -Michel  jusqu'à  Pasque,  et,  à  10  h.,  depuis  Pasque  jus- 
qu'à la  S.-Michel,  et  d'en  porter  ensuite  les  clefs  à  celui  de 
M™  qui  sera  nommé  par  le  Chapitre,  ou,  à  son  absence,  au 
plus  ancien  chapelain  dudit  collège.  Comme  aussi  aura 
soin  d'aller  quérir  les  clefs  dudit  collège,  tous  les  matins, 
demie  heure  avant  les  matines  pour  ouvrir  la  porte  dudit 
collège,  et  aura  soin  de  nettoyer  et  ballier  la  cour,  et  les 
montées  sans  permettre  qu'il  entre  personne  audit  collège 
qui  puisse  y  faire  des  immondices  ou  du  bruit  ;  et  à  cet 
effet  défenses  sont  faites  d'avoir  audit  collège  pigeons, 
poulies  ou  autres  oyseaux  et  animaux  qui  puissent  incom- 
moder. 

»  L'entrée  et  sortie  dudit  collège  d'Albane  par  le  por- 
tail des  libraires  sera  entièrement  bouchée,  en  sorte  qu'on 
n'y  puisse  passer.  » 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  le  quart. 

A.    TOUGARD. 


173 


SÉANCE  DU  21  JUIN   1907 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  Adeline,  G.  de  Beaure- 
paire, Deglatigny,  P.  Le  Verdier,  Mgr  Loth,  Pelay, 
Sarrazin,  de  la  Serre,  Vernier,  de  Vesly  et  l'abbé 
Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Garreta  et  Ma- 
licorne. 

Sous  le  bénéfice  d'une  légère  retouche  faite  par  M.  le 
Président,  on  adopte  après  lecture  le  proccs-verbal 
de  la  précédente  séance.  Il  provoque  d'intéressantes 
explications  sur  l'ancienne  imagerie  populaire  à 
Rouen.  Ces  sortes  de  graveurs  n'étaient  pas- rares  dans 
notre  ville;  et  M.  le  Président  cite,  entre  autres,  un 
membre  de  la  famille  Papillon  :  mais,  en  revanche, 
M.  Pelay  n'a  pas  rencontré  beaucoup  d'images  qui 
portent  cette  provenance. 

Correspondance  imprimée.  —  Son  volumineux 
dossier  était  ainsi  formé  :  Mémoires  de  la  Comm.  des 
Antiquités...  de  la  Côte-d'Or,  1001-1905,  t.  XIV, 
in-40;  —  Mém.  de  la  Société  de  l'Aube,  LXX;  1906; 

—  Mém.  de  la  Soc...  du  Cher,  XXI  ;  —  Mém.  de  la 
Soc...  du  Doubs,  iqo5.  Besançon,  1906;  —  item. 
Table,  1 841-1905;  —  Mém.  de  la  Soc.  des  Anti- 
quaires du  Centre,  1906;  XXX;  —  Mém.  et  Docu- 
ments de  la  Soc.  savoisienne,  XLV;  —  Bulletin  his- 
torique et  philol.  du  Comité,  1906,  (  et  2,   un  tasc.  ; 

—  item,  Archéologie,  1906;  3;  —  Mercure  musical. 


'74 

1 5  mai;  —  Bulletin  et  Mém.  de  la  Soc.  de  la  Cha- 
rente,  iqo5-6;  —  Bulletin  de  la  Soc.  polym.  du 
Morbihan^  1906,  1-2;  un  fasc. ;  —  Bulletin  de  la 
Soc.  de  Touraine,  XV,  3  et  4;  —  Bulletin  des  Amis 
des  Sciences  natur.  de  Rouen,  1 906  ;  —  Bull,  de  la 
Soc.  des  Antiquaires  de  P Ouest,  X,  4.  Poitiers, 
1906  ;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  Gand,  XV,  3  ;  —  Pro- 
ceedings...  of  Antiquaries  of  London,  nov.  1905- 
juin  1906;  —  Fornvannen....  Stockholm,  1906;  — 
Kongl.  Vittershets  Histor...,  1903-1905.  Stockholm, 
1907. 

M.  de  Vesly  obtient  le  premier  la  parole  pour  un 
ensemble  très  varié  de  communications  : 

Les  découvertes  que  MM.  l'abbé  Maze  et  Naéf  ont- faite 
à  Harfleur  d'un  petit  fahum;  celles  faites  par  M.  de  la 
Serre  dans  la  forêt  dé  La  Londe;de  M.  Gaston  Le  Breton, 
à  Saint-Saêns,  et  les  divers  fana  découverts  par  M.  Ques- 
né  et  moi,  dans  les  forets  de  Bord,  à  Martot,  et  dans  la 
forêt  de  Rouvray  ;  tous* ces  édicules  sur  plan  carré  explo- 
rés dans  notre  département,  ont  en  ce  moment  un  regain 
d'actualité  dans  la  Suisse  allemande  et  jusqu'au  delà  du 
Rhin. 

L'Association  Pro  Aventico  vient,  en  effet,  de  consacrer 
deux  hivers  à  louiller,  dans  le  vieux  bourg  d'Avenches, 
un  terrain  situé  en  face  la  «  Grange  des  Dîmes  ».  Les  tra- 
vaux  avaient  été  entrepris  dans  l'espoir  de  retrouver  les 
restes  de  ta  chapelle  Je  Saint-Symphoricn,  fondée  par 
l'évèque  Mariu>,vers  la  fin  du  vie  siècle.  Les  fouilles  ont 
montré  un  petit  sacellum  sur  plan  carré,  dont  les  subs- 
tructions  avaient  servi  de  fondations  à  la  chapelle  dédiée 
à  un  martyr  particulièrement  vénéré  dans  les  Gaules  et 
conduit  au  supplice  dans  cette  ville  d'Autun,  dont  l'évèque 
Marius  était  originaire. 


i75 

Découvertes  faites  à  Rouen  et  dans  les  environs.  —  En 
creusant  une  cave,  rue  Percière,  n°  19,  dans  l'immeuble 
qui  porte  le  n<>  68  de  la  rue  Jeanne-d'Arc,  les  ouvriers  ont 
découvert  un  grand  nombre  de  cornes  de  cerf  plus  ou 
moins  travaillées.  Au  milieu  de  ces  cornes  plusieurs  mon- 
naies ont  élé  recueillies.  Elles  m'ont  été  présentées  et 
n'offraient  aucun  intérêt  puisque  je  ne  pouvais  vérifier  à 
quelle  profondeur  elles  avaient  été  trouvées.  Cependant 
l'ai  conservé  la  pièce  saucée  que  j'ai  l'honneur  de  sou- 
mettre à  votre  examen.  Je  crois  y  reconnaître  Hélioga- 
hale,  sa  tête  diadémée  a  droite,  et  lire  la  légende  imp.  avb. 
amtoninvs  pivs  hla.  avg.  R/  provid.  Ave  La  Providence 
debout  à  gauche,  tenant  un  sceptre  avec  lequel  elle  touche 
un  globe. 

A  Croisset.  —  Non  loin  du  pavillon  Flaubert,  on  fouille 
en  ce  moment  assez  profondément,  pour  établir  les  fon- 
dations d'une  usine  à  papier.  Dans  ces  travaux,  les  ouvriers 
cm  trouvé  plusieurs  monnaies.  Vers  6  mètres  de  profon- 
deur ils  ont  recueilli  un  grand  bronze  de  Lucille,  où  la 
k'Sendede  l'avers  est  très  détériorée.  Tant  qu'à  celle  du 
revers,  elle  a  complètement  disparu. 

■1  Celloville.  —  M.  J.-B.  Mulot  a  trouvé  sur  sa  terre  du 
'huit  une  monnaie  romaine  en  argent,  de  Philippe-lc- 
'cune.  Cette  monnaie  a  été  surfrappée  et  la  lecture  des 
Rendes  a  été,  de  ce  fait,  rendue  difficile.  Cependant  l'et- 
h.:ede  Philippe  est  très  reconnaissable  et  bien  venue,  et 
k  guerrier  (hoplite)  du  revers  est  encore  une  bonne 
ft-ire  pour  cette  époque  de  décadence. 

Puisque  je  parle  de  découvertes  de  monnaies,    je  désire 
•  ous  entretenir  d'un   petit  trésor  trouvé   à    Yervillc,  par 
AI.  Olivier.  C'est  en  réparant  l'aire  de  sa  maison  que  l'heu- 
reux propriétaire  eut  la  surprise  de  rencontrer  cent  cinq 
fueces  à  l'effigie  de    Louis  XIV  et  au  millésime    variant 
entre  iô<i3  et  1707. 


176 

Plusieurs  de  ces  pièces  sont  surfrappées  et  sortent  des 
ateliers  de  Paris,  Rouen,  Toulouse,  Besançon,  etc. 

Voici  d'ailleurs  l'inventaire  de  ce  petit  trésor  qui  est 
entré  au  Musée  des  Antiquités,  sous  le  n°  2055  : 

Un  louis  d'or;  dix-huit  écus;  trente-deux  demi-écus; 
huit  quarts  d'écu  ;  trente-sept  pièces  de  dix  sols  et  dix  de 
quatre  sols. 

Deux  jetons  se  trouvaient  aussi  dans  le  trésor  d'Yer- 
ville,  mais  ils  étaient  en  fort  mauvais  état,  le  cuivre  des 
jetons  et  l'argent  des  monnaies  ayant  produit  la  réaction 
de  Voita.  Cependant  on  peut  encore  voir  sur  l'un  Henri  IV 
galopant  sur  son  cheval  et,  au  revers,  les  deux  écus  acco- 
lés de  France  et  de  Navarre.  Sur  l'autre,  autour  de  deux 
figures  que  je  crois  être  Jupiter  et  Diane,  on  lit  :  mactavit 

volvcreis  SjEvas  nvnc solvm  (1620);  et  au   revers. 

autour  des  écus  accolés  de  France  et  de  Navarre,  timbrés 
de  la  couronne  royale  et  entourés  du  collier  de  Tordre  du 
Saint-Esprit  :  Chambre  aux  Deniers  du  Roy. 

Deux  autres  jetons  ont  été  trouvés  dans  un  lot  de  vieilles 
monnaies  offertes  au  musée  par  M.  Laurent,  coiffeur,  rue 
de  la  Vicomte,  à  Rouen. 

Sur  le  premier  se  voit  le  profil  de  Louis  XV  regardant 
à  droite  et,  en  légende  •  lvo.  xv  d.  g.  fr.  e.  n.  rkx.  Au 
revers,  une  femme  nue,  debout  dans  une  coquille,  tenant 
une  voile  et  voguant  sur  les  flots;  des  navires  dans  le 
lointain  En  légende  :  divinis  in  régna  vocamvr  Avspiciis; 
au  bas  les  lettres  i.  i.  b. 

C'est  certainement  un  jeton  du  joyeux  avènement  de 
Louis  XV.  Je  crois  bon  de  faire  remarquer  que  la  figure 
voguant  sur  la  mer  rappelle  le  bas-relief  qui,  enlevé  de  la 
maison  située  à  l'angle  des  rues  des  Murs-Saint-Ouen  et 
Je  l'Hôpital,  est  aujourd'hui  au  Musée  des  Antiquités. 
(Voir  De  la  Quérière,  Anciennes  maisons  de  Rouen). 

Le  second  jeton  porte,  à  l'avers,  un  miroir.  Dans  le 
haut,  les  rayons  du  soleil  et  cette  légende  :  splendidior 
motv.  Dans  le  bas  la  date   1634.  Au  revers,   on  distingue 


*7? 

les  écus  de  France  et  de  Navarre  entre  lesquels  une  épée 
de  laquelle  se  détachent  deux  palmes  ou  rameaux.  En 
exergue  :  a.  dno.  omnis.  Victoria. 

Médaille  de  Farnèse.  —  Une  des  plus  heureuses  décou- 
verte que  j'ai  faite  est  celle  d'une  médaille  que  j'ai  recueil- 
lie à  la  Neuville-Champ-d'Oisel.  Elle  m'a  été  offerte  par 
M.  Léon  Mettot,  qui  Ta  trouvée  en  labourant  ses  terres. 

C'est  une  médaille  en  bronze  d'Alexandre  Farnèse, 
mesurant  om  044  de  diamètre.  M.  Alfred  Armand  l'a  dé- 
crite  dans  son  ouvrage  Les  Médai Heurs  italiens  des  X  V*  et 
XVI*  siècles ^  t.  II,  p.  265,  n°  14.  Néanmoins  la  médaille 
entrée  au  Musée  présente  certaines  différences  :  au  droit  : 
Buste  à  droite  d'Alexandre  Farnèse,  tête  nue,  barbu,  cui- 
rassé avec  écharpe.  En  légende  :  Alexandre  farnèse  : 
par  :  pl  :  prin  :  belg  :  dvm  :  gvb.  Au  revers  :  Alexandre 
dormant  sous  sa  tente  est  réveillé  par  un  satyre  qui  lui 
montre  un  Meuve  sillonné  de  barques  et  une  ville  dans  le 
lointain,  avec  la  légende  :  concipe  certas  spes. 

Il  y  a  de  plus  une  différence  dans  l'inscription  de  l'a- 
vers qu'Armand  écrit  ainsi parm.   pla.   dvx.  bklg. 

dvm.  gvb.  Alt.  40  ;  et  dans  le  revers,  toujours  d'après 
Armand,  il   faudrait  trouver  la  date  1 585  et  le  mot  grec 

EATITOS. 

Quoiqu'il  advienne,  que  notre  médaille  soit  rare  ou  très 
connue,  elle  a  un  intérêt  pour  l'histoire  par  le  lieu  de  sa 
découverte.  On  n'ignore  pas  que  c'est  à  quelques  kilo- 
mètres de  la  Neuville  qu'était  situé  le  camp  de  Gouy,  dans 
lequel  Henri  IV  reformait  ses  contingents,  pendant  le  siège 
de  Rouen  et  sa  campagne  contre  Alexandre  Farnèse. 


x78 


LES   VIUAS   GALLO-ROM  A  IN  FS  ET    LE   CIMETIERE    FRANC 

DE    BOOS 

Lorsque  quittant  le  village  de  Boos,  bâti  sur  le  plateau 
auquel  il  a  donné  son  nom,  on  se  dirige  vers  le  sud.  après 
avoir  contourné  l'ancien  domaine  des  religieuses  de  Saint- 
Amand,  la  plaine  apparaît.  Elle  s'étend  sur  près  de  3  kilo- 
mètres, limitée  à  droite  et  à  gauche  par  des  vallonnements. 
La  forme  des  dépressions  de  terrain  affecte  celle  d'un  Y 
dont  la  grande  branche  s'accuse  par  une  vallée  profonde 
qui  se  prolonge  jusqu'à  Pitres  (Pistis),  la  bourgade  caro- 
lingienne. 

La  petite  branche,  vers  l'ouest,  se  subdivise  en  deux  val- 
lons où  sont  placés  les  hameaux  de  Bouquelon  et  de  la 
Croix  ;  celle  de  Test  se  divise  également  en  deux  cavités 
plus  profondes  que  recouvrent  des  taillis  ayant  jadis  fait 
partie  de  la  vaste  forêt  de  Longboél. 

L'exploration  et  les  fouilles  entreprises  en  1905,  1906 
et  1907,  ont  porté  sur  l'étude  des  vallons  ouest,  vers  le 
hameau  de  la  Croix  et  dans  l'herbage  de  la  Porte-Rouge, 
propriété  de  M.  Hannier.  Là,  se  trouve  la  Mare  du  Bosc 
et  sa  présence,  ainsi  que  des  tuiles  à  rebord,  reconnuessur 
les  limites  d'un  buisson,  m'ont  engagé  à  ouvrir  un  chan- 
tier dans  ce  triège. 

Je  n'ai  pas  été  trompé  dans  mes  hypothèses,  puisque  les 
ouvriers  mirent  bientôt  à  jour  les  substructions  d'une  agra- 
ria.  Ce  qualificatif  m'a  semblé  justifié  par  les  débris  de 
grains  et  les  pailles  brûlées  rencontrées  dans  les  cendres, 
au  milieu  des  charbons,  à  1  mètre  de  profondeur. 

Des  moyens  bronzes  aux  effigies  des  empereurs  du 
i«r  siècle,  dès  fibules  dites  à  arc,  des  coquilles  d'huîtres  et 
de  moules  ont  été  trouves  ainsi  que  des  fragments  de  po- 
terie grise  ou  rouge,  dite  de  Samos,  et  des  débris  de  verre. 
La  céramique  n'a  livré  aucun  nom  de  potier. 


179 

Le  peu  de  richesse  des  objets  recueillis  m'a  donc  paru 
justifier  complètement  le  nom  d'AGRARiA  que  j'ai  donné 
aux  substructions  gallo-romaines  de  la  Porte-Rouge. 

Après  cette  exploration,  j'ai  reporté  vers  Test  le  champ 
vie  mes  études,  dans  la  double  branche  de  l'Y  que  recou- 
vrent les  bois  de  M.  le  docteur  Flahaut,  de  la  Neuville- 
Charnp-d'Oisel. 

Cet  honorable  propriétaire  a  généreusement  aidé  mes 
travaux.  Il  a  consenti  à  laisser  abattre  environ  24  ares  de 
taillis  (60  m.  X4°)  q1"  ombrageaient  et  cachaient  aux 
regards  le  tertre  que  je  désirais  fouiller.  11  a  de  plus  donné, 
pour  le  Musée  départemental  d'antiquités,  les  objets  re- 
cueillis dans  les  fouilles.  Je  lui  en  exprime  de  nouveau, 
ici,  toute  ma  reconnaissance. 

Deux  voies  conduisent  à  la  butte  du  Bois  Flahaut  : 
une  vers  l'est,  dite  de  la  Petite  Fontaine,  s'engage  dans  la 
partie  la  plus  profonde  du  vallon  où  jadis  coulait  une 
^urce,  affluent  de  l'Andelle.  L'autre,  vers  l'ouest,  est 
^nommée  chemin  du  Trou  du  Puits.  Elle  se  déploie 
dans  un  pli  de  terrain  et  passe,  à  Torée  du  bois,  auprès 
^  un  puits  rebouché  voisin  du  tertre  exploré  (1).  Cette 
kutte  mesurait  environ  60  mètres  de  longueur,  40  mètres 
^e  largeur  et  2m20  de  hauteur.  Des  pierres  présentant  des 
taUles  d'appareil,  des  tuiles  à  rebord  se  montraient  sous  les 
mousses  et  entre  les  racines  des  arbres 

Ces  témoignages  et  le  souvenir  d'un  puits,  d'une  ton- 
tine, ainsi  que  la  tradition  populaire  qui  veut  qu'un  cha- 
leiu  se  soit  élevé  dans  les  bois  de  Boos,  etc.,  tout  m'en- 
^ourageait  à  entreprendre  des  fouilles  en  cet  endroit. 

Mcn  entreprise  a  été  couronnée  de  succès  puisqu'elle 
nia  montre,  en  outre  de  substructions  antiques,  un  cime- 


(i)  Entre  les  leux  chemins  se  voit  Y  Epine  Saint- Sauveur,  en- 
core !'(»bj  1  Je  pratiques  superstitieuses.  (Voir  I  1  notice  :  Cou- 
tumts ,  superstitions,  etc.  ).  Bulletin  de  la  Société  d'Emulation. 


i8o 


tière  franc  établi  sur  les  ruines  d'une  villa  gallo-romaine 
du  iiic  siècle.  La  description  qui  va  suivre  comprendra 
donc  deux  chapitres  :  i°  La  villa  et  2°  la  nécropole 
franque. 

I.  —  La  villa  gallo-romaine.  —  Les  substructions  (voir 
le  plan)  permettent  de  reconnaître  que  la  villa  compre- 
nait  un  corps  principal  et  deux  pavillons  placés  aux  extré- 
mités nord  et  sud.  Un  mur  épais  traverse  les  substructions 
et  les  divise  en  deux  parties  égales  en  formant,  avec  le  nord 
magnétique,  un  angle  de  10  degrés  vers  Test.  La  villa 
avait  sa  façade  principale  au  midi  et  les  trois  autres  orien- 
tées aux  points  cardinaux  O.  N.  et  S. 

Le  pavillon  nord  était  affecté  aux  bains  et  aux  hypo- 
ca ustes.  C'est  dans  cette  région  qu'un  petit  caveau  a  été 
découvert.  Le  pavillon  sud  était  destiné  à  l'habitation, 
puisque  des  tuyaux  de  chaleur  ont  été  trouvés  dans  l'angle 
d'une  des  salles.  Une  des  pièces  de  ce  pavillon,  située  à 
oœ6o  en  contre-bas  du  niveau  général,  devait  servir  d'écu- 
rie ou  d'étable;  des  caniveaux,  construits  par  l'assem- 
blage de  tuiles,  la  sillonnaient  en  tous  sens  et  formaient 
un  véritable  drainage  pour  l'évacuation  des  liquides? 

Les  gros  murs  mesuraient  om8o  d'épaisseur  et  ceux  de 
division  variaient  entre  o"6o  et  om  5o.  Tous  étaient  cons- 
truits en  matériaux  de  petit  appareil  et  chaînés  de  trois 
rangs  de  briques.  Sur  la  face  externe  des  murailles,  à 
la  rencontre  des  murs  divisionnaires,  se  voyaient  des 
moellons  portant  des  stries  disposées  en  arête  de  poisson. 
On  remarquait  également  qu'un  enduit  de  couleur  rouge 
avait  dû  les  recouvrir,  car  de  larges  plaques  en  étaient 
encore  adhérentes  aux  parements. 

Les  piliers  des  quatre  hypocaustes*  étaient  construits  avec 
de  petites  briques  carrées  mesurant  o"  20  de  côté.  Ils 
étaient  espacés  entre  eux  de  om6o.  Les  larges  dalles  qu'ils 
avaient  soutenues  avaient  été  enlevées.  J'en  ai  retrouvé  les 
fragments  ainsi  que  d'autres  matériaux  de  la  villa  employés 


iSi 


Objets  JéLWumMU.  —  L'ère  gallo-romaine  a  livré,  outre 
les  snbstmctîoiks  décrites  ci-dessus  :  trois  grands  bromes 
aux  effigies  des  deax  Fanstine;  un  g.  a.  de  Marc-Aurèle 
ainsi  que  vingt-huit  r.  m.  des  empereurs  et  tyrans  :  Pos- 
ta me,  Têtricas  père.  Constantin,  Constance,  Victoria, 
Aurâîea,  etc.  Ces  monnaies  indiquent  que  les  habitants 
connurent  la  «  Paix  de  Rome  «  mais  aussi  les  invasions 
du  Y« 


Céramique.  —  La  céramique  a  donné  de  nombreux 
fragments  très  ténus  de  poteries  grises  ou  rouges.  Cette 
dernière  nous  a  livré  la  marque  lolxj.  m.  Ce  sigle  a  déjà 
été  vu  sur  des  vases  appartenant  aux  musées  de  Lyon  et 
de  Vienne  (a),  et  sur  un  fragment  déposé  au  musée  de 
Rouen  et  provenant  de  la  collection  Thaurin.  Il  avait  été 
trouve  par  cet  archéologue,  a  Rouen,  en  1867,  lors  des 
fouilles  faites  pour  la  construction  d'un  aqueduc,  rue  de 
la  République  (3). 

Un  col  de  cruche  en  terre  rouge,  portant  des  traces  de 
dorure,  a  également  été  trouvé.  Cependant  ce  qui  carac- 
térise la  céramique  découverte  à  Boos,  ce  sont  des  briques 
pour  revêtement  des  salles  chauffées.  Elles  sont  de  diffé- 
rentes dimensions,  suivant  la  grandeur  des  dessins  dont 


(1)  Ce  fut  un  usage  à  peu  près  constant  d'utiliser  les  maté- 
riaux provenant  des  ruinas  romaines  dans  les  constructions  du 
moyen  ige  :  l'abbaye  Saint- Wandnlle  a  été  en  partie  élevée  avec 
le*  pierres  du  théâtre  romain  de  Lillebonne  et  le  Désert  de  la 
Garde-Châtcl,  près  de  I.ouviers,  avec  les  matériaux  des  villas  de 
la  forêt  de  Bord. 

(a)  Corpus  înscr.  Lat.t  t.  XII,  p.  740,  no  489. 
S)  Drouet.     Les  noms  des  potiers  sur  les  vases  du   musée 
Je  Rouen.  Bull,  de  la  Comm.  des  Antiq.,  année  1891,  p.  agi. 

ta 


l82 


elles  sont  ornées  et  des  parties  du  bain  où  elles  étaient  ap-: 
pliquées. 

Les  dessins,  qui  représentent  des  entrelacs,  des  méan- 
dres, des  feuilles  de  poirier,  etc.,  étaient  obtenus  au' 
moyen  de  creux  qu'on  remplissait  de  pâtes  colorées.  Mal- 
heureusement les  pûtes  ont  disparu  presque  complètement 
ainsi  que  leur  couleur,  par  suite  de  leur  long  séjour  dans 
la  terre. 

Verre.  —  Le  verre  a  été  également  rencontré  en  très 
petits  morceaux  qui  rendent  impossible  toute  identifica- 
tion des  formes. 

Le  Fer.  —  Le  fer  a  donné  trois  clefs  à  soulèvement,  une 
entrée  de  serrure,  un  gros  fragment  de  lampe  et  de  nom- 
breux clous. 

L'Ossellerie.  —  Les  objets  en  os  n'étaient  pas  nombreux  : 
deux  épingles  à  cheveux,  encore  sont-elles  brisées  ;  un  dé- 
bris de  coffret,  avec  ornements  formés  de  cercles  concen- 
triques disposes  en  quinconce,  et  un  de  ces  cylindres  per- 
cés de  trous  que  les  archéologues  désignent  sous  le  nom 
de  flûte. 

Toutes  ces  poteries,  tous  ces  objets  brisés  en  très  petits 
fragments  indiquaient  que  les  ruines  de  la  villa  avaient 
déjà  été  visitées.  L'erreur  n'était  pas  possible,  et  j'en  eus 
bientôt  la  preuve  en  découvrant  un  squelette  dans  le  pa- 
villon nord  et  sur  les  murs  des  hypocaustes. 

Cette  découverte  fut  suivie  de  plusieurs  autres.  Cepen- 
dant, aucun  mobilier  funéraire  ne  se  révélait.  Je  crus 
alors  que  la  butte  explorée  avait  servi  de  gibet  pour  les 
tenanciers  des  Dames  de  Saint-Amand,  car  celles-ci  pos- 
sédaient de  nombreux  privilèges  dans  les  bois  de  Boos  (i). 
Je  ne  me  décourageai  pas,  néanmoins,  et  dès  que  mes  re- 
cherches eurent  atteint  la  partie  sud  de  la  villa,  je  rencon- 

(i)  La  foret  de  Longboél  était  un  apanage  des  barons  de  Pont- 
Saint-Pierre,  qui  le  cédèrent,  au  xviu°  siècle,  aux  seigneurs  de 
Franqueville  (Archives  du  notariat  de  Boos). 


i83 


trai  des  inhumations  avec  mobilier  et  découvris  une  véri- 
table nécropole  franque. 

II.  —  Cimetière  franc  carolingien.  —  En  effet,  plus 
de  quarante  sépultures  me  livraient  des  vases,  des  pla- 
ques de  ceinturon,  des  scramasaxes,  des  perçoirs,  des 
fibules  ansées,  etc.  ;  bref,  tout  le  mobilier  des  tombes  creu- 
sées aux  vu9  et  vm9  siècles.  Malheureusement  les  consta- 
tations offrant  de  la  précision  ne  pouvaient  être  faites.  Il 
fallait  disputer  aux  racines  chevelues,  objets  et  ossements, 
car  les  inhumations  avaient  eu  lieu  dans  des  cercueils  de 
bois  dont  on  ne  retrouvait  que  les  clous  des  ais.  Force 
m'est  donc  de  ne  donner  qu'une  simple  nomenclature  des 
objets  trouvés. 

Monnaies.  —  II  n'a  été  recueilli  aucun  trésor  mérovin- 
gien. Cependant  je  crois  devoir  attribuer  aux  sépultures 
franques  plusieurs  petites  monnaies  de  bronze  très  effacées, 
illisibles  et  qui  paraissent  indiquer  la  persistance  de 
l'obole  à  Caron. 

Ce  n'est  évidemment  qu'une  simple  hypothèse,  mais  qui 
est  appuyée  parla  découverte  de  ces  petits  bronzes  sur 
Taire  des  salles  de  la  villa,  sur  laquelle  reposaient  les  sque 
lettes. 

Ce  sont  les  racines  des  arbres  qui  m'ont  empêché  de 
présenter  au  docteur  Hamy,  membre  de  l'Institut,  des 
crânes  complets.  On  ne  pouvait  les  recueillir  que  la  mâ- 
choire inférieure  détachée. 

Objets  de  bronze.  —  Ce  métal,  trèsrareà  Boos,  a  fourni 
Jeux  fibules  ansées.  une  petite  rosace,  un  décor  d'angle 
ou  équerre  de  meuble  et  le  socle  d'une  petite  statue  d'ar- 
gent plaqué  d'or. 

Le  Fer.  —  Le  fer  est  beaucoup  plus  largement  repré- 
senté. Trois  grandes  plaques  de  ceinturon  avec  incrusta- 
tions d'argent,  ont  été  cataloguées;  trois  scramasaxes,  dont 
un  portait,  dans  une  rainure,  une  incrustation  d'argent, 
<w>nt  sortis  des  fouilles  ainsi  que  plusieurs  perçoirs,  des 
clés  et  de  nombreux  clous. 


184 

Un  petit  coffret  carré  de  o«  06  de  côté  a  été  également 
trouvé.  Cependant,  l'objet  le  plus  curieux  qui  ait  été 
recueilli  est  une  pointe  barbelée.  Ce  n'est  ni  un  spéculum, 
ni  une  framée.  C'est  un  dard  muni  de  deux  pointes  laté- 
rales. Quoique  bien  oxydé  par  son  séjour  dans  le  sol,  il 
mesure  on09  de  longueur  et  sa  douille  montre  encore  le 
bois  qui  la  pénétrait.  Il  n'est  à  ma  connaissance,  dans  les 
musées,  aucune  arme  semblable  à  ce  javelot. 

La  Céramique.  —  Les  vases  rencontrés  aux  pieds  des 
squelettes  sont  au  nombre  de  dix-huit.  Ce  chiffre  indique 
que  plus  des  deux  tiers  des  inhumations  étaient  privées  de 
cet  objet  funéraire. 

Le  total  des  vases  se  décompose  ainsi  : 

Vases  en  poterie  noire  ou  plombaginée 1 2  i 

—  blanche  ou  jaune. 6) 

Dans  le  nombre  des  vases  en  poterie  plombaginée,  deux 
sont  décorés  a  la  molette,  sept  présentent  des  cercles  ou 
'    zone,  trois  n'ont  aucun  ornement. 

Les  vases  en  poterie  blanche  ou  légèrement  teintée  de 
jaune  ont  leur  panse  complètement  unie. 

Conclusion.  —  En  résumé,  l'étude  de  la  villa  des  bois 
de  Boos  semble  indiquer  :  1*  Que  cette  habitation  fut  dé- 
truite lors  des  invasions  des  Barbares,  au  v*  siècle,  et  que 
Yagraria  de  la  Porte- Rouge  n'était,  vraisemblablement, 
qu'une  dépendance  de  ce  vaste  domaine;  2°  Que  le  cime- 
tière franc  reconnu  sur  ses  ruines  n'a  été  ouvert  que  bien 
postérieurement  à  l'incendie  qui  a  détruit  le.  domaine 
gallo-romain  ;  3°  Que  la  nécropole  franque  ne  peut  remon- 
ter avant  le  vie  siècle,  qu'elle  date  certainement  des 
viic  a  vme  (1)  peut-être  même  du  ixe  siècle,  à  l'époque  où 
un  édit   de  Charlemagnc  défendit  les  inhumations  avec 

(1)  J.  Fili.oy.  Le  Cimetière  de  Monceau-le-Neuf  (Aisne)  et 
Essai  de  classification  des  nécropoles  franques.  —  Bull,  de  la 
Société  acad.  de  V Aisne  (année  1906). 


ï85 

mobilier  funéraire.   Cest  d'ailleurs  l'époque  où  l'enclos 
des  morts  fut  placé  à  l'entour  des  églises. 

Les  fibules  ansées,  l'absence  de  vases  et  la  petite  rosace 
avec  boucle  semblable  aux  ornements  qui  décorent  les 
archivoltes  romanes,  semblent  justifier  et  appuyer  cette 
hypothèse. 

Enfin  le  dard  barbelé,  dont  il  vient  d'être  parlé,  mérite 
certainement,  ainsi  que  l'utilisation  des  ruines  antiques, 
de  fixer  l'attention.  Un  problème  se  pose  :  pourquoi  les 
Francs  sont-ils  venus  reposer  sur  les  substructions  d'une 
villa  gallo-romaine?  Est-ce  pour  préciser  leur  conquête 
et  affirmer  leur  possession,  ainsi  qu'il  était  d'usage  chez 
les  peuplades  de  Germanie  ?  Ou  bien,  les  envahisseurs  pé- 
nétrant dans  des  pays  abandonnés,  ignoraient-ils  jusqu'à 
l'existence  de  leurs  prédécesseurs  ?  Si  oui,  dès  la  première 
inhumation  leur  ignorance  devait  cesser  et  ne  pouvait  se 
prolonger.  Us  avaient  rencontré,  dès  les  premiers  coups 
de  pioche,  les  grandes  dalles  des  hypocaustes,  les  pave- 
ments et  les  murailles  de  la  villa  qu'ils  entaillèrent  ! . . . 

Ce  n'est  d'ailleurs  pas  la  première  fois  que  se  présente 
l'utilisation,  par  les  Francs,  de  ruines  romaines  pour  in- 
humer leurs  morts.  En  1879,  lors  de  fouilles  opérées  à 
Furfooz,  province  de  Namur,  on  reconnut  que  la  vieille 
forteresse  avait  été  élevée  sur  les  substructions  d'une  villa 
du  111e  siècle.  L'étonnement  tut  encore  plus  grand  lorsque 
M.  Béquet  constata  que  les  hypocaustes  avaient  servi  de 
caveaux  funéraires  à  une  peuplade  franque  (1). 

Dans  la  Seine-Inférieure,  c'est  la  première  fois  qu'une 
semblable  découverte  est  signalée  ;  jusqu'ici,  les  sépultures 
des  envahisseurs  de  la  Gaule  romaine  n'avaient  été  ren- 
contrées que  dans  le  théâtre  de  Lillebonncct  aux  environs 
de  ruines  antérieures  au  v«  siècle. 


(1)  Brochure  extraite  des  Annales  de  la  Société  archéologique 
de  Namur,  t.  XIV;  3e  livraison. 


i86 

M.  le  Président  mentionne  un  petit  dossier  du 
xiv«  siècle  sur  le  Clos  des  Galées,  digne  d'attention, 
mais  dont  le  texte  est  malheureusement  trop  peu  cor- 
rect pour  entrer  au  procès-verbal. 

A  l'occasion  de  la  page  167,  sont  recueillis  des 
souvenirs  sur  les  particularités  encore  remarquables 
qui,  avant  la  guerre,  accompagnaient  l'ouverture  de 
la  foire  Saint-Romain. 

Le  secrétaire  entretient  ensuite  la  Commission  des 
faits  suivants  : 

Ancienne  cloche  de  N.-D.  de  la  Ronde.  —  Il 
semble  à  propos  de  conserver  ici  quelques  lignes  qui 
rappellent  une  cloche  faite  il  y  a  quatre  siècles, 
laquelle,  après  deux  refontes,  est  encore  intégralement 
conservée  dans  la  cloche  qui  fut  bénite  à  Sotteville,  en 
1 885.  Ce  texte  épigraphique  est  extrait  des  registres 
paroissiaux,  où  M.  le  chanoine  Cousin  avait  eu  l'atten- 
tion de  le  copier,  ayant  que  la  cloche  fêlée  fût  envoyée 
au  fondeur. 

• 

(En  haut  :  )  L'an  iSoy  la  façon  de  cette  cloche  fut 
fayte  par  \fe  Guillaume  Me\arde%  doyen  et  curé  de 
N.-D.  de  la  Ronde,  et  l'an  i56i  elle  fut  refondue 
aux  dépens  du  trésor,  et  Pan  1-22  fut  refondue  aux 
dépens  de  M\în  les  trésoriers,  et  nommée  Daniel  le 
Louise  Catherine  par  Mr  Danielle  Èovette,  ancien 

tr.  et  ancien  juge  consul  des et  patron  de  Ricar- 

ville,  et  par  \fadc  Catherine  le  Menu  de  la  Noe, 
vvt  de  \fr  Robert  Horcholle,  ancien  trésorier  et 
M...  Bénite  par  M.  Louis  Horcholle,  docteur  de 
S  or  bonne,  doyen  et  curé  de  lad.  Kg  lise.  Jacques 
Etienne  Perin,  trésorier  en  charge. 


187 

(Au  milieu  :  )  Un  Christ.  —  Une  Vierge-Mère.  — 
Un  évéque. 

(Au  bas  :  )  Fait  par  les  Barbette,  de  Chaumont  en 
Bas&igny. 

Mention  est  faite,  à  ce  propos,  du  curieux  ex-Iibris 
des  Horcholle. 

Mosaïques  africaines.  —  L'épigraphie  ancienne  est 
si  rare  en  Haute-Normandie,  que  le  Secrétaire  croit 
intéresser  la  Commission  en  plaçant  sous  ses  yeux  les 
inscriptions  contenues  dans  quatre  remarquables  mo- 
saïques des  derniers  temps  de  l'Empire.  Le  P.  De- 
lattre  lui  a  envoyé  ces  dossiers  avec  le  discours  qu'a 
prononcé  Mgr  de  Carthage,  le  ier  mai  dernier,  en 
bénissant  l'église  d'Enfidavillc,  où  ces  mosaïques  sont 
aujourd'hui  conservées. 

Croix émaillée.  —  Cette  croix,  peu  commune,  n'a 
jamais  été  présentée  à  la  Commission,  bien  qu'elle  ait 
appartenu  à  deux  de  ses  membres.  La  description  in- 
sérée au  procès-verbal  du  27  février  1873  {Bulletin, 
III,  341  ne  fut  faite  que  sur  une  photographie. 

C'est  une  croix  en  cuivre,  dont  chaque  bras  mesure 
r>3  millimètres  de  longueur  s>ur  24  millimètres.  Le 
centre,  formant  une  saillie  de  10  millimètres,  semble 
avoir  été  destiné  à  contenir  des  reliques,  et  il  est  ac- 
costé de  quatre  coqs  sur  fond  d'émail. 

Cette  œuvre  du  xne  siècle,  retirée  de  la  Seine  dans 
les  tilets  d'un  pêcheur,  fut  offerte  au  ducieur  Gueroult, 
de  Caudebec.  Acquise  à  sa  mort  par  M.  Beaucousin, 
qui  y  attachait  un  grand  prix,  elle  a  été  récemment 
donnée  à  M.  larchiprétre  d'Yvetot.  « 


Vitrail  de  Monvitle.  —  Ce  petit  monument  his- 
torique, dont  la  Commission  s'était  préoccupée,  a  été 
restauré  pour  les  l'êtes  de  la  Pentecôte.  Le  Ministère, 
près  duquel  M.  le  curé  avait  obtenu  le  bienveillant 
appui  de  M.  L.  Heuzey,  a  fourni  un  secours  de  ?oofr. 
Cette  somme  n'aurait  pas  suffi  à  une  restitution  plei- 
nement satisfaisante;  mais  les  ressources  locales  ont 
ajouté  l'appoint  nécessaire. 

Calvaire  de  Saint- Valéry -sous -Bures.  —  Comme 
supplément  de  ses  information»,  M.  de  Vesly  fait  con- 
naître  que  sa  proposition  de  classement  en  faveur  des 

restes  de  cet  édicule  a  éié  favorablement  accueillie  par 
l'Administration  départementale. 

Pouvoir  effectif  des  monnaies.  —  Sur  cette  difficile 
question,  le  Secrétaire  a  noté  qu'en  1789,  le  Mémoire 
pour  les  curés  à  portion  congrue  du  diocèse  de 
Bayeux  affirme  que  «  la  portion  congrue  portée  à 
120  livres  sous  Charles  IX,  à  200  livres  sous 
Louis  XIII  et  à  3oo  livres  sous  Louis  XIV,  en  1686» 
doit  être  portée  à  1,200  livres  au  moins,  pour  être 
«  de  niveau,  égale  et  équivalente  »  à  celle  de  120  livres, 
deux  siècles  auparavant. 

II  est  à  remarquer  que  l'anonyme  s'appuie  sur  des 
documents  antérieurs,  notamment  sur  les  calculs  faits 
à  l'occasion  de  l'édit  pour  les  présidîaux,  au  mois 
d'août  1778. 

M.  le  Président  ajoute  qu'en  1780  la  ponton  était 
fixée  à  5oo  livres.  L'Assemblée  nationale  ratifia  l'éva- 
luation de  [,200  livres;  et  elle  l'accrut  du  tiers  de  l'ex- 
cédant de  leurs  anciennes  ressources  surcette  pension. 
Ainsi,  un    bénéficier  qui   jouissait,  avant  la    Révolu- 


189 

tion,  d'un  revenu  de  i,5oo  livres,  toucha  i,3oo  livres 
d'indemnité. 

Porte  des  Clarisses.  —  Sans  engager  une  discus- 
sion à  fond  sur  ce  remarquable  vestige  du  passé,  la 
Commission  échange  différentes  réflexions  sur  les  dé- 
marches dont  il  vient  d'être  l'objet.  Peut-être  n'ont- 
elles  pas  été  conduites  avec  toute  la  suite  désirable.  Tout 
le  monde  est  d'accord  pour  souhaiter  que  Rouen  con- 
serve cet  édicule  tout  à  fait  digne  d'attention.  Quant  à 
son  meilleur  emplacement,  si  les  avis  sont  partagés,  il 
semble  bien  que  les  diverses  raisons  invoquées  par 
M.  le  Conservateur  du  Musée,  pour  en  faire  une  porte 
de  l'enclave  Sainte-Marie,  méritent  la  préférence. 

M.  le  Président  donne  lecture  des  notes  suivantes  : 

NOTES   SUR   DIVERS   DOCUMENTS 

Parmi  les  pièces  qui  me  furent  communiquées,  il  y  a 
quelques  an  nées,  par  Mœe  Belot,  alors  propriétaire  de  la  terre 
^Belaître,  près  de  Saint-Martin-de-Boscherville,  je  notai 
un  plan  fait,  à  la  requête  de  François   BritTault,  sieur  de 
°récy,  Belaitre  et  Breteuil,  procureur  du  Roi  au  bailliage 
^  Rouen,  par  Pierre   De  la  Vigne,   géomètre-arpenteur 
lurépour  le  roi,  le  5  novembre  1667.  On  y  voit  figuré  un 
-rand  enclos  planté  de  vignes,  et,  dans  cet  enclos,  un  pa- 
pillon à  deux  étages,   propriété  dudit  Briffault.    L'enclos 
Jun  propriétaire  voisin,  le  sieur  de  Lilly,  est  indiqué  par 
an  mur  à  deux  tourelles,  du  côte  de  la  forêt  de  Koumare, 
avec  cette  légende  :  «  Muraille  que  Ton  dit  avoir  été  com- 
mencée par  le  sr  de  Lilly  ».   Au    sujet  de  cette  dernière 
construction  on  lit,  dans  le  Répertoire  archéologique,  de 
M.  l'abbé  Cochet,  p.  3 19.  t  Au  château  de  Genetey,  cons- 
truit par  M.  de  Ltlli,  vers  1620,   et  démoli  vers   1820,   il 


existait  un  écho  célèbre,  mentionné  par  Duplessis  (Des- 
cription de  la  Haute-Normandie y  t.  II,  p.  277),  vanté  par 
Vigneul-Marville,  dans  ses  Mélanges  (t.  1,  p.  219),  et  dé- 
crit par  Dom  Quenet,  dans  les  Mémoires  de  l'Académie 
des  Sciences  (supplément,  t.  X,  p.  287).  Cet  écho,  œuvre 
de  M.  de  Lilli,  n'existe  plus;  il  devait  provenir  de  vases 
acoustiques  placés  dans  les  murs  de  clôture.  Un  de  ces 
vases  a  été  recueilli  par  le  Musée  de  Rouen  ».  Le  château 
du  Genetay  occupe  un  des  médaillons  qui  servent  d'enca- 
drement au  plan  de  Rouen,  de  Gomboust. 

J'ai  aussi  noté,  parmi  ces  mêmes  pièces,  un  mandement 
de  Robert  de  Pommereul,  chevalier,  sieur  du  lieu  et  d'Am- 
freville-sur  Iton,  capitaine  des  ville  et  château  de  Pont-de- 
l' Arche,  maître  enquêteur  et  réformateur  des  eaux  et 
forêts  de  Normandie,  contenant  «  ordre  aux  riverains  des 
foretz  de  la  vicomte  de  Rouen  de  faire  des  fossés  de  6  pieds 
de  gueule  et  de  5  pieds  de  parfont,  autour  desd.  foretz  >. 
Ces  larges  fossés  doivent  se  reconnaître  encore. 

Aux  textes  que  nous  avons  cités  sur  la  date  de  la  construc- 
tion du  Collège  du  Lycée  de  Rouen,  on  peut  ajouter  la 
citation  suivante  : 

«  Le  14  août  i63i,  les  chanoines  de  la  Cathédrale  per- 
mettent à  leur  confrère,  le  célèbre  organiste  et  composi- 
teur Titelouse,  de  prendre  des  enfants  de  chœur,  afin  de 
rehausser,  par  leur  chant,  l'éclat  de  la  fête  de  saint  Louis, 
qui  allait  être  célébrée  en  l'église  du  Collège  des  Jésuites, 
nouvellement  édifiée,  et  à  laquelle  l'archevêque  avait  pro- 
mis d'assister  ». 

Le  18  décembre  1546,  avis  fut  donne,  à  la  Gourdes 
Aides,  du  décès  du  sieur  de  Saint-Laurent,  générai  des 
Finances,  décès  arrivé  la  veille. 

11  fut  décidé  que  l'inhumation  aurait  lieu  le  lendemain; 
l'ordre  du  corfege  fut  ainsi  réglé  : 

c  Seront  portées  par  six  enfants  revêtus  de  surplis  6  tor- 


10,1 

ches  de  2  livres  pièce  avec  Yarmarie  du  Roi  [attachée  aux 

dites  torches,  et  4  armaries  sur  le  drap. 

*  Les  cornets  du  drap  portés  par  deux  généraux  et  deux 

conseillers  de  la  cour. 

»  Après  le  corps  marcheraient  les  huissiers  de  la  cour, 
le  greffier  d'icelle,  et  suivraient  le  corps  les  sieurs  prési- 
dents menant  chacun  l'un  des  amis  du  défunt  portant  le 
deuil,  et  à  la  suite  les  autres  conseillers  tant  de  la  cour  du 
Parlement  que  de  la  cour  des  Aides,  et  autres  notables 
personnages  », 

L'inhumation  se  fit  dans  le  chœur  de  l'église  Saint-Jean 
Je  Rouen,  le  20  décembre  1546.  Jean  de  Saint-Laurent 
avait  été  nommé  général  en  la  Cour  des  Aides  en  rempla- 
cement de  Pierre  de  Saint-Laurent,  son  père,  19  février 
1^7,  mais  à  la  condition  de  n'exercer  qu'après  le  décès  de 
celui-ci. 

J'extrais  du  testament  de  Jean  Thorel,  marchand  dra- 
pier de  Rouen,  paroissien  de  Saint-Lô,  du  4  septembre 
1646,  une  disposition  relative  à  ses  obsèques  : 

1  Veut  que  sept  des  plus  pauvres  hommes  et  gens  de 
bien  qui  seront  choisis  soient  revestus  chacun  d'un  habit 
tnsdtdrap  de  Vire,  d'environ  4  1  5  s.  1  aune,  et  consis- 
'era  chaque  habit  en  un  manteau,  pourpoint,  haut-de- 
chausses  et  bas-de-chausses,  et  qu'il  leur  soit  aussi  délivré 
un  chapeau  gris  et  ung  paire  de  souliers  ». 

Le  drap  de  Vire,  remarquons-le.  était  alors  réputé   un 
Jrap  des  plus  communs. 

On  n'avait  pas  autrefois  la  même  délicatesse  que  de  nos 

fours,  en  fait  de  vêtements,  et  il  était  assez  orJinaire  que 

Je*  gens  de  la  classe  aisée  achetassent  des  habits  ;*j  l;i  vente 

qui  se  faisait,  par  adjudication,  du  mobilier  des  personnes 

uecédees.  • 

Le  curé  de  Torcy-le  Petit,  Jean  Vi<$ot,  dans  son  testa- 


19* 

ment  de  1 586,  veut  «  qu'on  garde  sa  robe  de  drap  pour 
Barthélémy,  fils  de  Jean  Hervin,  si  Dieu  lui  fait  la  grâce 
de  parvenir  à  l'état  de  l'église.  Il  lègue  à  Sandret  Malle- 
branche  pour  lui  aider  à  étudier  6  écus  et  sa  petite  robe 
de  serge;  à  François  Noël  pour  s'entretenir  a  l'école 
2  écus;  au  vicaire  de  Torcy- le- Petit,  la  meilleure  de  ses 
robes  à  son  choix,  avec  son  chaperon  et  tous  ses  livres; 
au  fils  Paulmier,  prêtre,  sa  cornette  ;  a  Jean  Serée  sa  ca- 
saque de  taffetas  ». 

A  la  vente  des  meubles  de  feu  messire  Robert  Le  Roux, 
sr  de  Saint-Aubin,  chevalier,  sr  du  Bourgtheroulde,  place 
de  la  Rouge  mare,  2  septembre  1671  :  deux  de  ses  calottes 
furent  adjugées  à  MM.  de  Machonville  et  du  Saussay. 
Quatre  perruques  trouvèrent  aussi  acquéreur.  En  même 
temps  que  ces  objets  de  minime  valeur,  furent  vendus 
trois  tentes  de  tapisseries  de  haute  lice,  3io  1.,  25o  1., 
243  1.  (1).  % 

Comme  redevances  singulières  pour  nous,  mais  assez 
habituelles  au  moyen  âge,  je  mentionnerai  pour  en  finir 
avec  ces  menus  faits  : 

L'obligation,  pour  un  vassal,  «  de  trouver  à  boire  pour 
le  larron,  se  il  veult  boire  quand  on  le  mesne  pendre  • 
(Etat  des  revenus  du  prieuré  de  Saint-Gervais  de  Rouen, 
xiv«  siècle);  l'obligation  pour  un  autre  vassal  du  fief  de 
Neuville,  près  d'Aumale  «  de  fournir  au  seigneur  3  dés 
carrés  de  rente  annuelle  »,  i3  janvier  1428  (n.  s.).  —  Ta- 
bell.  de  Rouen. 

L'acte  suivant  est  relatif  à  deux  droits  assez  singuliers,, 
l'un  de  pêche  en  la  rivière  d'Epte,  l'autre  de  prendre  law 
cime,  coupe  au  ou  houpier  d'un  hêtre  vert,  en   la  forêt  de 
Ridonne,  droits  reconnus  aux  chanoines  de  Gournay,  â 

(1)  La  vent*  faite  à  la   requête   de   Nicolas  Le   Roux,  v  du 
Bourgtheroulde,  demeurant  à  Rouen,  rue  Saint-Laurent. 


iç3 

l'occasion  de  la  fête  de  saint  Hildevert,  patron  de  leur 
église.  Ce  document  provient  d'un  don  fait  récemment 
aux  Archives  du  département. 

t  Es   jours  des  Eaues  et  forests  des   chastellenies  de 

Gournay  et   la   Ferté-en-Bray  tenus   au    prétore  dudict 

Gournay  par  nous  Marien    M  arcade,   licentié  ès-droictz 

lieutenant  général  de  Monsieur  le  Grand  maistre  es  dictes 

chastellenies  pour  Monseigneur  le  duc  de  Longueville  et 

Toutteville,  le  mercredy  y  jour  de  may  162 5.  En  la  cause 

d'entre  les  vénérables  doien,  chanoines,  chappitre  de  l'es- 

glize  collégialle  de  Sainct-lldevert  de  ceste  ville,  porteurs 

de  requeste  par  eux  présentée  dès  le  vingt -troisiesme  jour 

de  may  1624,  et  aiant  remonstré  par  icelle  qu'ilz  avoient 

plusieurs  tiltres  et  Chartres  par  lesquelles  ilz  maintiennent 

«tre  en  bonne  et  paisible  pocession  de  certain  d  roi  et  de 

pesche  aux  viviers,  rivières  et  estangs  de  ceste  ville  pour 

tn  user  par  eux  ou  leurz  préposez,  chacun  an,  la  vigille 

Je  la  feste  Monsieur  Sainct-Ildevert  au  mois  de  may,  à 

commencera  l'heure  de  nonne  jusques  au  soleil  couchant, 

d  le  lendemain,   jour  de  ladicte  (este,  depuis  le  soleil 

levant  jusques  au  dernier  son  de  vespres,  avec  deux  bas- 

teaux  non  couplez,  deux  rames  ou  foullouers.   avec  deux 

traîneaux  à  plaine  eauesans  traîner  à  terre  seiche;  et  par 

'^  mesmes  Chartres  avoient  droict  aussy  par  chacun  an, 

^c  prandre  en  la  forest  de  Ridonne  (1)  ung  couppeau  d'un 

bistre  vert  pour  poser  au  cœur  d'icellc  esglize  le  jour  de 

édicté  feste  Sainct   Udevert,  sellon   qu'il   est  contenu  en 

ladicte  requeste,  les  dicts  sieurs  du  Chappitre  comparent^ 

Par  discrettes  perNonnes  maistres  Charles  Herbel  et  Ilde- 

[i)  Haie  de  Ridonn:  à   la  reine  Blanche,  i5  et.  1 J <j 4  (Arch. 
h  la  S.-Int".,  F.  Danquin).  —  Buisson   de   Ridonne,  en  la  forêt 
<k  Bray  (Coutumier  des  forets,   d'Hector  de  Chartres,    1406, 
^  141  v~).    —    Ridonne,    ancien  bois  où,  au  xvu*  siècle,  un  en- 
sevelit les  pestiférés.  Aujourd'hui,  Ridonne  connu  comme  bois 
de  la  commune  d'Avesncs. 


194 

vert  Brouard,  prestres,  deux  desdicts  chanoines,  procu- 
reurs et  receveurs  de  la  dicte  esglize,  d'une  part,  et  le  pro- 
cureur de  Monseigneur  poursuivy  aux  fins  d'accorder  la 
dicte  requeste  comme  ayants  faict  informer  sur  le  contenu 
en  icelle  suivant  qu'ils  auroient  esté  permis  par  acte  exercé 
en  ce  siège,  ledict  vingt- 1  roi  siesme  dudict  moy  de  may 
1624  présent,  d'aultre  part,  veu  par  nous  le  dict  procès 
qui  conciste  en  ung  cahier  en  papier  où  sont  contenus 
plusieurs  coppies  de  Chartres  qui  contiennent  les  dictes 
droictures,  dabtez  des  vingt-deuxiesme  may  1430,  i5  may 
1454  et  25  dudit  mois  de  may  audict  an  1454  ;  cahier  de 
coppies  de  tiltres  ou  Chartres  dabtez  des  12e  may  1422  et 
24  may  1462,  les  dépositions  de  Marien  Tierry,  Simon 
Brouard,  etc.,  par  lesquelles  apert  comme  ilz  ont  uniffor- 
mément  despozé  qu'ilz  ont  cognoissance  que  les  dietz 
sieurs  de  Chappitre  ont  tous  jours  jouy  par  et  puis  40  ans 
continuellement  et  sans  contredict  desdictes  droictures  de 
pesche  et  dudict  houppier  de  may  pour  l'avoir  veu  acha- 
rier  et  veu  pozer  dans  le  cœur  de  ladicte  esglize  Sainct 
Ildevert;  et  sy  avoient  veu,  quand  le  chef  dudict  glorieux 
sainct  Ildevert  estoict descendu  jusquesau  soleil  couchant, 
et  le  lendemain,  jour  de  la  dicte  feste,  du  depuis  le  soleil 
levant  jusques  au  dernier  son  des  vespres,  les  dietz  sieurs 
de  Chappitre  ou  leurs  préposez  pescher  en  diverses  annéz 
dans  l'estang  et  rivière  qui  commence  depuis  la  porte  de 
Qiiantemelle  (1)  jusque  au  moullin  de  ceste  dicte  ville;  et 
en  autre  acte  du  i8«  jour  de  may  dernier,  quy  contient 
comme  il  auroit  esté  ordonne  que  ledict  procureur  de 
Monseigneur  auroit  communication  de  ce  qui  faict  avoit 
esté  au  procès,  dont  du  tout  lecture  a  esté  faicte  en  juge- 
ment, en  la  présence  de  M«  Jean  Divery  et  François 
Courtoy,  advocat  et  procureur  de  Monseigneur,  faisans 
droict  sur  la  conclusion  dudict  procureur  et  de  leur  advis 
et  consentement,  nous  avons,  lesd.  sieurs  de  Chappitre 

(1)  Gante  nielle. 


*95 

maintenus  au  droict  de  prendre,  par  chacun  an,  pour  la 
feste  de  Sainct  Ildevert,  qui  se  cellebre  le  27e  du  moys  de 
may,  le  houppier  d'un  haistre  en  la  forest  de  Ridonne 
pour  servir  de  may  en  ladicte  esglize  au  jour  de  ladicte 
teste,  mesmes  a   faire  pescher  dans  la  rivière  d'Epte  et 
viviers  de  Monseigneur,  ù  deux  basteaux  non  couplez,  con- 
formément à  leurz  anciennes  Chartres,  du  depuis  midi  de 
la  vigille  de  ladicte  feste  Sainct- Ildevert  jusques  au  soleil 
couchant  et,  le  lendemain,  jour  d'icelle  feste,  du  depuis 
soleil  levant  jusques  au  dernier  son  de  vespres  dudict  jour, 
et  ce  sans  commettre  aulcun  abus,  en  gardant  sur  le  tout 
les  ordonnances  sur  le  faict  des  dictes  eaues  et  forestz.  Sy 
donnons  en  mandement  au  premier  sergeant  des  dictes 
eaues  et  foretz  sur  ce  requis  mectre  ces  présentes  à  deube 
ci  entière  éxecution  sellon  sa  forme  et  teneur  par  les  dietz 
sieurs  de  Chappitre, 

9  Faict  comme  dessus  : 

»  Collation  faicte,  ' 
••Signé  :  M.  Marcadc.  Herbel. 

»  41 1  s.  ». 

A  quatre  heures  moins  le  quart,  la  séance  est  levée. 

A.  ToL'GARD. 


io6 


SÉANCE  DU  26  JUILLET  1907 


Elle  commence  à  deux  heures  vingt  minutes,  sous 
la  présidence  de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice-pré- 
sident. 

Sont  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Coutan, 
Drouet,  Mgr  Lot  h,  Pelay,  Ruel,  Sarrazin,  de  la  Serre, 
de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Deglatigny,  P.  Le  Ver- 
dier,  Lormier  et  Malicorne. 

A  la  suite  d'une  explication,  le  procès- verbal  de  la 
précédente  séance  est  adopté. 

Correspondance  imprimée.  —  On  y  enregistre  : 
Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie  :  Mémoires, 
XXVI IL  1906-1907;  item,  Bulletin,  221  ;  —  Notices 
et  Mémoires  de  la  Soc...  de  Constantine,  XL,  1906;      „ 

—  Bulletin  de  la  Soc...  de  Soissons,    1903-04; 

Bull,  de  la  Soc.  .  de  Sens,  XXII,  1006;  —  Bull,  dt 


la  Soc...  de  Langres,  77;  —  Bull,  de  la  Soc...  dt 
l'Orne,  XXVL  r  et  2;  —  Mercure  musical,   i5  juii 
et    i3   juillet;    —    Extraits  du   Smithsonian   Report 
nos  1679,  1682,   1 683 ;  —  Discours  au  Congrès  d< 
Soc.  savantes  à  Montpellier,  6  avril  1907  ;  —  Cira 
laire  convoquant  à  la  Sorbonne  le  quarante-sixièn~~»^ 
Congrès  des  Sociétés  savantes,  pour  le  21  avril  pn 
chain;  avec  son  Programme;  —  Circulaire  pour  1 
prochaines   Assises  de  Caumont  qui  se  tiendront     à 
Rouen  en  190K. 

M.  de  Vesly  fait  les  deux  lectures  suivantes  : 


197 

Celloville.  —  Il  a  été  trouvé  par  M.  J.-B.  Mulot, 
agriculteur  à  Celloville  (commune  de  Saint-Aubin, 
près  Boos),  un  denier  d'argent  d'Hostilien  César. 

Cette  pièce  porte  à  l'avers  la  légende  suivante,  autour 
de  la  tête  radiée  :  c.  valens.  hostil.  mes.  qvintvs.  n.  c. 
Au  revers  se  voit  Mars  marchant  et  combattant  avec  la 
légende  :  marti  propvgnatori. 

Cette  pièce  serait  rare,  d'après  Mionnet  (t.  Il,  p.  9). 
Cest  un  élément  à  ajouter  à  l'exploration  archéolo- 
gique du  plateau  de  Boos,  Hostilien  ayant  été  nommé 
Auguste  avec  Trébonien  en  25o. 

Le  château  et  la  chapelle  de  la  Heu\e.  —  La 
Heuze  est  un  tout  petit  village  ou  plutôt  un  hameau 
dépendant  de  la  commune  de  Bellencombre  (arrondis- 
sement de  Dieppe),  en  pleine  forêt  d'Eawy.  Il  se  corn- 
Pose  de  quelques  chaumières  de  bûcherons,    d'une 
habitation  et  d'une  ferme,  vestiges  d'un  vieux  château 
9ui  fut  très  important  sous  les  seigneurs  de  la  Heuze, 
^Ui  en  étaient  possesseurs. 

Je  m'étais  rendu  à  La  Heuze  ces  derniers  jours  pour 
'  ^ger  si  le  fameux  feu  de  Saint-Christophe,  dont  j'ai 
£*  carié  dans   les  Légendes  et  Superstitions  (ij,  serait 
Picore  allumé  cette  année.  Cette  tradition  du  paga- 
nisme, qui  fut  christianisée,  est  complètement  dégé- 
nérée. Le  bûcher  se  dresse  toujours  au  carrefour  de  la 
*Orét,  mais  il  n'est  plus  que  l'exploitation  du  caba- 
r«tier  du  village. 

Le  château,  devenu  un  domaine  agricole,  est  aujour- 
d'hui la  propriété  de  M.  Boucher,  occupée  par  M.  de 
Coq ueréau mont.  Malgré  des  mutilations  et  des  répa- 

(1)  Bulletin  de  la  Société  d'Emulation.  Exercices  1893-189  j. 

i3 


198 

rations  nombreuses,  la  demeure  des  «  La  Heuze  », 
élevée  vers  1430,  présente  encore  de  l'intérêt  pour 
l'archéologue.  Celui-ci  retrouve,  sous  les  pilastres  du 
temps  de  Louis  XIV,  et  le  gypse  qui  les  recouvre,  les 
muraillesen  grès  et  les  débrisdes  fenestrages  en  accolade 
du  xv*  siècle  qui  laissaient  pénétrer  comme  à  regret  la 
lumière  dans  les  vastes  salles  du  château.  Quelques 
écus  provenant  de  claveaux  armoriés  ont  été  conservés 
et  sont  encastrés  dans  la  muraille  de  gauche  du  pas- 
sage auquel  on  accédait  par  un  pont-levis. 

Le  premier  écu  porte  trois  roues  posées  2  et  1  ;  mais 
ainsi  que  dans  le  second,  qui  a  une  face  frettée,  il  n'y  a 
aucune  indication  de  la  couleur  du  champ  ni  des 
émaux  des  meubles.  L'écu  placé  au  sommet  de  la 
chapelle  offre  la  même  particularité  qui  s'explique  par 
la  taille  de  ces  blasons  dans  le  grès  du  pays,  lequel  se 
laissait  travailler  difficilement. 

La  chapelle  du  château,  qui  fut  quelque  temps 
église  paroissiale,  n'est  pas  non  plus  sans  présenter 
d'intérêt.  Elle  fut  construite,  disent  MM.  les  abbés 
Bunel  et  Tougard,  auteurs  de  la  Géographie  de  la 
Seine- Inférieure,  vers  i  538  et  restaurée  en  1767. 

La  Révolution  a  accompli  son  œuvre  de  des- 
truction en  grattant  l'inscription  de  la  pierre  de  dédi- 
cace ainsi  que  celle  d'un  petit  tombeau  de  femme  placé 
à  gauche  de  l'autel. 

Cet  édicule  n'est  pas  une  œuvre  d'art,  mais  il  montre 
la  disposition  adoptée  pour  les  tombeaux  construits 
dans  la  première  partie  du  xvi*  siècle.  Ici,  le  petit 
mausolée  se  compose  d'une  arcade  surbaissée  en  anse 
de  panier,  ouverte  dans  la  muraille  et  mesurant  im5o 
de  largeur  sur  im2  5  de  hauteur.  Sur  un  soubassement 
de  o"'2o,  une  statue  représente  une  femme  agenouillée 


199 

devant  un  prie-dieu  sur  lequel  se  détache  un  cartouche 
armorié.  La  statue  serait  celle  de  la  dame  de  la  Heuze 
qui  fit  construire  la  chapelle.  C'est  tout  du  moins  une 
tradition  dans  le  pays  ?  On  sait  que  Marguerite  de  la 
Heuze,  fille  du  dernier  seigneur,  tué  à  Azincourt, 
épousa  en  secondes  noces  Guy  de  Moy,  qui  mourut  en 
i4H-  Les  terres  de  Bellencombre  passèrent  alors  dans 
les  familles  de  Clères  et  de  Fontaine-la  Martel.   La 
figure  du  priant  représente  bien  une  veuve  vêtue  du 
surcot  et  d'un  bonnet  avec  voile  ;  mais  l'inscription  du 
soubassement  a  été  trop  mutilée  pour  pouvoir  éire  lue, 
et  cette  lecture  est  encore  rendue  plus  difficile  par  la 
position  au  niveau  du  sol  de  ce  soubassement.  La  lec- 
ture des  armoiries  sculptées  sur  le  cartouche  du  prie- 
dieu,  pourra  vraisemblablement  aider  à  la  détermi- 
nation du  personnage.  C'est  pourquoi  je  les  ai  relevées 
*vec  soin.  Cependant,  là  encore,  les  couleurs  et  les 
taaux  sont  absents  et  augmentent  la  difficulté  de  la 
lâche  (i). 

Outre  le  dessin  des  armoiries,  M.  de  Vesly  met  sous 
les  yeux  de  la  Commission  la  photographie  du  tom- 
kau,  du  château  et  de  la  chapelle. 

Cette  dernière  laisse  apercevoir  la  statue  du  grand 
^int-Christophe,  et  permet  de  lire  sur  le  sommier  qui 
rcÇoit  les  arêtiers  du  chevet,   les  mots  :  spks  /  mka  / 

'fcvs ,  cvm une  date?  et  Técu  aux  trois  houzeaux 

h  sable  sur  fond  d'or;  armes  parlantes  des  sires  de  la 
Heuze. 


(i;  Ecartelé  :  au  i«r  au  lion  rampant  de. . . .  sur  champ  de 

'ui  glands  de  chêne  sans  nombre;  au  second  de à  1-t  fasce 

frettée  de ;  au  S*  d'or  à  3   houzaux   de   sable   2    et    i  ;  au 

4'  Je chargé  de  3  fasces  ondées  de 


i~.Tr*Tnngii»  M.  .cxoceirOauiui  tburmtqiK&qaes 
lis  sur  .es  -auiiles  z±»cama  ei  leur  curie»  date  de 
Pin.  m  3a  le  zmnzissair  usqu'xiao  que  par  des 
^arrrriûns  s  les  zn-^ssies.  M.  Drame  remarque 
rue  .a  lerermmHion  ^roçrapraque  de  cette  place 
J2*ei?re  -ememt  îu  senntt  empire,  le  oom  seul  ne  pré- 
aeniaru  m  jne  lunxics  insurEsanre. 

3tti.«at/i.  —  M  .e  Praaeat  distribue  les  procès- 
-^r-raLi::  :e  /in  iera.er.  .jui  tonnent  la  première  livmi- 
5%:  a  je  nutre  ime  XIV 

Il  rr;asie  ensuite  .lux  diverses  communications  que 

v:ic: 

*«:tzs  sca  les  za&tis  a  jockh.  a  la  fis  oc  xvn*  siècle 


M.  Henri- .^  ne  i!  Allemagne  a  consacré  deux  superbes 
vot ^  -nés  i  .' H'M-n*-4  ies  cjrtttf  j  jouer 9  dm  xrv*  *nt  rx« siècle. 

De---  ;  .«  ;-:.:j.-:  >:■:-.  ce  ce  *r.i ad  ouvrage,  où  Ton  trouve 
un:  i^  ri.:*  j«~.e-  ■■:.  :i-t  Je  si  belles  illustrations,  il  m'est 
tor.^é  -o-«  es  c-\.  ?ar  hasard,  en  classant  les  archives 
dj  Pïr.i^ij":.  --.  .ir-ct  qui.  je  crois,  aurait  mérité  de 
trouver  .i,ice  entre  ie>  documents  recueillis  par  mon  sa- 
v.mt  confrère.  En  voici  ie  texte  que  je  me  bornerai  à  faire 
suivre  Je  courte*  observations  : 

Arrêt  du  Parlement  sur  un  procès  entre  les  maîtres  du  métier 
de  cartîer-d'tminotier  et  les  maîtres  particuliers  du  métier 
de  cartier  (i5  décembre  1699). 

«  Kntre  les  maistres  et  gardes,  année  présente,  du  mes- 
ticr  de  cartier  dominotier  en  cette  ville,  appelantz  de  sen- 
tence rendue  par  !e  bailli  du  dit  lieu,  le  19  mai,  en  consé- 
quence de  rapprochement  par  eux  fait  faire,  le  i3   dudit 


201 


mois  de  mai,  sur  Pierre  De  la  Mare,  marchand  particulier 
dudit  mestier. 

»  Arrêt  avait  été  fait  par  eux,  d'une  part,  de  3  grosses  de 

cartes  appelées  bassettes  fines  et  maistresses  qu'il  avoit 

déclarées  estre  destinées  pour  envoyer  en  Suède  et  autres 

pays  estrangers  ;  plus,  de  10  grosses  de  cartes  tarotées  h 

portrait  de  France,  déclarées  aussi  par  ledit  De   la  Mare 

estre  pour  envoyer  aux  pays  estrangers,  et  de  deux  moules 

de  bois  portrait  de  bassette,  et  encore  de  quinze  grosses 

de  cartes  bassettes  imparfaites  et  17  patrons,  tant  testes 

que  valets  de  point,  servant  a  fabriquer  cartes  de  bassettes; 

lesquelles  3  grosses  de  cartes  bassettes,  les  2  moules  de 

bois  et  17  patrons  approchez  par  les  ditz  gardes  avoient 

esté  enlevez  pour  estre  représentez  à  Justice;  et,  à  l'égard 

des  cartes  tarotées,  ils  en  auroient  pris  seulement  un  sixain 

pour  échantillon  ». 

Havy,  avocat  pour  la  communauté,  dit  qu'il  s'agit  d'abo- 
lir, une  bonne  fois,  l'usage  pernicieux  de  la  bassette,  qui 
a  désolé  tant  de  familles  dans  le  royaume,  et  de  tenir  la 
main  à  l'exécution  des  arrêts  du  Conseil  et  de  ceux  ren- 
dus en  forme  de  règlement  par  le  Parlement,  en  1680 
et  1682. 

Le  Kèvre,  avocat  pour  De  la  Mare,  dit  :  «  Si  les  appe- 
kntz  réussissoient,  cette  manufacture,  laquelle  fait  subsis- 
,tr  un  grand  nombre  de  pauvres  gens,  seroit  absolument 
ruinée  et  perdue  pour  cette  ville  et  pour  l'Estat;  et  les 
estrangers,  qui  ne  négligent  rien  pour  l'establir  chez  eux 
kvvray  qu'il  s'en  pratique  déjà  en  Hollande,  et  qu'ilz 
emprunlent  les  noms  des  ouvriers  de  cette  ville,  qu'ilz  met- 
tent sur  leurs  cartes),  auroient  bientôt  établi  leur  com- 
merce ». 

De   Lurienne,   autre  avocat  pour  la   communauté  des 
maîtres  particuliers  dudit  métier,  au   nombre  de    18  ou- 
vriers, avait  exposé  que,  si  la  prétention  des  gardes  du  mé- 
fier de  carticr-dominotier  était  admise.   «   ce   seroit  faire 
périr  plus  de  600  ouvriers  de  la  ville  qui  ne  subsistent  que 


202 

par  le  moyen  de  l'ouvrage  des  cartes  ■.  Il  rappelle,  à  cette 
occasion  les  noms  de  ces  ouvriers  :  «  Chopart,  Esmes  De 
Lespine,  Simon  Galopin  l'aisné,  De  Lespine,  Jean  Sa- 
voure, De  la  Mare,  Simon  Galopin  jeune,  Pierre  Bataille, 
Le  Cauchois.  Guillaume  Le  Prévost,  François  Cou  Ion, 
Brisemontier,  Nicolas  Le  Goislou,  Le  Gris,  Le  Cauchois 
le  jeune,  Jacques  Amette,  Jean  Dutot,  Charles  Martin, 
Jacques  De  la  Mare  >. 

La  cour  mit  l'appellation  à  néant,  ce  qui  revient  à  dire 
que  Pierre  De  la  Mare  et  les  autres  maîtres  car  tiers  purent 
continuer  leur  genre  de  fabrication.  Comme  ceux-ci  ne 
sont  point  représentés  par  des  gardes,  il  faut  en  conclure, 
ou  que  leur  métier  était  libre,  ou  que  ce  n'était  qu'une 
branche  du  métier  de  cartier-dominotier.  Cette  dernière 
supposition  me  paraît  la  seule  admissible. 

Le  mot  bnsnette  désignait  une  sorte  de  jeu  qui  fut  intro- 
duit en  Ki  un  ce,  par  M.  Justiniani,  ambassadeur  de  la  Ré- 
piil»lii|»i»-  de  Wnise,  en  1674  ou  1675,  et  dont  l'invention 
r*i  4iitnltui-t*  à  un  gentilhomme  vénitien.  Ce  jeu  devint 
suc  A  la  mode,  et,  comme  il  était  l'occasion  de  pertes 
exagérées,  il  tut  interdit  par  diverses  ordonnances,  aux- 
quelles il  essaya  de  se  soustraire  en  changeant  de  nom 
(Dictionnaire  Je  Trévoux ,  aux  mots  Barbacole  et  Bas- 
set te). 

Il  est  clair,  par  notre  arrêt,  que  la  bassette  se  jouait  avec 
des  jeux  particuliers  auxquels  on  donnait  le  même  nom. 

Un  fait  intéressant  qui  ressort  du  texte  du  même  arrêt; 
c'est  l'importance  qu'avait  à  Rouen  la  fabrication  des  cartes 
à  jouer,  et  l'expédition  considérable  qui  s'en  faisait  à 
l'étranger,  en  Hollande  et  même  en  Suède. 


203 


NOTES  SUR  DEUX  PRETENDUES  CHAPELLES  DE  ROUEN 

Le  dernier  Pouillé  imprime  du  diocèse  de  Rouen,  de 
1738,  mentionne  l'existence,  en  l'église  de  Saint-Maclou, 
d'une  chapeile  dédiée  à  saint  Jean-Baptiste;  en  l'église  de 
Saint-Eloi,  d'une  autre  chapelle  sous  le  vocable  de  saint 
Firmin  et  de  Notre-Dame-de-Consolation,  Tune  et  l'autre 
ayant  l'archevêque  pour  patron,  qualité  contestée  par  le 
seigneur  du  fief  du  M  ont-au- Berger,  lequel  prétendait  au 
droit  de  présentation. 

Le  Pouillé  de  1704  indique  bien  ces  deux  chapelles, 
toujours  avec  l'archevêque  pour  patron,  et  sans  mention  du 
droit  prétendu  par  le  seigneur  du  Mont-au-Berger. 

Dans  le  Pouillé  de  1 33y,  pas  plus  que  dans  celui  dit 
d'Eudes  Rigaud,  ces  deux  chapelles  ne  sont  nommées. 

Mais,  d'autre  part,  voici  ce  que  nous  lisons  dans  l'His- 
toire de  Rouen,  de  Farin,  3e  vol.,  pp.  93,  256,  257  :à  Saint- 
Maclou  c  il  y  a  en  cette  église  deux  chappelles  titulaires, 
dont  une  a  esté  fondée  sous  le  nom  de  Saint-Jean-Bap- 
tl*te,  vers  1248,  par  François  de  Montauberger,  chevalier, 
P°ur  reconnaissance  d'avoir  esté  baptisé  en  ce  lieu.  Le 
chappelain  titulaire  est  oblige  de  dire  une  Messe  par 
*maine  à  l'Autel  de  la  Vierge  ». 

A  Saint-Eloi  :  «  il  y  a  en  cette  église  trois  chappelles 
titulaires.  La  première  est  érigée  en  l'autel  de  Saint- 
François  sous  l'invocation  de  N. -Dame  de-Consolation  et 
du  même  saint,  et  fut  fondée  l'an  1248,  par  François  de 
Montauberger,  escuyer,  pour  y  dire  la  messe  toutes  les 
'estes  de  la  Vierge  et  des  Apostres  et  donner  cinq  deniers 
;,ux  pauvres  ». 

Le  12  décembre  1764,  on  voit  un  ecclésiastique,  Antoine 
Vincent,  prendre  possession  de  la  chapelle  de  N.-D. -de- 
Consolation  et  de  Saint-Firmin,  sur  la  nomination  de  Jean 


204 

de  Jort,  avocat  au  Parlement,  et  de  Nicolas  de  Jort,  écuyer, 
sieur  du  Parc,  frères. 

Ceux-ci.  dans  le  même  temps  <i3  décembre  1754),  firent 
insinuer  au  Registre  des  Insinuations  ecclésiastiques,  la 
charte  de  donation  suivante  : 

i  Notum  sit  prœsentibus  et  futurs  quod  ego  Francisais 
de  Montebergerio,  miles,  confirmavi  et  gratum  habui  qua- 
tuor acras  terrœ  quas  dédit  pater  meus  Johannes  abbati 
Sanctœ  Trinitatis  si  tas  juxta  montent  dicti  loci  et  pariter 
redditum  Jeudi  sui  et  terrœ  de  Bono  portu,  et  monachis 
ibidem  Deo  servientibus ,  excepta  tamen  pensione  unius 
panis  et  semi  potus  vini  percipienda  unaquaque  hebdo- 
mada  in  eodem  monasterio,  cum  libertatibus  et  privilegiis 
domus  et  terre  de  Montebergerio  :  et  propterea  quod  eccle- 
sia  Sancti  Mac  loi  Rothomagensis,  nativitatis  meœ  locus, 
est  fere  una  parte  funditus  demolita  ob  vetustatem,  et 
prœcipue  una  cappella  Sancti  Johannis  Baptiste*  sita  juxta 
ejusdem  ecclesiœ  parietes,  in  qua,  privatim  omnibus,  est 
manumentum  domus  meœ  de  Montebergerio  et  successo- 
rum  meorum,  sicut  in  capella  nostra  Beatœ  Mariœ  Con~ 
solationis  et  Sancti  Firmini  sita  in  ecclesia  S,  Eligii  de 
Pratis,  et  pro  participatione  bonorum  spiritualium  quœ 
Jiunt  et  fient  de  cetero  in  eisdem  ecclesiis,  quam  partici- 
pât Umem  r cet or es  et  thesaurarii  mini  misericorditer  con- 
cesscrunt,  dedi  concessi  Deo,  Beatœ  Mariœ  et  dicta?  eccle- 
sia' Sancti  Macloi  mille  libras  turonenses,  et  ecclesiœ 
Sancti  Eligii  bis  centum  nummos  ad  memoriam  Amelinœ, 
uxoris  mea\  tumulatœ  in  mea  capella  Beatœ  Mariœ  Con- 
solât ionis  et  Sancti  Firmini  in  perpétuant  et  pur am  elemo- 
sinam,  pro  sainte  anima'  meœy  uxoris,  Joannis,  nepotis,  et 
omnium  antecessorum  et  successorum  meorum,  capellanis 
meisy  scilicet  capellano  S.-Joannis  Baptistœ  unum  hortum 
et  parrain  domum  quam  habeo  in  dicta  parrochia  Sancti 
Macloi  juxta  parvum  rivulum,  sicut  se  proportat  in  Ion- 
gum  et  latum,  item  duas  acras  terrœ  scilicet  prima  apud 


205 


Molendinos,  secundo,  in  voile  S.-Gervasii,  item  quinqua- 
genta  solides  annui  redditus  percipiendos  in  domo  mea  Ro- 
thmagensi  et  prandium  in  die  Nativitatis  Domini  Nostri 
et  Pentecostes  annuatim,  cum  capellano  meoBeatœ  Mariœ 
Consolationis  et  Sancti  Firmini,  cui  pariter  dedi  quinqua- 
ginta  solidos  annui  redditus  habendos  in  eadem  domo  mea 
Rotkomagensi,  item  decem  solidos  in  domo  dicta  la  Quille 
sita  in  parrochia  S.  Eligii,  item  très  vergas  terrœ  apud 
villam  dictam  le  Homme  juxta  viam  régis  ad  Sierville, 
item  unam  acram  terrœ  et  ultra  sitam  apud  Bondevillam, 
item  unam  acram  terrœ  et  ultra  in  valle  Maromme*  quo 
niam  iicti  capellani  tenebuntur,  quolibet  anno,  scilicet  ca- 
pellanus  Sancti  Joannis  Baptistœ  celebrare  unam  missam 
pro  salute  animœ  meœ  unaquaque  hebdomada;  et  capella- 
nus  Beatœ  Mariœ  Consolationis  et  Sancti  Firmini  in  die- 
busfestis  Beatœ  Mariœ  Virginis,  Sancti  Joannis  et  Sanc- 
tontm  Pétri,  Pau  H,  omnium  apostolorum  et  evangelista- 
r«w,  unam  missam,  hora  quint  a,  annuatim  et  dare  paupe- 
ribus  quinque  denarios  in  festis  Beatœ  Mariœ  et  celebrare 
/r«  miss  as,  una  vice  solum ,  in  dictis  locis  du  Homme , 
Boneville  et  Maromme,  seu  in  ecclesia  S.  Gervasi 
Rothom.,  pro  pauperibus  defunctis,  omne  quod  donum  et 
r*diiium  supra  dictum,  sicut  se  proportat,  dedi  et  concessi 
tenendum  et  possidendum  libère  et  pacifice.  tanquampuram 
tkntosinam,  nostris  dictis  capellanis  et  successoribussuis, 
h  we  et  heredibus  meis,  sub  patronatu  et  prœsentatione 
me*,  successorum  que  meorum,  quod  donum  dictus  Fran- 
uscits  et  hœredes  mei  tenemur  garanti^are  dictis  capel- 
'tnis  contra  omnes  gentes.  Et  ut  hoc  ratum  et  stabile 
Fermaneat  prœsens  scriptum  sigilli  mei  munimine  confxr- 
m^vi.  Actum  anno  Domini  millesimo  ducentesimo  quadra- 
"esimo  octavo,  testibus  iis  Ludoico  de  Fontenella.  Jacobo 
^  Vieuxbourg  et  Joanne  de  Montebergerio  » 

Le  droit  réclame  par  MM.  de  Jort    était,    je  le  suppose, 
légitime,  mais  ils  le  fondaient,  en  cette  occasion,   sur  un 


206 

acte  évidemment  faux,  fabriqué  par  un  diplomatiste  com- 
plaisant plutôt  qu'habile. 

Admettons,  à  la  rigueur,  ce  nom  de  baptême  Franciscus, 
à  peu  près  inconnu  dans  notre  pays,  ce  fief  du  Mont-au- 
Bergcr,  de  Monte- Bergerio  et  de  Bonport  que  nous  ne 
savons  où  placer.  Ce  qui  paraît  plus  étonnant,  c'est  le  titre 
de  S otre-  Dame -de-Consolation  donné  h  une  chapelle  de 
Saint- El oi  (cette  sorte  d'appellation  appartient  à  une  épo- 
que plus  récente);  c'est  la  manière  dont  est  indiquée 
l'heure  des  offices  ;  c'est  la  donation  faite  par  le  même  acte 
à  une  abbaye  et  à  deux  églises,  représentées  par  leurs 
curés  et  leurs  trésoriers,  sans  que  les  noms  de  ceux-ci  fi- 
gurent parmi  les  témoins;  c'est  l'omission  du  mois  et  du 
jour  dans  la  charte  ;  l'absence  d'annonce  du  sceau  du  che- 
valier; le  don  de  1,000  1.,  somme  énorme  pour  le  temps, 
à  l'église  Saint-Maclou  {ecclesiœ  S.  Macloi),  et  de  deux 
cents  écus  {bis  centum  nummos)  à  celle  de  Saint-Eloi,  à 
la  mémoire  d'Ameline,  femme  du  donateur;  c'est  enfin 
cette  mention  d'une  chapelle,  attenante  à  l'église  Saint- 
Maclou  avant  que  cette  église  fût  tombée  de  vétusté,  une 
prétendue  chapelle  Saint-Jean-Baptiste,  dans  laquelle,  à 
l'exclusion  de  tous  autres,  était  le  monument  de  la  maison 
de  Montebergerio  (monumentum  domus  mece).  Cette  charte 
contraste  tellement  par  sa  rédaction  avec  toutes  celles  de 
la  même  époque  que  nous  connaissons,  que  je  n'hésite  pas 
à  la  qualifier  d'apocryphe. 

L'aveu  rendu  au  Roi,  en  1716,  par  Jean  de  Jort,  sieur 
de  Beauséjour  et  du  Parc,  procureur  en  la  Cour  des 
Comptes,  pour  le  fief  de  Montauberger,  n'est  guère  moins 
singulier. 

Dans  cet  aveu  le  fief  de  Montauberger,  originairement 
disait-on,  plein  fief  de  haubert,  est  qualifié  de  quart  de 
fief  c  ayant  eu  2  manoirs  seigneuriaux  ou  hôtels  en  la  ville 
de  Rouen  :  l'un  en  la  paroisse  S.-Maclou,  l'autre  en  la 
paroisse  S.-Eloi,  et  do  plus  un  autre  à  Caumont,  nommé 
le  Beau-Séjour  de  Montauberger  ». 


207 

Jean  de  Jort  établit  ainsi  sa  descendance  :  «  M'appar- 
tient led.  fief  au  droit  et  comme  représentant  le  sr  Duha- 
mel, échevin  de  Blangy,  à  qui  il  appartenoit  à  droit  suc- 
cessif de  demoiselle  Françoise  Le  Febvre,  sa  mère,  veuve 
de  Nicolas  Duhamel,  qui  l'avoit  eu  au  droit  successif  du 
s1  Jean  Le  Febvre,  représentant  le  sr  Anquetil,  qui  le*pos- 
sédoit  au  droit  de  Thomas  Durend,  écuyer,  sr  de  ^Bray- 
sur-Saone,  le  Val-S.-Amand   et  Montauberger,  et  ledit 
Thomas  le  possédoit  au  droit  successif  de  Thomas  Durend, 
son  père,  qui  étoit  fils  et  héritier  de  Jacques  Durend,  fils 
de  Henry  Durend,  qui  le  possédoit  au    droit   de  Marie 
Viel,  son  épouse,  fille  et  héritière  de  Jean  Viel,  écuyer, 
qui  le  possédoit  au  droit  de  Mathide  de  Montauberger,  sa 
femme,  laquelle  étoit  fille  et  héritière  de  Frédéric-Jean  de 
Montauberger,  représentant,  à  droit  successif  de  ses  pré- 
décesseurs, François  de  Montauberger,  chevalier  »  (le  pré- 
tendu fondateur   des   chapelles  de    Saint- Maclou   et  de 
Saint- Eloi). 

D'après  la  déclaration  de  Jean  de  Jort,  il  aurait  eu  droit 
d'avoir,  dans  l'abbaye  de  Bonport,  «  un  pain,  un  demion 
devin  par  chacune  semaine,  et  auroit  été  tenu  entretenir 
un  hourdel  pour  loger  les  chiens  du  Roi  quand  le  Roi 
vcnait  chasser  en  les  forêts  de  La  Londe,  Mauny  et  Bro- 
lf>nne  •. 

Ce  fief  aurait  eu  des  extensions  à  Bondeville,  à  Ma- 
rine, etc.  (i). 

Au  sujet  de  cette  fabrication  de  cartes  à  Rouen, 
M.  Sarrazin  raconte  que,  l'an  dernier,  un  amateur 
anglais  lui  présenta  des  cartes  rouennaises  qui  avaient 
«é trouvées  sous  les  marches  d'un  escalier  de  l'Uni- 
versité  de  Cambridge.  M.  de  Beaurepaire  a  mis  dans 
les  Archives  départementales  des  cartes  exécutées  avec 

(0  Arch.  de  la  S.-Inf.  et  de  la  Chambre  des  Comptes;  Aveux. 
Volume  209,  pièce  60. 


zaS 


beaucoup  Je  soin  et  qui  étaient  entrées  dans  des  gar- 
nitures de  reliures. 

Revenant  sur  la  question  des  images  populaires. 
M.  Pday.  qui  n'a  jamais  rencontré  ni  bois  ni  images 
portant  ie  nom  de  Rouen,  conclut  que  cette  industrie 
n'a  jamais  dû.  être  pratiquée  dans  nome  Tille,  comme 
elle  le  tut  par  exemple  à  Orléans. 

Dans  les  listes  de  réchevinage  de  Saint-Omer  au 
xv*  siècle,  il  vient  de  rencontrer  un  Jean  de  Dieppe. 
Cet  échevtn  devait  être  dieppois  de  naissance*  dit 
.Vf.  le  Président:  mais  la  tonne  même  de  son  nom 
indique  que  c'était  loin  du  sol  natal  qull  avait  été 
Jinsi  appelé.  Ce  fat  de  même  hors  de  la  Normandie, 
observe  le  secrétaire,  que  le  S  décembre  fut  qualifié 
i  la  tête  aux  Normands  »,  sans  qu'on  puisse  conclure 
avec  Farin  que  la  Conception  de  la  Sainte- Vierge 
ait  d'abord   été  célébrée  à  Rouen. 

Tour  Jeanne  &  Arc.  —  M.  Sarrazin  appelle  l'atten- 
tion sur  La  tranchée  qui  vient  d'être  ouverte  dans  son 
voisinage;  à  quoi  M.  de  Yeslv  ajoute  que  sa  sollici- 
tude est  en  éveil.  M.  Sarrazin  souhaiterait  qu'à  Fissue 
de  ia  séance  plusieurs  de  nos  collègues  vinssent  la 
visiter  avec  lui.  La  proposition  est  favorablement 
accueillie. 

Il  croit  que,  malgré  les  recherches  du  siècle  dernier, 
de  grandes  incertitudes  subsistent  encore  pour  les  dif- 
férentes parties  du  château,  notamment  sur  le  puits  et 
sur  la  chapelle.  Un  texte  donne  à  penser  à  M.  le  Pré- 
sident qu'elle  était  sur  le  trajet  de  la  prison  de  Jeanne 
d'Arc  à  la  tour.  Et  il  fait  observer  qu'on  n'avait  jadis 
aucun  soin  de  conserver  les  plans  des  constructions, 
négligence  qui  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos  jours.  Peu 


209 

après  l'achèvement  d'un  immeuble  quelconque,  c'est 
en  vain  qu'on  se  mettrait  en  quête  des  tracés  et  dessins 
qui  ont  guidé  l'entrepreneur. 

Cette  forteresse,  ajoute  enfin  M.  le  Président,  pos- 
sédait des  appartements  d'une  grandeur  considérable, 
puisqu'il  put  être  question  d'y  installer  le  Parlement. 

Hôtel  du  Bourgtheroulde.  —  M.  G.  de  Beaurepaire 
se  demande  s'il  n'y  a  pas  lieu  d'explorer  de  temps  à 
autre  les  excavations  pratiquées  en  ce  moment  en 
arrière  de  l'Hôtel.  M.  Pelay  espère  qu'il  pourra  en 
effet  s'y  produire  d'intéressantes  découvertes.  On  est 
là  sur  l'emplacement  du  Marché-aux- Veaux. 

M.  Ruel  communique  à  la  Commission  le  devis 
d'une  œuvre  de  sculpture  conservée,  du  moins  en 
partie,  dans  l'église  de  H  on  fleur.  Ce  document  est 

intitulé  : 

«  Devis  de  la  contretable  qu'il  convient  faire 
pour  en  la  chapelle  du  Rosaire  de  Vesglise  de 
Sainte-Catherine  de  Honfleur. 

8  Premièrement  sera  distribué  quatre  grands  piezdestaux 
du  nombre  (desquels)  deux  seront  pour  accompagner  l'au- 
tel quy  auront  de  fasse  viron  dix  huit  pouces  et  de  ren- 
fondrement  pareillement  ;  les  deux  autres  de  mesme  pro- 
portion et  qui  seront  renfondriés  et   reculiez  du  caré  de 
lasse  d'iceux,  assemblées  à  boument  et  remplies  de  paneaux 
avec  les  corniches  et  revêtus  par  le  bas  viron   ung  piay, 
ladite  hauteur  à  prendre  sur  le  pavé  a   la  baze  du  dessus 
Je  l'autel.  Sur  lesdits   piezdestaux  en  sera  posay  quatre 
plus  moindres  qui  auront  de  fasse  chaque  saize  pouces  et 
les  renfondrements  à  proportion  et  de  hauteur  trois  pieds 
quatre  pouces  compris  les  corniche,  frise,  architrave  et  les 
endossements  assemblées  à  boument.   Dans  les  fasses  et 


2IO 


renfondrements,  et  sur  les  panneaux  de  fasse  ornez  de 
fleurons,  de  seculptures  ou  de  festons  de  fruits;  et  sur  l'au- 
tel sera  posé  un  gradin  enrichi  de  seculptures  de  gro- 
tesques par  feuillage  avec  ung  chambranle  ou  cadre  à 
oreilles  qui  sera  rempli  de  quelque  riche  ornement  de 
seculpture  et  la  corniche  des  piezdestaux  continuée  comme 
il  est  marqué  au  dessain. 

»  Item,  sera  distribué  quatre  grandes  colonnes  torses 
qui  seront  posées  sur  lesdits  piezdestaux  quy  auront  chaque 
colonne  dix  piez  de  hauteur  compris  les  chapitiaux, 
plintes  et  basses.  Les  tours  desdites  colonnes  seront  par 
tore  avec  une  branche  de  vigne,  feuilles  et  grapes  de  resin 
et  quelques  oisiaux  de  diverses  postures  pour  orner  les- 
dites  colonnes;  et  au  milieu  de  ladicte  contretable  sera 
posé  ung  grand  cncastillemcnt  qui  aura  diz  piez  de  hau- 
teur et  de  largeur,  viron  huit  piez  compris  la  largeur  de  la 
bordure  qui  aura  huit  ou  neuf  pouces  composé  de  belles 
moulures  et  dont  le  gros  cordon  sera  taillé  de  feuilles  de 
chesne  liez  d'un  ruban. 

>  Far  intervalle,  sur  les  quatre  onglettes,  seront  enri- 
chies de  feuille  d'aquente,  et  sur  les  autres  moullures  pri- 
sealle  quelque  petitte  ornement  taillée  de  piez  de  bœux  et 
autres  seculptures,  et  au-dessus  des  chapitiaux,  des  colonnes 
et  encastillement  pozées  l'architrave  de  la  grande  corniche 
ornée  de  moullures  au-dessus  de  la  frize  enrichie  de 
crotesques,  de  seculptures,  et  au-dessus  pozées  ladite 
grande  corniche  enrichie  de  belles  moulures  à  plusieurs 
modelons  taillés  avec  étraine,  le  tout  avec  les  retours  et 
renfondrements  nesseserres;  et  au-dessus  la  principalle 
fosse  de  ladicte  corniche  sera  continuée  des  arcades  avec 
les  pareilles  moulures,  modelons  et  étraine  et  sur  le  plat 
fond  soubz  l'arcade  enrichy  de  palmes  et  autres  seculp- 
tures; plus  sera  distribué  un  corps  d'ortique  qui  pozera 
sur  l'arcade  de  la  grande  corniche,  dans  le  meilleu  sera 
une  niche  où  sera  plassée  l'image  de  la  Vierge  quy  est  au- 
dessus  de  l'autel  de  ladicte  chapelle  et  les  deux  anges  qui 


21  1 

lacompagne  seront  reformés  et  replassés  pour  accompagner 
ladite  image  sur  ladite  arcade  comme  il  se  voit  par  le 
desain,  et  la  niche  où  sera  posé  l'image  de  la  Vierge  sera 
accompagne  de  deux  pilastres  enrichys  de  irentes  de  fruits 
au  lieu  des  termes  craionnez  au  desain,  avec  piezdestaux 
et  e  m  bosses,  architraves,  frize  et  corniche,  accompagné  de 
deux  consolles  taillées  et  enrichies  de  seculptures  ;  et  au- 
dessus  ladite  corniche  ung  fronton  brisay  de  même  ordre, 
et  ung  vasse  audessus  enrichy  de  seculptures  et  une  croix 
audessus  pour  afRniment,  si  la  plasse  le  peut  permettre,  et 
deux  autres  petits  vasses  ou  pommes  Je  pin  qui  seront 
posées  sur  les  deux  bouts  dudit  chevron  brisay  vis  à  vis  des 
pillastres. 

»  L'ouvrage  ci-dessus  décritte  sera  conduitte  sous 
•  ordre  corin tienne  et  bien  proportionnée  au  desain  et 
présent  devis,  et  s'étendra  en  largeur  viron  treize  piez  et 
demy,  et  de  hauteur  à  prendre  de  dessus  le  pavé  de  l'Eglise 
vingt-neuf  à  trente  pieds,  et  autant  que  la  plasse  le  pourra 
Permettre. 

•  Le  bois  dont  sera  fait  tout  ce  que  dessus  sera  de  chesne 
*ansaubel  et  bien  fait  en  ce  qui  concerne  toute  l'architec- 
ture et  menuiserie,  et  sera  remply  de  roses ledit  cor- 
don de  la  grande  corniche  et  deux  vasses  avec  pentes  à 
ïentour  sur  le  fronton  brisay  de  tout  haut,  et  sera  aussy 
I  image  de  la  Vierge,  reformée  et  mise  a  la  mode  autant 
4 ue  faire  se  pourra,  etc.,  etc.  » 

Ce  devis  fut  présenté  par  Pierre  Baudard,  maître  sculpteur 
aHouen,  lequel,  par  acte  du  16  juillet  i66<>,  s'obligea  envers 
'es  membres  de  la  Confrérie  du  Rosaire  à  l'exécuter,  para- 
chever et  fournir  le  bois  nécessaire,  moyennant  la  somme 
de  65o  livres  pour  tout  payement.  11  se  soumit  en  outre  à 
rendre  l'ouvrage  prêt  pour  la  Mi-Carème  de  l'année  1670. 
(Minutes  du  tabellionage  d'Auge,  à  Honfleur). 

La  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 

A.  Tougard. 


In»  »"*  .    v\«-î"fc 

,  oi>««e  "    t  B»»"ï"  ni*1»"8"-'' 


2ï3 

dePOrne,  XXVI;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  Tarn-et- 
Garonne,  1906;  4  liv.  ;  —  Bull,  de  la  Soc...  de 
^Orléanais,  186-187;  —  Bull,  de  la  Soc...  d'Avran- 
ches,  XIII,  6  et  7;  —  Bull,  arçhéol.  du  Comité,  1 907, 
'î  —Mercure  musical,  sept,  et  octobre  1907. 

Deux  circulaires  :  l'une  de  la  Société  libre  de  l'Eure, 
relative  au  concours  archéologique  pour  le  prix 
L.  Fouché,  lequel  sera  clos  le  ier  avril  1909;  l'autre, 
envoyé  de  Semur  pour  la  réunion  qui  s'y  est  tenue  le 
•6  septembre  dernier  au  sujet  d'Alésia. 

M.  de  Vesly  lit  d'abord  les  communications  que 
voici  : 

LE  CULTE    DU   TAUREAU    DANS   L'OUEST    DE    LA   GAULE 

Au  cours  du  récolement  que  j'opère  dans  le  Musée  de 
Rouen,  ou  pour  aider  à  des  recherches  qui  me  sont  de- 
mandées, je  découvre  quelquefois  des  curiosités  ignorées 
°u  peu  connues. 

C'est  ainsi,  que  pour  répondre  à  M.  Revillout,  j'ai  re- 
trouvé une  statuette  de  «  Taureau  à  trois  cornes  »  que  je 
désire  signaler  à  la  Commission,  avec  les  quelques  ré- 
flexions qu'elle  m'a  suggérées. 

Le  Musée  de  Rouen  possède  deux  statuettes  de  taureaux. 
L'une  est  un  beau  bronze  mesurant  om28  de  longueur  sur 
o*23  de  hauteur.  L'origine  de  ce  bronze  est  incertaine. 
On  ignore  même,  je  crois,  le  lieu  où  il  a  été  trouvé.  Il 
n'est  pas  inscrit  sur  les  registres  du  Musée  et  ne  figure  sur 
les  catalogues  que  depuis  1868  In. 

(1)  Catalogue  de  1868,  p.  67  :  «  Un  taureau  aussi  en  bronze 
Jont  les  yeux  sont  incrustés  d'argent.  Ce  précieux  morceau,  long 
Je  28  centimètres,  est  île  la  plus  belle  époque  de  l'art  ». 

Catalogue  de  1873,  p.  100  ;  item. 

»4 


Quoique  les  jambes  du  taureau  aient  été  refaites,  celle 
statuette  •*•  un  ouvrage  d'une  belle  époque  et  d'un  art 
qui  n'ii  pas  encore  subi  les  atteintes  de  la  décadence. 

Un  examen  attentif  lait  reconnaître  que  les  cornes  ont 
été  limées  ci  qu'une  petite  cavité  existe  au  sommet  de  la 
tète  à  l'emplacement  où  se  voit  ordinairement  la  troisième 
corne  dans  tes  statuettes  du  Taurus  iricornis.  Sur  le  gar- 
rot l'évcnt  a  clé  conservé  :  il  est  de  forme  carrée. 

La  seconde  statuette,  beaucoup  plus  petite,  est  égale- 
ment en  bronze.  Bile  représente  un  taureau  marchant  et 
mesure  o"1  o85  de  longueur  et  o">  07  de  hauteur,  sans  tenir 
compte  de  la  partie  inférieure  des  jambes     qui  a  disparu. 

Ce  peut  bronze  es!  enlré  au  Musée,  en  1877,  avec  la 
collection  Thaurin.  i  laquelle  il  appurtenait.  Il  est  d'un 
très  beau  style.  L'attitude  de  la  tête  est  remarquable  et  le 
symbole  des  irais  cornes  n'est  pas  douteux.  Il  se  pourrait 
même  ivoir  notre  dessin  en  A)  qu'un  oiseau  ï  alouette  ou 
corhe.iu,  Ml  ete  placé  sur  la  croupe  de  l'animal. 

La  grande  oxydation  du  bronze  empêche  de  préciser 
l'animal  ou  le  symbole  qui  était  posé  en  cet  endroit.  Néan- 
moins il  est  indubitable  que  les  traces  des  pattes  sont  en- 
core visibles. 

Cette  statuette  n'est  donc  pas  sans  mérite  et  présente 
un  très  grand  intérêt  pour  l'archéologie  locale. 

fcài  eilct.  elle  provient  des  découvertes  faites  a  Rouen, 
lors  des  grands  travaux  de  voirie  exécutés  en  1867. 

J.-M.  Thaurin.  qui  a  recueilli  tous  les  objets  sortant  des 
terrassements,  n'a  eu  garde  d'oublier  ce  petit  bronze.  Mal- 
heureusement, l'archéologue  qui  indiquait,  avec  une  grande 
précision,  tous  les  éléments  indispensables  a  la  détermina- 
tion des  découvertes,  a  omis  d'inscrire,  de  sa  large  écri- 
ture, le  lieu  où  le  Taurus  Iricornis  a  été  trouvé.  Néan- 
moins îl  est  indiscutable  que  ce  petit  bronze  est  sorti  du 
sol  Je  Rouan  antique 

Cf  lait  seul  a  son  importance.  Jusqu'ici  les  statuettes  du 


Ta 


,  para 


s  le 


''^leeda  vallée  du  Rhin  (i|.  On  avait  bien   rencontré, 
"*Ôd*Ji,  quelques* unes  de  ces  statuettes  dans  d'autres 


■ 


''ouruuo 

le  Tauriscus, 

esdi 

inités  tricéphule 

soûl 

■ftilnln  n 

auraient-ils  pa 

s  été 

honor 

s  dans 

notre 

u- 

Calâtes  et  les 

Vélfc 

nos  an 

,raPpaieni-i 

s  pas  sur  leurs 

mon 

laies  la 

figure  d 

u  tau 

"•:-'..i|>.ii;!i 

e  du  sanglier? 

■:-,.  de  découvertes  lauroboliques   aura   crée   l'ou- 
bli dans  lequel  on  a  laissé  le   Bel^ium,  tandis  qu^-  dons 
.i-rnralc  et  dans  la  région  de  l'est  de  ta  Gaule, 
.      Blt«  M  -ont  succédé   depuis  celle  faite  dans   la 
îroite  de  Byciskala. 
Kt   cependant,    aujourd'hui,    après    les   trouvailles    des 


.,,  ffrtnniOT  Heinnch.    Antiquité* 
';  p.  194. 


;.,~ 


bmun  de  Péronville.  J-ins  l'Eure-et-Loir  ;  du  Kos^en— 
teh  Morbihan;  delà  statuette  du  fanum  d'Harfleur 
R  d'une  ïambe  de  statue  de  pierre,  de  Criqueheuf-s 
Seine,  il  semble,  dis- je.  que  dans  la  région  de   l'o 
culte  Jn  Taureau  a  été  également  pratiqué. 

Une  remarque  vient  encore  à  l'appui  de  mon 
thèse  : 

l.c  Taureau  de  Péronville  a  ete  trouvé  lors  de  la  dénaC30" 
litiom  de  l'église  de  cette  commune;  le  bronze  du  fe-  *" 
cenno  a  été  découvert  sur  l'emplacement  d'un  lânurns.  u 
statuette  en  terre.  d'Harrteur.  a  été  recueillie  dans  •** 
touilles  d'un  petit  sacellum,  et  la  jambe  en  pierre  du  t^^u" 
reau  de  Criquebeuf  a  été  retirée  des  substructions  J'  m 
petit  temple-  C'est-à-dire  que  toutes  ces  statuettes  ou  ^"  ^" 
bris  Je  statues  ont  été  trouvées  dans  des  i 
ou  sur  des  emplacements  que  le  christianis 
tifiés.  N'est-ce  pas  démontrer  que  toutes  ces  idoles  a 
été  l'objet  d'un  culte  ou  apportées  en  ex-voto. 

)e  n'insisterai  pas  sur  cette  affectation  qui  me  semafc^"' 
démontrée  et  je  ne  m'attarderai  pas  non  plus  dans  u»  ac 
dissertation  qui  emprunterait  son  érudition  a  l'ouvrage?  y 
documenté  que  M.  àalomon  Reinach  a  publié  sur  M es 
antiquités  nationales  :  Description  raisonné?  dit  musée  *" 
Sa  int-Germain-en  -  Laye. 


LES    BRONZES    DU    MUSSE    ■ 


Le  récolemenl  des  bronzes  du  Musée  m'a  également 
amené  à  l'aire  quelques  constatations  intéressantes  en  £e 
qui  concerne  les  marques  ou  noms  reconnus  sur  des  anse* 
Ji!  patèm, 

Je  citerai    notamment  le    sigle    IANVARIS.  F.,    bien 
connu,  puisque  l'abbé  Cochet  l'a  signalé  dans  le  catalogua 


|I)  Bulletin  de  ta  Commission  des   Antiquités  de   U    Seint- 
In/érieure,  t.  IX,  3<  livr.,  p,  3o?. 


217 

Je  i,S68,  page  ôq;  que  M.  Salomon  Reinach  l'a  reproduit 
dans  les  Antiquités  nationales  (i),  et  que  M.  Mowat  l'a 
mentionne  dans  les  Marques  des  Bmn^iers  (2).  Cepen- 
dant ces  derniers  auteurs  ont  donne  une  fausse  attribu- 
tion de  provenance  à  cène  patère,  en  la  disant  recueillie 
■  m-  la  villa  de  la  mosaïque,  dans  la  forêt  de  Brotonne. 
e  acquisition  laite  par  M.  A.  Deville,  qui  ; 


d'er 


indication  fournie  à 
illiard.  La  confusion 
e   M.   Reinach,  citant 

Musée  deux  manches 


Reinach,   sous    le 
forêt  de   Brotonne. 


ffnii*    et    dessine  cette  patère   : 
v°l.  1,  page  6. 

L'erreur   paraît    provenir   d'unt 
M  -   Mowa  t,    par   le   regretté   M .    I 
tarifai  encore   plus    grande    lorsqi 
M  •  Mowat,  croit  qu'il  existe  dans  le  ^ 
•citiblables.  Il  n'en  existe  qu'un  seul. 

Le  second  manche  reproduit  par  M 
i°  4m  (S),  a  bien  été  trouvé  dans  la 
Il  porte  l'estampille  du  bronzier,  mais  le  nom  n'a  pu 
encore  être  lu.  J'espère  arriver  â  le  déchiffrer  grâce  à  un 
'tendisse ment  photographique  et  surtout  a  la  bienveil- 
!an«  ci  à  l'érudition  de  M.  Mowat. 

Oii\antabien  voulu  m'aider  encore  dans  la  lecture  d'un 
S1gle  frappé  sur  le  manche  d'un  poêlon  trouvé,  en  i852,  à 
I^ailly-en- Rivière,  et  oflert  au  Musée  par  M.  Armand, 
,r"Mituteur  dans  cette  commune  (4).  C'est,  je  crois,  la  pre- 
■îétt  lois  que  celle  estampille  est  mentionnée. 

U  voici  :  T1BERI.PLACCI.    Elle    présente  quelques 

"hwvaiions  intéressantes  faites  par  M.   Mowat,  et  que  je 

"wucriiici  : 

'  Bien  que  Tibérius  soit  généralement  le  prainomen  et 

l,   on  en  trouve  cependant 

xprimé  en   toutes  lettres  et 


'""murs abrégé  en  Tl  ou  TU 
1  Mu  nés  exemples  où  il  est 

!>)*  J99,  p.  3i5. 

I»  Imprimerie  Se  vigne,  —  Vienne,   188. 

'  .  P   Ït8. 
(4)  Ahb*  Cochet.  Répertoire  archeol.  de  i 
Kft  Jt  Rouen.  Année  iSSi.pp.  611-63 


■te 

alors  employé  comme  nomen  penltlicium.  Ainsi,  Tibère 
Alexandre,  préfet  d'Egypte,  dont  parie  Tacite  (i)  ;  a  moins 
qu'il  ne  snus-entendc  un  ^entilice  entre  Tiberius,  prieao- 
men,  et  Alexandre,  cognomen.  Je  trouve  encore  un 
T.  Tiberius  Marcus.  dans  le  Corpus  Insc.  lot.,  vol.  X. 
31Ï40,  ce  qui  est  plus  probant,  ei  même  une  Tibéria 
MuiflU,  ii  Mornex  (Suisse),  Corp.  Insc.  tel.,  vol.  XII.  ce 
qui  est  décisif.  Donc  la  lecture  de  l'estampille  de  la  patère 
de  Rouen  est  bien  :  T1BERI.FLACCI  .. 

LES    MONTRES   SOLAIRES   DF   CP.UCEFIX,    DE    DIEPPE 

C'est  pour  aider  aux  investigations  de  M.  l'abbé  An- 
thiaume.  licencié  és-scienees,  aumônier  du  Lycée  du 
Havre,  sur  les  instruments  de  marine,  que  j'ai  été  appelé 
:i  connaître  la  montre  solaire  en  ivoire,  signée  de  Nicolas 
Crucefix  et  contenue  dans  une  des  vitrines  de  la  galerie 
J.  Billiard. 

Cette  découverte  augmente  d'un  nom  nouveau  la  liste 
des  cadraniers  dieppois  dressée  par  notre  collcgue, 
M.  A.  Milet  (1)  et  surtout  me  permet  d'ajouter  quelques 
parHgrLtph.es  a  la  notice  que  M.  Paul  Bordeaux  vient  de 
publier  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de 
France  (3). 

Dans  ce  travail,  provoqué  par  la  donation  du  docteur 
Le  Blond  au  musée  de  Beauvais,  M.  Bordeaux  s'est  sur- 
tout préoccupé  des  montres  solaires  de  Nuremberg  ou 
cadrans  portatifs,  dont  il  a  trouvé  des  exemplaires  dates  de 
la  seconde  moitié  du  si"  siècle.  Les  collections  Kigdor.  de 
Vienne,  et  celle  bien  connue  de  M,  Spitzer,  lui  ont  égale- 
ment fourni  des  sujets  pour  appuyer  sa  thèse  et  montrer 

(1)  Annales,  18;  Hitt.,  Il,  p.  70. 

ul  Anciennes  industries  tUeppottes,  p.  ai. 

(3)  Tome  VI,  7>  série,  pp.  170  et  suivantes. 


itc  des  eadraniera  allemands  s'était  encore  ac- 
aw  lors  de  l'invention  des  horloges  à  rouage*.  Aussi  a-i-il 
fia  parlé  des  centrée  de  production  en  France. 

fans  la  région  du  Nord,  où  le solt.il  est  souvent  obscurci 
par  les  nuages,  où  la  température  expose  au  gel  l'eau  des 
c'*psydres,  ces  deux  moyens  d'indiquer  l'heure  de  la  jour- 
"ceoni  été  remplacés  par  •  l'orelogeau  sable  ■,  au  moins 
pcsdnn  le  moyen  âge  (i).  où  le  sablier  tient  la  première 
P'*«  cl  est  souvent  figure  dans  les  représentations  de 
j«ï*s  de  mon  ou  attributs  funéraires. 

Cîpcndaat,  dès  la  fin  du  xvi=  siècle  nos  concitoyens  lut- 
'wt  avec  avantage  contre  les  constructeurs  étrangers,  et, 
lLJ  « ii'  litcltf,  perleciionnent  ces  petits  instruments  dits 
»">niru  solaires. 

La  construction  des  cadrans  portatifs  est  la  grande  préoc- 

LUMtion  de  l'époque.  Perrault,  qui  a  traduit  Vttruve,  sur 

'•4*  de  Louis  XIV,  en  1673.  donne  dans  une  note  du 

■lvre  IX,  chapitre  rx,  une  montre  de  son   invention,  Et 

""Ire  collègue    M.    Milet,    qui  s'est  fait  l'historien  des 

^Iraniers  dieppois,  possède,  dans  le   musée  de    Dieppe 

Jont  il  est  le  zélé  conservateur,  une  montre  solaire  en 

■l"irt-  sur  laquelle  on  lit  cette  inscription  :  Fait  ei  inventé 

F"r  Charles  Bloud.  à  Dieppe.  Or,  notre  savant  collègue 

*  Irouvé  ,  dans  Savinien  d'Alquic  (Délices  de  ta  France, 

**•!>,  1670),  la  citation  suivante  :  *  Vers  le  même  temps, 

a  Dieppe,  on  excelle    pour  ce  qui   regarde   la   marine    et 

lu'on  donne  la  gloire  aux  habitants  de  cette  ville  de  faire 

*i  meilleures  boussoles  de  mer  et  les  meilleurs  quadrans 

Ju  monde  •. 

Ainsi  il  est  bien  établi  que  nos  concitoyens,  dans  les 
dernières  années  du  xvil"  siècle,  luttaient  avantageuse- 
ment contre  la  concurrence  de  l'étranger.  En  ce  qui  con- 

1  Vu*  mnfl  dans  la  maison  d'un  habitnnl  Je  Freneme- 
*ui-Stmc,  une  tlepsydre  il  tambour  ou  lympiinum;  mais  nou» 
■W11  pu  l'acquérir  «u  prix  de  10,000  francs. 


I 


i  des  Dieppois,  en  particulier,  le  cadran 
du  musée  de  Rouen,  que  j'ai  l'honneur  de  soumettre  j  \i 
Commission  des  Antiquités  avec  un  semblable  en  cuivre, 
exécuté  vers  lu  même  époque,  parMaçquart.   à    Paris,  en 


d  en  étudie 

: 


est  la  confirmation  évidente.  Ce  cadran,  qui  est  complet, 
permet  d'établir  le  parallèle  avec  l'instrument  dîeppoiset 
'en  étudier  te  fonctionnement.  On  reconnaît  alors  que 
le  modèle  de  Dieppe  possède  au-dessous  de  la  boussole  un 


211 


de  cuivre  qui.  au  moyen  d'uni1  ylissiére  mue  par  un 
entrique,  caché  dans  l'épaisseur  de  i.i  boîie,  permet 
btenir  l'heure  sous  diverses  latiiudes  et  dans  les  prin- 
«les  villes  du  globe  (i|. 


I  I  cadran  «lu  musée  de  Rouen  présente  aussi  de  l'iniê 
rtt  p.ir  le  nom  de  Xicolas  Crucefix  dont  i!  esc  signé.  C'est 
encore  1  M.  Milci  que  je  suis  redevable  de  connaître  que  le 
«briquer.,  dt  venu  le  nom  de  !a  famille  Crucefix,  lui  avait 
"s  donné  parce  que  depuis  plusieurs  fiénétntions  les 
"'oiiicis  taillaient  des  Christ  en  croix.  Cependant  comme 
i  ne  figurait  pas  sur  la  liste  des  cadraniers  que 
1.  Milei  complète  chaque  jour;  les  recherches  faites 
le»  archives  de  l'état-civil  de  Dieppe  ont  permis  à 
notre  collègue  de  reconnaître  que  plusieurs  branches  de 
^  kmille  Crucefi*    portaient   le  prénom   de    Nicolas  au 


[l  '  Us  instruirions  pour  la  manœuvr 

des  cadrans 

"«fort  rixes.  M.  Milet  en  a  retrouvé 

un  exemplair 

*r  en  powede  un  autre. 

siècle.  Au  moi*  de  juillet  |65S,  l'acte  Je  baptême  do 

fille  de  honorable  homme   Nicolas 

de  la  .'il le  de  Dieppe,  Ce  qualificatif 

tonner  M.  Milet,  de  qui  je  liens  ce  rensei- 

par  suite  de  la   rareté  des  indications   profes- 

sur  les  registres  paroissiaux. 

Découvertes  archéologiques.  —  M.  de  Veslv  fait 
suivre  les  deux  communications  qui  précédent  de  la 
nomenclature  des  découvertes  qu'il  a  faites  ou  qui  lui 

ont  été  signalées  : 


DECOUVERTES    *RCHKOIOOtQUES 

A  t'Hnlcl  du  Rnurgtheroitlde.  —  Au  mois  de  juillet  der- 
nier, les  ouvriers  occupés  il  exécuter  des  déblais  dans  la 
cour  postérieure  de  l'Hôtel  du  Rourgtheroulde,  pour  Tins 
lallation  d'une  ■  cave  des  coffres-forts  >.  rencontrèrent,  à 
o^tîo  environ  de  profondeur,  une  aire  paraissant  de  forme 
circulaire. 

Dans  cette  maçonnerie  de  0"3o  d'épaisseur  se  recon- 
naissaient des  débris  de  monuments  et  des  fragments  de 
meules  romaines.  En  dessous,  les  terrassiers  trouvèrent  un 
petit  manche  de  couteau,  en  os,  de  o™  ob  de  longueur, 
représentant  un  griffon  taillé  suivant  le  profil  des  pieds 
de  table  découverts  à  Pomper  (maison  de  Cornélius 
Ruffiol. 

Les  travaux  amenèrent  également  le  déplacement  d'une 
cuve  ou  baignoire  mon  ilithe,  en  marbre  blanc,  qui,  par 
M  forme,  peut  être  datée  du  xvne  siècle.  Elle  mesure 
oraoo  de  longueur;  o^oo  de  largeur  et  0*00  de  hauteur. 

Cette  cuve  est  creusée  de  telle  manière  que  le  baigneur 
se  trouve  assis  ei  avoir  un  plan  incliné  pour  appuyer  son 
dos.  On  croit  que  cette  baignoire  a  appartenu  à  la  famille 
l.e  Roux  du  Bourgtherouldc,  qui  édifia  et  tut  longtemps 


porte  toujours 

Le  manche  de  couteau  ei  la  baignoire  sont  entres  au 
■Ufe  Jk  Antiquités,  grâce  a  la  générosité  de  M.  de  Ro- 
Aucnh 

I  f  Unité  s'est  également  enrichi  d'un  Doutant  au 
'"Htsant,  frappa  en  1 557-  Cette  monnaie,  décrite  par 
Hoffmann  (page  tai,  pi.  lxix),  présente  une  petite  va- 
lante avec  celle  indiquée  sous  le  n"  711.  Elle  doit  être  dé- 
<*"*  ainsi  :  -|-  henricvs.  a.  a.  francorym  rex  a  r.  Cette 
'^tnJe  entourant  l'écu  de  France  et  les  croissants  cou- 
ronnés (annclet  sous  I'm).  Au  R/  :  -f-  "f  "omkn.  ».  bkne- 
mctvsi.  1557.  J  R. 

Ce  différent  n'est  pas  indiqué  dans  ta  liste  des  Maîtres 
<kla  Monnaie. 

Antimite  propriété  des  Urstilines.  —  Les  terrassements 
Cléeuét  pour  établir  l'aqueduc  sous  la  rue  nouvellement 

Mtlte,  dans  l'ancien  couventdes  Ursulines,  rue  Morand, 
0I><  permis  ; 

■  De  relever  le  tracé  d'anciennes  substructions  du  chà- 
t««  Je  Philippe-Auguste; 

i  construit  en  petit  appareil  avec  des 
le  irois  briques.  Ces  matériaux  avaient  des  épais- 
**"«  différentes.  Ainsi  les  briques  de  la  rangée  supérieure 
'•aient  o™ 04  d'épaisseur,  tandis  que  celles  de  la  rangée 
"•ftrieure  mesuraient  o™  o3  seulement,  mais  ces  dernières 
UttH  munies  de  deux  petits  lestes  placés  A  l'extrémité 
d'une  des  diagonales. 

Enfin  les  travaux  ont  laissé  voir  l'ancien  escalier  des 
cuitme.t,  qui  Jt-bouchait  dans  le  vieux  fossé  du  Donjon. 
Htters  relevés  ayant  été  entrepris  par  des  collègues,  j'ai 
abandonné,  dit  M-  de  Vesly,  les  opérations  géodésiques 
le  j'avais  commencées. 

J'ai   dû    également   cesser    de    recueillir    les  objets  qui 
1  découverts.  Ccu\  que  je  possède,  et  que  j'ai  l'hon- 
nir de  soumettre  a  la  Commission,  sontdc  peu  de  valeur 


2  34 

et  ne  présentent  aucun  intérêt  archéologique.  Ce  sont  des 
débris  d'ohîeis  en  os  :  des  manches  de  crochets,  pièces  de 
jeu  des  jonchets,  ou  des  médailles  de  piété,  perdues  par 
les  religieuses  ou  leurs  élèves.  La  plus  ancienne  de  ces 
médailles  a  été  frappée  en  l'honneur  de  sainte  Philomène, 
et   ne    remonte    pas  au  delà   des    premières   années  du 

Trésor  d'Aujfay, —  Des  monnaies  de  billon,  formant 
un  petit  dépôt,  ont  été  trouvées  dans  un  vase  de  terre. 

Ccsont  des  bianesaux  ècus  de  Henri  VI  (1423-14531. 
Elles  sont  décrites  à  la  page  57  et  figurent  sur  la  planche  xxx 
du  recueil  d'Hoffmann  {monnaies  françaises).  M. de  Veslv 
;i  acquit,  pour  le  Musée  des  Antiquités,  deu*  de  ces  mé- 
dailles. L'une,  à  la  marque  du  léopard,  a  été  frappée  il 
Rouen;  l'autre,  a  la  fleur  de  lis,  est  sortie  des  ateliers  de 
Saint-Lô. 

M.  Sarrazin  expose  les  résultais  obtenus  par  l'explo- 
ration des  substructions  de  l'ancien  château. 


VESTIGES  Itir   VIEfX-CHATEAt 

I. attention  des  érudits  et  des  amis  de  notre  histoire 
locale  a  eu!  tout  spécialement  attirée,  cette  année,  sur  la 
découverte  de  curieux  vestiges  du  Vieux-Chdieau  cons- 
truit par  Philippe-Auguste  en  iïo5  et  démoli  en  i5no. 

Par  suite  du  lotissement  du  couvent  des  Ursulînes,  le 
service  municipal  de  la  voirie  a  fait  pratiquer  récemment 
des  fouilles  pour  l'établissement  d'une  canalisation  pro- 
fonde qui  passe  à  peu  de  distance  du  Donjon  Où  la  Pucelle 
lut  menacée  de  la  torture,  et  qui  traverse  au  nord  tout 
l'emplacement  de  ce  Vieux-Château  où  l'héroïne  subit  sa 
longue  et  douloureuse  détention. 

Ces  fouilles  ont  été  pratiquées  en  largeur,  de  la  rue 
Bouvreuil  à  la  rue  Jcanne-d'Arc,  au  milieu  de  la  voie 
nouvelle  créée  entre  le  Donjon  et  l'ancien  hôtel  de 
Mathan. 

lin  suivant  l'ordre  des  découvertes,  on  doit  signaler 
tout  d'abord  le   mur  en  pierre  à  peine  parementé  de  la 


225 

rime  vers  l'est  qui,  de  la  demi-tour,  voisine  de  la 
tour  du  Gascon,  allait  rejoindre  le  donjon  où  les  arrache- 
ments Je  celle  counine  sont  encore  visibles. 

Un  peu  plus  loin,  on  a  retrouvé  deux  autres  massits  de 
murailles,  en  pierre,  de  petit  appareil  chaînés  de  larges 
oni]ue'.  qui  appartiennent  à  une  construction  romaine 
Jtil  reconnue,  en  1 838,  par  H.  Langlois,  qui  en  a  laissé- 
un  deî*jn, 

Puis,  à  la  hauteur  du  Donjon,  les  ouvriers  ont  mis  à 
l°ur  un  fragment  de  muraille  en  pierre  parementée,  en 
pciii  appareil,  contre  laquelle  se  développe  un  escalier  en 
Pierre,  sur  plan  carre,  ou  vis  de  Saint-Oildas,  dont  le 
iu  et  les  marches  ont  pu  être  dégagées  des  terres  de 
remblai.  Cet  escalier  de  vingt  marches  donnait  sur  une 
?°ne  basse  de  deux  métrés  de  hauteur. 

la  trouvé,  en  outre,  dans  le  voisinage,  de  nombreux 
'"Bments  d'ossements  d'animaux,  et  tout  porte  a  croire 
:et  escalier  conduisait,  des  grandes  cuisines  du  châ- 
teau, dans  le  fossé  du  Donjon. 

En  effet,  si  l'on  observe  l'emplacement  qu'occupent  cet 
=ialier  et  cette  porte  basse,  devant  la  partie  du  Donjon 
1"i  comporte  des  ouvertures  faisant  face  à  la  porte  devers 
k  rîik,  on  demeure  convaincu  qu'on  est  bien  en  présence 
Jtlii  vis  par  où  l'on  descend  de  la  grande  cuisine  au 
foui  des  fossés  »,  citée  dans  le  compte  de  1431,  publié  par 
1  Ch.  de  Beaurepaire.  Ce  même  compte  ajoute,  en  effet, 
mi  plaça  contre  le  mur  de  la  grande  cuisine  un  canon 
F°"r  rompre  l'huis  de  fer  de  la  grosse  tour  .,  c'est-à-dire 
I»  porte  vers  le  sud  du  Donjon  qui  était  tout  a  fait  dans 
*tte  direction. 

Ctlte  découverte  est  du  plus  haut  intérêt  :  car  on 
tonnait  maintenant  l'emplacement  exact  de  la  grande 
cuisine  du  château,  et  il  est  permis  de  croire  que  la 
grande  salle,  où  Jean  le  Bon  surprit  à  table,  en  1 356,  les 
Jcudauircs  normands  révoltés,  devait  se  trouver  a  côte. 
u-dcfsuit  nu  dans  le  voisinage  presque  immédiat  de  cette 


22H 

ajouter  quelques  autres,  dont  pourrait   profiter  un 
biographe  Je  cet  artiste  : 

S  juillet  i5i)4.  —  *  Cosme  Du  Monstier.  escuier. 
demeurant  en  In  paroisse  Saint  -Nicolas  de  Rouen, 
baille  à  louage,  pour  q  ans,  à  Marie  I,*  Chevalier,  la 
grande  île  assise  devant  Bonporl,  •  dont  l'usufruit  lui  avait 
été  donné  par  11'  poêle  Philippe  Desportes,  abbé  de  Tiron 
ei  de  Honport.  —  Prix  du  fermage.  100  écui  d'or  par  a 
'   Signé  :  du   Monstier.   • 

i3  juin  t5o5.  —  Cosme  Du  Monstier.  varlet  de 
chambre  du  Roi,  paroisse  Saint-Nicolas,  en  son  no 
comme  tuteur  et  curateur  de  Daniel  Du  Monstier,  fils  de 
lui  et  de  défunte  Charlotte  Rernier  (i),  sa  femme 
i'«  noces,  donne  procuration  à  Marie  Carton  (il, 
femme,  pour  recevoir  de  Marie  Greblet,  veuve  de  feu 
Raoul  Bernier,  sergent  royal  au  bailliage  de  iïlois,  94  ùcu' 
sol,  restant  de  vin  ■>  xiv  écus  sol,  pour  la  vente  faite  par 
ladite  Carton  et  ledit  Daniel  Du  Monstier,  de  ce  qui 
revenu  au  dit  Daniel  Du  Monstier  de  la  succession  de 
défunt  Raoul   Bernier,  son  aïeul  maternel. 

17   avril    et   8  juillet .  i5oo.  —   Quittances   données 
Philippe  Desportes,  abbé  de  Tiron.  par  Cosme  Du  Mons- 
tier, maître  peintre    et    varlet    de    chambre  ordinaire    1 


4;: 


Divers  actes  des  4,  ao  octobre  1S97,  4  avril  ■  SgS,  qu 
montrent  Cosme  Du  Monstier  toujours  établi  sur  I 
paroisse  Saint-Nicolas  de  Rouen, 

Le  genre  de  spéculation  agricole  auquel  il  se  livra  mérité 
d'être  signalé.  Il  nous  est  révélé  par  nombre  de  contrai» 
notariés.  J'en  choisirai  quelques-uns  et  je  me  bornerai  a 
en  faire  l'analyse  : 

(1)  Dans  unacteque  j'ai  rapporté  en  1881,  j'avais  cru  devoir 
lire  Serrterau  lieu  de  Bernier. 

(  :[  Mil  rit  Carton  ■'"!  qualifiée,  dans,  un  acte  du  4  octobre  1  S,  ,7  , 
de  fille  et  héritière  de  (eu  Guillaume  Carton,  bourgeois  de  l'aria. 


229 

H  mars  i5g5»  —  Cosme  Du  Monstier,  valet  de 
chambre  du  Roi,  paroisse  Saint-Nicolas,  donne  procura- 
tion à  Marin  Le  Roy,  demeurant  a  Mainemares  (i),  pour 
réclamer  trois  vaches  et  un  poulain  h  lui  appartenant, 
qu'il  avait  baillés  à  louage  a  Jehan  Bochet,  de  la  paroisse 
Sainte-Genevièvc-en-Bray  (2),  et  qui  avaient  été  saisis,  pour 
six  deniers  de  taille,  par  les  commissaires  de  l'Election 
d'Andely,  nonobstant  l'édit  sur  ce  fiait  par  le  Roi. 

Signé  :  Du  Monstier. 

8  février  1596.  —  «  Jehan  Boche  tel,  de  la  paroisse 
Sainte-Geneviève,  au  hameau  de  Canchy,  confesse  avoir 
vendu  à  honorable  homme  Cosme  Dumonstier,  varlet  de 
chambre  du  Roi,  demeurant  paroisse  Saint- Nicolas,  huit 
vaches  (quatre  de  poil  noir,  une  de  poil  noir  et  blanc, 
deux  de  poil  rouge,  une  noire  et  blanche),  avec  deux 
génisses,  l'une  noire  et  1  autre  rouge.  »  Il  s'engage  à  les  gar- 
der en  fournissant,  le  8  février,  à  Dumonstier,  lJo  livres  de 
beurre. 

icr  mai  1598.  —  Marin  Le  Roy,  laboureur  à  Sainte- 
Gencviève-en-Bray,  vend  pour  20  écus,  îi  Cosme  Du 
Monstier,  escuier,  paintre  ordinaire  du  Roi,  demeurant 
paroisse  Saint-Nicolas,  deux  vaches  de  poil  rouge-brun, 
âgées  de  2  ans  ou  environ,  pour  en  faire  et  disposer  par 
l'acheteur  à  son  plaisir.  »  Par  le  même  acte  Marin  Le  Roy 
prend  les  2  vaches  à  cheptel  pour  un  an  moyennant  5o  1. 
pour  la  peine  de  les  garder. 

18  novembre  même  année.  —  <«  Noble  homme  Cosme 
Du  Monstier,  paintre  et  valet  de  chambre  du  Roi,  par. 
Saint-Nicolas,  baille  à  louage,  pour  un  an,  a  Jehan  Le 
Roy,  de  Sainte-Geneviève,  deux  vaches,  Tune  de  poil 
noir,  l'autre  de  poil  brun,  ù  charge  au  preneur  les  nour- 
rir, herbager  et  garder,   moyennant  le  prix  de  demi-cent 

(i)  Hameau  delà  commune  de  Sainte-Geneviève. 
(2)  Commune  du  canton  de  Saint-Saens. 


de  beurre  que  le  preneur  sera  tenu  livrer  à  Du  Monstier*" 
en  sa  maison  Je  Rouen,  à  Jeux  termes  égaux,  l'un  *** 
mois  de  mai,  l'autre  en  septembre,  et,  en  outre,  de  lut* 
bailler  les  veaux  qui  sortiront  des  dites  Taches,  après  lr^ 
avoir  nourry  l'espace  de  six  mois. 

»  Signe  :  Du  Monstier  > 

De  i5<*4  à  i5<;8.   tout  au  moins,   Cosme  Du  Monstier"^ 
habitait  à    Rouen,   sur  la  paroisse   Saint- Nicolas.  On  le? 
retrouve  encore  a  Rouen,  mais  dans  une  autre   paroisse, 
en  ibo5. 

«  Du   mardi   quatriesme   jour   d'octobre  mil  six  cens 
cinq. 

»  En  la  présence  de  nous,  etc., .  tabellions  royauh  à 
Rouen,  noble  homme  Cosme  Dumonstier,  peintre  et  var- 
let  de  chambre  du  Roy,  demeurant  en  la  paroisse  de 
Saint-Vi[vien]  (1)  de  Rouen,  a  confessé  avoir  eu  etrecea 
comptant  Je  Mess  ire  Philipes  Desportes,  conseiller  du  Roy 
en  son  Conseil  d'Estat,  abbé  de  Thiron  et  de  Bonport,  par 
les  mains  de  Me  Jean  Morin,  son  maistre  d'hostel,  la 
somme  de  cent  1.  t.  pour  ung  quartier  escheu  ce  dernier 
jour  de  septembre  dernier  passé  an  présent,  d'arrérages 
de  400  1.  de  pension  par  an  que  ledit  Dumonstier  a  à 
prendre  sur  le  revenu  de  ladite  abbaye  de  Bonport  pour 
les  causes  contenues  en  la  transaction  de  ce  faicte  et  portée 
entre  luy  et  ledit  Sr  Desportes  précédent  ce  jourd'huy. 

»  Signé  :  du  Monstier.  » 

Le  long  séjour  que  cet  artiste  fit  à  Rouen  nous  donne 
lieu  de  penser  que  les  commandes  qu'il  reçut  du  Roi 
n'absorbèrent  pas  tout  son  temps,  et  qu'il  dut  travailler, 
au  moins  de  temps  ù  autre,  pour  ses  compatriotes. 

11    appartenait  à  une    famille  d'artistes  (enlumineurs, 

(i)  11  faut  lire  :  Vivien.  Ce  fut  en  effet  sur  cette  paroisse  que 
Cosme  Du  Monstier  mourut  le  5  ou  le  6  octobre  160 5.  La  veille 
ou  l'avant-veille  tut  passé  le  contrat  que  nous  rapportons. 


23t 

orfèvres,  monaayeurs),  dont  le  berceau  paraît  avoir  été 
àaJQt-Etienne-du-Rouvray. 

Orfèvres. 

2^  mai  i520.  —  «  Ordre,  donné  par  les  chanoines  de 
Rouen  au  receveur  de  la  débite  (i),  de  payer  a  Cosme 
D°  -Monstier,  orfèvre,  79  s.  9  d.,  pour  avoir,  dans  le  cours 
d'urne  année,  réparé  les  vases  d'argent  de  la  Cathédrale.  » 
—    I^our  le  même  travail,  5o  1.,    1 53o- 1 53 1  (G.  2533). 

1  ^^4.  —  «  A  Cosme  Du  Monstier,  orfèvre  pour  façon  et 
dorure  de  Yépistolier  de  la  Cathédrale,  7  1.  »  (G.  2527.) 

1  ^a5-i526.  —  «  Cosme   Du   Monstier,  échevin  de   la 
confrérie  Saint- Pierre  Saint- Paul  établie  en  la  Cathédrale.» 
1  ^26-1527.  —  Notre  maître  Cosme  Du  Monstier  donne 
«°  s.  à  la  confrérie. 

1  5 3o- 1 5 3 1 .  —  2  s.  6  d.  payés  par  sa  femme  comme 
membre  de  la  confrérie;  20  s.  pour  sa  sépulture  ;  peu  de 
temps  après,  1 3  s.  4  d.  pour  son  service  (G.  3533). 

dernier  mai  i528.  —  Cosme  Du  Monstier  donne  en 
cchange  a  Thomas  Du  Monstier  les  deux  tiers  d'un  jardin 
a  ^int-Etienne-du-Rouvray  (Tab.  de  Rouen). 

ll  avril  même  année .  —  Mention  de  Michault  Du 
Monstier,  laboureur  en  la  même  paroisse,  et  de  Jean  son 
(r^e  [Ibidem). 

'o avril  1 333.  —    Cosme  Du  Monstier,   orfèvre    en   la 

croisse    ^aint-Etienne-la-grandc- Eglise,    vend    à    Denis 

Kaoul.  voiturier,  demeurant  à  Boos,  une  rente  de  4  mines 

df  Me,   à   Belbeuf,   laquelle    rente  avait    été   achetée,   le 

'3  février   i522   (n.  s.),  par  Jeanne  Du  Monstier,  ante  du 

dit  Cosme  (Arch.  de  la  Seine- lnf.  Pièce  achetée  à  la  vente 

Je  M.  Lesens,  1899). 

Aux   frais  de  la  confrérie  Saint- Pierre    Saint- Paul,  en 

,i)  Sorte  d'imposition  duc  par  les  paroisses  à   h  fabrique  et 
à  U  Cathédrale. 


232 


1 552-i 553,    service  funèbre  pour  Cosme    Du  Monstier, 
orfèvre  (G.  2  53 1). 

17  novembre  1 535.  —  t  Meston  Du  Monstier,  orfèvre, 
demeurant  paroisse  Saint- Etienne-la-grande- Eglise,  vend 
à  Adam  Cécille,  laboureur,  demeurant  paroisse  Saint- 
Etienne-du-Rouvray,  deux  pièces  de  terre  en  marest  et 
sablon  à  lui  provenant  de  la  succession  de  son  père, 
Jean  Du  Monstier,  en  son  vivant,  enlumineur,  prix,  70  1. 
et  70  s.  de  vin.  »  (Tab.  de  Rouen.) 

Enlumineurs. 

m 

5  septembre  i522.  —  «  Etienne  Du  Monstier,  enlumi- 
neur, demeurant  en  la  paroisse  Saint-Nicolas,  vend  h 
Jehan  Coullombel,  prêtre,  demeurant  a  Saint- Etienne - 
jouxte-Rouvray,  une  maison  et  masure  avec  une  portion 

de  jardin    pour  20  1.  »  (Tab.  de  Rouen). 

4  octobre  1 535 .  —  «  Gieuflroy  Du  Monstier,  enlumi- 
neur, demeurant  en  ladite  paroisse,  vend  à  honorable 
homme  Cosme  Du  Monstier,  bourgeois,  orfèvre,  demeu- 
rant en  ladite  paroisse,  deux  pièces  de  terre,  la  première 
en  mesturel  (marais),  contenant  une  acre,  paroisse  Saint- 
Martin-d'Oissel,  et  l'autre,  en  sablon,  contenant  demie 
acre,  à  Saint-Ktienne-du-Rouvray ,  d'un  costé,  Robert 
Du  Monstier,  lui  venant  de  la  succession  de  son  défunt 
père  »  (Jean  Du  Monstier  ,  enlumineur  précédemment 
cité);  prix   »5o   1.    et    60  s.  devin.   (Tab.   de  Rouen.) 

Monnayeur. 

Un  Cosme  Du  Monstier  (qui  pourrait  bien  être  le  fils 
de  l'orfèvre  du  même  nom,  et  père  de  notre  peintre)  fut, 
pendant  quelque  temps,  Maître  de  la  Monnaie  de  Rouen. 
Lorsque  le  roi  eut  attribué  aux  échevins  de  Rouen  la 
nomination  du  personnel  de  la  Monnaie  de  cette  ville, 
Cosme  Du  Monstier  titdes  démarches  pour  être  maintenu 
en  possession  de  cette  fonction.   Mais  les  échevins,  pour 


233 

une  raison  qui  nous  est  inconnue,  lui  préférèrent  Nicolas 
Delisle,  4  novembre  i55i.  (Arch.  de  la  Ville,  registre  des 
délibérations.) 

Cathédrale.  —  Vers  la  fin  de  septembre,  le  secré- 
taire a  eu  l'avantage  de  reçue ilir  de  la  bouche  de 
M.  Courage,  le  chef  du  chantier,  quelques  détails  inté- 
ressants sur  les  travaux  du  portail. 

Le  côté  sud,  entièrement  dégagé  des  échafaudages, 
est  celui  qui  était  le  plus  endommagé.  La  restauration 
se  poursuit  sans  relâche  et  les  ressources  ne  sont  pas 
près  d'être  épuisées  ;  mais  la  nature  du  travail  est  telle 
que  souvent  on  ne  peut  mettre  plus  de  deux  artistes 
sur  tels  motifs  de  sculpture,  dont  l'exécution  réclame 
ainsi  plusieurs  mois. 

Il  y  a  eu  un  changement  complet  du  personnel  : 
architecte,  entrepreneur  (de  Paris),  et  par  suite  la  plu- 
part des  ouvriers  ont  été  remplacés;  par  bonheur, 
M.  Courage  est  toujours  là  pour  perpétuer  l'habile 
tradition  des  premiers  maîtres. 

Enfin,  le  petit  musée  spécial  n'a  cessé  de  s'enrichir 
d'intéressants  débris. 

Cathédrale  —  Ses  anciens  ornements  —  Le  mé- 
decin Sorbière  visita  la  cathédrale  vers  le  milieu  du 
xvne  siècle,  et  il  «  s'en  fit  montrer  »  les  ornements  par  le 
sacristain.  A  cette  occasion  il  écrivit  une  note  que  sa 
double  qualité  d'étranger  et  de  profane  rend  particu- 
lièrement intéressante  : 

«  Ces  ornements,  dit-il,  sont  les  plus  beaux  et  les 
plus  riches  de  France;  les  perles  n'y  ayant  pas  été 
épargnées  en  la  broderie,  et  les  histoires  y  étant  au 
petit  point  fort  vivement  dépeintes.  J'y  remarquai  en 


une  chasuble  la  tentation  et  le  diable  babillé  en  capu- 
cin, qui  est  une  chose  fort  plaisante  ».  (Sorberiana, 
p.  107;  éd.  1690). 

Les  archives,  dit  M.  de  Beau  repaire,  conservent  des 
inventaires  très  détaillés  d'anciens  ornements  offerts 
par  le  cardinal  d'Estouteville  et  d'autres  dignitaires. 
Ils  confirment  pleinement  Fappréciation  du  voyageur. 

Monnaie  <Tor.  —  Le  1 8  janvier  dernier,  des  ou- 
vriers qui  ouvraient  une  tranchée  au  Petit  Séminaire 
du  Mont-aux-Malades,  ont  remis  au  secrétaire  une 
petite  monnaie  d'or,  fortement  rognée,  d'un  diamètre 
de  f  4  ra/mf  difficile  à  déterminer. 

Un  amateur  de  Saint-Sever,  M.  J.  Taurin,  dont  on 
sait  les  intéressantes  collections ,  y  a  reconnu  une 
pièces  espagnole  de  Philippe  IV.  Il  possède  du  même 
monarque  une  monnaie  d'argent  de  moyen  module. 

Plusieurs  membres  y  verraient  plutôt  une  monnaie 
portugaise. 

M.  Taurin  a  profité  de  cette  occasion  pour  offrir 
aux  Archives  de  la  Commission  les  empreintes  de  deux 
cachets. 

Sceau  des  évêques  constitutionnels.  —  Au-dessous 
d'une  croix  simple  et  du  chapeau  à  quatre  rangées  de 
houppes,  on  lit  dans  un  carré  de  7  millimètres  : 

É vécue 

OU    DÉPAR. 

DE    LA    SEINE 

INFÉRIEURE 

A    ROUEN. 

Et  au-dessous,  dans  un  rectangle  (21  "*/■  X  3)  : 

MÉTROPOLE  DES  CÔTES 
DE  LA  MANCHE. 


235 

Sceau  de  ccmf férié.  —  Le  second  cachet,  un  peu 
plus  ancien  mais  d'ordre  privé,  porte  un  crucifix  au 
pied  duquel  un  religieux  est  en  prière,  avec  ces  mots 
en  exergue  :  sig.  sor.  3.  o.  s.  kr.  cong.  rot.  (Sigillum 
sororum  tertii  ordinis  S.  Francisci,  congre gatiunis 
Rotomagensis) . 

La  date  i  y3y  est  gravée  sur  la  douille  et  reproduite 
sur  4e  manche. 

Cailly  —  Epitaphe.  —  Dans  la  sacristie  de  ce  bourg, 
une  plaque  de  marbre  noir,  mesurant  0,94  sur  o,65, 
est  ornée  au  sommet  d'un  bel  écusson  (200  m/m  X  160) 
dont  les  armoiries  réclameraient  la  longue  expérience 
et  tout  le  savoir  héraldique  de  notre  confrère,  M.  Gar- 
reta.  Au  bas,  la  tête  de  mort  traditionnelle,  accostée 
de  trois  larmes,  surmonte  les  mots  :  Ptie^  Dieu  pour 
luy.  Au  centre  de  la  dalle,  le  secrétaire  a  relevé  ces 
lignes  : 

CI-GIST 

TRÈS    HAUT    ET    TRÈS    PUISSANT 

ET   ILLUSTRE   SEIGNEUR 

MONSEIGNEUR   THOMAS 

DE   JOYIEUSE,    CHEVALIER   NON    PROFES 

DE    L'ORDRE    DE    S.    JEAN    DE    JERUSALEM, 

ABBÉ  COMMENDATAIRF    DE     LABBAYE 

DE    S.    SIMPHORIEN    DE    Mï-TZ, 

DÉCÉDÉ    LE    XVI    NOVEMBRE,    AGE    DE 

XLVII    ANS,    EN     L'ANNÉE    MDCCLXXIIII. 

Quant  au  lieu  précis  de  cette  sépulture,  peut-être 
convient-il  de  ne  rien  affirmer,  surtout  en  se  rappelant 
qu'à  la  paroisse  de  Cailly  a  été  réunie  celle  de  Saint- 
Germain. 

M.  de  Beaurepaire  explique  que  le  souvenir  de  cette 
famille  est  resté  populaire  dans  la  contrée,  grâce  à  une 
dame  de  Joyeuse,  femme  d'un  caractère  extraordinaire 


336 

qui  y  mourut  dans  un  âge  avancé,  au  premier  quart 
du  xixe  siècle. 

Ancien  couvent  des  Cordelicrs.  —  M.  de  Vesly 
demande  à  dire  un  mot  des  grosses  maçonneries  qui 
ont  été  naguère  mises  au  jour,  rue  Jacques-Le-Lieur. 
Elles  donneraient  à  faire  croire  que  Ton  songea  à  pro- 
longer la  chapelle  des  Franciscains.  M.  le  Président 
constate  que  celle  qui  a  subsisté  jusqu'à  la  Révolution 
était  déjà  de  dimensions  très  considérables. 

Cour  Dannery.  —  M.  Pelay  remarque,  non  sans 
regret,  qu'avec  cette  cour  va  disparaître  un  intéressant 
vestige  du  vieux  Rouen.  Ce  fut  autrefois  le  couvent 
des  Filles  Notre-Dame,  congrégation  du  P.  de  Mat- 
uiincourr,  comme  le  peuple  appelait  saint  Pierre 
Fourier. 

A  trois  heures  et  demie,  la  séance  est  levée. 


A.  Tougard. 


237 


SÉANCE  DU  20  DÉCEMBRE   1907 


Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence  de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  vice-président. 

Sont  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  docteur 
Coutan,  Garreta,  Lefort,  Le  Verdier,  Pelay,  Ruel,  de 
la  Serre,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  Adeline,  P.  Baudry,  Bru- 
non,  Malicorne  et  Vernier. 

Lecture  est  donnée  du  procès- ver  bal  de  la  dernière 
séance,  adopté  après  deux  légères  retouches. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  se  détaille  ainsi  : 
Cartulaires  d'Aniane    et  de  Gellone\  Montpellier, 
too5;  2  fasc.  in«4°;  —  Fouilles  archéologiques  de 
Compiègne,   par  Cauchemié,   3e  partie.  Compiègne, 
1  906,  in-40  ;  —  Mémoires  de  la  Société  d% A  rchéologie 
de   Beaune,    1907;  in-8°;  —  Mémoires  de  la  Soc. 
archéoL  de  V Orléanais,    XXXI,    1907;  —  Bulletin 
item,  n°  188  ;  —  Recueil  de  la  Soc.  libre  de  PEure, 
1906.  Evreux,  1907;  —  Bulletin  et  Mémoires  de  la 
Soc.de   la  Charente ,   1906-1907;  —  Bull,   de  la 
Soc.de  Semur,  XXXIV,    iqo5.  Semur,   1906;  — 
Bull,  delà  Soc.  des  Antiq.  de  V Ouest,    1907,  jan- 
vier-juin, 2  fasc.  ;  —  Annales  de  la  Sac    de  Château- 
Thierry ',  1906,  —  Bull,  de  la  Soc.  de  Compiègne, 
XII,  1907  ;  —  Procès-verbaux,  item,  XV,  1906;  — 
Soc.  de  Gandf  Annales,  VII,  2;  VI II,  2;  Bulletin, 
XV,  4,  5,  6;  —  Commission  des  Antiquités  et  des 
Arts  de  Seine-et-Oisey  XXVII  ;  —  Mercure  musical, 
nov.  et  décembre  1907. 


Correspondance  manuscrite.  —  Par  sa  lettre  do 
23  novembre,  M.  le  Préfet  a  communiqué  à  M.  Ie 
Président  un  voeu  adopté  le  2  octobre  par  le  Conseil 
général.  Ce  vœu  demande  qu'une  somme  de  3oo  fr- 
soit  attribuée  à  la  conservation  des  fresques  de  Saint*" 
Jean-d'Abbetot. 

L'intérêt  que  ce  monument  historique  inspire  à  l^ 
Commission   ne  laisse  place  à  aucune  hésitation;^ 
Pal  location  est  appuyée  à  l'unanimité. 

On  examine  s'il  s'agit  d'une  oeuvre  d'art  toute  mo-^^ 
derne;  mais  la  restauration  d'A.  Dauvergne  n'a  fai^"" 
que  compléter  des  fragments  anciens.  Des  membres 
croient  qu'il  s'agit  surtout  de  travaux  à  la  toiture  de 
l'église.  M.  Lefort  explique  que  si  la  détérioration 
provient  principalement  du  salpêtre  que  forme  l'hu- 
midité des  murs,  il  sera  très  difficile  d'y  remédier. 

L'abbé  Cochet  lui  même  put  avoir  des  inquiétudes 
à  ce  sujet  :  car  il  y  a  trente  ans,  la  Géographie  de  la 
Seine- Inférieure  (le  Havre,  p.  3o2)  signalait  les 
atteintes  que  l'œuvre  de  Dauvergne  avait  déjà  subies. 

M.  le  Président  lit  d'abord  les  deux  notes  suivantes, 
qu'a  bien  voulu  rédiger  pour  la  Commission,  M.  Fi- 
quet.  pharmacien  à  Pavilly,  très  zélé  pour  les  études 
locales. 

Mont-de-rif.  —  Dalles  tumulaires  et  croix  de 
cimetière  du  \vie  siècle.  —  Dans  l'église  de  Mont-de- 
l'If,  devant  l'autel  de  la  Vierge,  existent  deux  pierres 
tombales,  d'aspect  semblable  et  de  dimensions  presque 
égales;  mais  l'une  est  en  morceaux  et  tellement  en- 
dommagée par  l'humidité  que  toute  ornementation  a 
disparu,  et  de  l'inscription  il   ne  reste  que  ces  mots  : 

Cy  gi cinq cinquante  deu^ pour  lame  de  luy. 


23g 

Sur  l'autre,  qui  mesure  i«8i  X°t54<  c,t  «présen- 
tée uae femme  ayant  les  mains  jointes  sur  la  poitrine; 
les  traits  sont  encore  bien  visibles  ainsi  que  les  plis  de 
li  robe.  Un  seul  écussoa,  situé  à  droite  de  la  tête, 
reproduit  ses  armes  :  de...  à  une  fasce  de...  accompa- 
gnée de  trois  oiseaux  de...  L'inscription  suivante,  en 
minuscules  gothiques,  est  assez  bien  conservée  : 

Cjr-gist.  damqy selle,  jane.  de.  constances,  en.  soj.  vivant, 
fenme.  de.  jehan.  gallay.  laquelle,  trespassa.  le.  dixhui... 
esme.  jour,  de.  mai.  mil.  cinq...  cinqante.  deux.  P.  dieu, 
pour.  lame,  délie. 

Lors  de  la  recherche  de  la  noblesse,  la  famille  de 
Constances,  suivant  la  déclaration  d'Olivier  de  Cons- 
tances, écuyer,  sieur  du  Mesnil-Vasse,  demeurant  à 
Saint-Paër,  portait  pour  armes  :  «  d'azur  à  la  fasce 
J 'or accompagnée  de  trois  merlettes  d'argent  ».  Klle  fut 
maintenue  le  29  avril  1668.  (MS.  De  la  Galisson- 
nière). 

Le  5  août  1 346  «  Jeanne  du  Gallay  »  est.  à  Carville- 
la-Folletiére,  marraine  de  Pierre  de  Constances,  fils 
de  Martin  de  Constances  et  de  Philippe  du  Croité. 

D\iprès  les  registres  de  la  paroisse  de  Mont-de-PIf, 
«Jane,  femme  de  Jehan  Gallay  »,  avait  eu  plusieurs 
enfants  : 

N . . . ,  baptisée  le  2  août  1 547  ; 

Philippe,  baptisée  le  6  novembre  1  549; 

Nicolas,  baptisé  le  16  septembre  1  35  1 .  Il  avait  pour 
parrains  Nicolas  du  Gallay  et  Martin  de  Constances, 
écuyer. 

Dans  le  cimetière,  situé  autour  de  l'église,  est  un 
calvaire  en  bon  état,  composé  d'un  pied  et  d'une  co- 
lonne en  pierre  sur  laquelle  fut  placée,  à  la  fin  du 


siècle  dernier,  une  petite  croix  en  fonte  chargée  d'u& 
christ. 

Cette  colonne,  d'un  seul  morceau,  dont  le  fût  mesure 
environ  2m8o  et  dont  le  chapiteau  est  orné  de  feuille* 
d'acanthe  finement  sculptées,  repose  sur  un  pied  e** 
pierre  de  forme  octogone,  haut  de  im  14,  composé  &c 
deux  parties  superposées  et  élevé  au-dessus  du  sol  a*-* 
moyen  de  deux  degrés,  également  en  pierre,  de  22cet*^ 
ti mètres  chacun. 

Orné  de  sculptures  sur  toutes  ses  faces,  ce  pied  pré^-* 
sente,  sur  quatre  côtés,  une  tête  de  mort  placée  sur  ur^ 
fémur;  et  alternativement,  un  calice,  des  fémurs  pla^ 
ces  en  sautoir,  et  un  écusson  armorié  :  de  ..  à  un  che^"" 
vron  de...   accompagné  de  3  coquilles  de...  2  et  1. 
Un  seul  côté  présente  une   ornementation   tropen-^" 
dommagée  pour  être  décrite. 

De  plus,  sur  ce  pied  de  croix  est  gravée,  en  minus- 
cules gothiques  et  en  une  seule  ligne,  l'inscription 
suivante  qui  occupe  très  inégalement  les  huit  côtés  : 

Lan  mil /  cinquâte  trois  \  a  este  faicte  ceste  /  croix 

par  J eh  à  galle  /  lors  tesaurier  plaise  j  vous  pour  luy  jdieu  / 
prier  j. 

Les  armes  reproduites  sur  Técusson  sont  celles  de  la 
famille  de  la  Haye  qui,  à  cette  époque,  possédait  la 
•seigneurie  de  Mont-de-1'lf,  et  avait,  suivant  toute  vrai- 
semblance, le  patronage  de  l'église. 

La  famille  de  la  Haye,  sur  la  production  de  ses  titres 
de  noblesse,  lut  maintenue  le  19  juillet  1667.  Elle  por- 
tait pour  armes  :  «  de  gueules,  au  chevron  d'or  accom- 
pagné de  3  coquilles  d'argent  »  (MS.  de  la  Galisson- 
nière). 

La  sieurie  de  Mont-de-1'If  appartenait,  en   i5o3,  à 


241 

Thomas  de  la  Haye,  sieur  de  Croixmaré  et  de  Lintot 
(A.  Beaucousin,  Registre  des  fiefs  et  arrière-fiefs  du 
Bailliage  de  Caux). 

Le  27  juillet  1 538,  une  transaction  fut  passée  devant 
les  notaires  de  Caudebec  «  entre  Richard,  curé  de 
Lintot;  Charles,  curé  de  Vittefleur;  Jacques,  maré- 
chal des  logis  du  roy,  enfants  puinés  de  feu  Thomas 
de  la  Haye,  vivant  escuyer  sr  de  Croixmaré  et  de  noble 
dame  Jeanne  de  Regneville,  leur  père  et  mère  d'une 
pan,  ci  noble  homme  Adrien  de  la  Haye,  fils  aîné  et 
héritier  dudit  Thomas  •  (Arch.  dép.,  MS.  de  la  Galis- 
sonnière). 

Eglise  de  Bouville.  —  L'église  de  Bou ville  pos- 
sède trois  cloches  dont  la  plus  grosse  porte  l'inscription 
suivante  : 

Ùamoiselle  Marie  Ballue  Vv*  defev  Vincent  de  Cyrille 
S9  de  Bovville  ȣ  DamoyHE  Caterine  Auber  Vr'  de  fev 
M*  Anthoine  de  Cyville  Sr  et  patron  de  Bovville. 

♦  Noble  homme  Me  Jaqves  de  Civil  le  Sr  du  ron- 
bosc  conseiller  du  roy  en  la  court  de  Parlement  de 
Rouen  *fr  Damlu  Marie  Durai  femme  du  dit  Sr  du 
ronbosc  et  Damlle  Fransoise  de  Civil  le  fille  et  héri- 
tière de  noble  homme  Me  Vincent  de  Civille  Sei- 
gneur et  patron  de  Bouville  et  premier  président 
aux  requeste  du  pal  aies  de  Rouen  noble  homme 
gui  lie  me  Le  permentier  Sr  de  roquelon  iui3. 

Au-dessous  de  cette  inscription,  se  voit  un  écusson 
aux  armes  des  de  Civille. 

La  première  partie  de  cette  inscription  a  été  ajoutée 
après  la  fonte  de  la  cloche,  et  est  gravée  en  petits  ca- 
ractères à  la  partie  supérieure. 


242 

Cette  église  possède  aussi,  placé  au-dessus  de  1* 
porte  principale,  un  tableau  qui  a  subi,  en  1895,  ur*^ 
heureuse  restauration  grâce  au  zèle  et  aux  soins  d* 
M.  l'abbé  Papillon,  curé  de  cette  paroisse. 

Cette  toile,  de  2"  85  \  iaoo,  est  une  copie  d'u£* 
tableau  du  Louvre,  par  Antoine  Coypd  :  Athalï^ 
chassée  du  Temple  (  1  j. 

Au  bas  de  ce  tableau  un  double  écusson,  surmonta 
.l'une  couronne  de  marquis,  et  reproduisant  lesarmoi  -~ 
ries  suivantes,  révèle  le  nom  du  donateur  : 

i°  «  d'or,  au  pal  et  au  chef  de  sable  ». 

2    «  d'azur,  à  deux  cœurs  en  abîme  accompagn 
d'une  nuée  en  chef,  et  en  pointe  d'une  toi,  le  tou 
Sot  » . 

Ce  sont  les  armes  de  Louis  For  mon  t.  accolées  d 
celles  de  son  épouse  :  Marie- Marguerite  Marye. 

Au-dessous  on  lit  :  Rauniel  pinxit,  1709. 

Louis  Formont,  fils  de  Louis  Formont  et  de  Cathe- 
rine Froger,  Je  la  paroisse  Saint- Nicolas  de  Meulan, 
remplit  à  Rouen,  où  il  demeurait  rue  aux  Ours,  les 
tonctions  de  prieur  des  Consuls  et  celles  de  syndic  de 
la  Chambre  de  Commerce  de  Normandie,  en  1705 
et  1  -08. 

§ 

11  épousa  le  18  septembre  t685,  en  l'église  Saint- 
André-de-la- Ville,  Marie- Marguerite  Marye,  tille  de 
Nicolas  Marye,  ancien  conseiller  échevin  de  la  ville  de 
Rouen,  et  de  Marguerite  Linant. 

;i  1  Gravée  par  Jean  Aiuir.in,  cette  œuvre  d'Antoine  Coypelfut 
.ik»rs  reproduite  accompagnée  de  celte  légende  : 

><  Athahe  vit  le  r<>i  assis  sur  son  thrône  selon   la  coutume,  ci 
les  chantres  et  les  trompettes  auprès  de  luy,  et  tout   le  peu  pi. 
dan.t  la  réjouissance  et  *«»nnnt  de  la  trompette.  Alors  elledéchii 
ses  vêtemens  et  elle  h'écri  \  :  Trahison!  Trahison!  ». 


243 

Louis  Formont,  seigneur  de  Neuville,  acquit,  sui- 
vant contrat  du  5  août  1708,  d'André  Jubert,  conseil- 
ler d'Etat  et  intendant  d'Orléans,  le  plein  fief  et  la 
h&ute  justice  de  Bouville,  pour  lesquels  il  rendit  aveu 
a  la  roy  le  3i  mai  1712  (  A  rch.  départ.  —Aveux. — 
V  *  comté  de  Caudebec). 

Il  décéda  à  Rouen,  âgé  de  63  ans,  le  8  août  1712,  et 
fi-*  t  iuhumé  le  lendemain  en  l'église  Saint-Lô  (1  ),  lais- 
S£*  rit  trois  enfants  : 

i°  Marie-Catherine,  qui  avait  épousé,  le  6  juillet 
1  ^07,  Louis  Grossin,  seigneur  de  Saint-Thurien,  con- 
seillerdu  roi  et  maître  ordinaire  en  la  Chambre  des 
C-^*mptes,  Aydes  et  Finances  de  Normandie  ; 

3°  Louise,  mariée  le  9  août  1707,  à  Pierre  Scott, 
5e  î  gneur  de  Fumechon,  président  au  Parlement  de 
^  ^*  uen  ; 

3°  Louis  Nicolas,  qui,  âgé  de  18  ans,  ne  lui  survé- 
cv*t  que  quelques  jours. 

Sa  veuve  mourut  à  Rouen,  le  24  avril  1748,  âgée  de 
>o  ans,  et  fut  aussi  inhumée  en  l'église  Saint-Lô,  où 
eV\e  avait  fait  une  fondation  (Arch.  dép.,  G.  6874). 

La  statuette  de  la  rue  Coignebert.  —  En  excusant 
son  absence,   M.  P.   Baudry  a  apporté  à  M.  le  Pré- 
sident, pour  être  présentés  à  la   Commission,   deux 
dessins  de  cette  intéressante  œuvre  d'art.  M.  Ruel  dit 
qu'elle  a  été  acquise  par  un  amateur  qui  en  a  enrichi 
une  propriété  des  environs  de   Rouen  ;   quant  à  son 
attribution  à  Jadoulle,  elle  demeure  très  douteuse,  cet 
artiste  n'ayant  pas  d'ordinaire  travaillé  le  bois. 

Dessins  normands.  —  Avant-hier,  signale   M.  le 
(1)  Voir  Farin,  Histoire  de  Rouen 


244 

docteur  Cou  tan,  à  la  vente  de  la  collection  A.  Roba*-*r> 
ont  passé  aux  enchères  à  Paris,  sous  les  nos  79  et  &**' 
deux  œuvres  de  Delacroix  :  une  aquarelle(  5  3  "/"X  '  oc*>' 
étude  d'après  le  tombeau  des  d'Estoutevîlle,  fond^' 
teurs  de  l'abbaye  de  Valmont:  un  dessin  à  la  mined 
plomb  rehaussé  de  sépia  (i45m/mx  io5),  reprodui  ^ 
sant  les  ruines  de  cette  abbaye. 

Collection  Brasseur.  —  Notre  confrère  M.  Mali- 
corne  fait  passer  sous  les  yeux  de  ses  collègues  une 
série  de  douze  photographies  d'autant  de  groupes  d'an- 
tiquités préhistoriques,  recueillies  par  M.  Brasseur, 
conducteur  des  ponts  et  chaussées  à  Gournay. 

Plusieurs  membres,  qui  ont  visité  M.  Brasseur,  ne 
parlent  qu'avec  admiration  de  sa  splendide  collection, 
dont  le  classement  fort  soigné  éclaire  les  résultats  des 
études  préhistoriques.  La  Commission  adresse  officiel- 
lement ses  meilleurs  remerciements  et  toutes  ses  féli- 
citations à  l'heureux  explorateur. 

Outre  la  collection  de  Longueville  dont  il  nous  a 
entretenus  naguère,  M.  Le  Verdier  se  fait  un  devoir 
d'en  signaler  une  autre,  également  remarquable,  aux 
Grand  es- Ventes. 

M.  de  Vesly  fait  alors  les  trois  lectures  suivantes  : 

Médaille  de  la  Renaissance.  —  Lors  des  dernières 
vacances,  un  de  mes  élèves  troliva,  dans  les  terres  de 
La  Fresnaye,  hameau  de  la  commune  de  Buchy,  une 
médaille  de  style  qu'il  m'apporta. 

Cette  médaille  mesure  om  o35  de  diamètre  :  elle  est 
en  métal  semblable  à  celui  désigné  par  c  métal  de 
cloche  »  et  porte  sur  l'A/,  une  tête  de  profil  regardant 
;i  droite,  et  au  R/. . .  une  Victoire  à  la  proue  d'un  vais- 
seau qu'accompagnent  des  chiens   marins.  Malheu- 


245 

rcusement  l'exergue  de  cette  médaille  est  entaillé  à 
gauche  et  l'exergue  de  l'Avers  ne  permet  de  lire  que 
la  fin  du  nom  KONOe  et  au  R/.  que  le  mot  N1KH  et  le 
début  d'un  autre  mot  commençant  par  N  ou  M. 

Le  coin  de  cette  médaille  a  été  ciselé  par  un  artiste 
de  talent  de  l'époque  de  la  Renaissance.  Il  est  d'un 
fort  bon  style;  aussi  ai-je  cherché  à  en  identifier  Fau- 
teur ainsi  que  le  personnage  et  le  sujet  qu'il  a  voulu 
représenter. 

Mes  recherches  dans  l'ouvrage  des  médailleurs  ita- 
liens et  autres  ouvrages  de  la  Bibliothèque  de  Rouen 
ne  m 'ayant  donné  aucun  résultat,  je  me  suis  adressé  à 
M.  Adrien  Blanchet,  directeur  de  la  Revue  de  numis^ 
m<*tique . 

Ce  savant  n'a  pas  été  plus  heureux  que  moi.  Cepen- 
dant il  m'a  donné  quelques  renseignements  qui  pour- 
ront, je  l'espère,  permettre  d'identifier  la  médaille  de 
La  Fresnaye. 

«  C'est  certainement,  m'écrivait-il,  une  oeuvre  ap- 
partenant à  une  série  de  la  Renaissance  où  Ton  trouve 
Homère,  Sapho,  etc.  Elle  est  relative  à  un  philosophe, 
plutôt  à  un  artiste  célèbre,  peut-être  le  peintre  Micon, 
d'Athènes,  dont  une  oeuvre  célèbre,  supposée,  serait 
représentée  au  revers. . .  C'est  une  pièce  que  je  n'ai 
jamais  vue  ailleurs,  aussi  est-il  difficile  d'assurer  quoi 
que  ce  soit.  Je  ne  garantis  rien  ». 

Je  me  suis  donc  lancé  sur  le  terrain  des  hypothèses, 
sachant  que  Micon  est  un  peintre  du  v«  siècle  av.  J.-C. 
auquel  on  doit  une  partie  des  décorations  du  pœcile 
d'Athènes  et  dont  le  nom  fut  chanté  par  les  bergers 
de  Virgile  [Eglogue  VI,  vers  77,.  C'est  le  poète  des 
Bucoliques  y  qui  dit  comment  «  Scylla,  tille  de  Nisus, 

16 


N, 


246 

dont  les  flancs  d'albâtre  étaient  ceints  de  monstres 
aboyant  et  qui,  entraînant  la  voile  d'Ithaque  dans  ses 
gouffres  profonds,  fit  déchirer  par  six  chiens  marins  les 
tremblants  matelots  ». 

Ce  n'est  qu'une  hypothèse  que  je  livre  pour  ce  qu'elle 
vaut. 

Epitaphe  funéraire  carthaginoise.  —  La  vie  est 
comme  l'océan  qui  rejette  les  épaves  des  naufragés. 
C'est  très  probablement  à  un  de  ces  événements  dans 
lesquels  sombrent  les  familles  que  je  dois  d'avoir  pu 
acquérir,  pour  fo  francs,  et  de  posséder  une  inscrip- 
tion rapportée  de  Carthage,  en  1861,  par  M.  D...  C... 

C'est  l'épitaphe  funéraire  d'une  jeune  chrétienne 
nommée  ROCATA  (1).  Cette  epitaphe  est  gravée  sur 
une  petite  plaque  de  marbre  blanc  mesurant  om  18  de 
longueur  sur  om  1  3  de  hauteur.  Elle  est  inscrite  sur 
quatre  lignes  et  en  caractères  de  om02  5  de  hauteur. 

Elle  est  ainsi  conçue  : 

ROCATA  vINN 

OCA   IN    PACEv 

VIXIT  ANNISv 

XVII1I  >^ 

Cette  inscription  est  connue.  La  copie  en  a  été  pu- 
bliée par  Beulé,  dans  ses  Fouilles  de  Carthage  :  car  il 
Pavait  vue  sur  Byrsa.  Mais  la  copie  qu'il  en  donne  est 
inexacte  pour  la  première  et  la  seconde  ligne  ainsi  que 

(1)  Le  P.  Delattre  (lettre  du  21  mars  i<jo8)  observe  que  cette 
epitaphe  est  au  Corpus  Inscriptionum  Latinarum  (vin,  1086). 
Par  une  très  légère  correction,  il  propose  Je  lire  Rogata,  nom 
très  répandu  en  Afrique,  et  porté  par  plusieurs  saintes. 


247 

r  la  position  du  monogramme  chrétien,  car  Beulé 
a   *  ■inscrit: 

LOCATA  INNO 

CA  IN  PAGE 

V1X1T  ANNIS 

XVIIIl 

^ï  -  R.  Cagnat  m'ayant  engagé  à  faire  rectifier  le 
te^*^  publié,  il  m'a  paru  que  cette  modification  pour- 
r^**  trouver  place  dans  notre  Bulletin,  puisque  l'épi  - 
iaPhc  de  ROCATA  complétera   désormais  la  vitrine 

^^    ^4usée,  enrichie  par  les  dons  du  Ministère  et  de 

aot  r«  concitoyen  le  R.  P.  Delattre. 

Pierre  commémorative  de  la  fondation  du  prieuré 
es  Chartreux,  au  Petit-Quevilly.  —   Il   y  a  quel - 

^u^s  années,  M.   Augustin   Lemarchand,    industriel 
"ten  connu  pour  la  construction  des  appareils  à  va- 
PeUr,  installait  ses  ateliers  dans  une  partie  de  l'ancien 
prieuré  des  Chartreux. 

Pour  ces  travaux,  il  en  vint  à  démolir  les  fondations 

delà  chapelle,  et  découvrit,  dans  un  massif  de  libages 

en  pierres  de  Caumont,   un  bloc  entaillé  dans  lequel 

reposait,  au  milieu  d'une  couche  de  sable  tamisé,  une 

pierre  dure,  portant  une  inscription  et  mesurant  om  5i 

de  longueur,  om  35  de  hauteur  et  omo4  d'épaisseur. 

Cette  découverte  était  faite  dans  la  partie  de  la  façade 

à  droite  de  la  porte  d'entrée,  c'est-à-dire  du  côté  de 

TEpître. 

Voici  l'inscription,  qui  se  compose  de  onze  lignes 
disposées  en  triangle  et  renfermées  dans  un  cadre  de 
ora47  sur  om3i  : 


3B        .  1_       =^      à  ■ k     .  ] 


*ai     .nji  ai.  _l.   •^■crvi 


UU    IF"» 

or»et 


I^n*  racrro.c  r  as  p»  sin*  présenter  de  l'inté- 
rîr  ?v.a;  i  *_-i  ;<:c=^  yiftrssses:  la  Jax  de  la  pose  de 
-i  zr^zr  «tri  r ■*?-*  :  ivriL     f-56,  ies  noms  du 

rr:.r.   L-eo:   Lenase^-.  lizzsi  qoe  cela:  de  Fanchi- 

Z.  ■*  i  s:±  r.r.ii^  .iirs  L&  Giï'i*  Càristiana  ci  était 
rir  ::->*;«*--  ::i-:î:  mirs  c'ess  une  bonne  fortune 

-•.  --  .*  M  _5c-r  lijirtzzztz'S.  ies  Antiquités  de  possè- 
de- .:  ?  fzz  :r  i:r.;.=.  ;:'i  rien  rjulu  otfrir  M.  Le- 
—  izzzi-.i.  z'  izr.'.r.zzy  Le  remercions  ici  au  nom  des 

i  T".  i  *  i  e    î  r  j  r.  r  r .  r  «r.  e . 

M.  .r  "ré*.- en:  i  aussi  inséré  celle  inscription  dans 
-r.eiec:urcsur  i=s  Injir.reux  qu'il  a  faite  à  1* Acadé- 
mie. Les:: me  que  id  Commission  se  doit  de  remer- 
cier i^alimen:  M.  Lerr.archand. 

'i    Or,  sï::   q-j±  ie»  «Jhs.r:rejx    quittèrent   leur    prieuré  de  la 
Kos-r,   ::r.s  1=  quartier  Sa. nt-Hilure»  à  Rouen,  pour  venir  s'éta- 
blir sur  1 1  piroi&se  .ie  Saint-Jvilien  Je  Petît-Quevilly,  vert  la  fin 
•i't  xvu*s:ècle    :'>Î7  a    i68'."  et  qu'ils   y   résidèrent   jusqu'à   la 
Révolution.   Répertoire  archéol.,  p.  338.) 


249 

Quatrain  de  Fontenelle  (?)  —  Au  Musée  de  Tours, 
dit  M.  Garreta,  figure  une  maquette  en  terre  cuite, 
signée  J.-B.  Lemoyne,  du  buste  de  Jean-Florent 
de  Vallières  (1667-1759),  lieutenant  général  des 
armées  du  roy  en  1716,  et  Grand-Croix  de  Tordre  de 
Saint-Louis  en  1 739. 

Sur  le  socle  en  marbre  de  ce  buste,  se  lit  le  quatrain 
suivant  (1),  attribué  par  le  catalogue  à  Fontenelle  : 

De  rares  ta I en  s  pour  la  guerre 
En  luy  furent  unis  au  cœur  le  plus  humain. 
Jupiter  le  chargea  de  lancer  le  tonnerre, 

Minerve  conduisit  sa  main. 

Cartes  à  jouer.  —  M.  Pelay  fait  circuler  une  plan- 
che de  vingt  cartes  à  jouer,  d'un  beau  travail  (chaque 
carte  mesure  97m/mX  56).  Elle  est  signée  :  Anthoine 
Le  Cornu. 

Il  lit  ensuite  cette  note  : 

L'abbé  Duine,  dans  son  ouvrage  :  Bréviaires  et 
Missels  des  Eglises  et  Abbayes  bretonnes  de  France 
antérieurs  au  xvne  siècle.  Rennes,  Librairie  Géné- 
rale de  J.  Plihon  et  L.  Hommay,  1906;  in-8°  (p.  5o), 
signale  dans  l'église  paroissiale  de  Notre-Dame  de 
Dol  (llle-et- Vilaine),  ancienne  église  épiscopale,  parmi 
les  particularités  du  culte  au  xvine  siècle,  une  haute 
crosse  en  bois,  à  laquelle  était  suspendu  un  dais  en 
métal,  où  se  plaçait  l'Eucharistie. 

(1)  Ce  quatrain  ne  se  lit  pas  dans  les  Œuvres  complètes  de 
Fontenelle,  publiées  à  Paris,  en  1790  (8  vol.  in-8°).  Il  n'en  faut 
pas  conclure  qu'il  est  apocryphe.  On  sait  qu'aucune  édition  de 
Corneille  n'a  inséré  son  sonnet  imprimé  dès  1648,  par  le  P.  Pierre 
de  Saint-Romuald,  et  qu'en  ces  dernières  années  M.  l'abbé 
Urbain  a  remis  en  lumière  dans  le  Bulletin  du  Bibliophile. 
(Note  du  Secrétaire.) 


aSo 

Cette  crosse  qui  est  fixée  maintenant  sur  l'ancienne 
stalle  épiscopale,  avait  été  fournie,  en  1744,  pu 
Du  feu,  maître  serrurier  de  Saim-Malo,  et  la  suspen- 
sion était  l'œuvre  d'un  maître  ferblantier  de  Rouen 
(Arch.  dép.  d'Ille-et-Vilaine,  G.  281). 

Epitaphe  de  Talbot?  —  M.  Ruel  donne  lecture  de 
quelques  lignes  qui  semblent  avoir  été  écrites  au 
xvme  siècle,  et  qui  reproduiraient  l'inscription  mise  à 
Falaise  sur  la  tombe  de  Talbot. 

Ce  texte  donne  lieu  à  deux  objections.  Il  ne  semble 
pas  que  réloge  funèbre  de  l'illustre  capitaine  an- 
glais ait  pu  être  ainsi  rédigé.  Et  on  s'explique  diffici- 
lement que  Talbot  ait  été  inhumé  à  Falaise,  après  que 
les  Anglais  eurent  été  chassés  de  la  Normandie. 

Les  lectures  s'achèvent  par  ce  mémoire  de  M.  le  Pré- 
sident écouté  avec  un  vif  intérêt. 

KXTRAirs  d'anciens  comptks  de  voyage  dans  la  haute- 

NORMANDIi:,    SPECIALEMENT  DE  PARIS  A  ROUEN 

I.c  collège  du  Plcssis  fut  fondé,  en  i322,  à  Paris,  par 
Geoffroy  Du  Plessis  Ralisson,  secrétaire  du  roi  Philippe-Ie- 
Lontu«  et  eut  pendant  de  longues  années  pour  administra- 
teur l'ahbé  de  Marmoutiers. 

I^i  terre  de  Sainncvillc  (1)  ou  fieflerme  de  Sainneville 
provint  1  cet  établissement  par  suite  d'un  échange  fait  avec 
le  roi,  dune  rente  de  90  1.,  constituée  par  le  fondateur, 
contre  ladite  fieHèrme  (2). 

(i)  Sainneville,  aujourd'hui  commune  du  canton  de  Saint- 
Romain  (Scino-lnfërieure). 

(2)  Terrier  de  Sainneville,  rédigé  vers  i36'2,  intitulé  :  «  Ce 
sont  les  rentes,  que  les  escoliers  de  Saint-Martin  en  Mont  de 
Paris,  autrement  dit  du  Plexeis,  ont  à  Saincville  en  Caux  et  es 


2ÎH 

Cette  terre,  aliénée  dans  le  cours  du  xvn*  siècle,  appar- 
tenait, dans  les  derniers  temps,  à  la  famille  Baudot  de  Sain- 
neville,   circonstance  qui    explique  pourquoi,   parmi  les 
pièces  de  l'émigré  de  ce  nom,  aujourd'hui  déposées  aux 
Archives  du  Département,  il  se  trouve  quelques  docu- 
ments relatifs  à  ce  collège  du  Plessis.  Je  n'y  relèverai  que 
quelques  indications  qui  m'ont  paru  curieuses,  sur  la  ma- 
nière de  voyager  et  sur  le  prix  des  voyages  de  Paris  à 
Rouen,  à  une  époque  singulièrement  moins  favorisée  que 
la  nôtre,  sous  le  rapport  de  l'entretien  des  routes  et  des 
moyens  de  transport. 

apartenances  environ,  et  premièrement  trente  livres  de  rente 
que  maistre  Geffrey  du  Plexeis,  fondeurs  dudit  hostel,  eust  par 
eschange  de  Mons*  Miles  de  Nouiers  et  de  sa  famé,  si  comme 
il  appert  plus  plainement  par  Chartres  seelées  en  cire  verte  et  en 
laz  de  soie  qui  sont  es  coffres  des  diz  escoliers.  Item  quatre 
vingts  dix  livres  que  les  dits  escoliers  eurent  du  Roy  par  es- 
change  en  ladicte  paroisse  de  Saineville  et  es  apartenances,  c'est 
assavoir  la  fieuferme  que  soulet  tenir  Pierre  Le  Rous,  laqueule 
il  delessa  en  la  main  des  diz  escoliers  et  le  Roy  en  eut  quatre 
vingts  dix  livres  de  rente  que  les  diz  escoliers  avoient  dudit  fon- 
deurs en  la  ferme  du  Plexeis  en  bailliage  de  Coustances  »». 

Le  fief  de  Sainneville,  d'après  le  Terrier  de  141 5,  avait  des 
extensions  à  Angervillc-l'Orcher,  Epretot,  Epouville,  Gommer- 
Tille,  Gournest,  Saint- Vigor,  Sandou ville  et  les  Trois-Pierres. 
Outre  la  hefferme  appartenant  au  collège  du  Plessis,  il  y  avait 
à  Sainneville  un  plein  fief  de  haubert,  du  même  nom,  duquel 
cette  fiefferme  relevait  et  que  le  roi  échangea  juillet  1 6 5 1  )  avec 
Pierre  Le  Petit,  contre  le  fief  de  Gommerville.  De  Pierre  Le 
Petit,  conseiller  au  Parlement,  ce  fief  passa,  par  héritage,  à 
Geoffroy  Baudot,  lequel,  à  une  date  que  je  ne  saurais  exacte- 
ment déterminer,  dut  y  réunir  par  voie  d'achat  la  terre  du  collège 
du  Plessis.  Dans  les  dernières  annéesdu  xvin0  siècle,  le  collège  du 
Plessis  ne  possédait  plus  à  Sainneville  que  les  grosses  dîmes  de 
la  paroisse  évaluées  à  3, 600  1.  de  revenu  (Kôle  des  vingtièmes). 
Voir  aussi  aux  Archives  l'aveu  de  Pierre  Le  Petit  où  la  fieflFerme 
de  Sainneville  est  indiquée  comme  relevant  de  son  fief,  et  l'aveu 
de  Geoffroy  Baudot  de  Sainneville,  du  3o  juillet  1718. 


??2 


En  r355.  un  des   boursiers  du  collège   est  envoyé 
pays  Je  Caux.  pour  s'occuper  de  l'administration  de  >*- 
terre  de  Sainneville  (i). 

I!  part  de  Paris  le  dernier  jour  de  novembre,  un  samedi-  J 
va  le  même  jour  dîner  à  Pon toise  (pour  moi  et  mon  che^^ 
val,  vu  s.,  pour  le  serviteur,  m  d.)et  souper  à  Magny  (paye  ^- 
ii  *.;  au  serviteur,  un  d.).  Le  dimanche  il  dîne  à  Ecouis  '• 
(dîner.  7  s.  ô  d.;  au  serviteur  6  d.),  et  arrive  à  Rouen  poui 
souper  (4  s.).  Grâce  a  la  vitesse  de  son  cheval  le  voyage 
s'était  fait  aussi  rapidement  que  possible  (3o  s.  pour  2  jours)— 
Un  voi tuner.  Jean  Guignant,  lui  avait  pris  6  s.  8  d.  pour 
le  port  de  sa  mallette.  Le  dîner  et  le  feu  étaient  revenus  à 

4  s.  par  jour.  Il  avait,  de  plus,  paye  12  d.  à  un  poulailler 
ou  marchand  de  volailles  d'Angerville-l'Orcher ,  qui 
s'était  charge  de  remettre  les  missives  du  collège  au  rece- 
veur de  Saineville.  Les  poulaillers  qui  fréquentaient  les 
marches  de  Paris,  paraissent  avoir  rempli  en  plus  d'une 
occasion  les  fonctions  de  nos  agents  des  postes. 

Au  retour,  le  mercredi  18,  notre  boursier  dîne  à  Rouen. 
paye  à  l'hôte  et  pour  la  chambre,  18  s.  Il  se  met  en  route 
pour  Paris  après  avoir  donné  une  légère  gratification  aux 
serviteurs;  il  loue  un  cheval  pour  aller  de  Rouen  à  Ecouis. 

5  s.;  soupe  à  Ecouis;  pour  le  souper  et  le  feu,  6s.;  le 
jeudi,  il  déjeune  a  Ecouis.  2  s.  6  d.:  loue  un  cheval  qui  le 
conduit  à  Magny,  7  s.  :  y  dîne,  paie  le  dîner  au  garçon 
qui  était  venu  chercher  le  cheval,  6  d.,  en  loue  un  autre 
pour  se  rendre  à  Pontoise  ;  au  souper  pour  lui  et  pour  le 
garçon  qui  était  venu  chcrcherle  cheval, 7s. ;le  20,  ildéjcunc 
à  Argcntcuil  :  fait  porter  par  un  garçon  son  manteau  d'Ar- 
gentcuil  à    Paris  où   il  arrive  pour  dîner,   o  A  disner  à 

(1»  «  F n suit  le  compte  de  la  rcccptc  et  mise  faictes  par  moy 
Olivier  Michel,  boursier  du  collège  du  Plessis,  pour  les  procès  et 
n  flaires  d'icdlui  collège  estant  à  Rouen  et  pays  de  Normandie, 
suivant  la  procuration  À  moy  baillée  par  ledit  collège,  et  ce  en 
ung  voyage  f.iict  audit  pays  de  Normandie  l'an  M.  Vc  LV  au 
mois  et  jour  que  cy-nprès  en  icelle  mise  lest]  déchiré  ». 


253 

r*aris  pour  moy  et  ledit  garçon  qui  avoit  apporté  mon 
manteau  de  Pontoise  à  Paris,  4  s.  ».  Le  louage  des  che- 
vaux pendant  7  journées,  du  18  au  2  5  novembre,  était 
revenu  à  42  s. 

Etat  des/rais  de  deux  boursiers  du  même  collège 
envoyés  au  même  lieu,  en  i5j3  (1). 

Premièrement,  pour  avoir  envoyé  lettres  à  Monsp  Apris 
t  c'était  le  nom  de  homme  d'affaires  du  collège  »  par  les 
poulaillers,  pour  l'advcrtir  de  notre  voyage,  11  s.  Pour  une 
main  de  papier  pour  escripre  et  porter,  11  s.  Pour  des 
muguettes  (2),  11  s. 

Jeudi  9  avril,  au  partir,   beu  à  la  porte  S.-Denys  avec 

ceulx  qui  nous  ont  convoyé,  en  vin,  m  s.;  en  eschauldez, 

1  s.  ;  soupper  à  Pontoise  ;  achapté  deux  fouetz  pour  chasser 

noz  chevaulx,  pour  ce,  xxx  d.  ;  pour  nous  et  nos  chevaulx, 

xxxv  s.;  aux  varletz  d'estable,  1  s.;  aux  chambrières,  vi  d. 

Vendredi  10  avril,  disner  à   Maigny,  pour  nous  et  nos 

chevaulz,  xxvm  s.  ;  aux  varletz  et  chambrière,  1  s.    Deux 

lieues   par  deçà   Escouys,    que    mon  cheval   ne   v  ou  11  ut 

suyvre  la  compaignie  dont  (me  fallut)  mettre  à  pied  et 

faire  mener  mon  cheval  par  un  garson  et  à  luy  baillé  1  s. 

Soupper  à  Escouys,  xl  s.   Pour  avoir  refaict  la  selle  du 

cheval  du  maître  et  pour   1   licol  à  mon  cheval,  v  s.  ;  au 

varlet  d'estable,  1  s.;  aux  chambrières,  vi  d. 

Samedi  11,  une  lieue  deçà  le  Mont  Se-Catherine,  mon 
cheval  ne  voullut  cheminer;  et  baillé  à  ung  qui  le  tenoit 
par  la  bride,  payé  m  d.  Ledit  jour  arrivé  à  Rouen,  à  disner 

(i)  Maître  Bcrtheaume  François,  maître  dudit  collège,  et  Ro- 
bert Duval,  délégués  et  élus  par  délibération  prise  après  vêpres, 
le  dernier  jour  de  mai  1D7IL 

(a)  Probablement  de  la  muscade  dont  il  s'.igissait  de  faire  des 
présents. 


à  la  Teste  Beline  (i),  rue  Cauchoise.  A  ung  garson  qui 
mena  mon  cheval,  et  cherchasmes  par  toutes  les  hostelle- 
rics  où  estoit  descendu  notre  maître,  baillé  m  d. 

Dimanche  12,  après  avoir  parle  à  Monsieur  le  Pénitencier 
Monsr  Lambert,  qui  fut  nostre  juge  de  nostre  rescript  de 
Rome,  sommes  allez  disner  au  Petit  Salut  avec  le  clerc 
de  Normandie,  pour  ce  payé  xx  s.  Soupper  à  notre  logis. 

Lundi  xiii,  achapté  ung  chaussepied,  vin  d.  Au  sellier 
pour  mettre  une  courroye  à  lyer  noz  souliers,  xvm  d. 
Pour  des  fers  a  nos  chevaulx,  vi  s.  Desjeuner  à  notre 
logis. 

Despence  à  notre  dit  logis.  Compte  fait  avec  nostre  hos- 
tesse,  tant  pour  nous  que  pour  nos  chevaulx  depuis  le 
disner  du  samedi  précédent  jusquesau  partement  et  à  elle 
payé  cxin  s.  Au  varlet  d'estable,  11  s.  ;  aux  chambrières, 
11  s.  Ledit  jour  parti  de  Rouen  pour  aller  à  Caudebec  en 
passant  par  les  Vieulx  (2),  faict  venir  une  mesure  d'à voy ne 
à  nos  chevaulx  et  en  pain  et  vin,  vi  s.  ni  d.  Ledit  jour,  à 
Caudebec,  descendu  à  la  Vignecte,  pour  nous  et  noz  che- 
vaulx, vin  s.  vi  d.;  au  varlet  d'estable,  m  d.  Soupper  à 
Lislebonne  pour  nous  et  nos  chevaulx,  xl  s.  ;  aux  variez 
d'estable,  1  s.;  aux  chambrières,  vi  d. 

Mardi  14,  arrivée  à  Montfleury,  disner  audict  lieu 
nichil;  soupper  à  Monstiervillier,  chez  Mons'  Aprist  nikil. 

Mercredi  1 5,  disner  chez  M.  de  la  Brière,  et  avons  faict 
porter  ung  gallon  de  vin,  x  s.  Au  savetier  pour  unecouroye 
d'attache  et  boucle  aux  bottes  de  nostre  maistre 

De  retour  à  Senneville,  donné  aux  escuelles  (plats  de 
la  quête)  de  l'église  de  cette  paroisse,  11  s.  ;  aux  enfants  de 
la  maison  et  varlets  qui  ont  peu  noz  chevaulx  et  nettoyé  nos 
bottes,  vin  s.    «  Retour  à  Rouen,  par  Lillebonne  et  Cau- 

(1)  Auberge  de  la  Tête  de  Blin,  rue  Cauchoise,  encore  connue 
à  la  fin  du  xvm-  siècle. 

(2)  Les  Vieux,  ancienne  paroisse  qui  tire  son  nom  d'un  gué  ou 
de  gués  établis  sur  la  rivière  de  Saintc-Austreberte;  réunie  à  la 
commune  de  Saint-Paèr  sur  Duclair,  2  avril  i8i3. 


255 


debec.  Le  mardi  28,  arrivée  à  Rouen.  »  Après  disner  nous 
avons  esté  sur  le  gay  (quai)  et  passé  l'eaue  pour  veoir 
des  meules  a  moulin  »  ;  au  retour,  boivent  au  Petit- 
Salut  (1),  et  concluent  le  marché  pour  achat  d'une  meule 
à  57  1.;  partent  de  Rouen,  vont  souper  à  Ecouis  ;  le  jeudi, 
dînent  à  Magny,  boivent  à  Pontoise,  soupent  à  Saint- 
Denis;  le  vendredi,  ils  arrivent  à  Paris  et  dînent  au 
collège. 

Le  6  juillet  1607,  deux  boursiers  du  même  collège, 
envoyés  dans  la  Haute  Normandie,  ont  la  ressource  du 
coche  qui  partit  de  Paris  ce  même  jour,  et  pour  l'usage 
duquel  ils  payèrent,  à  eux  deux,  8  1. 

En  1610,  autre  voyage  de  deux  autres  boursiers  qui 
prirent  encore  le  coche  (2).  t  Nous  partismes  de  Paris  le 
dixiesme  de  may  par  le  coche,  pour  lequel  nous  avons 
payé,  pour  nous  deux,  vin  1.  Item,  pour  le  port  des  papiers 
que  nous  portions  avec  nous,  vin  s.  Pour  une  Coustume 
b  Normandie,  vm  s.  Item  pour  un  pain  de  sucre,  pesant 
quatre  livres  et  demie  ou  environ,  qui  a  esté  donné  à  Mrdu 
Mesnil-Basire,  advocat  général  en  la  chambre  des  comptes, 
"Hl.  xs.  ».  A  partir  de  Rouen,  pour  se  rendre  à  Mont- 
fleury,  il  leur  fallut  aller  à  cheval,  à  l'ancienne  mode.  Ils 
revinrent  à  cheval  de  Monttieury  à  Rouen.  «  Prismes  les 
quevalles  de  Pierre  Estienne,  notre  fermier,  avec  le  neveu 
du  curé  de  Senneville,  pour  ramener  lesd.  quevales,  et 
pour  la  despence  et  renvoy  desd.  quevales  seulement  avons 
payé  xl  s.  ».  Mais  à  partir  de  Rouen,  pour  revenir  à 
Paris,  ils  purent  encore  reprendre  le  coche  qui  leur  coûta 
S  1.,  et  10  s.  pour  le  rapport  des  papiers,  comme  à  l'aller. 

Ces  citations  nous  renseignent  approximativement   sur 

(1)  Auberge  qui  a  donné  son  nom  à  la  rue  du  Pctit-Salut. 
Le  Petit-Salut,  près  des  Généraux,  ou  Cour  des  Aides,  paroisse 
Saint-Cande-le-Jeune. 

12/  Jean  Case  t  et  François  Butor,  nommés  par  procuration  no- 
tariée du  8  mai  iôio. 


l'époque  où  fut  établi,  d'une  manière  régulière,  un  ser- 
vice de  voiture  de  Rouen  à  Paris  et  de  Paris  à  Rouen,  et 
sur  le  prix  des  places. 

Le  prix  du  coche  était  loin  de  représenter  tout  le  coût 
du  voyage,  comme  il  paraît  par  d'autres  citations  que  nous 
fournissent  des  comptes  de  voyage  d'un  religieux  de  Bonne- 
Nouvelle  qui  se  rendait  de  Rouen  à  Paris,  en  1639.  II 
paya  100  s.  pour  le  coche;  à  la  première  dînée,  à  Ecouts, 
1  1.  2  s.;  pour  le  souper  et  coucher,  à  Magny,  1  I.  6  s.; 
pour  le  dîner  de  la  seconde  journée,  à  Pontoise,  1  l.  1  s.  ; 
8  s.  au  cocher  et  12  s.  pour  le  paquet;  2  s.  tant  pour  le 
passage  de  l'eau  comme  pour  le  petit  garçon  qui  avait 
porté  le  paquet. 

Autre  voyage  d'un  autre  religieux  du  même  monastère, 
1641.  —  «  28  octobre,  départ  de  Rouen;  dîner  à  FIcury, 
20  s.  ;  coucher  à  Suzay,  2  5  s.;  2?  jour,  dîner  à  Magny, 
12  s.;  coucher  à  Pontoise,  25  s.  4d.;  3*  jour,  dîner  à 
Argenteuil,  10  s.  6  d.;  au  cocher,  5  s.;  pour  passer 
l'eau,  1  s.  ». 

Autre  voyage  d'un  autre  religieux  du  même  monastère 
en  1644  :  «  Pour  le  coche  de  Paris  à  Rouen,  100  s.  ;  au 
cocher,  10  s.  ;  pour  le  déjeuner  à  Nanteuil,  3  s,  9  d.;  pour 
le  dînera  Pontoise,  14s.;  pour  la  couchée  à  Magny,  28  s.; 
pour  le  dîner  à  Ecouis,  10  s.;  à  Forge-Feré  (1^,  jour  la 
collation,  4  s.  ». 

Comme  faisant  contraste  avec  ces  comptes  de  voyage, 
nous  en  donnerons  un  autre  qui  concerne  des  personnes 
dune  condition  plus  relevée  et  voyageant  en  plus  grand 
appareil. 

En  1405,  l'archevêque  de  Rouen,  Guillaume  de  Vienne, 
mande  à  Nicolas  de  Bourc,  son  trésorier,  de  venir  le  trou- 
ver à  Louviers,  pour  le  fait  de  madame  l'amirale.  Il  s'agit 
sans  doute  de  la  belle-sœurdece  prélat,  veuve  de  Jean  de 

(1)  La  Forge  Ferct,  poste  située  à  Franqueville.  «  La  poste 
deForge  Feret,  161 3.  »  (G.  1268.) 


257 

Vienne,  amiral  de  France,  mort  à  la  bataille  dé  Nicopolis 
où  il  commandait  Pavant-garde,  le  26  novembre  1 396. 

Voici  un  article  du  compte  de  ce  trésorier  : 

«  Le  jeudi  xxmie  jour  dudit  moys  (de  juillet  1405),  ledit 
trésorier  parti  de  Rouen  pour  aler  à   Louviers  parlé  (sic) 
à  Mon?  qui  Favoit  mandé,  et  parti,  ly  11e  à  deux  chevaux  ; 
pour  passer  l'eaue  au  Port-S.-Ouen,  ce  jour,  x  d.  Item,  ce 
jour,  au  disner  à  Louviers,  où  il  fu  jusques  à  l'en  demain 
après  disner,  pour  despence  faicte  en  l'ostel  du   Mouton, 
où  ledit  trésorier  fu  logié,  pour  tout,  v  s.  7tem,cedit  jour, 
après  disner,  que  il  parti  dudit  lieu  de  Loviers  pour  aler  à 
Paris  emprunter  nie  escux  sur  la  mictre  de  Monsr  et  en  la 
compagnie   Madame   l'amiralle,   elle  vue,  à  dix  chevaux, 
aconpaignyé  de  Huguelin  Germigni,  lui  111e,  et  Jehan  de 
Gtrmigny,  son  frère,  lui  11e,  et  ledit  trésorier,  ly  ne,  comme 
dessus,  qui  font  en  somme  xim  personnes  et  xvi  chevaux, 
pour  despence  faicte  par  Vernon  en  passant,  pour  ce,  ni  s. 
Item,  ce  jour,  à  Gaagny,  en  l'ostel  de  YEscu  de  France 
pour  despense    faicte   audit   lieu,  pour  tout,  uni  s.  ii  d . 
'ton,  le  samedi,  en  passant  à   Flavacourt,  pour  despence 
laicte  audit  lieu,  xvi  d.  Item,  ce  jour,  au  disner  à    Pon- 
uize,  pour  despence  faicte  audit  lieu,  nyent  :  y  a  pour 
cause  que    le  seelleur   de  Mons'  audit  lieu  en  demoura 
whargié.  //em,  ce  jour  après  disner,  a  Franconville,  pour 
pain  et  vin  despendu,  audit  lieu,  11  s.  xd.  Item,  en  passant  à 
•J  Chappelle,  pour  pain  et  vin,  despendu,  11  s.  vin  d.  Item, 
*x  jour,  au  giste,  à  Paris,  que  le  trésorier  fu  logié  en  Pos- 
te! du  doyen  de  Lisieux,  et  y  fu  jusques  au  premier  jour 
J'aoust,   pour  despenec   faicte  audict   hostel,    yci   nyent. 
Item,  le  premier  jour  d'aoust,  que   les  dessusdiz  trésorier 
et  Germigny  partirent  dudit  lieu  de  Paris,  eux  uiie,  à  1111 
chevaux,  ce  jour,  au  disner,  à   Pontaize,  pour    despence 
ûicte  audit  lieu,  nient  :  y  a  pour  cause  que  le  dessusdit  sec- 
leur  en  demoura  chargié.  Item,  ce  jour,  au  giste,  a  S.-Cler- 
sur-Ete,  pour  despence  faicte  audit  lieu,  pour  tout,  xu  s. 


258 


Item,  le  dimanche,  au  disner,  à  Gaillon,  pour  une  pièche 
de  beuf  achetée  en  la  ville,  pour  ce,  xd.  Item,  ce  jour,  au 
giste,  à  Loviers,  pour  despence  faicte  en  l'ostel  du  Mouton 
pour  tout,  vn  s.  v  d.  Item,  pour  passer  l'eaue  au  Port- 
S.-Ouen,  x  d.  Somme  des  parties  dessus  dictes,  nu  1.  xi  s.  ». 

M.  Lefort  demande  si  les  comptes  qu'il  vient  d'en- 
tendre permettraient  quelques  conclusions  sur  le  pou- 
voir effectif  de  l'ancienne  monnaie,  comparée  à  la 
nôtre. 

M.  de  Beaurepaire  répond  que,  pour  ce  genre  de 
recherches,  il  préférerait  s'appuyer  sur  d'autres  textes. 

Plans  dePoulletier. —  Enfin, M.  le  Président  raconte 
qu'il  a  été  assez  heureux  pour  acquérir  récemment 
trois  remarquables  dessins  exécutés  par  l'habile  menui- 
sier Poulletier,  dont  les  églises  de  la  Madeleine  et  de 
Saint-Godard  possèdent  de  bons  travaux. 

L'un  est  un  buffet  d'orgues,  et  les  deux  autres,  qui 
mesurent  chacun  im28  sur  om  38,  étaient  un  avant- 
projet  de  stalles,  le  tout  destiné  à  l'abbaye  du  Bec. 
La  Révolution  en  empêcha  la  mise  en  œuvre.  L'histo- 
rien du  Bec,  M.  le  chanoine  Porée,  a  eu  communica- 
tion de  ces  belles  épures,  qui  lui  étaient  restées 
inconnues. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

A.    TOL'GARD. 


259 
Addition  à  la  page  20g. 

A  propos  de  ce  document,  M.  de  Beau  repaire  dit 
que  d'après  les  registres  de  métiers,  dans  le  Fonds  du 
bailliage  de  Rouen,  aux  Archives  de  la  Seine- Infé- 
rieure, Pierre  Baudart,  vraisemblablement  l'artiste 
dont  il  s'agit,  fut  nommé,  en  janvier  1 65 5,  avec  Jean 
Duclos,  du  métier  de  maître  sculpteur  à  Rouen, 
pour  exercer  l'office  de  garde,  concurremment  avec 
Pierre  Le  Pilleur  et  Buisson,  qui  devenaient  gardes 
anciens,  aux  termes  des  statuts. 

Louis  Baudart,  maître  sculpteur  à  Rouen,  paroisse 
Saint-Nicaise;  Pierre  Baudart,  son  frère,  maître  sculp- 
teur, et  Louis  Bouvard,  aussi  sculpteur,  fils  dudit 
Pierre,  sont  cités  dans  un  contrat  de  tabellionage  de 
Rouen  du  6  novembre  1675,  duquel  il  résulte  que  la 
famille  éprouvait  des  embarras  d'argent. 


PRINCIPALES  MATIÈRES  DU  BULLETIN 


Pign 

1.  —  Transfert  du  Musée  départemental 1 34 

Vase  de  Nicosthènes 137 

Médaillon  en  ivoire 144 

Tour  Jeanne-d'Arc 154,  158,  208 

Mandement  de  Charles  V,  pour  Saint-Vigor. . . .  147 

Port  de  Saint-Georges 1  $2 

II.  —  Anciennes  maisons  à  pignon 163 

Ouverture  de  la  foire  Saint-Romain 1 67 

Le  Nid-de-Chien 169 

III.  —  Villa  gallo-romaine  de  Boos 178 

Cimetière  franc 183 

Croix  émaillée  du  xn«  siècle 187 

Pouvoir  effectif  des  monnaies 188,  258 

Redevances  singulières 1 92 

IV.  —  La  Heuze  :  château  et  chapelle 197 

Cartes  a  jouer  de  Rouen 200,  207,  249 

Prétendues  chapelles 203 

Charte  apocryphe 204 

Devis  Je  contretable 209 

V.  —  Culte  du  taureau 213 

Montres  solaires  de  Dieppe 218 

Hôtel  du  Bourgtheroulde 209,  222 

Le  Vieux-Château 15$,  224 

Le  peintre  Cosnie  du  Moustier 227 

Cathédrale.  Travaux  du  portail 253 

VI.   —  Mont-de-1'If.  Tombeau  et  Calvaire 238 

Bouville.  Antiquités  diverses 241 

Anciens  comptes  de  voyage  en  Normandie 2>o 


»       *     *. 


I 


PROCÈS-VERBAUX 


DE    LA 


COMMISSION     DES     ANTIQUITÉS 


L)K   LA  SKINK-INFEKIEUKE 


PENDANT    L'ANNEE  1008 


SÉANCE  DU    i5  FÉVRIER  1908 

Klle  ouvre  à  deux  heures  sous  la  présidence  de 
M.  Ch.  de  Beau  repaire,  vice-président. 

Ktaient  présents  :  MM.  de  Bellegarde,  Coutan , 
Deglatigny,  P.  Le  Verdier,  Loriquet,  Pclay,  Sarrazin, 
de  la  Serre,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

S'étaient  excusés  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Mali- 
corne  et  Vernier. 

On  adopte  sans  observation  le  procès-verbal  de  la 
précédente  séance  (20  décembre  1007);  y  est  joint  ce 
passage  de  la  réponse  qu'a  faite  M.  Brasseur  aux  éloges 
de  nos  collègues  :  «  Je  suis  heureux  d'apprendre  que  la 
Commission  ait  trouvé  mon  travail  intéressant  et  m'ait 
adressé  des  félicitations.  Cela  me  fait  un  sensible  plai- 
sir et  je  l'en  remercie  (27  décembre  ).  » 


s6a 

Correspondance  imprimée-  —  Son  modeste  dossier 
comprend  :  Mémoires  de  la  Société  d'iùnulation  du 
lioubs,  1906.  Besançon,  1907;  in-8°;  —  Société 
ardicol.  de  Bordeaux,  table  des  vol.  1  à  XXV,  par 
E.  Liibadic;  item  Mémoires,  XXVI H,  1.  Bordeaux, 
1906,  a  vol.  in-S°;  —  Bulletin  de  la  Soc.  archéol. 
de  l'arnet-Garoiine.  XXXIV,  4;  1906;  —  Bull,  tte 
ta  Soc.  des  Antiquaires  de  la  Morinie,  223  ; —  Bull. 
de  la  Soc.  d'Emulation  d'Abbevilte,  1907,  3  et  4; 
1  fasc;  —  Bull,  delà  Soc...  de  l'Orne,  XXVI,  3  et 
4;  —  Liste  des  Membres  du  Comité.  —  Bull,  de  la 
Soc.  internat,  de  Musique  (ancien  Mercure),  janvier 
1908;  —  Soc.  palëont.  et  archéut.  de  Ckarleroi, 
Documents  et  Rapports,  XXIX,  tgoS;  —  Circut. 
minist.  du  2b  décembre,  relative  au  XJLVï1  Congrès 
îles  Soc.  savantes,  du  îr  au  '5  avril  prochain. 

Correspondance  manuscrite.  —  Une  lettre  de 
M.  le  Préfet  a  transmis  le  28  janvier  à  M.  le  Président 
la  délibération  du  Conseil  municipal  de  Dieppe,  en 
date  du  4  décembre  dernier,  qui  sollicite  vivement  le 
classement  de  l'église  Saint-Remi  au  nombre  des 
monuments  historiques  de  l'Etat, 

Nulle  proposition  ne  saurait  être  plus  agréable  à  la 
Commission.  Compris  dès  i8Ô7dans  la  seconde  classe 
des  monuments  historiques  départementaux,  ce  bel 
édirice  vient  d'être  pendant  un  quart  de  siècle  l'objet 
des  restaurations  les  mieux  entendues,  souvent  pro- 
voquées par  M.  le  chanoine  Neveu,  son  vénérable 
curé,  h  l'unanimité,  la  Commission  applaudit  à  cène 
demande  et  joint  ses  instances  à  celle  du  zélé  M.  Coche 
et  de  son  intelligente  Municipalité, 

M.  le  Président  donne  lecture  de  la  note  suivante  : 


RnWSENWTIûN  .DE.FEV.NOBLE.ET^g 

HONORE.  SEIGNEVR  .  MESSIRE  . 

FR  ANCOYS .  DE .  BCRDEAVX.CHLR . 

BARON  .  DE  .CqVLONCES  .  SEN'A*  \ 

TE  V  R .  I  )E .  M 1 LLA.  DEPVYS.COSEIL" 

*L*ER.DV  ROY.  ET  .  PRESIDENT.GsrJ 

'  PAR  LEM  ENT.  LE.QYEL.DECEDA,A?1 

I  L.X'mï.IAVlER.MIL}/"" 

.:  PRIORE.DE.  SAICTXO,  I 
DEVAN  i.I  I  .GRAND.AVTEL.DrEV,  I 
LVY.I   V  i  .l'ARDON.A.LAME«»£ 


versée  sur  la  pointe  de  laquelle  une  eolombi 
èployées,  tient  dans  son  bec  un  rameau.  Une  petite  ban- 
derole placée  sur  l'ancre  porte  les  mots  :  Faclo  opus 
al  (,). 

Inscription  et  armoiries  sont  gravées  dans  un  encadre 
ment  avec  colonnes  fuselée*  et  cannelées  dans  le  goût  de 
la  Renaissance.  Ces  colonnes  présentent  chacune  un  m 
duillon  ;  à  gauche  celui  d'un  homme,  â  droite  celui  d'u 
temme. 

On  peut  consulter,  sur  le  président  de  Bordeaux.  l'Eloge 
que  Lui  de  lui  Uaptiste  Le  Chandelier  (éd.  G. -A.  Prévost, 
P.  27)  : 


(il  Une  visite  faite  récemment  au  musée  Je  Vire   m'a  permis 
de  relever  exactement  l'inscription  consacrée  au  baron  de  Cou- 

Le  collier  qui  entoure  l'teu  n'est  nuire  qui:  celui  de  l'Eléphant 
de  Danemark.  Cette  distinction  s'explique  facilement  puisque 
François  de  Burdeaui  avait  été  employj  comme  ambassadeur 
pour  traiter  !■  paix  avec  le  Roi  de  Danemark.  François  de  Bor- 
deaux avait  épousé  Horimonde  (ou  Esclarmonde)  de  la  Barre. 
Il  y  avait  une  famille  Je  ce  nom  en  Provence,  qui  portait  :  d'ar- 
gent frttté  de  gueules.  Une  famille  de  la  Barre  de  Gaudrcville 
{en  Artois)  portait  également  :  d'argent  fretlè  de  gueules. 
M.  l'abbé  Blanquart  a  bien  voulu  me  signaler,  à  la  Bibliothèque 
de  Rouen  (Epitaphcs  et  fondations.  F.  Martainville,  Y.  -j), 
1  e[iit;iphc  d'uni;  tille  du  président  Je  Bordeaux,  tpilaphe  qui  st 
voyait  dans  le  chœur  du  prieuré  de  Grand  mont  :  h  Cy  gist  Luce 
de  Bordeaux,  tille  de  monsieur  François  de  Bordeaux,  chevalliei 
baron  de  Coullonces  et  président  en  parlement,  et  de  dame 
Ësclarcmonde  Je  la  Barre,  laquelle  décéda  céans  de  la  peste,  1 
l'an  i5i5  ». 

Je  dois  a  l'obligeance  de   M.   Butet-Hamel,   conservateur  . 
musiie  de    Vire,   communication  d'un   cliché1   de  M,  Roger.  Ce 
cliché  reproduit  très  exactement  la  plaque  funéraire  Je  François 
Je   Bordeaux.  Je   prie   M.    Butet-Hamel   et    M.   Roger   de   bien 

G.  DE   B. 


ExconSulari  nr Jim:  i-iri  i-uipuHUw  utiles  prodeunt. 
Pluribiis  ecce  ausis.  magnisqut  crruribus  actmn 

Ad  sua  traxerunt  Stemmata  Biirdegalum. 

Hic  Dacos  adiil,  gelidi  qui  Strymonù  undas 

Potant  et  Gcthici  Bislonis  arva  cotant. 

Firmavit  pacem  et  fecialia  pacta  reportant 

Barbaricas  Francis  cnnciliavit  opes 

Etc. 
(Recepttu  anno  iStg,  mense  julii). 

On  consultera  avec  plus  de  profit  les  noies  du  président 
''igoi,  publiées  par  M.  G. -A.  Prévost,  pour  la  Société  de 
'Histoire  de  Normandie. 

Si  l'inscription  de  Coulonces  est  exacte,  François  de 
Bordeaux  aurait  été  sénateur,  ou  comme  nous  dirions, 
conseiller  du  Roi  à  Milan,  probablement  grâce  au  choix 
'■lu  cardinal  d'Amboise,  comme  Pierre  Bourbenon,  autre 
«mUter  du  Parlement. 

J'aurais  désiré  obtenir  un  fac-similé  de  l'inscription  et 
Ptur  cela  je  m'étais  adressé  ii  M.  de  Panthou  ijui  m'a 
rcpondu  :  ■  mon  but  était,  a  l'aide  d'une  notice  complète, 
appeler  l'attention  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Nor- 
"'ir,,! !L-  sur  la  plaque.  Elle  est  fort  belle  et  en  valait  In 
Peine,  mais  elle  vient  d'être  ncquîse  par  le  musée  de  Vire, 

lie  l' me  voisine.  1:11e  est  la  à  sa  place  et  sa  conservation 
"I  assurée  sans  que  notre  Société  ait  eu  .1  intervenir  ». 

Ne  scmble-t-il  pas  qu'il  y  avait  quelque  intérêt  à  signa- 
ler cette  représentation  à  la  Commission  des  Antiquités  • 

François  de  Bordeaux,  qui  tirait  son  nom  d'un  petit 
lief,  sis  a  Coulonccs,  est,  par  la  date,  un  des  premiers 
CWMÎlUfi  au  Parlement  de  Normandie  et,  d'autre  part, 
il  est  à  supposer  que  la  plaque  a  été  gravée  a  Rouen. 

A  l'appui  des  doutes  relatifs  à  Talboi,  M.  Cou  tan 
lit  les  notes  suivantes  : 


a65 


■  Talbot  fut  transporte  en  Angleterre  et  enier^*-  lTt 
dans  le  vieux  cimetière  des  étrangers,  de  l'église  paro_  •*^>«- 
sialcde  Whitechurch;  quoique  jusqu'à  ce  jour  les  pa^^-ay- 
uns  du  Périgord  le  croient  enterré  dans  un  montku  KJHllc 
situé  entre  le  camp  et  la  Dordogne,  lequel,  du  noL  *ZX>m 
d'une  chapelle  qui  l'a  surmonté  jusqu'à  la  Révolution  *=ui, 
es!  appelée  la  chapelle  de  Talbot.  (Cf.  Ribadiu  mu, 
Conquête  de  la  Guyenne,  p.  3l3.) 

»  Humerdit  queses  restes  turent  enterrés  en  Fran  m — le, 
et  transportés  en  Angleterre,  bien  des  années  aprè^»  é,i, 
par  son  petit-fils,  sir  Gilbert  Talbot,  de  G  rave  tôt;  rrn —  n/.r 
il  n'appuie  sur  rien  son  opinion . ■ 

«  N.  B.  —  Lors  de  la  reconstruction  de  l'église,  « 
1H74,  on  découvrit  une  urne  contenant  le  cœur  cmrv- 
baumé  (Dtctionary  of  national  bîography,  t.  L  ^f, 
1  898,  an.  de  James  Tait)  t. 

M.  le  Président  rappelle  qu'un  des  fils  de  Talbot  es* 
inhumé  dans  l'abbaye  de  Saint-Ouen. 

M.  de  Vesly  continue  la  série  des  communications 
par  la  note  que  voici  : 

Trésor  monétaire  de  Base-Normand  (Eure).  — 
Dans  le  courant  de  l'année  185)4,  M-  Ernest  Frémoni, 
cultivateur  à  fiosc-Normand,  canton  du  Bourgthc- 
rouldc  {Eure),  faisait  des  plantations  de  pommiers 
dans  un  verger  situé  derrière  l'église  du  village. 
(Feuille  n°  2,  section  A,  n°  71  du  Cadastre.)  A  son 
grand  étonnement,  sa  pioche  brisa  un  vase  en  terre 
noire  ou  olla  d'où  s'échappèrent  des  pièces  de  mon- 
naies romaines  agglomérées  avec  des  cendres. 

La  nouvelle  de  cette  découverte  se  répandit  parmi 
les  numismates  de  la  région  et  plusieurs  d'entre  eux, 


notamment  MM.  Vigot,  Drouet,  L.  Deglatigny  et 
C  Allard  (i),  offrirent  des  sommes  variant  de  5oo  û 
i  ,000  francs  pour  devenir  possesseurs  du  trésor  dans 
lequel  ils  avaient  reconnu  des  médailles  du  Haut- 
Kmpire  romain. 

M.  E.   Frémont  ne  voulut  pas  se  dessaisir  de  sa 
trouvaille;  et  dans  l'espoir  d'obtenir  d'autres  décou- 
vertes, il  se  mit  à  entreprendre  des   recherches,  qui. 
d'ailleurs  ne  donnèrent  que  peu  de  résultats.  Cepen- 
dant a  quelque  distance  de  l'endroit  où  le  vase  conte- 
nani  les  monnaies  avait  été  recueilli,  mais  à  une  plus 
grande  profondeur,  M.  Frémont  trouva  les  ossements 
•t'un  cheval  qu'accompagnaient  plusieurs   haches  en 
sil«  fragmentées.  .  .  Il  rencontra  également  plusieurs 
petites  hachettes  en  serpentine  ou  chloromélanitc:. . . 
Cène  dernière  découverte,  soumise  ;t  l'examen  de 
*i  l'abbé  Hamard,  lit  émettre  l'hypothèse  qu'on  pou- 
v»it  se  trouver  en  présence  de  l'incinération  d'un  chef; 
'c  savant  abbé  ne  pouvant  donner  de  précision  à  son 
wKi  puisque  les  recherches  avaient  été  faites  sans 
aucun  nrdrc  ni  méthode. 

Bien  plus,  M.  Frémont.  ayant  voulu  accroître  la 
*'*leiirde  sa  trouvaille,  recueillit  toutes  les  monnaies 
fc  les  laboureurs  lui  apportaient,  et  acheiaiitouies  les 
médailles  qu'il  rencontrait  chez  les  brocanteurs  elbeu- 
viîib. 
^'est ainsi  que  dressant  l'inventaire  du  trésor  inoné- 

i1)  Préiis  de  F  Académie  de  Rouen.  1891-  i8o5. —  Rapport  do 
M.  ChriMophc  Allard.  p.  111. 

C«t  grâce  aux  noies  qu'a  bien  voulu  me  communiquer 
«.  Ch.  Allird,  avocat  à  Rouen  et  maire  .le  Boicher  ville  (Eure), 
!  1..  j'-i:  pu  rêJiger  celle  courte  notice.  Je  lui  en  exprime  ici 
toute  mi 


■ 


taire  de  Bosc-Normand,  j'ai  reconnu ,  grâce  à  l'aide  if 
M.  Adrien  Blanchet,  plusieurs  coins  ou  surmoula^ 
du  Padouan  (G.  B.  Sesterce  de  Vtiellius.  —  [Jid>a 
Clara,  etc.),  ainsi  qu'une  médaille  de  Marius,  frappec 
au  xvi*  siècle,  pour  une  galerie  iconographique. 

La  collection  expurgée  a  donné  les  résultais  sui- 
vants : 

Deniers  et  quinaires  d'argent i3i 

Grands  bronzes 35 

Moyens  bronzes 40 

Petits  bronzes 58 

Quinaires  bronze 9 


:  le  Trésor  peut  ÈH* 


Le  total  des  pièces  avant  forr 
tixé  à  373. 

Dans  ce  nombre  il  en  faut  compter  53  comme  étant 
d'une  lecture  impossible  ou  douteuse  :  monnaie* 
d'arpent,  5;  monnaies  de  bronze,  48. 
Soit  donc  220  bonnes  pièces. 
Parmi  celles-ci  on  trouve  :  t  monnaie  gauloise  en 
poiin  des  Sequani  de  la  série  q.  doci;  6  petits  bronzes 
des  colonies  grecques  et  romaines;  10  monnaies  con- 
sulaires, dont  3  Antonia.au  R  Lcg.  iv  —  xxi —  xviu. 
—  Les  médailles  impériales  vont  de  César  à  Gcta;  les 
autres  ne  peuvent  ëlrc  regardées  comme  ayant  appar- 
tenu au  Trésor.  Elles  se  répartissent  ainsi  : 

Deniers 117 

G.  B 3i 

M.  B tr, 

P.  B... 1 

Quinaires 2 


I 


Les  monnaies  les  plus  nombreuses  soni  aux  effigies 
■le  Vespasien  (46)  et  de  Domilîcn  (3o),  Antonin-le- 
Pieux(i  1),  Nerva(o),  Caligula,  Claude  et  Othon(5). 
Néron,  Galba,  Titus  (4).  —  Les  autres  empereurs  ne 
sont  représentés  que  par  une  ou  deux  pièces  (1). 

Mort  de  M.  Sauvageot.  —  M.  de  Beaurepairc 
antionce  que  depuis  la  dernière  séance  la  Commission 
a  fait  une  pêne  considérable  en  la  personne  de  M. Sau- 
ïageot.  architecte  du  Gouvernement,  qui  fut  longtemps 
architecte  diocésain  à  Rouen.  Durant  plus  de  trente 
atis  il  fit  partie  de  la  Commission  et  en  suivait  les 
lances  avec  assiduité.  Notre  pays  lui  doit  un  certain 
nombre  de  travaux  importants,  et  au  nombre  des 
Meilleurs  on  doit  citer  l'église  Saint-Hilaire  et  la  flèche 
JeCaudebec. 

M.  le  docteur  Coutan  ajoute  que  notre  confrère  est 
mon  en  quelque  sorte  sur  la  brèche  :  car  il  vient  de  ter- 
miner avec  beaucoup  de  goût  la  restauration  de  Saint- 
Pierre  de  Montmartre,  édifice  roman.  Tune  des  plus 
églises  de  Paris. 


Tour  Jeanne  d'Arc.  —  M.  Deglatijmy  appelle 
l'attention  sur  le  triste  état  de  sa  loiture,  surtout  dans 
la  partie  occidentale.  Les  circonstances  en  favorisent 
une  rénovation  complète,  dont  elle  n'a  sans  doute 
jamais  été  l'objet. 

Tour  centrale  de  la  Cathédrale.  —  Une  réflexion 
tome  semblable  s'impose,   remarque  M.  Coutan,  au 


1  1  M    Adrien  Blanche!  *  fat!  sur  ce  TnSior  1 
.  jtiou  »  la  Société  .le»  Antiquaire!  île  France  J.ms   la  séance  de 
mari  (908. 


I 


sujet  de  la  rléche  de  la  Cathédrale.  Voilà  trente  ans 
qu'elle  est  achevée  (sans  qu'on  ait  pourtant  doré  les 
arêtes  ni  leurs  crosses,  comme  le  comportait  le  plan). 
et  il  n'a  été  rien  l'ait  pour  son  entreiien.  Çà  et  là  la 
tête  des  boulons  d'assemblage  a  disparu  et  la  rouille 
ronge  des  pièces  dont  les  intempéries  ont  enlevé  le 
minium.  Or  ceux  qui  sont  familiarisésavec  l'usagedes 
métaux  savent  que  la  rouille,  quand  elle  s'est  attaquée 
à  une  masse  de  fer,  en  poursuit  l'oxydation  complète. 
Il  y  aurait  en  outre  à  s'inquiéter  si  les  points  de  con- 
tact avec  la  pierre  n'ont  pas  causé  dans  la  maçonnerie 
des  infiltrations  redoutables.  Les  traces  encore 
visibles  de  l'incendie  provoquent  des  doutes  sur  la  soli- 
dité absolue  des  assises  supérieures  d'une  tour  con- 
damnée à  supporter  un  si  énorme  poids. 

Eglise  Satnt-Macloti.  —  On  a  des  preuves  maté- 
rielles que  les  lézardes  observées  à  la  tour  se  sont  sen- 
siblement élargies,  ce  qui  n'est  pas  sans  préoccuper  le 
curé,  Mgr  Loih,  notre  honoré  confrère.  Si  le 
xvin'  siècle  n'a  su,  selon  le  mol  de  H.  Langlois,  que 
a  sacrifier  à  la  sécurité  publique  son  admirable  ai- 
guille »  que  lui  rendit  M.  Barthélémy,  ne  peut-on  pas 
espérer  que  le  xx'  siècle  se  montrera  plus  habile  et 
plus  respectueux  de  nos  richesses  archéologiques? 

Aitre  Saint-Maelau.  —  La  Commission  n'avait 
jamais  eu  à  s'intéresser  activement  à  ce  précieux  dé- 
bris du  Vieux-Rouen.  C'est  que  son  sort  était  conrié 
BU  zélé  du  curé  de  la  paroisse,  ou,  ce  qui  était  la  même 
chose,  à  la  fabrique  de  l'église.  Aujourd'hui,  la  loi  les 
a  écartés,  et  tout  est  mis  en  question,  jusqu'à  la  pro- 
priété de  Pédicule.  M,  Pcluy  se  fait  l'écho  d'une  déli- 
bération  des    Amis   des   Monuments  rouennais,  qui 


271 

réclament  quelques  consolidations  urgentes  pour  cei 
aitre.  l'un  des  rares  spécimens  que  la  France  en  pos- 
sède encore. 

La  Commission  suppose  qu'une  somme  de  5oo  fr. 
suffirait  au  devis;  et  elle  aime  à  croire  que  le  départe- 
ment ne  se  refusera  pas  à  voter  ce  modeste  crédit. 

Ces  tristes  ravages  du  temps  ne  font  que  remplir  le 
mélancolique  programme  du  poète  :  Debemur  morli 
nus  nos  traque.  La  Commission  aurait  démenti  ses 
ntigines.  elle  aurait  renié  jusqu'à  son  nom,  si  elle  eut 
hésité  à  en  retracer  sous  nos  yeux  un  tableau  fidèle. 
Mais  pour  dégager  entièrement  sa  responsabilité, 
elle  ne  saurait  que  signaler  ces  faits  affligeants  aux 
administrations  compétentes.  Puisse  un  large  courant 
•l'opinion,  qui  est  efficacement  intervenu  eu  diverses 
circonstances  analogues,  alléger  une  fois  de  plus  la 
lourJe  tâche  des  Pouvoirs  publics! 


Vitraux  d'Ancourt.  —  M.  de  la  Serre,  qui  a  visité 
naguère  ce  village,  a  été  péniblement  affecté  du  déla- 
brement des  remarquables  verrières  de  l'église,  dont 
un  châssis  serait  à  refaire  totalement.  Ces  vitraux  sont 
classés  parmi  les  monuments  historiques  du  départe- 
ment. 

I.a  Commission  remercie  notre  collègue  de  sa  vigi- 
lante communication.  Le  secrétaire  va  écrire  à  M.  le 
Curé  et  lut  donner  la  marche  à  suivre  pour  une 
heureuse  et  prompte  solution. 


Bibliothèque  du  Vieux-Château.  —  tn  ces  temps, 
remarque  le  secrétaire,  où  l'attention  publique  se  plait 
j  évoquer  les  sou  venirsdecet  le  vieille  forteresse,  M.  Léo- 
polJ  Dulisle  vient  d'en  fixer  un  nouveau  qui  ne  peut 


nous  laisser  indifférents.  Ses  admirables  Recherches 
sur  la  Librairie  de  Charles  V  expliquent  (p.  1 38) 
que,  selon  loutc  apparence,  le  duc  de  lïedford  y  fit 
apporter  la  majeure  partie  des  livres  qui  avaient  appar- 
tenu aux  rois  Charles  V  et  Charles  VI.  L'existence 
d'une  bibliothèque  dans  le  château  y  est  positivement 
attestée  par  un  compte  du  hucher  Gontier  d'Oissel, 
qui,  en  I433j  avait  posé  huit  châssis  dans  les  baies  des 
fenêtres  «  étant  en  la  librairie  «. 

Quatre  autres  de  ces  châssis  furent  réservés  aux 
appartements  particuliers  du  duc  de  Bedford.  Et 
comme  ce  régent  de  France,  on  le  sait  depuis  long- 
temps, doit  être  rangé  «  parmi  les  grands  bibliophiles 
du  moyen  âge  ■  (ibid.,  pp.  140,  300-402),  on  peut 
croire  que  durant  quelques  années  le  château  de  Phi- 
lippe-Auguste a  logé  les  plus  beaux  livres  de  l'époque. 

Papier  archéologique.  —  Des  membres  observent 
que  plusieurs  feuillets  blancs  qui  garnissent  le  bureau 
sont  d'un  beau  papier  vergé  du  commencement  du 
xvruc  siècle.  On  v  lit  sûrement  les  mots  :  A  [encan. 
H  ad an. 

La  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


373 


SEANCE  DU  26  MAI   1908 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  ie  Préfet,  président. 

Furent  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Degla- 
lîgny,  Drouet,  Garreta,  G.  Le  Breton,  Le  Verdier, 
Lormier,  Pelay,  Ruel,  Sarrazin,  Vernier,  de  Vesly  et 
l'abbé  Tougard, 

Se  sont  excusés  :  MM.  Ch.  de  Beaurepaire,  P. 
B.iudrv,  docteurs  Brunon  et  Coûtai],  G.  Dubosc, 
Mgr  Loth  et  Maitcorne. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et 
adopté  sans  observation. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  est  volumi- 
neuse ci  se  décompose  comme  il  suit  :  Société  des  An- 
tiquaire* de  Picardie,  quatre  dossiers  :  Picardie  ht  st. 
H  monum.  Abbevîlle;  ï  vol.  gr.  in-40,  1 1106-1907  ;  — 
Album  arcbéolog.  XV,  XVI;  2  livr.  gr.  in-40, 
1906-7;  —  Documents  inédits,  XVI-XVII;  1007-8; 
in-4»;  —  Mémoires,  XXXV;  in-8°,  1908;  —  Soc. 
des  Antiquaires  de  ta  Morinie  :  Registres  des  évè- 
ques  de  Thérouanne.  publiés  par  l'abbé  Bled,  II,  1  ; 
1907;  —  Soc.  des  Antiquaires  de  France,  Bulletin 
nio-;—  Bulletin  de  la  Soc...  de  Soissons,  XIII, 
1907;  —  Bulletin  archéol.  du  Comité,  1907,  2;  — 
Bulletin  de  la  Soc.  archéol.  de  Nantes,  1907,  2;  — 
Bulletin  de  la  Soc.  archéol.  du  midi  de  la  France, 
XXXVII,  1907;  —  Bull,  de  la  Soc.  des  Amis  des 
Sciences  nalur.  de  Rouen,  1906:  — Mémoires  de  la 
S<-c  académ.  de  l'Oise,  XXI,   1907;  item,  Compte- 


rendu  des  séances;  —  Mém.  de  la  Soc.  archéol .  et  hist, 
de  l'Orléanais.  XXXII,  1908;  —  Mém.  et  Documents 
de  la  Soc.  Savoisienne,  XLV,  2,  3,  4;  —  Uull.  de  la 
Soc.  archéol.  d'Eure-et-Loir,  procès-verb.  XII:  4 
fasc.; —  Bull,  de  la  Soc...  de  Langres,  n°  78,  mars 
1908;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  rOrléanais,  d°  189  ; 
—  Bull,  de  la  Soc...  d'Avranches,  1908, 1;  —  Bull,  de 
la  Soc...  de  Cand,  xvi(  année,  3  et  4;  1908;  —  Bull. 
de  ta  Soc.  archéol.  de  Touraine.  XVI,  2  et  3;  — 
item,  Bull,  et  Mëm.  XLV,  1906;  —  Bull,  de  laSoc. 
Duihiise,nj  1  53  ;  avril  1908;  —  Comptes-rendus  cl 
Mém.  du  Comité  archéol.  de  Sentis,  1908;  —  A 
propos  de  S. -Philibert  de  Grandlieu,  par  le  P.  de  la 
Croix,  1908;  —  Mercure  musical,  févr.-mai,  4  li- 
vraisons, et  supplém.  par  H.  de  Curzon  :  YEvolution 
lyrique,  tabl.  chronol. 

Correspondance  manuscrite.—  Une  lettre  de  M.  le 
Préfet  en  date  du  17  avril  fait  connaître  que  sur  la 
proposition  de  M.  le  Vice-Président,  il  a  nommé  le 
10  du  même  mois  membre  delà  Commission  M.  Ed. 
Duveau,  architecte  à  Rouen. 

M.  le  Préfet  annonce  ensuite  que  M.  de  Beaure- 
paire,  en  raison  de  son  âge  et  du  mauvais  état  de  sa 
santé,  lui  a  remis  sa  démission  des  fonctions  de  Vice- 
Président  qu'il  exerce  depuis  trente-deux  ans.  M.  le 
Préfet,  qui  a  su  apprécier  les  qualités  et  le  mérite  du 
notre  éminent  confrère  et  combien  il  serait  difficile  à 
remplacer,  n'a  pu  le  faire  revenir  sur  sa  décision.  Le 
choix  du  nouveau  Vice-Président  n'était  point  pour  le 
préoccuper,  elle  19  courant,  il  n'a  cru  pouvoir  mieux 
taire  que  d'investir  de  celte  fonction  M.  Ci.  Le  Breton, 
correspondant   de  l'Institut,  directeur   honoraire   des 


Musées  départementaux. Sa  compétence  archéologique 
est  notoire. 

M.  G.  Le  Breton  se  lève  pour  exprimer  à  M.  le 
Préfet  toute  sa  reconnaissance  pour  la  confiance  qu'il 
lui  témoigne  en  l'honorant  d'une  charge»  considé- 
rable. 

Il  signale  l'importance  des  communications  consi- 
gnées dans  nos  procès-verbaux,  qui  l'ont  du  Bulletin 
de  la  Commission  un  document  de  premier  ordre,  non 
moins  apprécié  au  dehors  qu'à  Rouen.  F-t,  reprenant 
une  motion  plusieurs  t'ois  exprimée  par  nos  collègues, 
il  espère  qu'un  modeste  crédit  supplémentaire  per- 
mettra d'y  insérer  les  dessins  des  pièces  archéologiques 
d'une  valeur  exceptionnelle 

M.  le  Préfet  est  reconnaissant  à  la  Commission  d'a- 
voir, dans  sa  précédente  séance,  appelé  son  attention 
sur  plusieurs  de  nos  grands  monuments-  L'Adminis- 
tration départementale  a  t'ait  procéder  à  un  examen 
attentif  de  ces  quesliuns.  et  voici  le  rapport  dressé  pur 
l'Architecte  en  chef  dès  le  ib  février  : 

La  Commission  des  Antiquités  a  t'ait  parvenir  à  l'Admi- 
nistration préfectorale  une  délibération  concernant  divers 
.-Jilices  classés  ou  non  parmi  les  Monuments  historiques 
Je  l'Etat,  et  M.  le  Préfet  nous  demande  notre  avis  et  des 
renseignements  h  ce  sujet  :  c'est  ce  qui  fera  l'objet  du 
iTcicnt  rapport  : 

Saint-Renti  de  Dieppe.  Demande  de  classement.  —  La 
Commission  des  Antiquités  appuie  à  l'unanimité  une  de- 
mande Je  classement  émanée  Je  la  municipalité  de 
Dieppe 

Nous  avons  adressé  à  l'Administration  des  Beaux-Arts, 
rue  de  Valnis,  à  Paris,  h  même  demande  en  insistant  vî- 


vement  pour  le  classement  de  cet  édifice  très  important      SI 
1res  remarquable. 

Tour  Jeanne  d'Arc  — Nous  adresserons  incessamment 
k  l'Administration  un  devis  des  travaux  de  réparation 
nécessaires  a  la  couverture  de  la  Tour  Jeanne  d'Arc 

Eglise  Saint-MacUiu.  —  ■  On  ,1  la  preuve  matérielle,  ■ 
exjiose  la  Commission  des  Antiquités,  que  «  les  lézarde* 
observées  à  la  Tour  se  sont  sensiblement  élargie-  •.  (Séance 
Ju  li   tcxr.tr  IÇjoSJ. 

Nous  avons  visite  l'édifice  et  particulièrement  les  ]w- 
lies  visées  par  la  délibération  précitée,  le  14  lévrier  looS 

Nous  avons  examiné  les  lézardes  et  leurs  témoins  avec 
la  plus  grande  attention.  Ces  témoins,  en  plâtre,  sont  da- 
tés de  189/.  Les  uns  sont  décollés,  plusieurs  sont  fendus, 
l.i  plupart  sont  intacts.  Mais  tous  sont  dans  le  même  état 
que  lors  de  la  consolidation  effectuée  par  nous  en  iqoi, 
époque  a  laquelle  un  chaînage  a  été  placé  a  mi-hautcur  du 
corps  carré  de  la  lanterne  centrale.  Ce  chaînage  1  ui-niémi1 
est  resté  absolument  intact. 

Il  n'existe  donc  aucune  preuve  matérielle  constatant 
l'élargissement  des  lézardes.  Au  contraire,  toutes  les  indi- 
cations fournies  par  l'édifice  lui-même  établissent  qu'au- 
cun mouvement  nouveau  ne  s'est  produit  depuis  lyoï. 

Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  rassurer  la  Commis- 
sion des  Antiquités  au  sujet  de  notre  bel  édifice. 

Tour  centrale  Je  la  Cathédrale.  —  La  Cathédrale  n'est 


pas  comprise  dans  notre  Hr 
riques  de  la  Seine- Inférieure. 
tecte  diocésain,  résidant  à  Pari 
;i  lui  que  doivent  être  I 
la  Commission  des  Amiqu 


;  des  monuments  histo- 
.  Chaine,  ancien  archî- 
;n  est  resté  chargé  :  c'est 
quées  les  observations  de 


Quant  à  la  Tour  cenu 
ture  a  renvoyé  avant  le 
trait  de  la  délibération. 


Signé  :  !..  Lefort. 
ïlc  de  Notre-Dame,  la  prêtée  - 
M.  Chitine  l"ex- 


- 


Encequi  concerne  l'aître  Saint-Maclou,  M.  Vicq, 
receveur  des  domaines,  y  a  tait  effectuer  au  mois  de 
septembre  des  réparations  s'élevani  à  5oS  t'r.  Il  a  in- 
formife  io  mars  M.  le  Préfet  qu'il  allait  s'entendre 
*ï«M,  Le  fort  pour  donner  satisfaction  au  désir  de 
)j  Commission. 

Commune  de  Veulettes.  Demande  de  classement. 
—  Le  a3  février,  le  Conseil  municipal  de  Veulettes 
j  sollicité  le  classement  de  son  église  comme  monu- 
ment historique.  Sa  demande  a  été  transmise  a  M.  de 
liejurcpaïrc  le  4  mars. 

Depuis  t85u,  observe  le  Secrétaire,  l'église  de  Veu- 
Icticsest  inscrite  dans  la  liste  des  monuments  histo- 
rique! départementaux  de  seconde  classe.  M.  Le 
Verdier  explique  que,  malgré  son  réelintérèt,  l'édifice 
ni--  lui  parait  pas  susceptible  d'un  classement  par  le 
Ministère. 

Cet  incident  amène  l'abbé  Tougard  à  rappeler  le 
vœu  émis  naguère  par  notre  collègue  M.  Lefort 
Jans  une  séance  de  la  Commission.  L'Architecte  en 
chef  souhaitait  que  le  département  fit  placer  dans  tous 
I"  monuments  historiques  une  courte  inscription 
constatant  leur  titre  d'édifices  classés.  Cette  mesure  se 
serait  exécutée  en  plusieurs  années,  en  commençant 
ptr.  les  constructions   les  moins  importantes. 

Eglise  Saint-Eloi.  Proposition  de  classement.  — 
>ur  un  rapport  très  développé  de  M.  Decorde,  le 
Conseil  municipal  de  Rouen  a  donné,  le  1 7  avril,  un 
avis  favorable  au  classement  de  cette  église  affectée  au 
culte  protestant.  Transmise  à  la  Commission  par  M.  le 
Préfet  le  2  courant,  cette  proposition  ne  soulève  au- 
cune objection 


cune  objection. 


27» 

Assises  de  Cautmnit.  —  En  sa  qualité  Je  SecfÉttife 
Ju  Comité  Je  ces  Assises,  noire  confrère  M.  G.  Ac 
Beaurepaire  a  adressé  le  12  courant  au  Président  >'L 
la  Commission  une  circulaire  pour  rappeler  que  les 
séances  auront  lieu  à  Rouen  les  11,  »3et  24  juilK'1 
prochain,  et  invite  notre  Compagnie  a  s'y  faire  repré- 
senter par  un  ou  plusieurs  délégués. 

11  se  trouve  que  la  plupan  des  membres  Je  1j  Coffl- 
mission  sont  déjà,  à  des  titres  divers,  membres  Je 
droit  des  Assises.  M.  le  Préfet  insiste  néanmoins  prnii 
que  nous  y  soyons  spécialement  représentés-  En  flW 
séquence,  MM.  Dcglatigny,  Drouei  et  Garreia  tecep 
lent  cette  délégation. 

Eglise  Saint-Ouen.—  La  Commission  appelle  Pit* 
tention  sur  les  travaux  d'entretien  que  réclame  l'tbfa»" 
tiale  de  Saint-Ouen.  M.  le  Préfet  proteste  Je  toute  9* 
sollicitude  pour  cet  admirable  édifice,  l'une  des  gWw* 
de  la  Normandie. 


M.  de  Vesly  fait  alors  les  cinq  lectu: 


•  que  voici 


Quart  de  siatère  d'or  trouvé  à  LUtebunnu.  —  Cette 
monnaie  au  type  dérivé  de  Philippe  a  été  trouvée  lors 
des  travaux  exécutés  pour  l'adduction  des  eau\,  en 


Elit  est  aujouni'hi 

D'après  M.  Adrien  Blanchet  ( 
Philippe  et  le  style  de  ces  moni 
Gaule  permettent  de  les  classer  a 


Je  M.  le  LV  on 
la   transformation   Je 
s  dans   le  nord    Je   II 
Rellovaci. 
ne  de  laurier:    ..u    Et 


U)  Tra 
p.  Ï69. 


i    it.urffi.tis. 


monétaire  trouvé  au  Toi,  commune  Je  Mont- 
GwMire  (S.-Inf.).  —  Le  6  du  mon  de  mars  dernier, 
M.Emile  l.cmoine,  chauffeur  Je  machine1!  ue,ricolcs,  h 
Eerosvillc,  commune  Je  Montaurc  (Eure  menait  me  pro- 
roger d'acquérir  pour  le  Musée  Jépartcmental  J'Anti- 
quiiés  tio  pièces  d'argent  romaines.  Le  i,r  avril  suivant. 
•prts  m'en  avoir  Jonnc  avis,  M.  Lcmoinc  m'apportait  de 
Mmtcau  un  lot  de  1 10  pièces  d'argent  formant  le  complé- 
ment du  trésor  dit  du   Tôt. 

U  découverte  de  ces  monnaies  avait  été  faite  par  les 
HUtunde  M.   Emile   Lemoine,  journaliers  â   Mont-Cau- 
VJirc  [section    Ju    Toi)   :    la    trouvaille    eut-elle    lieu    sur 
•eut  propriété  ou  sur  des  terres  qu'ils  tenaient  en   locn- 
' 'ii     Nu!  ne  le  sait,  car  ils  cachèrent   soigneusement   les 
monnaies  dont  ils  ignoraient  la  valeur  et  par  crainte   que 
-t  bénéfice  ne  leur  en  fût  ravi.  C'est  leur  pelit-fils,  un  de 
Iwn  héritiers,  qui,  ayant  appris  par  les  journaux  les  re- 
paies découvertes  Je  monnaies  an   type  de  Saloiline,  me 
proposa  d'acquérir  les  vieilles   pièces  en  sa  possession.    Il 
kl  croyait  frappées  sous  le  roi  Philippe-Auguste,  car  il 
■Mit  parvenu  3  lire  sur  quelques-unes  «  l'mnrrvs  Aug.  .. 
Le  premier  lot  acquis  se  composait  de  cent  vingt  mnn- 
njiri  forgent  presque  toutes   ."i   fleur  de  coin  et  dans  un 
ii  de  conservation,    l.c  second   lot  comprenait 
un  médailles,  soit   un    total  Je   i  Jo  monnaies.  Encore  ce 
nombre  est-il  au-dessousde  la  vérité,  puisque  M.  lemoine 
ni  déclare  avoir  donné  plusieurs   pièces   S  de    nombreux 

LtflVMtain  du  trésor  du  Tôt  présente  les  résultais  sui 
t-anlsOl  : 

(i)  l.c  premier  chiffre  appartient  .m  prcmiei  achat  et  le  second 
1U  autant  Les  obtervatjoni  donnent  les  revers  rires. 


GAtligS-ml 

Ant.  Car«ntli  (111-117*- 


El»ç»bik 

v(u>.zJSj 


Julie  54»m*e 

Maximin    i3j-i37) 

Gordien  III  »38-i44)  —  - 
Philippe  pire  U-n-140.. 

Oreille . 

Philippe  fili  (i44-i4<() 

Tra)«n  Dèïi. 

Etruicillc  ......  


Tréhonien  (ï»l!e... 


Totaux 110  -  .  10      :?o 

Il  ressort  de  cette  récapitulation  que  Les  mtduU 
Gordien  III  et  de  Philippe  le  père  se  rencontrent  en 
prnnd  nombre  dans  le  trésor  (1 14  et  4J)  et  qi 
n'a  pu  être  lait  avant  l'avènement  de  l'empereur 
1  198-413),  ni  après  l'an  aS3,  date  île  la  lin  du  rèç 
Trcbonien  Galle,  puisque  la  dernière  médaille  en  i 

Ï^ic  de  cet  empereur.  C'est  précisément  l'époque  fix 
les  historiens  pour  les  invasions  des  Francs  dont  ils  t 
les  incursions  en  Gaule  ci  en  Espagne  vers  l'an  s56 


Topographie.  —  Une  remarque  s  impose  sur  le  1 
lu  découverte.  —  Le  Tôt  est  un  hameau  Je  l.i  cm 
île  Mont-Cauvaire,  et  lors  d'un  défrichement  prai 


'&*<>,  dans  la  ■  côte  du  Tôt,  dit  M  l'abbé  Cochet  (i),un 
cimetière  franc  fut  découvert  et  les  objets  qui  sortirent  des 
fouilles,  entreprises  par  M.  Férei,  de  Neuville,  passèrent 
dans  la  collection  de  M.  Caumont,  de  Jumièges  «. 

11  est  encore  une  citation  du  savant  abbé  qui  prend  une 
Certaine  importance  par  la  découverte  du  trésor  du  Tôt  : 
'  C'est  l'enceinte  fossoyée  de  forme  oblongue  située  en 
&ce  Je  la  petite  église  du  hameau  et  que  ics  gens  du  pays 
croient  être  un  camp  romain.  On  lui  donne  c 
nent  le  nom  de  Chatel  ou  de  Catel  (a)  .. 

Examen  des  monnaies.  —  La  plupart  des  i 
Ie  l'ai  déjà  dît,  ont  peu  circule.  Presque  toutes  sont  com- 
munes et  marquées  de  la  lettre  C  dans  l'ouvrage  de  Cohen. 
Cependant  quelques-unes  échappent  à  la  généralité.  Elles 
rapportent  aux  empereurs  ;  Ant.  Caracalla.  IR/.  fides 
«Littm  ou  pontif.  th.  tu.  cos  il)  ;  a  Maxime  (vase  et  ins- 
ru  ment  s  du  sacrifice);  a  Gordien  111;  ;i  Philippe  et  à  son 
'1*  (Ri.  vibtvs.  avgg|—  (Philippe  et  son  fils  galopant,  etc.); 
1   Hérennîus  (R/.  pietas  avgvstorvm). 

Quoiqu'elle  ne  soît  pas  suffisamment  appuyée  par  le 
'leu  précis  de  la  découverte,  on  peut  émettre  l'hypothèse 
lue  les  monnaies  trouvées  au  Tôt  ont  pu  faire  partie  d'un 
*ré*or  militaire. 

Criquiers.  —  Découverte  de  monnaies  d'or.  —  Le 
ly  avril  dernier,  M.  Jules  Rcsse,  charron  â  Criquicrs,  et 
un  de  ses  amis,  vinrent  me  proposer  d'acquérir  pour  le 
-Muwe  trente-deux  pièces  d'or  qu'ils  avaient  trouvées  quel- 
ques jours  auparavant  dans  un  petit  pot  en  terre,  engage 
cotre  les  racines  d'un  arbre  abattu  au  hameau  des  Au- 
tbieux. 

(i)  La  Stint-Inf.  hi.u.  et  arek.,  pp.  189-190.—  Répertoire. 
pp.  «83.184. 

(1.1  La  Seine-tnf,,  hist.  et  arch.,  pp.  189-100.  —  Répertoire, 
p.  11:1-184. 


■tl 


^ 


La  plupart  Je  ces  monnaies  étaient  des  ëcu*  d'or  »l- 
porc-cpic  de  Louis  XII  ou  au  soleil  Je  François  1" 

Quelques-unes  ciaieni  hien  conservées,  mais  le  plu1- 
grand  nombre  n'avaient  d'autre  valeur  que  celle  du  met»' 
précieux.  Or,  le  prix  Je  5oo  fr.  que  j'avais  offert  niy»1 
pus  été  accepte,  ie  ne  pus  devenir  propriet.iii a. 

Cependant,  il  ma  paru  bon  d'indiquer  cette  trou- 
vaille faite  en  un  lieu  Jcja  signale  par  Jes  découvertes  fré- 
quentes (0- 


Itucriptton  fmêrairt  Je  .M""  Françoise. lubcrl,  veuve  i 
St.  Louis  de  Brinon.  —  Dans  la  séance  Je  la  Commissio 
des  Antiquités  du  ni  mars  i885  (i),  notre  regretté  colli 
gue,  M  Gustave  Uouellain,  envoyait  le  relevé  Jes  inscri] 
lions  qu'il  avait  lues  sur  les  cercueils  de  la  famille  < 
Bnnon. 

On  venait,  eo  effet,  de  défoncer,  quelques  jours  aup; 
ravant,  le  caveau  que  celte  famille  possédait  dans  l'ancît 
prieure  de  Saint-Lù,  pour  construire  les  bâtiments  < 
l'Ecole  protessionnelle  de  Rouen,  aujourd'hui  Ecole  pi 
maire  supérieure 

Les  cercueils  découverts  turent  replacés  Jans  la  part 
Ju  caveau  non  utilisée  par  les  nouvelles  constructions 
tes  inscriptions  enlevées  Jes  sarcophages  furent  déposé 
il  la  mairie  Je  Rouen. 

M.  Garreta,  alors  adjoint  au  maire,  les  envoya  | 
musée  des  Antiquités  par  un  des  employés  de  la  munit 
paille.  Je  ne  les  ai  retrouvées  ni  déposées  dans  la  colle 
lion  départementale,  ni  mentionnées  sur  les  registres  ■ 
cet  établissement.  Le  hasard  m'.i  mis  en  possession 
lune  d'elles.  C'est  celle  qui  était  fixée  sur  le  cercueil 
plomb  de  M""  veuve  Louis  de  Brinon,  que  le  dessin 
teur  Légeron  a  retrouvée  sur  le  clos  Saint- Marc  et  qu'il 
bien  voulu  me  céder. 


i    L'abbé'  i  <MH*T.  —  Reptrb 

l)  Hulleliu,  année  |8«!>,  pagi 


rctieotogiqu*.  p.  i 


Celle  plaque  est  en  cuîvn 
Elit  porte  gravée  en  lettres  de  o 
ligne  et  de  o=  007  pour  les  autres 
tarife  en  capitales  «ur  huit  lignes  : 


1  01    pour  1b  première 
l'inscription  suivante 


CY  GIST  DAME  FRACOI/// 

JUBEHT   UeUVEDE  MESS1HK 

Louis  de  Brinon  Chevalier 
Conseiller  ao  Parlement 
De  Normandie  morte 

Le  I  ;-|L'L  JOUR  DE  JAN- 
VIER de  l'année  170^ 
Agée  de  80  aks. 

''  ■  .1  dans  cette  inscription  abus  des  majuscules  :  elles 
*  'en^imtreniau  commencement  de  chaque  ligne  comme 
•8  pissait  d'un  acrostiche  et  forment  la  première  lettre 
fc*  noms  et  des  titres. 

M<«  François  Jubert,  veuve  de  M.   Louis  de  Brinon, 

ttétk  mère  Je  la  première  supérieure  de  l'institution  de 

S«int-Cyr  où  l'avait  appelée  la  faveur  de  M«*  de  Mainie- 

non-  Mais  les  honneurs  l' éblouirent  ;    sa  hauteur  blessa 

!c  monde  et  il  fallut  lui  retirer  ses  fonctions  en  1G88. 


Um figure  de  satyre  ilkyphalle,  en  bois  sculpté  (fin  de 
lj  Renaissance).  —  On  sait  que  la    Uenaissance  en  rame- 
nant les  études  vers  l'antiquité  fut  une  réaction   contre 
:i»me  du  moyen  âge.  Les  grands  dieux  de  la  mytho- 
re  vinrent  en   honneur  dans  les   arts  et   toutes   les 
rcs  des  divinités  secondaires  furent  représentées  avec 
%  »ymboles_ 

'c«  que  nymphes,  sylvains,  (aunes  et  satyres  se   prë- 
admirablement  à  la  décoration.  On  usa  donc,  on 
abusa  même,  de  toute  la  troupe  bondissante   dont   le  pa- 
avait  lormé  le  cortège  de  Racchus 


Les  satyres  dont  le  christianisme  avait  lait  des  dimwis 
cornus  reparurent  avec  l'emblème  de  la  lubricité.  Us  re- 
çurent l'hospitalité  non  seulement  dans  les  riehn  de- 
meures |i),  mais  jusque  dans  les  sanctuaire-  où  ils  OËtUt 
bucrem  à  l'ornement» tion  des  boiseries  et  des  vitraui  (:)■ 

Beaucoup  de  ces  ligures  sont  aujourd'hui  dispinioott 
mutilées.  Parmi  celles  échappées  iiu  marteau  des  icono- 
clastes et  des  démolisseurs,  se  trouvait  une  figure  Wf 
phallique  que  j'ai  acquise  pour  le  musée  des  AntiqitiSis- 
Elle  parait  dater  de  la  lin  du  xvi-  siècle  ou  lies  [ultfîtrW 
années  du  xvtt*. 

C'est  une  grande  pièce  de  hois  de  i»  oo  de  long"»' 
dans  laquelle  a  été  sculpté  un  satyre  accroupi.  Le  â"tx 
appuie  ses  pieds  lourchus  sur  une  large  console  qu*  Jc' 
core  une  leuille  d'acanthe.  De  la  volute  s'échappe  m* 
guirlande,  qui  retombe  sur  une  feuille  d'eau.  A  la  pif"' 
supérieure,  le  satyre  les  bras  levés,  dans  la  position  i# 
atlantes,  parait  soutenir  un  lourd  fardeau  en  s'mImi* 
sa  tète  couronnée  d'une  palmetie. 

Le  visage  uu  nez  large,  à  la  bouche  ouverte  parlo1*" 
sirs  impudiques,  porte  tous  les  stigmates  de  la  IubticK' 
Celte  figure  est  incontestablement  une  ceuvre  d'art  re- 
marquable taillée  par  nos  huchiers  normands.  Elle  serv'1' 
de  lien  ou  de  blochet  dans  l'escalier  d'une  maison  du  f*w 
Rouen. 

J'ai  pu  en  établir  la  provenance,  grâce  à  l'album  du  &&  ] 
sinateur  Lcmarchand  que  possède  notre  collègue  M.  L°u'5 
Deglatigny. 

L'escalier  y  est  représenté  par  une  esquisse,  accomF* 
gnée  de  croquis  de  détails.  Il  est  désigné  comme  ét**^ 
celui  de  ht  maison  ponant  le  n*  yb  sur  la  rue  des  CM', 
reties.  Cette  maison,  propriété  Je  M.  de  Pomcreu,  et»* 

(i)  Hôtel  de  Brécourt  (rue  de  l'Hôpital,  n°  i).  —  E*talrer  ru' 
au»  Ours,  ne  i». 
(•i)  Portei  de  Snini-Mnclou.  —  Vitraux  de  Montigny  (S.-Inf.|. 


285 

alors  habiiée  par  MM.  Lépingle  ci  Lelantier,  marchands 
Jroguîstes,  qui  furent  expropriés,  en  1861.  pour  le  piis- 
wgc  de  la  rue  de  l'Impératrice,  aujourd'hui  rue  Jeanne- 
d'Are  (r).  Après  leur  expropriation,  ces  négociants  trans- 
férèrent leurs  magasins  rue  Duguay-Trouîn,  n"  2?. 

M.  Garreta  se  souvient  d'avoir  porté  lui-même  les 
inscriptions  de  Saim-Lô  au  Musée  départemental,  et 
il  proteste  avec  indignation  contre  l'incurie  et  la  dila- 
pidation dont  elles  ont  été  victimes.  Le  Secrétaire 
ajoute  que  l'ensemble  des  fouilles  de  Saint- Lô  avait 
paru  assez  intéressant  pour  mériter  la  visite  qu'y  rit  la 
Commission  à  la  fin  d'une  séance. 

A  propos  des  monnaies  habilement  encadrées  que 
M.  de  Veslv  fait  circuler  dans  la  salle,  M.  Le  Verdier 
(ait  observer  que  la  bonne  tenue  du  Bulletin  exige 
qu'il  ne  soit  rien  hasardé  sur  le  lieu  et  les  conditions 
où  se  font  les  trouvailles. 

M.  le  Conservateur  s'associe  pleinement  à  ces  re- 
marques dont  les  conclusions  s'imposent.  Il  a  con- 
tiance  que  la  rédaction  de  ses  notes  a  été  faite  avec 
assez  de  précision  pour  ne  pas  exposer  les  lecieurs  à 
des  méprises  toujours  fâcheuses,  quelles  qu'en  soient 
les  conséquences. 

Tour  Saint-Romain.  —  M.  rtuelappeile  l'aiteniion 
sur  les  travaux  dont  la  Cathédrale  est  l'objet.  Voudra- 
t-on  comprendre  dans  son  dégagement  absolu  la  dé- 
molition Jus  humbles  constructions  accolées  aux 
flancs  de  cette  antique  tour  ?    Ici  le  mieux  semblerait 

(1)  M.  de  l'omercu,  par  quittance  du  12  avril  1861,  reait 
»>,Î7i  tr„  au  lieu  de  la  tomme  Ue  aï,ouo  fr.  primitivement  »)- 
tttute,  cl  M.  L.épinftle.  5,noo  fr.  (archive*  muniôpalet.) 


vraiment  l'ennemi  du  bien.  A  la  suppression  de  ces 
pittoresques  bicoques,  loin  d'obtenir  le  prolongement 
de  quelque  majestueuse  perspective,  un  ne  gagnerait 
que  l'aspect  maussade  d'une  muraille  plaie  et  parfai- 
tement insignifiante. 

Derniers  témoins  des  innombrables  maisonnettes 
que  nos  pères  avaient  accrochées  à  l'enceinte  vénérable 
de  la  Métropole,  ces  pauvres  logis  commentent  assez 
bien  par  leurs  dissemblances  et  leur  rapprochement 
«  la  vieille  Maison  a  de  la  rue  Saint-Romain,  vouée 
d'abord  à  la  destruction. 

Ces  judicieuses  remarques  sont  fort  goûtées  de  la 
Commission.  A  l'unanimité,  elle  sollicite  instamment 
le  maintien  dans  son  état  actuel  de  la  partie  inférieure 
delà  tour,  et  elle  espère  que  l'Administration  dépar- 
tementale  appuiera  énergiqueinent  cette  motion  ftu- 
pres  de  l'autorité  supérieure. 

En  raison  de  l'urgence,  les  extraits  du  procès-verbal 
concernant  ce  sujet  et  le  suivant  on!  été  remi*  i  lu 
préfecture  dès  le  lendemain  27  mai. 


Nouvelle  Jour  Je  h  Pucelle  «  vers  les  champs.  • 
—  M.  Sarrazin  constate  avec  bonheur  le  magnifique 
entraînement  d'opinion  qui  s'est  manifesté  dans  touil- 
la population  rouennaise  pour  la  préservation  de  ces 
tronçons  de  murs  qui  rappellent  de  si  émouvants  sou- 
venirs. Ce  sentiment  unanime  s'est  traduit  par  la 
multitude  de  vœux  que  nos  diverses  Sociétés  ont  à 
l'envi  formulés.  Sa  réunion  tardive  permet  A  la  Com- 
mission de  les  résumer  en  quelque  sorte,  en  insistant 
par  M.  le  Préfet  auprès  du  Ministère  pour  que  coi 
vestiges  deviennent  propriété  nationale.  Un   membre. 


de  l'Institut,  M.  Vaudremer,  en  écrivait  avant-hier  â 
M.  le  Vice-Président  :  «  Vous  pouvez  être  certain  de 
l'accueil  le  plus  favorable  ». 


Personne  ne  demandai)!  la  parole.  M.  le  Préfet  lève 
i  quairt  heures. 


' 


SEANCE  DU  ao  JUIN    1908 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  suus  la  prfsi 
dencc  de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  Deglatigny,  D  rouet, 
Du  veau,  Garreta,  Minet,  Sarrazin.  Vallée,  de  Vesly 
et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  Ch.  de  Beaurepaire,  Coutan, 
Lurmier,  Malicorne  et  Vernier.  En  les  énumérant, 
M.  le  Président  lit  cette  lettre  que  son  prédécesseur  lui 
e  envoyée  le  16  courant  : 

«  Mon  cher  Président,  il  est  plus  que  probable  que 
l'état  de  ma  santé  ne  me  permettra  pas,  cette  fois 
encore,  de  me  rendre  à  la  Commission  des  Antiquités, 
oit  j'aurais  été  si  heureux  de  me  rencontrer  avec  mes 
collègues.  Veuille/,  être  auprès  d'eux  l'interprète  de 
mon  constant  attachement  et  de  ma  vive  reconnaissance. 
et  assurez-les  que  je  serai  de  cœur  avec  eux  dans  tout 
ce  qu'ils  décideront  pour  la  glorification  de  Jeanne 
d'Arc. 

«  Agréez,  mon  cher  Président,  l'assurance  de  mes 
sentiments  les  plus  affectueux  et  les  plus  dévoués  ». 

La  lecture  du  procès-verbal  de  la  précédente  séance 
donne  lieu  ù  M.  de  Vesly  de  préciser  ce  qui  a  été  dit  de 
l'église  Saiot-Ouen.  Si  l'attention  fut  appelée  sur  le 
mauvais  état  de  la  toiture,  notamment  au  versant  sep- 
tentrional de  la  nef,  ce  fui  grâce  à  une  visite  où  le 
directeur  du  Musée  cul  l'honneur  d'accompagner 
M.  Erich  Blunck,  conseiller  au  Ministère  des  Cultes 
de  Berlin,  conservateur-adjoint  du  Musée  des  Beaux- 


28o 

Arcs  de  Prusse.  L'honneur  national  s'est  ainsi  irouvé 
mis  impérieusement  en  demeure  d'exécuter  ces  répa- 


Correspondance  imprimée.  —  Cinq  pièces  en 
tormentlout  le  dossier  :  Bibliographie  annuelle...  des 
Sociétés  savantes  de  France,  par  R.  de  Lasieyrie  el 
Vidier,  1904-1905.  Impr.  nation.  1907;  in-48;  — 
Mém.  de  la  Soc...  de  l'Aube,  LXXI.  1007;  — 
...  Notices  et  Mém.  de  la  Suc...  archëol.  de  Cunstan- 
tine,  XLI,  190;;  —  Société...  de  l'Orne,  XXVII,  1. 
Mençon,  1908;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  Gand,  XVI,  5. 

Correspondance  manuscrite.  —  Un  arréié  de  M.  le 
Préfet  en  date  du  3o  mai  a  nommé  membre  de  la 
Commission  M.  Minet,  directeur  du  Musée  de  pein- 
ture. M.  le  Président  applaudit  à  cette  décision  qui 
donne  à  notre  Compagnie  un  spécialiste  distingué  de 
plus. 


M.  Du  veau  rend  compte  de  l'obstacle  urgent  qui 
l'.i  reienu  loin  de  la  Commission  au  jour  de  la  der- 
nière séance.  M.  le  Président  lui  répond  qu'il  avait  été 
excusé  d'office,  ei  ajoute  qu'il  est  heureux  de  le  pré- 
senter à  ses  nouveaux  confrères. 

M.  de  Vesly.  directeur  du  Musée  départemental 
d'Antiquités,  ouvre  la  série  des  communications  par 
les  notes  suivantes  : 

Découvert*  de  marbres  antiques.—  !.a  Société  d< 

m  de  Rouen  .1  Liequis,  dans  la  côte  de  Nculchiiiel 
Hl  Cote  du  gibet,  un  vaste  terrain  sur  lequel  elle  fa  il  élevej 
de*  petits  pavillons.  En  traçant  les  chemins  d'accès  de 
celte  cité,  les  ouvriers  terrassiers  trouvèrent,   le   i5   1 


2QO 

damier,   plusieurs  (ragoeats  de  marbra  antiques,  dont 
notamment  i roi^  létes  aytnt  des  dimensions  variable*. 

Delà  plus  petite,  les  jeunes  ouvrier-  lireni  une  boni» 
v|u'ils  utilisèrent  pour  leur,  jeux;  une  autre  tfte  dont  la 
partie  postérieure  manquait,  fut  achetée  par  M.  !..  Coutil. 
des  Anderys,  et  la  troisième,  iltui  qu'un  buste  mutilé, 
turent  acquis  pour  te  Musée  -II--  Antiquité*. 


Cette  tête  m  subi  quelques  injures  ci  du  temps  ei  des 
hommes  :  le  net  .1  disparu  ;  un  coup  >lc  pioche  de  L'ouvrier 
terrassier  ■•  enlevé  l'arcade  sourciltierc  droite,  Malgré  ces 
n  utils  lion»,  lontcdlcdunei  notamment  eai  déjà  ancienne. 
;.i  tcie  n'eal  pan  uns  présenter  un  certain  caractère  d'an 
t«es  mu  sont  bien  dessinés,  le  bouche  est  entr'ouverte 
avec  de  livres  retroussées  vers  les  commissures.  [<es  die- 


imbeni  en  mèches  sui  le  I 

i;k    placées  un  peu  bas  ei  en  dehors  des  proport 
t!.is%i^ui;s.     Ausm.    suis-je    incité   i\   considérer    Li    tèie, 
ajiiÎM  pour  le  Musée,  comme  un  portrait. 
Ij  chevelure,  pur  sa  disposition,  la  technique  de  sa  fie- 

mn,  son  style,  etc indique  une  œuvre  do  ki  décadence 

mante  ci  peut  être  attribuée  au  iu=  ou  iv"  siècle. 
Le  buste  qui   supportait  cette  tète  n'est   p;is  antique  ; 


:'e«  l'opinion  de  M.  Héron  de  VÎHefossc, 


rois  une  photographie  du   i 
Iwm  été  rapportée  et  fixée  ii 
un  buste  relativement  mode 


mqui 


tète  antiqui 
!pOque  postérie 


l 'n  nue  '1  devers 
devant  la  Corn 
gÉréei  h»  vases-devers 
'■unie  romaine  (i).  .I 
■  ises  trouvés  en  grai 
vitsaieni  avoir  servi 
|>Ml(res  d'un  usage  loc 
OWt  de  partager  l  opii 
wrmîeni   ù  râper  ou 

iUrlbue  le  granulé  et 
cet  nues  a  la  présenc 
yuaru. 

In  de  ces  vase*  ut 
i  ■  Musée  par  l'adn 
recueilli  en  1897,  lo 
itiMnjetu. 

Ce  vase  offre  la 
rebord   vertical,    des 

•m S  Je  diamètre   .1 

ne  seule  tête  de  lioi 

1    Bulletin  Je  la  C'a 
■     |        l".>-c,-  eérami 


à  mufle  de  lion.  —  J'ai  déjà  eiposé 
les  remarques  que  m'avaient  suç- 
oirs en  [erre  rouge  appartenant  ù  la 
.ii  alors  émis  l'hypothèse  que  ces 
id  nombre  dans  noue  région,  pa- 
1  Ij  préparation  de  mets  ou  de 
al.  M.  J.  Déchelette,  dont  j'ai  l'hon- 
tiou,  croît  également  que  ces  vases 
.ï  pétrir  divers  ingrédients  (aj,  ei 
la  rugosité  du  fond  intérieur  de 
s   dans  la   pâte  de  petits  grains  de 


.<Jl.nr 


des  travaux 


vient  délie  offert 
re-Mares.  Il  a  été 
utés  dans  cet  .in- 
forme  tronc-oonîque   aplatie,    avec 
fabriques    de    l.czouv    Il    mesure 
son  ouverture  et  0»IO   de    hauteur. 

1  décore  le  bord  de  ce  vaisseau,  sorti 


nmission  le  peiil 


Le  secrétaire  a 
groupe  de  notes  que  voici  : 

Médaille  d*  P.  Concilie.  —  Au  mois  de  jumitr, 
le  secrétaire  a  reçu  de  M.  l'abbé  Dubarat.  archîprCire 
de  Pao.  une  médaille  de  cuivre  (diamant  S!  *' 
offrant  le  busic  d'un  personnage  tourné  ù  gauche, 
encadre  d'une  énorme  perruque.  Le»  mol*  pis**6 
cohmeiu-e  ont  bien  faii  de  préciser  l'intention  de  Vv- 
liste,  car  les  traits  oe  rappellent  guère  notre  grand 
poète. 

Notre  confrère  M.  Pelav  croit  que  cetie  picfiH^ 
gravée. 

Faut-il  supposer  que  la  médaille  rappelle  quelque 
événement  historique  a  cause  du  vers  : 

ROMS 
s'sst  PLUS 
iunb  aOMt 

touts  on  ta 
suis 

qui  se  lit  au  revers  entre  Jeu»  branches  de  laurier,  au- 
dessus  du  chiffre  ocvni  •  Le  buste  lui-même  surmonie 
le  nom  caloïl  dont  plusieurs  lettres  sont  d'une  leciutt 
douteuse. 

Dalle  tumulaire.  —  Par  sa  lettre  du  ao  novembre. 
M.  Le  Corbeîller  informait  le  secrétaire  qu'il  a  e«- 
miné  attentivement  les  trois  morceaux  de  la  pierre 
tombale  retrouvée  dans  la  Maladrerie  d'Arqués,  dont 
la  Commission  s'est  jadis  occupée  I  XI  i.  35 |  i  L' inscrip- 
tion   commence   sous   les    pieds  de   l'effigie,   ma;s    1* 


en  est  effacé  et  le  milieu  manque.  Comme  les 
vers  sont  léonins,  il  lui  semble  qu'on  peut  lire  ainsi 
ces  quatre  hexamètres  : 

i  Hic  situs  est  Rogerus,  factis  verblsque  severus 

(Lacune]   

. . .  es  nil  natus  sub  ea  petra  tumutatus; 
collegit  lapident  inultum,  locus  inditat  idem. 

Travaux  de  voirie  sur  les  A  Ipes  au  XIIe  siècle.  — 
Les  gigantesques  travaux  exécutés  sous  les  Alpes  pour 
voies  ferrées  ont  rappelé  l'attention  sur  le  passage 
'la  Saint-Bernard  par  les  soldats  de  Bonaparte;  et  les 
amis  de  l'antiquité  n'ont  pas  manqué  d'y  joindre  le 
souvenir  d'Annibal. 

Qui  croirait  qu'en  plein  moyen  âge  un  roi  de  France 
réclame  aussi  la  place  dans  ces  audacieuses  entreprises? 
Or,  voici  la  phrase  que  notre  regretté  confrère  le 
chanoine  Somménil  a  su  extraire  de  Guillaume  de 
Jumiégcs  : 

Jusqu'alors  les  Alpes  avaient  été  à  peu  près  inac- 
cessibles. Mais  l'inépuisable  générosité  du  roi  Henri  I" 
les  rendit  praticables  pour  ceux  qui  vont  au  tombeau 
Jet  Saints  Apôtres  \Umlna  A  postnlorum)  ou  des  autres 
Km*  (VIII.  3a)  »• 

Le  moîne  chroniqueur  parle  de  sang-froid,  en 
homme  bien  informé  et  qui  ne  veut  rien  exagérer. 
Mats  son  laconisme  est  désolant.  Comment,  dans  ces 
emps  réputés  barbares,  l'attention  du  monarque  fran- 
çais a-t-elle  été  provoquée  a  deux  cents  lieues  de  là  sur 
"uttlîié  de  (rayer  des  routes  nouvelles  aux  pèleri- 
nages transalpins?  Qui  nous  nommera  ses  ingénieurs. 


20 

nous  retracera  leurs  plans,   nous  supputera   le  àcri 
huit  cents  ans  après  l'exécution  ? 

Peut-être  les  plus  vieux  cartulaires  de  la  i 
ont-ils  sauvé  quelques  mois.  En  tout  cas,  un  j 
demeure  incontestable  :  c'est  que  l'époque  qui  s; 
contenter,  pour  entrer  a  Rouen,  des  cavées  (  en  pur  a 
mand  des  raidilluns)  du  Moni-aux-Maladeset  Je  8 
secours,  ne  s'est  pas  ingéniée  à  ouvrir  aux  som 
Alpes  les  chemins  de  grande  communication. 

Harjleur,   —   La  dernière  fenêtre  du  mur  i 
trional  de  sa  belle  église  menaçait  ruine.   M.  1' 
Gibeaux,  en  arrivant  dans  la  paroisse,  avait  | 
à  un  nettoyage  générai  du  monument,  dont  la  % 
architecturale  a  <j.s^n6  d'.iutant.    Il  a   su,    malgré  le 
temps  peu  favorables,  faire  exécuter,  par  i 
M.  Lefort,  une  excellente  restauration  du  fenes 
Il  avait  espéré  le  garnir  d'un  riche  vitrail; 
événements  Pont  privé,  momentanément  espéroni 
du  généreux  concours  qui  lui  était  promis. 

Mais  là  ne  se  bornait  pas  son  ambition  pastorale.  D 
ne  rêvait  rîeu  de  moins  que  de  rendre  aux  baies  a 
dionales  leur  beauté  primitive  pour  les  peupler  ( 
splendides  verrières.  On  reconnaît  bien  là  l'homme  4 
goût  qui  a  si  heureusement  transfiguré  l'église  i 
Torcy-le-Grand,  dont  la  rénovation  a  été  naguère  u 
minée  par  M.  l'abbé  Lecomie,  aujourd'hui  doyen  ,6 
Bacqueville. 

Calvaire  de   Beauvais.    —   Le   nouveau   curé  t 
Greuville,  M.  l'abbé  P.  Aubry  a  été  surpris  qu'aucui 
des  historiens  locaux  qui  ont  parlé  de  cette  commune, 
n'ait  cité  le  calvaire  élevé  au  hameau  de  Beauvais.  que 
les  cartes  postales  ont  naguère  popularisé. 


CALVAIRE  DE  BEAUVAIS 


Quelques  recherche»  lui  ont  permis  d'écrire  une 
courte  notice.  Jom  les  points  essentiels  méritent,  ce 
semble,  une  mention  BU  Bulletin. 

Celle  croix,  hante  de  3»40,  est  supportée  par  un  ïui 
très  richement  décoré  (instruments  du  la  Passion  ci 
emblèmes  divers).  Son  érection  semble  devoir  se  pla- 
cer vers  la  tin  du  premier  quart  du  wti'  siècle,  et  avoir 
consacre  le  rétablissement  Je  la  paix  religieuse,  si 
profondément  troublée,  comme  on  sait,  dans  celte 
région. 

M.  Aubrv  offre  aux  Archives  de  la  Commission  lu 
photographie  que  11  secrétaire  dépose  sur  le  bureau. 

M,  L  Président  rappelle  que,  dans  la  contrée  raisiné 
du  littoral,  le  grés  fut  généralement  employé  pour  li 
conslructiuii  des  églises  (Bourg-Dun.  Canv,  etc.J  W 
même  pour  l'érection  des  calvaires.  La  dureté  de  là 
matière  ne  l'ail  que  mieux  ressortir  l'habileté  des  sculp- 
teurs, comme  elle  assurait  il  leurs  œuvres  une  plus 
longue  résistance  aux  ravages  du  temps. 

Plusieurs  membres  souhaiteraient  que  la  vue  du 
calvaire  de  Beauvais  figurât  dans  le  Bulletin.  L'abbc 
Tougard  répond  que  la  gravure  qui  a  paru  dans  la 
lievue  catholique  pourra  leur  donner  satisfaction. 

Cartouche  avec  millésime.  —  M.  Duveau  présente 
le  beau  dessin  qui  reproduit  la  date  d'une  maison  de 
la  rue  Malpalu  (au  n°  100).  11  est  également  jugé 
digne  d'être  annexé  au  procès-verbal. 

«  Ce  millésime,  dit-il,  est  de  173?,  sculpté  en  reliel 
sur  un  cuir  au  milieu  du  poitrail  de  la  façade  de  cette 
maison.  Au  milieu  du  millésime  se  trouve  un  mono- 
gramme de  plusieurs  lettres  entrelacées  symétrique- 
ment. On  distingue  les  lettres  R.  P.  C. 


aoo 

*  La  maison,  dont  la  façade  a  été  remaniée  et  plâ- 
trée, ne  présente  rien  de  remarquable;  elle  a  trois 
étages  au-dessus  du  rez-de-chaussée  avec  deux  fenêtres 
à  chaque  étage. 


»  Au  rez-de-chaussée,  il  y  a  à  gauche  une  boutique 
d'épicier  avec  une  porte  et  une  fenêtre;  au  milieu,  le 
poitrail  est  supporté  par  un  poteau  en  bois;  à  droite, 
une  autre  fenêtre  de  boutique,  et  ensuite  la  porte  du 
couloir  d'entrée  avec  imposte  grillée  de  trois  barres  de 
1er. 

>  De  chaque  coié  de  la  façade,  et  sur  la  hauteur  des 
irais  étages,  il  y  a  des  pierres  en  harpes  figurées  en 
plaire  ». 


M.  le  Président,  qui  doit  bïenmt  partir  pour  la 
Rouie,  annonce  une  nouvelle  séance  vers  le  milieu  du 
mois  prochain.  On  discute  la  convenance  el  les  incon- 
lénicms  de  fixer  ordinairement  les  convocations  au 
vendredi.  Apres  quoi  la  séance  est  levée  à  trois  heures 


un  quart. 


SEANCE  Dl"    ifi  Jl'ILLET   190S 

Elle  ouvre  à  deux  heures  vingt  minutes,  sous  là 
présidence  de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  D«- 
veau.  Pelay,  Rucl.  Sarrazin,  de  la  Serre  et  l'abbé 
Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  Ch.  de  Beaurepaire,  Mali- 
corne.  Minet.  Vcrnier  et  de  V'eslv. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopte, 
après  un  mot  aimable  de  M.  le  Président. 

Correspondance  imprimée.  —  Elfe  ne  compte  que 
six  pièces,  savoir  :  Société  archéologique  de  Ton- 
raine  :  Mémoires,  XLVI,  1007,  sur  le  «  Collège 
de  Saint-Martin-de-Tours  »,  3o7-i3a8;  item,  Bulle- 
tin, 1907.  4;  JfioS.  1  ;  —  Hulletin  de  la  Soc.  ai" 
chéol.  de  Langres,  n°  1  ;n;  —  Bull,  de  la  Soc.de 
Antiquaires  de  la  Morinie,  n°  2i5;  —  Programt* 
du  Congres  international  d'Histoire  à  Berlin,  au 
h'  au  13  août  1  00X  (en  allemand)  ; 

Une  circulaire  de  la  Pomme,  en  date  du  i  r  cou- 
rant, sollicite  des  adhésions  aux  mesures  de  protec- 
tion étudiées  pour  le  Mont-Saint-Michel.  La  Com- 
mission ne  saurait  qu'appuyer  par  un  vote  unanime 
les  résolutions  proposées.  Tout  en  sauvegardant  l'es- 
tension  de  la  terre-ferme  et  le  libre  accès  à  toute  heure 
qu'ont  déjà  obtenu  les  ponts  ci  chaussées,  il  importe 
de  maintenir  à  chaque  marée  l'investissement  com- 
plet du  rocher,  qui  fait  de  temps  immémorial  le 
charme  de  cet  incomparable  îlot. 


Sot 

Dés  le  j2  août.  M.  le  Président  s'est  hâté  d'infor- 
mer le  Secrétaire  que  les  remparts  du  Mont-Saint- 
Mtcbd  viennent  d'être  classés  par  le  Comité  des 
Monuments  historiques  et  dépendent  maintenant  du 
service  de  sa  direction  comme  l'édifice  même. 

■  Désormais  le  Mont-Saint-Michel  sera  donc  tout 
à  lait  protégé,  et  qui  que  ce  soit  ne  pourra  toucher  à 
'es dépendances  *. 

La  décision  de  l'Administration  supérieure  survient 
ûa  ne  petit  plus  à  propos.  Nous  louchons  à  l'un  des 
anniversaires  séculaires  de  la  fondation  de  l'abbaye  ; 
eue  douzième  centenaire  sera  marqué  par  plusieurs 
Ictes  auxquelles  Pie  X  s'est  intéressé,  et  qui  attireront 
un  concours  inusité  de  visiteurs. 

Des  travaux  tout  récents  auraient  révèle  les  subs- 
Iroctîoni  primitives. 

U  parole  est  donnée  à  M.  de  la  Serre. 

Srigneateville.  Frise  sculptée.  —  M.  le  curé  de 
l'tigneuseville,  dît-il,  a  fait  récemment  dans  son 
^lite Une  découverte  intéressante.  Le  choeur  de  cette 
est  couvert  d'un  berceau  en  bots  de  forme  ogi- 
qui  parait  dater  du  svic  siècle  et  s'appuie  sur 
une  corniche  qui  était  en  plâtre  et  formait  une  forte 
vnllie.  M.  le  curé,  soupçonnant  que  cette  saillie  ca- 
chait quelque  chose  d'intéressant,  rit  enlever  un  mor- 
-iu  in  ce  plâtre  et  mit  â  découvert  une  portion  de 


corniche  sn  chêne  mouluré  sot 
le  commencement  d'une  Irise  : 
rhène  et  lori  bien  conservée, 
plâtre  sur  toute  la  longueur  ci 
.  ce  qui  représente  env 
Inppemcnr. 


laquelle  se  montrait 
ulptée.  également  on 
1  ht  alors  enlever  le 
jr  les  deux  côtés  du 
on   ïb   m.   de  déve- 


3oi 

La  irise  ainsi  mise  au  jour  présente  des  arabesque-' 
élégantes,  des  sirènes  ou  femmes  à  queue  de  poisson, 
des  espèces  de  saltimbanques  sonnant  de  l.i  clocht  ^ 

La  frise  est  maintenant  parfaitement  neitoyét,  » 
gagée  de  tout  élément  étranger  et  présente  la  couleur 
noirâtre  du  vieux  chêne  encore  sain. 

La  découverte  est  digne  d'attention,  et  je  crois  i|u l! 
y  a  Heu  de  féliciter  M.  le  curé  de  l'avoir  faite;  je  lw 
suis  reconnaissant  pour  ma  part  de  me  l'avoir  se 
gnalée. 


. 


Antiquités  diverses.  —  Ci-joint,  poursuit  notf"*' 
confrère:  1"  un  croquis  reproduisant  une  des  (aceî* 
du  baptistère  de  Saint-Murtin-lc-Gaillard,  lequel  con- 
siste en  une  cuve  octogonale  dont  chaque  l'ace  pré- 
sente un  dessin  différent; 

2°  Une  vue  extérieure  de   l'église  de  Uousseauvjllc. 


Ld  Commission  examine  ces  bons  dessins  avec  un 
ïifiméréi.  Elle  demande  à  M.  de  la  Serre  de  les  re- 
tire à  la  plume,  ce  qui  permettra  de  les  reproduire 
Mis  le  Bulletin. 


Duclair.  —  L'heureux  résultai  obtenu  â  Grigneu- 
ville  amène  M.  le  Président  à  remarquer  que  les 
ivaux  de  peinture  exécutés  dans  l'église  de  Duclair 


om  compris  dans  un   raie  «nage  l«  ci 

lèbrcs  chapiteau*  cl  les  colonnes  monotiil; 
coupable  es;  sans  Joute  (c  décorateur,  dont  lu  zèle  y  ■ 
trouva  son  compte,  et  M.  Le  Breton  se  persuade  ]u  il 
suffira  d'appeler  sur  ce  point  l'attention  de  M.  le 
doyen  pour  qu'un  bon  lessivage  rende  il  ces  précieuse 
sculptures  l'aspect  primitif  qui  captive  l'.inemiui]  itfi 
antiquaires. 

Le  secrétaire  promet  d'écrire  ce  qui  a  été  (ail  de*  l< 

lendemain  ,  et  il  ajoute  qu'il  serait  bien  a  souhait 

qu'on  fit  b-cnéâcier  d'un  traitement  semblable  le  beau 

baptistère  de  l'ancienne    église   du    Val-de-la-Htyc 

aponé  dans  l'église  neuve.  Il  y  a  environ  un  ûjoar' 

Èele,  ses  bonnes  sculptures  durent  subir  cel  an* 

w  jolivemem,  auquel  le  clergé  local  resta  complètemei'1 

étranger. 

A  Duclair,  M.  le  doyen  est  le  premier  à  recoanaure 
que  la  peinture  aurait  défiguré  ses  colonnes.  Mai* 
"elles  doivent  avoir  été  l'objet  de  quelque  confusion, 
car  en  ces  derniers  temps  un  de  nos  confrères  a  pu 
les  admirer  à  l'aise;  que  si  elles  doivent  être  soumises 
à  un  lavage,  M.  le  doyen  hésiterait  à  l'entreprendre, 
l'opération  lui  paraissant  incombera  la  municipalité, 

Quart  de  statire  Sur  truuvê  à  BellevUle-sitr- 
Afer.  —  M.  de  Veslv,  en  excusant  son  absence,  .1 
envoyé  la  communication  suivante  : 

«  Depuis  la  découverte  de  monnaies  gauloises,  en 
bronze,  trouvées  a  Pariondcval  'commune  de  Belle- 
ville-sur-Mer,  et  dont  j'ai  donné  connaissance  .1  la 
Commission  lors  de  sa  dernière  séance,  j'ai  poursuivi 
mon  enquête. 

»  J'ai  été  incité    dans    mes   recherches   par  la    ne- 


3o5 

quence  de  trouvailles  de  monnaies  gauloises  dans 
l'oppidum  dit  Cité  de  Limes  ou  dans  son  voisinage. 
C'est,  en  effet,  un  sujet  1res  curieux  à  étudier  que 
celui  des  monnaies  gauloises,  trouvées  éparses  sur  un 
lieu  déterminé.  Il  a  motivé  un  chapitre  spécial  dans 
l'ouvrage  de  M.  A.  Blanche!  (i). 

i  J'ai  reçu  de  M.  Fournot,  instituteur  à  Belleville, 
un  quart  de  statère  trouvé  par  une  femme  de  la  com- 
mune, en  cueillant  des  herbes,  dans  les  environs  du 
fameux  oppidum. 

«  Cette  monnaie  est  en  or,  avec  alliage  d'argent. 
Elle  pèse  i  gr.  585  et  mesure  o  m.  012  de  diamètre. 
Elle  porte  à  l'avers  une  Tète  laurée  regardant  à 
droite  et  reproduisant  le  type  très  déforme  du  statère 
macédonien.  Au  R/  un  cheval  galopant  à  droile, 
mais  disloqué  et  ponant,  sous  le  ventre,  une  rosace 
formée  par  six  petits  points  assemblés  à  Tcntour  d'un 
globule  central.  L'aurige  se  voit  encore  à  gauche 
dans  la  partie  supérieure. 

»  M.  Blanchet  a  donné  une  représentation  de  cette 
monnaie,  qu'il  attribue  aux  Bellovacî,  dans  la  lit;  67 
de  son  ouvrage  déjà  cité  (t.  1,  page  221). 

>  Ainsi,  en  quelques  semaines,  on  a  pu  constater 
la  découverte  de  monnaies  des  Coriosolites  et  des 
Bellovaques  sur  le  territoire  de  Belleville-surMer  et  à 
quelques  hectomètres  de  l'oppidum  gaulois  de  Limes». 

Douvrend.  —  Sur  la  prudente  réserve  qui  doit 
accueillir  la  plupart  des  informations  archéologiques, 
voici  un  nouvel  exemple  :  «  On  disait  qu'en  cher- 
chant du  sable  sur  la  colline  qui  domine  le  village 

(1)    Traité  det  Monnaies  ganhites.   —   Chap.   xxi,  pp.  48J 


?o6 

au  nord-est,  on  avait  trouvé  un  dolmen.  J'ai  ex.^" 
miné  l'endroit  avec  soin,  ajoutait,  le  3o  décembre* 
M.  Cahingt  dans  une  lettre  au  secrétaire:  mais  J  e 
pense,  jusqu'à  preuve  du  contraire,  que  ce  sont  JeT* 
blocs  de  grès  naturel  ». 

Par  leurs  hachettes  en  silex  et  leurs  galgals,  01J 
pierres  agglomérées,  rappelle  à  ce  propos  M  le  Pré — 
sident.  les  vastes  tumuli  ont  souvent  fait  présumer" 
l'existence  de  dolmens;  et  jl  s'en  est  parfois  rencontre 
d'intéressants. 

Antiquités  vuisines  de  Rouen.  —  Au  commen- 
cement du  xix*  siècle,  le  peintre  rouennais  Houe], 
qui  demeurait  alors  à  Paris,  entreprit  une  tournée 
archéologique  par  Beativais,  Arras,  Lille,  Dun- 
kerque,  etc.  De  Rouen,  qui  fut  sa  dix-huitième  sta- 
tion, il  écrivit  :  a  J'ai  fait  quatre  voyages  naos  tu 
environs,  au  même  endroit,  ou  j'ai  trouvé  des  objets 
si  curieux,  si  extraordinaires,  que  je  m'en  suis  occupé 
exclusivement  à  tout  ce  qui  m'environnait  d'ailleurs. 

■  J'ai  trouve  un  temple  de  Cybéle  très  considé- 
rable, à  cinq  lieues  et  demie  de  Rouen,  qui  m'a  fort 
occupé  et  qui  m'occupera  beaucoup  encore,  avant  de 
parvenir  au  moment  d'en  faire  part  au  public  ». 

L'érudit  Tamîzey  de  Larroquc,  qui  a  publié  cette 
lettre  il  y  a  une  vingtaine  d'années  (i),  se  demande 
prudemment  ;  «  Etait-ce  bien  un  temple  de  Cybéle  -  » 
Il  présume  que  Houel  n'a  rien  public  a  ce  sujet, 

Il  est  certain  en  tout  cas  que  cette  exploration  n'a 
laissé    ici    aucun  souvenir.    La    notice    biographique 


(i)   Une  petite  gerbe   de   billets  inédits, 
(Extniit  du  UulUtin  du  Bibliophile.  ] 


3o; 

^crîie  par  Lecarpentier  n'y  fait  pas  la  moindre  allu- 
sion, non  plus  que  les  Procès- Verbaux  de  la  Com- 
"lission.  La  question  garde  donc  l'intérêt  de  la  nou- 
veauté. 

Cène  nouveauté  s'explique  d'autant  moins  que  le 
nom  et  les  œuvres  de  Houel  sont  honora blcmenr  con- 
nus dans  la  Compagnie  ;  car  non -seulement  ses  toiles 
omeni  le  musée  municipal,  mais  ses  descendants  ha- 
bitent encore  notre  ville,  et  sa  famille  est  alliée  avec 
N>1.  Lïsch,  et,  par  conséquent,  avec  notre  confrère 
-VI,  Leibri.  Dans  les  noies  et  dossiers  qui  s'y  sont  con- 
servé*, peut-être  aurait-on  quelque  chance  de  retrou- 
ver le  journal  de  cetie  campagne  archéologique  de 
vendémiaire  an  ix. 

Quant  à  son  parent  Juste  Houel,  auteur  des  An- 
nales des  Cauchois,  on  rappelle  qu'il  eut  le  bonheur 
de  découvrir  les  deux  bel  les  sculptures  relatives  à  la 
fondation  du  Palais-de-Justicc  qui  en  décorent  l'une 
des  salles. 


L.  Maurry.  —  Inscription  commémorative. —  A 

plusieurs  reprises,  la  Commission  a  rappeié  que  cet 
habile  typographe  fut  l'imprimeur  ordinaire  de  Cor- 
neille et  qu'à  ce  titre  il  conviendrait  qu'une  inscrip- 
tion perpétuât  le  souvenir  de  sa  maison,  récemment 
démolie. 

La  suite  de  cette  affaire  nous  était  encore  inconnue, 
quand  nos  confrères  MM.  Le  Verdier  et  Pelay  ont 
montré  dans  leurs  ,-1  éditions  à  la  Hibliogr  aphte  cor- 
nélienne que  nos  désirs  ont  été  satisfaits. 

Il  semble  à  propos  pour  les  lecteurs  du  Bulletin  de 
réimprimer  ici  l'inscription  gravée  sur  la  plaque  de 


3o8 


marbre  qui  orne  la  façade  en  pierre  de  la  maison  o°  ' 
de  la  rue  aux  Juifs.  La  voici  : 

ici    était    l'atelier 

DE 

Laurent  Maurry, 

typographe  rouennais 

au  xvii*  siècle, 

imprimeur  de  la  plupaht 

des  œuvres 

de  Pierre  Corneille. 

Au  lemps  de  Maurry,  nous  étions  bien  loin  encore 
du  numérotage  des  maisons.  Pour  préciser  l'empla- 
cement de  son  domicile,  cet  >■  imprimeur  ordinaire 
de  l'Archevêché  «  eut  recours  à  une  désignation  (oui 
à  fait  insuffisante  aujourd'hui,  supposé  même  qu'elle 
soit  encore  exacte.  Il  se  disait  habiter  ■  rue  aux  Juifs, 
derrière  la  chapelle  du  Palais  ». 

Pour  le  passant  du  xxc  siècle,  notre  plaque  de 
marbre  devient  ainsi  un  point  de  repère  sur  l'aména- 
gement ancien  du  Palais,  quand  Corneille,  à  deux 
pas  de  là,  y  siégeait  à  la  Table  de  marbre. 

Cette  chapelle  n'existe  plus.  De  très  modestes  di- 
mensions, elle  avait  été  ajoutée  à  l'extrémité  méridio- 
nale du  Palais,  au  profil  de  ces  effets  de  pittoresque 
dont  nos  pères  se  montraient  si  heureusement  pro- 
digues. 

S'il  est  hors  de  doute,  explique  M.  Pelay,  que  les 
Maurry  ont  plusieurs  fois  changé  de  demeure,  il 
n'est  pas  moins  assuré  que  les  vieux  bâtiments,  aux- 
quels a  succédé  l'immeuble  actuel  du  n°  5i,  ont 
servi  pendant  une  centaine  d'années  à  loger  un  maté- 
riel d'imprimerie.  Cela  se  prouve  par  les  publications 
s  prédécesseurs  Hostïngue  et  Jamet  Loys. 


de  leurs 


Les  constructions  dernièrement  abattues  étaient 
J'un  uspect  insignifiant  surtout  au  rez-de-chaussée  ; 
Je  irop  nombreux  remaniements  n'en  n'avaient  pas 
même  respecté  la  porte  cintrée.  Les  étages  supérieurs 
rappelaient  mieux,  comme  cela  s'est  retrouvé  à  la 
maisuu  natale  de  Corneille,  la  main  des  âges  amé- 
"eurs. 

MM.  Pelay  et  Sarrazin  relèvent  diverses  particula- 
rités archiiectoniqucs  qui  recommandent  ici  à  l'alten- 
lion  des  antiquaires  tous  les  vestiges  du  vieux  Rouen 
dans  un  de  ses  quartiers  primitifs  qui  possédait 
l'Hôtcl-Je-Ville,  Notre-Dame-de-la- Ronde,  le  Clos 
■in  Juifs  et  leur  synagogue,  des  caves  à  trois 
é  toges,  etc. 

t'pitaphe  rimée.  —  Vers  le  bas  de  la  net"  méridio- 
nale de  l'église  de  Notre-Dame-de-Bonsecours  est  en- 
castré, au  milieu  des  ex-voto,  un  petit  marbre  noir  â 
peu  près  de  leur  dimension  (o,33  <  33j,  que  les  ran- 
gées de  chaises  ne  laissent  pas  assez  remarquer.  Voici 
ce  qu'y  a  lu  le  secrétaire  : 

CV  OIST  MAISTHK  PaVL 

L'Allekant, 
cvré  discret,   hvmhlr  et   sçavant 

qui,  kavory  des  destinées 
govvekva  par  cinqvante  années 

[.a  paroisse  de  ce  sainct  i.1ev 

en   i.'amovb  et    crainte  de   Diev. 

vous  donc,  ô  sacrée  Marie 

qv'il     A     DÉVOTEMENT     servie 

IVSOVKS     A     LA      PIN     DE    SES     IOVKS 
PMESTEZ     LVI     VOSTRK      BON     SECOVMS. 

l'intention    dv    deffvnt    Pater,    Ave 
et  De  l'njfvndia  —  i63z. 


3  ia 

Cartouche  sur  le  poitrail  eu  bots  de  la  nui- 
son  n"  ton  de  la  rue  Molière.  —  Ce  cartouche  dt 
l'orme  rectangulaire  s'étendant  en  long,  dit  M.  Ed. 

Duveau,  fait  saillie  sur  les  moulures  du  poitrail,  ei 
l'ornement  qui  y  ligure  représente  deux  palmes  VU 
graines  entre  les  feuilles.  Ces  deux  branches  sont  croi- 
sées et  nouées  par  un  ruban  dont  les  deux  extrémités 
se  développent  de  chaque  côté  en  de  gracieuses  ondu- 
lations. 


Le  poiirail  est  orné  de  plusieurs  corps  de  moulures 
avec  denticules  au  milieu. 

Cet  élégant  cartouche  est  de  l'époque  de  Louis  XIV. 

La  façade  de  la  maison  est  plâtrée  et  n'a  rien  de  re- 
marquable. Elle  a  été  remaniée  postérieurement  à  sa 
construction.  La  porte  cochère  est  au  milieu;  à 
gauche,  la  porte  d'un  café  et  une  large  fenêtre;  à  droite 
aussi,  une  large  fenêtre,  et  à  la  suite  une  autre  porte 
cochère  moderne. 

Au  premier  étage,  il  y  a  quatre  fenêtres,  deux  de 


chaque  côté.  Au  milieu,  uu-dessus  de  la  porie  princi- 
pale, il  n'y  a  pas  de  fenêtre. 

Le  second  et  dernier  étage  est  semblable  au  premier. 

La  rue  Molière  a  reçu  ce  nom  au  six"  siècle.  Autre- 
fois, au  \[ii=  siècle,  elle  portait  le  nom  de  rue  Notre- 
Dame.  Ce  nom  se  rapporte  à  l'île  entre  Robcc  et  Au- 
bette  qui  s'appelait  île  Notre-Dame;  elle  est  men- 
tionnée comme  telle  jusqu'aux  xv*  et  xvi(  siècles.  Un 
acte  de  i-|"4  lui  donne  celui  de  rue  de  *  Lessay- 
Notre-Dame  »,  probablement  l'aitre  Notre-Dame, 
désignation  qui  était  donnée  aussi  à  Paître  Saint- 
Maclou,  près  duquel  cette  rue  arrive  dans  la  rue 
Martainville. 

Cette  rue  avait  été  aussi  appelée  rue  du  Penteur. 
Plusieurs  actes  de  1491  à  1495  citent  «  la  rue  Notre- 
Dame,  anciennement   nommée  la  rue  du  Penteur  ». 

En  1*148,  les  religieuses  de  la  Congrégation  de 
Notre-Dame  vinrent  habiter  une  maison  dans  cette 
rue,  qui  prit  alors  le  nom  de  rue  des  Filles-Notre- 
Dame. 

En  1716.  elle  est  inscrite  dans  le  Flambeau  astro- 
nomique sous  le  nom  de  la  rue  des  Arpents,  mais 
seulement  dans  la  partie  entre  la  porte  Guillaume- 
Lion  et  la  rue  de  la  G  rosse -Bouteille:  le  reste  conser- 
vait le  nom  de  rue  Notre-Dame. 

C'est  seulement  en  1795  que  le  nom  ■  des  Arpents  » 
prévalut  pour  la  rue  dans  toute  sa  longueur. 

Sons  la  Révolution,  elle  porta  pendant  un  an  le 
nom  de  Guillaume-Tell.  [Dict.  des  Rues  et  Places 
Je  Rouen,  par  Nicéias  Periaux,  1870. | 

A  la  suile  de  cette  communication,  on  rappelle  que 
celle  rue  ne  possède  plus  l'inscription  placée  sur  la 
maison  où  naquit  le  général  F  leur  us  Du  vivier.  Cette 


»'♦ 


SÉANCE  UL"  .9  OCTOBRE  1908 


Elle  ouvre  à  deux  heures  vingt,  sous  la  préside  txt 
Je  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Etaient  présents  :  MM.  G    Je  Beaurepaire.  DegçJa- 
Drooci,   Du  veau,   Garreta,    Minei,   Ruel,     de 
Vesly  et  l'abbé  Toogard. 

Se  sont  creusés  :  MM.  P.  Baudry,  Coutan,  P.  Le 
Verdïer,  Malicome,  Pelay,  Vallée  ei  Vernier. 

Mort  de  M.  Ck.  de  Beaurepaire.  —  M .  le  Président 
se  1ère  et  déplore  que  depuis  la  dernière  séance  la 
perte  de  notre  si  distingué  président  M.  Ch.  àt 
Beaurepaire  ait  causé  dans  nos  rangs  un  vide  irré- 
parable. L'éloge  du  défunt  est  dans  toutes  les  bouches, 
comme  son  souvenir  demeure  gravé  dans  tous  les 
cœurs.  En  présence  d'un  tel  deuil,  M.  G.  Le  Breton 
lève  la  séance. 

La  Commission  s'associe  à  un  hommage  si  mérité, 
et  après  un  instant  de  silence  l'ordre  du  jour  est  repris. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  adopté 
sans  observation. 

Correspondance  imprimée.  —  Y  sont  énumérés  : 
Bulletin  hisl  et  phsloL  du  Comité,  1907,  1  et  2,  un 
fasc;  —  Bull,  de  la  Société  académique  de  Laon, 
XXXII,  2;  1908;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  Semur, 
XXXV,  r 906-7;  —  Bull,  de  la  Soc.  des  Antiquaires 
de  Picardie,  1908;  —  Bull,   de  la  Soc...  de   G  and. 


3.5 

XV!,  8;  —  Bull,  et  Mémoires  des  Antiquaires  de 
France,  LXVII,  1908;  —  Mém.  de  la  Sac...  de 
Chalon-sur-Saône  1  X,  a;  1908;  —  Mém.  de  la 
Soc...  d'Emul.  d'Abbeville,  XXII,  1908;  —  Com- 
mission  des  Antiquités  et  des  Arts  de  S.-et-Oise, 
XXVIII,  1008;  —  Bulletin  franc,  de  la  Soc.  inter- 
nat, de  Musique  [ancien  *  Mercure  musical  »); 
août  1908. 

Trois  hommages  d'auteur  :  La  Maladrerie  de 
Janval,  par  Coquelle,  1908;  —  L'Abbaye  de  S.- 
Amand,  par  Ed.  Delabarre;  Rouen,  1908;  extrait; 
—  Essai  sur  la  Serrurerie...,  par  Ch.  Loquet  et 
Ed.  Duveau;  Rouen,  1008;  in-8°- 

Correspondance  manuscrite.  —  L'excuse  de 
M.  Vallée  est  suivie  de  ces  lignes  :  «  Le  temps  me 
manque  pour  établir  une  note  sur  la  mise  au  jour  que 
j'ai  pu  faire  de  sépultures  gallo-romaines  à  lîaons-le- 
Comtc.  Je  compte  d'ailleurs  poursuivre  les  fouilles  *. 

Les  excuses  de  M.  P.  Le  Verdier  comportent  une 
véritable  taure  écrite  avant-hier  à  Belmesnil,  dont 
M.  le  Président  donne  lecture. 

MM.  Garreta  et  Dctdatigny  posent  une  question 
préalable.  Ils  contestent  que  notre  confrère  ait  |e 
droii  de  réclamer  l'insertion  au  Bulletin.  Il  n'y  a 
rien  de  tel  au  procès-verbal,  et  l'insertion  provoque- 
rait des  nores  contradictoires  qui  éterniseraient  inu- 
tilement le  débat. 

On  observe  que.  sans  jamais  avoir  été  officielle- 
ment saisie  de  la  question,  la  Commission  s'en  est 
occupée  au  commencement  de  1907.  Diverses  autres 
observations  sont  échangées.  M.  le  Président  croit  les 

En  en  écartant  l'insertion  au  proeês- 
is  bornerons  donc  à  y  publier  la  mo- 


I 


i 


tioo  de  M.  Le  Verdier  «  tendant  à  «  que  la  Commis- 
tâoa  déclinât  toute  responsabilité  dans  la  décision 
prise  du  transfert  du  musée  des  Antiquités  dans 
l'Archevêché  ■. 

Bulletin.  —  Les  séances  de  fan  dernier  n'ont  pu 
paraître  i  notre  date  habituelle  par  suite  d'un  encom- 
brement de  travaux  j  l'imprimerie.  Aujourd'hui  en- 
fin, le  Bulletin  qui  forme  la  seconde  livraison  du 
tome  XIV  est  mis  en  distribution. 

Intéressantes  sculptures.  —  M.  de  Vesly  signale 
Jeux  épaves  archéologiques  traitées  aujourd'hui 
comme  pièces  de  rebut  et  menacées  d'une  destruc- 
tion, sinon   d'une  soustraction  prochaine. 

Relativement  a  une  pierre  d'obit  reconnue  dans  1e 
cimetière  de  Saînt-André-sur-Cailly  et  contre  un  de* 
piliers  de  l'église.  M.  de  Vesly  expose  que,  dès  Ie 
it  août,  il  avait  écrita  M.  le  Préfet  pour  lut  demande*- 
d'inviter  M.  le  Maire  de  Saint-André-sur-Cailly  à 
faire  placer  et  sceller,  i  l'intérieur  de  l'église,  la  pierre 
en  question,  qui  mesure  environ  o"  5o  sur  o"  40.  — " 
Elle  porte  gravée,  en  caractères  gothiques,  l'inscrip- 
tion suivante  : 

Cy  gist  le  corps  de  Jehan 
dandebourg  q.  dieu  absole 
Lorsqu'il  vivait  trésorier  de 
Xre  dame  leql  trépassa  le  ven 
dredi  dernier  jo'  de  febvrier  mil 
V*  XXXVII,  prie{  dieu  pour  luy 
(Dessin  du  gisant). 

Dans  la  tournée  qu'il  a  faite  avec   MM.  Cornu  et 


Lefebvre,  pour  le  classement  du  mobilier  des  églises, 
M.  deVesly  a  trouvé,  appuyée  contre  un  des  contre- 
loris  extérieurs  de  l'église  de  Saint-Gilles-de-Cretot, 
une  staiue  de  la  Vierge.  Cette  image  de  pierre  et  de 
grandeur  naturelle  appartient  aux  premières  années 
du    atvi<  siècle  et  est  d'un  très  beau  style. 

Lapante  inférieure  des  jambes  est  séparée  des  pieds; 
maïs  les  fragments  ont  été  réunis  par  M.  l'abbé  Le- 
l0Li«ey,  curé  de  Saint- Aubin,  dont  Saint-Gilles  est 
aar»«e.  Il  serait  urgent  néanmoins  que  cette  statue 
'ul  remise  dans  l'église,  car  les  gamins  en  ont  fait  une 
"t»leet  leurs  pierres  ont  mutilé  la  face  de  la  Vierge. 
■A.  l'égard  de  la  pierre  sculptée  de  Saint-André, 
M  -  Deglatigny  pense  qu'il  suffira  d'écrire  au  maire 
S^e  le  musée  départemental  serait  heureux  de  la 
recueil]ir,  pour  que  la  municipalité  en  lasse  volon- 
té rs  l'abandon. 

M.  le  Président  déplore  l'indifférence  trop  com- 
mune que  notre  public  professe  pour  ces  débris  du 
passé  ei  il  lui  oppose  le  respect  dont  l'Allemagne  en- 
toure les  moindres  vestiges  des  âges  disparus.  11  serait 
«*ri  à  propos  que  notre  système  général  d'éducation 
ouvrit  les  yeux  des  jeunes  générations  sur  les  motifs 
nombreux  ei  attachants  qui  recommandent  l'étude  et 
la  conservation  de  toutes  les  œuvres  d'art  si  peu  im- 
porta mes  qu'elles  soient. 

Théâtre  romain  de  Liltebonne.  Fouille.  —  Depuis 
le  il  septembre  dernier,  des  travaux  de  terrasse- 
ments sont  entrepris  sur  l'emplacement  de  l'immeuble 
Couette  pour  dégager  l'entrée,  vers  l'ouest,  de  l'an- 
tique édifice  et  construire  un  mur  de  clôture. 

Ainsi  que  la  Commission  pourra  s'en  rendre  compte 


1 


3t8 


par  le  plan  que  je  fais  passer  sous  ses  yeux,  dit  M.  Je 
Vesly,  les  i m meu blés Coueile  étaient  en  panie  mitoyens 
ou  plutôi  élevés  sur  les  ruines  du  vieux  théâtre.  Aussi, 
je  me  suis  concerté  avec  M.  l.efun,  ■rChiteCM  en  chef 
du  dépariement,  pour  faire  profiler  l'archéotoiiio  dw 
travaux  exécuiés. 

Je  ne  peux  aujourd'hui  qu'exposer  les  premières  dé-    — 

couvertes  faites;  mais  lorsque  les  fouilles  seront  ter 

minées,  je  les  résumerai  avec  le  concours  des  util  <IIM  ; 
tenus  par  le  gardien  Guyot. 

Dans  le  premier  niveau,  des  ossements  humains  on  '  «- 
été  trouvés  en  grand  nombre;  car  cet  emplacement—» 
avait  été  le  cimetière  de  l'hôpital  de  Lillebonne.  Le-^^ 
fragments  de  colonnes,  débris  de  moulures,  etc.,  s.^s 
sont  montrés  à  i  a  jo  environ  au-dessous  du  nivc3  *z^.i 
de  la  cour  Couette. 

En   général,   ils  ne   présentent  que   psu   d'intérêt,  -ét 

puisque  des  éléments  plus  complets  sou;  déjà  conni u.< 

et  entrés  depuis  longtemps  au  musée  d'Antiquité^.*, 
Cependant  je  veux  signaler  un  morceau  de  pierre  vwv 
lequel  sont  gravés  les  lettres  S  et  F?  dont  le  creux  est 
rempli  d'une  couleur  rouge. 

Les  traces  du  violent  incendie  qui  n  détruit  Je 
théâtre  de  Lillebonne  se  voient  sur  les  murailles  Je 
tuf.  On  peut  constater  que  la  couche  de  ceudies  ei  de 
charbons  mesure  jusqu'à  o  ™  14  d'épaisseur.  C'est  au 
milieu  de  ces  débris  du  feu  que  les  ouvriers  on:  trouvé 
de  nombreuses  monnaies  de  bronze.  L'action  chi- 
mique qu'elles  ont  subie  pendant  de  longs  siècles  les  a 
profondément  oxydées,  et  il  est  fort  difficile  de  recon- 
naître les  effigies  des  Césars  et  de  lire  les  devises  des 
revers.  Cependant  j'ai  pu  reconnaître  un  G.  B.  de 
Trajan  percé  pour  être  suspendu  à  un  collier  ou  servir 


3.Q 

d'«mulette;  plusieurs  grands  bronzes  des  Antonins  et 
des  deux  Fausiine  ont  étélus.  ainsi  qu'undenier  d'ar- 
gent, d'Alexandre  Sévère,  ikp.  aluxander  pivs*vg.  — 
R/.  iovi  PROPvGVATOFi  |23i  ap.  J.-C). 

L'airain  a  été  employé  au  revêtement  des  moulures 
des  colonnes,  et  des  ornements  du  même  métal  ayant 
servi  a  la  décoration  d'un  colTrel  ont  été  recueillis, 
ainsi  qu'une  petite  aigle  aux  ailes  éployées. 

Les  débris  de  métaux,  clous  et  crampons  en  fer, 
scellements  en  plomb,  etc  .  se  comptent  par  kilo- 
grammes. 

Les  épingles  en  os  sont  également  nombreuses. 
La  poterie  noire  ou  rouge  est  représentée  par  de 
nombreux  débris,  mais  jusqu'à  présent  aucun  sigle  de 
potier  n'a  été  reconnu.  Le  verre  irisé  provenant  de 
débris  de  fioles  est  recueilli  avec  soin  dans  l'espoir  de 
pouvoir  reconstituer  un  de  ces  vases  précieux,  etc. 
Enfin,  un  fer  de  flèche  a  été  trouvé,  ainsi  qu'une  pe- 
tite meule  en  poudingue  comme  en  comportait  l'é- 
quipement des  légionnaires.  Ce  sont  les  seuls  vestiges 
d'objets  militaires  rencontrés  jusqu'à  ce  jour. 

Découverte  d'une  ancora  à  Lillsàomie.  —  Au 
printemps  dernier,  expose  encore  M.  de  Veslv,  des 
travaux  furent  exécutés  sous  la  direction  de  M.  Saliut, 
architecte  a  Rouen,  pour  la  construction  d'un  entre- 
pôt, rue  Pasteur,  à  LilJebonne. 

Les  ouvrier»  employés  aux  terrassements  décou- 
vrirent, à  o™4o  en  contrebas  du  niveau  du  sol  de  la 
prairie  et  à  2m8o  de  celui  de  la  chaussée  de  la  rue 
Pasteur,  des  substructions  gallo-romaines  et  les  piliers 
d 'un  hypocauste.  Des  débris  de  poteries  noires  et 
grises,  des  fragments  de  Samos,  l'anse  d'une  grande 


amphore,  furent  trouvés  dans  les  fouilles,  ainsi  cj  *-* 
des  monnaies  de  bronze,  mais  trop  frustes  pour  po** 
voir  être  lues. 

Cependant   la  découverte   la  plus  intéressante  ftJ 
celle  d'une  petite  ancre  manne  ou  ancora,  recueil!* 
par  M.  Brognard  (  1 1,  pharmacien  à  Lillebonne,  dar* 
lesol  marécageux  et  au  milieu  de  grosses  pierres  J 
Hbages. 

Cet  instrument  est  en  fer  plat  de  o^ois  d'épaisseur  *■" 
Il  présente  la  forme  d'un  croissant  de  oai20  de  corde^^ 
et  de  o™  040  dans  sa  plus  grande  largeur.  La  tige  ou 
verge  de  l'ancre  mesure  om  i-p  de  longueur  et  un  mor- 
ceau de  fer  prismatique  s'élève  au  centre  du  croissant 
pour  recevoir  l'anneau  destiné  au  filin  de  l'orin.  On 
remarque  que  la  tige  n'est  ni  traversée  par  le  jas  ni 
munie  de  l'organeau  d'attache  de  Vancorale. 

D'ailleurs  le  croquis  ci-joint  (voir  fig.  1)  fera  mieux 
comprendre  l'appareil  que  la  plus  longue  description. 
Il  suffira  d'ajouter  que  le  poids  de  l'objet  ne  dépasse 
pas  760  grammes. 

Les  petites  dimensions  de  l'ancre  de  Lillebonne, 
son  faible  poids,  l'absence  du  point  d'attache  de  l'en- 
corale,  etc.,  donnent  un  faisceau  de  témoignages  pour 
reconnaître  que  l'instrument  n'était  pas  destiné  à 
servir.  En  admettant  même  que  l'ancre  ait  pu  êire 
employée,  c'est  à  peine  si  son  échantillon  lui  eût  per- 
mis de  maintenir  en  place  le  plus  léger  esquif. 

Le  milieu   gallo-romain    dans    lequel    l'ancre     de 


ii)  C'est  grâce  a  la  conimumcaiiun  qu'a  bien  voulu  m'en 
Taire  M.  Brognard  qui;  j'ai  pu  décrire  l'ancora  et  rédiger  celle 
note.  Je  veui  le  remercier  ici  .iu  bienveillant  intérêt  qu'il  porte 
i   la  science  archéologique.  —  L.  de  V. 


AV:*E  DE  LI^LE30N\£ 


A>»C$£  tC  3K>'."£> 


\        i 


'  tig.   r.~    i 


ng.  n*  2 


3&i 

Lillebonne  a  été  trouvée  ei  les  considérations  que  je 
viens  d'exposer  m'ont  amené  i\  proposer  pour  cet  objet 
une  destination  votive  ou  symbolique. 

Les  écrivains  anciens  ne  sont  pas  d'accord  sur  l'in- 
vention de  l'ancora  qui  date  de  la  plus  haute  anti- 
quité. Quelle  que  soit  la  forme  donnée  à  l'ancre,  il 
est  certain  que  dés  que  l'homme  se  confia  à  la  mer,  il 
chercha  à  assurer  la  stabilité  et  la  fixité  de  l'embarca- 
tion qui  le  portait.  Les  vases  peints  montrent  des 
ancres  manrcuvrées  par  des  matelots  ou  suspendues 
i  l'aplustre  des  navires,  —  Les  monnaies  de  plusieurs 
peuplades  des  îles  de  l'archipel  grec  ou  de  la  pénin- 
sule italique  portent  au  revers  la  figure  de  l'ancora, 
symbole  de  l'hospitalité  de  leurs  rivages  et  de  la  sé- 
curité de  leurs  ports. 

Cependant  l'ancre  est  par-dessus  tout  un  emblème 
religieux.  C'est  le  symbole  de  l'Espérance  qu'on 
trouve  représenté  sur  les  tombeaux  des  catacombes, 
sur  les  bagues  et  les  bijoux  des  premiers  chrétiens  [i], 

A  ce  propos,  je  crois  devoir  rappeler  la  découverte 
qui  eut  lieu  à  Rouen  dans  les  premiers  jours  de  mai 
de  l'année  1 863  (î).  On  exécutait,  à  cette  époque,  des 
travaux  à  l'angle  des  rues  Grand-Poni  et  aux  Ours. 
Les  ouvriers  terrassiers  trouvèrent  en  bordure  de  l'an- 
cienne voie  romaine  et  non  loin  du  carrefour  sacré 
une  petite  anora  de  plomb.  Elle  était  déposée  à  la 
tète  d'un  des  nombreux  squelettes  [3]  qui  furent  ren- 
contrés en  cet  endroit. 


1 1 1  DirembciR  ci  Snglio.  —  Dict.  de»  Antiquité*.  Art 
pp.  t46-6?< 
m  J.-M.  Thaurin.—  Noto  manuscrite. 
(3)  Celte  ancre  est  cnlrte  au  mun£«  .te»  Antiquités  . 


L'ancre  avait  été  placée   là 


intention. 


fit  doute  pour  personne,  car  ses  petites  dimensions 
longueur  o"1  rôo,  largeur  des  bras  o">o6o),  son  faible 
poids  ok.  >35  grammes,  sa  décoration  par  de  peiiis 
cercles  et  la  fragilité  des  anneaux  obtenus  par  la  tor- 
sion d'un  simple  ril  de  plomb  incapable  de  résister  â 
la  moindre  traction,  tout  concourait  à  prouver  que 
l'ait  cor  a  de  Rouen  était  un   objet  svmbolique.  (Voir 

«g-  *■) 

.le  me  suis  donc  cru  autorisé  à  faire  un  rapproche- 
ment entre  les  ancres  de  Lillebonne  et  de  Rouen  et  à 
appeler  l'attention  du  Comité  sur  ces  découvertes  et 
les  déductions  qu'on  en  peut  tirer. 

Bas-relief  du  couronnement  de  ta  Vierge,  rue 
\fartainvitle,  à  Rouen.  —  M.  de  Vesly  fait  la  com- 
munication suivante  :  dans  un  article  paru  dans  le 
Journal  de  Rouen  ln°  du  22  septembre  dernier], 
notre  collègue,  M.  Georges  Dubosc,  appelait  l'atten- 
tion publique  sur  la  démolition  de  vieilles  maisons  de 
la  rue  Mariai nville.  Il  signalait  notamment  le  bas- 
relief  encastré  dans  la  façade  de  la  maison  portant  le 
n°  147;  fac.ade  en  briques,  de  construction  relative- 
ment moderne,  mais  édifiée  au-devant  d'un  trèi 
ancien  immeuble  rescindé  pour  les  besoins  de  l'ali- 
gnement. 

Noire  érudit  collègue  faisait  également  remarquer 
que  le  vieux  logis  s'élevait  au  carrefour  jadis  formé 
par  les  rues  du  Ruissel,  de  la  Chèvre  et  Martainville. 
Carrefour  appelé  Le  Ponehel  jusqu'au  xvn"  siècle  et 

avec  la  collection  Thaurin.  Elle  c»i  Intente  mm»  le  n-  1681    m. 

registre  Je*  Dnns.  —  Avec  celte  irOUVallc,  011  rccueillii  un  <",.  B. 
lU  Vostiimc,  trop  fruslc  pour  cire  bien  lu.  —  L.  V. 


qui  avait  remplacé  l'ancienne  porte  désignée  sous   le 
un   de   «    Porte  du   Pom-Honfroy  n  ei   citée  dès 


J'ai  acquis  des  frères  Caillouel,  pour  le  musée 
d'Antiquités,  le  petit  bas-relief  (qui  mesure  à  l'inté- 
rieur d'un  cadre  moderne  om3o  sur  oni4?j.  Il  repré- 
sente le  Couronnement  Je  la  Vierge.  C'est  un  albâtre 
comme  en  produisit  en  grand  nombre  le  xv  siècle. 
Cependant  celui-ci,  quoique  présentant  des  fautes  de 
proportions,  notamment  pour  les  mains  et  pieds  des 


i  J'turnal  de  Rouen 


à 


324 

personnages  ei  certains  caractères  identiques  aux  al- 
bâtres d'origine  anglaise  !r|,  en  diffère  sensiblement 
par  le  caractère  et  le  modelé  des  ligures. 

Le  visage  de  la  Vierge  est  d'une  réelle  beauté 
naïvement  exprimée.  La  robe,  quoique  collante,  en- 
veloppe la  poitrine  dans  de  chastes  contours.  Le  man- 
teau tombant  des  épaules,  en  deux  larges  plis  symé- 
triques, recouvre  les  jambes  et  donne  à  cette  figure 
un  ensemble  harmonieux. 

Deux  personnages  placés  latéralement  sur  de  fines 
colonnettes,  qui  forment  scabellum,  leur  permettent 
de  soutenir,  en  hauteur,  la  couronne  à  déposer  sur  la 
tète  de  Marie.  Un  troisième  personnage,  plus  petit 
que  les  autres,  occupe  la  partie  élevée  de  la  composi- 
tion et  complète  la  triade.  Tous  portent  des  couronnes 
royales  et  la  facture  des  visages  et  des  barbes  est  re- 
marquable. Un  seul  personnage,  celui  de  gauche, 
avait  la  tête  ornée  du  nimbe,  cet  emblème  de  la  béa- 
titude céleste.  Le  même  ornement  accompagnait-il  les 
autres  figures  ?  Cela  est  fort  probable.  Cependant  le 
bas-relief  ayant  été  très  mutilé,  réparé  et  encastré  avec 
talent,  il  est  vrai,  dans  une  niche  de  pierre,  il  est 
difficile  de  pouvoir  être  affirmant".  Ce  qui  peut  être 
constaté,  ce  sont  les  traces  de  dorure  et  de  polychro- 
mie apparues  après  le  lessivage. 

Quant  à  l'origine  du  motif  sculptural,  elle  me  pa- 
rait fort  incertaine.  L'albâtre  dans  lequel  il  a  été 
taillé  et  le  style  des  figures  le  font  classer  dans  l'art  du 
xv1  siècle.  Il  ne  peut  donc  avoir  appartenu   à  la  porte 


II)  Vuir  musée  îles  Antiquités,  galerie  Cochet,  n"  i 
ioUci  autre»  bat-reliefs  provenant  de  nJHblei  n1" 
(Catalogue  (875). 


325 


i  celle  du    Pont- 


Al  Kobee  datant  du  xt=  sièi 
Honfroy  disparue  au  xiv... 

D'où  qu'il  provienne,  le  bas-relief  du  Couronne- 
ment de  la  Vierge,  recueilli  rue  Martainville,  est  un 
HUoignage  de  la  dévotion  de  nos  Pères  a  la  vierge 
Mute  et  un  repère  pour  la  topographie  de  notre 
vieille  cité. 

Après  la  lecture  de  M.deVesly,  M.  le  Président  croit 
bjnde  faire  remarquer  que  la  désignation  ■  d'albâtres 
ingbli  »,  sous  laquelle  on  classe  les  petits  bas-reliefs 

tu  xv  siècle,  n'est  peut-être  pas  exacte.  On  a  taillé  de 
^"«albâtres  en  France  et  notamment  à  Lagny,  pen- 
wnt  b  période  de  la  Renaissance.  Par  conséquent, 
w  bas-reliefs  sortis  de  cet  atelier  sont  bien  des  œuvres 

M.  de  Vesly  ne  conteste  pas  l'opinion  de  M.  I.e 
Breton;  il  fait  simplement  remarquer  que  les  bas- 
ftutfi  en  albâtre,  de  style  anglais,  sont  nombreux 
''jus  k  musée  d'Antiquités  et  proviennent  tous  de 
stables  du  %V  siècle  et  notamment  d'églises  de  l'ar- 
'oiidissement  de  Dieppe. 


l'pttaphe  de  Christophe  Vanchetle,  bourgeois  Je 
Rouen.  —  J'ai  acquis  de  M.  Gouv,  marchand  d'an- 
tiquités, une  plaque  de  marbre  noir,  mesurant  o"'  8u 
.le  hauteur  et  o"1  55  de  largeur,  que  les  amateurs  ont 
pu  voir  pendant  plusieurs  années  dans  ses  magasins. 
Cène  table  de  marbre  porte  l'inscription  suivante, 
gravée  en  beaux  caractères  antiques  : 


I 


D.  O.  M. 

'    BIST    HONORABLE    HOMME 
CHKISTOPIILE    vAMCBtLU 

lO-BOVXOSOIl    DE    HOVEN 

ANCIEN  TKÉSOR1EN    DI  CETTE 

PAROIS»    L.EQVRL  i    IOMH.    uv.w 

IMÏSES  MESSES    A    PEItl'ÉTVlT  É 

CHAQVE  SEMAINE  A    HVICT 

KEVRES   DE    MATIN   l.'VNE    LE    lEVUV 

ET  i.'.lïillL'  I.E   SAMEDI     M  !■:< 

DEVX    OB1TS    l'VN    1.6    IOVU    1<E 

SOH     UBCEDZ     (Sic)     QVl     FUT     I.E     !■_) 

DÉCEMBRE    t  «  «  5  S    L'AUTRE     Lft    IÔ 

i633  iovr  r>v    le,  k^ 

CATHERINE    liRoWKL   SA 


Des  recherches  laites  dans  les  tables  et  aux  archiva 
départementales.  G.  "241,  il  résulte  que  Christophe 
Vanchellc  ou  Vanchelle  fut  trésorier  à  Saint-NkaÎK 
de  Rouen,  pour  le  compte  commençant  à  Pâques 
(2 1  avril)  de  l'année  1 63 1 . 

Le  registre  contient,  outre  la  signature  de  Chris- 
tophe Vanchelle,  celle  de  plusieurs  de  ses  parents  et 
notamment  des  Grouvel,  ce  qui  indique  la  résidence 
sur  la  paroisse  Saint-Nicaise  de  la  famille  des  deux 
époux. 

M.  Duveau  offre  aux  Archives  de  la  Commission 

deux  excellents  dessins  joints  à  une  photographie,   il 
les  commente  pour  le  Bulletin  dans  la  note  que  voici 


I 


Cne  ancienne  fontaine  couverte  du  quartier 
Saùit-Filleul.  —  Sans  doute  peu  de  personnes  ont 
'«marqué  en  passant  par  la  rue  Musiel  I autrefois  rue 
du  Colombien  dans  un  jardin  maraîcher,  au  sud  de 
cette  rue  et  tout  près  du  treillage  de  chemin  defer  qui 
clôt  la  propriété,  une  ancienne  voûte  en  pierre  de 
taille  avec  faîte  en  arête  taillée  à   même  la   clef.   Cet 


édicule  enfoncé  dans  la  terre  et  en  partie  couvert  de 
verdure  n'attire  pas  l'attention. 

Cependant  cette  petite  construction  est  assez  inté- 
ressante. C'est  une  fontaine  couverte  qui  date  des 
premières  années  du  xvi*  siècle,  spécimen  assez  rare 
;t  peut-être  le  seul  qui  existe  à  Rouen. 

Pour  la  voir  de  face,  il  faut  pénétrer  dans  la  ferme. 
\lmr   Dejaubrîs,   l'aimable  jardinière  qui  l'exploite, 


ne  tait  aucune  difficulté  pour  autoriser  les  amateur* 
A  Caire  cuite  petite  visite. 

Cette  fontaine  couverte  se  compose  d'un  réservoir 
en  pierres  de  taille  de  t  m  63  sur  i  m  70  de  vide  inté- 
rieur, ei  1*21  de  profondeur,  enfoncé  dans  le  sol 
d'environ  70  centimètres. 


Elle  est  couveric  par  une  voûte  en  plein  cintre 
également  en  pierres  de  taille  et  fermée  au  nord  et  au 
sud  par  des  tympans  construits  dans  le  même  genr:' 

Sur  le  devant,  au  sud,  il  existe  une  ouverture  rec- 
tangulaire de  om  64  de  largeur  et  o"1  $2  de  hauteur 
avec  une  feuillure  extérieure  de  5o  m/a  surfio"/". 

Le  seuil  de  cetie  baie  est  formé  par  une  grande 
dalle  verticale  de  22  centimètres  d'épaisseur  qui,  sur 
le  devant,  ne  dépasse  pas  le  fond  de  la  feuillure  de  la 
baie. 

L'eau  se  tient  à  3o  centimètres,  en  conire-bas  du 


3ïQ 

«uil,  ei  un  peu  plus  bas  il  existe  un  myau  en  plomb 
qui  iraverse  la  pierre  du  seuil  et  sert  Je  trop-plein. 

Une  porte  moderne  en  tôle,  mais  en  mauvais  état, 
remplace  l'ancienne  porte  qui  a  disparu. 

Les  claveaux  de  la  voûte  ont  34  à  35  centimètres 
d'épaisseur.  Ceux  des  pignons  ont  une  saillie  ù  profil 
carre  de  60  ■/"*  sur  iî5  m/ln  de  hauteur  qui  forme 
couronnement. 

Le  contour  extérieur  de  la  voûte  est  un  plein  cintre 
ponant  au  sommet  une  saillie  formée  par  deux  gorges, 
et  sur  les  deux  côtés  se  terminant  à  la  hauteur  du  seuil 
par  une  doucine,  ce  qui  donne  à  l'ensemble  l'aspect 
le  ogive. 
Au  milieu  de  la  clef,  et  au-dessous  du  couronne- 
1  voit  un  rectangle  en  saillie  de  1 3 5  m/"  de 
■ngueur  sur  60  ">/"  de  hauteur  qui  portait  probable- 
autrefois  un  millésime  ou  une  inscription  dont 
il  ne  reste  plus  aucune  trace. 

Cette  fontaine  est  alimentée  par  la  vasque  qui  se 
trouve  dans  un  jardin  de  l'impasse  Saint-Filleul  (au 
nord  delà  rue  Mustel)  qui,  elle-même,  reçoit  son  eau 
de  la  source  Saint-Filleul. 

Il  est  à  supposer  que  cette  fontaine  a  dû  être  cons- 
truite à  l'époque  où  la  ville  de  Kouen  captait  les 
sources  de  Saint-Filleul  (i5io),  pour  un  propriétaire 
qui  avait  droit  à  une  certaine  quantité  d'eau  de  la 
source  en  question. 

La  propriété  porte  le  n°  3 1  et  appartient  à  M.  Jules 
Hardy,  à  Paris. 

Description  de  l'écusson  qui  surmonte  ièpitaphe 
de  Cailij'  [Bull.  t.  XIV,  p.  a35),  par  M.  Garreia  : 
Ecartelé  :  au   t".  d'azur  à   trois  fleurs  de  lis  d'or. 


■ 


qui  est  do  Bourbon  ;  au  2.  d'or  à  la  bande  de  gueules 
chargée  de  trois  alertons  d'argent  dans  le  sens  de  la 
bande,  qui  est  de  Lorraine;  au  3,  de  gueules  a  la 
croix  d'argent,  qui  est  de  Savoie;  au  4,  de  gueules, 
au  lion  passant  d'argent,  à  la  bordure  de  gueules  se- 
mée de  fleurs  de  lis  d'or,  qui  est  de  Saint-Didier,  et, 
'urletout.  paie  d'or  et  d'azur  de  six  pièces,  au  chef 
bégueules  charge  de  trois  merlettes  d'or  [remplaçant 
'ci  les  trois  hydres  d'or[i],  qui  est  de  Joyeuse. 
Derrière  l'écu,  posé  sur  un  manteau  d'hermines,  se 
voient  une  crosse  et  une  épée  mises  en  sautoir;  il  est 
^rnrné  d'une  couronne  ducaje  avec  cimier,  lion  ailé 
ei  lampassé  d'or  tenant  de  la  patte  senestre  une  épée 
d  argent  derrière  un  livre  ouvert  du  même,  qui  est 
■onise. 

Thomas  de  Joyeuse,  né  le  2  mai  1725,  fut  d'abord 
Cttevalier  de  Malte,  puis  abbé  de  Saint-Symphorien 
^e  Metz.  Il  était  fils  puîné  de  Jean-Gédéon- André, 
^'gneur  de  Joyeuse,  Chouvoy,  comte  de  Grandpré,  et 
de  Antoinette  de  Villera,  fille  de  Nicolas  de  V.,  sei- 
Sïïeur  de  Rousseville  et  Famechon,  et  de  Marguerite 
dU  Fresnedu  Cange. 

M.  Deglatigny  fait  circuler  trois  plans  des  plus  in- 
'éressants  pour  l'histoire  et  l'archéologie  locales.  Ils 
•ont  dus  à  M.  de  Vesly  fils.  Ce  sont  le  camp  de  Mor- 
^ne  a  Incheville,  puis  le  fa  nu  m  et  le  camp  décou- 
vris dans  la  forêt  de  la  Londe,  prés  de  Moulineaux. 

Revenant  sur  ce  qui  vient  d'être  dit,  M,  de  Vesly  a 

(1)  M.  Gâfieu  attribue  cette  subititution  arbitraire  ;i  une 
finttitlc  inlércuje  du  graveur  pour  simplifier  son  travail.  M 
en  itfrialc  un  «utre  exemple.  Ittote  du  Secrétaire .) 


33s 


pris,  à  l'égard  de  Lillebonne,  des  mesures  pour  que 
les  découvertes  d'importance  majeure  qui  pourraient 
s'y  produire  fussent  réservées  au  musée  départemental. 


La  question  des  collections  locales  est  de  i 
discutée,  et,  malgré  tout  l'intérêt  qui  s'attache  à  leur 
création,  leurs  conditions  de  sécurité  sont  encore  trop 
précaires  pour  qu'ils  puissent  être  présentemem 
courages. 


A  quatre  heures  moins  le  quart,  la  séance  e 


levée. 


SÉANCE  DU    11    DÉCEMBRE   1908 


Elle  ouvre  a  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Sont  présents  :  MM.  de  Beaurepaire,  Deglatigny, 
Duvcau,  Lefort,  Pelay,  Ruel,  Sarrazm,  Vernier,  de 
Vesly  et   l'abbé  Tougard. 

Sesont  excusés  :  MM-  P.  Baudry,  P.  Le  Verdier, 
Malicorneet  Milet. 

Le  procés-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté 
sans  observation,  mais  après  que  M.  le  Président  a 
fait  voterdesremercicmcntsà  MM.  Duveau  et  Loquet 
pour  leur  beau  volume. 

Correspondance  imprimée.  —  En  voici  la  compo- 
sition :  Bulletin  archèol.  du  Comité,  1908,  t"  livr.  ; 
—  Bull.  hist.  et  philo!.,  idem,  [907,  3  et  4,  une 
livr.;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  Sens,  XXII l;  —Bull. 
^e  la  Soc...  de  Tarn-et-Garonne,  XXXV,  compl., 
'907;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  i Orléanais,  iqi;  — 
Hull.  de  la  Soc...  de  l'Orne,  XXVII  ;  -  Bull,  de  la 
Soc...  Dunoise,  [55;  —  Bull,  de  la  Snc.  des  Anti- 
l^oires  de  Picardie,  1 908,  2  et  3  ;  —  Bull,  de  la 
sOc...  de  Gand,  XVI,  9-10;  —  La  Tour  de  la 
P**cel!et  par  E.  Delabarre.  1908;  hommage  d'au- 
ieu,r;    _   cinq    fasdc.    du    Smithsonian  Report  de 

1906. 
Correspondance  manuscrite.  - 

délibération  de  la  Commission  d. 

le  maintien  dans  son 


En  réponse  à  la 
idant,  le  2i>  mai, 
actuel  de  la  Tour  Saint- 


Romain  dans  ses  étages  inférieurs,  M.  le  Préfet  a.  le 
17  novembre,  iransmîs  a  M.  le  Président  la  lettre 
qu'on  va  lire  : 

■  Paria,  le  |3  novembre  1908. 

>  Le  Sous-Secrétaire  d'Etat  des  Beaux-Arts 
à  Monsieur  le  Préfet  de  la  Seine- Inférieure. 

»  Vous  m'avez  transmis,  en  me  la  signalant,  copie 
d'une  délibération  par  laquelle  la  Commission  dépar- 
tementale des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure  solli- 
cite le  maintien  dans  son  état  aauel  de  la  parût 
inférieure  de  la  Tour  Saint-Romain  à  la  Cathédrale 
de  Rouen. 

»  J'ai  l'honneur  de  vous  faire  savoir  que  la  Com- 
mission des  Monuments  historiques,  consultée  à  ce 
sujet,  a  émis  l'avis,  dans  sa  séance  du  6  novembre 
courant,  qu'il  y  avait  lieu  de  conduire  les  travaux  de 
ladite  Tour,  en  ayant  soin  de  respecter  les  construc- 
tions visées  par  la  délibération  précitée. 

»  J'ai  donné,  en  conséquence,  les  instruciions 
nécessaires  à  cet  effet  a  M.  Chaîne,  architecte  de  la 
Cathédrale,  et  je  vous  prie  d'aviser  la  Commission 
des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure  qu'il  ne  sera 
porté  aucune  atteinte  au*  maison  nettes  auxquelles  elle 
s'intéresse. 

■>   Signé  :  Dujardik-Bkavmktz  ». 

20  M,  Le  Breton  avait  exposé  à  M.  le  Préfet  qu'il  y 

aurait  une  grande  convenance  à  élever  légèrement  les 
fonds  afférents  à  la  publication  du  bulletin  de  la  Com- 
mission. Le4  novembre,  M.  le  Préfet  l'a  informé  que 
le  Conseil  général,  sur  sa  proposition,  a  augmenté  de 


s  le  crédit  affecté  à  cette  destination,  en  vue 
de  permettre  la  reproduction  des  pièces  archéologiques 
d'un  véritable  intérêt . 

3°  Saint- Andre-sur-Cailly.  —  La  Commission 
pouvait  espérer  aujourd'hui  connaître  le  succès  de 
sa  délibération,  au  sujet  des  intéressantes  épaves 
signalées  dans  cette  commune.  Mais  M.  deVesly,  qui 
en  a  été  pressenii,  n'a  reçu  aucune  nouvelle.  Heureu- 
sement le  curé.  M,  l'abbé  Jeanne,  a  fourni  le  i  5  dé- 
cembre cette  note  :  »  La  pierre  en  question  a  été 
scellée,  il  y  a  un  mois,  dans  l'intérieur  de  l'église  ». 
C'est,  une  fois  de  plus,  le  meilleur  résultai  :  la  conser- 
vai ion  sur  place. 

4U  Pierre  des  Emmurées.  —  Notre  vénérable  doyen 
d'âge,  M.  P.  Baudry  signale  de  nouveau  son  aèle 
archéologique  par  la  communication  suivante  : 

-  Il  y  a  longtemps,  avant  1848  je  pense,  j'avais 
remarqué  dans  les  ruines  de  l'ancienne  église  des 
Emmurées  une  pierre  tombale  gravée,  de  peut-être  un 
mètre  de  hauteur,  portant  les  détails  suivants  : 

«  Dans  la  partie  supérieure,  J.-C.  'sur  la  croix 
accompagne  de  deux  anges  qui  recueillent  le  sang  de 
ses  plaies.  Plus  bas,  d'un  côté  saint  Pierre  et  la 
Sainte-Vierge,  de  l'autre  saint  Jean  probablement  et 
saint  Michel.  Six  religieuses  à  genoux  semblent  pro- 
noncer les  paroles  inscrites  sur  deux  phylactères  : 


Qui  pro  me  sic  dignatu. 


i  veniam  peccati. 


Pie  Jesu, 


>  pfti,   Ne  denegei 


lapsus. 


»  Meos  michi  tu  cundona 
•  Inscription  :  S.  J.  Omont 


pro  1 


cifixus, 


S.  M.  Durant,  S.  M. 
>  Ango,  S.  J.  Ango,  S.  S.  Ango.  —  Cv-devant  gisi 


ii  honourable,  discrète  ut  dévote  religieuse,  seur  Rer— — 
»  rennelle  Ango,  laquelle  a  étéprieus(e  de  ce  m)o 
»  lérc  par  l'espasse  de  xvm  ans,  et  trespassa  I. .  .nbre 
»  lan  (de)  grâce  mil  CCGCHII**...  «. 

»  Au  moment  d'une  des  démolitions  dont  le  cou- 
vent des  Emmurées  fut  l'objet,  cette  pierre  fut  portée 
rue  Chasseliévre,  54,  chez  M.  Louis  Leclerc,  qui 
réunissait  dans  son  jardin  beaucoup  de  pierres  sculp- 
tées ou  épigraphiques,  et  qui  mourut  le  to  no- 
vembre 1884. 

s  Cette  pierre,  que  j'y  ai  vue,  était  encastrée  dans 
le  mur  du  jardin  à  droite  quand  on  regardait  la 
maison. 

*  Elle  était  et  serait  encore  digne  de  figurer  au 
Musée  des  Antiquités,  prés  des  deux  autres  de  même 
origine  et  provenance,  qui  y  ont  été  recueillies  depuis 
longtemps. 

*  Mais  où  est-elle  '.  Et  si  elle  existe  encore,  le  pro- 
priétaire la  donnerait-il?  Je  l'ignore  ». 

Notre  confrère  ajoute  que  la  propriété  L.  Leclerc 
fut  ensuite  occupée  par  M.  Lemarignier,  qui  fourni- 
rait peut-être  quelques  renseignements. 

M.  le  Conservateur  s'est  assuré  que  cette  pierre  est 
nt  au  musée. 


Dans  le  même  ordre  d'idées,  M.  Rue!  explique  que 
les  démolitions  de  la  fontaine  de  la  Crosse,  ainsi  que 
des  fragments  notables  des  sculptures  de  l'ancienne 
église  du  Boisguillaumc  se  conservent  au  11-  1  •>>  de  la 
rue  du  Renard. 


Quatre  notes  de  M.  de  Vesly  s 
avec  intérêt. 


ndues 


Le  Trésor  de  Parfondvat  à  Betleville~sur~Mer  r  . 

— Aalieu  dit  Parfundval,  .1  environ  1 .800  mètres  du 
''*mp  de  César  de  Bracquemont,  à  4  kilomètres 
iord-esi  de  Dieppe  (sur  le  terrain  de  la  parcelle  i5- 
'''  du  pian  cadastral,  section  A,  de  la  commune  de 
'^'IlevilIc-sur-Mer),  un  cultivateur,  nommé  Landrin, 
Passait  des  cailloux. 

Ces  silex  destinés  à  la  prestation  devaient  être  cassés 
P'Hir  satisfaire  aux  conditions  des  règlements  de 
V[,irie.  M.  Landrin  frappait  donc  avec  son  marteau 
'"Us  les  cailloux  ramassés  sans  se  préoccuper  de  leur 
'"rrne  ni  de  leur  aspect.  Quelle  ne  fut  donc  pas  sa 
'UtprÎM  lorsqu'il  s'aperçut  qu'un  silex  de  forme 
■'"onaéc  venait  de  se  séparer  en  deux  parties  sous  un 
*H|  coup  de  masse.  Sa  surprise  redoubla  lorsqu'il 
'■''  l'échapper  du  caillou  ouvert  des  pièces  de  mon- 
des. 

A  l'éionnement,  quelque  peu  joyeux  de  l'ouvrier, 
accéda  te  désespoir  :  les  monnaies  étaient  anépi- 
Waphes.  Le  paysany  voyait  bien  des  figures  bizarres, 
m.iis  n'y  lisait,  et  pour  cause,  aucune  lettre,  aucune 
inscription.  Il  lui  fallut  donc  avouer  sa  découverte. 
Ce  qui  le  déconcertait  un  peu.  Enfin,  il  se  rendit  chez 
l'instituteur.  Celui-ci  n'était  pas  plus  documenté  sur 
[ion  qui  lui  était  posée.  Il  m'écrivit  immédia- 
tement et  m'envoya  une  des  médailles  trouvées,  afin 
de  l'examiner. 

le  reconnus  vite  que  la  monnaie  était  gauloise,  et 
iVM  l'aide  du  recueil  d'Adrien  Blanchet  |i),  je  pus 
l'identifier  rapidement. 


,i>  V..ir  prieéàmitt  > 

,1     I  r  ni'  dti  monnaies  gaulois* 
Ht-inelicl,  Hei-ue  numismatique,  throi 


J 


338 

C'était  une  monnaie  de  billon  des  Coriiisolittr. 
peuplade  de  la  presqu'île  J'Armor.  Le  type  est  diiau 
nez  droit  ou  en  upsilon  et  le  sanglier  à  droite. 

Le  trésor  se  composait  de  34  pièces,  dont  i  bien 
conservées,  24  de  moyenne  conservation  et  5  usées, 
le  tout  renfermé  dans  le  silex  creux  dont  il  a  été  parte 
plus  haut. 

Ce  petit  trésor  est  évidemment  à  rapprocher  de 
celui  d'Eetot-lcs-Baons  (arrondissement  d'Vvetot) qui 
parait  avoir  contenu  des  pièces  du  même  genre  (r'|, 

Les  tirelires  en  silex  paraissent  avoir  été  emplo- 
yées par  les  Gaulois  de  notre  région,  car  il  en  ,1  éi. 
irouvé  à  Hénouvillc,  près  de  Duclair,  et  a  BoK- 
Kdeline  [?).  Les  Gai lo- Romains  se  servirent  égale- 
ment de  ce  récipient  secret,  pour  un  dépôt  de  tode- 
niers,  qui  tut  trouvé  ii  brisé  par  un  cantonnier  m 
cassant  des  silex  provenant  d'Eirimom,  pris  Baiîly- 
en-Riviére  (3). 

Les  monnaies  appartenaient  aux  régnes  de  VeSjxV 
sien  et  de  Trajan  \i«  siècle  de  notre  ère 
encore  la  tradition  gauloise  qui  disparaît  bientôl, 
puisque  les  trésors  de  médailles  romaines,  décou- 
verts dans  notre  Département,  étaient  gènéralemeni 
contenus  dans  des  vases  de  bronze  ou  de  terre,  pré- 
curseurs des  fameux  bas  de  laine  des  aïeules  cau- 


Votner  ou  soc  de  charrue.  —  Il  y  a  quelques  mois, 
M.   Poussier,  ancien  pharmacien  à  Rouen,  m'offrait 

(i)  et  {i)  Adrien  Blanthei,  Traité  des  monnaie*  gmttoîtet, 
t   II,  papes  ^91  et  5gJ. 
(3)  L'abbé    Cochet,     Rifcrt.   arck.   d?    la   Seine  Inférieure, 

col.  173  et  ioi. 


pour  le  Musée  un  soc  ou  vomer  de  charrue  retira  du 
bief  de  l'écluse  en  aval  de  Gaillun. 

J'ai  accepté  cet  objet  avec  reconnaissance.  Il  sera 
regardé  Bref  intérêt  non  seulement  pur  les  laboureurs, 
mais  aussi  par  nos  écoliers  traducteurs  de  Virgile 
Georg.  I,  4?)  ou  de  Cicéron  [Phll.  II,  40),  et  pour 
lesquels  les  mots  cutter,  deiis,  dentale  ou  vomer  sont 
souvent  vides  de  sens. 

Je  ne  peux  affirmer  si  le  «  vomer  «  offert  au  Musée 
appanient  à  l'ère  gallo-romaine  ou  s'il  peut  dater 
simplement  du  moyen  âge.  Cependant,  après  un  long 
examen,  je  penche  pour  celle  dernière  attribution  : 
car  la  forme  de  la  charrue  a  peu  varié  depuis  l'anti- 
quité. Le  seul  détail  qui  puisse  appuyer  mon  hypo- 
thèse est  la  section  triangulaire  donnée  par  le  plan 
perpendiculaire  à  l'axe  du  vomer. 

La  métallurgie  romaine  ignorait  ce  travail.  Le  cul- 
ter  était  plan  et  arrondi  sur  deux  de  ses  bords  comme 
le  bipalium  et  se  fixait  au  coutre  par  une  douille 
semblable  a  l'emmanchement  de  nos  bêches  ou  pelles 
modernes.  —  Je  crois  donc  que  la  forme  en  arc  brisé 
ou  ogive  des  contours,  l'œilleton  ou  douille  de  fixa- 
tion et  la  section  triangulaire  du  vomer  de  Gaillun 
doivent  faire  classer  cet  outil  dans  la  période  du  moyen 
âge? 

Anciennes  mesures  de  la  baronnie  cTEsneval  et  de 
l'avilly  (  1  ).  —  Au  hasard  des  rencontres,  j'aperçus  a 
iraveis  les  vitrines  d'un  antiquaire  rouennais,  quatre 
COnuts  de  cuivre  disposés  en  gradins.  J'entrai  voir 


(i)  Kn  iiSo,  les  Jeu 
de  Robert  J*E*nev.il  ■ 


340 

de  plus  pris  ces  gobelets.  Quelle  ne  fut  pas  ma  sur- 
prise tn  remarquant  qu'ils  étaient  gravés  d'armoi- 
ries!... Deux  des  plus  grands,  en  cuivre  jaune. 
portaient    les   armes  des   Le    Roux  et    celles  des  Je 

Dreux;  les  plus  petits,  dont  un  était  de  cuivre  jauni: 
et  l'autre  de  métal  rouge,  étaient  simplement  grarèi 
du  chevron  accompagné  des  trois  têtes  de  léopard. 

J'étais  dès  lors  fixé  sur  l'emploi  de  ces  gobelets  : 

Ils  lurent  les  mesures  de  capacité  en  usage  dans  la 
Baron  nie  d'Esneval,  et  j'avais  devant  les  yeux  Ici 
sous-multiples  de  la  Pinte  de  Pavilly. 

Voici  quelles  sont  les  hauteurs  de  ces  mesures  '■ 
o  m.  i5o,  -  o  m.  i  io,  —  o  m.  o5i,  —  o  m.  034.— 
ill  manque  l'étalon  dit  Posson), 

Cependant,  avant  d'aborder  l'étude  et  la  comparai- 
son de  ces  quatre  mesures,  je  crois  bon  de  prouver 
l'attribution  que  j'en  fais  aux  barons  d'Esneval  et  de 
préciser  l'antiquité  de  ces  mesures. 

Nos  regrettés  collègues.  MM.  Bouquet  et  de  Beau- 
repaire,  ainsi  que  M.  Garreia,  ont  établi,  dans  un* 
étude  très  documentée,  insérée  dans  le  Bull.  Je  l.t 
Connu.  Jes  Antiquités  iTome  X,  année  lSg4, 
pages  .^3  et  sutv.i,  la  généalogie  des  barons  d'Esneval, 
premiers  vidâmes  de  Normandie.  Ils  ont  montre  par 
quelles  alliances  le  nom  et  le  domaine  d'Esneval. 
plusieurs  fois  tombés  en  quenouille,  arrivèrent,  en 
1644,  par  le  mariage  de  Madeleine  de  Tournebu, 
dans  la  famille  des  Le  Roux  de  Tilly. 

La  se  trouve  l'explication  du  blason  des  Le  Roux 
gravé  sur  les  mesures.  Quant  à  celui  des  Uauvain  de 
Dreux,  bien  antérieur,  il  fut  apposé  lors  du  mariage 
de  ce  seigneur  avec  Jeanne  d'Esneval,   en    1404.    La 


gravure  de  ce  blason  :  Echiqueté  d'or  et  d'azur  (i) 
fait  remonter  l'usage  des  deux  plus  grandes  mesures 
aux  premières  années  du  xv»  siècle. 

Et  maintenant,  quelle  était  la  capacité  de  ces 
mesures  et  par  quel  nom  les  désignait-on  ? 

A  Paris  comme  à  Rouen,  le  premier  sou  s- multiple 
de  ta  pinte  était  appelé  ckopine,  venaient  ensuite  le 
demi-setter  ou  demion,  le  posson  ou  demiard,  la 
double  roquille  et  la  roquille.  —  Ces  noms  sont 
encore  usités  dans  les  cabarets  de  la  banlieue  pari- 
sienne et  des  faubourgs  de  Rouen,  avec  celui  de  la 
double  pinte  ou  pot. 

Il  m'a  paru  intéressant  de  compléter  cette  note  par 
la  comparaison  des  mesures  de  Pavilly  avec  les  simi- 
'aires  de  Paris  et  de  Rouen  et  de  la  résumer  sous  cette 
forme  : 

Paris.         Renan  (.).      Pavilly. 

Copine o  1.  406  o  l.  470  o  l.  a35 

"^nii-sctier  ou  demion o      i33  o      a3o  o      144 

"' '«.«on  ou  demiard o       116  0       ii5  manque 

'    *  Posson  ou  double  roquille.  o      08Ï  o      of>8  o      060 

R^quilk o      06»  o      o'io  o      o3o 

Ce  parallèle  indique  que  la  chopine  de  Pavilly  était 
lr»féneure  à  celle  de  Rouen  et  supérieure  à  celle  de 
**aris,  maïs  que  les  roquilles  avaient  une  capacité 
lr»férieure  dans   notre  région.  C'est  très  probablement 

{ i)  Cette  gravure  est  très  médiocre,  et  la  bordure  de  gueules,  qui 
complète  les  armes  de  la  Maison  de  Dreux,  n'y  est  pas  repré- 
sentée. 

I]  Nattas  Periaux,  Manuel  métrique,  iv*  parue,  p.  101. 
le  dois  remercier  M.  Tnmillct,  vérificateur  des  poids  et  mesures 
»  Rouen,  des  conseils  qu'il  m';t  donnés. 


H' 


leur  taible  contenu  qui  «    provoqué   l'abus  des  lit* 
rions  chez  nos  ancêtres  aux  robustes  estomacs, 


» 


fragments  de  la  pierre  tombale  de  Guillaume  de 
Morainville,  vicomte  de  Longueville.  —  Au  mois  Je 
septembre  dernier.  M.  P.  Le  Verdfer  signalait  à  mon 
attention  un  fragment  de  pierre  tombale  qu'il  avait  VU 
au  milieu  de  débris  de  toute  nature  dans  une  courde 
Longueville.  Notre  collègue  ajoutait  qu'il  avait  pu 
lire  le  nom  de  Morainville  et  que  M.  Harel  faisaï1 
bonne  garde. 

Malheureusement  il  n'y  avait  pas  que  moi  dor»' 
l'attention  était  éveillée  :  un  marchand  antiquaire  Je 
Dieppe,  étant  venu  à  passer  à  Longueville,  se  rend  *' 
acquéreur  des  débris  de  la  dalle  tumulaire  pour  1e 
■  prix  de  too  francs.  C'est  à  Rouen  que  je  les  ^' 
retrouvés  et  achetés  avec  une  majoration  de  prix,  C^  r 
je  n'ai  pas  voulu  que  la  dalle  tumulaire  d'un  persof*  " 
nage  normand  s'éloignât  de  France. 

D'ailleurs  !e  Musée  de  Houen  possédait  déjà  quart"*-" 
dalles  tumulaires  provenant  du  prieuré  cluniste  d^ 
Longueville.  Les  fragments  de  la  pierre  tombale  d£ 
Morainville  viendront  donc  s'ajouter  à  la  collection 
qui  comprend  :  les  dalles  de  Drogon  de  Trubleville 
(1107);  de  Guill.  Jourdain  (p3o3);  de  Robert  Mail- 
lon de  Lamberville  et  d'Isabelle  d'Eu,  vicomtesse  de 
Longueville  |  t33oj. 

La  pierre  tumulaire  de  Guill.  de  Morainville,  avant 
sa  mutilation  et  sa  section  en  trois  parties  pour  en 
obtenir  des  marches,  présentait  une  arc  attire  ogivale 
accostée  de  pinacles,  au  centre  de  laquelle  étaient  gra- 
vées les  armes  et  l'image  du  défunt.  Cette  partie  du 


3*5 

monument  n'existe  plus  ou  du  moins  je  ne  la  possède 
pus  et  la  fait  rechercher. 

Les  armoiries,  quoique  réduites  par  la  section  de  la 
reie,  peuvent  encore  être  facilement  reconstituées, 
parce  qu'elles  figuraient  à  droite  et  a  gauche  de  la  tête 
du  personnage  et  que  le  trait  de  scie,  en  tranchant 
une  partie  de  l'une,  <i  laissé  entière  la  partie  opposée 
de  l'autre. 

Ces  armes  étaient  de. à  la  fleur  de 

lis  de à  la  bande  cousue  de ....... ,  brochant 

ïurle  tout. 

Les  deux  fragments  déposés  au  Musée  mesurent 
chacun  o  m.  35  de  largeur  et  i  m.  q5  de  hauteur,  La 
base  et  le  sommet  de  l'architecture  figurée,  ainsi  que 
le»  inscriptions  de  ces  parties,  ont  disparu.  Néanmoins 
°n  peut  encore  lire  sur  le  fragment  de  droite  celte 
r*nie  de  l'inscription  ;   avqe-,  ntaane.  Ovill.  de 

■KHUINVILLB,  vlOONtK  DE  LONGVEVILL et  SUr  le 

fragment  de  gauche  le  complément  que  voici  : 

•■filACE.     M.  CCCXXXIX.    LE   SAMEDI    AVANT    LA    S.     BENEIT. 
USIONS 

Ces  éléments  de  l'inscription  sont  suffisants  pour  la 
rétablir  et  dans  tous  les  cas  ne  laissent  subsister  aucun 
doute  sur  les  nom  et  date  du  décès  du  personnage 
mhumé  sous  la  pierre. 

Tour  dt  la  Pitcelle.  —  M.  Sarrazin  voit,  avec  un 
profond  regret,  que  les  iravaux  qui  s'exécutent  rue 
Jeannc-d'Arc  prennent  un  caractère  1res  alarmant 
pour  la  conservation  des  précieux  vestiges  qui  cap- 
ii-.eni,  à  un  si  haut  point,  l'attention  publique.  Les 
protestations  s'élèvent  de  toute  part  et  les  démarches 

multiplient  sans  aucun  succès  appréciable.  D'après 


I 


I 


?44 

l'ensemble  des  faits  que  résume  noire  confrère,  il 
semble  pourtant  qu'une  négociation  franche  et  loyale 
eût  dû  amener  la  solution  que  nous  desirons  tous. 

M .  Deglatigny  estime  que  dans  les  conditions  ou  se 
trouvent  aujourd'hui  les  pourparlers,  le  rachat  du  sol 
est  devenu  à  peu  près  impossible 

Après  l'échange  de  vues  qui  résulte  d'une  longue 
discussion,  il  importe  avant  tout  de  provoquer  à  très 
bref  délai  l'action  administrative.  MM.  Lefort  et 
Deglatigny  se  chargent  de  résumer  les  intentions  de  la 
Commission  dans  une  courte  note  que  M.  le  Président 
va  remettre  aux  mains  du  Préfet.  La  lecture  en  est 
approuvée  à  l'unanimité.  En  voici  la  teneur  : 

■  La  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine- 
Inférieure, 

>  Considérant  : 

*  i°  La  réduction  consentie  à  120,000  francs  du 
prix  demandé  de  ses  terrains  par  la  Société  des  im- 
meubles de  la  rue  Morand; 

»  1°  La  découverte  du  parement  de  la  tour  dite  de 
la  Pucelle  sur  une  hauteur  d'environ  dix  mètres  ; 

»  3°  Le  maintien  à  75,000  francs  du  prix  demandé 
par  le  propriétaire  de  la  tour,  et  la  continuation  des 
travaux  entrepris  par  lui  pour  la  construction  d'un 
immeuble  de  rapport  ; 

»  Appelle  à  nouveau  l'attention  de  M.  le  Préfet  et 
de  M.  le  Ministre  sur  l'extrême  urgence  d^ssurer 
immédiatement  la  conservation  des  testes  de  la  tour 
d'un  si  grand  intérêt  historique,  même  en  recourant 
à  l'expropriation  s'il  était  nécessaire,  et  prie  M.  le 
Préfet  de  vouloir  bien  transmettre  à  M.  le  Ministre  la 
présente  délibération. 

■  Rouen,  le  1  1  décembre  iqai 


_ 


345 


M.  de  Beaurepaire  annonce,  qu'en  passant  à  Vire, 
îl  a  pu  recueillir  quelques  renseignements  propres  à 
compléter  l'information  de  M.  de  Panthou,  donnée 
par  son  regretté  père  au  mois  de  février. 

L'année  dernière  M.  Ch.  de  Beaurepaire  avait  parlé 
d'une  liste  de  graveurs  rouennais  dont  il  réunissait  les 
éléments,  mais  qui  avait  besoin  d'être  complétée.  Or, 
ces  jours  derniers,  M.  Georges  de  Beaurepaire  a 
recueilli  une  mise  au  net  de  cette  liste  qui  avait  été 
préparée  pour  le  Bulletin  et  que  le  procès-verbal  est 
foui  heureux  d'insérer  ici. 

NOTES    SUR     QUELQUES    GRAVEURS    ROUENNAIS 

Accar  (Pierre),  graveur  en  bois,  paroisse  Saint-Jean, 
fils  de  Jean  Accar  et  de  Catherine  Terrier,  10  juin  1664 
<Tabeilionage  de  Rouen,  minutes  de  Cave),  On  lit  la  signa- 


■ 


ture  de  ce  graveur  au  bas  d'un  acte  1 
(Ibidem). 

Allais,  graveur,  mentionné  aux  année 
(Atch.  de  la  S.-Inf.,  F.  de  l'Hospice-Généi 


747  et  174» 


■l). 


A— f .1  in  (Jean),  gra 
Marie  Alleaume,  sa 
r  convertis,  ■ 


,  rue  au  Juifs,  âgé  de  So  ans; 
ne,  mentionnes  dans  l'Etat  des 
608  {Ibidem,  C.  977).  1-e  même 
document  nous  apprend  qu'ils  avaient  un  tils  du  prénom 
Je  Jean,  âgé  de  10  ans,  qui  s'était  fixé  ù  Dieppe. 

Avril  (J.-J.J-  On  trouve  le  nom  de  ce  graveur  au  bas 
Je  L*«ti<jtieKe  Au  Dessert  de  la  Bergère,  d'un  faïencier  de 
Rouen,  1779. 

Bachli.eï  (Jacques),  J'abord  menuisier  à  Rouen,  plus 
lard  élevé  de  Le  bas,  à  Paris,  revenu  a  Rouen,  fui  employé 
par  Lceat  à  la  gravure  des  planches  anatomiques  de  ce 
célèbre  chirurgien;  décédé  en  juin  1781.  M"1*  Ourse]  cite 
de  lui  :  Les   Vendeurs  chassés  du  Temple;  La  Levée  de  la 


Fierté  à  Rouen;   les  portraits  de    Lecat  ei  de  Cîdeville  ■■ 
trois  vues  de  Rouen;  d'autres  vues  d'Italie;  des  n 

des  paysages.  Mériterait  une  notice  approfondie  (  i). 

Baudken,  graveur,  locataire  du  collège  des  Clémentine 
1699  (G.  4813). 

Bellay  (Du).  Papillon,  dans  son   Traité  historique  d 
la  Gravure  sur  bois,  t.  1,    p.  3oa,  dit,  à  propos  de  ce 
artiste  ;  <  Je  fais  mention  de  Du  Bellay,  graveur  en  bois 
non  pas  ù  cause  de  la  beauté  de  ses  ouvrages,  mais  pou» 
avoir  eu  la  gloire  de  montrer  son  art  au  la  m 
Lesueur,  le  père.  Je  tiens  ceci  de   M.   Vincent  Lesueur^ - 
fils  de  ce  dernier  graveur.  Du  Bellay  avait  aussi  montré  1^^ 
graver,  en  même  temps,  à  Jean  Papillon,  mon  ayeul  -.  On  -^ 
lit  la  signature  J.  du  B.  au  bas  de  la  planche  de  la  confré-    — 
rie  des  Pèlerins  de  Saint-Michel,  fondée  en  l'église  Saint- 
Nicaise,  i655. 

Bellëau  (Jacques),  graveur  à  Rouen,  fils  de  Jacques 
Belleau  et  de  Marie  Bruny,  mentionné  en  1679.  En  1698 
il  avait  5o  ans  et  demeurait  rue  d'Enfer  avec  sa  femme, 
Susanne  Forgeon,  qui  en  avait  4$,  et  1  filles,  Marie-Anne 
et  Anne  {Etat  des  nouveaux  convertis,  C.  977);  cité  comme 
domiciliéà  Rouen,  2$  décembre  1715. 

Bougon  (Nicolas),  cartîer,  faiseur  d'images  en  papier, 
me  paraît  pouvoir,  avec  quelque  raison,  prendre  place 
dans  cette  liste  Je  graveurs.  Bougon  i:st  cité  comme  domi- 
cilié sur  la  paroisse  Saint-Jean,  dans  des  actes  du  Tabel- 
lîonage  des  19  novembre  lit-j  et  18  octobre  i53i . 

Colla  n  (Jacques),  graveur,  marié  à  Madeleine  Gloria; 
baptême  en  l'église  Saint-Lô,  le  3o  octobre  1711,  de  leur 
fille  Marie-Catherine. 

De  Gouve  (Guillaume),  graveur,  domicilié  sur  la  pa- 


(i)  Dans  le  Tableau  de  Rouen,  1 77?- 1 779.  Bacheley  est  men 
tionné,  sur  In  liste  des  *  Graveurs  en  tail!e-dou;e,  métaux  e 
bois  -,  comme  demeurant  rue  des  Bonnetiers. 


347 

roisse  Saint-Martin-sur-Renelie  ;  mention  de  Marie  Senac, 
sa  veuve,  et  de  Pierre  De  Gouye,  leur  fils  aîné  et  héritier, 
i5  janvier  iÎ78(Tab.  de  Rouen).  —  De  Gouye  (Pierre), 
graveur,  paroissien  de  Saint-Lô,  8  juin  1676;  paroissien 
de  Saint- Vincent;  Françoise  Foucher,  sa  femme,  11  dé- 
cembre 1 593  (Ibidem). 

Delamare,  grava  en  1735  la  planche  de  bois  de  la  con- 
frérie de  la  Sainte-Trinité  et  de  Saint-Luc,  établie  en  l'é- 
glise  des  Carmes. 

D«  la  Place  (Jérôme),  graveur,  loue,  le  14  mai  170S, 
une  maison  rue  aux  Juifs,  appartenant  a  la  confrérie  de 
Saint-Romain;  le  5  juin  1707,  pour  90  I.,  une  maison  rue 
de  la  Poterne,  appartenant  nui  religieux  de  Jumièges. 

Doi.v,  graveur,  signalé  comme  en  fuite  pour  mauvaises 
affaires.  17  mars  1787. 

Dupi.essis.  Je  ne  sais  s'il  grava  sur  cuivre  ou  sur  bois. 
Kl  grava  le  sceau  de  la  Chambre  du  clergé  du  Jiocise  de 
t<ouen,  20  août  1746. 

Duval  (Jean),  domicilié  sur  la  paroisse  Sainte-Croix- 
d  es- Pelletiers,  22  février  i63o  (Tab.  de  Rouen);  grava 
3  figures  pour  les  affiches  de;  pardons  de  la  Cathédrale, 
iC35-i636(G.  2683). 

Dvvkau  (Louis),  graveur,  rue  Massacre,  paroisse  Notre- 
bame-de-la-Ronde,  décéda  le  18  novembre  1744,  laissant 
une  veuve  du  nom  de  Charlotte  Brasseur. 

Du  Vivier  (l'aîné),  grava,  en  1696,  la  belle  image  de 
la  confrérie  de  Sainte-Reine,  fondée  en  l'église  de  Saint- 
Nicolas,  Il  est  probable  qu'un  Du  Vivier  (le  jeune), 
frère  ou  fils  du  précédent,  exerça  pareillement  à  Rouen 
l'art  de  la  gravure. 
Fermant  (Moïse),  domicilié  rue  des  Charrettes,  figure, 
une  femme  et  une  fille,  dans  Y  Etat  des  nouveaux 
convertit  d'environ  1698  (C.  977J. 

GoOtL  (le  jeune),  signe,  en  i6g3,  l'élégante  étiquette  de 
l'orfèvre  Le  Saas  :  Au  Mouton  qui /ait  la  barbe  au  Loup. 
—  Jean-Baptiste  Gouel,  graveur,  âgé  de  37  ans,  mentionné 


e  de  la  Fttteim».  paroisse  Sarat-LÔ,  le 

■--..:-     i..-,  il  -i[J.-;    :i 

boactr  ^  Lan»),  pnnu,  *— i<-iiirf  rue  de  la  Chaîne. 
mac  canine  occupant  one  bou- 
■àgjote  es  la  coar  do  Palais,  le  10  janvier  169a . 

Jacocas  (Jean-PieTTeL  graveur  et  marchand  d'estampes. 
locataire  d'une  brwîique  proche  de  la  tour  Georges-d'Am- 
boise,  an  parvis  de  a  Cathédrale.  17Ô4;  charge  par  la 
VUle  de  faire  des  coins  ans  aimes  dudncd'Harco«rt,gûu- 
vernear  de  la  province,  eu  lit  trois  qu'il  soumit  à  l'appro- 
baooa  des  écbe vins  et  qui  iim'n  m.;  la  commande  lui  ni' 
retirée  :  on  lui  accorda  toutefois  73  1.  a  titre  de  JéJaffl- 
magerneoi,  10  décembre  171"' 5:  il  oc  réussit  pas  mieux  ' 
la  Monnaie  de  Rouen,  lorsqu'on  y  essaya  une  refonte  des 
louis.  I,es  gravures  que  l'on  connaît  de  cet  artiste  sont,  en 
général,  assez  médiocres.  On  lit  sa  signature  au  bas  de 
deui  caquettes  d  orfèvres,  ses  voisins  Trehé  et  Delsnwre: 
A  UCU/SOr.AIa  Boucle  S  Or  (i). 

I.i  CoitNEH  (Pierre- Louis).  Je  le  comprends  peut-être» 
tort  dans  cette  liste.  Les  chanoines  avaient  fait  marché 
avec  lui  pour  un  cachet  d'argent  en  t6Si.  Il  demeurai' 
rue  des  Carmes,  paroisse  Saint- Là,  et  avait  épouse  Mari' 
M.iriavalle,  veuve  en  premières  noces  de  l'avocat  Louis 
Lieurey;  cité  28  mai  1684  (Tab.  de  Rouen). 

Le  FoitErriEn,  libraire;  sa  veuve,  graveresse  de  signes, 

(1)  Le  Tableau  de  Rouen,  < 77^- 1 7^8,  menrionne  Gouel  ave 
l'indication  ■  au  P.ilaU  ■. 

(a)  On  trouve  également  son  nom,  comme  graveur,  au  bas  de 
Vtx-libtit  de  la  Soriéié  royale  d'Agriculture  de  Rouen,  ex-libr'a 
dessiné  par  Descamps.  Au  bas  d'un  *  carlnuch.-  .lu  Commerce  -, 
on  lil  la  mention  :  ■  se  vend  chez  Jjcques,  vis-à-vis  le  p,nt  de 
bateaux,  à  Rouen  ■.  Le  Tableau  Je  Rouen,  dans  la  liste  ,!es 
graveurs,  mentionne  Jacques  comme  demeurant  parvis  de  Notre- 
Dame,  1775-1788. 


locataire  d'une  échoppe  ■  contre  le  mante]  du  portail 
libratiers  »,  1457-T45S  (Arch.  de  la  Seîne-Inf.). 

Le  Gris  (Jacques- Benoît),  graveur,  décédé  rue  Ville- 
deuil,  paroisse  Saînt-Scrvan,  12  janvier  1788,  laissant 
veuve  du  nom  de  Marie-Victoire  Poitevin. 

Le  Mire  (Noël),  né  paroisse  Saint-Maclou,  4  novembre 
1 714,  a  fait  l'objet  d'une  étude  très  approfondie  de  M .  Jules 
Hédou  (i). 

Le  Sueur.  Plusieurs  graveurs  de  la  même  famille  qui 
nous  sont  suffisamment  connus  par  le  Traité  de  la  Gra- 
vure en  bois,  de  Papillon  (1).  —  Pierre  Le  Sueur,  né  à 
Rouen,  en  i63rj,  mort  dans  la  même  ville,  le  lu  décembre 
1716,  se  distingua  dans  l'art  de  graver  le  bois,  par  la  har- 
diesse de  sa  manière.  Nous  connaissons  de  cet  artiste  un 
Saînt-Jean-Parte-Latine,  i(J68,  et  une  Judith,  1070,  d'après 
Goltzius.  fl  laissa  deux  fils  qui  cultivèrent  le  même  art 
que  lui.  On  lit  sa  signature  au  bas  des  images  de  la  con- 
frérie de  Saint-Nicolas.  .1  Amfrevîlle-la-Canipagne,  1Ô65; 
de  la  confrérie  de  Saint-Jean-Ponc-Latine,  pour  les  im- 
primeurs-libraires, établie  en  l'église  du  prieuré  de  Saint- 
Là  de  Rouen,  itJ68;dela  confrérie  de  Sainte-Reine,  en 
l'église  de  Saint-Nicolas,  170t.  Il  était  entré  dans  la  con- 
frérie de  Saint-Maclou,  le  24  avril  1708,  En  1708.  un 
Pierre  Le  Sueur,  queju  suppose  être  graveur,  avait  loué 
de  la  fabrique  de  l'cglise  Saint- Michel,  une  maison  située 
place  du  Vieux-Marche.  —  Pierre  Le  Sueur,  dit  l'aîné, 
wn  fils,  né  en  t&t3.  «  Ç*a  été  un  excellent  graveur  qui  cou- 

(1)  Jules  Hédou.  —  Noël  Le  Mire  et  km  ouvre,  iS7b. 

11)  Papillon.  —  Traité  historique  de  la  Gravure  en  boia,  t.  I, 
p.  3o3.  •  Tandis  que  Christoffel  Jeglier  (graveur  en  buis  alle- 
mind)  frisait  de*  merveille*,  de  son  coté,  Pierre  Le  Sueur  n'en 
fiicoit  pas  moins  du  sien.  Il  n.iquît  à  Rouen  en  1636  ;  rien  n'est 
pin*  beau  ci  plus  hardi  que  les  tailles  de  ses  gravures;  quoiqu'il 
ait  fait  quantité  d'ouvrages  admirables,  la  seule  estampe  des 
|  (uaircs  qu'il  a  gravés,  est  capable  seule  de  faire  avan- 
tageusement son  éloge.  » 


341 

aux 

il  le- 


15a 

poii  le  bois  très  délicatement.  Il  gravoit  ordinairement  son 
nom  tout  au  long  sur  ses  ouvrages  et  quelquefois  en 
abrégé,  avec  ces  trois  lettres  P.  L.  S.  H  scavoit  aussi  des- 
siner assez  proprement.  Il  a  gravé  plusieurs  pièces  excel- 
lentes, telles  que   le  grand    llcuron  du   Dictionnaire  de 

l'Académie  française J'ai  eu  depuis  peu,  de  hasard. 

une  autre  estampe  de  ce  graveur,  pour  des  billets  oiur- 
tuaires,  qui  est  un  beau  morceau  >.  Mort  le  17  septembre 
1698.  —  Le  Sueur  (Vincent),  son  frère  cadet,  ne  en  iôûS. 
mort  le  2 1  avril  1743.  Elève  de  son  père  et  de  Jean  Papil- 
lon, a  gravé  un  grand  nombre  de  vignettes  et  de  fleuron» 
Signait  :  V.  L.  S.  —  Pierre  Le  Sueur,  autre  frerc,  nuisne 
d'un  autre  mariage,  résida  à  Rouen;  mort  en  17S0.  Sa 
fille  Elisabeth  fut  employée  par  Ourse),  imprimeur  rouen- 
nais,  et  grava  les  estampilles  et  marques  des  toiles  qu'on 
apportait  aux  Halles.  Papillon  cite  encore  Nicolas  U" 
Sueur,  né  en  1691,  mort  en  1764,  graveur  en  CÊXSàtOfli 
1  le  plus  illustre  de  la  la  mil  le  >. 

Le  Veau  (Jean-Jacques-André),  né  à  Rouen  le  9  jaO" 
vier  1729,  élève  de  Le  Has,  en  17SÏ,  a  fait  l'objet  d'un* 
étude  approfondie  de  M.  Jules  Hédou  (1). 

LtÉCARD  (Thomas),  maître  graveur  de  tombes,  paroi*** 
Âaint-Maclou;  son  traité  de  mariage  avec  Manon  V* 
Sadde,  i3  octobre  1607  (Tab.  de  Rouen). 

Maintku.  Un  Metrue,  graveur,  âgé  de  5o  ans.  figut* 
avec  sa  femme,  ilgée  de  40  ans,  dans  l'Etat  des  nouveau.* 
convertis,  d'environ  1698  (C.  977)  —  Claude  Montre, 
graveur,  probablement  un  fils  du  précèdent,  marié  à 
Suzanne  Le  Vasseur;  baptême  à  Saint- Vigor.  le  16  sep- 
tembre 1712,  de  leur  fils  Thomas-François,  né  de  la  veille; 
ù  Saint-Lô,  le  29  décembre  1710,  de  leur  fils  Pierre,  né  du 
même  jour  ;  et,  le  t5  septembre  1722,  d'un  autre  enfoni. 
—  Claude  Maintru,  graveur,  décédé   rue  du  Pctit-Salut, 

fi)  Jules  Hédou.  —J.-J.-A.  Le  Veau,  sa   Vie  et  son  Œurrt 

(1720-1780),  Paris,  Charavay,  MDCCCCIII. 


35 

Snini-CanJe-le-Jcune,  laissant  pour  héritii 
:ousine  germaine,  épouse  d'un  cordonnier,  dont  mention, 
11  octobre  1774-  Maintru  grava  la  planche  sur  cuivre  de 
la  confrérie  de  la  Sainte-Trinité  et  Saint-Luc,  établie  aux 
Cirmesde  Rouen,  17Î1. 

Hénv  (Nicolas),  graveur,  paroissien  de  Saint-Lô,  11  oc- 
tobre i65g  (Tab.  de  Rouen,  minutes  de  Follet). 
Mullahd  (Pierre),  graveur,  figure  avec  sa  femme,  un 
et  une  fille,  dans  l'Etat  des  nouveaux  convertis,  d'en- 
1698  (C.  977). 
P*piLtoN,  Pour  les  Papillon,  il  n'y    a  qu'à  copier  ce 
dit  le  plus  illustre  membre  de  cette  famille,  dans 
Traité  de  la  gravure  en  bois  (t.  I,  pp.  304,  307,  3ot(). 
•    Dans  le  temps  de  la  fameuse   Elisabeth  de  Sirano  ou 
Sirani,  morte  en   1670,  Jean  Papillon,  mon  ayeui,   né  à 
Rouen,  et  dont  les  ancêtres  étaient  originaires  de  Tou- 
T*intt  exerçait  aussi  la  gravure  en  bois;  il  ne  sçavoit   au- 
cunement dessiner  et  n'a  rien   gravé  de  bien   extraordi- 
aa're;  cependant  la  pratique  lui  faisoit  bien  couper  les 
'•illes  suivant  ce  qu'elles  étoient  dessinées;  il  faisoit  sa 
m«rqueavec  ces  deux  lettres  :  I.  P. . .  11  a  aussi  gravé  des 
'pires  de  cartes  à  jouer.  Mon  grand  père  mourut  en  1710, 
^m  le  mois  d'août. . .  Feu  mon  père  a  été"  l'un  des  plus 
^biles  graveurs  en  bois  de  son  temps...  Il  naquit  en  1661, 
A  l'âge  de  a  ans,  il  fut  conduit  a  Rouen  et  élevé  chez  son 
•yeul  «  ensuite,  il  vint  à  Paris,  chez  son  père,   lequel  le 
"lit  chez  Noél  Cochin,  habile  graveur  a  l'eau-forte,  pour 

les  petites  batailles On  lui  doit  l'invention,  a  Paris,  des 

Papier-,  Je  tapisseries  qu'il  commenta  à  mettre  en  vogue 

environ  l'an  1688;  il  les  sçavoit  poser  en  place  avec  goût, 

lucoup  d'an  et  de  propreté.  Il  a  porté  cette  invention 

au  plus  haut  point  où  elle  ait  jamais  été,  de  sorte  que  de 

P temps  et  depuis  lui  tous  ceux  qui  se  sont  mêlés  de  ce 
roerce  ont   contrefait  ses  desseins  »  (1).    On  trouve 


■ 


,.,. 


Li  gravure  en  boii  cil  beaucoup  plus  anck-nm:  que  celle 


352 

ta  àgnunre  de  J.-M.  Papillon  ni  bw  de  l'image  de  11 
Charité  de  Sainte-Geneviève,  oublie  en  l'église  du  Bsunj- 

Put:  (Rocb).  graveur  sur  le  quai,  rue  Grand-Pont. 
taie,  en  1703,  à  4L  10  s-,  pour  sa  capilauon  (C  3ii|. 

Pnbxas  (Abraham),  graveur,  indiqué  a  la  date  i» 
a£  août  i65o  (Etat-civil  des  protestants). 

Piqcesot  iIon-Bajuiste-Pjtiice),  fil*  de  Miche!  Pique- 
noi  et  de  Marie- Elisabeth  billard,  était  encore  mineur 
lorsque  forent  publiés  les  bans  de  son  mariage  avec  M  •'" 
Anne  Du  Tail.  bile  de  Georges  Dn  Thil  et  de  Marguerite 
Le  Retour  de  M  on  «lie,  «  novembre  1779  Elève  de  De- 
camps;  il  avait  obtenu  le  prix  de  dessin,  en  1771.  Le  I)*- 
cetnbre  1751.  son  ancien  maître  présentait  à  l' Académie 
de  Rouen,  deux  estampes  :  La  Vue  du  ekdteau  de  Covc? 
et  la  Vue  du  Prieuré  des  Devx-AmanU,  œuvres  du  \euai 
graveur.  «  intéressantes  par  le  travail  et  par  k  fini  ^ 
burin*. 

Rekavlt  (Antoine],  graveur,  fit  une  donation  à  l'Hôitl- 
Dieu  de  Rouen,  le  31  août  j6q3;  U  offrit  au  mémeria- 
blissement  une  somme  de  756  1..  moyennant  une  rente 
viagère,  10  mars  1701.  Y  avait-il  un  lien  de  parenté  en'11 
lui  et  un  Jacques  Renault,  graveur  que  i'on  voit  four'"1 
au  Chapitre,  a  estampes  à  marquer  le  linge  de  la  Cathé- 
drale, i6i5  (G.  »6o8)  r  —  Renault  (Laurent),  graveur,  li- 


en cuivre;  mais  moins  brillante  et  moins  délimite  que  celte  Vf 
nière.  On  n'en  fait  guère  usage,  aujourd'hui,  que  pour  quelque 
vignettes  en  fleurons,  dont  on  se  sert  pour  ornements  data  lL~ 
ouvrage*  d'impression  ».  et  en  noie  :  -  Le  sieur  Papillon  est  u 
des  plus  célèbre*  graveurs  en  bois,  dans  les  genres  les  plus  (**" 
cieux  et  le*  plus  délions.    Le*  vignettes,  les  armoiries.,   le*  pa'ï" 
sages  et  les  portraits  qui  ont  été  exécutés  par  cet  habile  artis**-" 
sont  regardes,  à  juste  titre,  comme  des  chef-d'œuvre*  de  l'Art 
Dictionnaire  Historique  de  la  Ville  de  Paris  et  de  se»  ewviro'*-* 
par  MM.  Hurtaut  et  Msgny.    Paris,    1779,  t.  Ill,  V.   Gr&tv-^ 


353 


ottre  de  Saint- Lô, 


cala  ire  de  la  première  maison 
pour  un  loyer  de  rzo  I.  par  an,  1657, 
en  l'église  de  Saint-Lô,  i3  décembre  1679  de  Romaine 
Le  Roux,  sa  femme,  décédéc  à  l'âge  de  Soans.  —  Renault 
^Louis),  graveur,  ciié  comme  veuf  dWntoîneite  Villei, 
7  avril  1(565  (Tab.  de  Rouen).  —  Renault  (Roberi).  gra- 
veur, locataire  d'une  maison  située  derrière  l'église  de 
Sainte-Lô,  dont  il  fit  la  remise,  en  1 66 (  ;  demeurant,  en 
1O64,  rue  Neuve-Sain t-Lô,  avec  Jean-Baptiste  et  Louis 
Renault,  ses  fils  fîi  septembre  11164  —  Tab.  de  Rouen, 
Meubles). 

Tkeroui.de,  cité  comme  habitant  la  rue  de  la  Haran- 
guetie.avec  sa  femme  et  un  fils,  dans  VEiat  des  nouveaux 
convertis,  vers  1698  (C.  977), 

Toutain  (Jean),  maître  graveur,  décédé  à  l'âge  de  67  ans, 
le  ii  novembre  1705,  inhumé  dans  la  nef  de  l'église  pa- 
roissiale de  Saint-Lô,  le  17  du  même  mois;  cité  comme 
domicilié  rue  de  la  Poterne,  en  169c  (Insinuations  ecclé- 
'ianiques). 

Vallieh  (Jean),  graveur  en  bois,  imagier,  demeurant 
■^  Kouen,  rue  Cauchoise,  paroisse  Saint-Vigor.  —  Claude 
vallier,son  frère,  18  juillet  1618  (Tab.  de  Rouen). 

M.  le  Président  profite  de  cette  occasion  pour  dire 
Su'il  a  demandé  à  notre  collègue  un  bon  portrait  de 
*on  vénéré  père,  afin  d'en  enrichir  notre  Bulletin. 

Il  ajoute  qu'il  serait  très  désireux  d'y  joindre  aussi 
^ngrand  plan  plié  du  sol  voisin  de  la  Tour  Jeanne- 
d'Arc. 

Ceci  l'amène  à  parler  des  archives  de  la  Commis- 
*ion.  Le  secrétaire,  rappelant  que  les  plus  anciennes 
P'tccs  forment  quaire  grands  albums,  présume  qu'il 
>'  aurait  lieu  d'en  faire  relier  un  ou  deux  autres. 

M.  Le  Breton  ne  borne  pas  là  ses  projets.  Ces  des- 
*»iw,  vieux  de  près  d'un  siècle  et  signés  de  H.  Lan- 


«lois  ei  de  no*  premiers  archéologues,  mériteraient  U" 
catalogue  complet  et  méthodique.  Il  pourrait  Ê»rt 
imprimé  dans  notre  Bulletin,  et  mettrait  ainsi  noi*"1 
précieuse  collection  à  ta  portée  de  tous  les  travaï*" 
leurs. 

M.  Duveau  présente  deux  beau*  dessins  d'épis  en 
plomb  et  les  commente  dans  les  noiiees  qu'on  va  lire?  - 

NOT1CB  SUR   UN   ÉPI   EN    PLOMB   DU   XVI"   SU.CLK. 

Au  fond  de  la  cour  de  l'immeuble  siiué  rue  du 
Vieux-Palais,  n°  3o,  existe  un  bâtiment  en  galandage 
du  xvr=  siècle,  à  deux  étages  dont  le  comble  à  deux. 
croupes,  couvert  en  ardoises  et  agrémenté  de  trois 
grandes  lucarnes,  possédait,  il  y  a  encore  peu  d'années. 
deux  grands  épis  en  plomb.  Ils  ont  été  démontés  et 
sont  actuellement  la  propriété  de  M.  I.cloup  {couvreur, 
rue  Thiers,  40). 

Ces  épis,  absolument  semblables,  se  trouvant  dans 
des  conditions  exceptionnellement  favorables,  m'ont 
engagé  a  en  prendre  les  dimensions  et  à  en  relever  le 
dessin  que  j'ai  l'honneur  de  présentera  la  Commission 
départementale  des  antiquités.  Us  oni  une  hauteur  de 
t  m.  8?  et  sont  composés  comme  suit  : 

La  base  esr constituée  par  un  chapiteau  Composites 
vase  carré,  monté  sur  un  gros  tore  rond.  Le  vase  est 
orné  de  huit  volutes  entourées  de  feuilles  d'ae.inthe 
partant  du  tore  et  s'éievant  jusqu'en  dessous  des 
volutes.  Les  feuilles  sont  estampées  et  façonnées  â  la 
main.  Chacune  des  volutes  est  composée  de  deux 
parties  droites  et  gauches  rapprochées  et  soudées 
ensemble 


3SS 

Au-dessus  est  placé  le  tail- 

loir à  quatre  côtés  incurvés 

vers  l'intérieur  et  à  pointes 

émoussées,  comme  on  le  voit 

Ewî 

gêné  raie  me  ni  dans  les  chapi- 

ifflÊk 

l,«M 

teaux  des  épis  du  xvi*  siècle. 

SXm*& 

Ce  tailloir  est  en  même  temps 

ML 

.a-r 

la  base  du  piédouche  du  vase 

.«. 

qui  surmonte  le  chapiteau. 

Ce  vase  à  quatre  faces  est 

composé  d'une  première  par- 

.<..«, 

tie  en  forme  de  coupe,  ornée 

Sm 

sur  chaque  face  de  trois  go- 

"***    ' 

drons  moulurés  et  estampés 

JpsJsflÙp 

.Ole 

et  fixés  par  des  soudures. 

Au-dessus  une  large  gorge 

et  une  tablette  de  cinq  centi- 

Qîo 

mètres  d'épaisseur. 

w^nlHl 

Le  col  du  vase  est  en  for- 

.*» 

me  de  cavet  et  orné  sur  ses 

r~wF 

_Q" 

arêtes  de  quatre  belles  volu- 

1 pa 

tes  ornées  de   feuilles  dV 

J  /=* 

cinthe  sur  le  champ  et  sur    " 
chaque  tôté  de  trois  teuilles 

t 

de  roseau    allongées    et   de 

B^^I>Pî 

r 

trois  autres  recourbées  qui  se 

> 

terminent  par  d'élégants  en- 

/ 

roulements. 

!  ____J 

Au-dessus  du  vase  s'élève 

une  courte  tige  cylindrique 

tpi  en  plomb 

à  Rouen 

a"ec  une   astragale   et  une 

épanouissement  en  forme  d'entonnoir  orné  de 

jodrons 

muiihirés  à  l'estampe  et  fixés 

par  des  soudu 

es.  Au- 

356 

dessus  de  cet  entonnoir  est  un  cône  tronqué  garni  it 
quatre  feuilles  d'acanthe  retombantes. 

Sur  ce  cône  s'adapte  une  pointe  en  forme  de  vis 
enveloppée  de  quatre  grandes  feuilles  d'acanthe  bstes 
à  sa  naissance. 

D'autres  épîs  en  plomb  de  moindre  importance 
existent  encore  sur  les  trois  lucarnes  à  croupes  de  ce 
toit  et  sur  une  quatrième  qui  est  sur  une  aile  Edtbubi 
avant-corps  sur  la  droite  de  la  façade;  mais  ces  épis 
sont  en  assez  mauvais  état. 

L'épi  du  xv*  siècle  représenté  par  la  vignetie  cî- 
contre  se  trouve  à  Lisieux  sur  une  maison  poriani  le 
n°  t  de  la  place  Le  Hennuyer. 

M.  le  capitaine  Engelhard,  qui  a  beaucoup  étudie 
la  ville  de  Lisieux,  m'a  communiqué  les  noies  sui- 
vantes au  sujet  de  cette  maison  : 

u  La  maison  sur  laquelle  se  trouve  l'épi  en  question 
est  l'ancien  manoir  canonial  du  titre  de  Saint-Michel. 
On  prétend,  mais  sans  produire  aucune  preuve  à 
l'appui  de  cette  tradition,  que  le  maréchal  de  Fet- 
vacques  l'aurait  habité  dans  les  premières  années  Ju 
xvne  siècle,  alors  qu'il  tenait  en  séquestre  les  biens  d* 
l'église  de  Lisieux  ». 

M.  de  Caumoni,  copiant  textuellement  des  nutes 
dont  les  originaux  sont  aujourd'hui  la  possession  Je 
la  Société  historique  de  Lisieux,  écrit  à  ce  sujet  : 

«  Cette  maison,  qui  porte  le  n°  3  du  Friche-auï- 
Chanoines  (ancien  numérotage  et  ancien  nom  de  la 
place  Hennuyer),  a  certains  caractères  propres  au* 
maisons  du  xrv*  siècle,  principalement  dans  ses 
lucarnes;  son  rez-de-c haussée  est  en  pierre;   la  porte 


357 


cintrée,  garnie  de  mou- 
lures toriques,  paraît  ne 
dater  que  du  xvt«  siècle. 
L'Otage  supérieur  en  bois 
n'a  conservé  aucune  tra- 
ce des  ouvertures  primi- 
tives ». 

II  est  très  certain  que 
ce  manoii  a  été  remanié 
dans  sa  partie  basse  ; 
quant  à  sa  partie  haute 
elle  est  intacte. 

A  notre  avis,  elle  doit 
dater  de  l'extrême  fin  du 
xiv*  siècle  ou  plutôt  de 
Il  première  moitié  du  : 
xv*.  L'épi  qui  la  sur- 
monte et  qui  semble 
bien  répi  primitif  serait 
par  conséquent  de  cette 
époque. 

Il  est  regrettable  que 
les  écussons.  placés  à 
droite  et  à  gauche  de 
la  fenêtre  dominant  la 
grande  porte  à  moulu- 
res toriques,  aient  été 
grattés  pendant  la  tour- 
mente révolutionnaire  ; 
l'usage  étant  à  Lisieux, 

pendant  le  cours  du  moyen  âge,  de  placer  sur  les 
façades  des  maisons  importantes  non  seulement  les 
armoiries  de  leurs  possesseurs,   mais  aussi  celles  de 


Épi  en  plomb  à  Lisieux 


j'avais  fait  pan  de  cette 

en  occuper  :  car  elle 

La  maladie  l'en  a  em- 


.  Auto-  a  bientôt  complété  son  envoi  par  trois 
autres  vues  : 

Le  colombier  de  la  Tureère,  a  Allourille; 

Le  porail  et  le  côté  sud  de  La  chapelle  Saint- 
Georges,  a  Vallîquerville. 

W*mcky-Csp**I-  —  Calvaire.  —  Poursuivant  ses 
bons  offices  à  regard  de  notre  album,  M.  Cahîngi  a 
envoyé  le  mois  dernier  au  secrétaire  la  carte  postale 
qui  reproduit  la  eroii  du  cimetière  de  cette  paroisse  - 
11  y  a  joint  t'ébauche  de  quelques  détails  d'ornemen- 
tation. 

Des  remerciements  sont  votés  à  ce  zélé  correS' 
pondant. 

F_nôn  M.  Rue!  fait  cette  lecture  : 

Cour  aux  Ciseaux.  —  Actes  relatifs  à  un  lènemer*  ' 
de  maisons  situées  derrière  l'immeuble  ponaniaciuL-1"" 
lement  le  n°  87  de  la  rue  Ganterie  ancienneme**' 
n°  ioij. 

Ce  tènement  de  maisons  avait  été  vendu    par  ad'" 
passé  le  2  septembre   1646   devant   «Jehan  Laisné, 
Tabellion  Royal  jur^  en  la  Ville  et  Vicomte  du  Pont- 
delarche  et  Le  Pon-Sainct-Ouen,  et  Pierre  Le  Tour- 
neur son   adjoinct   audict   Pon-Sainct-Ouen  »    par 

_. 


«  Messire  . 


36r 


Messire  Jacques  Dumoncel,  Chevallier  Seigneur  de 
Varengeville  et  de  Gouy  demeurant  en  son  manoir 
seigneurial  de  Gouy  «  à  a  honorable  homme  Mar- 
guerin  Bataille,  marchand  convoîeur,  bourgeois  à 
Rouen  >. 

L'acte  de  vente  le  désigne  ainsi  :  *  ung  tenemant  de 
maisons  de  long  en  lay,  avec  ses  drotctures  et  deux 
courts  y  appartenant,  et  pour  et  autant  qu'il  en  appar- 
tient audict  seigneur  vendeur  sans  y  rien  réserver,  le 
tout  assis  dans  l'enclos  de  ladine  ville  de  Rouen  en  la 
rue  de  Laumosne,  bornée  d'un  coste  ledictacquisiteur, 
daulire  coste  le  sieur  Desmarestz,  procureur  au  bail- 
liage de  Rouen,  d'un  bout  les  héritiers  Jacques 
Le  Grand  et  d'aultre  bout  les  héritiers  Michel  Leb. . . 
et...  ». 

Ces  maisons  et  cours,  recueillis  par  Jacques  Dumon- 
cel dans  l'héritage  de  son  père  a  Messire  Louis 
Dumoncel,  chevallier  seigneur  de  Mellement  »  furent 
vendues  2,400  livres  tournois,  et  40  livres  tournois 
pour  le  vin  du  marché.  L'acquéreur  paya  comptant 
*■  quatorzeeents  livres  tournois  enespesses  de  pistolles 
«dTEspaigne,  louis  d'or,  et  d'argent,  comme  aussi 
ladietc  somme  de  quarante  livres  pour  ledict  vin  en 
Pareilles  espesses  que  dessus  ». 

En  marge  de  l'acte  est  inscrit,  d'une  autre  écriture 
'ÎUe  l'acte  lui-même  :  «  Tenement  de  maisons  nommé 
'**  Cour  aux  Ciseaux  n. 

Un  contrat  de  vente  daté  de  1669  précise  cette  indi- 
c«tion  : 

«  Un  corps  ou  plusieurs  corps  de  logis  sis  en  la 
Petite  rue  de  L'aumosne  tendant  à  la  poterne,  ainsi 
"îu'il  se  contient  et  comporte,  appelé  vulgairement  la 


cour  aux  ciseaux,  ainsi  qu'il  est  plus  ampleme 
spécifié  dans  le  contrat  d'acquisition  fait  de  Mess*  tc 
Jacques  Dumoucnel  [sic]  ».  (Contrat  du  2  ser7  P' 
tembre  1646). 

Un  acte  de  1-19  fait  mention  d'un  droit  de  passai^ff* 
«  par  une  allée  et  cour  commune  nommée  la  cour  au-—31 
ciseaux  qui  son  dans  la  rue  de  L'aumosne  *. 

Enfin  les  tiires  de  propriété  indiquent  que  les  alté^^* 
communes,  donnant  accès  à  la  cour  »  ancien nL' m tr S '"''- 
nommée  la  Cour  aux  Ciseaux  »,  avaient  leur  entres^'' 
rue  des  Ciseaux,  petite  rue  de  l'Aumosne  et  rue  de  1  -*1 
Poierne. 

En  résumé,  les  tiires  dont  nous  venons  de  rou  =* 
citer  des  extraits,  précisent  l'emplacement  d'une  cou  =»* 
appelée  vulgairement  «  la  Cour  aux  Ciseaux  ». 

Cetie  cour  et  les  maisons  qui  l'entouraient  appar — -" 
tenaient,  au  commencement  du  XTO*  siècle,  au  moin^"" 
pour  partie,  ;'i  Jacques  Dumouchel,  seigneur  de  Varen— -" 
geville  et  de  Gouy,  qui  en  avait  hérité  de  son  père, 
Louis  Dumouchel,  chevalier,  seigneur  de  Mellemont. 

Elle  était  englobée  dans  le  pâté  Je  maisons  que 
forment  aujourd'hui  les  rues  de  la  Poterne,  des 
Fossés- Louis- VIII  et  Ganterie. 


M.  le  Président  ajoute  d'intéressants  détails  sur 
Mellemont  : 

Au  siècle  dernier,  cette  terre  était  la  propriété  de 
Prosper  Soyer,  lequel  en  mourant  légua  ses  biens  aux 
Hospices.  Mellemont  fut  vendu  et  acquis  par  M.  Dar- 
cel   li],  colonel  de  la  garde  nationale  de  Rouen  et 


(1)  Il  émit  le  père  de  notr 

collègue  Je  lu  Commission,  Alfred 

Darccl,   ancien   administra 

eur   des    Gobelins    et   dlrecttw  du 

Musée  de  Cluny- 

363 


ancien  capitaine  d'artillerie  dans  le  Grande  Armée.  Il 
échut  ensuite  en  héritage  à  son  fils,  M.  Jean  Darcel, 
ingénieur  des  ponts  et  chaussées,  l'un  des  auteurs  des 
Buttes  Ghaumont;  et  son  fils,  M.  Alphonse  Darcel,  le 
possède  actuellement, 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  un  quart. 


A.  Tougard. 


I 


f 


NOMS  D'HOMME  • 


— Jr,  345. 

Acliinville  (d"),  74,  7S. 

Altuçon  (d"),  i*3. 

Attendre,  173. 

Allais,  ï45. 

AHard  fChr.),  »o,  167. 

Allemagne    (H.-R.  d'),   100. 

Alorge  (famille),  3o. 

Alquietd'J.atg. 

AmUise  (G.  dl,  >65,  348. 

Amené,  aoi. 
**idide  Villarst,  77. 
Ango,  335,  336. 
Annibal,  *g5. 
An«out,  i5ï. 
An*hiaume  (l'abbé),  il  8. 
AntOnia,  a63. 

Antonin-lt-Pieui,  16g,  3ig. 
AP"s.  JÎ3,  134. 

Armand  (A.),  177. 
At**lin,  16a,  345. 

A'h*lie,  141. 

***-,  97. 

Aubry(l-abbé),  ao6,  358. 
AUt*r«n,  a4ï. 

Aumont,  ,53. 


Aurélien,  il 

Au  saint,  1  1 
Auvray,  6a, 


Bacclius,  184. 
Bachelcy,  aa7,  345. 
Bailleul  (de),  35. 
Barbette,  187. 
Barthélémy.  117.  371 
Basset.  67. 
Bassom  pierre  (Je),  11 
Bataille,  36i. 
Boudard,  1  34,  ai  1.  a! 
Baudot,  i5l. 
Baudren,  346. 
Baudry,  04.,  97. 
Haunard,  a3. 
Bcaulard,  ia8. 
Bedford  (de),  aa6.  a; 
Behottc,  118. 
Bellay  (du),  346. 
Bellcau,  346. 
Belle!  orust,  116. 
[Jenoli  XIV,  a6. 
Bequet,  i85. 
Bcr,  58. 


3M 

Beraier,  us. 

Braque,  68. 

Berry  (de),  8,  «J. 
Bcnoui  l'jbM-  '»*■ 

Braqnetnont  (B.  dej,  146. 

Brasseur,  246.  161, 

Bertrand.  60,  lia. 

Bre>e  (de),  m-Iï3. 

Braoche,  97. 

Brian  ebon,  46. 

Besiin  |  la 

BridM,  gr,  94. 

Beule,  146- 

Brtnon(de),  ï8*. 

Bigirs  de  11  Londe,  •;',. 

Bnsacier,  i63. 

Bigot,  117,  16S. 

BrognarJ,  3 10. 

Billiard,  117,  118. 

Bucy  (de),  7. 

Bissari,   ut. 

Buisson,  a  5  9. 

Blanche  lU  rein*  ,  193. 

BuIIsdi,  84. 

Blinchet  (A.),  1 16,  145,  168, 

Bunel  (l'ibM,  198. 

169,  178,  180,  193,   ïo5. 

Busquet,  170. 

335. 

Butet-Hamd,  164. 

Bloud,  119. 

, 

Blunck,  188. 

c 

hio.  (..!■■  1. 119. 

Cacheleu.  64. 

BuieWieu,  1  iS. 

Cagnat.  147. 

Boisiaj- (Je),  11?. 

ChlBgt.35,  77,  Sofi,  36»- 

Boissitres.  104. 

Caillot,  64. 

Boivin.  5o. 

Caillouel.  H9. 

Bonimy,  Si. 

Caligula,  169, 

Bonaparte.  10  5. 

Carncatla,  180. 

Bor.iïam  (P.),  118. 

Carrf,  118- 

Bordeaux  (F.  de),  «63. 

Carrel,  3g. 

Bosgeffroy  (de),  35. 

Carton,  u8. 

Boucher,  61,  197. 

Cajstni,  171. 

Bougon.  346. 

Caumont  (l'abWt,  17,  38. 

Bouju  (M.  de),  67. 

Caumont  (dej,  141,  358. 

Bourbenon,  145. 

Caumont,  18I. 

Bourbon  (de),  71,  33t. 

CecLUe,  i3*. 

Bourdin,  97. 

Ceri.y  (de),  76. 

Bourdon,  5o,  94. 

Céiar,  »6S. 

Bouvard,  aSg. 

Chaîne.  «76,  ÏÏ4. 

Bovette,  186. 

Chapelle,  87. 

Boyer,  48,  ti5. 

Charle*  V,  65,  66,  146-14** 

Boy  vin,  70,  170, 

■7>- 

Brametot,  97. 

1 

-      VI, ,,,. 

i67 

Il,  3»,  ni 

Coullombd,  5i. 

:,  tss. 

Coulongnc  (de),  96. 

■Mauvais,  145. 

Courage,  i33. 

-Téméraire,  6. 

Caurleilles  (de),  g8. 

>5. 

Coortojf,  194. 

;<S.},  197,  19g. 

Cousin  (J.),  11. 

3p, 

Cousin  (chanoine),  186, 

de),  ï+â. 

Cousinot,  aï. 

t.  r70,  141 . 

Couttl,  5o,  190. 

io5.  1(3. 

Coypel,  141. 

!0. 

Crespin,  111-124. 

69. 

Cresié,  154, 

(de),  iï3. 

Cruismnre  (de),  69. 

4l  i57,  l6*. 

Crucifix,  aiS-zia. 

abbé),    13-16,  10, 

Cybèle,  3o6. 

7g,  80.  85,  140, 

D 

5,  i5g,  189,  116, 

1,  ï8i,  193,    338. 

Dandebourg,  3)6. 

5i. 

Dnrccl,  ao'.  36»,  363." 

'.),  166. 

Daremberg,  i3g,  ï*i. 

101. 

Daron,  66,  g3. 

(6. 

Daubin,  54. 

:,  181,  lïg. 

Dauvergne,  a38. 

n,  79.  '8r. 

DBTi,    I64-167. 

Dèce,  180. 

44,  3.5. 

Déchclctte,  agi. 

uraont,  197. 

Dccorde  (l'abbé),  77,83. 

0. 

Deglaligny,  167,  184. 

,  141- 

De  Gouye,  Ï46. 

.97- 

Delabarre,  3i5. 

ci,  338. 

Delacroix,  344. 

(P.),  »,  4,   18,  90, 

De  la  Mare,  5o,  347,  348. 

,,  3o8,  3o9. 

De  h  Place,  347. 

(Th.).  4- 

De  la  Rue  (G.).  49- 

(Am.),4- 

Delastre,  98. 

s. 

Delmire(K.-P  ),<",„,  1  14,  18;. 

BcaurciMi-it,  4a. 

146,  147. 

3(8. 

De  la  Ville,  98. 

*■ 

Deti#le(L.j,  17,  14J.147.  j;i. 

(J 

Dhfia  0*r».  168. 
Dolr,  Î47 

DvTiïKn,  îr  ■■ 

Drenz  (de).  338. 

Dtuguo.  341. 
Drouef,  167. 
Du  BelUj,  >46- 
Duboc.  34.  65. 
Dubosc  (G.i,  3n. 
Dubrcuil,  i5. 


DncB 


.  79.  ! 


Du  clos.  i3ç. 

Dufcu,  aSa. 

Dufour.  08,  09, 161. 

Du  Fresne  du  Cangc,  ïSl. 

Du  Gort,  53. 

Du  Homme,  114. 

Duine  (l'abbé),  149. 

Dujardin,  87. 

Du  jardin-Beau  meti,  33 1. 

Dumoucbel,   69,    36i,  36». 

DuMouBiief!C,E.,G..J.),5i 


Esccval  (if),  339. 
Estoulttiilie   (d*l.  96,  il 

Ktnudlle,  1S0. 
Eu  fif),  34». 


Farin,  9,  33,  1  = 

108,  »63. 
Faroiae,  177. 
Faustine.  319. 
Féret,  *8i. 
Fermant,  347. 

Ferraque»,  356 
Ficquend,  35. 
Fiquei,  »J8. 
Fîgdor,  a  18. 
Flang.  100. 
Fleurus  Duïivier,  3 
Fomenelle,  «49. 


60,  10'. 


369 

ni,  MM 

Gravi  Ile  (de),  91. 

R-),  80. 

Gravois,  74,  75. 

ï.),  173-187. 

Grégoire  (S.),  110. 

Il3. 

Grossin,  «43. 

0-),  83. 

Grouvel,  3i6. 

,  191,  3o5. 

Guérard,  71. 

I«,  84,  181. 

ûueroult,  89,  96. 

1  (B  cri  heaume),  i5:'. 

Guiben,  17. 

û,  81. 

Guibray  (de),  108. 

,  166. 

Guillaume  de  Jumiéges,  xi)S. 

ïam,  liq. 

Guillebert,  65. 

Guiot  (l'abbé),  53. 

U 

Gutenberg,  17. 

69. 

Guyol,  3  18. 

>3o. 

69. 

H 

toi. 

Halle,  97. 

Hamard  (l'abbé),  116,  167. 

i3. 

Hamilton,   io3. 

,61. 

Hamy,   [83. 

95,96. 

Harcourt  (d'),  Ï4S. 

le),  64. 

Hardouîn,  74. 

,&4- 

Hardy,  85,  3i9. 

99- 

Harel,  Ï41. 

1.  80. 

Harlay  (de),  73. 

y  (de),  i57. 

Hauguel,  J48. 

9- 

Hauioi(de),  103,  163. 

S,  ïS'j. 

Hafari,  7,  53. 

(t'abbe"),  196. 

Havy,  101. 

(5,  99.  100. 

Hédou,  349,  35o. 

(de),  168. 

Héliogabale,  175,  180. 

(de),  35. 

Henri  1",  ag5. 

,  64,  104. 

-    II,  84,  n3. 

349. 

—    IV,   14,    i5,   98,   176, 

M,   190. 

177.  "7- 

17». 

-    V,  65. 

Ill,  180. 

—     VI,  114,  »a6. 

*7- 

Hérennius,  a3o. 

Héron  de  Vilkfotsc,  1 1(1,191. 

3?o 

Hervïeu,  i6g_ 

Joyeutc  (de),  »3S,  33(. 

Heute,   loî. 

Juin  d*AM»cfcc  if' 

rtHpgj.ii_it.iij,  iîq,  «a*. 

Juberl,  143,  281. 

H-encc,   MM. 

JjII.i  [Vitiiiu    ïSo. 

HilJcvert  (s«n!'i,   i 

■-V-T,     l8o. 

Hoffmann,  u.1    m 

lBW.f-.-W.,  i«i. 

Hungnari.  -; 

H 

■M,  1*7. 

H"sb1ier-.   ri-. 

bdfma,  [16, 

Hoitinguc.    . 

L 

Houd.  3o6, 307. 

Housset,  119. 

La  Bure  1  !.-     _ 

Houzard,  86. 

La  Borde 

Hubloche   de   Gmndmaiîon, 

La  Briêreïde).  254. 

104. 

Lachevre  (L.1,  24. 

H u chou,  100. 

L_.«nsberg(M.).  145. 

Fl1.1r1.1u1.  35*.. 

L»Haye,  141. 

La  Heuie.  i<m. 

1 

Lni&né,  3  60. 

Imbcii,  100. 

Lallemam,  1,4,  309. 

Ingoiill.  348. 

La  Mare  {de»,  301,  ici. 

InntKem  XI,  81. 

Lambert  (R.),  64. 

Lamber»i..c  (de),  7Î.  Ï4** 

Lance  te  vite,  82. 

Jacquemet  (l'abbé),  49. 

Landrin,  3ï7. 

laïques,  3  48. 

Langlgis  (H),    1,   ni,    *7°' 

Jadoulle,  13,  1&. 

353. 

l.iîlU.ivii.   1)6. 

..anglois  (l'abbé),  46. 

Jean  .S.),  335. 

Langloia,  loi. 

Jean-Baptisie  (S.),  n5. 

Liinion,  101. 

Jeanne  (l'abbé),  335, 

La  Portière.  8. 

Jeanne  d'Arc,  65,  iSo.  114, 

La  Quériirc  (de),  1  1 
Lsunoy  (M.  de  ,  1 
Laurent,  iai . 

186,  188,  3n. 

Jeghcr,  34n. 

Jiirôme  (S  ),  69. 

La  Vigne  (de),  189. 

Ion  (de),  .04." 

Le  Bas.  5o,  345. 

Jourdain,  342. 

Le  Ber,  r>6. 

Jourdy,  iî,  60,  8a,  1 14,  211. 

Le  Blond,   r  17.  nB, 

Jouvency,  63. 

Le  Bourgti.. 

^^H                          M™ 

tM~*--J~~ 

37. 

I-«   Boursier,  7.   74. 

Le  Petit, 

*- charpentier,  307. 

Le  Picard,  11S, 

*-«£»«,  Ï45.  3^6. 

Le  Pilleur,  5S,  i5g. 

L-e^rf,  4Ï. 

Lépingle,  »85. 

*-«  Chandelier.  164. 

Le  PM,  S. 

^s  Chevalier,  101. 

Le  Queu,  49 . 

*-«=  Ch«n,  3*. 

Le  Roux,  qo,  11G,   iqa,  ail, 

*-«S«itW  (L.),  335. 

1,6. 

*-«j:™te  (l'abbê),  196. 

Le  Roy,  ai  9. 

•-e-  Corbeillcr,  174. 

LeSaas,  347. 

*-*:  Cotdicr,  34&. 

Le  Sauvage,  90. 

•—«Cornu,  149. 

Leschauf,    1  iq,  uo. 

t-edecourt,  io3. 

LeBens,a3i. 

'      ■fcjL.Tg. 

Leily  (de),  1 19. 

*  -g  Fcburc,  74. 

Leaourd  (l'abbé),  ai. 

*-«e  Pènev  m. 

Lespine  (de),  aoa. 

*—  e  Flamem,  34. 

Leapre,  io. 

*—c  Forestier,  S48. 

Lcsueur,  34a,  349,  35û. 

* — e  Genevois,  148. 

Le  Tellier,  «6a. 

*— *geion,  a8*. 

Letouzcy  (l'abbc),  317, 

*-<grip,  41. 

La  Turquier,  171. 

1— c  Gris,  34«. 

Lcvasseur,  348. 

l— «  H  tic  hier,  90. 

Le  Veau,  35o. 

Leloup,  Ï54- 

Le  Vif,  54. 

Lemaîire,  60,  8». 

Le  Vignereux,  «04- 

Lemjtclmnd,  148,  184. 

Le  Vilain,  169. 

Le  Maison  <'c  PO,  148. 

I.iégard,  lia. 

Le  Masson  le  Gulfr,  118. 

Lieurey,  348. 

UeMsnudcla  Noe,  «86. 

Lilli  (de),  189. 

Le  Messicr,  10Ï. 

Litch,  Ï07. 

Le  Mire,  S40,. 

Littré,    (63. 

L=  Moignc,  St>. 

Liverne.  189. 

^■"noine,  17<i  . 

Loesel.  91. 

LtN.yn,   lia. 

Lollius,  181. 

^«anajr,  14. 

Longuet,  5o. 

L^d,  64. 

Longue  ville  (de),  10.1,341. 

Uï*eiey.  '«.   '"-<- 

Loquet,  i  il.  Mi. 

^  Permeniier,  141. 

Lorin,  118. 

**e:sanide  Boi»guilben,  Ï4. 

Louis  XI,  6,  8,  lajf. 

37* 

Louis  XII.  S+.  î8i  . 

Mesnil-Baïire  (du),  i55. 

—    XIII,  188. 

Mettot,  177. 

—    XIV,   i6ï,    175,    188, 

MfzarJe,   1S6. 

.96.  119,  3io. 

Mkhel,  >5». 

Louys  (Isabelle»,  65. 

Michel  (saint),  335. 

Loytde  S.-Pol,  110. 

Mïcon,  245. 

Loy»(J.),  3o8. 

Miciea(R.).  Notice.  br'~- 

Luc  (S.),  iS. 

Micie»  (C.),  67. 

Lucé  (de),  117. 

Milel,  218-M1. 

Lucille,  175. 

Minerve,  139. 

Luricnnc  (de),  loi . 

Mionnet,  197. 

Lyon  net,  90, 

Moncl,  32. 

Monfreule,   101. 

M 

Morainville  (de),  341,  J4Î- 

Monstier  (C.  du),  »i7-iî3. 

Macquart,  210. 

Montmorency  (de),  117. 

Maillan,  341. 

Morel,  37. 

Maillet  du  Houllay.  80. 

Morin  (l'abbé),  117. 

Maintenon(M"«  Jet,  s83. 

Morisse,  toi. 

Maïntru,  35o. 

Mowat,  17,  217. 

Makce  (l'abW),  37. 

Moy  (de),  199. 

Mandrot,  8. 

Mullard,  3St. 

Murc-Aurilc,  181. 

Mulot,   197. 

Marcodé,  tg'S. 

Myrou,  23. 

Marcîanu».    142. 

K 

Marctcot,  17. 

Marguerite  d'Anjou,  6,8. 
Marius,  174,  a68. 
Marquez)'  (l'abbé),  40. 
Martin,  49,  102, 

Neef,  174. 
Nantier,  54. 
Napoléon  III,  tSj. 
Néron,  169. 

Mis  se  lin,  5o. 

Nenra,  169. 

Neveu  (l'abbé),  »6a. 

Mauconduîl,  u. 

Nicolas  (S.),  9,  11. 

Maxime,  180. 

Nicole,  49. 

Maiimin,  i3o. 

Nicosthines,  137-iïci. 

Maurry,  1,  n3,  3o8. 

Nourry,  10». 

Mbzc  (l'abbé),  174. 

O 

Mercato,  141. 

Univni,  335. 

Mérv,  35 1. 

Orme  (de  1'),  84. 

373 

0*«t.49. 

Pierre.  49. 

°™«">  97- 

Pierre  (saint),  335. 

UuoDe,  180. 

Pierre  Fourier  (saint),  »36. 

Othon,  169. 

Pillet,  t34. 

Ott,  978. 

Pilloy,  .84. 

Ouin-Lacroix  (l'abbé),  94. 

Piquenot,  35*. 

Oukc],  Ibo. 

Place  vnult,  io3. 

Ouracl  (M"«),  345. 

Pomereu,  184. 

Ovide,  16,  63. 

Pommereu  (de),  190. 

P 

Porée  (chan.),  i58. 

Poste!,  m. 

Pasin,  97. 

Postume,  181,  ]U. 

Padouan,  a68. 

Poteu,  toi. 

Pantbou  (de),  i63,  i65,  345. 

Pottier (A.],  63. 

Pipillon  (les),  graveurs.  173, 

Poulletier,  2  58. 

346,  3ÎO-35». 

Poussier,  338. 

Papillon  (l'abbé),  14>- 

Prévost  (G.-A.J,  a65. 

Parent,  38. 

n 

Partout,  *7. 

Q 

Pascal,  164. 

QjKMt,  tyo. 

Pasquin,  134. 

(Juesné,  174. 

i'anirel.  11. 

Parilly  (de),  339. 

R 

Pcriaui  (N-),  169,  341. 

Rabardy,  61. 

Pcricord  (de),  70. 

Radcval,  135-117. 

Perrault,  119. 

Ralle,  97. 

Petit,  101.  35  1. 

Ratoirc,  Ci. 

Pciit-Clerc,  164. 

Rauniot,  141. 

Philippe,  178,  180. 

Rebillct,  114. 

Philippe. Auguste,  37a,  179. 

Regnart,  91. 

Philippe  IV,  134. 

Rcgnaud  de  Villeneuve,  7, 

Philippc-le-Jeunc.   173. 

Régna  ult,  89. 

Philippe-le-L'jog,  i5o. 

Rcinach  (S.),  115-117. 

Philippe-le-Bcl,  35. 

Renault.  35i. 

Philippe  VI,  ni. 

Resae,  111. 

Philomine  (sainte),  114. 

Restout,  61. 

Pie  X,  3oi, 

Rcvillout,  n3. 

Picdois,  J5o. 

Ribadiu,  166. 

Pfest,  53. 

Richer,  54. 

»74 

R«b*nt.*44. 

T 

RoJmare,  91. 

Tabouret,  16a. 

!**«».  .46. 

Tacite,  ai  S. 

Rogar.  »&,. 

Tait,  166, 

RoBCheroOc»  lR.-R.deX  15». 

Talbot,  *5o,  a65,  16C 

Rtthîaeob  (de),  a»3. 

Tancanille  (J.  de),  147. 

R«k1,  101 

Tamiaejr  de  Larr.,  3o6. 

Rouen,  ti,  (4. 

Taurin,   144,  ÏÏ4. 

Rousse)  (l'abbé  An,),  M. 

Tauvtl,  :? 

Rouuelin,  166. 

Taylor,  1. 

Rouiel  .le  tardai;,  3). 

Terriens,  1S1. 

Rudcraare,  14}. 

Thaurin.  181,  114.  ïll. 

Ruflio,  ni. 

Theroulde,  94,  355 . 

Thésée,  tîg. 

S 

Thibault  (l'abbé),  87. 

Thieaae  (l'abbé),  63, 

Sabinianus,  141. 

Ttiorel .  1 9 1 . 

Sahut.  Ï10. 

Tîberius  Flaccus,  317. 

Saint  An.-,  1*1. 

TÎWtrcs,  tio. 

Saint-Simon,  157. 

Tinn,   ta8. 

Sainte-Beuve  Me»,  18. 

T:  tel  ouïe.   190. 

Siint-l  jurent.  190. 

Titus,  169. 

Saintyon  (J.  de),  7. 

Tonnerre  (de),   n3. 

Salitbuty  iJel,  91. 

Tougard,  86. 

Sauvage  -l'abbe).  5,  >.. 

Tournebu  (de),  340. 

Saungcut,  jôq. 

Tours,  349. 

Savunnet,   1 1 ». 

Toustnîn,  104. 

Scott,  143. 

Touiain.  353. 

Senynpuehen,  5a,  53. 

i'rann,  3 1 8,  338. 

Severus.  141 

Trébooioi,  aSo. 

Sepnour,  80,  141. 

Trehé,  348. 

SJlvcilrc,  as. 

rrthe*  (l'«bW|,  36. 

Sirano  (El.  de).  55 1 . 

T  relient,  6o. 

Solinius,  141. 

Trotullet.  341. 

Soroménil  (l'abbe  .  a$j 

Trubleviile  (de),  34a. 

Sorbierc,  aïî. 

Turej»,  57. 

Soyer,  36a. 

Tyrel,  toa. 

Spitzci-,  ai  y. 

" 

ivmphurienlsaint),  174,  a35. 

IV 

~ 

375 


y  (S.),  83. 

;r,  353. 

:res  (de),  249. 

nelle,  Vauchelle,  3*6. 

remer,  287. 

uclin,  62. 

sier,  3. 

Lire,  64. 

uant,  164. 

'  (de)  fils,  33 1. 


Vespasien,  269,  338. 
Vicq,  277. 
Victorin,  142  ,181. 
Vienne  (de),  49,  2  56,  257. 
Vigot,  191,  267. 
Villers  (de),  33 1. 
Vincent,  49,  74. 
Virgile,  245,  339. 
Vitellius,  268. 
Vitruve,  219. 


fe 


E?? 


hl 

NOMS  DE   LIFU 

A 

B 

Afcruiie*,  i3g. 

Bacqufïille,  Ï7,  38,  171. 

Anier,  n  8. 

llaillj-en-Riïiêrc,  44,117,338 

Alcnçon.  m. 

Biiona-lc-Comu,  Ïi5. 

Aleui,  k..o,  îi3. 

Bnrdou  ville,  38. 

Aliny.  60,  8a. 

Biirneville,  i5j,  iSS. 

Allemagne,  ï  1 7 . 

Bayem,  188. 

Allouville,   37,     160,    35c,, 

Beaubec.  37. 

i6o. 

Beau  11 1 1 .  n  t  -lc-H  n  re  ng ,  44, 

Alpe»,  ig5. 

Beaiinay,  44. 

Aivimare,  35«). 

Beau  séjour,  106. 

Ambourville.  i5i,  iS3. 

Beau  vais,  3o6. 

Amfreville-  la  -  Campagne  . 

BecfleljaSS. 

J49- 

Belgjum,  ai 5. 

Atnfreïille-aur-Iton,  190. 

Bel  la  ligue  s.  3o5. 

4«gerville-la-Manel,  08. 

Belleticombrc.  36.  197,   199, 

A"gcrville  -l'Orcher,    a5i  , 

Bellevillc-aur-Mer,  199,304, 

*5j. 

337. 

*"jqU,  ,„. 

Bcllozane,  36. 

^OevillelDutlair),  i5i,  iSï. 

Belmesnil,  70,  3l5. 

^genieuil,  iSï,  a5(i. 

Bcnnetol,  170. 

Art*»or,  338. 

Berlin,  188,  3oo. 

*rque»,  38,  194. 

Berville-»ur-Scinc,  «17. 

■^rai,  3o6. 

Beiancon,  176. 

Ar*oi»,  a  64 

Bihorel,  5. 

A,h4nes,  ,30,  14a. 

Blangy,  37,  1117. 

*™a«y,  a  14. 

Bloit,  aa8. 

Autnale,  191. 

Boisgaulier,  96. 

***»nche»,  174. 

Boisguillnume,   116,336. 

A»reme*nil,  44. 

Bologne,  lâ. 

^"coun,   199. 

Ilimituville,  *6i. 

M 

Boopan.  114.  307. 

r.iiatn»-,»?- 

CriktOe,  iiS. 

Bras.     . 

Cornacille,  33. 

Bordeaux.  3  s. 

Coucj-,  3S>. 

fl.svrr.nr>   )■■■" 

ri  1    IHI>  *«3-«H 

Btat.EJeliac.  au3.  33*- 

Co«rceBc*-k-RecnaMo,  9». 

Bofc-Guèrard.  68. 

Cnqœ(laj.  70. 

BoadtcrnBe,  «67. 

Cnquebeiif-suf-Seine,  iK- 

Bo^nrM>1.  adfe. 

Cr»qiners,  181. 

n  imi»iw.  i»s. 

Grabat*.   :--. 

Bcofaoa,55. 

I~ih'iii»h    141. 

Boocg-SaBdooia.  3Si- 

Coirenilfe,  18. 

I          -    '_     D|      %       J'^"    ■ 

D 

Bourges,  118. 

Boutracourt,  55. 

Diwil,  164. 

Bouville,  141-143. 

Deux- Aman»  (prieure!.  Ml- 

Brtnl.  m 

Dieppe,  39.    134,   146.  »* 

Bcotoaatc,  107,  117. 

i.8-»»i.    16*,    17*,  "s 

BruirBcs,  90. 

3i5.  34S. 

Bochy,  19,  144- 

DoBTTCod,    3o>. 

Bycakala,  il. 

Dreux,  34i. 

C 

Drunure,  146, 

DuoUir,  3oî. 

Caca,  11 3,  l63. 

Dunkerqoe,  3o6. 

Cailly,  116,  i35,  33i.  Vok. 

67. 

E 

Catètea,  n5,  i>o.  ni. 

Eaulne,  140, 

Cambridge,  107. 

Eawy,  197. 

Cinehan,  44. 

Ecouis,  *5i,  i5S. 
Ecioi-I'Auber,  338. 
Egypte,  nfl. 

Elbeuf,  90. 

Canteleu,  16. 

Cany,  196. 

Cap  français,  119. 

Cari  h  âge,  60,  146. 

Enndarille,  1S7. 

CarviHe-la-K<it!eritre,  »3q. 

EpomaUe,  i5i. 

Caudebec,   81  ,    146,     1S7. 

E,-reioi,i5i. 

154.169- 

Eptc,  Se»,  191. 

Caitmem,  106.  147. 

Lrin.nii.ni-5Qr-ISu.-h)'.  14  - 

Celloville,  175,  197. 

Espagne,  aSo,  36t. 

C!iaumunl-en-Bii*igny,  187. 

Eueisay,  8. 

3?9 

Et<juiteville,  )J>g. 
Kure,  il  3. 

Havre  (le),  ioB, 

Hénouville,  193,  338. 

' 

Hermanville,  44. 

Hermès,  116. 

P*tai*e,  êSo. 

Heuqueville,  45. 

Se«imp,6,33, 118-J21,  1S0. 

Hollande,  101 . 

f  imbort,  161. 

Hnnflciir,     146 ,    1S4, 

«63, 

Flacon  ri.  i57. 

209. 

FraïK-iinvillc,  l57 

! 

Franquevilk,  182,  »56. 

Frrneuse,  a  19. 

[(Tendu,  17. 

Frctnoy-Folay.  107. 

Imhleville,  14. 

Furfboz,  18a. 

Inchaville,  85,  33l. 
Italie,  ïo,  346. 

° 

Gailleiontsine,  ïû. 

Gaillon,»58,  Ï38. 

Jersey,  i9ï. 

Gain  ne  ville,  4?. 

Jumiégee,  1  Jo-i  .:  1,  t  &7 

181, 

Gascogne,  3a. 

i95,  Ï47. 

Gainy,  IÎ7. 

Gaule,  280. 

Génw,  9a. 

Ugny,  3tî. 

Gisors,  80,  125. 

La  Hayc-Chanielou,  [a 

5. 

Gommerrille,  131. 

La  lleuze.  NMtM,  l<>7 

•00, 

Gonfreville  l'Orchcr,  1*». 

Upanle,  24. 

Gournay,  '}■},  1111-195,  «44. 

Leioun,  81,  191. 

Gtiurnay-en-Caui,  »5i. 

Lignemsr*.  3S. 

Gnusscau ville,  3oa, 

Lille,  J06 

Gouy,  177.  'fii- 

Lillcbonne,    13,80,86 

141, 

Grandcs- Vente»,  «44, 

143,    iSo-i5i,    1Î9 

181, 

lire  mon  vil  le,  40. 

185,278,  3i7-3ii. 

Orcutillt,  «96. 

Limésy,  49,  69. 

'  Irigmmicville,  3.1 1. 

Lintol,  141  . 
Lisieut,  2o,33,358. 

H 

Londe  (la),  174,  107,  33  t. 

HiBeboK,  87. 

Longboel,  18a. 

Hirtleur,  146,   174,  Xtfi. 

Longtieville,  144,  341 

Haruuel,   1*5-117- 

Lorraine,  33 1. 

H-iutot-Saini.Sulpke,  71. 

UovMM,  359. 

38o 

LouTiere,  8,  181.  i>6.  sî?. 

M 

Lucauca,  g5. 

Nantcuil,  a  56, 

Luxembourg,  88. 

Ncufbosc,   un. 

Lyon,  104- 

Meufchàwl,  i5,  34,  81. 

M 

Neuville,  Sg. 

Net>viHe-Chant-i'0«I  ("1. 

Machonvillc,  10t. 

1-7.   1» 

Magny,  1Ï1-J56. 

Névillc,  99. 

Minne«lk-lj-G..upil.  14. 

Nogenl-Ie-Roi,  m. 

Marmoutiera.  a5o. 

Normandie,  3a, 

Maromme,  io5. 

Normart,  ï<j3. 

Marlincami-,   n5. 

N.-D.  de  Bondeville,  44 

Martini  ille-aur-Ry,  358. 

N.-D.  du  Vœu,  87. 

Martot,  11,  174- 

N.-D.-du-Bec,  tu. 

VU u lévrier.  m. 

Nuremberg.  ai8. 

Mauny,  ni,  1 53, 107. 

0 

Mayence,  17. 

MeJlement,  Meliemonl,  36i. 

Oise,  11. 

36s. 

Oissel,  5t,  57,  uo,  tïi,*7'' 

Manières,  i»5. 

Orbe:.  358. 

Mett,  JÏ5,  33 1. 

Orlc'ani,   208,  «43. 

Meulan,  H1- 

0*moy,  77.  M. 

Meule»,  44. 

Outnarc,  t53. 

Mcnères-aur-Muid»,  roi. 

Ouraille  (H.  i»5. 

Milan,  i63,  i65. 

Ouville-1  a- Rivière,  44. 

Monceau-lc-Neut,  184. 

Oxford.  35. 

Mont-au-Bergcr,  104-306. 

P 

Mont-aux-MaUde»,  46,   >Î4. 

196. 

Pàcy,  99. 

Mont -Saint- Michel,  3no. 

Parc  (le),  104. 

Montaure,  17g. 

Monlcauvaire,  179. 

95,    104.    lia.    i^l,.    17'., 

Montchauvet,  111. 

196,  aao,  ia8,  a33,  144- 

Montncury,  a  54- 

i5n,   169,  3o5,  3iq,   3Ï4, 

Monttgny,  90,  1 36. 

V>.  341.  :<5i.  K3. 

Moniivillier»,  a  $4. 

Pau,  194. 

Monvillc,  117,  188. 

Pavuly,  i38.  338. 

Moriagne,  85,  33 1. 

PérigDtd,  a66. 

Moulineaui,  io5.  33i. 

PcronvUle,  ai6. 

38 1 

Ptàt-Qucvilly,  247. 

Rcu 

en,  Aitre  St-Maclou,  170, 

Pciriik-,  -S. 

177. 

:   .   n3. 

— 

Archevêché",  1Ï4,  3i5. 

...  111. 

— 

Auberge  de  la  Tête  de 

Pr.et- Aude  mer,  7,  45 

Blin,  154. 

Pont  -de  -i'  Arche,    10,    n  , 

— 

—      du  Petit-Salut, 

. 

i54l  i55. 

PùOioijc,  1Ï1,  237. 

— 

Au^ustins,  69. 

Po»i-Siint- Pierre,  8,  iSa. 

— 

Augustin  s  déchausses, 

Potquiéval,  146-149. 

■6l-l63. 

Ftaes.  II. 

— 

Bailli,  166. 

Pori-Sainl-Ouen.   157,  a58. 

— 

Brodeurs,  88-111. 

Pûui.  n5. 

— 

Carmélites,  70. 

Prtnence.    164. 

— 

Carmes,  53,  04,  347, 

Q 

36i, 
Carrefour  du  Ponchel, 

Qnilltbcuf,  1S1. 

îai. 

R 

_ 

Caniers  -  do  minotiers , 

Riderai,    |>6. 

100-101. 

Rhin,  »iS. 

— 

Cave    à    triple    étage, 

Ricarville,  186. 

47.  3og. 

Bidonne,  tgs-ig.5. 

— 

Champ    du     Pardon , 

Roaudel,  99. 

167,  168. 

Rooehcrolles-le-Vivier,    38, 

— 

Chapelle  S. -Marc,  98, 

ôo. 

100. 

Rouen  en  ttcttuvailis,  116. 

— 

Chapelles  prétendues . 

Rmufs,   i,  •>,  5o,  n3,   164, 

ao3. 

176,   196,  i3o,  i63. 

- 

Château   de   Philippe- 

»6o,  3ofi,  341,  341, 

Auguste,  171. 

346.  351.  36i. 

— 

Chaussée  de  St-Sever, 

—     Abbaye  Ste-Calherine, 

167. 

9,  ï53. 

— 

Cimetière  St-Maur,  41. 

—         —      de    Sl-Amand, 

— 

C1"S  St  Marc.  97, 18». 

14,  178,181, 

— 

—    des  Galées,  1S6. 

3i5. 

- 

-    .aux  Juifs,  3og. 

—         —      deSt-Ouen,55, 

— 

Collège  des   Bons-En- 

166,178,188. 

fMrt,  73. 

—       —     de  Bonne-Nou- 

— 

—    d'Albane,  171. 

velle,  .56. 

—    de*Jcsuites,i9o. 

382 

Rôti 

»,  Colltpi-  des  Ofme*- 

Rouen,   Eglise  Saint-!  iillv. 

Lins.  34G. 

de-Ripainyflle, 

— 

Congrégat.  des  Filles- 

16g,  170. 

H.-D.,  Su. 

-    —    Saint-Godard,  53. 

— 

Cordeliers,    69,  i36. 

ï58. 

_ 

ConrHuiCiseaui,  36o. 

-    -     St-HerMano1,   ïi, 

— 

—    Dannery,  î36\ 

98.100. 

— 

la  Crosse,  336. 

—    —    Saim-HiUire,  169. 

- 

Eglise   Cathédrale.  1, 

-     —    St-Jean,  q3,   191, 

7,  9,  11,  49Ô4. 

Î45,  ï46. 

67,97-101,144, 

—    —    St-Laurcnt,  10,49- 

i3l-ï34,   260, 

h,  97-IOÎ.I3S. 

176,    285.  Ï34, 

—    —    Sainl-Lô.  68,  101. 

347-349,35». 

;i6.    191,   14!, 

— 

-    U  Madeleine,  i58. 

*63,  ï8i.  346, 

- 

—    des  Carmes,  .I47, 

348.  349.  m. 

35i. 

—    —    Saint-Maclou ,   6. 

— 

—    N.-D-de-la-Rondc, 

■  t,  48.  ai,  97" 

7,  3o,  58,  144, 

lot,     103-107. 

t86,  Son,  347. 

349.350. 

— 

—    Saini-Andre"-de-]a- 

—    —    Saint-Martin-iur- 

Ville,  «41. 

Renelle,  91,347. 

— 

—    Salnt-Cande-le- 

—    —    .--ainl- Michel,  96, 

Jeune,    7,    101, 

r«;w»,54$ 

35i. 

—    —     Satnt-NLaise,  164, 

— 

—    Sainte- Candc-le- 

)i5,  Î49. 

Vieux,    33,   53. 

—        —    St-Nicolas,    37, 

54. 

4^-5',    90.   97, 

— 

—    Siiini-Elot.  67, 98, 

118,    un,    Ï47. 

tlfi.    Ï03-107, 

Ï49. 

177. 

—    —     Saint  -  Pierre  -  du- 

" 

—    Salnt-Elienne-la- 
0  ruade-  Eglise, 

Châtel.    7.    53. 

57,  »3i. 

_    _    Siiim-Pierrc-lc- 

_ 

—    Saint  -Et  ienne-d  es- 

Portier,  50. 

Tonneliers,   5i, 

—    —     Snini-Sever,  5*. 

97-101. 

—     —     Saint-Vigor,     ÏÎO, 

—    Ssînl-GervaJs,    S, 

353. 
_    _    St-Vincenl.  5l. 

n,  Kifliic   Saint-Vmen. 

Rouen.  M;iiii>n  îles  Corneille , 

&4,<17-ioî,  a3o. 

4.  5,  .8,  io.43. 

— 

—    Sainte  -  Crois  -  St  - 

— 

—    de  la  rue    Saint- 

Oucn,  34,  5o. 

Romain,  3o8. 

— 

—    S» -C  toi  x -des- Pel- 

- 

—    de    L.  Maurry,  a, 

letiers,  Ï47. 

. 47,56,ii3, Ï07. 

— 

Les  Emmurées,  335. 

— 

—    de  la  Quille,  loi. 

— 

Enlumineur»,  48-55. 

— 

—    de     Boisguilbert , 

— 

Ferme  du  Vin.  '14. 

34- 

— 

Foire    Saint -Romain, 

— 

Marché-  aux-Chevaux, 

167,  186. 

167. 

— 

—    Je  In  Chandeleur,- 

_ 

Mitrche  -  aux  -  Veaux  , 

■68. 

■  16,  aog. 

— 

—    de    la   Pentecôte, 

— 

Martainville,  161. 

j68. 

— 

Monnaie,  j3î,  348. 

— 

Glacier,  171, 

— 

Moulin»,  64,  170. 

Gramonl     1  prieuré) , 
■63. 

- 

Nid. de-Chien,     16g- 
171. 

Hôpital-Général .    ao. 

- 

Palais-d-Justice,    3o7( 

48,  61,  170. 

3o8. 

— 

Hôtel-Dieu,     10,    4», 

— 

Parlement,  1 1,  6g,  70, 

ia7.  35»,  36a. 

73,  >oo,  aog. 

— 

Hotel-de-Ville  lancieii). 

- 

Petits-Campa,   167. 

47,  Sog. 

— 

place  de  la  République, 

i — - 

Hôtel  Det. incourt.  No- 

tice, 6-8. 

— 

Porte  Jcan-le-CœurT  6. 

— 

—    Lion-d'Or.  6,7. 

— 

—    du  Pont-Honfro)', 

-^ 

—    des  Coquet»,  17. 

3*3. 

—     aulHevrei,  14Ï. 

' — ■ 

—    de  la  Qtaewe,  3o, 

Prison,  rue  Herbicrt, 

' — ' 

—    deSt-Wandrille, 

■68. 

48. 

_ 

Quai  aux  Tuiles.  168, 

~~- 

—    Je   Mathan,  <~ii. 

_ 

Quartier  Saint-Filleul, 

■*- 

—        Bourgtheroulde, 

Î.7. 

i»6,  117.  i<>9. 

- 

La    Kougemare,    1 59, 
167. 

— ■ 

Ile  Noire-Dame,  3n. 

— 

rue   Sucrais,  a. 

— 

Jacobins,  too,to3. 

— 

—    des      Bonnetiers  , 

— 

Jeu  de  Paume.  74. 

1,6. 

384 

Rouen,  rue   de   1*   Cuurvoi- 

Rouen,  Tour  de  la    Puait 

•erie,  7. 

3«».  343. 

—    —    N.-Dame,  3it. 

—    —    Jeanne-d'Arc,  14I1 

-    —    Thourct,  7. 

i54-i>8,  «t». 

_     -     Guillaume -Tell, 

it5o,,*76. 

3n. 

—    —     George»      d'Am  - 

—    —    de»  Aviron»,  16. 

boite,  34S. 

—    —    de»  Arpent»,  3 1 1  - 

—     Viel-Pont,  167. 

-    —    du    Vieux-Palai», 

-     Vieille  ■  Haranguer*, 

356. 

.67. 

—    -     Malpalu,     16.    34. 

—    Voituriers     pw    e»«. 

198. 

Note  9- II, 

—    —    MartainviHc,  3a*. 

Rousseville,  33i. 

—    —    de  l'Ecole,  4g,  5o. 

Rouvray,  174. 

—     —    de      Coqucréau  - 

Russie,  19g. 

«nom,  74- 

S 

—    -     Saint- Vivien.  74. 

Saâne  (lu).   1411. 

—    —    dci  Capudns,  74, 

Sainneville,  a5o-s55i 

86. 

St-Andre-eti  -Gouffern,  4' 

—    —    d"Enfer,  346. 

Saint-André-s.-Cailly,   J16, 

—    —    aux    Ou»,    14'  • 

335. 

«43,  *83. 

S»i  n  l- A  ubi  l  1  -s  u  r-Mcr , 

-    -     des    Hcrmit««. 

Saint-Clair-sur-Epte,  *3j. 

.67. 

Safat-Cjï,  *87. 

-     -     du  Merrien,  168. 

Saint-  Eticnne-du- Rouvray, 

de  l'Hôpital,   a83. 

5t,  »3i,  aï*. 

—    —    des      Char  relies  , 

Saint-Gcrmain-sur-CaiHj  , 

184. 

»33. 

—    —    du   Penlcur,   3u 

Saint-Germain-d'Établcs,  44 

—    —    de  la  Poterne,  347. 

Saint-Gormain-en-Layc,  i63. 

-    -    Molière,  3 10. 

Sainl-Gilles-de-Cretot,  317. 

—    —    duKuîssel,  3aa. 

Saint-HelHer,  98. 

—    —    du  Colombier,  317 

SftLM-Jean-d-Abbe«ot,  a38. 

—    —    Morand,  344. 

Saîni-Malo,  a$o. 

—    Sources   Saint-Filleul. 

Saint-Mards.  44,   1 70. 

3»g. 

Sain  t- Ma  rtin-du- Vivier,  i»i. 

-    Siège  de  1418,  64. 

Saint-Martin  -de-Boschcrvilk , 

—    Synagogue  (ancienne), 

.89. 

47,  3oq. 

St-Martm-te-GaiUard,  Ï04. 

385 

Saint-Omer,  ai>8. 

Touraitie,  35t. 

Saint-Ouen,  »5,  It'i. 

Tourne  bu,  340. 

Sabu-PMr,  ȕg. 

Trezilidc,  38. 

Suint-Pur  et,  164 

Trots-Pierres  (les).  i5l. 

âaiut-SacnS,  i36,  174- 

Saint- Se  rvan,  Ï49. 

V 

S-Valcry-cn-Cnux,  r5,  1 

:. 

Val-de-ln-Hayc,  304. 

Sa  in  t-  Vn  1  cr  y-sous-Bu  res 

44- 

Valaase,  46. 

81-8S,  188. 

Valiquerville,  49,  î6o,  35g. 

S«ini-Wan.lrilkM8i. 

36o. 

Salot-Vigor,  145-149.  » 

Valtnont,  144. 

Sninte-Foy,  4»,  44. 

Val  ri  cher,  169. 

Saïnte-Geneviive-en-Bray , 

Vnrcngcville,  36». 

119. 

Valleville,  l53. 

Sainte  -  Marguerite  -  sur  - 

Du- 

Vaurouy,  70. 

clair,  1S4. 

Veaiiville-k-s-Bnons,  35y. 

SÉidouviDd  a5i 

Vélioeasses,  n5,    i5o,  »i5. 

Sa  ïsci  1 .1-  le-  Mauco  nd  u  it . 

»4- 

Venise,  loi,  33i. 

Sau*aay  (le),  192. 

Verdure,  64. 

S»TOie,  33 1. 

Verguant,  164. 

Seinc(U).  148-01,  187 

Vernon,  11,  m,  357. 

Scquanï.  168. 

Vexin,  80. 

Séria,  m  5. 

Vienne,  »i8. 

Sierrilte,  bq5. 

Vieux  (les),  1^4. 

Sommerv  ,71. 

Vieux-Ruuen,  117. 

SonerUJc-lci-Roucn,  186. 

Vire,  191,  i63,  164,  345 

Sliymon,  163. 

Vittefltur,   m. 

Suède.  *0l. 

SuUae,  174,  118. 

W 

T 

Wanchy-Capval,  ïfio. 

TatwarTille,  146-14S. 

Whitethurch,  366. 

Thuringe  (mont),  4?. 

Y 

1  iilj,  340. 

T'Tcj-lc-Gnind,  jq6. 

Yerville,  1  j5. 

T'-rey-lc  -Petit,  iqt. 

Yvt.ln.y4,  .oa- 

t..i,  *ta 

Yvetol,  160,  187,359. 

Torpt,  iȕ,  i53. 

Yville,  37,  iSÏ. 

Toulouae,  176. 

387 

PRINCIPALES 

MATIÈRES 

A 

B 

lie  Je  Rouen,  35g. 

Habelou,  6q. 

er,  194. 

Baein  (or de),  96,  loi. 

1  mii«  sioile,87,  tba. 

Badigeon,  1  19,  304. 

n*  à  la  Bibliographie 

Bague  de  Boïeldieu,  1  iû. 

tienne,  Ï07. 

Baignoire  cd  marbre,  111. 

ent,  ni. 

B:il  des  Grenadiers  de  France, 

en  Heurs,  33. 

48. 

m. 

Baptistère,  3oa. 

S*.  120. 

Barrier,  ni. 

tr,  i5o. 

Sas-relief  d'albâtre,  Îi3,3i5, 

3 19. 

Ï5g. 

«■<■•  •>?■ 

Bnssette,  lot,  101. 

lit  préhistoriques,  3, 

Buteur,  3 1 . 

60,  81,  144. 

Bedeau  (grand)  de  la  Faculté 

romaine»,  3,   n3. 

de  théologie,  i5. 

africaines, '">°.  1  [4, 

Beneetier,  3l. 

187,  146. 

Beioine,  0,  1 . 

Épique  incertaine, 

Besoingniei-,  0,1,  107. 

4S,  114. 

B-iecte,  to5,  107. 

ie/iw.  164-1^6. 

Boiseries,  36,  37. 

ititte,  108. 

Boucqucs.  3l. 

icM.  IÎ4-.ÏÔ,  srs. 

BnumeiM.  ion. 

>,  191. 

Briques  romaines,  180,  181. 

57.  58.  184. 

Broc,  58. 

ki,    35.     191,    »3o- 

Broderie     (la).   fVofic*,    88- 

i63,  »f>4,   3î9,  340, 

1 12. 

S43. 

Braque,  i  1 . 

'/<-,  I»o, 

8'iiudeurt,  i|o,  io3. 

d  c    Cnumont,    tgfj 

Broudeeure.  y 3. 

BrOttdcrtsse,  117,  103. 

,  3i. 

fl*#<j,  3». 

t,  3». 

388 

c 

Collection»  lucale^ 

Caalit,  lu 

Colombier,  36o. 

Cachet,  157. 

COHKISSIO*  DES  U  . 

Cadeau,  cadet,  5i. 

Caere,  St. 

AVowcw. 

Calvaire,    8*-85,   tS8,    1Î9, 

ji)6,  3  60. 
Camp,  85.  33i. 

juin 

Campanile,  3o3. 

Capucins  morts  de  la  peste. 
4»- 

Carier,  110. 

Sommaire.  1  ïi, 

Carrières,  145-147- 

Cartes   à    jouer,   ion,    307, 

février 

ï49- 

Cartouche,  198,  3m. 
C.asublerie,  8y. 

Caxublier,  100. 

Centenaire  de   P.  Corneille, 

Somma  fre,  160. 

»,  m,  14,  88. 

—       (douiième)  du  Mont- 
Saint- Michel,  3oi- 

mai qi 

Certainai,  i65. 

Chainture,  g3. 

Chambre,  9». 

Chanson    gravée     sur    une 

5»mm4inr,  S95. 

manche,  g3. 

Chapelles,  3o8,  35g.  36o. 

Cnmniunjcaf  ion!  it 

Charpe,  76. 

MM.    BaudryiP.),  143,  3?5 

Charte  busse,  104. 

—    Bcaurepaire  (Ch.   Jcl. 

Chaussicr,  qo. 

t,  5-l«,    ïo,  14- '4. 

Chenil  des  ducs  de  Norman- 

41-43,48,64-71,88- 

die,  160. 

■  11,    114,    118-tiS, 

Citoyens  de  Lillcbontte,  i»o. 

IÏ4.  I43-l54,    160- 

i5i. 

■  7».    '86,    189-195, 

Clepsydre,  119. 

100-207,    >I7-»3S  , 

Cloche,   180. 

138-143,    i5u-i5g. 

Clochers  romans,  44. 

2G1,  169,  374,  188, 

CoUectaire,  53. 

34b-353. 

38o 

M». 

Beau  repaire  (G.  Je),  61, 

MM.    Vallée,  3  1 5. 

73,209,164,178,345 

-     Vesly  (de),  ia-16,  ai, 

- 

Bellegarde  (de),  42. 

45,    57-6i,   78-85, 

- 

Chevreui,  ao,  71. 

114-117,    119,  134- 

- 

CouMïl,  IS4,  200,144, 

i43,   i57,   «74-185, 

166,  a6g. 

188,    189-199,   a36, 

- 

Deglatigny,  5,  45, 269, 

244-248,    266-269, 

3t5,  33i. 

a78-a85  ,    a88-a93, 

- 

Drouet,  100. 

3o4,   3i6-Ï26,   33i, 

- 

Duveau.ï98,3(o,3i5, 

33G-Ï43. 

3a6-33o,  354.355. 

Commission  :  Membre*  décè- 

— 

Carrela,  24,  143,249, 

des,    45,   160,   269, 

3i5,  329. 

3i4. 

— 

La  Serre    (de),    171 , 

—    Membres      nouveaux, 

Ïoi-3o3. 

i59,  274,  a8i. 

_ 

Le  Breton,   i35,  275, 

—     Vice-président,  374. 

3oi,  3o3,  Ï06,  3ia, 

—     Bulletin,  ao,  aoo,  275, 

3i4,  3i5,  3i7,  3a5, 

3i6,  334. 

333,  334,  Ï53.  36a. 

—     Archives,  4a,  43,  77, 

— 

Lefort,  4,  20,  275-277. 

3a6,  359,  36o. 

— 

Le  Verdier.    1 53,  148, 

Cften.v,  96. 

177,  i85,  3i5. 

Chie^,   103. 

_ 

Loth  (Mgr),  i36,  270. 

Cimetière  franc,  l83. 

— 

Malieornc,  88,  248. 

—        ancien,  3l8. 

— 

Peïay,  1,4,34,44,47. 

ComplaignjntB,  147. 

71,   88,    143,     208, 

Compte  de  Fécamp,  118, 

an,  327,  a36,  249, 

Comptes  anciens  de  voyage. 

370,  309. 

a5o-i58. 

— 

Ruel,    45,   47,    ii.|. 

Concilié,  tu. 

161,  10Q,  143,  i5o, 
s85,  336.  36o. 

Confrérie,  77,  346-349,  35t. 
Congrès    des   Sociétés   nor- 

— 

Sirnziti.  72,  1 55,  207, 

mandes,  20,  56. 

108,  334,  286,  '<OQ, 
3n,343. 
Tougard  (l'abbé),  1. 17, 
ao.at,  35-4o,Ci,  63, 

Conseil  gcncral,  63,  334. 

- 

Conseulx,  i65. 
Contendrc,  aS. 

86,   11S,    1S6-188. 

Contraull,  1 1 1. 

i33-a35,  171,  277, 

Contrautel,  99,  101,  iu3. 

294- iq8,    3a5-3o<,, 

Contretable,  154,  209. 

335,  35S-36S. 

Coqueriaucoq,  33, 

m 

:*o<> 

Coquilles,  178. 

Enlumineur,  *3*. 

Cornes  de  cerf,  175. 

Enlumineur».  ,Vûlt«,  4**"' 

Corporallier,  98. 

Entencion,  3l , 

Couppter,  3i. 

Entremîtes,  54- 

Coutume*  de  port,   i5j. 

Épée  d'honneur,  a3. 

Cramellie,  si. 

Epis  en  plomb.  354-358. 

Cristallin*,  bi. 

Epitaphc,  vir   Inicriplioiu 

Croix  gammées,   17. 

—        rimée,  3o_î. 

Croix  comme  entaillée,  1B7. 

Espance,  g'i. 

Crucefix,  99. 

Esptreurs,  l]l. 

Cueillerait,  t65. 

Esumpc,  »i7,  35»- 

Cuillir,  33. 

Est.mi pilles,  .*5o,  35î- 

Custode,  3i. 

Etain,  118. 

Etrcine,  110. 

D 

Euilli,  19. 

Dalles  tumuïeirea,  86,   i38, 

Exschiver,  111. 

»94,  335,  341. 

Exposition    cornélienne,  i" 

Declirtr,  91. 

Extencilles,  3  a. 

Deffaute,  iô-j. 

Demi-temps,  5o. 

Dcmiard,  demie»,  341. 

Fac-similé  de  S.-Maelou,  1 1» 

Dessins  Je  boiseries,  iSB. 

Fanuro,  33t. 

Devis  de  sculpture,  909. 

Faucons,  68. 

Dictionnaire   d«  l'Académie, 

Fer,  i8a-iS5. 

3So. 

Etrmuitler,  tu. 

Diofite,  1 14. 

Feu  .te  S.  Chriitopbe,  197, 

Dolmen,  Ï06. 

Fibules,  178,  18Ï. 

Don  du  Ministère,  1 14. 

Fil  d'or  de  Chypre,  9s. 

Dragage»,  5?,  81. 

Reurisseure,  5s. 

Drap  de  Vire,  191. 

Fleurir,  5o. 

Drccheur,  3i. 

Flûte  de  Pan,  100. 

Droicture,  108,  (io. 

Foire    S.  Romain    :   ouvet- 

E 

ture,  167,  186. 

Fondation  de  confrérie,  77. 

Echo,  190. 

Fondeur,  »5i. 

Embesongner,  90. 

Fontaine  couverte,  3i7-33o. 

Embossemenl,  son. 

Forclos,  110. 

Encommencier,  108. 

Fortraiti,  ut. 

Enlumineor,  49. 

Fossés,  190. 

391 

Poullovtr,  19Ï. 

Images  de  Rouen,  i63,  173, 

Fourme,  3i. 

ao8. 

Frarie,  lob,  1  09. 

Image*  en 

papier,  346. 

Frenge,  98. 

Imprimerie 

se*  origines,  17. 

Frite  sculptée,  3oi. 

Incendie,  3t8. 

Inhumation 

s,  68-71,  |9,, 

G»,  i5o. 

Inscription! 

ubituaircs,    11, 

Gectons,  5r. 

.S,    39,    154, 

Gramle,  81. 

3i6,3»6,335. 

de  vieilles  nui- 

Grange  dimeresse,  35g. 

.0..,  ,3-,6. 

Grawcise,  Ï48. 

Graveurs,  Ï45. 

Gravure  sur  bois,  35o.  35i. 

- 

rue  de  la  Pie,  43. 
de  calvaire,  83 . 

Gréer,  îo. 

— 

tumulaire,    87, 

Gredit,  3 1 . 

135,146, 1  So, 

Grï*   pour    églises    et    cal- 

Grillant.  78. 

_ 

183,309,335. 

commémora  11  ve  , 

86,    161,    148, 

Guetc,  t65. 

307,  3n. 

de  cloche,  186. 

H 

— 

<lu;m«sieclc,i63. 

Habit,  191- 

i65. 

/JdWW,  1:0. 

Hiitorieur,  S*.  53. 

1 

Hache*  en  silex,  1C7. 

Jeton,  118 

176. 

1  i  a cii  eue*  en  bronie,  4S. 

Journieur, 

54. 

Hommage  à  M.  le  Maire  de 

L 

Dieppe,  i34,  1S7. 

tfonnourablement,  <|o. 

Léal,  107. 

Horloge,  38. 
HasttUr,  164. 

Légion  d'honneur,  41. 

Lettre  de  Marie-Thérèse,  161. 

H  ou  fier.   iqj. 

Lever,  io5 

Hourdel,  107. 

Libratier,  49,  349. 

Hrpotauite,  180,  3iq. 
[ 

Livrée,  93 
Loyan  m  eut 

9°. 

lie  maintenue  au  Mont- Saint- 

M 

Michel,  loo, 

Maisonnettes  de  la  tour  Saint- 

Illuminer,  Yi. 

î85.  333. 

3<)2 

Manche  de  couteau,  aaa. 

Monuments,  proposition  dt 

Maquettes,  119. 

classement,   85, 

Marbres  antique»,  a8g. 

t88,    161,    i;i, 

Marchander,  91, 

*77- 

Matériaux  romain*  employé* 

Mosaïques  africaines,  187. 

au  moyen  Age,  181. 

Muette,  169. 

Mectes,  166. 

Mugueite,  3  53. 

Médaille,  177,  144,  194. 

Muraillei,    ti3. 

Médaillon  en  ivoire,  [44 

Musée    départemental ,    ÏS- 

Minages,  ni. 

61,   81,   86,  114, 

Mengier,  go. 

119,134.143,176. 

Méridien,  37,  38. 

179,181, 1(3,179- 

Mesturel,  i3a. 

181, a85, igo,3i6, 

Mesure*  de  capacité,  33g. 

3si-3ft5,33a,5», 

Meules  romaine»,  11a. 

34»,  ^43. 

Meschine  avant  l'onel,  19. 

—      de   Lillebonne,   81, 

Meutte,  tSi. 

«7- 

Mobilier  bourgeois,  3i. 

—      de    Neufchitel,    81. 

Modela»,  aïo. 

—      de  Caudebec,  81. 

Mo  t'son ,  nj. 

—      de    la     Cathédrale, 

Monnaies,  5. 

ï33. 

—        d'or,i78,i8i,3o4. 

—      Carnavalet.  1 1. 

—        romaines,  40,  i75. 

—      Boleldieu,  116. 

i78-i8t,     197, 

—      d'Evreux,  8a. 

166,  17g,  3i8. 

—      de  Lyon,  18t. 

—        gauloise* ,      irô  , 

—      de  Vienne,   [Si. 

16S,  igl,  337. 

—      de  Tours,  149- 

—        moyen   âge,    10S, 

■  83,  114. 

N 

—        modernes ,      175  , 

Neceessif,  106. 

.iJ,  iî4- 

—        leur  pouvoir  effec- 

O 

tif,  188,  1». 

Qnglettes,  110. 

Monnayeur,  i3o. 

Orfèvres,  *3i. 

Montre*  solaire*.  118-aai. 

Orfrett,  96. 

Monuments  historiques,  37, 

Ornements  de  la  Cathédrale, 

117,    18S,    a38, 

j33. 

a6g-»7<-    a75- 

Os,  i8a. 

177.  *9$.  3i3. 

Lv 

Otrier,  t5t. 

3p3 

Ouller,  97. 

Poulaillers   porteur»  de  tel-         • 

Uuvrccur,   no. 

Pourtrelure,  'il. 

V 

Prinst,  to5. 

Paltnods,  S*.  53. 

Profflllé,  toi. 

Papier  archéologique,  171. 

Pugnician,  ut. 

—      Je  tapisserie,  35 1 . 

Q 

P«rchemin»;    leur   destruc- 

tion, 119. 

quatrain,  a4o,  'A'J- 

Parchonnerie,  i5i. 

R 

Pardons    de    la   Cathédrale, 

347- 

RabilUr,  1 18-110. 

Passager,  i5i. 

Raidillon*  de  Rouen,  196. 

Passages  sur  la  Seine,  i5o- 

Rebrouder,   io3. 

i53. 

Recordacion,  la, 

Paiera,  11 6-1  (8. 

Redevances  singulières,  191. 

Pêche  (droit  de),  Kia-194. 

Règlement  de  collège,   171. 

Pèlerins  de  Suint-Michel,  I46. 

Renfondrcment,  209,  110. 

Pendule  à  médaillons,  34. 

Renversé,  98. 

Penneaulx,  118. 

Restoupper,  110. 

Perdurablcment,  iSl. 

Revenue,   1S1 

Perruque»,  19a, 

Robes,  192. 

Philadelphes    (Cercle    des). 

Rompture,  164. 

118. 

Roquilh;  i^\. 

Pignon  sur  mu.  Notice,  t63- 

Royaume  d'Yvetot,  160. 

i65. 

Ruh,  tl. 

Plans,  61. 

poignard  en  silex,  3a. 

s 

Pont  de  Paris,  9,  31. 

.Sanguin,  gi. 

Populo,  popelot,  70. 

Satyre,  i83. 

Porquier,   1 53. 

Sceau,  »34,  >S& 

Portitchti-,  i5o. 

Scellé  (prisonnier),  ia3. 

Porte  de*  Clarisse»,   189. 

Serement,  to5,  107. 

portion  congrue,  188. 

Sépulture»  franquei,  140, 

putson,  341. 

Soc  de  charrue,  338. 

Poteries,  8o,  178,  184,  3 19. 

Soleux.  i53. 

Potier»    gallo-romains,    141, 

181. 
PMiUt,  74. 

Souffîiammtnt,  90,  108. 

Statuette,  a3,  43,  143. 

'94 


Statut*  de»  brodeur»,  io5- 


TabLe,  li. 


191. 


:ulte,n3-n6. 

Tavelle,  104.' 

Temple*  romains,  174,   fo6. 

Terme»  de  »culplure,  70. 

Tesnioigner,   !'if>. 
Théâtre  romain,  14Ï,  317. 
Thériaque,  16-18. 
Tirelire,  3<i3.  338. 
Tombeau»,  M, 7S,  84,  toB. 
TourdelaPucelle,  286,  3i». 

343. 
Tour  Jeanne-d'Are,  61,  71, 

tig,    143,    1S4,    i58-i6o. 

308,  313-217. 
Train  de  mai  son  d'une  grande 

dame,  i8-3o. 
Traire  (»e),  147. 
Tran»fendu  Musée,  i34-i3fi, 

3i5. 


1  résor  monétaire,  166.  17g, 

Treste,  3i. 
Truquage,  86. 

Tumulus,  •"'"'. 


Vise  déversoir,  391. 
Vase  d'élain,  39. 
Vase»  acoustique»,  45, 
Vase*  grecs,  [37-139. 
Vases  gallo-romains,  1, 
Verre,  181.  3ig. 
Verrières  du  xv  siècle, 

—  historique 

—  de   Monïille, 


47- 


[88. 


Vills.  t78.  180,  i93. 

Vitraux,  171, 196. 

Voitures  de  Pari*  t  Rouen, 

i55,i56, 
Voirie    aur    le»     Aipea     au 

xn*  siècle,  i<iï. 
Volume     partagé    en    4c  ux 
tome»,  m. 

Volume    ,-iccessit   d"hi»toirc. 


FIN    Dtl   TOME   XIV 


—  Heaurëhaire  (M.  Ch.  de)..  263,  274,  288,   314,  345 

Fr.  de  Bordeaux,  président  au  Parlement 263 

Trésor  monétaire 166,  279,  291,  337 

Cathédrale 269,  276,  28;,  334 

Tour  Jeanne-d'Arc 269,  312,  343,  353,  386 

Eglise  Saïnt-Madou 270,  276 

Vieux-Chlteau 171,  286,  343 

—  Nomination  du  Vice- Président 274 

Monnaies  d'or 278,  281,  304  I 

Figure  de  satyre 283 

—  Église  Saint-Ouen 278,  288 

Médaille  de  Corneille 294 

Travaus  de  voirie  sur  les  Alpes  au  \W  siècle. ...  295 

Calvaire  de  Bcauvais,  à  Grcuville 296 

—  Protection  du  Mont-S.iint-Michel 300 

Frise  sculptée 301 

Laurent  Maurry  l'imprimeur 308 

Cartouche  en  bois 310 

—  L'archevêché 315 

Épaves  archéologiques 316,  336,  342 

Lillebonuc 317.  319 

Bas-relief  en  albâtre 322 

Ëpitaphes 309,  326,  3  36 

Fontaine  couverte 327 

VI.   —  Mesures  de  Pavilly 339 

Graveurs  rouennais 345 

Archives  de  la  Commission 3S3 

Épis  en  plomb 354,  356 

Chapelles  des  environs  d'Yvetot >S9i  J^o 

Cour  aux  Ciseaux 360 

Table  des  noms  d'homme 365 

—  noms  de  lieu 377 

—  principales  matières 387 


;i 


-> 


?5 


■ 


(-,PKINCIPALES  MATIÈRES  DU  BULLETIN 


1.  —  BëaCRepaim 

Fr.  de  Borda  ux,  prêtent  ju  Pultroun: 

Trésor  monitjûtiT. *Mi,  :  7 

.-■■■■ 

Tour  jcanne-d'Arc tt~.. 

Église  Saint-Mai       

Vieux-ChSlrai 
II.   —   N.    .. 

-■■-; 

m.  -  > 

■ 

■ 

■   ■ 
. 

V.  -  [."archevêché-, , 

Epaves  archéologiques ji6,  ijé. 

Lillebùrme 

Bai-ivliLt  hj    Jbiirt  ... 

Épiupîics ... 
■   Il 

. 

Archives  de  h  Commmiun     . 

Kpis  uii  ploml 

Chapelli 

Cour  aui  I  

Table  ilts  noms  d'hommi  .     ...... 


STANFORD  UNIVERS 
LIBRARIES 
STACK3 

AUG22  1977 

BULLETIN 

DE     LA 

OMM1SSION 

des  ANTIQUITÉS 

SEINE- 

INFERIEURE 

rOME  XV, 

—   |i'    LIVRAISON 

KOUhC\ 
IMPRIMER1K  CAGNIAKD  |Uos  G  Y,  Succ'i 

Hun  juin»  iI'Ajl,  BS,  et  île»  Ilginigc,  » 


► 


LISTE    DES    MEMBRES 


DE 


LA    COMMISSION    DES    ANTIQUITÉS 

DE  LA  SEINE-INFÉRIEURE 


Juillet    iqio 


Dates  Noms  Qualités 

1902,  Ier  oct.  Fosse,  C  >$,  préfet  de  la  Seine-Infé- 
rieure, président. 

1875,  3  juin.  Le  Breton  (Gaston),  O  $£,  correspon- 
dant de  rinstitut,  directeur  général 
honoraire  des  Musées  de  Rouen; 
vice-président  (arrêté  du  19  mai 
1 908 1 . 

1 866,  24  janv.  Loth    (Mgr),   chanoine    honoraire, 

curé  deSaint-Maclou. 

1871,  27  nov.  Barbikr  de  la  Serre,  ancien  inspec- 
teur des  Eaux  et  Forêts,  à  Paris. 

1K73,    tj  avril.  Pelay,  bibliophile,  à  Rouen. 

187D,    3  juin.  Tougard    (l'abbé),  docteur  ès-lettres, 

professeur  au  séminaire  du  Mont- 
aux-Malades. 

1879,  17  mars.  Lkkort,   $£ ,    architecie  en   chet   du 

département  et  des  monuments 
historiques. 


Il 

1880,  28  août.  Vesly  (Léon  de),  directeur  du  Musée 

départemental  d'antiquités,  conser- 
vateur des  monuments  historiques 
de  la  Seine-Inférieure. 
1 885,  18  juill.  Drouet,  archéologue  à  Caudebec-lès- 

Elbeuf. 
—  Milet,  ^,  conservateur  du  Musée  de 

Dieppe. 
1887,    21  oct.  G  arrêta,  ancien  adjoint  au   maire  de 

Rouen. 
1801,  j3  mai.  Coutan  (Dr)?  archéologue,  à  Rouen  et 

au  Tréport. 
1897,  22  t'cvr.  Dubosc  (G.),  critique  d'art,  à  Rouen. 
10  mars.  Vallée  (E.).  agent- voyer,  à  Yvetot. 

1808,  29 août.   Deglatigny     (Louis),     négociant,    à 

Rouen. 

1809,  4  mai.   M  aucorne,  conseiller  général,  à  Forges. 
iv)oo.   1 5  août.  Lk  Verdier    (P.),    docteur  en  droit, 

conseiller  général,  à  Belmesnil  et  à 
Rouen. 

1001.  8  aoùi.   1  .criquet,  conservateur  de   la   Biblio- 

thèque municipale,  à  Rouen. 

1002,  20  juin.  Ci.   de  Beaukepaire.  docteur  en  droit, 

inspecteur  divisionnaire  de  l'Asso- 
ciation normande. 
ioo{,  3o  janv.  l.r  Bi.osn,  *fc.  ancien  conseiller  à    la 

Cour,  préfet  honoraire,  à  Dieppe. 

Bki'non,  >j^,    directeur  de  l'École  de 
Médecine. 

Ruel  lG.),  architecte. 

Sarrazin,  >J£,  avocat. 

190?.  8    juin.   Bouctot,  député  de  la  Seine-Inférieure, 

a  Saint-Martin-Osmonville. 


III 


iqo5,  8    juin.  Chevreux,  ancien  archiviste  du  dépar- 
tement. 

1907,  22  fév.    Vernibr,  archiviste  du  département. 
—  G.  Lormier,  conseiller  général,  direc- 
teur du  musée  céramique. 

1908,  10  avril,  Duveau  (E.),  ingénieur  civil,  Rouen. 
3o  mai,  Minet,  directeur  du  musée  de  pein- 
ture de  Rouen. 

1009,   io  nov.  Delabarre  (E.),  architecte-ingénieur, 

à  Rouen. 


I* 


LISTE    DES    MONUMENTS    HISTORIQUES 

DU   DÉPARTEMENT    DE  LA  SEINE-INFÉRIEURE 

dattes  par  arrondissements. 


MONUMENTS    HORS    CLASSÉ 

i°  Edifice  appartenant  à  F  Etat 
La  Cathédrale  ou  Notre-Dame  de  Rouen  (1). 

2°  Edifices  appartenant  au  département 

ARRONDISSEMENT   DE    ROUEN. 

La  salle  capitulaire  de  S^Georgcs-de-Boscherville*  (1822). 
I-a  maison  de  Pierre  Corneille,  au  Petit-Couronne  (1868). 

ARRONDISSEMENT   DU    HAVRE. 

Le  théâtre  romain  à  Lillebonne  *  (1818). 

(1)  Les  monuments  dont  la  désignation  est  suivie  d'un  asté- 
risque sont  classés  au  nombre  des  monuments  historiques  recon- 
nus par  l'Etat,  et  comme  tels  soumis  au  contrôle  de  la  Commis- 
sion des  monuments  historiques,  établie  près  du  ministère  des 
Beaux- Arts. 

Les  autres  monuments  n'ont  que  le  titre  de  monuments  histo- 
riques départementaux,  et  sont  donnés  comme  tels  à  la  surveillance 
et  au  contrôle  de  la  Commission  départementale  des  antiquités 
de  la  Seine-Inférieure,  dans  les  termes  de  l'arrêté  préfectoral  du 
i5  mai  1867  (v.  Bulletin  de  la  Commission,  lomel,  p.  67). 

Le  dernier  classement  ministériel  (loi  du  3o  mars  1887)  ne 
range  plus  au  nombre  des  monuments  historiques  de  l'Etat  : 
Buchy,  Jumiéges,  le  Bourg-Dun,  Envermeu,  Sainte-Marguerite* 
Aumale,  Saint-Wandrille. 


MONUMENTS  CLASSÉS 


ARRONDISSEMENT    DE     ROUEN. 

Première  classe. 

uf.  —  Vitraux  de  l'église  Sainte-Etienne*  (i85o). 
r-GEORGES-DE-BoscHERViLLE.  —  L'église,  la  salle  cap i- 

tulaire  et  les  restes  du  cloître*  (1838-1887). 
r-QuEviLLY.  —  Chapelle  de  Saint-Julien  des  Char- 
ux*  (22  juin  1869). 

:n.  —  Saint-Godard.  Les  deux  anciennes  verrières  du 
chevet  des  bas-côtés*  (i85o). 
Saint-Maclou.  L'église*  (1838-1840). 
Saint-Ouen.  L'église*  (  1 838- 1 840). 

—  Chambre  aux  Clercs*  (1887). 

Saint- Patrice.  L'église  et  les  vitraux*  (i85o); 
Saint-Vincent.  L'église  et  les  vitraux*  (i85o). 

Deuxième  classe. 

m 

nville-Crevon.  —  L'église  (1867). 
iy.  —  Le  chœur  de  l'église  (1867). 
métal.  —  La  tour  de  Carville*  (1859). 

L'église  de  Longpaon  (1857). 
lineaux.  — L'église*  (1838-1840). 
en  — Saint-André  (la  tour)  (1867). 

Cathédrale.  Salle  capitulaire  et  cloître  (1867). 

Croix-de- Pierre  (la  fontaine  de  la)  (1867). 

Saint-Gervais.  La  crypte  et  l'abside*  (1867). 

Saint-Maclou.  L'aîtrc*  (1867). 

Saint-Nicaise.  Le  chœur  (1866). 

Saint- Romain  (la  chapelle  dite  de)  à  la  Vieille- 
Tour*  (1867). 


VI 

Troisième  classe. 

Les  AuTHiELxsurlc  Port-Saint-Ouen.  —  Eglise  et  vitraux 

■i$ô-h 
Bo$c-Bor:»el.   -  Le  porche  de  l'église  (1867). 
Cu'debe»-lès-Elbeuf.  -  Tour  du  clocher  (18  nov.  1884). 
OtcLAiR    -    Le«:lise#  '1S67). 
Ei  bkvf.       Vitraux  de  l'église  Saint-Jean*  (1867). 
EpiNA\-si*R-DrcL\iR.     -  Porche  de  l'église  <i  1  oct.  1888). 

Le  Calvaire  du  cimetière  (17  juin  1893). 
Fresqcienne.        Clocher  de  l'église  (26  janvier  1870). 
Hoitpevh.1  f.        Eglise*  (  i  S67). 
Isneai  ville.        Eglise  et  vitraux  (1867). 
Jtmifges.        Eglise  paroissiale  I1867). 
Mont- aux- Malades.        L'église  (1867). 
Monyili.e.  —  Les  vitraux  du  xvi«  siècle*  (23  août  1897)- 
Necvii  i  e-Champ-d'Oisel.  —  La  nef  de  l'église  (1867). 
Oissel.  —  Porte  des  M  ornons  (3  novembre  1904). 
Préu'x.  —  Les  dalles  tumulaires  (1867). 
Rouen.  —  Saint-Paul.  Abside  de  l'ancienne  église  (1867)- 

Samt-Vi\ien.  Le  clocher  de  l'église  (1867). 
Rn.  —  l  ^  porche  de  l'église  u«>  décembre  1878). 
Timu-remme     Annexe  d'Estcville).      -    Le    retable  de 

l'egiUe  \  1 1  décembre  1S77). 
Yainmi  1  e.        L'église*    1S07  . 

ARRONDISSEMENT    1>F    DIEPPE 

Première  classe 

Arqiks.        L'église*  (  1838-1840;. 

Atffay.        L'église  nS3o). 

liorRG-Ors.  —  L'église  (i85o). 

Difppf.     -  L'église  Saint-Jacques*  (1838-1840}. 

Enykrmki'.         L'église  •  1  ^-^4). 

Ei;.  -    L'église  ou  abbaye*  il 838-1840). 


Dcu.vicme   t  Lisse 

Cri  kl.  —  L'cglise  (1867). 

Dieppk.  --  L'église  Saint-Remi  (1867). 

Eu.  —  Le  tombeau  des  Guise*  (église  du  collège)  (1861). 

Sainte-Marguerite-sur-Mer.  —  L'abside eti'autel  (1867). 

Neuville.  —  Le  chœur  (1867). 

Tréport.  —  L'église*  (1867-1887). 

Troisième  classe 

Ancourt.  —  Les  vitraux  de  l'église  (1867). 
Avremesnil.  —  Le  clocher  de  l'église  (1867). 
Denestanville.  —  Fonts  baptismaux  (4  février  1879). 
Sainte-Foy. —  Le  clocher  de  l'église  (i863). 
Saint-Martin-le-Gaillard.  —  L'église  (1867). 
Saint-Victor-l'Abbaye.   —    La   statue  de   Guillaume-le- 

Conquérant  (1867). 
Varengeville-sur-Mer.  —  L'église  (1864). 

ARRONDISSEMENT    DU    HAVRE 

Première  classe 

Etketat.  —  L  église*  (i85o). 

Fécamp.  —  L'église  de  la  Trinité  ou  l'Abbaye  (i838). 

Graville.  —  L'église  ou  abbaye  de  Ste-Honorine*  (i85o). 

Harfleur.     -  L'église*  (1 844-1887). 

Montivilliers.  —  L'église  abbatiale*  (  1 83o). 

Norville.  —  Le  clocher  de  l'église  (i85o). 

Deuxième  classe 

Lillebonne.  —  Le  clocher  de  l'église*  (1867). 
Manéglfse.  —  L'église*  (1867-1879). 
Saint-Jean-d'Abbetot.    —     Le   chœur    et    la    crypte   de 

l'église*  (i838- 1887). 
Saint-Vigor.  —  L'église*  (1867). 


▼tu 

Troisième  classe 

àngeryili.e-i.'Okcher.  —  L'église*  (1867). 
Beuieyille-la-Grenier.  —  L'église  (1867). 
Cerlangue  (la\  —  Le  clocher  de  l'église*  (1867). 
Etainhus.  —  L'abside  de  l'église  (1867). 
Gaimmeyille.  —  Le  clocher  de  l'église  (1867). 
Graucbouyille.  —  L'abside  (1867). 
MoNTiviLUERS.—  Le  cloître  et  la  croix  du  cimetière  (1867). 
Raffetot.  —  Baptistère  et  médaillons  (i5  déc.  1881). 
Sainneville.  —  La  nef  de  l'église  (1867). 
Saint- Eustachk-la- Foret.  —  L'église  (iS  déc.  1881J. 
Saint-  Laurext-de-Brèyedent.  —  Le  clocher  (1867). 
Virville.  —  L'église  (3i  octobre  1874). 

arrondissement  de  neufchatel. 

Première  classe. 

Aumai.e.  —  L'église  (i85o). 
(îournay-en-Rray.  —  L'église*  (i85o). 
NKrFCHATEi-  —  Le  chœur  (i85o). 

Deuxième  classe. 

Hiires.  —  L'église  (1807). 

Sigy.  —  Le  chœur  de  l'église  (i83o). 

Troisième  classe. 

Bi.angy.  —  L'église  (1807). 

Frksi.ks.  —  Retable  et  tabernacle  en  bois  sculpté  (10  vl 

cembre  1877). 
Nkl-fmarchk.  —  L'église  (1867). 
^aint-Saens.  —  Les  vitraux  de  l'église  (1867). 
Yatierville.  —  Le  clocher  de  l'église  (1864). 
Yii.LKDiKU-i.A-MosTAGNE.  —  Le  clocher  de  Tcglise  129  ju* 

1 868). 


AkKONDISSKMEN'I     1)  YVfcTOT. 

Première  classe. 
Caudebec-en-Gaux.  —  L'église*  (i85o). 

Deuxième  classe. 

Allouville.  —  Le  chêne-chapelle  (1867). 
Blosseville-ès- Plains.  —  Les  vitraux  de  l'église  (i85o). 
Sainte-Gertrude.  —  L'église*  (1867). 
Valliquerville.  —  Le  clocher  de  l'église*  (i858). 
Vatteville.  —  L'église  (1867). 
Veulkttes.  —  L'église  (i85o). 

Troisième  classe. 

Boudeville.  —  L'église  (i863). 

CoNTE\iLLE(à  Paluel). —  Fonts baptismaux*!  10 août  1904) 

Ingouville-ès-Pi.ains.  —  La  nef  (1867). 

>!aulévrier.  —  Lutrin  (8  août  1879). 

Saint- Wandrille.  —  L'église  (1875). 

Chapelle  Saint-Saturnin*  (1887). 
Sasseville.  —  La  croix  du  cimetière  (1867). 
Veules.  —  Le  clocher  de  l'église  (1867). 
Villequier.  —  L'église  et  les  vitraux  (1867). 


LISTE  DES  SOCIÉTÉS 

«CAQCTttES   LE    BCLLET!*    DE   LA  COMMISSION    EST  ADRESSÉ 

CH%QCE   ANNEE 


P**r*  Cxnite   des    Travaux    historiques  au 

Vi-istere  de  l'Instruction  publique 
S>2>:tc  des  Antiquaires  de  France. 
Cxrire  ie$   Sociétés   des    Beaux-A*15 

FVjîs-  Royal'. 
5csr.ee,:  ethnologique  du  Trocadéro- 
>.\r:cri  des  Amis  des  Monuments  pa" 

Xï^s-  S.viere  Académique  de  Laon. 

>\r.e:e  archéologique,    historique      c 

<c:errxàque  de  Soissons. 
xv.e:c  historique  et  archéologique     ** 
C  h  irea  a-  Thierry . 
\  .  ,x.\« , .  -  -.  .x     <—  *:_  j^  lettres.  <cience>  et  arts  »J-  ^ 

V  x<-Vi-  ::rne>,  à  Nice. 
*    N*  >\:.:.  icjc^micue  Jaçriculture.  *-^ 

-c  i    Ji-.      ï-t<    et    belles-lettres 

v^*    v    ^  >.;  .:::;>  ..::re^,  sciences  et  arts 

V.e   ".*■*.  .-  Rodez. 
v  \   >  *     ^  >*c  *:,  Ci^  A~.::cuA:-e>de  Norman  J-   **^ 

^*c  .!i*  .:^>  rsra-x-Arts  de  Caen. 
>•„■  ~ti  " — c.r<c  d\ archéologie. 
v  -.%v  >-c  ~:~  "  >:^:c-e.  .-.tteraire.  artistic^ 

.•  <.*:'icui  :u  Cher,  a  Bourgs  *=" 
^   .  .*.  . *c-   V -v  eu. -es  Ju  Centre, 
v     ^    v\    n.  >  *c  ,:v   c    ..«ce?   de  Constantin^' 


XI 


-<=>-xe-d'Or.  Commission  des  Antiquités  du  dépar- 

tement de  la  Côtc-d'Or,  à  Dijon. 
Société  archéolog.,  d'histoire  et  de  lit— 
térat.  de  l'arrondissement  de  Beaune. 
Société  des  sciences  historiques  et  na- 
turelles de  Semur. 
*o*_jbs.  Commission  archéologique  de  Besan- 

çon. 
^Rôme.  Comité   d'Histoire  et  d'Archéologie  à 

Romans. 
^ure.  Société   libre   d'agriculture,    sciences, 

arts  et  belles-lettres  du  département 
de  l'Eure,  à  Evreux. 
Société  libre    d'agriculture,    sciences, 
arts  et  belles-lettres  (section  de  Ber- 
nay),  à  Bernay. 
Bibliothèque  publ.  à  Pont-Audemer. 
Musée  des  Andelys. 
Eure-et-Loir.         Société  archéologique    d'Eure-et-Loir, 

à  Chartres. 
Société  Dunoise,  à  Chateaudun. 
Garonne  (Haute-).  Société  archéol.  .du  Midi,  à  Toulouse. 
Gironde.  Commission  des  monuments  et  docu- 

ments historiques,  à  Bordeaux. 
Hérault.  Société  archéologique  de  Montpellier. 

Indre-et-Loire.      Société  archéologique  de  la  Touraine, 

à  Tours. 
Loire-Inférieure.  Société  archéologique  de  Nantes  et  de 

la  Loire- Inférieure,  à  Nantes. 
Loiret.  Société  d'agriculture,  sciences,    belles- 

lettres  et  arts  d'Orléans. 
Société  archéologique  et  historique  de 
l'Orléanais. 
Manche.  Société  académique  de  Cherbourg. 

Société  archéologique  d'Avranches. 
Marne  (Haute-).     Société  historique  et  arch.  de  Langres. 


XII 


Morbihan. 
Nord. 


Oisk. 


Orne. 
Pas-de-Calais. 


puy-i>k-1)ô.ik. 
Saône-et- Loire. 

Savoie. 

Seine-et-Marne. 

Seine- Inférieure. 


Société  polymathique  du  Morbihan,  à 
Vannes. 

Commission  historique  du  Nord,  n 
Lille. 

Comité  flamand  de  France,  à  Lille. 

Société  Dunkerquoise  pour  l'encoura  - 
gement  des  lettres,  des  sciences  et  des 
arts,  à  Dunkerque. 

Société  historique  de  Corapiègne. 

Société  archéologique  de  Senlis. 

Comité  historique  et  archéologique  d& 
Noyon. 

Société  historique  et  archéologique  de 
l'Orne,  à  Alençon. 

Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie. 
à  Saint-Omer. 

Société  académique  de  Boulogne-sur- 
Mcr. 

Commission    des    monuments    histo- 
riques du  Pas-de-Calais,  à  Arras. 

Académie  de  Clermont-Ferrand. 

Société   d'histoire  et  d'archéologie  de 
Châlons-sur-Saône. 

Société  savoisienne  d'histoire  et  d'ar- 
chéologie, à  Chambéry. 

Société  archéologique  du  Gâtinais,  à 
Fontainebleau. 

Académie  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  de  Rouen. 

Société  libre  d'Kmulation  du  Commerce 
et  de  l'Industrie,  à  Rouen. 

Société  des  Amis  des  sciences    natu- 
relles, a  Rouen. 

Société  Jes  Amis  des  Monuments 
rouennais. 


XHi 


Seine-Inférieure.    Bibliothèque  des  Sociétés  savantes,  a 

Rouen. 

—  Blangy. 

—  Bol  bec. 

—  Clères. 
Dieppe. 

—  Elbeuf. 

—  Eu. 

—  Fécamp. 

—  Gournay. 

—  Le  Havre. 

—  Montivilliers. 

—  Neufchâtel. 

—  St-Etienne-du-Rouv, 

—  Yvetot. 
Musée  de  Caudebec-en-Caux. 

—  Lillebonne. 

Somme.  Société  des  Antiquaires  de  Picardie,  à 

Amiens. 
Tarn-et-Garonne.  Société  académique  et  archéologique. 
Vienne.  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  à 

Poitiers. 
Yonne.  Société  d'études  d'A vallon. 

Société  archéologique  de  Sens. 

ÉTRANGER 

Angleterre.  Société  Royale  desAntiq.  de  Londres. 

Société  Jersiaise. 
Belgique.  Société  d'histoire  et  d'arch.  de  Gand. 

Ivtats-Unis.        .     Institut.  Smithsonienne  à  Washington. 

Société     historique     de     New-Haven 
(Connecticut). 
Russie.  Commission    Impériale  archéologique, 

à  Saint-Pétersbourg. 
Suède.  Société     des    Antiquaires    royaux    de 

Stockholm. 


• 

i 


:>' 


COMMISSION     DES     ANTIOUITLS     I>E     I.V     SKlNK-INFEKlKURE 


ALBUMS  DE  DESSINS  &  GRAVURES  (i) 


Album  I  (2) 
(Portrait  et  médaillon  de  E.-H.  Lan  g  lois  y 

1  Rouen.  Construction  romaine  sous  S.-Herbland,  2  f. 

col.,  1828,  H.  Langlois. 

2et4- —      Salle  romaine,  r.  Royale,  col.,  1846,  Deville. 

3        —      Constructions    romaines    rue    Saint  -  Lô, 

col.,  1848,  Deville. 

(1)  Les  pages  suivantes  satisfont  au  vœu  qu'exprimait  M.  le 
^résident  Gaston  Le  Breton  dans  la  dernière  séance  de  1908. 
^et  inventaire  sommaire  de  nos  albums  ouvre  en  quelque  sorte 
uo  petit  musée  en  images,  où  se  voient  bien  des  pièces  archéo- 
logiques aujourd'hui  disparues. 

11  a  fallu  d'abord  continuer  le  quatrième  album  et  en  faire  un 
cinquième  qui  s'est  trouvé  presque  rempli.  M.  de  Bcaurepaire 
s'était  maintes  fois  préoccupé  de  ces  mesures;  cette  sollicitude 
a  encore  accru  le  zèle  de  son  chef  de  bureau,  M.  Jacquelin,  qui  a 
veillé  avec  un  soin  jaloux  à  la  conservation  des  Archives  spé- 
ciales de  la  Commission. 

Col.  signifie  «  colorié  »  ;  — /.,  «  figure  •»  ;  —  les  noms  d'homme 
en  italiques  sont  ceux  des  auteurs  des  dessins  ;  —  séance  suivi 
d'une  date  indique  la  séance  où  les  objets  ont  été  présentés  ;  — 
la  date  rapprochée  du  nom  du  dessinateur  est  celle  que  l'artiste 
a  jointe  à  son  œuvre. 

(2)  Ce  premier  album  (scripsit  Choinet)  est  daté  de  i85i  et 
porte  en  titre  :  Rouen  et  environs.  Le  second  est  réservé  aux 
autres  arrondissements,  sauf  le  feuillet  78,  affecté  par  confusion 
à  Caudebec-lès-Elbeuf. 


I,    5  Rouen.  Muraille  rom.  et  hypocauste,   rue  Royale, 

col.,  1845,  Deville. 

6  —         Eglise  S.-Gervais.  Chevet,  2  f.,  #.  Lanplois. 
—  —  Chapiteaux,  4  f.    — 

7  —         Eglise  S.- Paul,  i83o,  2  f.,  H.  Langlois.Derly 

et  A.  Durand. 

8  —         Eglise  S.- Paul,  col.,  H.  Lanplois. 

9  —  —  intérieur,    2   f.    col.,   ih]> 

H.  et  Esp.  Lansloù. 

10  —         Eglise  S. -Paul,  chapiteau,  2  f.,  — 

1 1  —  —  ornements,  3  f .  — 

12  —         Eglise  S.-Herbland,  intérieur,  col.,  1824. 

1 3  —  —  extérieur  et  détails,  7 '• 
14-15  -          Eglise  S. -Nicolas.  Vitraux,  5  f. 

iT>  Château  de  Philippe-Aug.  Vue,  E.  Langlois- 

17  —  —  plan  (i635),  2  f. 

18  —  —  plan. 

19  —  —  donjon,  2  f.,  1840, 

E.  Barthélémy- 

20  —       Hôtel  duBourgtheroulde.Tourelleextérieure, 

col.,  H.  Lançlois. 

—  —  Armoiries  des  Le  Roux,    — 

21  —  —   Extérieur,  porte,  médaillons, 4'' 

H.  et  Esp.  Lan  f  lois- 

22  —  —  Galerie:  ensemble  et  bas-relief. 

6  f.,  Polyclès  Lan  f  lois- 

2$       —  —   ô  bas-reliefs,  1821.  H.  Lançlois- 

24      —  —  (>  dessins,  — 

2  5       —  —    Bas -relief,   —    Détails,    2   t., 

182Ô,  Deviht- 
2«»  —  Porte  du  Palais-de-Justice,  3  dessins  anglais 
27       —         Maisons  des  deux  Corneille,  col.  (v.  IV.  70). 

—  Maison  rue  Malpalu,  .4.  Berty. 

—  Maison  rue  de  la  Savonnerie. 

1S24,  H.  Langlois. 

i*      —        Cheminée,  maison  de  la  rue  de  la  Pie»  col., 

1824,  Esp.  Langlois. 


3 


>  Rouen.  Maison    rue   de    l'Ecureuil,    3   bas-reliefs, 

1824,  H.  Langlois. 

—  Maison  rue  de  la  Grosse-Horloge,   11 5.  Bas- 

reliefs;  2  f.,  1825,  F.-M.  du  Boullay. 

—  Maison  rue  de  la  Croix-de-Fer,  4.  Bas-reliefs; 

4  f.,  avec  note,  H.  et  Esp.  Langlois. 

—  Fragment  d'un  bas-relief  en  pierre  (tour  dé- 

molie en  1827),  3  f.,  Esp.  Langlois. 

Note  de  H.  L. 

—  Objets  d'une sépult.  rom.,  5  f.  col.,  1827,  — 

—  Prieuré  de  Saint-Lô.  —  Tombeau  en  pierre, 

2  f.,  1847,  Deville. 

Cippe  tumulaire,  etc.,  2  f.,        i83o,        — 
— -        Tombeau,  rue  L.-Auber,  3  f.,  1841,         — 

—  —        rue  Tabouret,  2  f.,  1882,      Fosse. 

—  Bas -reliefs  circui.  des  cadrans  de  la  Grosse- 

Horloge,  col.,  avec  note,         H.  Langlois. 

—  Cathédrale.  Détails.  Inscription  du  cœur  de 

Richard  C. -de-Lion,  Deville,  i838;  Darcel. 

—  Cathédrale.  Statues  et  détails,  4  f. 
Petit-Quevilly.   Chapelle  S. -Julien.  Plan,  H.  Lan- 

—  glois,  avec  note,  et  A.  Drouin. 

—  —      Vues  extérieures,  3  f.,  H.  Langlois. 
1     —  —      Coupe    de    l'abside,     H.    Langlois 

et  A.  Drouin. 

—  —       Partie  supérieure   du  chœur;   col., 

Pol.  Langlois. 

—  —      Chapiteaux,  5  f.  col.,  — 

—  —       Peint,  des  moulures  et  des  nerv.  ;  3  f. 
Sotteville   Quatrc-Mares.  Tombeau  en  pierre,   184 3, 

10  f.,  Deville. 

—  —       Vase,  cercueil,  9  f.,  — 

—  —      Objets  trouvés  dans  le  tombeau,  12  f., 

Deville. 
S. -Léger- du- Bourg- Denis.    Eglise.    Façade  et  sculp- 
tures, 18 32,  3  f. 


I.  47  S.-Denis-le-Thibouh.  Vases  antiques,  3  f.  col..  iS3ô, 

Devilk- 
48  Moulineaux.  Eglise  11 83 1-1832).  Plan,  A.  Drouin. 
4*      —        Extérieur,  2  f.,  A.  Durand. 

3o      —        Intérieur,  panneaux,  encorbellement,  4  f.» 

avec  note,  H.  Langlois. 

3i       —        Détails  divers,  11  fig.,      H.  et  P.  Langlois. 
3i      —        Vitraux,  fenêtres,  etc.,  11  f.  col.,  avec  notes, 

H.  Langlois. 

33  —        Fonts,  col.,  — 

34  —        Logis.  Vue,  fragments  de  peinture,  2.  f.,  M* 

Langlois- 

33      —  —    Portraits    (col.)  de    la   famille,  10  f.» 

avec  note,  H.  et  P.  Langlois- 

36  S.-Georges-de-Boscherville.   Salle  capitul.,  façade  et 

intérieur;   2  f.  col.,  avec  note,  H.  Langlois- 

36  b.  —  et  Lessay,  190*1  de  La  Serr*- 

37  —        Statues,  chapiteaux,  etc.,  i5  f.,  H.  Langlois- 

38  —        Chapiteaux,  1 3 1. ,  H.  Langlois. 
3«>      —        Abbaye,  chapiteaux,  4f.,      1826,  A.  Devilk- 

60  —        Salle  capitul.,  pavés  vernissés,  4  f.   col.,  £sp. 

Langlois. 

61  Jumiéges.  Vues.  2  f.  (une  col.),      E.  et  H.  Langlois. 

62  —  —  — 


Où 

~ •• 

l»4          

64  b.  — 

Vue  des  tours 

— — 

63       — 

Vues  intérieures,  2  f. 

— 

6ô  ctb. 

— 

— 

<»7       - 

*   Détails  géométriques  » 

— 

t'.X        — 

—                   6  f. 

— 

6<>      — 

Chapiteaux,             4  f. 

—  av.  note: 

70  et  b. 

Vestiges                   3  f. 

— 

71       - 

Chapiteaux,    statues. 

etc., 

1 1    f.    Note.  - 

1 

828, 

Esp.  Langlois 

72       — 

Statues,  etc.            8  f. 

?3  Jumiéges.  Officinœ  2  f.        Esp.  Lan  g  lois. 

—  Cloître,  chapiteaux,  6  f .  — 

—  Peinture  à  fresque    6  f .  — 
Les  Enerves              6  f.  (3  col.).   1828. 
Tête,    ornements    14  f. 

1828,  E.  et  H.  Langlois, 
8  Yain ville.  Eglise  (i832),  7  f.,  1844,  G.  Morin. 


>       — 


7      - 


19  Eslettes.  Antiquités (1847),  J4  f.  col., 
to     —  —  10  f.  col., 

Si     -  —  i3  f.  col., 

82  -  —  8  f.  col., 

83  -  -  8  f.  col., 

84  S.-Andrc-sur-Cailly.  Mosaïque  (1817). 


Deville. 


Album  II 


Hubert. 
i836,  Deville. 

i836,    — 


1  Limes  (cité  de).  Ruines  romaines,  12  f. 

2  Arques.  Château, 

3  —        Plan  des  ruines, 

4  —        Plan  en  1 708. 

5  —        Vue  du  château,  2  f., 

6  et  b.        Donjon,  3  f.,  —      — 

7  Poterne  et  tour,  2  f.,  —  — 
*  —  Entrée,  2  f.,  — 
,       —         Bataille;  archer,  2  f.,  — 

>  Envermeu.  Antiquités  mérovingiennes  (i85o-5i),  34  f., 
color.,  Es  th.  Pottier. 

—  Antiq.  mérov.(i85o-5i),  6f.  col.,    E. Pottier. 

—  —  4Ï>,  — 

—  Of., 

Tréport.  Eglise,  2  f. 

—  Plan  de  la  ville  (171 1). 
Etretat.   Plan  du  presbytère,  col.,  i835. 

b.   —         Fenêtre  du  chevet  des  collatéraux,  1 87 1 . 


II,  tj  LHlebonne.  ThéAtre  romain,  |S3«,  3  £ 


—                     1839, 

RW* 

—          col.  (légende  incomplète). 

Statue,  1  f. 

Statues  08a3),4f., 

H.  tmgUt 

Tête  de  statue,  a  f. 

Statue  de  marbre  a  f., 

E.  lm$M* 

—          et  monnaie,  4  f. 

— 

Figurines,  lampe,  etc.,  1a  f. 

H.  et  E.  Lot 

gbà 

Têtes  et  figurines,  5  t. 

— 

Fragments  de  fresques,  6  t. 

col.,  H.  L** 

glois,  tanJoil- 

Dalles  tumulaires,  sculptures 

etc.,  tof. 

Sculptures,                10  f., 

Esp.  Langtois- 

7f, 

— 

lof., 

— 

7f-. 

Tambour  de  colonne,  1843, 

Derite- 

Sculptures,                    5  f., 

H.  Lançlois- 

Objets  Jivers,                3oL, 

- 

a6/.. 

— 

—                        i5f.,co 

,  E.  Ijingleii- 

Objets  en  bronze,       10  f., 

Lanioa- 

Varia;  épigraphie,     1 1  f.. 

Ekvillt- 

Mosaïque,                    2  f., 

iS36,    - 

4a      -  -  a  t., 

43  —        Château,  3  f. 

44  —  —       peintures  à  fresq.,  col.,£.  Langloo- 

45  et  b.  Gravenclion.  Eglise,  2  f. 
S-  Denis  de  Lillebonne.  Eglise. 

Le  Valasse.  Obélisque,  Ch.  Je  Malort'1- 

—       Enceinte  fossoyée  (séance,  a5  juin  1867)- 

46  Liilebonne.  Balnéaire,  af.,  1828,  H.  Langloa 


47  e 


6f.. 


Il,  48  Tancarville.  Château,  3  f. 
40  —  —        peintures  à  fresque,  2  f. 

5o  —  —        3f.,  E.  et  H.  Lan  g  lois. 

5o  b.  S.-Nicolas-de-la-Taille.  Camp,        1897,  JET.  Vallée. 
3i  Graville-Sainte-Honorine.  Eglise;  plan,  1827.  Notes 

de  H.  Langlois. 

52  Graville-Sainte-Honorine.  Eglise  ;  extérieur,  3  L,E.  et 

H.  Langlois. 

53  Graville-Sainte-Honorine.  Eglise;  façade,  2  f.,  E.  et 

H.  Langlois. 

54  Graville-Sainte-Honorine.  Eglise;  coupe,  col. 

55  —        Fond  du  chœur;  arcade,  2  f.,    H.  Langlois. 

56  —        Chapiteaux,  etc.,  i5f.,      E.  et  H.  Langlois. 

57  —  —  14  f.,  E.  Langlois. 
38      —        Abbaye;  plan,                           181 8,  Baudry. 

59  et  b.  —  4  f.,  1  coi. 

60  Cauville.  Vases  antiques,  1844,  5f.,  Deville. 

61  Fccamp.  Abbaye  ;  plan  (calque)  (1). 

62  —        —      2  ft,  Lemonnier,  H.  Langlois,  Derly. 

63  —        —      Vue,  E.  et  H.  Langlois. 

64  —        —      Intérieur,  2  f.,  — 

65  —        —      Chapiteaux,  3  f.,  — 

66  ci  b.    —        —      Clôtures  en  pierre,  5  f.,  — 

67  —        —      Maître -autel.    Richard    1er   ct    Ri- 

chard II,  3  f. 
08  —        —      Tabernacle.     Précieux -Sang,    etc., 

4  f.,  H.  Langlois. 

ô,j  —        —       Deux  tombeaux,  2  f.,     E.  Langlois. 

70  ct  b.    —        —      Tombeau.  Détails,  i5  f.,      P.  et  E. 

Langlois. 
-1  —        —      Tombeau.  Détails,  7  f.,  E.  Langlois. 

-2  ct   b.  —  Emplacement   de    la    citadelle,    1817, 

H.  Langlois  et  Héliot. 
_S  —  Falaise;  col. 

l  1  )   Les  dewins  de  Fccamp  conservent  des  notes  de  H.  Langlois. 


8 


II,  74  Fécamp.  Chapelle  du  Port-Baudoin,  2  pi.,  H.  La*- 

glm. 

75  —        Camp  de  César,  col.,  1817,  Héliot 

76  Mesnières.  Château,  col. 

77  Sainte-Beuve-Epinay.  Buste  et  statuette  en  brome; 

184a,  1846,  Devilie. 

78  Caudebec-lès  Elbeuf.   Antiquités  diverses,  12  f.  — 

1844*1845,  Devilie. 

79  Caudebec-en-Caux.  Prise  de  la  ville,  gravure,  Rde 

Hoogke. 

80  et  b.  S.-Wandrille.  Plans,  5  f.,        H.  et  E.  Langlois. 

81  —    Eglise  et  abbaye,  vue,        E.  Langlois. 

82  —    Eglise  abbatiale,  2  f.,  H.  et  E.  Lan- 

glois. 

83  —    chœur  et  chap.,  2  f.  col.,  H.  Langlois. 
84et&.  —    vue  générale,  détails,  11  f.,       — 

85  et  b.  —    chapiteaux,  placage,  fresques,  8  f.  col. 

86  et  b.  Cloître  :  plan  et  vues,  6  f.  (2  col.),  H.  et 

E.  Langlois. 
Syetb.  —      détails  et  vues,  10  L%  Devilie,  — 

88  —      porte  et  statue,  2  f.,     H.  Langlois. 

89  Lavabo,  2  f.,  H.  et  E.  Langlois* 

90  —       détails;  panneaux,  i3f.,      — 
9iet&.           Abbaye,    détails;    inscriptions,    armoiries, 

monnaie,  H.  et  E.  Langlois. 

92  Chapelle  S. -Saturnin,  20  f.,      H.  Langlois. 

q3et£.  N.-D.  de  Caillouville(voirf.  92),  9  F.,  — 

94  Saintc-Gertrude.  Intérieur  et  armoire,  2  f.  (1  col.). 
q5  Allouville.  Chêne -chapelle,  col.,  H.  Langlois. 

96  Maulévrier  (forêt  de).  Antiquités  romaines,  3  f. 

97  —     Antiquités  romaines,  1 5  f.  (1)  col.,  1846,  Devilie. 

98  Brotonne   (forêt  de).    Mosaïque,  2  f.,    1  col.,  i838, 

1844,  Devilie. 

•  (1)  Une  clochette  du  Landin. 


II,  99  et  b-  Canvîllc  (i).  Vase  en  verre,  col. 
ioo  Brotonne  (forêt  de).  Masque,  anse  de  vase  (2),  3  f., 

Deville. 
101      —       Objets  antiques,  3 1  f.  col..         1846,  — 
J02      —  —        (Landin),  33  f.  col.,    —     — 

io3      —  —  —      24  f.  col.,  1847,  — 

1 04  Yébleron.  Débris  de  vase  en  bronze,  1 836,  col.,  — 
io5et£.  Valmont.  Château  :  vue  et  détails,  2  f. 
106 ex  b.         —        Abbaye  :  tombeaux  et  détails,  20  f., 

1825,  H.  et  E.  Langlois. 

107  Le  Hanouard.  Armilles  et  hachettes  en  bronze,  1840, 

5  f.  col.,  Deville. 

108  Objets  divers  :   Douvrend,   Bures,   Evreux, 

Yébleron,  Mont-S*e-Catherine,  1 1  f.  col. 

109  Falaise.  Casque  en  cuivre. 

Caumont  (près  de),  épée  gallo-rom.,  2  f*,  une  col., 

Deville. 

110  Amiens.  Plat  antique,  poids  en  basalte;  2  f.,  une  col., 

Deville 

1 1 1  Adoration  des  Mages,  bas  relief,  De  Jolimont. 
Eu.  Reliquaire  de  l'Abbaye,  2  f.,  Deville. 

112  Varvannes.    Figurines  en   terre  vernissée,  i83o,  3  f. 

col.,  Merlin. 

\\2  b.  Dieppe.  Cercueil  du  commandeur  A.  de  Chattes, 4 f. 

1 1 3  Le  Havre.  Tête  d'un  conspirateur,  2  f.,  1839. 

114  Osmoy.       Inscription  sous  le  clocher;  fac-similé. 

1 1 5  Bures.         Inscription,  mur  du  chœur. 

116  Cauchoise.    Costume   ancien,    col.,    Kécamp,   1827, 

H.  Langlois. 
ii6£.     —    Costume  actuel,  coi.,  —  — 

Album  III  (3) 
1  Seine  (de  la).  Epées  en  bronze,  7  f.,         Km.  Pottier. 

(1)  Voir  la  note  ajoutée  par  l'abbé  Cochet. 

(2)  Chandelier  du  Landin. 

(3)  Ce  recueil  est  daté  de  1867. 


III,   i  Faillite.  Casque  en  bronze  (il  M.  de  (tlanvillc),  col. 
J  Rouen.  Poterie»  [près  la  tour  Bigot},  1841,1!.,  Devillt 

4  et  7  —      Salle  romaine  |rue  Royale),  1846,  col  ,      — 

5  —      Muraille  et  hvpocauste,  — 
fielfc.—       Conslruct.rom   (r. S.-L6),  1848,00!.,      — 

8  Noms  (6ij  de  potiers  sur  poterie  rouge, — 

9  Statue  {séance,  5  février  1867),  Basset. 
—      Pierre  tombale  (xtv*  s,),  chap.  S.-Ftienne  de 

la  Cathédrale. 

10  —       Tombeau   de    Pierre  de    Brézé.  Cathédrale, 

i8a6.  Devitle. 

11  —      Pavillon  de  la  cour  d'ALbone,  démoli  en  186S 

(séance  >lu  7  Jëc),  Basset. 

12  —      Peinture  murale  à  S.-Ouen  (chap.  Immac- 

Conc),  1864,  A.  Dennellt, 

i3        —      Chapelle  S.-Romain  [llauie-Vieille-Tour),if. 
14         —  -  Plans,  3  f. 

i5        —      Projet  d'Hôtel-dç-Ville.  A.  tiuratid,  Brevitre. 

16  —      Sculpture?  de  la  voûte  de  la  GfOSM- 

rlorloge,  .863,   — 

17  —      Bas-relief,  rue  de  t'Iîcureuîl,  î5,  E.    et   H. 

Lan g lois. 

18  —      Maisons  rue  du  Change,  démolies  en    i86i 

(séance  du  7  déc).  Basset. 

19  —      Façade,  rue  de  la  Crosse- Horloge,  1 1 3  - 1 17. 

conservée  pour  être  rcediriée  (séance  du 


Chàica 


Façade,  rue  de  la  Grosse- Horloge,  119-131, 
vée  pour  être  réédifiée  (séance  du 
.  i86ai 

j  de  Philippe-Auguste.  Plan.   Acadé- 
mie, 1*41 . 
Fontaine  de  la  Croix-de-Pierre.  Projet,  18J9. 

Faucher/.  (7  déc.  i865).  1 1'.  IV,  28]. 
Château  de  Ph il. -Auguste;  projci  de  restau- 
ration. (70e*.  i8ô5),  Fouetter/. 


Il 


III,  24  Rouen.  Hôtel  du  Bourgtheroulde;  projet  de  restau- 
ration, i858  (7  déc.  i865),  Foucherf. 
2  5      —       Marques  de  papiers,  1430- 1 636  (une  centaine 

de  dessins)  (séance,  3  juin  1868),    Deville. 

26  Saint-Andrc-sur-Cailly.  Pavé  romain  (séance,  9  nov. 

1864). 
Lillebonne.  Vases  trouvés  dans  un  dolium,  5  f.  (séance, 
16  juillet  1857). 

27  Bods.  Fenêtres  en  pierre,  2  f.,  E.  Barthélémy. 

28  Cailly.  Dolium,  i865  (séance,  19  avril  1866?). 

29  Caudebec-lcs-Elbeuf.   Construction  gallo-romaine, 

1864,  gf.  col.,  Taille/esse. 

30  Eslettes.  Fouilles  de  1848,  12  f.  col.,  Deville. 

3 1  —       Armes  mérovingiennes,  1 3  f.  col.,       — 

32  Saint-Etienne-du-Rouvray.  Puits  du  Manoir, 

i865,  Brevière. 

33  S.-Georges-de-Boscherville.  Salle  capitulaire,  Deville. 

34  Héronchelles.  Contre-poids  en  bois  sculpté  (séance, 

9  avril  1864). 

35  —  —  — 

36  Monttgny.  Médaillon  (mois  de  mars),  col. 

37  Moulineaux.  Plan  du  château  de  Robert-le- Diable, 

col. 

38  Sierville.  Vases  funéraires,  2  f.,  col. 

3«)  Yainville  et  Newhaven,  2f.,  i856,  Southon. 

40  Rouen.  Cathédrale,  statue  de  Richard  Cœur-de-Lion, 

1867,  2  f.,  Basset . 

41  —        Statue  de  Henri  Court-Mantel,   1867,2    f., 

Basset. 

41  b   —        Inscription  de  la  dalle  de  Charles  V. 

42  Ailly.  Phare,  A.  Durand. 

42  b.  Sainte-Marguerite.  Intérieur  de  l'église,        — 

43  Ancourt.  Eglise,  — 

43  b-  Offranville.  Eglise,  — 

44  Archelles  (Arques).  Balance  romaine,  col. 
44  b.  Longueil.  Eglise, 


k^Éfl 

13 

III,  43  Arques. 

Bailliage,                     A,  Durand. 

45  b    Martin- Eglise. 

Eglise, 

4"       - 

Bas-relief  en    pierre  hl. 

yb.  Hautot-sur-Mer. 

Eglise,                           A.  Durand. 

47  Avremesnil.  Eglise 

— 

IN       —               Eglise 

après  l'incendie,  1864,        — 

4-i  Rellencombr..'.  Vase  acoustique  (séance,  5  fcv.  1867), 

Sa  Bouteilles.  Ancien 

cimetière  (découvertes  iS55-5ô), 

Condor. 

52      —        Tombeaux 

anglo-  normands ,    14    f.    col.. 

A.Féret. 
53  DenettanviUe.  lampe  romaine,  col.  (séance,  22  mai 

1864J. 
b4     -  - 

55  Envermcu.  Seau  en  bois,  garniture  en  bronze  doré, 

.854- 

56  —        Guerrier;  Pierre  tombale  (d'Inerville) ,  2  f. 

col.,  A.  Féret. 

57  Londinières.   Antiquités  mérovingiennes,  1847,    6  f . 

col.,  Deville. 

58  —        Antiq.  mérov.,  1847,  8  f.  col.,  — 

59  Incheville.  Vases  gallo-romains,  1 856,  4  f. 

60  Longueville.  Ruines  du  château,  A.  Durand. 

61  Neuville.  Jardin  a  sépultures  romaines,  1845. 

62  —        Vases  en  verre  ei  en  terre,  48 f.,  —    Deville. 

63  —        Manoir,  A.  Durand. 

64  Ouville.  Château,  — 

64  b.  Miromesnil.  Château,  — 

65  Rouxmesnil.  Carrelages  émaillés. 

66  Varengeville.  Manoir  d'Ango,  — 

66  6.  —        Eglise,  — 

67  Etretat.  Aqueduc  romain,  t85i,  col.,     R.  Bouchent. 

(1)  Note  de  deui  pages  par  l'abbé  Cochet. 


i3 


III,  68  Fécamp.  Fouilles,  i85a,  6  vases,  E.  Pottier. 

69  et  b.  —  —  9  vases,  — 

70  —  —  7  vases,  — 

70  b.     —    Plan  de  l'abbaye. 

71  Les  Loges.  Maison  romaine,  plan,  i85o. 

72  Le  Valasse.  Croix,  col.  (séance,  5  fév.  1867). 

73  —    Construction  xne  siècle,  — 

74  —    Cheminée  xvie  siècle,  — 

75  Lillebonne.  Statue;  bains  romains,  2  f. 

76  —    Douze  salles  du  balnéaire;  1827. 

77  —    Théâtre  romain;  plan,  i832  et  1887,  2  f. 

78  —    Construction  romaine;  plan,  i852,  Orange. 

79  —    Fouilles,  1 85 3,  25  f. 

80  et  b.  —  —  1 3  f.  col.,  E.  Pottier. 

81  —  —  1 5  f .  col.,  — 

82  —  —  6  f.  col.,  — 

83  —  —  1  f.  col.,  — 

84  —    Strigiles  en  bronze,   1864  (séance,   20   mars 

i865),  E.  Pottier. 

85  —    Buste  en  bronze,  col.  (s.,  19  avril  1866). — 

86  —    Vase  de  verre,  col.  —  — 

87  —    Dieu  soleil  (bas-relief),  col.  (séance,  20  mars 

i865). 

88  —    Plateau  d'argent,  2  f.  (séance,  7  déc.  i865). 

89  —    Construction  romaine,  1864. 

90  Trois  photographies  (sans  note),  antiquités 

diverses. 
<)i  Manneville-la-Goupil.  Vases  de  terre  et  de  verre,  i858, 

4f.  col.,  E.  Pottier, 

«)2  Bailleul-Neuville.  Dalle  tumulaire,  Mathon. 

«j3  —    Figure  d'après  une  empreinte. 

94         —    Calque  de  l'inscription. 
q3  —    Fenêtre  et  chapiteau,  3  f. 

<)6  —    Vitrail  du  xivc  siècle,  col.,  Mathon. 

y7  —    Pavés,  5  f.  col. 

98  Bouelles.  Antiquités  gauloises,  1 852-54,  4  f* 


t6  août 
nanti. 


i  ,iu    capitaine   Ch.  Desmarets, 
(séance    te  man  1867J  A.  Hurand. 

fiim.    photographie  des  détail*,  4  r. 

Vases  (7),   publia  i>.ir  l' Académie,    Brevière 

(séance,  4  nov,  i865). 
Meule,  nue  n  hachette,  3  f.,    —     (séance, 
4  nov-  (86 J). 
102  Objets  en  fer,  vases,  6  f.,    —    (séance.  4  nov., 

t865). 
iu3  Mesnil-Mauger.  Vase  de  bronze,  a  f.  (séance,  t6  août 

1864). 
10401*   Vatierville.   Eglise;   projet  de  resta 

(séance,  5  Éev.  1 8G7J 
IOJ    Bivilk-h-Miincl.  Dalles  tum.,xiv*  siècle,  /..Déni. 
Caudebec-lès-Elbeuf.  Bracelet  gaulois 
Cnny,  Vase  gaulois,  i865. 

106  Caudebcc-cn-Cau*.     Portrait  de  Th.  Bazin. 

107  S.-Denis-d'Héncourt.  Crypte  :  plan  et  lettre  de  Deville, 

3o  déc.  1S47. 

108  —       Antiquités  [renoues,  3  f,  col. 

109  Héberville.  Urne  gallo-rom  ,  18S7,  a  f.  co!.,   H'i/mer. 
1  to  Ouainville.   Croix    en   gros  [actuellement   a    liolbec) 

(séance,  aSmai  t866). 
tu  Valmont.      Chapelle  de  l'abbaye,  i832,  Deville, 

ii2      —  —  Piscine,  i83a,  — 

1 1 3  S.-Aubin-lés-Gaillon.  Epingle  et  pierre-cachet  (séance, 

4  nov.  1  Su 5) . 

1 14  Boisemont  (Eure).    Bracelet  en  or  (séance,  38  mai 

1866), 


1   Orival  (près  Fécamp).   Fouilles,    1864,   42  i.  (a). 


(i)  Daté  de  1S7Ï,  avec  la  mention   :  «  Don  4e  M.  Dutu 
(1)  Notes  de  l'abbé  Cochet. 


V,a  Trouville- 

S.-Aubin-si 

3  Envermeu. 

Ouville-la-Riv 

Beaussault 

S.-Saens. 

4  Neufehitcl. 
Incheville. 


-Caux.  Coupe  en  verre,  S{.ca\.,  A.  Férct, 
Sâe.    Collier  de  perles,  iB53,    col. 
Sarcophage. 
Objets  francs,  7  f.  col.  J.  Reynaud. 

—  |855,  3  1.  col.,  — 

Kihule  Je  bronze.  tS53.  col. 
Hipposandale,  1  f. 
Plaque  et  fibule,  3  f. 
Vases  en  verre,  a  f.  col. 
du-Rouvray.  Objets  en  bronze,  3  I". 
Envermeu.  Coupe  et  vase  en  verre,  a  f.  col.,  Wiimcr. 

5  Héberville.  Urne  hexagone,   |S57,  a  f.  col.  (1). 
Janval  (DieppeJ.  Balance  romaine,  1 8CS,  1  f. 
Doudeville.  Céramique,  1837. 

Lillcbonne.  Fibules  en  bronze,  i85a,  5  i.  col. 
—  Vases  de  terre  et  de  verre,  4  f. 

6  Sigy.  Fibules  eo  bronze,  3  f.  col.,  Wilmer, 
Bfiwrmeu.   Collier  et  bracelet,  i8S3,  2  1".  col. 
Neufchiitel.  Arme,  A.  Féret.  Antiquités  du  Musée  fa). 
Douviend.    Fibule  en  bronze,  i865. 
Dsinpierra-en-Bray.  Agrafe  mérovingienne,  i85o. 
Valleville  [Eure),  Contreplaque  damasquinée,  col. 
Bouelles.    Plaques    damasquinées,    1S54,    3    f.    col., 

A.  Fèrel. 

7  Lillebonne.  Mosaïque,  3f. 

8  —  —        (détails),  2  f. 

.,  iir\ivd!c-S"-Honorine.  Tombeau  de  sainte  Honorine, 

1867  (séance,  ]3  nov.  1807). 
;o  Etretat.  Aqueduc    romain,    R.    Boucherol   (séance, 

5  mars  |8Ô3). 
il       —        Trépied  romain,  a  f.  (séance,  ao  juin  187a). 
Yerville.   Vénm  anadyoméne.    1S1J7,    a    f.    (séance, 
i5  oct.  X867). 
—         Statues,  1  f.  .ï  la  plumu, 

il)  Notes  de   l'abbé  Cuchet- 
(i)  Note»  de  Mattaun. 


iv. 


Héi 


lurt-cn-Caux.  Fouilles  ;    plai 


1868.    3  t, 
Armand. 

lï      —        Plan  des  ruines  de  S. -Mellon,  1868.       — 

14  Lillebonne.  Objet*  en  bronze,  8  f.,  Landais. 

S.-Saens.  Fouilles  de  1869,  Ternisïen 

ib  Incheville.   Four  gallo-romain,  >'•  F.    Iséance,  ïi  nov. 

1871),  Varombmtx, 

Caudebec-Iés-Elbeuf.    Vase    romain    en    terre,    col. 

(séance,  1 3  mai  1871). 
Lillebonne.      Lampe,  tasse  et  coupe,  3  f. 
Valliquerville,  Vase  en  terre  rouge,  l865. 

16  Antiquités    préhistoriques    ;    tî  f.,    collection    Hardy 

(séance  ïi  mai  ■  87 1 ).  Eu,  Arques,  Aneouri. 

—  jf.  Musée  départemental.  Rosay,  Sottevilk- 
lès-Rouen. 

17  S. -Andrë-s.-Cailly.  Théâtre  antique  ;  plan  et  détails, 

12  f.,  .870,  Guilberi. 

18  Fêcamp.  Objets  gallo-romains,  14  f.  Hamel. 
Saint-Germain-sur-Eaulne.  Hachette,  1872;  a  f. 
Caudebec-lés-Elbeuf.    Fibules  en  1er,  1864,  2  l 

—  Oiseau,  /..  de  Merval. 
Martot  (Eure).  Fouilles,  1870,  5  f.,  col..  Taillefesse 

19  Avesnes  en-Bray.  Fouilles,  i8ôi">,  i5  f'.,  /,.  de  Merval. 

(séance,  i5  déc.  itiù-). 
Rouen.       S.-Ouen,  i838  et  1871.  Agrafes  en  brome. 
Sommery.  Fibules  et  bngue,    1 S07- 1  SôS,  L.  Je  Merval 
(séance,  ta  déc.  1868). 

Objets  indéterminés  (séance,  11  dés 

20  Nesle-Normandeuse.  Vase,  1872,  col..        A.  Mtllon. 
Criel.  Agrafe  franque,  1866,  col  .       Lettmg, 
Nesle-Hodeng.  Fibule  et  monmiied'argent. 
Aubermesnil-les-Erahles.  Fibule  et  monnaie,  1869. 
Pitres  (Eure|.  Fibule  Scandinave,    i865,  a  f.   (séance, 

23  mai  [871). 
Gouville.       Vase  en  terre,  chaînette  en  cuivre,  1861. 
Nassandres  (Eure).  Cercueils,  186B,  A.  Loiset. 


IV,  il   Fécamp.  Vase  hispano-mauresque  (voir  106  &.). 
Dieppe.  Chapelle  S. -Yves  :  caveau    de  Jean    Ango, 
i85y,  5  f.,  Leclerc. 

—         Dalle  tumulaîre  d'un  archer. 
22  Arques.  Fac-similé  de  l'inscript.  comm.  de  la  bataille. 
jj  Beauvoir-en-Lyons.  Abbaye  de  S.-Laurent,  S  t'.  1M1.7, 
Delaunay. 
—  *{.,  1867, 

Delaunay. 
Pavilly  (hospice).    Statue  ei    dalle    turaulaire,   3    f, 
(séance,  19  mai  (868). 
2Ï  Monchaux,  Ruines  du  chàleau,   1871,  avec  une  note 
imprimée,  M.  Hardy. 

Rouen  :  chapelle  des  Dominicains,  statues,  a  f.  (séance, 
10  nov.  i86y).  E.  Charpentier. 

Dessins   sur  pavés  ëmaillés,    i5   f., 

1827,  E.LanpIois, 
Crosse  el  inscription  calquée,  3  f.  col. 
Dieppe.       Eglise  d'Etran  (vers  i83o). 
Yébleron.  Mobilier  du  moyen  âge,  en  fer,  8  f. 
57  Arques.      Chapelle  Sai  n  te- Wilge  forte,  i85o,  A.  Féret. 
Rouen.      Vitrail  de  S.-Cande,        1820,  H.  Langlois. 
Bévilliers  (Harfleur).  —  Carrelage  de  la  chapelle,  col. 
(séance,  21  nov.  1871). 
Dessin  sans  aiiribuiion. 
Rouen.  Cathédrale.  Inscription  tumul.  des  Innocents 
Iséance,  7  avril   1870).      E.  Charpentier. 
Bremontier-Merval.  Fonts  baptismaux, 

1867,  P.  Delaunay. 
Rouen.  Croix-de-Pierre  ancienne  (1870)  et  nouvelle 
(i87î),  [v.  111,  ii],  Barthélémy,  Basset. 
Moni-aux  Malades.  Vases  du  moyen  âge,  ï  f. 
Caudebec-cn-Caux.  Vitrail  de  Th.  Bazin. 
Haulot-sur-Seine.  Fragmeni  de  vitrail,  L.  Mattesse. 
Darnélal.  Bouclier  sur  un  obélisque  (tour  de  CarvilleJ. 
(séance,  a3  fév.,  1871).  BUliard fils. 


i8 

IV,  29  Darnétal.  Ecusson  de  bouteiller (séance,  i8déc.i867^ 
S.-Arnoult.  Blason  sur  buire  en  cuivre  argenté. 
Rouen.  Enseigne  de  maison  (S.  Romain  et  gargouilla 

1848,  C--& 

—  Auberge  de  i'Aigle-d'Or.  Montoir. 
Etretat.    Tour  (séance,  28  fév.  1870). 

3o  Beauvoir-en-Lyons  (S. -Laurent).  Pavés,  etc.,  8  f. 

Delaur* 

—  2  vases  de  bronze  (double  de). 
Merval.      Bénitier,  ancienne  mesure  de  pierre. 
Le  Trait.   Fac-similé  d'inscription,  i536. 
Hautot-le-Vatois.    Fac-similé    d'inscription   (séa 

10  nov.  1869). 
N.-D.-de-Bliquetuit.  Objets  divers. 

Dalle  tumuiaire, phot. (séance,  21  nov.  187  K 
Quatre  dessins  à  déterminer. 
3i  Vierge  (collect.  Bligny,  puis  Martin  Le  R.oy) 

32  Rouen  Photographie  (? girouette  de  la  tour  J.-d'Arc/ 

33  —      Fenêtre  du  Musée  départemental. 

34  -  -  - 

35  —  —  — 

36  —  —  — 

37  Mesnil-sjus-Lillebonne.   Verdâtre,  vase  (?  en  verrai, 

dessin  au  trait  (1). 

38  Thiétreville.    Verdâtre,  idem. 
3q  Canville.  Verdâtre,  idem. 

40  Vébleron.        Bleuâtre,  1819,  idem. 

40  b.  Rouen  (Musée).   Coupe  grecque  en  verre  (séan*-e» 

3o  juin  1808;. 
Urne  cinéraire  en  verre  (s.,  29  janv.  i8t»£"* 

41  S.-Denis-le-Thiboult.  —  — 

42  Yébleron.  Vert,  i833,  —  Ncuvit**' 
42  b.  Bolbec.  1809.  Autre,  col.  (dessin  anglais). 

(i)  Les  numéros  3  7  à  44  semblent  provenir  d'un  carton  in11' 
talé  «  Verreries  antiques  du  Musée  de  Rouen  ». 


IV,   _j.3  et  ^-  Gard.  Près  du  Pontbeauvoisin.  En  verre  blanc- 

verdâtre. 
44  ?  Item,  vert-bleuâtre. 
43  Ry.  Porche.  Restauration,  1878,  P.  Lecceur. 

46  —        Plan,  — 

47  Bas-relief,  photographie. 

48  - 

49  Dessins  coloriés,  i6f. 

50  S.-Saen*.  Bras  reliquaire  (séance,  2  déc.  1878). 
5i  S.-André-s.-Cailly.  Théâtre  romain,  plan,  1870. 

52  —  —  — 

Sib.  Lillebonne.  Théâtre  romain,  plan,  1868. 

53  Sassetot-le- Mal-Garde.  Projet  de  reconstruction  par- 

tielle de  l'église,  Martin. 

54  Villedieu-la-Montagne  (Haucourt).  Projet  de  restau- 

ration de  l'église,  1868,  Dauphiné. 

55  Rouen.    Palais  de  Justice,  façade  ouest,       L.  Lefort. 

56  —        La  Motte  (propriété  de  M.  Paul  Baudry). 

57  —        Maison. 

58  —        Chapelle  des  Emmurées;  portail. 

bg  Burgos.  Bras  de  croix  en  ivoire  (séance,  28  mars  1878). 

60  Buste  de  Jeanne  d'Arc. 

61  (Médaillon),  A.   Deville,  créateur  du   Musée 

des  Antiquités. 

62  L'abbé  Colas,  premier  conservateur  du  Musée 

céramique. 

63  L'abbé  V.  Godefroy,  constructeur  de  l'église 

de  Bonsecours. 

64  Médaillon,  1849. 

GSetb.  Rouen.  Fouilles  du  jardin  de  S.-Ouen,  1871  :  ire, 

2e  et  3e  chambres;  2  pi. 
ôôexb.  Rouen.  Fouilles  du  jardin  de  S.-Ouen,  1871,4e; 

dessin  de  tissu. 

67  —        Vases  funéraires,  4  r".  col. 

68  3  objets  coloriés. 


IV,  &<j  Roumare  (forêt   de).    Fourneau 
(séance,  30  juin  187a), 

69  b.  —  — 

70  Rouen.  Maisons  des  deux  Corneille, 


P.  Ilelauntr. 
G  Je  là  Sort 

1819,  Ronmr. 

L.  Gaucherd. 
G.  Je  la  Serrt. 


■job,    —      Hôte!  d'Aligre, 

71  Neufchatel.  Restauration  de  l'entrée   du  S  -Sépale* 

(séance,  7  avril  1873),  Barri. 

71  b.  Rouen.  Arcade  romane,  1H84,  î  f. 
71  S. -Germain  (près  Neufch.).  Plan  du  château  (séan«i 

3  août  187}). 

73  Fresles.  Contretable,  sïi1  siècle  (sénnce,  i(j  nol    [II7ÎJ 

74  Forges.  Monument  de  Brévière  — 

75  Bouteilles.  Brique  coudée,  xiv'  s.,  —    Le  Blo*- 

76  et  b.  Elbeuf.  Eglise  S.-Jean  ;  détails.  6  f.  (séance,  ;  w^ 

i873).  IF.tKfl. 

77  Rouen.  Rue  des  Quatre- Vents  ;  estampage  d'inscrip- 

tion (séance,  lô  mars  1877). 
77t.     —      Eglise  S. -Laurent  (prés  de  1');  colonne  ro- 
maine (séance,  7  avril  1873),    4e  h  Strre- 

78  Mont-aux-Malades.  Façade  de  l'église  (séance  i3  ma» 

^74),  G.  Quein'*- 

78  t.  Buste  indéterminé. 

79  Rouen.  Ancienne  chaire  de   la    Cathédrale  (sêan«e 

14  janv.  187S),  fl'jin** 

80  TouffrevilIe(Estevilie).  Retable  (séance,  3i  mai  ■87*'* 

81  Fécamp  (Abbaye).  Restitution  du  jubé;    élév.  pm>* 

(s-,  18  oct.  1875J,     L.  Sauvage» 
Si      —  —  Vue  perspective.  — 

83  —  —  Face  latérale, 

84  —  —  Plafond, 

85  à  88  Grands  calques  col.  (cartons  de  l'abbé  Cochet-? 
81)  Rouen  (Cathédrale).  Lanterne,  Barthélémy- 
yoetb  —  Jubé,  3  faces,  co!.  i  SwtW' 
91  —  —  face  âia  net,  Font- 
ga      —        Fouilles  aux  Nouv. -Galeries,  plan    A,  Laisrl- 


21 

IV,  cj3  Rouen.  Objets  recueillis  aux  Nouv. -Gai.  A.  Loisel. 
94  Darnétal.  Projet  de  restauration  de  la  tour  de  Car- 
ville,  1862,  Démares  t. 
$5  Cléon.  Découvertes  sous  le  porche,  1884,  L.  de  Vesly. 
<)6  Rouen.  Bicètre  (ancien  noviciat),  i885,  J.  Adeline. 
r)6  b.   —      Bonne-Nouvelle;  fondations  successives,  col., 

1886,  Ruel. 
57  et  b.       S.-Ouen.   Port,  des  Marmousets.  Vitrail,  2  f. 
«38  Fccamp.  Tombeau  trouvé  en  1710  dans  l'abbaye. 
Qgeib.  Aumale.  Prison,  6  f.  (séance,  5  fcv.  1867). 
*  00  Neuville.  Fouilles  par  M.  Coppinger,   17  f.  (séance, 

8  janv.  1874). 
loi   Le  Mesnil-s.-Lillebonne.  Statue,  A.  Devaux. 

1  02  Beaune.         Retable  de  l'Hôtel-Dieu. 
1  o3  S.-Martin-Osmonville.  Villa  romaine  ;  plan  (séance, 

7  janv.  1874). 
104  Pise.  Six  clefs  trouvées  dans  TArno(s.,  26  mars  1874). 

Autographe  de  La  Fontaine  (s.,  i3  mai  1874). 
io5  Bosc-Roger.  Pierre  tombale  (séance,  lonov.  1874). 

106  Bfotonne  (forêt  de).  Antiquités,  2  dessins. 
\o6  b.  Vase  hispano-mauresque  (voir  21). 

107  Rouvray  (forêt  de).  Exploration  archéol.,   1901,  6  f., 

L.  de  Vesly. 

108  Bailleul-Neuville.  Tombeau  1903,  Lechanteur. 

109  Longueville.  Plan  du  prieuré,  1752. 

110  Lillebonne,   1864.  Construction    gallo-romaine,  2  f., 

Leîanneur. 
11  î      —        1880.  Fragment  de  colonne,  (scancc,  19  mars 

1880),  Duval. 

—  1828.  Deux  statues,  H.  Langlois. 
ii2etfc.  Bois-PAbbé  (Eu),  1872,  Temple;  théâtre  romain, 

etc.,  4  f.,  de  la  Serre. 

1 1 3  Montivillicrs.  Ancien  plan;  peinture  a  la  voûte  de  la 

chapelle  du  Brisgarct,  Rœssler. 

—  Lettres  Rœssler  et  de  Beaurepairc. 
11 3  b.             Plan  à  déterminer. 


22 


IV,  ii4  Tombe  de  Flavacourt. 

Statue  à  déterminer. 

Vanves  (près  Paris).  Maison,  i86o(Fragm.cératn-) 
114k  Beauvais.  Verrerie  romaine. 

Portugal.  Bouteille      — 

1 1 5  Quatre  bas-reliefs  à  déterminer. 
S.-Wandrillc.  Cloître,  Dev*lU 

Descente  des  Normands  en  Angleterre. 

116  et  b.  Rouen.    S.-Maclou,  clocher  ancien  et  nouveau. 

117  Grand  dessin  à  doterai i*1^* 

Stèle  de  Dhibân. 

n8et£.  Nesle-Hodeng,  1867.  Céramique  franque,  2 o  f- 
Bléville,  1889.  Vase  funéraire. 
Nesle-Normandeuse,  1873.  Céramique,  etc,  -*■  U 

de  Morg'^' 
Céramique.  Sèvres,  etc./' 
iiq  Préaux.  Dalle  tumulairc (séance,  3i  oct.  1888),  2Ï- 
120  Elbeuf.  S. -Jean;  vitrail  (couronnement  de  la  Vier^^)* 

Af.BUM    V 

1  Le  Catillon   (Lillebonne).   Vue  générale;  objets 

cueillis,  2  f.  (séance,  19  fév.   1874). 

2  —         Cippe  tumulaire;  statue,  idem. 

3  Bosc-Gerïroy.  Ecussons,  2  f.  col.,  1873.  Attributic^-- 

effacées  (séance,  8  janv,  1874). 

4  Roncherolles-lc-Vivier.    Ecusson. 

4  b  Longueville.  Tête  (1)  (séance,  lonov.  1874). 

5  Criel.  (Cimetière  franc;  objets  divers,  6  f.,A/.  Harc^-^J 

6  Martigny.  Cimetière  mérovingien,   2  f.,  M.  Harc^z*  f 

i3  mai  1874. 

7  Couvercle  de  fonts  baptismaux  (s.,  2déc.  \%f  ™ 

8  Elbeuf.  Outillage  de  faux  monnayeur,  — 

(1)  Note  de  l'abbé  Cochet. 


23 

V,   g  Rouen.  Maison  sculptée,  1878. 
'oeti.  —    S.-Romain;  ancien  et  nouveau  clocher  [187  5- 

1878]  (séance,  27  juin  1878).   Barthélémy. 
ii      —        Sceau  de  la  Commune  et  du  Maire  (séance, 

3i  mai  1878). 
i2      —        Plat  en  faïence  de  Lille  [collection  Maillet  du 

Boullay]  (séance,  2  déc.  1878). 

■  3  Fresquienne.  Retable  (séance,  3i  mai  1878). 

1  3  £.  Ste-Austreberte.   Empreinte  sur  la  cloche  (séance, 

7  juin  1901). 

■  -4  Caudebec.  Vitrail  de  Thomas  Bazin,  —  A.Marguery. 
*  5  Bailleul-Neuville.  Dalle  tumulaire.  — 

»6  —  —  — 

■  7  Omonville.  Lutrin  et  chandelier  pascal  (séance,  4  mars 

1881). 
18  S.-Wandrille.  Figurines  de  saint  Nicolas,  en  plomb 

(séance,  24  juin  1881). 
Caudebec.  Ampoule  de  pèlerinage. 

18  b         —      Fragments  de  l'ancien  jubé. 

19  Gauville.     Dague  en  ter,  1872. 

19^.  Rouen.    icr  clocheton   de   la  Flèche  ;    août    1881, 

Barthélémy. 

20  Saint-Saens.  Flèche  incendiée  le  10  juin    i883,   de  la 

Serre. 

21  Sainte  Marguerite-sur- Mer.  Chœur  :  projet   de  res- 

tauration (note  de  l'entrepreneur). 

22  Pont-Authou  (Eure).    Découvertes  de  i883  (séance, 

du  7  février). 

23  b  /  Estampages,  Rouen.  S.-Oucn;  Fouilles,  déc.  1884, 

23  c  j  L.  Sauvageot. 

24  —        Substructions,  rue  aux  Juifs  (séance,  24  juil- 

let 1886),  de  la  Serre. 

2  5      —        Sainte-Croix-des-Pellcticrs.  Poutre  armoriée 

(séance.  20  juill.  1888),  A.  Laquerrière. 

26  Orival.          Forer  de  Rouvray,  de  la  Serre. 

27  Lillebonne.  Manoir  d'Alincourt. 


,  ïS  AUou  ville.  Le  Chêne-Chapelle  i 

î<i  L.  Maki  de  Graville,         Fergus  [fialUiarÀ 

îoetft.   Le  HaVK.  Dessins  à  déterminer,  ; 

3i  T  report.   Tympan  du  portail  (séance,   ■:  août  1889)^^  * 

Mieusement 

3i  b.  La  Londc.  Château. 

—  Kouillcs  dans  la   forêt.   3   f.  (séance.  14- 

juin  1890).  de  la  Serre. 

3i  Rouen.  .Maison  de  S.-Amand  (séance,  t3d.ee,  1S90). 

33  et  *.  Treport.    Anciens   fonts    baptismaux,    5    f.    (1)      t* 

(séance,  .9  mars  1891). 

34  Gonfrevillc-l'Orchci.  Hachettes  {séance,  14 juif]  1891)        * 

l'abbé  L.  Palfray. 

35  Rouen.  Porte  de  l'ancienne  caserne  S  -Sever. 
35  b.     —    Ancienne  fontaine  de  la  Pucclle,  L.  de  Merval. 
iC  Eu.         Collatéral   sud  de  l'église  (séances,  29  oct.  et 

10  dec.  1892). 

37  S.-Pierre-en-Port.  Estampage  (séance, 24  nov.  1891). 

38  Vatieville.  Portail  non  restauré,  Jacq.  Lefivre. 
3g  Rouen.  Tourelle  de  l'hôtel  du  Bourgtheroulde  (séance, 

•14  fév.  1893),  A.  Durand. 

40  —       Portail  des  Augustin-,  (séance,  g  juin  i8n3). 

41  et  b.—      Gros-Horloge,  2  f.,  Brevîire. 

42  —      S.-Cande,  Fenêtres  du  pignon  ouest  (séance, 

aS  nov.  1893),  Layer. 

43 et  b.  Monvilte.  Mur><illc  nord  du  cho»ur  et  4  vitraux, 

St.,  Coller!,-. 

44  Le  Havre.  Chaire  de  l'Hospice  (séance,  ^ddc.  iBgS). 

H.  Mural. 

45  Rouen.  Chartreux  ;  fac-similé  d'une  inscription,  î  f. 
40      —        Rue  Grand-Pont,  39-41  [séance,  >9  OCL 1896), 

de  la  Serre. 
47       —         Hue   Grand-Pont.    ■    Le   Sauvage  >   (séance, 
I9fev.  1897). 

(il  Y  compris  les  fonts  de  Cfiéreng  (Nord), 


25 

l4^  Rouen.  Démolitions,  Ch.  Collette. 

"*'-*  —      Démolitions.  — 

50  —  _ 

-      —      Découverte  d'uneépée.  Plan  (Bulletin^  1,424). 

**t  b.  Omonville.  Lutrin  et  chandelier  (s.,  19  fév.  1897). 

Anneville-sur-Seine.  Croix  en  argent  (séance,  3ojuill. 

1897),  l'abbé  Thillard. 

Caudebec.   3   fenêtres   et    3   verrières,   4  f.  (séance, 

22  oct.  1897). 

**  Rouen.  Lycée  de  Joyeuse;  pavillon  du  censeur,  rue 

Maulévricr,  3  f.  (séance,  28  mai  1897). 
•^  Manéglise.  Portail  et  clocher,  2  f.  (séance,  3o  juillet 
1897),  de  la  Serre. 

5G  Veulettes.  Travée  de  la  nef,  2f.  (séance,  29  juil.  1898). 
Drosay.      Eglise.  Porte  occidentale,  de  la  Serre. 

$7  Rouen.      Rue  du  Bac,  n°  66. 
58  Virville,     Fréville,  Villedieu,  Houquetot.  églises,  4  f. 

(séance,  28  oct.  1898). 
5y  Sotteville-sous-le-Val.   Calvaire. 
5«>  b.  Le  Manoir-s  -Seine  (Eure),  lutrin  (s.,  20  déc.  1898). 

60  Rouen.  Rue  Grand-Pont  ;  boiserie  armoriée  (séance, 

28  oct.  1898). 

61  S.-Etienne-du  -  Rouvray.    Mur   avec    niches   (séance, 

17  fev.  1899). 

62  Gainneville.  Fenêtre  du  chevet  (séance,  21  avril  1899). 

63  Epinay-sur-Duclair.  Tour  et  porche  (séance,   3i  oct. 

1888).  delà  Serre. 

04  Décoration    de*   maisons    en    bois, 

1898,  de  la  Serre. 
63  Préaux.  Dalle  tu mulaire  (séance,  3i  oct.  18881. 
Ménerval.  Eglise  et  bas  de  la  tour  centrale,  2  f. 
66  et  b.  Rouen.    Fenêtres  de   l'église  des  Jacobins,  2  f., 

Gosselin  et  de  la  Serre. 
6-  S.-Vigor.  Corniche,  façade  sud. 

(>-]  b.  Rouen.   Eglise   Saint- Laurent.   Fenêtre  d'une  cha- 
pelle démolie  en  1889,  2  f.,      de  la  Serre. 


V,  Ô8  Rouen. 

nerie,  4. 
69  Foucari.  Croix    «    daie,  au  côié  inférieur  du  seuil 
(séance,  17  oct.  1899). 

70  Rouen  (envir.  de).  Monnaie  gauloise  (séance,  a;  M. 

189(1).  Noie  de  M.    Drouet. 

71  Mélamare.  Chapelle  S'^-Honorine;  Fresques  ci  daits 

2f.,  E.W». 

72  Auvillierseï  Neufchâlel.  Puits  à  silex  préhistoriques, 

3  f.  (séance,  13  déc.  1899),  L,  Mr- 

j3  Rouen.  Chevet  de  l'église  des  Augustins,  de  laStm. 

74  —        Façade,  rue  P. -Corneille,  — 

75  Etretai,  Bas-relief  {séance  du  22  déc.  1900). 

76  Bois-Himont.  Inscription  de  calvaire  (séance,  10  cet 

■  900). 

77  Rouen.  Plan  pour  une  conduite  d'c.iu  (leADC 

.90.). 

78  Orival.  Topographie  de  l'enceinte,  L.  de  Yaly 

79  Soiieville.  Eglise  et  bâtiments  du   prieuré  de  Gratn- 

mont,  3  f. 

80  S.-Martin-du-Vivier.  Manoir  et  sa  cheminée,  1  1. 

81  âasseville.  Personnages  sculptés  à  la  base  du  calvaire. 

3  f.  (séance,  25  oct.  1901). 

82  et  b.  Biville-la-Rivière.    Epi  en  plomb   du    manoir 

(séance,  i3  oct.  1902). 

Triquerville.  Ancienne  église  [séance,  <*■  déc.  190J). 

Bernières,  —  — 

Cany.  Ancien  calvaire  de  Vinfrinvillc  (séance,  23  oct. 

I903),  Vabbé  P   Aubry. 

83eii.  Bolbec.  Manoir  de  Caliot,  col.   (séance.  19  juin 

■  903),  [voir  VI,  n],  de  la  Sun 
Rouen.  Maisons  rue  S. -Denis,  3  f.  (s.,  il  avril  iooÎ). 

—         Pièce  ms  trouvée  dans  celte  maison  (ptiot.j. 

84  (Rouen).  Coitévrard;  clocher  Je  l'église  5--N 

85  et  b.  Bailleul-Neuville.  Intérieur  de  1  église,  2  f. 

86  Colleville.  La  Vierge  et  l'Enfant  (séance,  ïo  feV.  ioo3] 


2^ 


V,  87  Sceau  octogone  en  fer  (1)  (s.,  16  déc.  1904). 

'88  Guerbaville.  Console  au  portail  ouest  (séance,  16 déc. 

1904),  de  la  Serre. 

%gt\b.  Sainte-Gertrude.  Fenêtre  absidale,  — 

Norville.  Fenêtre  du  côté  sud  de  la  nef,  — 

Thiouville     —      façade  sud,  — 

Foucart         —      nef,  côté  nord,  — 

Harfleur       —      chevet,  bas-côté  nord,  — 

90  S.-Eustache.  Dais.  — 
Butot.  Fût  de  la  croix  du  cimetière,  — 

9 1  Osmoy.  Titre  de  la  fondation  d'une  confrérie  (séance, 

26  août  1906),  H.  Cahingt. 

u2  Rouen.  Rue    M  us  tel,  3i.    Fontaine    couverte,    3  f. 

(séance,  19  oct.  1908),  E.  Duveau. 

o3  et  b.  Allouville.  Ferme  de  la  Turgère  ;  chapelle  et  co- 
lombier (séance,  n  décembre  190&),  T abbé 

P.  Aubry. 

94  Valliquerville.    Ferme  de    La    Londe  ;    chapelle   S.- 

Georges, portail,  côté  nord,  côté  sud,  3  f., 

l'abbé  Aubry. 
qbetb.  Etoutteville.  Chapelle  S.-Côme  et  S.-Damien,  à 

Etiennemare,  — 

Veauville-les-Baons.  Chapelle  S. -Gilles,  à  Alvim- 
busc,  — 

<)6et£.  Alvimare.  Chapelle  des  Blanque s,  — 

Bois-Himont.  Chapelle  S.-Guillaume-du-Désert, 

07  Louvetot.  Bas-relief  de  la  Grange-aux-Moines,  — 
98  Wanchy-Capval.  Croix  du  cimetière  (séance,  20  nov. 

1908),  H.  Cahingt. 

95  b.  Rouen.  Sceau  des  sœurs  du  T.-O.  de    S.-François 

(séance,  25  oct.  1907). 
Double  cachet  (2)  (séance,  3i  juil.  1903). 

i)  Note  de  M.  Gurrcta. 
2)  Note  de  M.  Milet. 


cl  h    Vattevilk.    Eylise    (séance,    ï4  jllllj 

de  la  Serré 
Fontaine-le-Bouig.  Fonuine- Nourrice,  — 

100  Hénouville.  Château  Ju  BcIIjv. 
ioi   Eu.  Corniche  en  pierre,  1820  h|  (s.,  -i-j  février  it>-iC„    ■' 
toi   LoûgU*vUle.  Eglise  «  détaili,  1S44,  A.  Helk 

toi  b.  Letire  d'envoi  d'Ain.  Hellot,  îojanv.  [83 

toi   Lamherviile.  Clocher,  inscription,  etc.,  Helhi- 

11.4  Lanjmerville.  Fenêtre,  pilier,  statues,  — 

io5    Bacqucville,        —         etc., 
nu.  Bourg-Dun.  Eglise;  portail,  au.,  1 1.,  — 

106  b.  Pierre  tumulaire. 

107  Argues.  Chapelle  S. -Etienne  de  la  Maladrerie;  février 

1003,  4  f.,  l'abbé L.  Caumont. 

108  —  —       Plan.    Fragment    de   dalle  (ffuiff, 

;i   KT.   100:1), 

109  Bcmieres.  Ancienne  tour  de  l'église  (séance,  18  dec, 

igoSK 

1  10  Yville.  Calvaire  du  cimetière  (séance,  10  tëv.  1903). 

no».  S'*-Barhe    [Croissetf.  Plaque  en  ivoire  des  fonda- 
tions, 1869,  L.  de  Merval. 

1 10  c.  Avesnes-en-Brav.  Vases  des  fouilles  de  i86ti  (séance, 

■  S  oct.  1867). 

1 1 1  Tourelle  (à  déterminer). 

112  Londinières.    Plaquette   en   bronze,    1  f.    Lettre   de 

M.  H.  Cahingi. 
n3  Rançon  (S.-Wandrtlle),  église,  Merlin. 

114  Rouen.  Pont  Mathilde;  Vieui-Palais,  1  (..deJnlimoni. 
it5       —        Ba^ue  Scandinave  en  or. 

116  Bustes.  Musée  de  Toulouse. 

117  Isneau  ville.  Eglise  f  séance,  lônov,  1876),  de  la  Serre. 
tiSeti.c.  Hénouville.    Chapelle  Sainte  Anne,  i835,   3  f. 

(séance,  28  oct.  1875),        .-t.  e)  J.  Ihuwl. 
119  Rouen.  Portail  de  B  -Nouvelle(veillc  Je  la  démolition! 

(i)  Note  de  l'abbé  Cochet. 


2Q 

V,    120  Miniature  (envoi  de  Mgr  Barbier  de  Montault 

à  l'abbé  Cochet). 
i2i  et  b.        Trois  écussons  (imprimés). 

122  Bcrville  (Duclair).  Costumes  divers,  i835,  6  f.  offerts 

par  A.  et  7.  Darcel. 

123  Anneville,    la    Mailleraye,    etc  ,    i/em,    5  f.  (séance, 

28  oct.  18751. 
1  24  Photographies  à  déterminer,  2  f. 

125  Caudebec-lès-Elbeuf.  Vase  gaulois,  1864. 
125  b.  Elrctat.  Dalle  tumulaire  (1)  (séance,   lonov.  1860). 
1  26  Dieppe.  Tours  et  batteries  de  la  plage. 

127  Beuvreuil.  Château. 

128  Rouen.  Château  d'Eau;  inscription  commém.,  1870. 
\19Qtb.  Havre.  Sépultures  gallo-romaines,  3  f. 

i3o  Montivilliers.  Statuette,  douteuse  (Note  de  l'abbé 
Cochet),  1869.  A.  Devaux. 

1 3 1  Caudebec-en-Caux.  Fragments  du  jubé,  2  f.  (séance, 
27  fév.  1873). 

i32  Auguste.  Médaille. 

1 33  S.-Wandrille  (église).  Chapiteau,       1880,  Galloway. 

134  Graville.  Pavés  émaillés  du  château  (séance,  7  déc. 

1876). 

1 35  (2)  Dodécaèdre  (pièce  de  chef-d'œuvre  de  confr.)  Léry. 

S.  Riquicr-en-Rivicre,  i863;  vase  en  terre  blanche, 
2  f . 
\bbb.     Lillebonne.  Plan  du  théâtre  romain. 
1 3ô  Caule-Sainte-Beuve  ;  chapiteau  servant  de  bénitier. 
Sigy,    1892  ;    chapiteau    à    tète    humaine,       l'abbé 

A.  Collette. 
Douvrcnd,  i865;  tibule  de  bronze. 

(1)  Note  de  l'abbé  Cochet. 

2)  Jusqu'au  no  141,  presque  toutes  les  pièces  proviennent  des 
deux  dossiers  que  M.  Brianchon  a  intitulés  :  «  Dessins  et  gra- 
vures provenant  des  cartons  de  l'abbé  Cochet  »  (séince,  22  fév. 

«*77). 


ir;  Vaydrc  uil  (Eure),  18S9;  vues  ceft>,  3f.,    Goujoir* 
Neuvillc-FerriiTt-s,  |863;  léte  et   fragment!  Je   ierr*5 
»:iiitc.  Notes  de  l'abbé  Coche  1. 
H  Seine-Inférieure  romaine,  .4.  I)urjn,t-~ 

Neufchâtc),  Me.  Haches  en  bronze,  etc.,  z  f.  (1) 
9  Oycs  (Marne).  i»7>  ;  Touilles,  sépultures,  7  f.  (1) 
a  S.  Sairc,  1864.  Portail,  1  f.,  Je  J«  Serre. 

Kouvray  (forêt).  Enceinte  fortifiée. 
1   Neufmnrché.  Eglise,  1878,  3  f.,  — 

Mathonville.  Voussures  de  la  pont, 
1    Rréaulé.  Porto  de  l'église,  — 

1  b.   Le  Havre.    Première  maison,   i5j3,   a   t.   (séance, 
«3  j.nv.  ,87)). 

3  Darnétal.  Clocher  de  Longpaon  (s.,  14  nov.   1879). 
Rouen.  Ancienne  église  S.-P*ut,  1  i. 

—        Sceau  et  cachets,  5f, 

Four  antique,  découvert  (et  publié)  par  l'.ilihe 
Decorde. 
Rouen.  Source  S.-Filleul. 
Yerville    Venus  anadyomcne,  1867. 

Arc  plein  cintre?  (note  de  l'abbé  Cochet!. 
Merval   (Brémontier).     Bénitier    (ancienne   mesure) 
(séance,  17  déc.  1867). 

4  S. -Martin  aui-Buneaus,  1864;  éperon  en  brome  (3). 
Foucarmont,    itf6ij;  agrafe  franque,  E    Charpentier. 

46.      Epinay-Sainte-Beuve.   Trépied  incruste  d'argent. 
Je  la  Serre. 
4  c.     S.-Saens,  1869;  poids  en  gré- 14]. 
5etri   Darnétal,  1872  ;  silex  tailles,  2  f.  (séance,  17  nov. 


(1)  Lettre  de  Mithon, 
(a)  Ci.ua tre  lettres  de  B.iyi:. 
(3)  Note  de  l'abbé  Cochet 
(i)  Id,-m. 


860. 


3i 


46  Rouelles.  Cadran  solaire  (séance,  5  oct.  187 1). 
b.  Pavilly.    Eglise.    Note    d'Alfred    Darcel,    i85o  ; 

restauration,  2  f.  (séance,  3o  oct.  1888). 
Rouen  (musée).  Vases  romains  de  Gisors. 

a.  Fragment  de  poterie  émaillée. 

b.  S.-Eustache-la-Forét.  Cheminée  (s.,  25  juin  1876). 

Vénus  à  inscription  gauloise. 
Vase  étrusque,  col.  (s.,  7  août  1873),  de  la  Serre. 
b.  Villers  (Haudricourt).    Dalle   tumulaire   (séanee, 

3ojuin  1868). 
Baons-le-Comte^  Sépulture  (séance,  26  fév.  1909), 

E.  Vallée. 
Dieppe.    Fouilles   des   nouveaux   bassins,    2    pièces 

(Bulletin,  VII,  295). 
Eglise  S«e-Genevicvc  près  Auffay  (s.,  9  juillet  1909). 
Portail  de  l'église  de  Vaudreville-Longueville  (séance, 

9  juillet  1909). 
Muchedent.  Retable  xv#  siècle  (s.,  9  juillet  1909). 

—         Intérieur  de  l'église  (s.,  9  juillet  1909). 
Greuville.  Plan  (séance,  9  juillet  1909). 
Palais  de  Justice  de  Rouen.  Aquarelle,  J.-P.  Cotman; 
au  South  Kensington  Muséum  (s.,  9  juillet 
1909). 
Villa  du  bois  Flahaut  à  Boos(s.,  i5  avril  1910). 

VI 

COLLECTION    PHOTOGRAPHIQUE 

Roue  (séance,  16  nov.  1876). 
Lillebonne.  Théâtre  romain  (séance,   i3  nov.   1867), 

E.  Letellier. 

—      Clocher  (séance,  28  janv.  1869),  — 

Le  Valasse.  Pyramide  (s.,  25  juin  1867),  — 

S.-Maurice-d'Etclan.  Château  (s.,  28  janv.  1869),  ~~ 

—  —        autre  vue,  — 


,  7  Tancarvillc.  ChJtcau  (s.,  iS  juin  1SÔ7).  E.  Leteitif- 

8  LaCerlangue.  Eglise  (s.,  i3  nov.  1867), 

9  Angerville-Bailltul.  Château  (s.,  25  juin  1867),- 

10  —  entrée  (s.,  a5  juin  1867),   - 

11  —  chapelle(s.,  i3  nov.  1867),- 

1 2  Bolbec.  Manoir  de  Calletot  (séance,  28  janv.  1869J- 

■  3   Etrctat.  Portail  (séance,  28  juin  1869I. 

14  Fécamp.  Façade  de  S.  -Etienne  (séance,  a8  janv.  1869]. 

■  5  Caudebec.  Eglise  (s.,  a3  janv.  1869),        E.Ltteltitr. 

16  —         Portail  (s.,  a3  janv.  1869), 

17  Jumiéges.  Ruines  (s.,  a3  janv.  1869),  — 

18  Rouen.  Portail  de  la  Calende. 

19  Mont-aux-Maladcs.  Chevet  de  l'église,      G.  Caff"- 
19  b.  —  Petit  Séminaire,  — 

ïo  Etreiat.  Vue  générale  (séance,  38  janv.  1869J. 
11  Canon  et  boulet  (séance  du  16  nov.  187»]. 

13  Antiquités  indéterminées,  3  f .  — 
33                                       —                  — 

14  Lillebonne.  Mosaïque. 


Cartons  de  vitraux,  pour  Saint-Vincent  ; 

Le  Riche  et  te  Pauvre;  —  Pauperes  saturabo  panibut;  — 
Frange  esurienti  partent;  —  Cibabis  nos  (au  bas  d" 
dessin);  —  Sans  texte. 

Calques  de  dalles  tumulaircs  offerts  par  l'abbé  Langlos 

(Procès-  Verbaux,  I,  a8o  et  309)  : 
Cathédrale  ;  Etienne  de  Sens  ; 

—  Un  prêtre. 
Saint-Ouen  :  Nicolas  de  Goderville; 

—  J.  Lemerchier; 


33 

Saint-Ouen  :  Alex,  de  Berneval  ; 

—  Trois  tombes  indéterminées; 

—  Poret  ; 
de  Billy. 

M ont-aux- Malades.  Maheut; 

—  Le  Bas. 
S.-Georges-de-Boscherville.  A.  Le  Roux. 
Harfleur.  Tombe  engagée  sous  le  maître-autel , 

—  —      de  1575. 

Valasse.    P.    Boutren.   4   nov.    i8f>5    (Procès -verbaux, 
II,   400). 


VIII 

ANNEXES   DIVERS   AUX   ALBUMS    DK  LA    COMMISSION 

Histoire  du  port  du  Havre,  par  Frissard  ;  2  vol.  in-40. 

Commission  impériale  archéologique  de  S.-Pétersbourg. 
Atlas,  1 865-1 881. 

Ferronnerie.    Collection  Jouan.  Photogr. 
—  Collection  Loquet,       — 

Faïence.  Collection  de  Bellegarde. 

Verrerie  antique  du  Musée.  104  pi.,  Deville. 

Notes  manuscrites  d'André    Pottier.    Aperçu    très   som- 
maire :  séance,  20  avril  1893. 

Entrée  d'Henri  II  à  Rouen.  10  eaux-fortes,  L.de  Mervalt 
1868. 

Commission  des  Antiquités.  Notes  et  documents  : 

Lillebonne; 

Allouville  à  Lestanville  ; 

Limésy  à  Yville. 

Affaires  diverses  : 
De  1822  à  1860; 


36 


avaient  été  trouves,  il  y  a  plusieurs  années,  lors  de  la 
réfection  du  fosse  du  chemin  de  grande  communi- 
cation n°  55  allant  d'Yvetotà  Varengeville,  vers  Gré- 
monville,  sur  le  lerriioirede  la  commune  des  Baons-le- 
Comte,  j'ai  pu,  dans  une  fouille  pratiquée  aux  envi- 
rons, dans  le  fossé  et  le  talus  du  chemin,  remettre  au 
jour  une  urne  en  terre  grise  de  oœ25  de  hauteur  et 
omt6  d'encolure  contenant  un  petit  vase  de  terre  grise, 
de  façon  plus  fine,  mais  sans  ornement  (rig.  i.  Voir 
dans  l'Album). 

Celle  urne  était  recouverte  d'un  plat  en  terre  rouge 
et  vernissé  montrant,  comme  ornement,  quelque* 
cercles  concentriques  au  rebord  et  au  fond.  A  Veuc- 
rieur  du  fond  de  ce  plat  on  voit  la  trace  d'un  rebord 
qui  servait  à  le  supporter  quand  il  reposait  sur  sa  base. 
rebord  qui  a  été  abattu.  Il  ne  donne  aucun  nom  de 
potier  mais  une  estampille  représentant  une  pâque- 
rette à  six  pétales  (fig.  2). 

Par  suite  de  la  brisure  du  plat,  l'urne,  toute  tèlée, 
était  complètement  remplie  d'argile  durcie,  mainte- 
nant le  tout  bien  en  plate.  C'est  en  la  vidant,  avec 
toutes  les  précautions  possibles,  que  j*ai  rencontré  le 
petit  vase,  rempli  aussi  d'argile,  reposant  sur  un  mi- 
lange  d'os  calcinés  et  de  charbon  provenant  de  l'usiîon 
situé  au  fond  de  l'urne.  Dans  ce  mélange  se  trou- 
vaient deux  morceaux  de  fer  méplat  et  très  oxydé  dont 
l'un  présente  une  sorte  de  couverture  paraissant  être 
de  l'émail.  Leur  état  d'oxydation  ne  permet  pas  de  les 
identifier, 

II  y  a  tout  lieu  de  supposer  que  l'argile  qui  remplis- 
sait l'urne  et  le  vase  provenait  de  parcelles  d'argile  du 
terrain  environnant  entraînées  par  l'eau  entre 
débris  du  plat  de  recouvrement 


PROCÈS-VERBAUX 


DE   LA 


COMMISSION     DES     ANTIQUITÉS 

DE  LA  SEINE-INFÉRIEURE 

PENDANT   L'ANNÉE  1909 


SÉANCE  DU   26  FEVRIER  1909 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Furent  présents  :  MM.  de  Beaurepaire,  Deglatigny, 
Duveau,  Garreta,  Lefort,  Le  Verdier,  Pelay,  Ruel, 
Sarrazin,  de  la  Serre,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Lormier,  Mali- 
corne,  Milet  et  Vallée. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  séance  (11  dé- 
cembre 1908)  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  a  tenu  à  remercier  M.  Dujardin- 
Beaumetz  de  son  avis  favorable  pour  la  tour  Saint- 
Romain. 

Il  lit  ensuite  la  communication  que  M.  Vallée  a 
jointe  à  sa  lettre  d'excuses.  La  voici  : 

Sépultures  gallo-romaines  des  Baons-le-Comte.  — 
Ayant  appris  que  quelques  vases  et  débris  de  vase 


36 

avaient  été  trouvés,  il  y  a  plusieurs  années,  lors  de  l* 
réfection  du  fosse  du  chemin  de  grande  communi- 
cation nq  55  allant  d'Yvetotà  Varengeville,  versGré- 
monville,  surle  territoire  de  la  commune  des  Batms-le- 
Comte,  j'ai  pu,  dans  une  fouille  pratiquée  aux  envi- 
rons, dans  le  fossé  et  le  talus  du  chemin,  remettre  «ti 
jour  une  urne  en  terre  grise  de  om25  de  hauteur  et 
o^tô  d'encolure  contenant  un  petit  vase  de  terre  grise, 
de  façon  plus  hue,  mais  sans  ornement  ifig.  I  1'»" 
dans  l'Album). 

Cette  urne  était  recouverte  d'un  plat  en  terre  rouge 
et  vernissé  montrant,  comme  ornement,  quelques 
cercles  concentriques  au  rebord  et  au  tond.  A  l'exté- 
rieur du  fond  de  ce  plat  on  voit  la  trace  d'un  rebord 
qui  servait  a  le  supporter  quand  il  reposait  sur  sa  base. 
rebord  qui  a  été  abattu.  Il  ne  donne  aucun  nom  àt 
potier  mais  une  estampille  représentant  une  pâque- 
rette à  six  pétales  (fig.  a). 

Par  suite  de  la  brisure  du  plat,  l'urne,  toute  fêlée, 
était  complètement  remplie  d'argile  durcie,  mainte- 
nant le  tout  bien  en  place.  C'est  en  la  vidant,  W 
toutes  les  précautions  possibles,  que  j'ai  rencontre  Ie 
petit  vase,  rempli  aussi  d'argile,  reposant  sur  un  mé- 
lange d'os  calcinés  et  de  charbon  provenant  de  l'usini" 
situé  au  fond  de  l'urne.  Dans  ce  mélange  se  trou- 
vaient deux  morceaux  de  fer  méplat  et  très  oxydé  do"1 
l'un  présente  une  sorte  de  couverture  paraissant  être 
de  l'émail.  Leur  état  d'oxydation  ne  permet  pas  de  les 
identifier. 

M  v  a  tout  lieu  de  supposer  que  l'argile  qui  rempli*' 
sait  l'urne  et  le  vase  provenait  de  parcelles  d'argile  du 
terrain  environnant  entraînées  p;tr  l'eau  entre  lc! 
débris  du  plat  de  recouvrement. 


Une  autre  fouille,  à  quelques  métrés  plus  loin,  et 
toujours  dans  le  fossé  et  le  talus  du  chemin,  a  fait  dé- 
couvrir une  autre  urne  en  lerre  rouge  très  tendre  [fig.  3  j, 
recouverte  d'une  grande  tuile  à  rebords.  Elle  conte- 
nait, elle  aussi,  au-dessous  de  l'argile  qui  la  remplissaii 

k  trois  quarts,  des  débris  d'os  calcinés  ei  des  cendres 
parmi  lesquels  j'ai  rencontré  deux  morceaux  d'un  mé- 
tal très  oxydé  que  je  crois  être  du  bronze.  Je  pense, 
sans  pouvoir  le  certifier,  que  l'un  est  un  fragment  de 
statuette  et  que  l'autre,  plus  caractérisé,  est  une  son- 
nette. 

i'entour  de  cette  urne  se  trouvaient  deux  cruches 
(fig.  4-5);  deux  petits  vases  (fig.  7-8);  un  plat  en  terre 
rouge  recouverte  d'un  vernis  rouge  imiiant  la  terre  de 
Samosffig.  ô)  et  ponant  aussi  l'estampille  en  forme  de 
pâquerette  à  six  péiales  (  ht;.  2);  enfin  un  vase  à  panse 
ondulée,  semblable  a  celui  trouvé  par  M.  l'abbé  Cochet 
1  Saînte-Marguerite-sur-Saane.  Je  n'ai  pu  reirouver 
que  le  quart  environ  de  ce  vase  complètement  brisé. 

D'après  une  légende  que  j'ai  recueillie,  une  grande 
ville  aurait  été  située  en  cet  endroit;,  et  bien  qu'il  ne 
Taille  pas  toujours  ajouter  foi  a  ces  légendes,  celle-ci 
paraît  avoir  quelque  assise  par  la  présence  de  ces 
sépultures  et  de  la  vote  romaine;  aussi  ai-je  l'intention 
de  continuer  les  fouilles  dans  la  terre  voisine  dès  la  fin 
:  la  moisson. 

Plusieurs  membres  se  refusent  à  croire  à  la  grande 
ville.  Mais  le  sol  a  déjà  fourni  d'intéressantes  épaves: 
tt  d'ailleurs  une  agglomération  importante  de  popu- 
lation est  attestée  par  le  surnom  des  Baons  porté  par 
trois  localités  voisines  Ils  félicitent  M,  Vallée  de  cette 
fructueuse  campagne. 


38 

Correspondance  imprimée.  —  Son  dossier  com- 
prend :  Recueil  de  la  Société  libre  ...de  l'Eurt, 
1907;  —  Mémoires  de  la  Société  d'Emulation  Jk 
Doubs,  1007;  —  Mém.  de  la  Soc.  d'Archéologie  àt 
Beaune,  1006-1907;  —  Annales  de  la  Soc...  it 
Château-Thierry,  1907;  —  Bulletin  archéol.  i» 
Comité.  1908,  2:  —  Bull,  de  la  Soc.  archéol.  it 
Nantes,  XLIX,  iqoS;  —  Bull,  de  la  Soc.  des  Amis 
des  Sciences  nat.  de  Rouen.  XLIII,  1007:  —  tttut 
de  l'Avranchin,  XIV,  1908,  4;  —  Soc.  de  l'Ont, 
XXVII,  4;  —  Bull,  de  la  Soc.  d'Emulation  d'Abbt- 
ville,  1008,  3  et  4,  une  livr.;  —  Bull.de  la  Soc.tr- 
chéol.  d'Eure-et-Loir,  fëvr.  et  avr.  1908;  deux  livr.; 
—  liull.  de  la  Suc.  des  Antiquaires  de  la  Morimt. 

1427,  228,  deux  livr  ;  —  liull.  de  la  Soc.  Dunoitt, 
.5i  ;  -  Bull.de  la  Soc.  de  Gand.  XVI.  1  t  et  U 
deux  livr.  ;  —  Annales  item,  VIII,  3. 
Une  circulaire  ministérielle  annonce  le  47'  Congru 
des  Sociétés  savantes,  qui  se  tiendra  à  Rennes  J[ 
1 3  au  17  avril  prochain.  Le  Programme  v  est  joint. 


M.  de  Veslv  a  le  premier  la  parole  pour  exposer* 
belles  découverts  de  l'arrière-saison  : 


THÉÂTRE  NOMAIN    DE   LILLEBONNE 

Fouilles  Je  iffoS.  —  Dans  un  petit  opuscule,  p«ru 
en  i8îG,  sous  le  titre  :  Première  Lettre  sur  les  Anliqn'"' 
de  Normandie  (  1  ),  adressée  à  M.  Davois  de  KJnkertiHt: 

Raymond,  son  auteur,  paraphrasant  une  hblt  k 
La  Fontaii 


(1)  Paris,  chez  Maze,  libraire,  rue  du  Colombier.  9.  —  1816. 


39 

Lillebonnais, 
Creusez,  fouillez,  bêchez,  ne  laissez  nulle  place 
Où  la  main  ne  passe  et  repasse. 
Je  l'ai  dit,  je  le  dis  encor, 
Vos  champs  recèlent  un  trésor. 

J'ai  suivi  la  leçon  du  vieil  universitaire.  Le  Conseil 
général  ayant  acquis  les  immeubles  Couette,  situés  à 
l'ouest  et  sur  l'entrée  de  l'antique  Théâtre,  j'ai  mis  à  pro- 
fit ces  travaux  pour  opérer  des  fouilles. 

Je  ne  retracerai  pas  ici  l'histoire  du  Vieux  Monument, 
ni  les  recherches  que  firent  l'abbé  Rêver,  en  1 821,  et  ses 
continuateurs,  MM.  Gaillard  et  Deville,  jusqu'en  1S40. 
On  sait  Qu'ils  déblayèrent  et  explorèrent  le  théâtre  de 
Lillebonne.  Les  travaux  et  les  découvertes  faits  ont  été 
décrits  en  leur  temps  et  sont  suffisamment  connus.  J'abor- 
derai donc  de  suite  la  description  des  déblais  opérés  sous 
mes  yeux  et  des  objets  recueillis  directement  ou  par  les 
soins  de  M.  André  Guyot,  le  zélé  gardien  du  Théâtre  de 
Lillebonne. 

RAMPE    D'ACCÈS 

(Entre  la  rue  du  Toupin  et  l'orchestre) 

On  sait  qu'à  l'époque  des  invasions,  le  Théâtre  fut 
relié  à  la  citadelle  de  Juliobona.  Il  devint  un  fort  que  les 
barbares  incendièrent  ou  qui,  pour  être  plus  exact,  devint 
la  proie  des  flammes.  Au  moyen  âge  des  terres  furent 
apportées  pour  remblayer  les  gradins,  puis  l'orchestre,  uti- 
lisé à  son  tour,  devint  un  vivier,  un  réservoir  seigneu- 
rial (1). 

On  sait  également  que  les  moines  de  Saint-Wandrille 
vinrent,  en  7^4,  chercher  dans  les  ruines  de  Lillebonne, 
tous  les  matériaux  nécessaires  à   la  construction  de  leur 

(i)  Raymond,  op.  cit. 


abbaye  (i)  ei  que  le  cimetière  de  l'hôpital  occupa  l'empla- 
cement vers  la  rue  ilu  Toupin.  Les  fouilles  ont  confinât 
toutes  les  hypothèses.  Elles  ont  montré  la  transformation 
en  camp  retranché,  puis  en  nécropole,  du  vaste  édifia 
Les  entrées  bouchées  au  moyen  de  grosses  pierres;  <■'< 
puissante  couche  de  charbons  et  de  cendres,  vestiges  de 
l'incendie,  ont  montré  nettement  le  chantier  dont  parle  II 
Chronique  de  Fontenelle. 

Il  suffit,  pour  s'en  convaincre,  de  jeter  les  yeux  sur  l« 
deux  croquis  annexes  à  ce  mtmoire  (voir  la 
coupes. 

Les  premiers  remblais  s'observent  sur  le  sol,  au  bas  des 
murailles.  Ils  sont  formés  par  les  éboulis  des  matériau* 
des  murailles  et  des  toitures.  Une  couche  d'humus,  pro- 
duite par  les  herbes  et  les  premières  plantes  qui  ont 
germé  sur  les  ruines,  la  recouvre  (ï). 

Un  chantier  se  laisse  voir  ensuite.  Il  mesure  o™40 
d'épaisseur  et  comprend  les  débris  des  mortiers  détachés 
des  matériaux  enlevés  pour  être  réemployés  dans  l'abbaye 
de  Saint-Waodrille.  Car  je  suppose  que  ce 
celui  ouvert,  en  734,  par  l'abbé  TetsinJe 
Erinhard,  ainsi  que  tous  les  débris  qui  seront  dédaigné! 
ou  oubliés.  Sur  ce  chantier  une  épaisseur  de  omic 
composée  par  la  céramique  gallo-romaine,  tuiles  et  vases 
de  toute  nature. 

Les  fouilles  ont  permis  de  plus 
cernent  de  la  porte  ou  arc  tt 
Je   dégager    le    pylône   de   drt 
nerîe  formait  le  si 
dont  une  base  a 


_ 


i  de  reconnaître  l'empl»- 
îomphal  (voir  le  plan)  et 
ite.  Ce  massif  de  maçon- 
j  piédestal  Je  deux  colonnes 
mais  elle  devait  appartenir 

|i)  L'abbé'  Cochet.  La  Seine-tttfirieure  historique  et  jreftré- 
tûgîque,  p.  141.  •■  Allolis  pétris  .le  Julïàbonâ.  Castro  quonJara 
nubilisiimii  se  tintiissimu  •.   Ckron.  Fontanetl.,  c.  X,  p.  27 

.Vt'UJtl-M  JJM,  p.    149. 

(»)  Nous  avons  observé  le  même  phénomène  sur  la  ruini 
la  Cour  des  Comptes  incendiée  en   1871. 


Dans  cet  ordre  de  découvertes,  la  plus  curieuse:  est  cer- 
tainement celle  d'un  des  claveaux  d'une  archivolte  qui 
re  om40  Je  hauteur  (fig.    i).   Ce  fragment  orné  de 


moulures  décorées  de  feuilles  d'eau,  de  perles,  de  pi- 
rouettes, etc. . .  appartient  à  l'ordonnance  composite.  Or, 
la  hauteur  o"jo  représente  le  module,  et,  en  appliquant 
les  règles  posées  par  Vignole,  on  trouve  que  l'ouverture  de 
l'arcade  à  laquelle  appartenait  ce  claveau  devait  être  de 
6  mètres  environ.  Voilà  donc  la  liiryeur  de  l'entrée  défini- 
tivement fixée. 

C'est  un  résultat  qui  a  son  importance  puisqu'il  est 
temporairement  impossible  de  touiller  sous  les  immeubles 
Née  et  sous  l'hôtel  du  Cirque  romain.  M.  Dentze,  ancien 
agent-voyer  à  Lille  bon  ne,  aujourd'hui  architecte  dans  cette 
ville,  nous  a  assuré  qu'un  grand  édifice  avait  eïisté  sur 
nplacemeni  du  théâtre. 
tait,  sans  nul  doute,  l'entrée  et  le  pourtour  de  la 


42 

scène  de  ce  coté.  D'ailleurs  les  fragments  de  niodilions  c 
frises  reproduits  par  la  photographie  (lîg.  î),  d'u 
tére  et  d'un  style  semblable  au*  sculptures  précédem- 
ment trouvées  sous  les  immeubles  Née,  attestent  suffisam- 
ment la  richesse  de  l'architecture  de  l'entrée  principale  du 
Théâtre. 


(fit-  0 


Nous  avons  cru  reconnaître  les  fondations  du  pylône  Je 
gauche  de  cette  porte  (voir  le  plan)  formées  par  de  grosses 
pierres  de  libages.  C'est  dans  les  environs  de  ce  poini 
qu'ont  été  recueillies  les  bases  de  colonnes  ainsi  qu'une 
partie  d'autel  dont  un  fragment  de  bronze  parai» 
recouvert  la  mouloraiion. 

Une  curieuse  constatation  a  également  été  faite.  Il  s'apit 
d'un  aqueduc  que  les  travaux  entrepris  ont  mis  au  jour 
Il  est  figuré  par  la  lettre  P  sur  le  plan  et  s'j 
milieu  de  l'entrée  pour  se  couder  verticalement  et  gagntr 
le  sous-sol.  Il  est  en  béton  et  présente  une  section  circu- 
laire deo^o  de  diamètre.  Son  arrivée  par  la  partie  E  n'u 
pu  encore  être  reconnue,  mais  un  sondage  a  permis  de 
constater  sa  descente  jusqu'à  la  profondeur  de  i^i  5. 

Cet  aqueduc  amenait-il  les  eaux  de  la  fontaine  Femel 
dans  l'orchestre  pour  transformer  en  bassin  cette  partie  du 
théâtre  et  permettre  les  naumachies,  ainsi  que  plusic 
archéologues  l'ont  prétendu?  Nous  ne  le  croyons  pat.  I.  ne 


4 


3 


tranchée  que  nous  avons  fait  creuser  au  point  T  du  plan 
vers  l'entrée  de  l'orchestre  et  jusqu'à  une  profondeur  de 
omQO  n'a  révélé  aucune  trace  d'aqueduc.  Néanmoins,  il 
faut  attendre  les  résultats  d'autres  sondages  pour  se  pro- 
noncer avec  certitude. 

Objets  découverts.  —  Monnaies.  —  En  outre  des  frag- 
ments d'architecture  énumérés  ci-dessus,  nous  avons 
recueilli  71  médailles  romaines,  qui  se  décomposent  en  : 

Monnaies  d'argent  .  ^ 5 

—  grands  bronzes 9 

—  movens  bronzes 16 

—  petits  bronzés 41 

Les  monnaies  d'argent  comprennent  :  1  Gordien, 
1  Maximin  et  un  Alexandre  Sévère  au  R/.  iovi  propvgna- 
tori,  qui  est  assez  rare,  plus  une  médaille  d'une  lecture 
incertaine  et  une  monnaie  normande  du  duc  Richard  II. 

Les  bronzes  vont  d'Antonin-le- Pieux  (1 38- 161)  à  Tétri- 
cus  père  (268-273). 

Les  G.  B.  d'Antonin  sont  malheureusement  très  frustes. 
Parmi  les  monnaies  de  grand  module,  on  remarque  une 
médaille  en  métal  dit  «  potin  ».  La  patine  qui  la  recouvrait 
s'est  détachée  au  premier  frottement  et  a  laisse  voir  un 
métal  blanc,  semblable  à  celui  connu  sous  le  nom  de 
«  Métal  de  cloche  ».  Cette  monnaie  présentait  encore  une 
autre  particularité  :  elle  était  percée  pour  être  portée  sus- 
pendue, et  la  perforation  avait  été  pratiquée  derrière  la 
nuque  du  personnage  qui  est  ici  Trajan  ?  Il  en  est  de 
même  pour  un  moyen  bronze  sorti  également  des  fouilles. 
De  sorte  que  ces  médailles  étant  suspendues  l'Empereur 
regardait  la  terre. 

Des  médailles  perforées  pour  servir  d'amulettes  ont  été 
trouvées  en  grand  nombre.   Langlois  (1)  a  décrit  et  des- 

1 1  )  E.-H.  Langlois,  Mémoire  sur  des  Tombeaux  gallo-romains, 
Bull,  de  la  Soc.  d'Emulation. 


sine   celles  rencontrées  i  Rouen,  en  1817-1818,  JaX7' 
tombeaux  gnllo  romains,  et  M.  Babelon  a,  lui  aussi.  C* 
des  d.-iails  sur  ces  intéressants  lalismans  (1). 

Le  M.  B.  trouve  rue  du  Renard  ,ï  l'A/,  ivu*  «axe*  /*' 
sentait  la  perforation  dans  une  position  identique  1" 
pièces  de  Lillebonne,  tan  lis  que  les  G.  B.  d'Antoni"  " 
de  Marc-Auréle  étaient  percés  sur  le  sommet  de  la  lêic- 

Langloû   rappelle,  dans  la  brochure  précitée,  les  i»(" 
dailles  perforées  d'Antonin-le-Pieux  et  de  Juli 
trouvées  réunies  par  un  til  de  brome  dans  le  théâtre  J' 
Lillebonne,  en  1816. 

Un  lingot  de  monnaies  soudées  ensemble  pai  Vac/t* 
lionel  par  leur  séjour  au  milieu  des  cendres  a  été  recueilli- 
Nous  n'avons  pns  essayé  de  séparer  ces  monnaies,  parte 
qu'il  nous  a  semblé  plus  intéressant  de  les 


Parmi  les  objets  de  bronze,  trouvés  pendant  l'exécution 
des  travaux,  nous  citerons  notamment  : 

Une  petite  aigle,  aqirila  (fit:.  3),  de  o»>o65  de  longueur. 
Cette  dimension  a  été  mesurée  de  l'extrémité  du  hecili 
queue.  L'oiseau  symbolique  est  pris  à  l'instant  précisoùil 
va  toucher  la  terre  et  se  reposer  ;  les  ailes  sont 
éployce;.  Cette  petite  figurine  ofFre  une  grande  ressem- 
blance avec  l'aigle  des  lutrins  de  nos  églises.  Nous  croyons 
qu'elle  ornait  la  partie  supérieure  d'un  sceptre  ou  ifc 
quelque   trophée. 

C'est  également  le  bronze  qui  a  été  emplové  pour  le 
couvercle  et  les  ornements  d'un  coffret,  ainsi  que  pourto 
revêtements  de  moulures  d'architecture  dont  nous  avons 
trouvé  les  fragments  (fig.  4), 

Un  bracelet,  une  petite  clochette,  des  bouuolles,  Je 
pinces  à  épiler,  des  manches  de  petites  cuillères  (lig*fà 
une  fibule  a  arc,  etc.,  tous  ces  objets  recueillis  a»  0»B** 
des  terres,  des  charbons  et  des  cendres,  étaient  en  brCtf6 

(1)  Babelon,  Mémoires  deU  Soc.  des  Anliq.  de  France 


Cfig-  4) 


Deux  lamelles  du  rai-mv  métal,  garnies  de  poinfes  sur  un 
Klll  côté  el  assez  semhlables  aux  peignes  dont  se  servent 
les  dccoraicurs,  oni  et*  trouvées.  Les  premiers  explorateurs 
de  Lillebonne  les  ont  désignées  sous  le  nom  de  traçoirs. 
>  ne  savons  exactement  à  quel  emploi  pouvaient  être 
utilisées  ces  lamelles,  mais  nous  croyons  plutôt  qu'elles 
servaient  à  fixer  des  ceintures  ou  autres  ornemenis  du 
comme, 


OsseUerie.—  Plus  de  soixante  épingles  en  os  et  en  ivoit 
de  divers  types  et  en  différents  états,  ont  éti  PKMÏH 
vers  I  entrée  du  Théâtre,  Il  semblerait  que  lors  d'ui 
panique,  les  femmes  aient  perdu  les  attaches  qui  rci 
naien!  leur  chevelure.  Ce  n'est  la,  bien  entendu,  qu'une 
hypothèse,  maïs  il  esc  évident  qu'une  cause  trafique 
comme  l'approche  des  Barbares  ou  l'incendie  du  Théâtre 
a  provoque  l'abandon  d'un  si  grand  nombre  d'épingles. 

Nous  avons  également  recueilli  plusieurs  petites  cuil- 
lères en  os,  ainsi  que  des  jetons.  Les  defemes  de  nnglief 
toujours  en  grand  nombre  dans  les  remblais  des  premiers 
siècles,  ont  donné  quarante-trois  objets  en  y  comprend! 
les  dents  du  porc  â  demi-sauvage  (Sus  scrofa), 

La  Céramique.  —  C'est  par  décalitres  qu'ont  été  «mis- 
ses les  débris  de  vases  de  toute  nature  et  de  toutes  cou- 
leurs, depuis  le  noir  le  plus  foncé  jusqu'au  blanc  l«HU 
en  passant  por  le  rouge  et  le  gris. 

Je  n'ai  à  signaler  comme  intéressants  que  les  fragment* 
d'un  vase  à  médaillons  et  ,1  personnages  de  la  fabrique  dt 
l.ezoux  (forme  67,  I  Oèchelette).  — Surces  fragments, on 
remarque  la  figure  de  Vénus  se  regardant  dans  un  mirmr. 

et  une  fraction  du  sigle   du  potier  ivll. qui  se  II!  «« 

rétrogradant.  Le  potier  ivi.linvs  est  déjà  connu 
figure  sur  des  débris    de  vases  conservés  au  Musée  ai 
Rouen  et  est  déjà  inscrit  dans  les  tomes  XII  et  MI!  J' 
Cnrpus  l'isc.  I.dtinarum. 

J'ai  pu  réunir  plusieurs  fragments  d'un  vase  en  «f* 
rouge  et  de  forme  glnbulée  avec  décor  incise  Jt  n  ,n  •'■- 
obtenir  que-  les  trois  quarts  Jes  morceaux.  Cepeini"»1 
l 'assemblage  est  suffisant  pour  reconnaître  le  type  iio"n' 
par  M.  Décheletie  dans  la  planche  \it  du  tome  II  de  s*0 
ouvrage  sur  la  Céramique  galln-rnma'tne. 

Un  petit  biberon  en  terre  rouge  est  également  sorti  & 
terrassements.  Son  profil  peut-être  désigné  par  le  tyt* 
dit  :  •  balustre  ».  Il  mesure  o^oS  de  hauteur.  Ce  petit 


47 

vase  viendra  grossir  et  compléter  ceux  de  même  série 
recueillis  dans  les  fouilles  par  l'abbé  Cochet. 

Trois  têtes  ou  mufles  de  lion,  provenant  de  vases  à 
déversoir,  vont  s  ajouter  au  nombre  défà  important  des 
vases  de  cette  catégorie.  On  sait,  aujourd'hui,  combien 
depuis  la  découverte  faite  en  1845  dans  le  cimetière  de 
Neuville-le-Pollet,  ces  vaisseaux  en  terre  et  d'un  type 
spécial  ont  été  rencontres  en  grand  nombre  dans  la  Seine- 
Inférieure. 

Sont  également  venues  entre  nos  mains  deux  lampes  en 
terre,  mais  d'une  facture  qui  peut  les  faire  descendre  jus- 
qu'au moyen  âge. 

Le  Verre.  —  Le  verre  s'est  montré  en  très  petits  mais 
très  nombreux  fragments,  ce  qui  s'explique  par  les  dépla- 
cements successifs  des  terres  qu'à  notre  tour  nous  avons 
fouillées. 

Une  seule  pièce  est  à  peu  près  intacte  :  c'est  la  panse 
d'une  petite  bouteille  d'un  verre  irisé;  mais  sur  le  tond 
ancun  sigle  n'était  indique. 

Pierres.  —  Parmi  les  pierres  n'ayant  pas  appartenu  à  la 
construction,  je  n'omettrai  pas  de  mentionner  un  mor- 
ceau de  marbre  siliceux  qui  a  dû  servir  à  aiguiser  les 
outils.  Une  autre  pierre  marmoréenne,  portant  des  rai- 
nures semblables  à  celles  que  les  préhistoriens  désignent 
sous  le  nom  de  «  polissoir  »,  a  été  encore  tirée  du  sol.  Cette 
pierre  devait  servir  à  donner  de  l'acuité  aux  pointes  des 
lances  et  des  Mèches  si  l'on  en  juge  par  les  deux  sillons 
très  étroits  dont  une  des  faces  de  la  pierre  est  creusée. 

Enduits.  —  Des  crépis  ou  enduits  revêtus  de  peintures 
ont  été  retirés  de  la  masse  des  décombres.  Us  représentent 
toujours  les  vestiges  de  la  décoration  polychrome  qu'en- 
ployaient  les  Gallo-Romains,  c'est-à-dire  qu'ils  présentent 
le  type  souvent  rencontré  d'un  revêtement  de  mortier 
appliqué  sur  la  construction,  puis  lissé  et  recouvert  de 


Fouilles  sur 
d'enceinte  de  l'a 

Théàtre-Rorarâ 

la  lettre  H  s 


pa, 


rue    Albert -Glatigny.    —    L 

que  monument  devant   être  pi 
a    rue    Albert-Glatigny,    jadis 
mus  avons  exploré  la  partie  nurq 
le  plan  ci-annexé,  c'est-à-dire  « 


L 


:  Davois-de-Kinker 

Le  théâtre  est,  en  cet  endroit,  complètement  édifit 
le  calcaire  de  lu  colline  qui  a  été  entaillée  pour  rei 
les  gradins  et  les  maçonneries.  La  roche  offre  une  ï 
dureté,  et  les  ouvriers  durent  employer   la    mine 
creuser  les  fondations,  du  nouveau  mur. 

Ces  travaux  ont  fait  reconnaître  qu'un  trotloir  mg 
ou  margines)  entourait  l'édifice.  I^a  fouille  pratiquée 
nos  ordres  dans  les  terrains  de  remblais  voisins  du  mur 
théâtre  ont  donné  neuf  monnaies,  dont  : 

Médailles.  —  Un  grand  bronze  d'Antonio 
sept  petits  bronzes  et  un  quinaire.  Sur  trois  des  M 
bronzes,  on  peut  distinguer  les  effigies  de  Probus,  de  ( 
lien  et  de  Tétricus  fils;  les  autres  médailles  sont  t 
frustes  pour  être  lues. 

Céramique.   —   Des  débris  de  vases  de   diverses 
r;ories  ont  été  rencontrés.  Aucun  des  fragments  n'i 
d'intérêt.    Une  tête  de  déesse  mère  et  les  jambes 
Vénus  Anadyoméne  ont  cté  recueillies  sur  remplacera 
fouillé. 

Telles  sont,  trÈs  sommairement  résumées,  les  dci 
vertes  archéologiques  laites  dans  les  ruines  du  Théit 
Romain  de  Lillebonne  pendant  la  campagne  de  igdfi 

Église  Saint-Mue  Uni.  —  M,  Le  Verdier,  en  p 

trant  de  l'église  dans  la  nouvelle  sacristie,  ■  con 
avec  peine  que  les  vulgaires  panneaux   de  bois 


t>°^<lent  le  passage  masquent  la  vue  de  fort  belles 
Sc***lptures  sur  pierre.  M.  Lefort  explique  qu'on  s'est 
Préoccupé  de  ce  fâcheux  état  de  choses;  mais  le  peu  de 
s°lidité  de  certains  détails  a  fait  recourir  à  ce  malheu- 
rev*x  expédient. 

Xi.   Le  Verdier  souhaiterait  qu'on  appelât  sur  ce 

P°ï  nt  l'attention  du  service  des  monuments  historiques. 

^r  quoi  l'architecte  en  chef  répond  qu'il  y  remédie- 

r^it    lui-même  volontiers,   si    les   voies    et    moyens 

^venaient  disponibles. 

Eglise  Saint-  Vincent  de  Rouen.  —  Du  rapproche- 
ment de  deux  textes,  M.  Ruel  observe  qu'il  faut  con- 
clure que  l'orgue  de  l'église  de  Sainte -Catherine 
d'Honfleur  provient  de  notre  église  Saint-Vincent.  Il 
resterait  à  préciser  s'il  s'agit  bien  de  l'instrument 
même,  ou  simplement  du  buffet  qui,  évidemment,  n'a 
pas  été  exécuté  pour  Sainte-Catherine. 

Eglise  Saint -Vivien.  Maître -autel.  —  Cette 
œuvre  remarquable,  faite  pour  l'église  des  Cordeliers 
de  Rouen  par  l'habile  architecte  Milet  Desruisseaux,  a 
été  étudiée  par  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  notre  confrère 
à  jamais  regretté  (Bulletin,  V,  11-21).  L'inscription 
des  chandeliers  avait  appelé  l'attention  de  M.  de  Veslv, 
et  plus  anciennement  celle  de  M.  Georges  de  Beaure- 
paire. La  complaisance  de  M.  le  Curé  permet  aujour- 
d'hui un  complément  hors  de  la  curiosité  publique. 
M.  de  Vesly  a  en  effet  reçu  de  M.  l'abbé  Lefebvre  la 
copie  de  l'inscription  suivante,  gravée  à  l'intérieur  du 
tabernacle,  sur  la  porte  : 


sacris  pignoribus 

relifriosiP  assen-ati/mis  (i) 

obsequio 

D.  O.  M. 

rum  eteemosirtis  expensarum  necess 

miser  ieordi  ter  providente, 

Tabernaculum 

hoc 

etsi  manufactum 

divina  tamen  dignatinne 

Corpori  Dominico 

decentiâ  qud  minus  impari 

dalum  est 

Constructtduin  procu ravit 

F.  Carolus  de  Courcy  sacerdos 

fat/us  atmi  convenlus 

FF.  Minormn  Rothomagensîum 

Aiiimnus 


A  la  base  extérieure  du  tabernacle,  on  lit  :  Fait  par 
Le  Vaché,  M' fondeur,  rue  des  A  rets.  Paris,  îj40- 

(i)  Ce  mol  est  la  traduction  littérale  de  l'expression  courante 
dans  le  langage  ecclésiastique  •  La  sainte  réserve  • ,  qui 
désigne  les  hosties  conservées  dans  le  tabernacle. 

Ces  inscriptions  intérieures  sont  rares.  Cependant  l'architecte 
E.  Barthélémy,  notre  ancien  confrère,  en  a  continu*  la  tradition 
à  Bonsecours.  Au  maître-autel,  le  revers  de  la  porte  du  taber- 
nacle Fait  lire  : 

Vere 
Do  Minus 


bl 


Ces  mêmes  noms  de  Courcy  et  le  Vaché,  gravés  sur 
es  candélabres,  empêchent,  selon  la  remarque  de 
M.  de  Vesly,  de  faire  remonter  leur  exécution  à  la 
construction  du  retable. 

MM.  Deglatigny  et  Garreta  ont  confirmé  ces  cons- 
tatations. 

Gravures  et  dessins.  —  M.  Pelay  fait  circuler 
quatre  ou  cinq  gravures  anglaises  au  nom  de  Rouen. 
Il  semble  bien  que  le  graveur  a  travaillé  de  souvenirs, 
sans  viser  à  l'exactitude  archéologique  :  on  croit  tou- 
tefois reconnaître  la  chapelle  du  transept  nord  de  Saint- 
Ouen,  et  peut-être  encore  l'ancienne  tourelle  sud-est  de 
l'hôtel  du  Bourgtheroulde. 

Le  même  membre  présente  également  une  dizaine 
de  dessins  signés  «  Ranson nette,  1825  ».  L'un  d'eux 
pourrait  bien  être  la  côte  du  Port-Saint-Ouen  ; 
«  rentrée  du  four  à  chaux  de  Saint-Paul  »  fait  le  sujet 
d'un  autre  dessin.  Des  vues  de  l'église  Saint-Paul  et 
des  maisons  avoisinantes  ainsi  que  du  bas  de  la  côte  de 
Honsecours  se  trouvent  sur  les  autres  dessins.  L'aspect 
général  du  quartier  s'est  peu  modifié  depuis  plus  de 
quatre-vingts  ans. 

Ferronnerie.  —  M.  Du  veau  a  très  fidèlement  des- 
siné diverses  pièces  exécutées  par  nos  serruriers  du 
xvme  siècle  :  leur  grâce  et  leur  bon  goût  en  font  de 
véritables  œuvres  d'an  dignes  d'être  conservées  dans 
nos  archives. 

GRILLES   D'iMPOSTES   EN    FER   FORGÉ   A   ROUEN 

I.  Rue  Dinanderie,  20.  —  Cette  grille  existait  autrefois 
dans  l'imposte  de  la  porte  battante  à  deux  vantaux  de  la 


Au-dessus  du  deuxième  étage  existe  ana  lorte  corniche 
en  bois  autrefois  couverte  en  ardoises. 

Les  abouti  des  poutres  qui  sont  en  dessous  sont  en 
saillie  lt  ornes  d'un  disque  en  saillie  ei  en  bus  d'un  cal- 
de-lampe  mouluré. 

La  moulure  de  la  corniche  contourne  le  haut  des  abouts 
et  les  couronne. 

Les  fenêtres  du  rez-de-chaussée  sont  a  cintre  surbaisse, 
celles  des  étages  ont  un  linleau  droit.  Il  y  en  a  quatre  pat 
■tage.  Les  appuis  des  fenêtres  du  premier  étage  sost  en 
saillie  et  moulures;  un  peu  au-dessus  est  une  barre  d'appui 
en  fer  forgé", 

Le  toit  a  une  forte  saillie  sur  la  façade,  ce  qui  indique 
que  le  troisième  étage  servait  autrefois  de  séchoir  et  avait 
Je  grandes  baies  à  jour  comme  beaucoup  de  maisons  de 

La  maison  voisine  (n°  i  3)  est  construite  dans  le  même 
genre. 


V.  Hue  F.uu-de-Robec,  57  bis.  —  La  façade  de  eetU 
maison,  qui  est  tout  prés  de  celle  dont  il  lient  d'être 
question,  a  trois  étages  au-dessus  du  rez-de-chaussée,  et 
est  construite  toute  en  charpente,  sauf  le  socle  qui  est  en 
pierre. 

L'imposte  au-dessus  de  la  porte  d'entrée  est  dormante, 


en  forme  de  lambrequin  est  tordue  e 
la  date  qu'elle  portait  ne  se  voit  pli 
grjphe  normand,  où  M.  A.  S: 
grille,  qu'on  peut  la  retrouv 


partie  enlevée,  et 
c'est  dans  Y Auto- 


Le  rez-Je-chausséc  de  cette  maison  est  en  pierre 
étages  en  briques,  de  construction  moderne  et  sans  orne 
ments.  Il  est  probable  que  les  étages  étaient  primitive 
ment  en  charpente. 


les 


IV.  -  Rue  Lan 
forgé  du  même  gen 
d'enroulements  et 
L.  D.  au  milieu  da 

1-e  rez-de-chnussi 
étages  qui   la 

ntc.  Le  rei-de-cha 

Phn|  avec  moulun 


i5.  —  Grille  d'imposte  en  fer 
de  la  même  époque,  composée 
:urons    avec    un     monogramme 


est  en  pierre,  les 
i  charpente  appa- 
':  par  un  bandeau 


Au-dessus  du  deuxième  étage  existe  une  forte  corn 
en  bois  autrefois  couverte  en  ardoises. 

Les  abouts  des  poutres  qui   sont  en  dessous  sont  en 
saillie  ei  ornes  d'un  disque  en  saillie  et  en   bas  d'u 
de-lampe  mouluré. 

La  moulure  de  la  corniche  contourne  le  haut  des  iboutt 
et  les  couronne. 

Les  fenêtres  du  rez-de-chaussée  sont  à  cintre 
celles  des  étages  ont  un  linteau  droit.  H  y  en  a  quatre  pJi 
étage.    Les   appuis  des   fenêtres  du  premier  £ugl 
saillie  et  moulurés;  un  peu  au-dessus  est  une  barn 
en  fer  forgé. 

Le  toit  a  une  forte  saillie  sur  la  façade,  ce  qui  indique 
que  le  troisième  étage  servait  autrefois  de  séchoir  ei  Ht* 
de  grandes  baies  1  jour  tomme  beaucoup  de  maisons  de 
ce  quartier. 

La  maison  voisine  (nu  r!i)  est  construite  dan^   le  m*M 


V.  Rue  Kau-de-Robec,  5;  bis.  —  La  l'a  ta  de  de  cetU 
maison,  qui  est  tout  prés  de  celle  dont  il  vient  d'étn 
question,  a  trois  éia^es  au-dessus  du  r cï -de-chaussée,  e 
est  consiruite  touie  en  charpente,  sau!  le  socle  qui  est  & 
pierre. 

L'imposte  au-dessus  de  la  porte  d'entrée  est  dormante, 
en  menuiserie  et  vitrée 


55 

La  barre  d'imposie  est  ornée  d'une  frise  avec  postes 
\u-ifessus,  dan?  le  rectangle,  une   archivolte 

iri'e,  au  milieu  de  laquelle  un  double  cercle;  dans  le 
plus  peiit,  un  monogramme  V.  S.,  ei  entre  les  deux  le 
millésime  1735  et  quatre  anneau*;  le  tout  à  jour.  Malheu- 
reusement le  millésime  et  le  monogramme  ont  été  enlevés 
il  n'y  a  pas  bien  longtemps. 


VI.  Place  de  l'Hûtel-de- Ville,  o.—  Maison  du  xviih  siècle, 
d'après  M.  G.  Dubosc,  avec  rez-de-chaussée  en  pierre. 

Sur  la  porte  à  deux  vantaux,  qui  donne  dons  la  rue  de 
la  Croix-Vene  existe  la  grille  d'imposte  en  fer  forgé  repré- 
sentée ei-contrc  ;  simple  mais  élégante, 


VII.  Hue  Eau-de-Robec,  4S  —  Grille  d'imposte  dans  le 
tympan  Je  la  porte  en  plein  cintre,  composée  d'enroule- 
ments avec  lettres  D,  B,  C,  R  et  la  date  de  180S;  compo- 
sition assez  bizarre  et  pas  tics  harmonieuse. 

L»  taçaJe  de  celle  maison  est  jiu  re/-Je-ctuiussee  en  pierre 
avec  une  porte  en  plein  cintre  au  milieu  et  une  fenêtre 
de  chaque  côté;  la  porte  est  couronnée  par  une  torte 
corniche  supportée  par  deux  consoles  ornées  de  deux  tri- 
ftiyphcs  et  trois  gouttes.    . 


Au  premier  éinge,  qui  est  plfltré,  il  y  a  trois  fenêtres 
rectangulaires  avec  tympan  avenue  au-dessus. 

Au  second  étage,  trois  fenêtres  recta ngotaîrei 
nier  avait  autrefois  deux  grandes  paies  ouvertes.  Le  toit" 
une  forte  saillie  supportée  par  des  liens  en  bois. 

Maisons  diverses.  —  Il  signale  en  même  temps 
une  remarquable  maison  de  la  rue  Mariainvîlle,  dont 
il  met  sur  le  bureau  une  photographie. 

M.  de  Beaurepaire  rappelle  une  destruction  regret- 
table .  celle  d'une  maison  de  la  rue  Saint-Denis,  dont 
il  a  pris  heureusement  la  photographie. 

Tour  de  la  Pucelte  —  M.  G.  Le  Breton,  après  avoît 
loué  en  peu  de  mots  l'activité  et  le  zèle  admirables 
déployés  par  ses  Collègues  du  Comité  qui  s'enâ 
constitué  po  ur  la  conservation  de  ces  précieux  vestiges, 
prie  son  président,  M.  Sarrazin,  noire  confrère,  d'ex- 
poser les  faits  et  démarches  qui  ont  eu  lieu  depuis 
notre  délibération  du  1 1  décembre. 

M.  Sarrazin  répond  a  cet  appel  par  un  résume 
simple  et  rapide  des  actes  du  Comité  et  de  ses  négoda- 
lions  tant  avec  les  particuliers  intéressés  qu'avec  les 
Pouvoirs  publics;  et  bien  que  l'étal  présent  .Us  eboicJ 
ne  laisse  guère  d'espoir  pour  une  heureuse  solution,  il 
déclare  que  le  Comité  ne  croira  sa  tâche  terminée 
qu'après  avpîr  épuisé  ses  moyens  d'action  et  avoir  vu 
se  conclure  les  arrangements  les  plus  décisifs  contre 
son  entreprise. 

Après  les  réflexions  que  provoque  naturellement 
celte  importante  communication,  il  est  décidé  qu'elle 
ne  sera  pas  insérée  au  procès-verbal .  La  Commission 
croit  avoir  témoigné  à  la  Tour  de  la  Pucelle  tout  l'in- 


térét  dont  elle  est  digne  :  mais,  simple  organe  adminis- 
tratif, il  ne  lui  convient  pas  de  suivre  l'affaire  dans  ses 
dernières  conséquences.  M.  André  Hallays,  réminent 
rédacteur  des  Débats,  vient  justement  d'intervenir,  et 
il  le  fait  avec  toute  l'autorité  de  son  nom  et  cette  sincé- 
rité que  les  dissentiments  locaux  ne  sauraient  altérer. 
La  Commission  tient  seulement  à  constater  que  les 
efforts  du  Comité  ont  trouvé,  dans  les  diverses  admi- 
nistrations, et  spécialement  auprès  de  M.  le  Maire  de 
Rouen,  tout  l'appui  et  la  bienveillance  désirables  :  et 
elle  ne  peut  que  les  en  remercier  vivement. 

Voici,  comme  épilogue,  la  dépêche  que  M.  le  Préfet 
a  transmise  à  M.  le  Président,  dès  le  17  décembre  : 

«  Palais-Royal,  le  i5  décembre  1908. 

»  Le  Sous-Secrétaire  d'État  des  Beaux -Arts  à  Monsieur 
le  Préfet  de  la  Seine- Inférieure. 

»  J'ai  l'honneur  de  vous  informer  que  la  Commis- 
sion des  Monuments  historiques  s'est,  dans  sa  der- 
nière séance,  préoccupée  de  la  question  de  la  conser- 
vation des  restes  de  la  Tour  «  Devers  les  Champs  »,  à 
Rouen. 

»  La  Commission  a  examiné  les  deux  projets  qui 
ont  été  établis  en  vue  d'assurer  le  dégagement  de  la 
Tour  :  le  premier,  consistant  en  l'acquisition  du  ter- 
rain Dagnet  (5o,ooo  francs)  et  de  parcelles  environ- 
nantes et  en  frais  de  déblais,  construction  de  murs 
de  soutènement  qui  s'élève  approximativement  à 
73,000  francs.  Le  second  comprenant,  outre  l'achat  du 
terrain  Dagnet  et  des  terrains  adjacents  et  les  frais 
accessoires,  l'acquisition  de  la  grande  parcelle  a  l'angle 
des  rues  Jeanne-d'Arc  et  du  Donjon  li  37,387  francs) 


58 


entraînerait  au  minimum  une  dépense  de  2io,ooofr. 
»  La  Commission,  après  un  examen  attentif,  n1a 
élevé  aucune  objection  à  la  réalisation  de  l'un  ou  de 
l'autre  projet.  Mais  elle  a  estimé  que  le  premier  était 
suffisant  pour  assurer  la  conservation  du  soubasse- 
ment de  la  Tour  «  Devers  les  Champs  »,  et  permettre 
au  public  son  accès  et  ses  abords.  Elle  a,  en  consé- 
quence, exprimé,  à  l'unanimité,  l'avis  que  le  budget 
des  Beaux-Arts  ne  pouvait  contribuer  à  l'exécution  de 
l'un  ou  de  l'autre  projet  pour  une  somme  supérieure 
au  tiers  de  la  dépense  nécessaire  à  la  réalisation  du 
premier  projet,  soit  pour  plus  de  25,ooo  à  3o,ooo  fr.. 
participation  maxima. 


Signé  :  Dujardin-Beaumetz. 


M.  le  Président  remercie  nos  collègues  d'être  venus 
si  nombreux,  malgré  la  rigueur  de  la  saison,  et  il  les 
félicite  de  Paîtrait  qu'ils  ont  su  donner  à  la  réunion; 
puis  il  lève  la  séance.  Il  est  quatre  heures. 


A.  Tougard. 


*9 


SÉANCE  DU  27  AVRIL  1909 


Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

En  présence  de  MM.  Deglatigny,  Drouet,  Duveau, 
P.  Le  Verdier,  Mgr  Loth,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Malicorne, 
Pelay  et  Vernier. 

Correspondance  imprimée.  —  On  y  inscrit  :  Bul- 
letin et  Mémoires  de  la  Société. . .  de  la  Charente, 
1907-1908;  -  Item  Annexe  :  Théâtre  gallo-romain 
de  Bouchands,  par  le  P.  Cam.  de  la  Croix,  S.  J.;  in- 
fol.  ;  —  Mémoires  de  la  Soc. . .  de  F  Oise,  XX,  2;  — 
Compte-rendu,  item;  1908;  —  Soc...  de  VOrne% 
XXVIII,  1;  —  Mémoires  et  Documents...  Soc. 
Savoisienne,  XLVI,  1908;  —  Mémoires  de  la  Soc. 
archéol.  de  Montpellier,  2e  série,  IV,  1908;  —  Con- 
grès archéoL  de  France,  LXXIV;  Avallon,  1907. 
Caen,  1908;  —  Bull,  de  la  Soc.  archéol .  du  Midi, 
38;  nov.  1907 -juillet  1908;  —  Bulletin. . .  Anti- 
quaires de  France,  1 908  ;  —  Bull.  hist.  et  philol.  du 
Comité,  1908,  1-2;  un  fasc;  —  Bull,  de  la  Soc.  de 
Gand,  XVII,  2  et  3. 

Avant  de  prendre  le  dernier  procès-verbal,  le  secré- 
taire réclame  pour  la  Suite  la  parole  pour  une  com- 
munication urgente.  Les  explications  qu'il  fournit 
ramènent  à  la  faire  sur-le-champ  en  ces  termes  : 

Valliquerville.  —  Au  commencement  du  mois  der- 
nier, M.  le  Curé  de  cette  paroisse,  rencontrant  fortui- 


6o 


temcm  l'abbé  Tougard,  lui  raconia  qu'une  piefTt 
détachée  du  beau  clocher  venait  d'endommager  la 
toiture  de  l'église. 

Pareil  accident  a  été  signalé  â  la  Commission  il  v  i 
vingt  ans  et  s'est  renouvelé  plusieurs  fois.  C'est  que 
l'entretien  de  ce  remarquable  monument  historique 
laisse  à  désirer  depuis  plus  d'un  quart  de  siècle.  Le 
terrible  ouragan  du  12  mars  1876  en  abattit  un  clo- 
cheton qui  ne  fut  refait  que  dix  ans  après. 

Le  curé  insista  alors  pour  qu'on  remplaçât  tu 
même  temps  soixante-dix  pierres  de  la  flèche,  certain 
que  plusieurs  paroissiens  lui  fourniraient  pour  ce  tra- 
vail une  somme  de  1,000  francs.  Mais  M.  Sa 
refusa  d'exécuter  cette  restauration  supplémentaire 
qui  eût  seule  assuré  le  parfait  état  de  l'édifice. 

En  r8g5,  M.  le  Curé  rappelait  -  les  sérieuses  répa- 
rations ■>  dont  le  clocher  avait  besoin,  en  remarquant 
que  les  bienfaiteurs  sur  lesquels  H  comptait  naguère, 
étaient  morts.  [Bulletin  de  la  Commission,  VU,  36o 
VIII,  33,  34;  X,  3o4.1 

Le  secrétaire  a  conseillé  à  M.  le  Curé  d'inviter  1: 
municipalité  à  signaler  à  l'autorité  supérieure  le  mau- 
vais état  du  clocher,  l'un  des  plus  beaux  du  départe- 
ment. C'est  pour  elle  un  devoir,  et  c'est  ! 
d'une  sage  administration  :  car  de  nouvelles  dégra 
dations  rendraient  plus  onéreuse  la  restauration  qui 
s'impose. 

M.  le  Président  sera  heureux  de  favoriser  de  ti 
son  pouvoir  cette  urgente  opération  et  de  la  recoirr 
mander  à  la  sollicitude  de  M.  l'Inspecteur  génénl 
L'abbé  Tougard  va  écrire  dans  ce  sens  h   M.  l'obi 
Vallet. 

M.  de  Vesly  saisit  cette  occasion  pour  déplorer  l'A 


ÔI 


lamentable  des  toitures  de  Saint-Ouen.  Il  pleut  dans 
l'édifice  d'une  façon  alarmante. 

Lecture  est  alors  donnée  du  procès-verbal  du 
26  février,  adopté  après  une  rectification  qu'y  fait 
M.  Duveau. 

Tour  Jeanne  d'Arc.  —  En  regrettant  l'absence  de 
M.  Sarrazin,  mieux  qualifié  que  personne  pour 
prendre  maintenant  la  parole,  M.  le  Président  tient  à 
consigner  ici  les  dernières  démarches  dont  le  mérite 
revient  surtout  à  MM.  Le  Breton,  Sarrazin  et  Dela- 
barre.  Selon  une  expression  familière,  M.  Dagnet 
s'est  vu  mettre  au  pied  du  mur  par  une  proposition  de 
rachat  avec  indemnité  pour  ses  travaux.  La  première 
lettre  n'a  obtenu  qu'une  réponse  évasive,  mais  la 
seconde  fut  suivie  d'un  silence  absolu.  Le  procédé  est 
jugé. 

M.  Le  Verdier  rappelle  que  l'expropriation,  telle 
qu'on  la  pratiquait  jadis,  était  une  mesure  rare  et  qui 
était  obtenue  non  par  un  simple  décret  mais  par  une 
loi  votée  en  Parlement  (1). 

Rouen. —  Maisons. —  M.  Duveau  offre  aux  archives 
de  la  Commission  trois  photographies  des  maisons  de 
la  rue  Saint-Denis,  n0<  1  3  et  1  5.  Klles  ont  été  tirées  et 
sont  offertes  par  M.  l'architecte  P.  Panthou.  La  Com- 
mission lui  en  adresse  ses  meilleurs  remerciements. 

Le  même  membre  enrichit  encore  nos  collections 

(1)  Des  1860,  A.  Champollion-Figeac  (Droits  et  ('sages, 
p.  22)  pensait,  contre  Viollct-le-Duc,  que  le  pouvoir  féodal  a 
connu  le  droit  d'expropriation.  Mais  il  avoue  plus  loin  (p.  1 33) 
qu'au  xun'  siècle  «  l'utilité  publique  manquait  de  législation 
suffisamment  protecttice  »  (N.  du  S.). 


d'une  série  Je  dessins  dont  deux  seulement  oui  i 
publiés  par  la  Sociêiédes  Monuments  Kouennais  : 
Compagnie  applaudit  à  son  zèle. 


M.  de  Veslv  complète  les  eoir 
intéressants  mémoires  que  voici  : 


TMâtré  r 


i  de  Liliebonne.  —  Je  con, 
en  commençant,  à  frire  enlever  de  l'antique  théâtre 
débris  de  toute  nature  dont  il  fut  le  dépôt  pendant  Je 
longues  années.  C'est  ainsi  qu'on  a  dû  ctuuftn 
deux  tombereaux  des  vases  en  terre  ou  en  m  i 
rôles,  chaudrons  et  ustensiles  de  ménage  hors  de  service 
dont  les  habitants  de   l.ilk'bonne  s'étaient  débarrassés  en 
les  projetant  par  dessus  les  murs  de  clôture. 

Je  profite  de  ce  travail  de  propreté  pour  d .... 
soubassements  des  contreforts  et  pratiquer  quelques 
fouilles,  notamment  .1  droite  de  la  nouvelle  entrée  par  la 
rue  du  Toupin.  C'est  ainsi  que  j'ai  pu  recueillir  uenir 
nouvelles  médailles,  malheureusement  toutes  trop  frustes 
pour  être  cataloguées.  Cependant  j'ai  su  déterminer  la 
récolte  qui  comprend  : 

1°  G.  B.  —  1  deVitellius—  1  Hadrien  [1  Marc-Autele 
—  R/  Vase  et  instruments  du  sacrifice)  —  1  FaostJU 
jeune—  1  Aurélien    -  6  complètement  illisibles. 

i°  M .  H.  —  4  Postume  —  Revers  illisibles  et  3  mon- 

3»  P.  B.  —  t  Tétricus  (commun)  et  S  pièces  trustes, 
quinaires  en  bronze  —  3  illisibles. 
J'ai  également  trouvé  les  ornements  en  bronze  d'une 
de  petits  clous,  en  fer,  a  la  tête  taillée  en  pyra- 
disque  en  os  de  O'"o4<i  de  diamètre,  percé  d'un 
ml  et  de  quatre  plus  petits  et  excentrés,  qui 
e  à  une  fibule',  des  pions  Je  jeu  ci  des  cubes 
aïque  aux  ions  bleus  et  verts. 

pingles  en   ivoire  et  en  os,  qui  ont  été 


ceint 


recueillies  en  plus  grand  nombre.  Dans  un  espace,  qui  ne 
mesure  pas  4  mètres  superficiels,  trente-six  de  ces  petits 
objets  servant  à  maintenir  la  chevelure  des  femmes  ont  été 
trouvés  ;  quinze  étaient  intacts,  vingt  et  un  brisés. 

Cette  nouvelle  découverte,  faite  vers  l'entrée  de  l'édifice, 
au  milieu  de  la  couche  de  charbons  et  de  cendres,  con- 
firme l'hypothèse  que  j'ai  exprimée  précédemment  :  une 
panique  a  dû  se  produire  en  cet  endroit,  soit  à  l'ar- 
rivée des  barbares,  lorsque  ceux-ci  pénétrèrent  dans  le 
théâtre  romain  transformé  en  citadelle,  soit  lorsqu'ils 
mirent  le  feu  à  l'antique  édifice  où  s'était  réfugiée  la  popu- 
lation lillebonnaise. 

Sarcophage  de  pierre,  rue  Césarine  à  Lillebonne.  — 
Le  <>  octobre  i<k>6,  poursuit  notre  confrère,  les  ouvriers 
occupés  au  creusement  des  tranchées  pour  l'aménagement 
de  la  distribution  d'eau  à  Lillebonne,  trouvèrent,  rue  Césa- 
rine, devant  la  maison  portant  le  n°  61  bis,  un  cercueil  de 
pierre.  Ce  tombeau  avait  son  couvercle  placé  à  om3o  seu- 
lement en  contre-bas  du  sol  de  la  rue;  quand  il  fut  com- 
plètement dégagé,  on  reconnut  que  la  dalle  de  recouvre- 
ment était  brisée  et  qu'un  des  fragments  avait  pénétré 
dans  l'intérieur.  Lorsqu'on  la  souleva  elle  se  brisa  complè- 
tement. Le  sarcophage  fut  exploré;  un  mélange  de  terre 
et  de  débris  divers  entourait  deux  squelettes  :  celui  placé 
au  fonds  occupait  la  position  longitudinale  et  normale  ; 
l'autre,  qui  indiquait  une  inhumation  postérieure  était 
replié  sur  lui-même  et  la  tète  était  située  vers  les  pieds  du 
squelette  du  fond. 

Il  n'a  d'ailleurs  été  trouvé  aucun  objet  ni  mobilier  func 
raire  dans  ce  sarcophage. 

A  propos  de  l'Enseigne  de  la  Barge.  —  Le  zélé  conser- 
vateur des  collections  départementales  décrit  ainsi  une 
pièce  du  Musée  : 

Lors  des  travaux  exécutés  au  commencement  du 
xix«  siècle  pour  rétablissement  des  quais  de  Rouen  et  les 


premiers  élargissements  d 

portant  le  nn36  sur  cette  rue  tut  démolie. 

C'était  un  vieux   logis  semblable  à  ceux  encore  debout 
rue  de  la  Savonnerie  et  place  Eau-Je-Robcc  ou  à  celui 
démoli  récemment  rue  Saint-Denis,  n*"  I  3  cl  i5.  Ile 
prenait  une  charpenieric  avec   de    la    maçonnerie  pour  le* 
remplissages  el  une  porte  couronnée  d'un  arc  surbaissé. 
Des  crossettes  aux  feuilles  creusées  et  irisées  ont 
gables  qui  se  réunissaient  en  un  fleuron  d'amortissement 
Ce  fleuron  était  obtenu  par  la  réunion  de  trois  colombe*, 
Les  oiseaux     favoris   Je    Vénus    soutenaient    ou    plut 
paraissaient  soutenir  un  motif  sculptural,  lequi., 
dénommé  :  l'Enseigne  de  la  Barge. 

Le  motif  sculpté  a  été  reproduit  par  E.  de  la  Qui- 
riére  (i).  Le  savant  archéologue  rouennais  a  initiqui 
{'Enseigne  de  la  Barge  était  désignée,  pour  la  maisc 
la  rue  Grand-l*ont,  dans  un  très  ancien  titre,  remontant 
;i  1458  et  que  le  propriétaire,  très  mal  conseillé,  a  anéanti 
comme  inutile. 

Combien  est  grande  la  différence  entre  le  bois  gravé 
dans  l'ouvrage  d'E,  de  la  Quérière  et  la  photographie 
placée  sous  vos  yeux  !.. .  Non  seulement  la  colombe  for- 
mant motif  central  n'e  liste  plus;  les  flots  de  la  mer,  Il 
mâture  arrière  de  la  caravelle  sont  d'une  indication  dilte- 
rente,  mais  les  -  rageurs  «  qui  supportent  l'ensei 
complètement  absents.  Ces  dragons  tiennent  dans  leur 
gueule  un  serpent  enroulé  dont  les  anneaux  viennent  > 
réunir  au  commet  de  la  console. 

Comment  un  pareil  oubli  a-t-îl  pu  se  produire/ 

Doii-on  en  accuser  le  dessinateur?  Je  ne  le   pu 
Tout   le    motif  sculptural    était    recouvert  d'une   épaisse 
couche   de   peinture   mesurant   troiî   millimewes  d'épais- 
seur, que  j'ai  dû  faire  enlever  pour  mettre  .1  nu  le;  sujets. 
Dans   l'exécution  de    ce   travail,   j'ai  constaté  que    la    pTt 

(1)  Recherches  historique*  sur  Ici  Enseignes,  pp.  8,  n  et  4^ 


roiere  couche  était  de  couleur  rouge  et  que  cette  teinte 
recouvrait  tout  le  motif.  J'aurais  voulu  conserver  ce  pré- 
aux document,  mais  il  était  déjà  trop  tard  puisque  la 
P°tasse  l'avait  attaqué  en  faisant  disparaître  les  couches 
suPerficielles. 

J  ai  eu  la  curiosité  de  rechercher  l'étymologie  du  mot 
BarKe. 

H^nrv  Moisy,  dans  son  Dictionnaire  du  patois  normand, 

a,t  ce  nom  féminin  et  veut  qu'il  soit  synonyme  de  meule 

e  Paille  ou  de  foin.  Il  justifie  son  opinion  par  une  cita- 

!°n    empruntée  ù   une   Lettre   de  rémission    de    1453   : 

■  ierrc  Adams  descendit  de  dessus  le  paillen  ou  barge 

e    paille  d'iceluy  lieu  où  il  estoit,  tenant  en    sa    main 

Ur*e  fourche  ». 

^ette  interprétation  fut  loin  de  me  satisfaire,  car  l'en- 

^îgne  de  la  vieille  maison  représente  une  nef  ou  navire. 

^  est  d'ailleurs  la  signification  qu'en  donne  Littré  et  autres 

^teurs  de  dictionnaires,  qui  font  dériver  le  mot  «  Barge  » 

^0  terme  Barga,  barque,  chaland  ou  péniche. 

A.  Jal  (1)  adopte  également  la  même  origine  :  «  Barge, 
^it-il,  vient  de  l'ancien  français  Barca,  navire  à  la  traîne, 
Manœuvré  par  un  seul  homme  »,  et  il  ajoute  avoir  vu  des 
^onvois  de  ces  bateaux  naviguer  sur  la  mer  Noire. 

El  sans  aller  aussi  loin  et  remonter  à  une  époque 
Reculée,  on  trouve  un  diminutif  de  Barge  dans  le  nom  de 
«  Barguette  »  qui  était  donné  à  des  bateaux  à  fond  plat 
traînés  par  deux  chevaux.  Ces  coches  d'eau  mettaient  en 
Communication,  avant  l'invention  des  bateaux  à  vapeur  (2) 
et  des  chemins  de  fer  (3),  Rouen  avec  Elheuf,  Oissel, 
Tourville,  Port-Saint- Ouen,  etc.. 

M.  Edouard  Turgis  (4),  à  qui   j'emprunte   ces  détails, 

(  1  )  Glossaire  nautique. 

(2)  En  1826. 

(S)  Le  2  mai  1840. 

(4    Histoire  d'()isselt  pp.  99  et  suiv. 


ajoute  que  In  navigation  n'ét 

puisque  sur  uiK  des  maisons  bordant  le  chemin 

.1  I  lisse!,  k  voyaii  itnc  image  de  h  Vit 


Cet  exemple  fera  cesser,  je  l'espère,  toute  intei 
erronée  du   mot    ■    Barge    •    dont    les    noms    chalands, 
péniches  peuvent  être  considères  comme  les  synonytua 
actuels. 

L'enseigne  de  la  rue  Grand-Pont  n'était  pas  isolée  dans 
la  capitale  normande.  Cela  se  comprend,  pour  un  pon  Je 
transit  tel  que  fut  celui  de  Rouen  au  moyen  %e  et  tel 
qu'il  l'est  encore  dans  le  bassin  fluvial. 

M.  Ch.  de  Beaurepaire,  qui  a  fait  un  relevé  ,[■ 
hôtelleries    rouennaises   0).   ciie    :    La   Barge, 
Saint-André,  porte  Cauchoise,  et  ta  date  du  -  ... 
1493  qu'il  a  trouvée  sur  un  acte.  Il  mentionne  . 
des  enseignes  de  la  Barge  sur  des  hôtelleries  de  la  paru 
Saint-Eloy    (i5aa-i5q8)   et   de    la    paroisse    Snfatt-Craa 
Saint-Ouen. 

J'ai    retrouvé   cette  dernière    hôtellerie    citer..- 
compte   de    Pierre    Le    Roy,    chanoine    et    receveur  ifc 
l'Eglise  du  Sépulcre  de  Rouen  pour  l'année  (iSafi-l  --:■■' 

.  Jean  Hêlot,  avoir  des»  femme  au  lieu  de  Guille  Orffl 
susdits  Jehan  Delamare  pour  l'osiel  où  pend  l'enseigne 
■  La  Barge  1  au  pont  de  Kobec,  xxx  1.  •- 

La  Barge  de  la  rue  Grand-Pont  n'était  pas  une  hôtel- 
lerie ou  avait  cessé  de  l'être  :  c'est  ce  qui  rend  lesPN 
difficiles. 

Le  ib  mats  .838.  la  vieille  enseigne  entrai.)   ai 

(1)  Bull,  de  ta  Comm.  des  Antiquités,  nnnée  1901. 
Il)  Archives  déparie  mentale  s  G.  g33g. 


6/ 

des  Antiquités  au  titre  de  don  fait  par  M.  Eustache  de  La 
Quérière.  Depuis  cette  époque,  elle  était  déposée  et  cachée 
dans  l'angle  d'une  des  baies  de  la  galerie  Langlois.  Aujour- 
d'hui, elle  figure  dans  la  galerie  Corneille  avec  tous  les 
vestiges  de  notre  vieille  cité. 

Le  Calvaire  de  Saint-Martin-sous-Bellencombre.  —  La 
vallée  de  la  Varenne,  continue  M.  de  Vesly,  est  une  des 
plus  pittoresques  de  la  Seine-Inférieure  :  aussi  est-elle 
dénommée  La  petite  Suisse,  principalement  entre  Saint- 
Saéns  et  Bcllencombre.  Toute  cette  partie  de  la  vallée  est 
très  riche  en  antiquités. 

La  sagacité  de  l'abbé  Cochet  ne  lavait  pas  trompé  : 

Belle  ncombre,  la  t  Warihnee  •  des  Francs,  est  une  des 
localités  les  plus  curieuses.  Le  bourg  actuel  se  compose 
des  maisons  groupées  autour  du  château  féodal  et  des 
anciennes  paroisses  des  Authicux,  de  la  Heuze  et  de  Saint- 
Martin-sous-Bellencombre. 

L/èglise  ou  chapelle  du  prieuré  de  Saint- Martin,  avec 
pignons  du  xu*  siècle,  a  été   transformée  en  grange. 
est  aujourd'hui  enclavée  dans  les  bâtiment-  d'une 

ploitation  agricole. 

C'est  en  cherchant  les  vestiges  de;  j^e-»  :>a*  é-  qu-.  \u\ 

reconnu  le  Calvaire  que  je  *.ai-  décrire.  Ce  nV«t  pas  un 

oment  ignoré  puisque,  ch:q-c  Ti-ir:i  J-j  l'cr^cvc.  le 

descend  des  Grande-  -Vc. te»  e?  -e  rer*  i  procc.ior.- 

oellement  à  l'église  J'Ori.i;.  -i-jo-r:  -«-:  ar.r.cxc  :•.-  ^inr- 

Hcllier. 

Le  Calvaire  de  Saint-Mir::.*.  .  *  ii,:.:  :■*•  .'.  j."/  :.'»>- 
rier  dans  un  tr.zVi*  v  ,: * . :.  ;  -  . .  -  -  e:o  .  •  :  -  -  # e *:. .  -.  ;  c  : 
Grandes- Ventes  et  St'.i  r  ,^s   :.-  h:.  ;-. .;-.  '.t.-r-t 

(Section  A,  n-  107  Jj  Ci  ;:    -■-      !    *  v.-  -m-;  -    v,:. 

d'iris  et  de  ro*e*.  plar.te  ■„-•  ■-■•.* -f-;-.  -  :.;:  ;.  r.  .-.-.t  v,-. 
socle  comprend  -e -1  : .  ;  •:- :.  .  *  ; . .  •■...-..  •;-.  ^  •  r  -  .  .  4 .-.  • 
respectivement  v»7i  tr  v::  -■;  .v.-  -■  -.  .t  t 
riTiiteur.    Viji-  iï  r.z*'-- 


.•'•-.' 


Le  pîed  de  la  croix  se  compose  de  plusieurs  gris  «illt* 
en  priâmes  à  seize  facétie»  sur  une  hauteur  de  im<to.  !>t 
colliers  de  fer  assurent  la  stabilité  de  la  colonne,  nuis 
nuisent  b  son  élégance.  Quatre  pyramidions  ramènent  l> 
base  au  carre"  parfait.  In  chapiteau  de  o™ot".  de  hauteur 
avec  abaque  quadrangulaîre.  de  a"'ii  de  côte,  complète  11 
colonne  qui  supporte  le  Calvaire  proprement  Jh 

Celui-ci  comprend  un  dé  de  o"i8  de  hauteur  orne  suna 
quatre  laces  :  au  levant  et  à  l'occident,  d'une  i 
diadème;  au  nord,  de*  armoiries  d'un  seigneur  allié  aux  Je 
La  lleuzc  (i);  au  sud,  d'un  cadran  solaire  avec  la  date  Je 
"'77. 

Enlin  la  croix  formée  Je  prismes  octogonaux  de  0=17(1 
d'une  élévation  de  c-So.  Ce  dernier  chiffre  porn 
la  hauteur  totale  de  l'édicule. 

Toute  la  partie  de  la  croiv  ornée  de  sculptures  est  en 
pierre  tendre.    Elle  a  beaucoup    souffert  des  injures  do 
temps  et  des  hommes.  Le  Christ,  qui  regarde  l'Ont 
les  bras  et  les  jambes  mutilés;  la  Vierge,  placée  à   l'Occi- 
dent, a  les  membres  supérieurs  enlevés  et  il  ne  I 
de  l'Enfant-Dieu.  Sur  les  faces  latérales 
nants  du  blason  sont  devenus  informes  et   le*  ornements 
recourbés  en  S  ne   présentent  plus  que  des   fragm 
souvenirs  ou  traditions  de  l'art  Je  la  Renaissance,  C'est  1« 
un  des  traits  curieux  de  ce  Calvaire  dont   l'érection  puni- 
rait être  datée  du  règne  de  François  I"  par  cemins  détails 
de  sculptures.   CepcnJjni    la    Jaic    Je    1677,    ni: 
dessus  du  cadran  solaire,  en  lait  un  monument  B| 
au  dernier  quart  du    nvn«  sieele  et  édifié  sous  le  règne  Je 
Louis  XIV. 


Vieille  maison 
—  On  vient  Je 


rue  Saint-Denis,  n°'  i.l  et  tS  à  Rouen. 
démolir,  ajoute  notre  confrère,   une  Je> 


(0  Blason  écartelc  au  1  et  4.  d'un  chevron  Je.   .  accompagné 
Je  trois  ruses  de...  deux  en  chef  et   une  en   pointe  —  aux 
i  de. ..  i  S  hoiiseaui  Je,   .  qui  est  de  11  Henzc. 


vieilles  maisons  en  bois  portant,  sur  la  rue  Saint-Denis,  les 
n°*  i3  et  i5.  Au  cours  des  travaux  plusieurs  découvertes 
ont  été  faites  et  M.  Paul  Panthou,  architecte,  a  bien  voulu 
me  les  communiquer  et  les  résumer  ainsi  : 

Une  cl ef- loque tière  et  un  parchemin  mesurant  omio  sur 
om04  ont  été  trouvés  entre  la  console  de  décharge  et  le 
poteau  de  façade  supportant  une  ferme  en  charpente.  On 
lit  sur  le  parchemin,  pièce  de  procédure,  très  effacé,  les 
noms  de  Guillaume  Latou,  clerc,  contre  Jean  Nicol  ;  la 
date  de  1499  et  la  signature  Mallet.  Cependant  la  lecture 
serait  relativement  aisée  si  le  scribe  n'avait,  selon  l'usage 
de  l'époque,  agrémenté  son  écriture  de  liaisons  et  de 
paraphes. 

Quelques  deniers  tournois  ont  été  recueillis.  Ils  sont  à 
l'effigie  de  Louis  XIII  et  portent  les  dates  de  1634  et  1648. 
Deux  autres  deniers  à  l'avers  de  Louis  XIV  et  à  la  date  de 
1 649,  ont  été  trouvés  dans  une  mortaise  au  pied  d'un  des 
arbalétriers  d'une  ferme  en  charpente. 

Cependant  la  découverte  la  plus  curieuse  est  celle  d'un 
mereau  en  plomb  argentifère  trouvé  sur  le  linteau  du  rez- 
de-chaussée. 

La  pièce  pèse  2  gr.  6  et  a  un  diamètre  de  on02  5.  En 
voici  la  description  : 

A  TA/,  trois  fleurs  de  lis  partent  du  centre,  divisent  le 
champ  en  trois  secteurs  égaux.  Dans  chacun  une  couronne 
et  en  bordure  :  qvi.  maledixkki.  principes,  morte,  mori  : 
[sic) . 

Au  R/  ,  Cartouche  à  trois  lobes  tracés  sur  les  côtés 
d'un  triangle  dont  les  angles  sont  apparents  ;  au  centre 
une  mappemonde  surmontée  d'une  croix  avec  l'inscription 
suivante  en  bordure  :  srr  :  nomen  :  domini  :  benedictvm  HE* 
On  remarque  l'absence  du  t  final  du  mot  maledixeriT 
ainsi  que  des  dernières  lettres  du  mot  moriATVR  que  le 
graveur  n'a  pu  inscrire  faute  de  la  place  suffisante. 

Ce  verset  se  retrouve  avec  variantes,  dans  la  Bible,  aux 
Livres  des  Proverbes  (c.  xx,  10),  du  Lévi tique  (c.  xx,  v.  9) 

'0 


et  Je  l'Exode  le    \\  et  \\i),  ainsi  que  ■' 

,/<■  Saint  Marc  |c.  »,  v.  to)  et  de  Saint  Mathieu  (. 

J'ai  communiuuéun  moulage  et  la  lecture  que  : 
feire  Jl'  ce  jeton  3  M.  Adrien  i;        bel    I  .     ivant  direc 
teur  de  la  Revue  de  numhmatique  m'a  écrit  qui' 
que  le  jeton  de  Ij  rue  Saint-Denis  ftaii  celui  d'une  C 
frérie,  peut-être  des  Innocents,  et  qu'il  était  inédit-  Il  « 
propose  de  l'étudier  et  de  le  publier  ires  prochainement. 

Plusieurs   autres    méreau*    et    jetons   ont    ■ 
recueillis  dans  les  décombres  de  la  vieille  maison,  mais  ils 
ne  paraissent  pas  avoir  Je  l'intérêt. 


Accident  à  I'édicuie  de  Fontaine-Nourrice  à  Foauint- 
le  Bourg.  —  Dans  les  premiers  jours  du  mois  de  joaric 
cette  année,  explique  noire  confrère  en  terminant, 
lourd  ■  iardier  ■  chargé  de  gros  arbres,  descendaii  de 
Quineampois  a  Fontaine-le- Bourg  en  suivent  la  route  don! 
les  lacets  se  développent  dans  le  vallon.  Arrive  au  carre- 
four formé  par  le  chemin  vicinal  et  la  grande  rue  du  vil- 
lage, le  charriot  fut  entraîné  par  la  déclivité  sur  un  sol 
neigeux  ci  glacé.  Le  conducteur  ne  fut  plus  muii.- 
auelage,  el  malgré  lous  ses  efforts,  l'extrémité  d'un 
arbres  vint  toucher  i  la  Pieta  «   Je  I'édicuie  de  Konia 


Sous  le  choc,  le  groupe    virevolta  et  vint  s'abattre  fort 

heureusement  sur  la  neige  abondante  en  cet  end 
éclat  de  la  pierre  fut  enlevé  à  la  partie  inférieure  de  1» 
robe  de  la  Vierge,  et  l'accident,   quoique  1res   regrettable, 
lut  de  peu  d'importance. 

Néanmoins  il  lui  signalé  ;'i  l'Administration  par  le  Maire 
de  la  commune,  et  M.  le  Préfet  me  délégua  pour  apprenti 
k-  dommage.  Je  me  rendis  sur  les  licuï,  et   après  i 
constaté,   par   enquête,    le   cas   de    force    majeure 
lequel  le  charretier  s  était  trouvé,  je  conclus  au  versement 
d'une  somme  de  20  francs  dans  la  caisse  communale. 

i.'cdiculc  de  Foniaine-le- Bourg  passe  pour  être  classé 


71 


parmi  les  Monuments  historiques  du  département.  Il  ne 
figure  cependant  point  sur  la  liste  de  classement,  jadis 
dressée  par  la  Commission  des  antiquités  et  approuvée  par 
le  Préfet;  mais  j'ai  pu  constater  d'ailleurs  que  la  protec- 
tion qu'elle  peut  «accorder  aux  œuvres  d'art  est  bien  illu- 
soire :  il  n'y  a  que  les  monuments  reconnus  par  l'Etat  qui 
bénéficient  réellement  du  titre  de  Monument  historique. 

Archives  de  la  Commission.  —  Enfin  M.  le  Pré- 
sident se  félicite  de  l'excellent  travail  dont  elles 
viennent  d'être  l'objet.  Les  figures,  photographies, 
etc.,  recueillies  depuis  1875  ont  été  classées  dans  les 
albums  4  et  5.  Une  sixième  collection  est  formée  de 
grandes  photographies.  Les  lettres  et  documents  rela- 
tifs à  la  Commission  se  retrouveront  par  ordre  de 
communes. 

Outre  divers  annexes  que  mentionnera  l'inventaire, 
M.  Jacquelin,  auquel  sont  dus  la  conservation  et  le 
groupement  méthodique  de  tant  de  pièces  curieuses,  a 
spécialement  appelé  l'attention  de  M.  le  Président  sur 
des  dessins  de  très  grande  dimension  qui  ont  servi  à 
l'usage  de  peintres  verriers.  Plusieurs  d'entre  eux 
sont  déployés  sur  le  parquet.  Leur  effet  décoratif  y  est 
considérable.  MM.  G.  Le  Breton  et  G.  Dubosc  y 
ont,  presque  aussitôt,  reconnu  les  cartons  qui  ont 
richement  peuplé  de  vitraux  les  fenêtres  de  Saint- 
Vincent.  On  y  réunira  une  vingtaine  de  beaux 
estampages  de  dalles  tumulaires  exécutées  par  nos 
anciens  collègues  Brianchon  et  l'abbé  Langlois. 

A  Tégard  de  la  belle  suite  de  portraits  des  membres 
de  la  Commission,  qui  nous  est  venue  en  1886, 
M.  le  Président  souhaiterait  que  nos  confrères  la 
complétassent  de  leur  mieux. 


Une  conclusion  pratique  parait  s'imposer  &  M.  le 
Président,  par  suite  de  ces  classements.  C'est  que,  en 
dehors  de  nos  collègues,  ces  albums  ne  pourront  pas 
être  communiques  à  tout  venant,  et  que  l'autorisation 
d'en  prendre  connaissance  devra  être  obtenue. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  moin*  le  quart.  ■ 


-3 


SÉANCE  DU  28  MAI   1909 


Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  de  Beaurepaire,  Deglati- 
gny,  Duveau,  Pelay,  Vallée,  de  Vesiy  et  l'abbé 
Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  P.  Baudry,  Malicorne  et 
Vernier. 

Correspondance  imprimée.  —  Son  modeste  dos- 
sier est  ainsi  composé  :  Bulletin  de  la  Société  des 
Antiquaires  de  Picardie,  1908,  4;  —  Bull,  de  la 
Soc.  des  Antiq.  de  la  Morinie,  n°  229;  1909,  1  ;  — 
Les  Fêtes  du  IIIe  centenaire  de  P.  Corneille  en  igoô. 
Rouen  1909;  —  Extraits  (vu)  du  Smithsonian  Report 
de  1 907  ;  in-8°,  —  xix  livraisons  de  la  Commission 
archéol.  de  S.-Pétersbourg,  1898- 1907;  gr.  in-40. 

La  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance 
amène  d  abord  M.  Duveau  à  y  demander  une  légère 
retouche. 

Puis  M.  Pelay  demande  à  M.  le  Président  la  per- 
mission d'insister  sur  l'état  lamentable  où  est  laissée 
la  toiture  de  l'église  S.-Ouen.  De  grandes  pluies  pour- 
raient causer  de  véritables  flaques  d'eau  sur  le  dallage. 

M.  de  Vesly  tient  à  bien  préciser  la  question.  Voilà 
plus  de  deux  ans  qu'il  a  appelé  sur  ce  point  l'attention 
de  M.  le  Préfet.  Aussitôt  prévenu,  M.  Lefort  a  fait  les 
études  nécessaires  pour  la  réparation  ;  puis  le  concours 
de  la  Ville  et  du  Département  a  été  déterminé.   Il  ne 


74 

restait  don;  plus,  pour  commencer  les  Ifsvbi 
obtenir  l'appui  effectif  de  l'Administration  supérieure 
La  Commission  conclut  a  l'unanimité  que  l'expose 
de  sa  délibération  sera  soumis  à  M.  le  Préfet,  en  k 
priant  instamment  de  présenter  nos  doldance 
ni  stère.  M.  Deglatigny  estime  qu'une  démarche  per- 
sonnelle du  Président  aiderait  puissamment  au  «ceci 
désiré. 

Clocher  de  Valliquerville.  —  Le  i5  courant.  M.  le 

curé  a  envoyé  au  Secrétaire  le  complément  d'informa- 
tions que  voici  : 

Les  pierres  tombées  du  clocher  ont  causé  naguère 
25o  tr.  de  frais.  La  mairie  s'est  adressée  a»  Ministère 
des  Beaux-Ans,  Il  faut  faire  le  travail  sans  retaré, 
a-t-on  répondu.  «  Mais  quand  il  s'est  agi  de  11-  p*JU, 
on  a  fait  la  sourde  oreille  ». 

Après  avoir  remarqué  que  le  voisinage  d'Yvetoi 
nuit  .1  la  fréquentation  de  l'église,  le  curé  signale  un 
autre  travail  urgent  : 

=  Votre  cloche,  lui  disait  M.  Roy.de  Saînte-Aus- 
treberte,  datede  i  5i3  et  est  réputée  pour  cire  la  pin- 
ancienne  et  une  des  plus  belles  de  la  région.  Elle  me- 
riie  bien  un  montage  à  neuf.  Dans  l'état  actuel  elle  est 
exposeeà  tomber;  et  si  cela  arrivait,  non  seulement  la 
cloche  se  briserait,  mais  il  est  probable  qu'elle  passe- 
rait à  travers  planchers  et  voûte,  anéantirait  l'horloge 
et  ferait  des  dégâts  considérables. 

»  La  dépense  serait  d'environ  600  fr.  De  plus  un 
beffroi  neuf  serait  utile  pour  ramener  la  cloche  au 
milieu  de  la  tour.  En  tout  cas,  une  consolidation 
même  provisoire  s'impose  ». 


Enfin,  mardi  dernier,  pour  répondre  au  désir  de 
M.  le  Président,  M.  l'abbé  Vallet  nous  a  offert  deux 
vues.  L'une,  prise  de  l'un  des  principaux  chemins  du 
pays,  fait  admirer  le  caracière  de  grandeur  imposante 
que  cette  tour  et  sa  flèche  ajoutent  à  l'aspect  général 
ou  bourg;  l'autre,  d'une  exécution  singulièrement 
difficile,  ne  reproduit  que  la  partie  supérieure  du 
monument.  On  pourrait  assez  justement  l'appeler  un 
acte  d'accusation  contre  les  derniers  travaux  :  car  elle 
laisse  nettement  distinguer  un  certain  nombre  de  ces 
pierres  plus  ou  moins  endommagées  qui  eussent  du 
être  remplacées. 

La  Commission  décide  sans  hésitation  que  tout  cet 
ensemble  d'informations  sera  remis  à  l'Administra- 
tion départementale,  afin  qu'elle  poursuive  par  tous 
les  moyens  possibles  une  parfaite  restauration  de 
l'édifice. 


Sculpture  du  XVII l'  siècle.  —  Le  millésime  1747, 
que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  la  Commission  des 
Antiquités,  se  trouve,  dît  M.  Duveau,  sculpté  sur  le 
poitrail  en  chêne  de  la  maison  située  rue  Orbe,  n°  5o. 

La  façade  de  cette  maison  a  été  malheureusement 
modifiée  et  plâtrée,  et  il  ne  reste  de  l'époque  que  le 
millésime  en  question  et  un  pilastre  en  pierre  avec 
chapiteau  toscan  en  assez  mauvais  état. 


Uggate.  —  M.  le  Président  dcmfi 
frères  ont  connaissance  d'une  soiie  d'article  que  VEl- 
beuvien  publie  sur  les  origines  de  Caudebec-lès-Elbeui. 
Ils  méritent  l'attention  ci  notre  éminent  collèiiue, 
M.  Drouet,  si  compétent  sur  les  antiquités 
région,  nous  en  portera  sans  doute  un  jugement  au- 
torisé. 

L'intérêt  principal  de  la  séance  se  trouve  toujours. 
commed'usage,  dans  l'ensemble  des  communications 
que  M.  de  Vesly  nous  offre  ensuite: 

Fouilles  d.ms  le   théâtre   romain  Je   Lillcbonne.    —   J'ai 
profite,  dit-il  d'abord,  Je  la  construction  Ju  mur   en  bor- 
dure surla  rue  Albcri-Glaiigny  (ancienne  rat  >' 
romain)  pour  explorer  et  fouiller  les  terres, 

J'ai>;ncore  trouve  là  des  épingles  à  cheveux  dont  une 
en  bronze,  des  appliques,  sous  forme  de  cartouches,  puur 
ceinturons  ci  de  nombreux  débris  de  vases  blanc,  nobi 
ou  rouges.  Parmi  ces  derniers  je  n'ai  rencontré  qu'une 
seule  marque  de  pottier  :  le  sigle  merci,  m.  sur  un  fond  de 
grand  vase.  C'est  la  première  fois  que  le  nom  de  Mehcatob 
se  pr.'sente  sous  cette  forme.  Le  tome  XII  du  Corpus 
Inscription.  Latinarum  donne  fpsge  745,  (".  Sfa  et  583): 
les  variantes  or.  merc —  merc  ou  mekca  pour  des  mu 
trouvés  à  Vienne.  J.  Diichelettc  (il  mentionne  frcqucm- 
ment  le  potier  mf.rcatoh  parmi  les  céramistes  de  la  6- 
brique  de  I.ezoux  qui  ornèrent  les  vasessortis  de  leur- 
ateliers,  de  reliefs  figurant  des  divinités  et  des  anitntuv 
Devant  la  fréquence  du  >igte  mercator  et  de  ses  variantes, 
J.  Déchelette  émet  l'hypothèse  que  les  marques  qu'il  a 
réunies  dans  un  même  article  appartiennent  à  phultHl 
potiers  (1). 

(1)  Les  l'jtt'j  céramiques  ornés  de  la   Gaule   mmai'irr,  t.  L 
pp.   17»,  108,  ut;  I    II,  pp.  17.  78,  107,  lïl, 
(a)  Op.  cit.,  t.  I,  p.  »86. 


77 

Les  monnaies,  beaucoup  plus  rares  que  dans  l'explora- 
tion vers  Tentrce,  rue  du  Toupin,  n'ont  donné  qu'un  g.  b. 
d'Hadrien,  deux  m.  b.,  deux  p.  b.  illisibles  ;  mais  les  plus 
curieuses  de  ces  monnaies  sont  deux  petits  bronzes  ou 
plutôt  quinaires,  à  frappe  barbare,  qu'on  tient  comme 
antérieures  à  l'époque  mérovingienne  et  qu'on  date  géné- 
ralement du  iv*  siècle.  Ces  monnaies  représentent  des  dé- 
formations des  types  de  Postume  et  de  Tétricus.  Leur 
étude  ne  saurait  être  négligée,  puisqu'un  jour  il  sera  pos- 
sible de  les  grouper  et  de  suivre  la  déformation  de  ces 
types  (i). 

Parmi  les  autres  objets  recueillis  et  qui  méritent  une 
mention  spéciale,  je  citerai  un  disque  en  os  de  oBlo55 
de  diamètre  et  légèrement  bombé  en  son  milieu.  Il  est 
percé  de  5  trous,  dont  un  central  et  d'un  groupe  de  deux 
placés  latéralement.  Deux  cercles  concentriques  sont  les 
seuls  ornements  de  ce  disque  dont  le  centre  forme  umbo. 
Un  disque  d'un  diamètre  moindre,  omo5o,  et  perforé 
seulement  de  3  trous  disposés  2  et  1  sur  les  bords,  a  été 
trouvé  par  l'abbé  Cochet,  dans  le  cimetière  romain  de 
Cany,  fouillé  en  1849.  La  position  de  ce  fort  bouton  placé 
à  côte  d'un  biberon  de  verre  a  fait  supposer  au  savant  ar- 
chéologue qu'il  avait  dû  servir  de  couvercle  au  vase  à  boire 
vie  l'enfant  (2). 

Je  ne  veux  pas  attaquer  cette  hypothèse.  Néanmoins, 
j'observerai  que  la  rainure  tracée  sur  la  face  postérieure 
des  disques  porterait  plutôt  A  lui  attribuer  la  fonction  d'un 
lien  ou  d'une  fibule.  Des  pions  à  jouer  en  os  ont  été  égale- 
ment trouvés. 

Dans  les  ossements  recueillis  en  très  grande  quantité 
on  constate  que  les  défenses  Je  sanglier  sont  en  majorité. 
Je    n'aurai  garde    d'oublier  la  mâchoire  inférieure  d'un 

(1)  Maurice  Prou,  note  manuscrite. 

{*)  La  Sormandic  souterraine,  chapitre  v,  p.  b'S  et  rîg.  5(), 
pi.   1. 


cheval    qui    a    été   également   trouvée    avec   des    a 
bovidés. 

Le  conservateur. .ii  Musée  départemental  fait  alorscon 
naître  qu'une  allocation  ministérielle  de  35o  fr    . 
sa   disposition    pour   continuer  l'esploration  du  théâtre 
Il  m  propose,  après  tes  représentations  dramatiques,  d'en 
interroger  les  substructions. 

Cimetière  franc  de  Saint-  Aubin-  Eptnay.  —  N 
lègue.  M.  l'abhé  Tougard,  poursuit   M-  de  Vesly,  m'ayanl 
informé  que    des    antiquités    étaient    collectionnées  par 

■ .  i-  Sav-nigne,  de  Saint-Aubin- 1 
rendu  dans  cette  c  ira  m  une.  J'ai  vu  réunis  dans  une  vitrine 
un  grand  vase  en  terre  noire,  maïs  brisé,  ptusdetox  BUtRI 
vases  dont  un  complètement  recouvert  de  plomb  i 
large  plaque  de  ceinturon  en  fer  damasquina, 
les  dessins  avaient  presque  entièrement  dbpara.    Lutin 
plusieurs  mâchoires  humaines. 

J'ai  înlct  in-.  M  :  ■'  Sassaigne  sur  la  provenance  des  objets 
qu'elle  possède.  Elle  m'a  repondu  qu'ils  étaient  sortis  des 
fouilles  faites  en  iSijj,  au  hameau  de  Bellenguet.  par  feu 
son  mari,  pour  niveler  le  sol  de  la  prairie,  et  M«=  Sas- 
saîgne  m'a  indiqué  de  sa  maison  l'emplacement  du  tertre 
disparu.  Il  était  situé  au  Sud  du  Chemin  du  Coffre  ci  m- 
dessous  de  la  nécropole  trafique,  si  bien  dé) 
MM.  de  Bcaurepaire  (i),  et  dont  il  élaii  une  dépendance 

Toute  la  panie  inférieure   du   coteau,    traversée  parle 
chemin  ou  sentier  du  Coffre  peut  d'ailleurs  être  considérée 
comme  une  nécropole  des  vt*  et  vn«  siècles  qui  ■ 
un  cimetière  gallo-romain  ou  l'uslion  et  l'inhumation  ont 
laissé  des  témoins.  Tels  le  grand  vase  ou  urne  p>  i 
M"*  Sassaigne  et  ce  nom  de  Sentier  du  Coffre  donne  M 

(t)  Bull,  de  la  Comm,  dis  Anliq.  Année  iSçjî,  p.  Ï07.  Notka 
pp.  419-417. 

Voir  Également  :  l'abbé  Cochet.  Rcpert,  arçhéolog.,  p.  l'Jî, 
cl  Seine- Inférieure  htst    et  arek.,  p.  it3. 


79 

chemin  sur  le  bord  duquel  un  cercueil  de  plomb  avait  été 
trouvé. 

Numismatique.  —  M.  de  Vesly  raconte  alors  trois  dé- 
couvertes de  médailles  dans  la  Seine-Inférieure  : 

i°  Monnaies  romaines.  -  -  Depuis  que  M.  de  la  Serre  a 
commencé  des  fouilles  archéologiques  dans  la  forêt  de 
Rouvray,  et  que  j'ai  continué  cette  exploration,  les  habi- 
tants des  Essarts  (Grand-Couronne)  et  des  localités  cir- 
convoisines  recueillent  toutes  les  médailles  qu'ils  peuvent 
trouver. 

Bûcherons  et  laboureurs  s'y  emploient,  et,  il  y  a  quel- 
ques jours,  M.  Timbaud,  de  Rouen,  m'apportait  un  lot  de 
médailles  ramassées  par  la  nourrice  de  sa  femme. 

Je  fis  l'inventaire  de  ces  médailles  dont  le  nombre  s*éle- 
vait  à  83.  Dans  ce  nombre  56  purent  être  lues,  et  27  recon- 
nues trop  frustes  restaient  illisibles. 

Entre  les  médailles  lues  la  plus  curieuse  fut  un  bronze 
saucé  de  Lélien.  Cohen  en  a  donné  la  description  dans 
le  tome  V,  p  61,  ainsi  qu'un  dessin  dans  la  planche  11  du 
même  volume  (1).  On  peut  voir  à  l'A  :  imp.  c.  laelianvs. 
1».  f.  avg.  Son  buste  radié  ù  droite  avec  la  cuirasse,  et 
au  R/.  Victoria  avg.  Victoire  debout  h  gauche,  le  corps  très 
penché  en  arrière,-  tenant  une  couronne  et  une  palme.  La 
valeur  de  cette  médaille  est  de  i5  francs. 

On  croit  que  lelien,  loi. lien  et  .klikn  ont  été  souvent 
confondu*  en  un  même  personnage.  Pollion  raconte  que 
ce  fut  la  révolte  de  Lollien  qui  coûta  la  vie  à  Postume, 
en  l'an  207  de  J.-C.  Lelien  avait  rétabli  les  villes  et  les 
forts  que  Postume  avait  construits  et  qui,  après  sa  mort, 
avaient  été  ravagés  par  les  Germains.  11  fut  bientôt  tué  par 
ses  soldats  dont  il  exigeait  des  travaux  trop  pénibles. 

L'inventaire    a   donné    3i    médailles   de    Gallien   dont 

(1)  Première   édition.    Paris,     i85y,   chez  M.   Rollin,  rue  Vi- 
vienne,   12. 


i  de  Saloc 


i  de  Valérien,  i  deClwxb  11, 


dont  u 


Les  autres  médailles  n'ont  aucune  valeur  n»n 
:■■  Sou  d'or  de  Jean  III  de  Portugal.  —   Une  assez  cu- 
rieuse découverte  a  été  faite  à  Rouen.  Mme  pj||t-r 
laire  de  l'immeuble  portant  le  w>  Jo  de  la  rue  Lamartine, 
a  trouvé  un  sou  d'or  en  cultivant  son  jardin 
Cette  monnaie  mesure  om  oio  dediumètre  et  pi 
A  l'A/    se  voit  l'écusson  timhré  de   la  couronne   Cet 
armes  peuvent  se  lire  ainsi  :  d'argent  chargé  de   5   écus  i 
î  bcsanis  poses  I,  i  et  i,  et  de  b  tours  en  orhe.  A  l'evcr- 
gue  ioannes  :  m  :  kex  :  i-oktv  ;  et  :  al.  —  Au    Ry,  le  diacre 
saint  Etienne,  debout,  tenant  une  paime  de  la  main  druitt 
et  une  pierre  dans  la   main  gauche.   Dans  le    champ. 
navire    et  deux   étoiles,   et   l'inscription  :  /ïlat-or  n 

VSQVE  AD  MOKTEM. 

Jean  III,  né  en  ijoi,  occupa  le  trône  du  Portugal 
de  1S11  à  i  557.  C'est  pendant  son  règne  qu'eut  lieu  la  dé- 
couverte fortuite  du  lapon  et  l'établissement  des  Portu- 
gais en  Chine,  au  rlresil  et  dans  le  nord  Je  l'Afrique.  Ce? 
lui  qui  établit  l'Inquisition  dans  son  royaume  et  y  appel» 
les  Jésuites. 


perdre  dans  la  rue  L 
domaine  des  hypothest 
demi-siècle  en  arrière, 
Bihorel,  aujourd'hui 


l-  .le  e 


■die 


prince   1 
?  La  réponse  appartient 
Cependant  si  on  se  reporte  i 

n  voit  que  la  partie  du  coteau  Je 
par  la  rue  Lamartine,  boit 
de  Californie.  D'où  pouvait 
provenir  cette  désignation  qui  s'appliquait  fort  mal  i 
sol  caillouteux,  recouvert  d'un  maigre  gazon  et  d'ajoncs, 
que  nos  ancêtres  appelaient  ironiquement  Caillou/ourni 
Lst-ce  que  le  nom  de  Californie  n'aurait  pas  élé  donne  I 
cette  section  de  Bihorel  après  la  découverte  de  quelque 
trésor  caché  dans  la  friche  rouennaise  et  dont  le  sol  d'or 
de  Jean  111  ne  serait  qu'un  égaré  ? 

Une  autre  hypothèse  est  celle  bien  souvent  constatée 


8i 


pour  les  monnaies  rencontrées  sur  les  pentes  des  coteaux 
des  environs  de  Rouen.  On  y  déversait  les  ordures  ména- 
gères et  de  la  voirie,  les  fumiers,  etc..  Les  monnaies  per- 
dues s'y  trouvent  aujourd'hui  que  les  matières  qui  les  ca- 
chaient ont  disparu  dans  le  sol. 

M.  Pelay,  faisant  appel  a  ses  propres  souvenirs,  croit 
qu'en  effet  il  faut  voir  dans  cette  Californie,  moins  une 
antiphrase  qu'une  altération  du  mauvais  jeu  de  mot  «  cail- 
loufourni  ». 

3°  Médaille  énigmatique.  —  C'est  ainsi  qu'il  faut  dési- 
gner, dit  M.  de  Vesly,  une  médaille  dont  je  suis  le  dépo- 
sitaire et  qui  a  été  recueillie  dans  la  région  Bolbec- Lille- 
bonne. 

Cette  médaille,  en  bronze  doré,  mesure  om  o38  de 
diamètre. 

Sur  l'A/  on  voit  une  femme  nue  placée  debout  devant 
un  portique.  Elle  a  le  bras  droit  étendu  et  le  gauche 
appuyé  sur  un  cippe.  Elle  déploie  une  banderolle  qui  tra- 
verse tout  le  champ  de  la  médaille  en  cachant  l'abdomen 
de  la  figure.  Un  lion  passe  aux  pieds.  En  exergue  est 
inscrite  la  maxime  :  nvllis  cedo  malis  et  fortiter  omnia 
vinco.  ï 565. 

Le  R/  comporte  une  figure  de  femme  (bergère^)  vue  de 
profil  et  caressant  une  brebis.  Dans  le  fond,  à  gauche,  un 
arbre  et,  à  droite,  un  arbrisseau.  A  l'entour  cette  devise  : 

iVSTlNEO  QVEMV1S  PATIENT1  CORDE  DO        REM  (dolorem). 

Les  lettres  n  et  s  qui  commencent  les  devises  à  TA/  et 
au  R/  ont  en  partie  disparu  par  la  perforation  pratiquée 
dans  la  médaille  afin  de  la  suspendre. 

J'ai  interrogé  inutilement  le  Dictionnaire  de  Chassant, 
et  autres  auteurs  qui  ont  résumé  les  devises  et  maximes. 
Les  Concordances  ne  m'ont  rien  révélé.  J'ai  fait  appel  à  la 
bienveillance  et  à  la  science  de  M.  Adrien  Blanchet,  au- 
quel je  m'adresse  toujours  pour  rrf  aider  dans  la  solution  des 
problèmes  de  numismatique. 

J'ai  obtenu  la  réponse  que  voici  :   «  Cette   médaille  est 


mais  je  ne  vois   pas   d'à! 
peut-être  huguenote?  i. 


:  qu'elle  n'a   pas  été   publiée. 
lotion  à   lui   donnci 


Villa  gallo-romaine  du  Fonds  du  VauraUHtx 
(Eure).—  Enfin  M.   de  Vcslj  termine   par   cet 
Quoique  la  commune  de    Pitres  n'appartienne  pas  si 
parlement  Je  la  Seine-Inférieure, elle  en  est  trop 
ci  son  territoire,  le  Pistis  des  Francs,  présente  l 
tiîrël  historique  pour  être  délaissé  par  les  archéologue 
rouennais.  L'abbe  Cochet  l'avait  bien  compris  :  i 
entretenu  souvent  la  Commission  des  Antiquités  des  re- 
cherches laites  à  Pitres  :  c'est  pourquoi  je  nhêsite.pas  i 
décrire    la   découverte    que    je   viens   Je    luire   . 
localité. 

D'ailleurs,    ta    villa  gallo-romaine  du   Va  u  renom, 
laquelle  je  désire  appeler  l'attention,  se  rattache  b 
du  Plateau  de  Boo>  que  j'ai  déjà  étudie  (i)    I  ■.-. 
les  fouilles  que  j'avais  entreprises  dans  les  bois  ■ 
haut,  j'ai  signalé  le  vallon  de  la  Petite  foniatne  où  jadis 
avait  coulé  un  ruisseau  tributaire  de  l'Andellc. 

Ce  cours  d'eau,  au  commencement  de  l'épaqi» 
nuire,  se  jetait  dans  l'Andellc,  à  Pitres,  par  plusieurs  émis- 
saires que  ses  eaux  avaient  creusés  dans  l'argile  ■  '.. 
des  plateaux.  C'est  cette  topographie  qui   a    rail 
ce  triage  de  Pitres  par  Fonds  du    Vaurenoux.  Les  tertres 
argileuï    sont   aujourd'hui   exploités,   pour  l'extraction  de 
!a  terreà  briques, dans  les  établissements  de  MM.  Lenutet 
et  Frétigny.  C'est  dans  cette  dernière  briqueterie 
ouvriers  ont  rencontré,  à  l'altitude  de    ' 
tru:tions  antiques  ainsi  qu'un  puits.  Le  puits,  aujourdlufl 
rebouché,  était  situe  â   3   mètres  au   nord    du   cl  I 
grande  communication  de  Pont-de-l'Archc  a   Charlenlrl 
s   l'ouest   du    chemin   d'exploitation 


innée  1907, 


83 


briqueterie;  son  emplacement  est  encore  visible.  Les  ma- 
çonneries de  la  villa  sont  à  environ  5o  mètres  de  la  route 
et  toujours  au  nord. 

Les  ouvriers  rejetèrent,  sans  s'en  préoccuper,  les  diffé- 
rents objets  qu'ils  rencontrèrent  et  qui  ne  présentaient 
pour  eux  aucun  intérêt  :  ils  nuisaient  même  à  la  qualité  de 
l'argile. 

Cependant,  j'ai  pu  encore  recueillir  des  tuiles  à  rebords, 
mesurant  oœ  3o  sur  om  38,  mais  d'une  cuisson  imparfaite. 
Jai  reconnu  des  cols  d'amphore,  des  rebords  et  des  panses 
de  grands  vases  en  terre  grise,  puis  des  ossements  d'agneaux 
et  de  cerfs. 

Une  petite  ligula  de  bronze  a  été  trouvée;  elle  est  dépo- 
sée dans  la  collection  de  M.  Lebert,  de  Pitres,  un  des  an- 
ciens surveillants  des  fouilles  de  l'abbé  Cochet.  Cette  ligule 
est  assez  curieuse  par  la  forme  du  cuillcron,  semblable  au 
paleron  d'un  aviron. 

Il  n'a  pas  été  trouvé  de  monnaies  ou  plutôt  je  n'en  ai 
pas  vu,  car  ce  sont  les  seuls  témoins  que  les  ouvriers  déro- 
bent pour  les  conserver  ou  les  vendre. 

Etouteville.  —  M.  Vallée  présente  quelques-uns 
des  menus  objets  qu'il  a  découverts  aux  Baons-le- 
Comie.  Il  les  avait  déjà  décrits  dans  la  notice  qu'il  a 
récemment  adressée  à  la  Commission. 

Il  y  joint  un  lot  de  pièces  d'archives  conservées  à  la 
mairie  d'Etouteville  et  qu'il  a  cru  bon  de  copier  à 
cause  de  leur  ancienneté. 

La  Commission  ne  peut  qu'applaudir  au  zèle  de 
notre  confrère.  Quelques  membres  observent  que  les 
textes  d'Etouteville  sont  de  simples  transcriptions  qui 
ne  remontent  qu'au  xviie  siècle.  Il  y  aura  lieu  de  colla- 
tionner  celles  qui  ont  dû  entrer  dans  le  beau  volume 
de  M.  de  la  Morandière. 


Kiitin  le  : 
vantes  : 


[aire  donne  lecture  des   noies  mi- 


Inscription  commémorât ive.  —  L'abbé  Pieiie.  de 
passage  à  Vascœuil.  a  eu  la  bonne  pensée  de  relever, 
pour  l'abbé  Tougard,  les  lignes  suivantes  qui  se  lisent 
sur  la  boiserie  extérieure  de  la  sacristie.  Elles  conser- 
vent plusieurs  souvenirsdu  m*  siècle  intéressant  notre 
région.  Le  prieuré  de  S. -Laurent  éta 
sait,  sur  la  commune  de  Beauvoir-en-Lvons. 
d'Argueîl  : 

HUGUES    DE    S.-JOV1NJEN, 

CHANOINE    RÉGULIER    DE    S. -LAURENT 

El    LYOHS,    1  lH-  ;    HERMITE  A   S"-HONtlRlNE. 

MORT    BN    ODEUR    DE    SAINTETE,    C3M 

LRS   PRÉMONTRÉS   DE   l.'tLE-LilEU. 

FONDATEURS   : 
RECKAUI.T   DI  PAULLV. 


ET   GAUTHIER.    ARCHgVÊQIK    UB     ROUEN. 

Sous  ce  texte,  de  rédaction  moderne,  est  couchée  U 
statue  en  pierre  du  Bienheureux.  Elle  se  distingue, 
parait-il.  par  une  ornementation  peu  ordinaire. 

Val-de-ia-Haie.  —  Inscription  commémoratii-e.— 
Le  baron  Lézurier  de  la  Martel,  dont  le  nom  est  resté 
populaire  à  Rouen,  a  laissé  un  petit  souvenir  épigra- 
phique  presque  absolument  ignoré.  Aussi  semble-i-il 
bon  au  secrétaire  de  le  mentionner  ici,  qaoîqnHI  M 
dateguérequed'un  demi-siècle. 

Sur  le  modeste  calvaire  du  cimetière  du  Val-de-la- 
Haie,  on  lit  : 


85 


EX   VOTO 

Ludovici    LÉZURIER. 

MDCCCLH. 

C'est  Tannée  même  du  décès  de  M.  Lézurier,  qui 
mourut  au  château  de  Sainte-  Vaubourg  chez  [sa  fille, 
M"*  Fizeaux. 

Un  épisode  de  la  destruction  de  Jumiéges  et  de 
Saint-Wandrille.  —  En  1834,  le  Rouennais  Emile 
Morice  publiait,  et  même  selon  toute  apparence,  réim- 
primait cette  phrase  :  «  que,  comme  à  Jumiéges  et  à 
Saint-Wandrille,  les  pierres  de  chaque  chapelle,  soi- 
gneusement numérotées,  aillent  se  réédifier  sur  les 
bords  de  la  Tamise  ou  de  la  Tweed  »  [Révélations  et 
Pamphlets,  p.  21.  Paris,  in-8°). 

Les  historiens  les  plus  complets  de  nos  deux  grandes 
abbayes  ont-ils  enregistré  ce  détail,  qui  peut  avoir  un 
jour  un  intérêt  plus  que  rétrospectif? 

Selon  M.  Pelay,  les  déprédations  bien  connues  des 
Anglais  dans  nos  deux  abbayes  confirment  le  témoi- 
gnage de  Morice. 

M.  le  Président  remercie  la  Commission  de  l'en- 
semble de  ses  travaux,  et  il  lève  la  séance  à  trois 
heures  un  quart. 

A.  Tougard. 


SEANCE  DU  9  JUILLET    iqoq 


Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Etaient  présents  :  MM.  de  Beaurepaire.  Dou- 
leur Coutan,  Du  veau,  Mgr  Loth,  Minet,  Pelay,  Vcr- 
nier  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  ;  MM.  Adeline,  P.  Le  VerJiti. 
Malicorne,  de  Vesly. 

Mort  de  M.  P.  Baudry.  —  En  ouvrant  la  léutct, 

M.  le  Président  se  lève  pour  paver  un  très  sincère 
tribut  d'hommages  à  la  mémoire  de  ce  distingué  con- 
frère, doyen  d'âge  de  la  Commission  dont  il  faisait 
partie  depuis  quarante-cinq  .ins.  Archéologue  d'ins- 
linctdès  sa  jeunesse,  notre  Compagnie  tînt  une  pUat 
considérable  dans  sa  carrière  studieuse,  a  tel  point 
qu'il  tint  à  excuser  son  absence  de  noire  pré  ce -te  nie 
réunion,  et  que  notre  dernier  Bulletin  donne  de  lui 
une  intéressante  communication.  Amateur  plein  de 
goût  et  de  savoir,  il  fut  l'un  des  fondateurs  de  l« 
Société  des  Bibliophiles  normands,  et  songea  même 
â  rétablir  l'Académie  des  Palinods.  Parfois,  son  salon 
réunissait  une  société  d'élite  pour  entendre  quelque 
savante  conférence  de  son  ami  l'abbé  Delalonde. 

Ce  collectionneur  d'une  curiosité  universelle  avait 
fait  de  son  joli  manoir  de  la  Motte  un  délicieux  mu- 
sée; mais, par  une  disposition  bien  rare,  il  entrait  dans 
le  programme  de  sa  vie  de  chercheur  de  ne  pas  se  ré- 
server avec  un  soin  jaloux  le  fruit  de  ses  fortunées  ren- 
conires.   Toujours  à  sa  portée,  les  modestes  éiiqueties 


»7 

où  il  avait  imprimé  ces  quatre  mots  :  Donné  par 
M.  P.  Baudry,  allaient  çà  et  là,  selon  les  inspirations 
de  son  cœur,  augmenter  les  précieux  vestiges  du  passé, 
comme  le  Grand  et  le  Petit-Séminaire  étaient  heu- 
reux de  les  faire  admirer  aux  visiteurs.  Aussi  la 
Commission  a-t-elle  voulu  honorer  ses  funérailles,  oti 
son  Président  a  dignement  exprimé  tous  nos  regrets. 

La  séance  est  momentanément  levée  en  signe  de 
deuil. 

Après  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière 
séance,  M.  le  Président  expose  la  suite  des  deux 
affaires  qui  nous  gavaient  surtout  occupés. 

La  délibération  relative  à  Saint-Ouen  lui  donna 
lieu  non  seulement  de  l'appuyer  par  une  lettre,  mais 
même  de  faire  une  visite  à  M.  le  Préfet  pour  l'inté- 
resser aussi  vivement  que  possible  à  cette  réparation. 
Le  succès  de  la  démarche  ne  s'est  guère  fait  attendre, 
comme  on  Ta  vu  par  la  presse  locale,  et  M.  Pelay 
vient  de  lire  une  affiche  qui  met  en  adjudication  ces 
travaux  de  couverture. 

A  l'égard  du  clocher  de  Valliquerville,  notre  col- 
lègue M.  Lefort  a  été  sans  retard  mis  au  courant, 
les  chutes  de  piene  pouvant  se  renouveler  et  causer 
d'importants  dégâts.  Il  voit  avec  peine  que  la  dépense 
sera  considérable  à  cause  des  frais  préalables  que  ré- 
clame l'échafaudage;  mais  l'Administration  supé- 
rieure sera  suppliée  de  fournir  une  généreuse  alloca- 
tion qui  permette  aux  ressources  locales  de  pourvoir 
à  la  différence. 

Correspondance  imprimée.  —  Kl  le  se  décompose 
ainsi  Commission  départementale  du  Pas-de- 
Calais;  Mémoires  et  Bulletin,  III,  6  et  7  liv.  in-40; 


—  Item,  Kpigraphie  du  Département,  4  fasc. 

—  Item.  Statistique  monumentale,  CXI, 4;  —  BulU 
un  arahéol.  du  Comité,  1008,  3;  —  Mém.  de  ta  Stuc, 
de  CAube,  LXX1I  ;  —  Société  archéol.  de  Constt 
Une,  XXVIII,  a;  —  Mém.  de  la  Soc.  des  AntiqM 
Centre,  :  —  L'église  du  Tréport,  par  It 
docicur  Coutan;  Abbeville,  1909;  pet.  in-8°.  Hom- 
mage d'auteur. 

Correspondance  manuscrite.  —  Le  5  juin  dernier 
M.  Nicolle,  secrétaire  honoraire  de  la  Société  jersiaise, 
a  demandé  a  M.  le  Président  le  service  de  noire  Bul- 
letin a  titre  d'échange.  La  proposition  est  adoptée. 

M.  le  Président  explique  que,  sous  la  domination 
étrangère.  Jersey  est  resté  très  français  et  même  trw 
normand.  Dans  les  familles,  certains  costumes  rap- 
pellent nos  couleurs  nationales.  Un  irait  plus  signi- 
ficatif est  l'exclamation  d'un  notable  habitant  qui 
souhaitait  revoir  sa  capitale.  Se  voyant  mal  compris, 
il  se  récria  :  «  Non,  non,  ce  n'esi  pas  de  Londres  au'il 
s'agit  :  Rouen  est  toujours  notre  capitale  *. 

Bulletin.  —  M .  le  Président  en  achève  la  distribu- 
tion, commencée  avant  la  séance. Cette  livraison  com- 
plète le  tome  XIV  et  lui  donne  les  trois  tables  d'usage 
Pour  opérer  cène  livraison  tardive,  on  a  dû  redoubler 
d'activité.  M.  de  Beaurepaire  a  droit  à  toute  notre  re- 
connaissance pour  le  laborieux  agrandissement  df  h 
planche  de  Vire.  Enfin,  M.  Gy  nous  a  surpris  agréa- 
blement par  le  papier  fort  sur  lequel  s'est  effectué  le 
tirage  :  qu'il  en  soit  pareillement  remercié. 

Hôte!  du  premier  Président.  —   M.  G.  Le  Breton 

offre  à  nos  Archives  Pédicule  qui  recouvrai!  le  pont, 
à  la  laveur  duquel  le  Président  du  Parlement  entrai' 


i  Palais  sans  meure  les  pieds  à  ierre.  Celte  photo- 
reproduit  l'aquarelle  de  Cotman,  conservée 
iée  de  South-Kensington.  M.  Pelay  croît  se 
rappeler  que  celte  pittoresque  construction  fut  démolie 
vers  i85o. 

En  s'excusant,  M.  de  Vesly  a  icnu  quand  même  à 
prendre  pan  à  la  réunion  par  ces  deux  notes. 

Trésor  monétaire  romain.  —  Dans  les  derniers 
jours  du  mois  d'avril  de  celle  année,  M.  Benhelot, 
délégua  de  M.  Cuainebé.  demeurant  à  Gournay,  a 
soumis  a  mon  examen  plusieurs  médailles  d'un 
trésor  qui  venait  d'être  découvert  à  la  Feuillie  par  des 
maçons. 

kLes  monnaies  avaient  été  déposées  dans  un  vase  en 
re  grise  qui  fui  brisé  par  les  ouvriers,  dans  leur 
ipressemeni  à  s'assurer  la  possession  du  trésor  qu'ils 
se   partagèrent.  Il  se  composait  d'environ    too  g.   b. 
aux  effigies  des  Antonins.  J'ai  pu  lire  sur  les  médailles 
i  me  turent  soumises  les  noms  d'Antonin-le-Pieux, 
:  Marc-Aurèle,  des  deux  Faustine  et  de  Lucile.  Je 
l'en  ai  pas  reconnu  de  postérieure  à  cette  dernière. 
Le  Heu  de  la  découverte  est  une  terre  dépendant  de 
ferme  du   Haut-Manoir,  qui   n'est  autre   que  la 
laison  construite  par  les  religieux  de  Saint-Laurent,  à 
rauvoir-en-Lyons. 
La  Feuillie  est,  on  le  sait,  une  localité  composée 
■  «  Essans  »  faits  dans  la  forêt  de  Lyons  dont 
le  territoire  était  traversé  par  une  ancienne  chaussée 
allant  de  Rouen   à   Gournay.   —   Une   hachette  de 
bronze  et  des  médailles  romaines   ont    été    trouvées 
i  hameau  de  la  Londe-Corcel. 
Lance  en   bronze.  —  Une  lance    en   bronze   (dt 


.! 


IL  rr-iwîk. 


£-: 


r'îr  re  .cixie^r    rs: 


.  &. 


iFT'S  i     -Tif^-Z    Z1 


** 


■JL-.'_  . 


r-**nc^rc 


d*U> 


a:c3c    i^   rire:-: 


-c-î-r 


an 


recueilli 


n- 
t 


•xrzz  i   Moalirjeaux.  Ce:  objet, 
i  M.  SaiûŒon   Reiaacfa.  a  été 

r:  rr.-see  de  Sa:n:-Germain. 


-_r_-_      -    ri  :r:   --ères  SDn:  les  p\ss  :n*- 

:t   .  •   ;■-*  i'.  rissa^e  j  g_ie.   ur\z  chaussée 

■-■  =  ■   -  -5'  .-serre  n-  I2   légende  do  sainte 

î    :_.  V    .'irr-e  T  vj*a:\i   rapporte  jans  sa 

-  t  :e    1  ^.i-e-Inrrrïeu-e    Arrondissement 

:.  7    :-.:      L:~s  des  mortes -eaux,  le  niveau 

rr.  s"  =  ri  s- in:.  Î3:sse  apercevoir  encore  une 

r  55ô^>  ~  f  uj  qui  reliai  r  la  cavéc  de  Grand- 

»  :  zt  '.z  Je  Sainte- Vaubour^. 


Vf 


.-» ..  1  - 


*3:r.i 

^ 

- 

^ 

^^  1 

1    A     « 

•* 

% 

J 

dage 

i 
1 

■  1 

il 

■■•  r.esa-jrai:  se  persuader  que  la  Seine  air 

j-iéîble  cn*re  le  Val-de-la-Have  et  Grand- 

ïu  temps  mime  où  elle  a    pu    baigner  le 

:ux  jollir.es.  Le  Secrétaire  ajoute  qu'un  son- 

a  p-atiquj  au  passage  du  Grand-Couronne, 


.î>! 


lors  des  plus  basses  eaux,  a  révélé  au  chenal  une  pro- 
fondeur de  8m  3o. 

Quant  aux  hauts  fonds  qui  existent,  en  effet,  un 
peu  en  amont  de  la  cale  du  Grand-Couronne,  on  in- 
cline à  y  voir  les  vestiges  des  travaux  entrepris  par 
saint  Louis  pour  établir  un  port  à  Couronne. 

M.  P.  Le  Verdier  a  joint  de  même  à  ses  excuses  la 
notice  intéressante  ci-aprés  : 

Voici  quelques  cartes  postales  qui  pourraient  trou- 
ver place  dans  les  portefeuilles  de  la  Commission. 

La  première  se  distingue  par  une  inscription  fau- 
tive :  Portail  de  l'ancienne  église  de  Vaudreville  ; 
ce  n'est  pas  le  portail  de  cette  ancienne  église. 

Cette  arcature  se  voyait  jusqu'à  ces  derniers  temps 
au  pignon  d'un  bâtiment  ruiné,  à  Vaudreville,  na- 
guère filature  de  coton,  exploitée  par  M.  Lefebvre,  et 
incendiée  vers  1875.  L'usine  avait  été  construite,  en 
i833,  par  le  propriétaire  du  sol,  M.  de  Médine,  der- 
nier possesseur  d'une  terre  prochaine,  la  terre  et  sei- 
gneurie de  Bois-Robert,  commune  du  voisinage. 
M.  de  Médine  y  avait  appliqué  cette  .ancienne 
porte  de  grès,  en  faisant  graver,  plutôt  fâcheusement, 
entre  les  moulures  de  Tare  surbaissé,  en  lettres  de 
i5  centimètres  environ  de  hauteur,  l'inscription  que 
laisse  voir  la  carte  postale  :  Le  v'«  de  Médine.  M. 
\D.  C.\  CC.  XXX.  III.  Vers  le  bas,  et  près  du  socle, 
se  lit  la  date  véritable,  1  53 5.  Entre  les  moulures  on 
peut  remarquer  une  jolie  cordelière  élégamment  dis- 
posée. 

Ce  portail  est-il  celui  de  l'ancienne  église  du  lieu, 
Vaudreville,  paroisse  supprimée  et  devenue  simple 
hameau  réuni  à  Longueville?  On  serait  tenté  de  le 


:.-"-'  :  : -l  -.'  1  -_  T".:".il  fl  ngGDI 
wmtumm  tnûifu  de  U  baie  mu  : 
■es  de  brze  nr  deux  mètres  quatre-vingt- 
e  nanv  nasir:  exae  hamenr  se  subdivise 
ainie   centimètres  pour  le  socle 


Q3 

m 

et  deux  mètres  à  partir  de  la  base  des  moulures  jus- 
qu'à Parc.  La  partie  moulurée  présente  une  largeur 
de  quarante  centimètres. 

Je  joins  à  cette  communication  trois  autres  cartes 
postales.  Deux  donnent  la  vue  intérieure  de  l'église  et 
des  boiseries  Renaissance  de  Muchedent,  dont  la 
Commission  des  Antiquités  s'est  occupée  plusieurs 
fois. 

La  troisième  montre  le  clocher  de  Sainte-Geneviève, 
canton  de  Tôtes,  simple  mur  de  pignon  percé  de  deux 
arcatures  destinées  à  recevoir  les  cloches.  Ce  type  de 
clocher,  comme  on  sait,  est  extrêmement  rare  en 
Haute-Normandie. 

M.  Pelay  lit  alors  la  note  suivante  : 

En  parcourant  les  Mémoires  de  la  Société  d'Archéo- 
logie de  Beaune  (Côte-d'Or),  années  1906-1907,  j'ai 
relevé  dans  un  article  sur  les  Anciennes  cérémonies  de 
Notre- Dame-de- Beaune*  par  M.  Charles  Voillery,  un 
renseignement  concernant  un  de  nos  compatriotes,  le 
bienheureux  Père  Jean  Eudes.  Je  crois  devoir  vous  le 
signaler. 

Il  s'agit  de  deux  missions  prèchées  dans  cette  église 
par  le  Bienheureux  et  de  ses  confrères  :  la  première  en 
septembre  1645,  et  la  seconde  pendant  le  carême  de 
Tannée  1647. 

Le  passage  de  ce  Normand  à  Beaune  fut  marqué 
par  un  trait  de  patience  chrétienne.  Un  jeune  homme, 
peu  satisfait  probablement  des  sermons  du  fondateur 
des  Eudistes,  l'attendit  un  soir  et,  après  l'avoir  acca- 
blé d'injures,  lui  donna  un  violent  soufflet.  Le  saint 
prêtre,  sans  s'émouvoir,  tendit  l'autre  joue;  son 
agresseur  eut  la  lâcheté  de  le  frapper  à  nouveau,  et 


peut-être  aurail-il  été  plus  loin   s'il   n'avait 
du  bruit  qui  le  mil  en  fuiie. 

Le  Père  Eudes  avait  gardé,  le  silence  sur  cet  outrage 
qui  serait  resté  ignoré  si  son  auteur  ne  s'en  émit 
vanté. 

Les  deux  missions  de  1645-1647  eurent  lieu  au* 
frais  et  à  la  demande  d'un  autre  Normand.  M  dl 
Renty,  qui  devaitétre  le  baron  Gaston-. lean-Baptiste, 
né  en  1611,  au  château  de  Béni,  dans  le  diocèse  de 
Bayeux,  mort  .1  Parts  le  24  avril  1649. 

Après  avoir  servi  avec  distinction  à  la  tête  d'une 
compagnie  de  cavalerie  dans  les  guerres  de  Lorraine, 
déjà  même  députe  par  la  noblesse  aux  Etats  de  Nor- 
mandie, de  Reniy,  à  l'âge  de  vingt-sept  ans.  se  retira 
du  monde  pour  se  livrer  uniquement  au  service  de 
Dieu  et  des  pauvres,  et  notamment  au  rachat  des 
chrétiens  esclaves  chez  les  nations  barbaresques.  On  a 
de  lui  quelques  ouvrages  11  est  surtout  connu  par  sa 
vie  qu'a  écrite  le  P.  de  Saint-Jure. 

Greuvitte.  —  La  ferme  aux  moines.  —  Le  calvaire 
de  Beauvais,  publié  dans  le  précèdent  Bulletin,  est 
devenu,  dit  enfin  le  Secrétaire,  le  centre  d'intéres- 
santes informations,  grâce  à  un  événement  trop  com- 
mun et  toujours  fâcheux,  l'incendie  d'une  maison,  le 
27  janvier  dernier.  Il  en  est  résulté  une  page  de  cette 
histoire  en  plein  air  qui  ne  s'appuie  ni  sur  des  chartes, 
ni  même  sur  des  baux,  mais  seulement  sur  les  1  dires 
de  nos  anciens  ».  Un  contrôle  prudent  s'impose;  et 
néanmoins  ces  traditions  locales  méritent  toujours 
d'dtre  enregistrées. 

La  maison  incendiée  ne  se  distinguait  que  par  une 
immense  cheminée  à  pilastres  de  granit  \  mais  elle  était 


95 

dans  une  cour  à  entrée  monumentale  formée  de  deux 
intéressants  bâtiments  de  style  Louis  XIII,  avec  jardin 
entouré  de  très  vieux  murs  en  pierre  de  petit  appa- 
reil, jadis  tapissés  de  vignes.  Les  vieillards  racontèrent 
que  des  moines  y  avaient  vécu,  et  que  cela  se  nom- 
mait autrefois  :  la  ferme  aux  moines,  des  moines 
blancs,  ajoutait-on.  En  effet,  les  Prémontrés  de  Tlle- 
Dieu  avaient  fondé  là  un  prieuré  dont  les  religieux 
desservaient  la  paroisse. 

Plus  près  de  la  croix  se  rencontrent  de  très  solides 
fondations,  «  où  on  n'a  jamais  pu  entiérer  le  bétail,  car 
le  fer  ne  peut  y  tenir.  Ce  doit  être,  concluait-on, 
une  ancienne  chapelle  ».  M.  l'abbé  Aubry  va  plus 
loin  et  croit  y  reconnaître  les  restes  de  1  église  primi- 
tive, située  ainsi  au  centre  du  village,  tout  près  du 
prieuré  et  à  vingt  pas  du  calvaire  qui  était  alors  la 
croix  du  cimetière. 

Ce  fut  Pépoque  des  guerres  de  religion  qui  déplaça 
régi i se  et  la  bâtit  au  nord  du  pays,  à  dix  minutes 
delà. 

Le  plan  sommaire,  que  le  curé  a  joint  à  sa  lettre, 
mérite,  si  imparfait  qu'il  soit,  d'entrer  dans  l'album 
de  la  Commission. 

Aitre  Saint- Maclou.  —  Mgr  Loth  annonce  que 
f  Administration  des  domaines  se  propose  de  mettre 
en  location  ces  incomparables  galeries. 

Cette  nouvelle  cause  une  profonde  émotion  au  sein 
de  la  Compagnie.  On  y  rappelle  que  ce  chef-d'œuvre 
du  xvi*  siècle  n'est  pas  demeuré  intact  une  vie 
d'homme,  puisqu'en  i5Ô2  d'aveugles  fureurs  en  dé- 
capitèrent toutes  les  statues.  Les  diverses  affectations 
qu'il  a  subies  depuis  la  Révolution  n'ont  pas  contri- 


97 


SÉANCE  DU  22  OCTOBRE  1909 


M.  G.  Lebreton,  qui  préside,  l'ouvre  à  deux  heures 
et  se  lève  pour  exprimer  les  profonds  regrets  qu'é- 
prouve la  Commission  de  la  perte  considérable  qu'elle 
a  faite,  il  y  a  deux  mois,  du  grand  artiste  J.  Adeline, 
qui  fut  en  même  temps  un  éminent  archéologue.  Il 
lève  ensuite  la  séance  en  signe  de  deuil. 

Elle  est  reprise  vers  deux  heures  un  quart,  en  pré- 
sence de  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Deglatigny,  Drouet, 
Duveau,Garreta,  Le  Verdier,  MgrLoth,  Pelay,  Ruel, 
de  la  Serre,  de  Veslyet  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  Coutan,  Malicorne,  Milet, 
Minet  et  Vallée. 

M.  le  Président  demande  au  Secrétaire  de  commu- 
niquer à  la  Compagnie  les  paroles  qu'il  l'avait  chargé 
de  prononcer  sur  la  tombe  de  M.  Jules  Adeline  au 
nom  de  la  Commission  (étant  alors  aux  Eaux  de 
Vittel).   L'abbé  Tougard  s'exprime  ainsi  : 

a  Messieurs,  après  les  hommages  distingués  que 
vous  venez  d'entendre,  vous  m'excuserez  si  je  viens 
encore,  par  ordre,  prendre  la  parole  au  nom  de  la 
Commission  des  Antiquités.  La  voix  tout  à  fait  auto- 
risée de  son  Vice-Président,  correspondant  de  l'Aca- 
démie des  Beaux-Arts,  vous  eût  dit,  beaucoup  mieux 
que  je  ne  saurais  le  faire,  les  mérites  du  savant  archéo- 


:>  ?":*:"->  cu"exci:e  une  :e!!e  rr.jrt. 
"5  n:.$  re-r'ej'jcuses  cndc-'^ances  a  53 
:-••=■=  A-..-.  Monsieur  .:.  AjL-lir.t  En 
v;  js  [1  >sec  dar.s  Ijl  ^:e  artistique  de  la 
j.   >eri  :  ^i::ien:en:  comblé.  Adieu!  ». 


tnviàrle  pant- 


açu*  rue  -ir  V .  ."    Ahslsie    s  k  snnjeur  de  U 
T'ss    ri  rr    sfer    iz    ±rzzn   e=    cti:i  Tan  des 

J     '  ;-Ti£     UDT    rfc-  7irrr:S2IT*ffTn  piT  Jt».   qci  DOUS  UîS- 

*u  ■  -sr^irrr  at    e  rnr:>r~v-r  j:«r..r*e?irps  encore;  mais 
ci'imc'"  panr:   n:*  £roras  f31"m;"   par  sa  pro- 
:«.t:i:»r  . 

1   Er.  rt  1    i£    •ZzTrjsss&Lm  si      >Sr.  duran:  ces 

■:r.r"-sc?"  eiïs  !I  *n£-:  .-:e  f~r.  ôe>  plus  assidus  aui 

^xrircï    "Lft  it  .e^-it  accablai::  zuz  absorba  il  ses 

.■l-iisss     ce  car:    r.x^s  c:cire^e  M.   G.  Dubosci 

-  .»»r-i  il  riirôc  l:  Ttb-jta-  sr  achere.   Ses  comir.a- 

-.  ca:ï:ir:«  r^rsreiïtlif*  r'-rtr:  .rcoc  moins  fréquentes 

.  l  :•-  De    £'l:  s:-r.r  *-    ir.«:s  :I  a'eLa::  pas  rare  que 

-  rr:v:iczi:  >:  r  £t^  sur  îé>  ic:I]e  cjuesîîons  où 

zîCf.^t::  si.  c:«—  rr:«cs    c.rrrne  aussi,  au  cours  des 

.  :  >err::  ;-*  ;  Ji  sssriia::  un  isr*a:.  J.  Adeline  inter- 

;:.i  :    p=r  cae^-i-*  rr.;:s   qa:  valaien:   presque  un 

-;-     -*    5:  car:]*   s:  c.  e  i5er-si:  la  brièveté,  avait 

.-     -.    .-_--.    _r.i    r.  rve   c:r.>  c=ric!e     Le>  2rr:s  du 

:_?.-?.-;".    -    c    .-*i-:  -z.  >  -■. e~.r  recv:  na:.>san: 

■  . -    .  r .  *".  .  -   .  rr  :  1  ■  e:  M     e  r'rei  cen:  2  !  >  c  p.ser- 


j_    •rfcjrTj'sr  e:  jeac 


99 

A  Pégard  du  portail  de  Saint-Lô,  M.  G.  Le  Breton 
confirme  ce  qui  vient  d'en  être  dit.  Il  lui  semble  utile 
de  rappeler  que  Tidée  première  avait  été  un  démon- 
tage pour  une  restitution  en  quelque  autre  emplace- 
ment favorable.  Cest  la  Société  des  Amis  des  Monu- 
ments rouennais  qui  eut  le  mérite  de  faire  prévaloir 
le  seul  parti  vraiment  digne  de  la  cité. 

Correspondance  imprimée,  —  Elle  est  très  chargée 
et  enregistre  successivement  :  Le  Centenaire  du 
16  août  1804,  à  Boulogne  (Légion  d'honneur),  par 
A..  Lefebvre;  1909;  — Bulletin  de  la  Soc.  acad.  de 
Boulogne-sur-Mer,  1909,  1  et  2;  —  Société  des 
Antiquaires  de  France,  LXVIII,  1908;  —  Bulletin 
hist.  et  philol.  du  Comité,  1908,  3  et  4;  — Soc.  des 
Antiq.  de  VOuest,  1908  et  1909,  5  livr.  ;  —  Soc.  des 
Antiq.  de  Picardie,  Bulletin  1909;  2  livr.;  —  Soc. 
d'Emul.  d'Abbeville,  Bulletin  1909,  1  et  2  livr.;  — 
Bull,  de  la  Soc.  des  Antiq.  de  Normandie,  t.  XXVI 

et  XXVII,   1909;   —  Soc de   l'Orne,   XXVIII, 

1909;  —  Société  archéol.  de  Bordeaux,  XXVI II  et 
XXIX  ;  3  fasc.;  —  Bull,  de  la  Soc...  de Soissons, XIV, 
1907;  Soissons  1909;  —  Annales  delà  Soc...  des 
Alpes-Maritimes,  XXI,  1909;  —  Bull,  de  la  Soc. 
archéol.  de  Nantes,  etc.,  XL1X,  2e  sem.;  —  Bull,  de 
la  Soc...  de  Langres,  VI  ;  sept.  1909;  —  Soc.  poljrm. 
du  Morbihan,  Mémoires  1  et  ir,  1908;  —  Comité 
archéol.  de  Sentis,  I,  1908;  —  Soc .  des  Antiq.  de  la 
Morinie,  Bull.  23o;  t.  XII,  2e  fasc,  1909;  —  Soc... 
de  Chalon-s. -Saône,  XI,  1909. 

M.  le  Président  explique  en  peu  de  mots  comment 
l'envoi  de  Jersey  ne  doit  pas  nous  être  parvenu,  bien 
que  M.  Jacquelin  ait  donné  satisfaction  à  la  demande 
honorable  qui  nous  a  été  faite  par  la  Soc.  Jersiaise. 


4 
î 

s 
t 


9 

4 

1 


101 


sance  leurs  demandes  étaient  accueillies  par  le  jeune 
archiviste. . .  L'analyse  des  dossiers  des  trois  séries  C, 
D,  G  (institutions  administratives,  instruction  pu- 
blique et  clergé  séculier)  remplit  neuf  volumes  de 
YInventaire  sommaire,  qu'on  ne  saurait  parcourir 
sans  être  frappé  de  la  discrétion  et  de  l'habileté  dont 
l'auteur  a  fait  preuve  en  se  conformant,  dans  la  mesure 
du  possible,  à  des  instructions  prématurément  don- 
nées par  des  gens  inexpérimentés. 

»  La  vigilance  deCh.  de  Beaurepaire...  s'étendit  à 
toutes  les  archives  secondaires  de  Rouen  et  des  com- 
munes, assura  la  conservation  de  beaucoup  de  petits 
dépôts  et  fit  connaître  des  documents  vraiment  pré- 
cieux. 

»...  On  s'imagine  difficilement  la  variété  et  l'im- 
mensité des  notes  et  copies  qu'il  a  amassées,  et  dont 
plus  d'une  génération  pourra  tirer  parti.  De  là  sont 
venues  les  innombrables  communications  qu'il  a  faites 
aux  Sociétés  normandes  dont  il  fut  un  des  plus  labo- 
rieux collaborateurs. . .  La  bibliographie  du  cinquan- 
tenaire (24  mai  iqoi)  se  compose  de  346  articles,  et 
elle  n'est  pas  encore  complète. . . 

»  Sur  la  vie  de  Jeanne  d1  Arc,  plusieurs  dissertations 
sont  venues  jeter  la  lumière.  On  me  reprocherait  de 
passer  tout  à  fait  sous  sjlence  les  ouvrages  de  longue 
haleine  qui  se  recommandent  par  l'abondance  des 
recherches,  la  sûreté  de  la  critique,  la  nouveauté  et 
l'utilité  des  informations.  J'en  citerai  seulement  une 
demi-douzaine  tout  ù  fait  dignes  de  prendre  rang 
parmi  les  meilleures  œuvres  d'érudition  historique 
exécutées  en  Normandie  pendant  la  seconde  moitié 
du  xixe  siècle  : 

»   18 36.  —  De  la  Vicomte  de  Veau  de  Rouen; 

8 


»   t85o.  —  Les  Etats  de  Normandie  sous  lad 
nation  anglaise  ; 

■  [865.  —  Notes  et  documents  concernant  fYM 
des  campagnes  |  suite  en  quelque  sorte  des  merveil- 
leuses Etudes  sur  la  classe  agricole,  par  M,  L 
DelisleJ  ; 

>  1870.  —  Chronique  normande  de  P.  Cochon 
(publiée  pour  la  Société  Je  l'Histoire  de  Normandie 

»   1871.  —  Recherches  sur  f  Instruction  publique 
dans  le  diocèse  de  Rouen  avant  178g ;  9  w 
[réimpression,  aux  frais  de  Fauteur,  d'un  gre 
moire  publié  par  les  Antiquaires  Je  Normandie;  tous 
ceux  qui  ont  travaillé  sur  l'enseignement,  ont  renJu 
hommage  a  ces  belles  études]  ; 

■>  1876-180,1.  —  Cahiers  des  Etats  de  Normandif 
\8  vol.  publiés  pour  l'Histoire  de  Normandie]. 

»  .  ..Telle  fut,  en  deux  mots,  la  carrière  de  R  «0- 
dèle des  Archivistes,  qui  a  lait  le  plus  grand  honneur 
il  l'Ecole  des  Chartes  et  qui  a  tristement  assombri  les 
derniers  temps  de  ma  vie  Ipour  entendre  ces  mots,  il 
faut  songer  que  son  âge  faisait  espérer  â  M.  Dclisle 
qu'il  ne  survivrait  pas  à  son  ami)  ». 

M.  de  Beaurepaire  a  fait  partie  de  la  Commission 
des  Antiquités  plus  d'un  de  mi -siècle  (1854-1908). 
C'est  assez  dire  quelle  incalculable  somme  de  rensei- 
gnements il  y  a  consignés  :  car  sur  le  plut 
nombre  des  questions  il  prononçait  toujours  quelque* 
mots  utiles  i\  ajouter  aux  débats. 

Aux  premiers  volumes  du  Bulletin  il  avait  inséré 
des  notices  sur  les  tombes  de  l'abbaye  de  N.-D.-de- 
Bondeville,  sur  l'abbaye  de  Fécamp,  sur  l'tmaginier 
Desplanches,  etc.  Quant  à  sa  note  sur  le  manoir  de 


io3 

Bévilliers,  dix  pages  avaient  suffi  pour  retracer  les 
annales  de  ce  château,  et  esquisser  la  biographie  de 
ses  nobles  possesseurs. 

A  cette  époque  se  rattache  un  incident  trop  peu 
remarqué.  Les  ateliers  de  charité  organisés  à  Rouen, 
pendant  l'occupation  prussienne,  au  printemps  de 
1871,  avaient  permis  à  l'abbé  Cochet  une  fouille 
magistrale  jusqu'à  la  profondeur  de  cinq  ou  six 
mètres.  Les  siècles  passés  y  avaient  superposé  plu- 
sieurs étages  de  sépultures.  L'auteur  de  la  Normandie 
souterraine  n'hésita  pas  à  les  qualifier  «  le  cimetière 
de  Saint-Ouen  ».  C'était  une  erreur,  car  le  vrai  cime- 
tière abbatial  n'était  pas  là  ;  et  il  importait  de  ne  pas 
laisser  s'accréditer  une  attribution  inexacte.  M.  de 
Beaurepaire  le  comprenait  excellemment;  mais  chez 
lui  la  délicatesse  des  procédés  remportait  sur  le  zèle 
pour  la  vérité  historique.  Il  attendit  donc  que  legrand 
archéologue  eût  fermé  les  yeux  avant  d'insérer  dans 
l'Académie  (1875-1876),  en  une  vingtaine  de  pages, 
la  notice  sur  le  Cimetière  de  Saint-Ouen,  où  les  faits 
sont  rectifiés. 

M.  de  Beaurepaire  était  alors  président  effectif  de  la 
Commission.  En  tenant  compte  d'une  dangereuse 
maladie,  et  d'une  chute  assez  grave  qui  l'obligèrent  à 
garder  la  chambre,  il  en  a  dirigé  environ  deux  cents 
séances.  Il  importe  de  préciser  ici  son  mode  de  colla- 
boration, auquel  les  membres  eux-mêmes  n'auront 
guère  pris  garde. 

Après  avoir  donné  la  parole  à  quiconque  la  deman- 
dait, si  la  durée  ordinaire  de  la  réunion  n'était  pas 
atteinte,  le  président  tirait  de  son  portefeuille  quelques 
feuillets,  parfois  jaunis  par  le  temps,  en  résumait  le 
plus  grand  nombre  et  lisait  le  reste.  L'éloquence  fai- 


io4 

sait  défaut  (on  osa  même  se  plaindre  qu'il  ne  savait  pas 
faire  la  phrase);  mats  les  faits  parlaient  plus  haut  que 
la  parole.  Cela  durait  cinq  minutes  ;  mais  la  rédaction 
qui  entrait  au  procès-verbal  avait  souvent  une  dizaine 
dt  pages  et  parfois  davantage.  La  Compagnie  en  de- 
meurait émerveillée.  Il  y  avait  pourtant  quelqu'un  qui 
n'était  pas  satisfait  :  c'était  l'auteur  lui-même.  Une 
dernière  révision  pour  ses  volumes  de  Mélanges,  qui, 
au  milieu  du  xx<  siècle,  se  vendront  au  poids  de  l'or, 
lui  faisait  glaner  ça  et  là  dans  ses  dossiers  quelques 
notes  additionnelles. 

Quant  à  son  intervention  dans  la  marche  des  déli- 
bérations, à  peine  se  faîsail-elle  sentir.  Quand,  par 
extraordinaire,  la  discussion  s'animait  un  peu,  douce- 
ment et  en  quelques  phrases  il  résumait  les  avis  si  à 
propos  que  rarement  un  vote  était  nécessaire.  Ce  scru- 
puleux défenseur  de  l'exactitude  était  avant  tout  un 
pacifique,  qui  avait  en  horreur  les  scandales  dans  tous 
les  sens  du  mot  (t  ). 

L'abbé  Cochet  eut  la  joie  de  se  voir  attribuer  par 
M.  Ltzot,  qui  avait  suivi  ses  conférence  religieuses  au 
Lycée,  ce  que  nous  pouvions  appeler  «  la  salle  de  la 
Commission  »,  avec  armoires  pour  y  conserver  ses 
archives.  Peu  après  sa  mon,  de  nouveaux  aménage- 
ments donnèrent  u  nos  séances  un  caractère  nomade, 
jusqu'à  ce  que  M.  de  Beaurepaire  voulut  bien  l'auto- 
riser à  se  réfugier  dans  son  propre  bureau.  On  avait 
entendu  le  mot  de  protestation...  M.  de  Beaurepaire 

(i)  11  lui  arrivait  parfois  Je  corriger  Fann,  Chéruel  et  autres, 
el  en  certain»  cas  ta  rectification  occupait  pré»  il'une  page.  Un 
auditeur  distrait  n'eût  vu  1j  qu'une  communication  vulgaire  ; 
t   seuls  pré- 


5  incidemment   ietés  n 


rappela  qu'on  ne  peut  voir  en  nous  qu'une  Commis- 
sion départementale;  sorte  de  question  préalable  qui 
empêcha  d'insister. 

On  songeait,  une  autre  fois,  à  se  réunir  sur  le  ter- 
rain d'une  exploration  archéologique.  Le  Président 
fit  observer  que  la  Préfecture  est  en  quelque  sorte 
le  siège  légal  de  la  Compagnie.  Il  arriva  enfin  que  la 
note  d'un  membrese  plaignit  d'une  façon  un  peu  vive 
d'une  mesure  prise  par  la  voirie.  M.  de  Beaurepaire 
effaça  quelques  mots  en  disant  avec  son  doux  sourire  : 
«  Le  bon  cousin  X.  oublie  que  nous  sommes  un  simple 
organe  administratif  (i)  ». 

Le  recrutement  de  la  Commission  ne  fut  pas  sans  le 
préoccuper.  N'avait-il  pas  éié  dît  que  «  son  personnel 
aurait  besoin  d'être  renouvelé  s.  L'excellent  homme 
méconnaissait  son  influence,  aussi  forte  que  bienfai- 
sante. De  quelque  point  de  l'horizon  que  vinssent  les 
recrues,  son  aménité  naturelle,  servie  par  une  bien- 
veillance toute  chrétienne,  leur  faisait  un  accueil  qui 
les  captivait  (2)  et  leur  donnait  aussitôt  une  haute 
estime,  une  sorte  de  vénération  du  président. 

Ainsi,  sansavoir  jamais  prétendu  imposer  ses  idées, 
1'éminent  paléographe  faisait  école  parmi  les  habitués 
des  Archives.  L'immensité  du  savoir  rehaussée  d'une 

(i)  Par  respect  du  principe  d'autorité",  il  ne  manquai!  pas  île 
rnppeler  que  le  fiichuui  expédient  île  la  commendc  dont  il  con- 
naissait mieux  que  personne  les  "bus,  était  parfaitement  légitime, 
puisqu'il  résultait  de  l'accord  de  l'Elut  et  du  pouvoir  ecclésias- 
tique. 11  était  plus  à  l'aise  avec  le  Parlement  Maupcou,  pour  lequel 
il  ne  tachait  pas  sas  sympathies. 

(i|  Il  y  eut  toutefois  une  exception,  qui  changea  presque 
l'elr.pe  du  nouveau  venu  en  une  sorte  d'excuse  à  ses  confrères 
C'est  qu'il  leur  présentait  son  tils  que  le  Préfet  avait  nommé  h 


m 


io6 


verra  aimable  entraînait  insensiblement  les  travail- 
leurs.i  suivre  ses  errements;  les  livres,  les  notices,  les 
périodiques  mêmes  se  ressentent  depuis  longtemps  de 
cou  excellente  influence;  puisse-t-elle  se  perpétuer 
pour  une  saine  formation  de  l'esprit  scientifique! 

Uo  dernier  souvenir  '  i  j.  La  Commission  allait  en- 
trer en  séance.  M.  de  Beau  repaire  saisit  une  feuille  Je 
papier,  ouvre  un  registre  et  se  met  à  copier  quelques 
lignes,  en  me  disant  tout  bas,  par  manière  d'excuse  : 
«  Pour  ne  pas  perdre  mon  temps  !  >.  Le  bon  emploi 
du  temps  doot  tant  d'importuns  lut  ont,  sans  l'émou- 
voir, dérobé  des  heures  entières,  avait  été  la  règle  de  sa 
longue  vie.  Il  lui  valut  l'éloge  si  mérité  que  le  préiet 
Limbourg  fit  un  jour,  d'un  geste  affectueux,  à  son  tout 
jeune  fils  :  «  Ton  père  est  l'homme  le  plus  savant  du 
département  ».  A.  T. 

La  Commission  exprime  par  des  applaudissements 
l'intérêt  qu'elle  a  bien  voulu  prendre  à  cet  hommage 
tardif. 

M.  Garreta  ouvre  la  série  des  communications  en 
présentant,  de  la  pan  de  M.  Poussier,  deux  pièces 
qu'il  est  chargé  d'offrir,  en  son  nom,  au  Musée  des 
Antiquités. 

Pavé  ému  il  lé.  —  La  première  est  un  pavé  en  terre 
cuite  vernissée,  où  le  dessin  présente  des  entrelacs 
semés  de  roses  héraldiques. 

ri)  En  voici  encore  un  autre  plus   intime,  qui   même   de   ne 
pas  tomber  dans  i'oubli.  Le  secrétaire  lui  annonçait,  il  y  a  trois 
c  doyen  d'âge,   l'.ibbé   Somménil.  Sa  prè- 
le voudrais  que  mon  âme  fût  où 


mitre  réltexion 

est  la  sienne  ».  Oraison  funèbre 

nos  deux  collègues. 


:  qu'honorable  pour 


io; 


M.  Le  Verdier  observe  qu'il  y  a  une  trentaine  d'an- 
nées cette  sorte  de  carrelage  se  rencontrait  à  profusion 
dans  les  moindres  gentilhommières  de  tout  le  pays 
de  Caux. 

Le  bien  fondé  de  cette  remarque  n'empôche  pas 
qu'il  soit  intéressant  d'en  recueillir  avec  soin  quelques 
spécimens,  ne  fût-ce  que  pour  se  représenter  le  grand 
effet  décoratif  que  la  combinaison  de  ces  pavés  devait 
produire  dans  l'aire  de  nos  appartements. 

Inscription  commémorât ive.  —  La  seconde  est  une 
plaque  en  argent,  de  forme  ronde  (diamètre  68  milli- 
mètres) portant  l'inscription  commémorative  de  l'érec- 
tion du  calvaire  qui  avait  fait  donner  le  nom  de  place 
de  la  Croix,  à  la  place  que  Sotteville  appelle  aujour- 
d'hui place  Voltaire.  Voici  le  texte  : 

En  exergue  : 

*  Jt&ckîm  Iiooil  Giyot,  miiri  de  li  commune  de  SotteYille-lei-Ieoen,  l'an  1S17 

* 

La  première  Pierre 

a  été  posée  par 

Marie  (raillier, 

Femme  L'apôtre 

Sous  le  Règne  de  Louis 

18,  dit  le  Désiré,  Roy 

de  France  et 

de  Navare 

H.  Yon.  F.  cour  S*  Maktin 

Et  au  revers  (la  première  ligne  étant  sous  «  de 
Navare  »,  avec  exergue)  : 


Et  MM 

Adrien  Le  BlMC, 

M"  longuet.  S'i 

Mulloi,  J)>h  L'apôtre, 

/■j.Tt aie  k  Sueur,  Jp* 

Duhamel,  et  Joseph 

Bugnot. 

Tous  Tresortas  Je 

l'Eglise  Je  Sotre-Dame 

Je  SottevilL- 

tei  Rouen, 


Les  excuses  do  M.  Vallée  étaient  accompagnées  des 
deux  notes  suivantes  : 

Sépulture  gallo-romaine  d'Anvéville.  —  J'ai 
l'honneur  du  signaler  qu'une  urne  remplie  de  terre 
et  de  débris  d'os  calcinés,  recouverte  d'une  «  fattt  i  en 
terre  blanche,  d'une  jolie  facture,  vient  d'être  décou- 
verte dans  la  terre  de  M.  Biard,  à  Anvéville,  lors  du 
labourage. 

L'urne,  enterre  grise,  est  brisée,  mais  la  «jatte» 
est  intacte.  Avec  les  cendres  il  se  trouvait  un  petit  vase 
de  forme  allongée,  de  couleur  rouge  recouverte  d'une 
teinte  noire  qui  disparaît  au  lavage,  puis  un  joli  flacnn 
en  verre  bleu  pâle,  malheureusement  brisé,  mais  cju» 
devait  avoir  une  certaine  élégance  à  en  juger  par  le 
col,  l'anse  et  le  commencement  de  la  panse.  Il  rap- 
pelle absolument  celui  trouvé  par  l'abbé  Cochet,  dans 
le  cimetière  romain  deCany,  en  1849. 

Cette  sépulture  |i|,  dont  j'ai  repéré  l'emplacement 


(t)  Celte  sépulture,  explique 
d'envoi,  «  avnil  été  déposée  à  If 
être  faîte  par  la  gendarmerie  au 
dunt  les  journaux  ont  parlé  ». 


:<  >nfrère  .lans  »  lettre 
et  une  enquête  devait 
me  lugubre  découverte 


io9 

en  vue  de  fouilles  prochaines,  était  à  la  crête  de  l'an- 
cien talus  déformé  d'un  chemin  aujourd'hui  aliéné, 
mais  dont  on  devine  très  bien  le  tracé  par  suite  d'un 
vallonnement  assez  prononcé.  Cet  ancien  chemin  est 
dénommé  au  cadastre  t  chemin  de  Rouen  »;  or,  la 
présence  de  cette  sépulture  et  sans  doute  d'autres  à 
découvrir,  jointe  à  la  dénomination  du  chemin,  sem- 
ble donner  un  caractère  antique  à  l'ancienne  voie  dont 
il  s'agit;  c'est  donc  là  un  nouveau  document  pré- 
cieux pour  l'élaboration  d'une  carte  des  voies  romaines 
que  j'étudie  en  ce  moment. 

Cimetière  romain  de  Cany.  —  Les  fouilles  entre- 
prises de  concert  avec  M.  le  conseiller  général  Romain, 
dans  le  cimetière  romain  de  Cany,  visité  en  1849  par 
l'abbé  Cochet,  ont  donné  un  certain  nombre  d'objets 
antiques.  Je  fais  reboucher  les  tranchées  à  cause  du 
mauvais  temps  et  vais  préparer  pour  la  Commission 
un  compte  rendu,  accompagné  de  dessins  et  d'un  plan 
indiquant  les  fouilles  faites  en  1849  et  les  nôtres. 

M.  Romain  et  moi  comptons  reprendre  ces  recher- 
ches aux  beaux  jours. 

Aux  excuses  de  M.  Milct  était  jointe  une  intéres- 
sante note  sur  le  mausolée  de  Jourdaine  de  Pellevé, 
veuve  de  François  de  Pardieu  de  Boudeville.  Il  vient 
d'être  recueilli  par  le  musée  de  Dieppe.  Sa  notice  doit 
être  insérée  dans  la  Normandie  fvoir  numéros  de  mai 
ioîo  et  suiv.). 

L'archéologie  souterraine  nous  revient  avec  l'ample 
moisson  dont  M.  de  Vesly  sait  nous  enrichir  : 


I  IO 


EXPLORATION  ARCHEOLOGIQUE  DU  PLATEAU  DE  BOOS 

(IQO4- 1909) 

La  difficulté  d'atteindre  et  de  parcourir  le  plateau  de 
Boos,  que  ne  sillonne  aucune  voie  ferrée,  a  éloigné  l'ar- 
chéologue de  cette  région  de  la  Seine-Inférieure.  [«a  fer- 
tilité du  sol,  quia  provoqué  les  défrichements  et  les  nivel- 
lements, a  tait  labourer  et  ensemencer  le  plus  petit  coin 
de  terre,  rend  maintenant  invisibles  les  traces  d'une  an- 
tique occupation  :  les  pas  des  ancêtres  ont  disparu  des 
pistes;  les  fonds  de  leurs  cabanes  ont  été  comblés  et  la 
charrue  passe  aujourd'hui  lentement  sur  les  tombeaux 
oublié*. 

J'ai  voulu  retrouver  et  lire  ce  passé  disparu.  En  1904, 
exactement  le  24  juillet  de  cette  même  année,  j'entrepre- 
nais des  fouilles  et  j'interrogeais  le  sol  afin  de  compléter 
la  carte  archéologique  du  plateau  de  Boos  (1).  Ce  sont  les 
découvertes  faites  pendant  la  période  quinquennale  de 
i«i04  à  ioo«)  que  je  vais  exposer  ci-après.  Je  n'ignore  pa< 
qu'il  reste  encore  beaucoup  à  entreprendre  et  que  le^  la- 
cunes seront  encore  nombreuses.  Cependant  j  éprouve  la 
<ati>t"action  —  je  l'écris  sans  taus^c  modestie  —  d'apporter 
non  pas  une  pierre,  mais  un  petit  caillou,  un  modeste  tri- 
but .1  l'ieuvre  commune. 

I.    —    KPOQUE    NKOLITHIQUE 

1.  (Commune  de  Sjint-Aubin-Celloville.  —  Fonds  de 
cabanes  découverts,  en  1906,  dans  les  bois  de  M.  J.-B. 
Mullot,  lors  Je  l'extraction  du  sable  nécessaire  aux  cons- 
tructions de  la  gendarmerie  de  Boos. 

2.  —  Même  commune.  —  Fonds  de  cabanes  découverts 
1)  Celte  carte  est  déposée  aux  archives  de  la  Commission. 


1 1 1 

par  M.  Viard,  de  Cello ville,  en  labourant  ses  terres  vers 
les  limites  de  la  commune  de  Franqueville. 

II.  —  ÉPOQUE  DU  BRONZE 

3.  —  Commune  du  Mesnil-Esnard,  —  Sépulture  décou- 
verte dans  la  briqueterie  Longval,  lors  de  l'extraction  des 
terres.  Les  ossements  avaient  été  dispersés  ;  mais  nous 
avons  vu,  M.  Dcglatigny  et  moi,  un  torques  de  bronze 
que  les  ouvriers  avaient  recueilli. 

m.  —  âge  de  fer  (Période  de  la  Tène) 

4.  —  Commune  de  Belbeuf  (lieu  dit  :  Inglemarc).  — 
Sépulture  qui  a  livré  à  M.  Bénard,  de  Belbeuf,  son  au- 
teur :  une  belle  fibule  de  bronze  à  tête  de  génisse,  des 
fragments  d'un  vase  aussi  en  bronze  et  un  mors  de  cheval, 
en  fer  avec  anneaux  de  bronze.  Deux  grands  cerceaux  de 
fer,  très  probablement  les  garnitures  de  roues  d'un  char, 
n'ont  pas  été  recueillis.  Les  autres  objets  ont  été  offerts 
au  musée  des  Antiquités. 

IV.  —  ÉPOQUE  GALLO-ROMAINE 

5.  —  Commune  du  Mesnil-Esnard.  —  Vestiges  gallo- 
romains  trouvés  dans  la  villa  de  la  Châtaigneraie.  Les 
monnaies  ont  été  prises  par  les  ouvriers  qui  travaillaient  à 
dessiner  le  jardin  et  à  opérer  des  changements  dans  la 
propriété.  Malgré  les  démarches  faites  par  M.  , 
banquier  à  Paris,  aucune  médaille  n'a  pu   être  retrouvée. 

f>.  —  Commune  de  lilosscville  Bonsccours.  --  Débris  de 
poteries  et  de  tuiles  vus  dans  le  jardin  de  la  ferme  voisine 
de  l'église  de  Bonsccours  (1)  et  quatre  citernes,  sur  le  bord 
du  Mont-aux~Aiglcs  du  plateau  (propriété  Lefebvre).  Dans 


(1)  L'abbé  Cochet  avait  déjà  signalé  une  remarque  semblable 
laite  en  1846  (Répcrt.  archcol,.  p.  266). 


I    Jil   : 


la  mime  région  on  recueille  des  petîls  boulets  dont  U 
au  musée. 

7.  —  Commune  de  Saint-Aubin-Cellovitle  (liei 
Château   d'incarville).    —    Vestiges   Ue    construction- 
d'hypocaustes  dans  les  jardins  du  château  qui  fut  II   | 
priété  de  la  famille  de  Tardieu 

8.  —  Mêmes  commune  et  triage.  —  Fossés  d'un  camp  > 
Incarville.  Lenceînte  qui  a  la  forme  d'un  carré  présent*, 
les  profils  et  le  tracé  du  vallum  romain.  Cependant  le  -v 
aérai  Jourdy  croît  que  ce  camp  fui  un  refuge  pour  k> 
habitants  de  Rouen,  à  une  époque  postérieure  à  l'occu- 
pation romaine. 

9.  —  Commune  de  Bons  (lieu  dit  ;  Le  Faulx). 
tiges  de  constructions  gallo-romaines,    débris   de   tuile*.' 
rebord  et  de  poteries  Je  Samos.  m.irc,  etc 

io,  —  Commune  de  Notre- Dame- Je- Franqueville  (lieu 
dit  :  Brunville).  —  Villa  gallo-romaine  imparfaitement 
fouillée.  Il  a  été  recueilli  des  i>.  a.  du  Bas-Empire  et  d« 
fragments  de  poterie  rouge  (1). 

11.  —  Commune  de  Notre- Dame-de-Fr.mqueviHc  [lieu 
dit  :  Franquevilleue).  —  Substructions  gallo-romaine 
reconnues  après  des  fouilles  exécutées  en  1908.  Une  mare 
qui  se  trouvait  dans  le  voisinage  sera   bientôt   remblaya 

iï.  —  Commune  de  Boos  (villa  du  Bois-Flahaul 
Trou-du-PuilsI.  —  FouillJecn  1906  et  1007.  Hypocaustt, 
caveau,  nombreuses  monnaies  des  Antonins.  Sépulture* 
franques  des  vit  et  vin*  siècles  rencontrées  sur  les  ruines 
avec  leur  mobilier  funéraire  (1), 

i3.  —Même  commune  (lieu  dit  :  In  PorlC-Rougc|.  - 
Villa  fouillée  en   1906.  Les  substructions  en  ( 

(1)  Bull,  de  la  Comm.  des  Antiq. 
(ï)  Répert.  archêol,,  p.  167.  —  Ces  ruines  etaie 
comme  d'épuque  incertaine  ;  ancien  château -Fort,  rr 


u3 

gnées  comme  celles  d'un  agraria  :  pailles  ce  céréales  brû- 
lées, monnaies  et  fibules  à  arc  en  bronze,  etc. 

14.  —  Commune  de  Saint-Aubin-Celloville  (lieu  dit  : 
L.c  Thuit).  —  Fouillée  en  1904,  cette  villa  a  livré  plusieurs 
morceaux  de  belle  poterie  ornée,   avec  les  siçles  :  cara- 

TILLI.  GEMEN.  MILLIACI.  TACITVS  et    VAGIRO.    Un  hypOCaUSte 

a  été  reconnu  ;  des  fibules  émaillées  et  une  statuette  de 
déesse- mère  sont  sorties  des  cendres,  témoins  d'un  grand 
incendie. 

Des  sépultures  franques  caractérisées  par  des  vases  et 
des  scramasaxes  étaient  disposées  le  long  des  murailles. 
La  mare  du  Thuit  est  à  une  petite  distance  des  substruc- 
tions  reconnues  (1). 

1 5.  —  Commune  de  Notre- Dame-de-Franqueville  (lieu 
dit  :  La  Garenne).  —  Derrière  le  parc  du  château  et  laté- 
ralement à  un  chemin  tracé  dans  une  cavée  tributaire  du 
vallon  de  Brunval,  existe  la  tuerie  de  M.  Cavrel,  équar- 
risseur.  Il  y  a  quelques  années  un  vase  entier,  en  terre  de 
Samos,  fut  trouvé  là  par  M.  Cavrel  père  et  vendu  à 
M.  B loch  (Moïse),  de  Rouen.  Depuis  on  ne  cesse  de  ren- 
contrer dans  ces  parages  des  débris  de  tuiles  a  rebord  et 
de  poteries. 

iô.  — Même  commune  (lieu  dit  :  Les  Longues-Pièces 
ou  Mare-de-1'Essart).  —  Villa  gallo-romaine  qui  vient 
d'être  explorée  et  fouillée.  J'ai  recueilli  douze  grands  et 
moyens  bronzes  de  Néron,  de  Trajan  et  d'Adrien,  dont 
quatre  ont  pu  être  déterminés.  Des  clés  dont  une  en 
bronze  et  une  grande  «  laconica  »  ont  été  trouvées.  Un 
hypocauste  et  un  caveau  ont  été  vus,  ainsi  que  de  nom- 
breux débris  de  poterie  dite  samienne.  Trois  squelettes 
sans  aucun  mobilier  ont  été  découverts  auprès  des  mu- 
railles. Une  mare  rebouchée  existait  dans  le  voisinage  de 
cette  villa  (2). 

;i)  Bull,  de  la  Comm.  des  Antiq. 

(2)  Voir  ci-devant,  pp.  112  et  suivantes.  —  L'absence  d'armes 


17.  —  Commune  du   Mesnil-Esnard   (lieu   tlil  : 

mare).  —  En  1907-1908,  j'ai  reconnu  en  cet  endroit  u 
construction  gallo-romaine  très  soignée,  mais   ■ 
ploration  ne  m'a  donné  que  peu  d'objets,  car  elle  avait  été 
précédemment  visitée,  dit-on,  par  un  marquis  de  Belbeuf 
Les  habitants  désignent  encore  sous  le  nom  de  •  eaplwr- 
naom  0  l'emplacement  de  cette  villa,  ou  se   trouva  ie 
objets  divers.  Je  n'y  ai  recueilli  qu'une  poignée 
et  un  ornement  de  ceinturon  en  bronze   une  m. 
Crispine  el   plusieurs   médailles   du   Bas-Empire.  DetlXOI 
perforés  vulgairement  appelés  tiùtes,  une  grandi 
uni  été  découverts  dans  le  champ;  un  vase  enterre  n 
place  d.in-   l'angle    d'une    muraille,   est 
touilles,  plus  divers  débris  de  poterie  rouge. 

V.    —   l'ÉKIOUE   FRANIJltE 

18.  —  Commune  d'Amfrcritte-ta-Mivoié  (lieu  du  :  U 
Mont-Ager).  —  Une  nécropole  franque  du  vin-  ju  ivsk- 
clés,  c'est-à-dire  voisine  des  inhumations  sans  mobiiiei 
funéraire,»  été  fouillée  sur  le  liane  du  coteau.  Elkriem'j 
rien  donné.  Cependant  M.  Mignot,  boulangera  InMiroic. 
auquel  appartient  le  terrain  fouillé,  avait  trouvé,  en  Ml 
endroit,  un  cercueil  de  pierre  ei  des  fosses  qui  lui  avaient 
donné  un   petit   vase  en  forme  de  cruche  et  d«: 


19.  —  Commune  de  Saint- AubinCelloville  (lieu  J" 
I .a  Crût*  du  Becquet).  —  J'ai  reconnu  non  loin  du  carre 
Jour  des  chemins  de  Pitres  et  de  Cellonii, 
labour  appartenant  à  M.  I.erat,  d'Incarvillc.  plusieurs 
cercueils  de  pierre  qui  n'ont  donné  aucun  objet  l.a  pierre 
employée  pour  la  confection  des  sarc:  . 
nombreux  microbnes;  il  est  reconnu  qu'elle  provient  Ju 
bassin  parisien  et  des  carrières  de  Magny-en-Vevin 


conseille,  selon  M.  Drcue 
l'attribution  des  squelette 


une   prudente  réserve   1 
(.V.  du  S.). 


1 1 5 


20.  —  Dans  la  même  commune  de  Celloville.  —  Au 
Thuit,  dont  il  a  été  parlé  précédemment,  des  fosses  for- 
mées de  grosses  pierres  contenaient  des  squelettes  ayant 
aux  pieds  des  petits  vases  en  terre  noire  et,  au  côté,  un 
scramasaxe  sans  boucle  d'attache  pour  le  ceinturon. 

21.  —  Commune  de  Boos  (Bois  du  Trou-du- Puits).  — 
Une  véritable  nécropole  franque  avait  été  créée  sur  les 
ruines  de  la  villa  gallo-romaine.  J'ai  pu  recueillir  dix- 
neuf  vases  en  terre  blanche  ou  grise,  de  larges  plaques  en 
ter  damasquiné,  un  petit  coffret  en  fer,  des  perçoirs,  des 
clés  et  des  petites  fibules  ansées,  ainsi  qu'un  ornement  ou 
fleuron  en  bronze. 

Dans  une  séance  de  la  Commission,  le  regretté  M.  de 
Beau  repaire  disait  :  «  Pour  conserver  les  ruines  romaines, 
il  ne  faudrait  pas  les  découvrir  ».  Cette  phrase,  qui  aurait 
pu  paraître  paradoxale,  n'est  que  la  vérité.  Les  silex  des 
murailles  de  Normare  ont  servi  a  construire  l'enceinte  du 
nouveau  cimetière  des  bruyères  Saint-Julien,  et  les  cail- 
loux de  Franqueville  seront  bientôt  utilisés  pour  empier- 
rer les  routes. 

LA  VILLA  GALLO-ROMAINE  DE  FRANQUEVILLE 

J'ai  décrit  plusieurs  fois  le  plateau  de  Boos, aux  bords  dé- 
chiquetés, coupés  de  vallons  aux  pentes  très  rapides  vers  le 
nord  (versant  de  l'Aubette),  puis  diminuant  en  passant  à 
l'ouest  (vallée  de  la  Seine),  pour  arriver  a  des  inclinai- 
sons très  douces  en  dévalant  vers  l'Andelle.  Je  n'y  revien- 
drai pas. 

Le  voyageur  qui,  pour  se  rendre  à  Boos,  a  gravi  la  côte 
de  Bonsecours  et  joui  du  magnifique  panorama  de  la  ville 
de  Rouen,  vue  de  ce  côté,  remarque  bientôt,  dès  qu'il  a 
atteint  le  plateau  à  Mesnil-Esnard,  un  large  sillon  au 
milieu  des  terres.  Cette  cavité  de  profondeur  variable,  in- 
dique le  passage  de  l'ancienne  route  de  Paris  à  Rouen  et 
est  visible  sur  la  gauche  de  la  voie  actuelle,  entre  les  kilo- 


irô 


mètres  10,  8  et  9.  Un  chemin  herbeux,  sur  lequel  les 
poœœierj  projettent  leur  ombre,  converge  vers  l'antique 
voie  et  la  rejoint  à  la  cavée  Je  Brunval.  Ce  chemin  pont 
des  noms  différents  :  il  est  tantôt  désigné  par  Chemin  in 
Hoi  ou  Voie  Potiùret  ou  plus  vulgairement  connu  sous  k 
nom  de  Rue  vé  Goutte,  par  ta  habitants  de  Franque 
ville.  Ceux-ci  prétendent  même  que  cette  voie  inversait 
l'emplacement  de  l'antique  Franquevillc.  Cette  tradition 
n'est  pas  dépourvue  de  vérité,  ainsi  que  des  fouilles  vien- 
nent de  le  démontrer, 

Au  lieu  dit  les  «  Longues- Pièces  ■  ou  .  Ancienne  Mare 
de  l'Essart  «  (section  I),  du  cadastre  de  la  commune 
Franquevillc),  les  laboureurs  heurtaient  du  fer  de  leur 
charrue  des  fragments  de  muraille,  des  pieds  de  murs, 
selon  leur  expression  pittoresque,  et  ils  ramenaient,  dans 
le  sillon  creusé,  des  débris  de  poteries.  C'est  probable- 
ment à  celte  cause  que  le  nom  de  Voie  Potière  a  été 
donné  nu  vieux  chemin,  A  quelques  kilomètres  plus  au 
Nord,  on  a  bien  dénomme  Chemin  du  Coffre  \\)  le  che- 
min qui  traversait  la  nécropole  franque,  ainsi  déngoé 
pour  les  nombreux  sarcophages  qu'on  y  a  reconnus.  Enfin, 
deux  amateurs  d'archéologie,  M.  l'abbé  Bonncau  et 
M.  Vaussier  {î),  ramassaient  des  fragments  de  poterie 
rouge  décorée  qu'ils  voulurent  bien  me  soumettre. 

Ces  diverses  constatations  m'engagèrent  a  pratiquer  des 
fouilles  dans  le  triage  des  Longues-Pièces  ou  de  la  Mare- 
de-l'Essart,  J'ouvris  mon  chantier  dans  les  derniers 
jours  du  mois  de  septembre  190g.  Je  l'ai  Terme  le 
1  5  octobre,  par  suite  du  refus  et  des  exigences  de  MM.  Ran- 
son  et  La  vigne.  Malgré  cette  opposition,  j'ai  pu  dresser  un 
plan  de  la  villa  gallo-romaine,  dont   je  venais  de  décou- 


(1)  Ch.  de  Beau  repaire.  —  Nécropole  franque  de  Saint  Au- 
bin-Epinay  {ISull.  de  la  Comm.  des  Anliq.).  ~  Léon  Je  Veslt. 
-  Ibidem,  t.  XIV. 

(i)  Vaussier,  —  Bull,  de  la  Comm.  des  Antiq  ,  t.  Xlll,  p.  475. 


appareil  for!  curieux  :  1  sa  partie  intérieure  se  roil  une 
:  ie  de  silex  de  o™  n>  de  hauteur,  au-dessus  de 
Laquelle  se  trouve  an  rang  de  briques,  puis  trois 
tuiles  entre  lesquelles  soni  logis  des  silex.  Au-dessus  des 
tuiles,  une  nouvelle  maçonnerie  de  silex  de  o"  la  d'épais- 
seur (l'niV  le  dessin). 

Toute  celle  partie  de  la  construction  est  faite  avec  mor- 
tier, on  peut  la  dater  du  m=  siècle.  Puis  on  remarque  alors 
des  silex  non  enveloppés  de  mortier.  C'est  un  travail  de 
fondation,  régularisée  par  un  rang  de  tuiles,  sur  lequel  lut 
édifiée  une  nouvelle  construction. 

Il  est  évident  ou,  tout  au  moins,  il  résulte  de  l'examen 
de  cette  muraille,  dans  laquelle  se  voient  de  gros  mor- 
ceaux de  charbon,  que  la  villa  primitive  fut  incendiée  vers 
la  fin  du  ur  siècle,  puis  les  éléments  de  terreur  ayant  disparu, 
une  nouvelle  habitation  s'éleva  sur  les  ruines  de  la  pri- 
mitive construction  :  habitation  qui  fut  à  son  tour  anéan- 
tie par  un  violent  incendie. 

Cette  hypothèse  se  démontre  encore  par  L'étud 
paroi  intérieure  de  la  muraille  sud  du  caveau  :  cette  mu- 
ruilleétait  entièrement  construite  en  tuiles  posées  il  bain 
de  mortier.  On  peut  encore  suivre  dans  les  remblais  ie 
tracé  d'une  ouverture  ménagée,  soit  pour  donner  accès 
au  caveau,  soit  pour  y  laisser  pénétrer  la  lumière. 

il  m:  saurait  donc  exister  de  doute  pour  un    . 
leur  :  il  y  a  eu,  è  la  villa  de  Pranqueville,  relèvement  des 
parties  incendiées  ou  détruites  une  première   foi 
leurs  l'expose  des  découvertes  opérées  confirmera  encore 
cette  opinion, 

i™  Sépultures.  —  Trois  squelettes  sans  aucun 
funéraire  ont  été  rencontrés.  Le  premier  était  placé  au 
nord,  contre  In  muraille  E,  les  deux  autres,  voisins,  se 
trouvaient  dans  la  partie  H  du  plan,  c'est-à-dire  au-dessus 
des  remblais  du  caveau.  L'inhumation  avait  donc  eu  lieu 
posté  rii 


n7 

vrir  les  substructions  et  faire  quelques  remarques  qui,  je 
le  crois,  ne  sont  pas  sans  présenter  d'intérêt. 

La  villa  à  laquelle  je  donnerai  le  nom  de  Villa  de  Fran- 
queville,  devait  présenter  40  mètres  environ  de  longueur, 
sur  17  de  largeur.  Elle  avait  un  corps  central  et  deux  ailes. 
Sa  façade  principale  était  tournée  vers  le  midi.  D'après  les 
substructions  retrouvées,  on  peut  supposer  que  cette  ha- 
bitation comprenait  un  vestibule  central  C,  donnant  accès 
à  des  salles  latérales  B,  D  et  E.  Un  hypocauste  situé  en  A, 
dont  deux  piliers  seulement  ont  été  retrouvés,  devait 
chauffer  cette  partie  de  l'habitation  et  distribuer  égale- 
ment la  chaleur  dans  la  salle  B.  Tandis  qu'à  l'ouest,  exis- 
taient les  appartements  F  et  I,  non  pourvus  de  chauffage, 
ainsi  que  le  caveau  H,  dont  il  sera  parlé  ci-après. 

Toutes  les  murailles,  d'une  épaisseur  variant  de  om  65  à 
om  90,  étaient  recouvertes  d'un  gypse  sur  lequel  était  appli- 
quée une  couleur  rouge  avec  des  filets  blancs,  jaunes, 
noirs  ou  verts. 

Une  cour  intérieure,  comprise  entre  les  appartements 
A  et  I,  formant  ailes,  était  empierrée  ou  plutôt  pavée  au 
moyen  de  silex  enchâssés  dans  une  couche  de  marne  pi- 
lonnée. Un  petit  bassin  carré  de  im  40  de  côté,  construit 
avec  des  tuiles  posées  en  bordure  et  un  fonds  maçonné  a 
été  reconnu  dans  cette  cour  (Voir  le  plan). 

C'est  le  troisième  bassin  ainsi  construit  et  de  semblables 
dimensions,  ou  à  peu  près,  que  nous  rencontrons  dans  nos 
touilles  :  la  première  fois,  ce  fut  au  Catelier  de  Crique- 
beuf-sur-Seine  et  la  seconde  fois  à  la  Mare-du- Puits,  dans 
la  forêt  de  Rouvray. 

Le  caveau  H  présentait,  comme  dimensions,  4"  26  de 
longueur  sur  3  mètres  de  largeur;  son  fonds  se  trouvait  à 
2m2o  environ  au-dessous  du  sol  actuel.  En  outre  des  dé- 
couvertes faites  dans  les  remblais  qui  avaient  servi  à  com- 
bler l'excavation,  ce  caveau  nous  a  permis  de  faire  les 
remarques  suivantes  : 

La  muraille  intérieure  de  la   façade   nord  présente  un 

9 


il» 


appareil  fort  curieux      ;i  sa  partie  inférieure  se   voit  uk 

maçonnerie  de  silex  Je  on'io  de   hauteur.  ju-Jr»us  d( 
laquelle  se  trouve  un  rang  Je  briquet,  paie  trois  rang<  de 

tuiles  entre  lesquelles  sont  logés  des  silex.   Ai:- 

luilei,  une  nouvelle  maçonnerie  de  silex  de  o'iid'épaô- 

scur(FoiV  le  dessin}. 

Toute  cette  partie  de  la  construction  est  faite  avec  mor- 
lier,  on  peut  la  dater  du  m*  siècle.  Puis  on  remarque  alors 
des  silex  non  enveloppés  de  mortier.  C'est  un  travjil  Je 
fondation,  régularisée  par  un  rani;  de  tuiles,  sur  lequel  lut 
édifiée  une  nouvelle  construction. 

Il  est  évident  ou,  tout  au  moins,  il  résulte  de  l'examen 
de  cette  muraille,  dans  laquelle  se  voient  de  gros  mor' 
ceaux  de  charhon,  que  la  villa  primitive  fut  incendiée  ver, 
li  ii  n  .(n  m-  siècle,  puis  les  éléments  de  terreur  ayant  disparu, 
une  nouvelle  habitation  s'éleva  sur  les  ruines  de  la  pri 
mitîve  construction  :  habitation  qui  fut  i  son  tour  anéan- 
tie par  un  violent  incendie. 

Cette  hypothèse  se  démontre  encore  par  l'ctudc  de  la 
paroi  intérieure  de  la  muraille  sud  du  caveau  cette  niu 
raille  était  entièrement  construite  en  tuiles  posée 
de  mortier  On  peut  encore  suivre  dans  les  remblais  le 
tracé  d'une  ouverture  ménagée,  soit  pour  donner  i«* 
au  caveau,  soit  pour  y  laisser  pénétrer  la  lumière. 

Il  ne  saurait  donc  exister  de  doute  pour  un  construc- 
teur ;  il  y  a  eu,  à  la  villa  de  Fra  tique  ville,  relèvement  dt* 


à 


parties  incendiées  ou  détruites  une  prem 

ère  fois.   D'ail- 

leurs  l'exposé  des  découvertes  opérées  co 

ifirmera  encocc 

DÉCOUVERTES 

t*  Sépultures.  — Trois  squelettes   sans 

aucun   molli  lu" 

funéraire  ont  été  rencontrés.   Le   premie 

était  place  n 

nord,   contre  la  muraille  E,  les   deux  au 

très,   voisin»,  * 

trouvaient  dans  la  partie  H  du  plan,  c'esl- 

à-dire  au-desnii 

des  remblais  du  caveau    L'inhumation  an 

i    donc   eu  heu 

postérieurement. 

ii9 

Les  squelettes  ne  paraissaient  pas  orientés,  il  eût  d'ail- 
leurs été  fort  difficile  d'en  fixer  l'orientation  puisque  les 
crânes  étaient  absents,  brisés  et  dispersés,  et  que  tous  les 
ossements  avaient  subi  l'atteinte  du  fer  de  la  charrue. 
Cependant,  il  ressort  de  la  présence  d'ossements  humains 
dans  le  voisinage  immédiat  des  murailles  d'une  villa  que, 
dans  notre  région,  l'usage  des  inhumations  à  Pentour  des 
habitations  paraît  avoir  été  général.  C'est  une  observation 
que  nous  avons  déjà  faite  aux  «  Vieilles-Maisons  »  (forêt 
de  Bord),  à  la  villa  du  Grésil  (forêt  de  Rouvray),  a  Boos 
(villa  du  bois  Flahaut). 

2°  Monnaies.  —  Treize  monnaies  sont  sorties  des  fouilles  : 
Parmi,  un  liard  à  l'effigie  de  Louis  XIII,  apporté  avec  les 
himiers  de  culture,  et  douze  bronzes  romains.  Huit  de  ces 
monnaies  n'ont  pu  être  lues  ou  présentent  une  détermi- 
nation si  incertaine  qu'il  est  préférable  de  n'en  mention- 
ner que  le  nombre. 

Sur  les  quatre  monnaies  pouvant  être  classées,  se  ren- 
contrent 2  G.  B.  et  2  M.  B.  Voici  les  lectures  proposées: 

1°  G.  B.  —  A/.  IMP.  NERO.  CAESAR.  AVG.  P.  M.  T.  R. 
POT.    P.  P. 

Sa  tête  nue  à  droite. 
R/.  Illisible. 

2°  G.  B.  —  A/.  IMP.  NERVA.  TRAJIANO.  OPTIMO.  AVG.  GBR. 
PMTR.   P.  COS  VI.  PR. 

Son  buste  à  droite. 
R/.  Non  visible. 

3°  M.  B.  —  A/.  IMP.  CAES.  NERVA.  TRAIAN.  AVG.  GERMA. 
P.  I». 

R/.  Effacé. 

4°    M.    B.   —  A/.   HADRIANVS.  AVG.   COS.   III.   RP. 

Son  buste  est  nu,  laurc  à  droite  avec  le  paludamentum. 

R/.   LIBERAL1TAS.   AVG.  COS.   VII.   S.  C. 

La  Libéralité  debout,  à  gauche,  tenant  une  tessere  et 
une  corne  d'abondance. 
Ainsi  un  seul  reversa  pu  être  lu  sur  les  quatre  médailles. 


De  leur  récapitulation  il  résulte  que  tomes  ont   été  irap 
pccs  pendant  les  deux  premiers  siècles  de  noire  ère. 

3"  Le  Bronje,  —  Une  belle  clef  a  rouiion  avec  manchon 
de  bronze  (tig.  i),  est  un  des  objets   PemrqoB&Iec  sorti* 


^fS^J 


L 


fijj-  ■  fig.  ï 

des  fouilles  ilu  caveau.  I.e  manchon,  de  forme  prisma- 
tique, peut  être  comparé  à  un  petit  piédestal  sur  lequtl 
repose  un  arc  formant  tête,  tandis  que  du  côté  oppMi 
s'insère  la  clef  proprement  dite  :  celle-ci  ponant  trois  fines 
garnitures  que  l'oxydation  ne  permet  de  distinguer  que 
difficilement. 

Un  peut  fixer  au  n*  ou  lit*  siècles  l'époque  de  cette  dé. 

4"  Le  Fer.  —  Ce  métal  est  représenté  par  de  nombreux 


. 


121 


débris  et  notamment  par  les  fragments  d'une  plaque  de 
serrure  fixée  par  quatre  gros  clous  (clavus  muscarius)  et 
percée  de  quatre  petits  trous  à  chacune  de  ses  extré- 
mités. 

Une  belle  clef  en  fer  (clavis  laconica)  avec  tige  recourbée 
et  œilleton,  pour  la  suspension,  a  été  trouvée  dans  les 
remblais  du  caveau  (fig.  2),  ainsi  qu'une  autre  petite  clé 
de  omo6  de  longueur,  mais  sans  trou  de  suspension. 


C'est  également  le  fer  qui  a  fourni  les  charnières  ou 
couplets  d'un  coffre,  la  crapaudine  et  les  gonds  d'une  porte 
(fig.  3).  La  plaque  de  la  serrure,  trop  faible  pour  résister 
à  l'oxydation,  a  été  retrouvée  en  fragments;  mais  tous  les 
accessoires  de  renforcement  ou  de  protection  des  ais  de  la 
fermeture  sont  bien  conservés  (fig.  4). 


C'est  par  kilogrammes  que  les  clous  de  toute  nature  et 
de  toutes  dimensions  ont  été  recueillis  ;  et,  pour  terminer 


S»  La  Céramique.  —  Les  briques  ci  les  miles  employée 
dans  la  construction  ont  été  trouvées  en  grand  nombre 
ainsi  que  les  briques  carrées  de  o-  20,  nyantappartenu  ai 
piliers  des  hypocaustes.   Des  fragments  de  grandes  dallrt 
ont  été  également  recueillis,  ainsi  qu'un   mufle  de  lion 
provenant  d'un  vase  à  déversoir,  et   un    col  trèfle  d'une 
cruche  en    (erre    rouge,    recouverte  d'une  b.irhonni:  de 
sable  aurifère.  Ce  vernis,  fusible  el  transparent,  I 
les  paillettes  d'or  sur  le  flacon  qui  a  l'aspect  du  g 
ta  seconde  fois  que  je  rencontre  dans  mes  fouilles  le  type 
de  cette  poterie. 

Cependant  la  céramique   la  plus  abondante  consistait 
en  fragments  de  poteries  grise  ou  rouge.  Cl-  ,i 
bris  avaient,  avons-nous  déjà  dit,  attiré  depuis  longtemps 
l'attention dedeuxaiiKtteursdarchéologte  ;  MM.  ilonneau, 
curéde  Belheul,  el  Vaussier,  proprict.ure  â  Franqucvillc. 

Notre  récolte  ne  se  compose  que  de  fragmentsuès  ténus, 
mais  non  dépourvus  d'iniértt .'  c'est  ainsi  que,  sm 
ment  nn  1 ,  si-  voit  une  rigurc  de  femme  assise  et  dcmî-i 
Elle  a  la  main  droite  appuyée  sur  un  bouclier  et  lient  une 
lance  de  la  main  gauche.  Longtemps,  on  avait  cru  recon- 
naître, dans  cette  figurine,   une  représentation  de  1 
nerve  ».  M.  J.   Déchelettc  (il  l'attribue   n 
Vénus  armée,  Il  considère  ce  fragment  comme  rare  et 


.1-.:  I.l  Gillltc  n 


.  II. 


T23 


un  unique  exemplaire  possédé  par  M.  l'abbé  Hermet.  Le 
vase  orné  par  cette  figurine  serait  sorti  de  la  Granfe- 
senque  ou  d'un  atelier  du  voisinage,  mais  toujours  du 
groupe  Rutène. 

Le  personnage  qu'on  aperçoit  dans  la  métope  latérale 
serait  Silène  (n°  88). 

Le  fragment  de  vase  catalogué  sous  le  n°  h  est  au  con- 
traire de  fabrication  arverne.  Décor  à  métopes  et  à  mé- 
daillons (i).  H  donne  la  figure  de  Diane  (type  n°  68,  de 
J.  Déchelette)  et  un  fragment  de  satyre  ithyphallique, 
jouant  de  la  double  flûte.  Dans  le  même  médaillon  un 
personnage  nu  constitue  alors  un  groupe  erotique  (2). 

Ces  motifs  appartiennent  à  la  fabrique  de  Lezoux  et  sont 
fréquents,  avec  le  sigle  du  potier  cinnamvs.  Les  produits 
de  son  atelier  ont  été  rencontrés  dans  la  Gaule,  en  Angle- 
terre et  en  Allemagne.  Dans  notre  région,  ils  ont  été 
trouvés  à  Caudebec-lès-Elbeuf  et  à  Lillebonne,  et  sont 
représentés  par  neuf  vases  ou  fragments  dans  le  Musée  de 
Rouen. 

On  peut  les  classer  dans  la  111e  période  de  l'industrie 
céramique  de  la  Gaule  romaine  et  en  fixer  la  production 
à  la  fin  du  second  siècle  de  l'ère  chrétienne. 

En  est-il  de  même  du  fragment  portant  le  n°  111  ?  Je  ne 
saurais  le  dire,  ni  lui  assigner  une  date  précise  car  son 
décor  manque  de  caractère  et  n'a  pas  été  catalogué  par 
M.  J.  Déchelette.  Cependant  il  me  paraît  devoir  servir  de 
transition  entre  les  fragments  auxquels  j'ai  donné  les 
noS  4  et  5.  Ceux-ci  appartiennent  à  la  catégorie  des  vases 
d'ornementation  à  ^ones  striées.  Or,  ces  quelques  débris 
confirment  encore  l'hypothèse  de  la  destruction  de  la  villa 
de  Franqueville  une  seconde  fois,  au  v*  siècle.  Les  vases  à 
zones    striées    sont  d'importation    germanique.  Ils  ne  se 


(  1)  J.  Déchelette.  —  Op.  cit.,  t.  I,  p.  a 64. 
(2)  Ibidem,  t.  II,  p.  5y,  n°»  3i5,  323. 


montrent  que  dans  la  Belgique  et  Je  nord  de  la  Gaule  ou 
dans  les  contrées  traversées  par  les  invasions. 

Cette  théorie  s'est  généralisée  depuis  les  fouilles  entre- 
prises à  Strasbourg,  par  M.  le  chanoine  Straub, ci  l'explo- 
ration du  cimetière  gallo-romain  de  Vermand  par 
MM.  Lek  et  Pilloy.  Les  vases  trouvés  au  camp  Je  Chj- 
lons  l'ont  confirmée  et  il  semblerait  que  l'étude  de  la 
villa  de  Franqueville  lui  donne  une  nouvelle  aliénation— 

J'aurais  voulu  apporter,  â  l'appui  de  ma  thèse,  de; 
preuves  plus  nombreuses,  si  non  plus  probantes,  afin  de 
justifier  la  dénomination  de  Villa  du  Franck  que  les  éty- 
mologistes  donnent  au  territoire  compris  aujourd'hui  dans 
les  communes  de  Saint-Pierre  et  de  Notre-Dame-de- 
Franqueville. 

PROCÉDÉ  DEM.  ADRIEN  OGER   POUR  LA    CONSERVATION 
DES  OBJETS  EN  FER 

Avantde  terminer  sa  communication,  M.  de  Ve*ty  place 
sous  les  yeux  des  membres  de  la  Commission  ;  on  fau- 
chard.  un  javelot,  des  scramasaxes,  des  plaques  de  cein- 
turon, etc.,  tous  objets  en  fer  qui  étaient  profondément 
oxydés  lorsqu'ils  furent  envoyés  i  M.  Adrien  Oger,  con- 
servateur du  musée  de  Namur,  au  mois  de  juin  dernier. 
Ils  étaient  même  en  un  tel  état  de  délabrement  que  mes 
prédécesseurs   les  avaient   relégués  dans  les  greniers  du 

Aujourd'hui,  grâce  au  procédé  employé  par  M.  Oger, 
et  que  je  ne  saurais  décrire  puisqu'il  est  le  secret  de  cet 
inventeur,  le  travail  de  désagrégation  s'est  arrêté.  Tousles 
objets  ont  pris  un  ton  d'un  brun  foncé  et  peuvent  êlte 
remis  en  exposition  dans  les  vitrines. 

Les  résultats  obtenus  sont  si  satisfaisants  que  les  musées 
de  Stockholm,  Moscou,  Bruxelles,  Nuremberg,  et  que  les 
directeurs  des  collections  françaises  de  Pérîgueui.de  Ne- 
vers,  de  Nancy,  etc.,  ont  traité  avec  M,  Oger. 


125 


Je  me  propose,  ajoute  M.  de  Vesly,  de  suivre  ces  exemples 
pour  la  belle  collection  d'armes  franques  amassée  par  l'abbé 
Cochet,  et  qui  se  détériore  chaque  jour  par  suite  de  l'hu- 
midité de  notre  climat  et  du  long  séjour  fait  par  ces  objets 
dans  les  terrains  argilo-calcaires  de  notre  région. 

M.  le  Président  appuie  les  conclusions  de  l'exposé 
fait  par  le  directeur  du  musée  départemental  des  anti- 
quités (qu'il  a  mis  en  rapports  avec  M.  Oger),  sur 
lesquelles  d'ailleurs  l'accord  est  unanime. 

M.  Pelay  fait  circuler  ces  deux  dessins  remar- 
quables et  les  décrit  comme  il  suit  : 

La  Tour  Neuve  qui  changea  son  nom  en  celui  de 
Bigot,  en  1781,  quand  la  partie  des  remparts  sur 
laquelle  elle  se  trouvait  édifiée  fut  achetée  par  le  pré- 
sident Bigot,  faisait  partie  de  la  ligne  de  défense  nord 
de  la  ville  de  Rouen. 

Construite  au  commencement  du  xvic  siècle,  démo- 
lie en  1839,  elle  se  trouvait  comprise  dans  le  groupe 
d'immeubles  situé  entre  les  rues  Alain-Blanchard  et 
Neuve-Saint-Patrice. 

Iconographie  : 

Intérieur  de  la  Tour  Bigot.  Lithographie  par 
Alexis  Drouin.  —  Revue  de  Rouen,  avril  i83q. 

La  Tour  Bigot  (vue  extérieure).  Lithographie  par 
Dumée.  —  Revue  de  Rouen,  novembre  1840. 

Plan  de  la  Tour  dite  de  Bigot.  —  Voyages  Pitto- 
resques et  Romantiques  dans  l ancienne  France. 
Paris,  1825,  in-folio,  tome  II,  planche  lyobis. 

M.  Duveau  présente  de  la  Tour  Bigot  une  vue  exé- 
cutée par  Duboc,  en  1839.  Elle  complète  la  pièce  que 
vient  de  communiquer  M.  Pelay,  en  ce  sens  qu'on  y 
voit  cette  tour  prise  à  l'intérieur  de  la  cour. 


La  porte  de  la  Basse-Vicille-Tour,  connue  égale- 
ment sous  les  appellations  de  Porte-Dorée  ei  Porte- 
du-Vent-d'Aval,  était  située  un  peu  en  avant  de  l'em- 
placement actuel  de  la  rue  Porte-Dorée.  Placée  entre 
les  portes  des  Halles  et  du  Bac,  c'était  une  des  petites 
portes  de  la  ville  (nous  apprend  Taillepied,  dans 
Recveil  des  Antiqvîte^  et  Singvlarite^  de  In  Ville 
de  ttoven),  qui  en  temps  de  guerre  n'était  pas  ggrdél 
et  par  où  les  «  harnais  «  ne  pouvaient  pas  entrer. 

La  date  de  sa  construction  est  inconnue.  Démolie 
en  i  Son,  elle  menait  en  communication  les  bâtiments 
des  Halles  avec  la  partie  du  quai  de  la  Seine  qui  porta 
successivement  les  noms  de  quai  d'Elbcuf,  delà  Basse- 
Vieille-Tour,  de  Paris,  de  Bordier,  de  Napoléon. 
pour  revenir  de  nos  jours  à  son  ancienne  dénomina- 
tion de  Paris. 

Les  loges  des  marchands  de  cidres  se  trouvaient 
dans  le  voisinage  de  cette  porte;  elles  furent  transfé- 
rées, en  1785,  dans  le  local  du  Champ-de-Foire-auï- 
Boissons.  avenue  Pasteur,  qu'elles  occupent  toujours. 

En  considérant  les  mesures  que  la  Commission  a 
votées  et  a  l'ait  adopter  par  l'autorité  supérieure,  M.  P. 
Le  Verdier  se  demande  s'il  ne  nous  reste  pas  un  autre 
mode  d'action  moins  solennel,  mais  non  moins  effi- 
cace. En  tant  qu'organe  administratif  destiné  à  éclairer 
la  bonne  gestion  des  intérêts  dépanemcniaui,  ne 
pourrait-elle  pas  entendre  les  propositions  de  ses 
membres  et  appuyer  de  son  vote  celles  qui  semble- 
raient dignes  d'être  prises  en  considération.  Son  pré- 
sident les  présenterait  à  M.  le  Préfet  qui  aviserait  sur 
les  voies  et  moyens  à  prendre  pour  donner  satisfaction 
à  des  idées  justes  et  utiles  qui  ne  se  fussent  peut-être 


» 


127 

pas  manifestées  autrement.  Notre  confrère  aurait,  en 
ce  qui  le  concerne,  quelques  vues  à  soumettre  ainsi  à 
la  Commission. 

Cette  pensée  est  accueillie  avec  faveur  par  la  Com- 
pagnie, et  spécialement  par  M.  Le  Breton;  elle  ren- 
drait plus  fructueux  le  fonctionnement  de  la  Com- 
mission, et  il  semble  au  secrétaire  qu'elle  rentre 
assez  bien  dans  ce  droit  d'initiative  dont  le  préfet 
Li  m  bourg  nous  avait  investis,  il  y  a  une  trentaine 
d'années. 

Dans  ces  conditions,  il  est  immédiatement  donné 
suite  au  désir  que  M.  Le  Verdier  vient  de  manifester. 

PROPOSITIONS    DIVERSES 

M.  P.  Le  Verdier  émet  le  vœu  que  soit  enlevé  un  ba- 
raquement en  planches  édifié  contre  le  côté  nord  de 
Fégl i se  Saint- Laurent; 

M.  P.  Le  Verdier  émet  le  vœu  que  la  clôture  en 
planches  entourant  la  cour  d'Albane  disparaisse  au 
plus  tôt  ; 

M.  P.  Le  Verdier  émet  le  vœu,  déjà  exprimé  par  lui, 
que  soient  enlevés  les  armoires  ou  placards  inutiles 
existant  dans  le  passage  intérieur  qui  conduit  du 
bas-côté  méridional  de  l'église  Saint-Maclou  à  la 
nouvelle  sacristie,  lesquels  masquent  et  déshono- 
rent des  détails  architecturaux  intéressants  ; 

Mgr  Loth  émet  le  vœu  que  la  Commission,  après 
avoir  entendu  les  craintes  formulées  par  M.  de 
Vesly  au  sujet  du  chéneau  et  de  Tarc-boutant  du 
transept  N.-O.  de  Saint-Maclou,  adopte  l'avis  que 
des  travaux  de  réparation  soient  immédiatement 
faits  pour  prévenir  la  chute  du  rampant,  et  les  acci- 
dents qui  pourraient  s'ensuivre.    M.    Lefort   s'est 


T28 

d'ailleurs  toujours  montré  plein  d'une  active  solli- 
citude pour  ce  monument; 

Mgr  Loth  émet  le  vœu  qu'on  protège  par  des  grilles 
le  portail  et  les  portes  de  l'église  Saint-Maclou,  tou- 
jours exposés  aux  plus  regrettables  dégradations; 

M.  G.  Je  Beaurepaire  émet  le  vœu  que.  dans  la  res- 
tauration de  l'ébrasement  du  portail  Saint-Jean,  à  la 
cathédrale,  le  pilastre  en  pierre  que  Ton  a  commencé 
à  édifier  du  côté  gauche  ne  soit  pas  continué,  mais 
qu'il  soit  remplacé  par  une  colonne. 

Chacune  de  ces  propositions,  rédigée  par  l'opinant, 
n'ayant  soulevé  aucune  objection,  elles  sont  successi- 
vement adoptées  à  l'unanimité  par  la  Commission.  Ce 
paragraphe  du  procès-verbal  est  transcrit  et  remis  à 
M.  le  Président  qui  voudra  bien  le  recommander  à  la 
bienveillante  attention  de  M.  le  Préfet. 

M.  Le  Breton  se  félicite  des  divers  objets  qui  se  sont 
partagé  d'une  façon  si  intéressante  le  temps  de  la 
séance;  il  son ^e  ensuite  à  déterminer  l'époque  de  la 
prochaine  réunion. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  un  quart. 


A.  Tougard. 


129 


SÉANCE  DU   17  DÉCEMBRE  1909 


Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  dans  une  salle 
annexe  au  local  ordinaire,  sous  la  présidence  de  M.  G. 
Le  Breton,  vice-président. 

Etaient  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Dela- 
barre,  Du  veau,  Garreta,  Lefort,  Pelay,  Ruel,  Ver- 
nier,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  le  docteur  Coutan,  Milet, 
Minet  et  Vallée. 

M.  le  Président  se  lève  et  est  heureux  de  présenter 
à  ses  collègues  notre  nouveau  confrère  M.  Delà  barre, 
nommé  par  arrêté  de  M.  le  Préfet,  en  date  du  10  sep- 
tembre dernier.  Sa  place  était  depuis  longtemps  mar- 
quée au  sein  de  la  Commission.  N'a-t-il  pas  rendu 
de  signalés  services  aux  antiquités  locales  dans  la 
Société  des  Monuments  rouennais,  notamment  par 
ses  belles  recherches  sur  l'hôtel  Saint-Amand  et  par 
son  application  dans  la  reconnaissance  de  la  Tour 
de  la  Pucelle,  et  dans  les  négociations  engagées  pour 
le  rachat.  Sa  collaboration  ne  peut  que  nous  être  pré- 
cieuse par  son  activité,  son  zèle  et  l'étendue  de  ses 
connaissances. 

Lecture  est  alors  donnée  du  procès-verbal  de  la  pré- 
cédente séance.  II  est  adopté  après  une  légère  addition 
de  M.  Pelay,  et  sous  le  bénéfice  des  communications 
et  éclaircissements  qu'il  vient  provoquer. 

Sociétés  savantes.  —  A  propos  de  la  restauration 
actuelle  des  piliers  de  la  porte  d'entrée  de  l'hôtel  des 
Sociétés  savantes,  M.  le  Président  rappelle  que  son 
ancien  fronton  a  été  transporté  au  Musée  départemen- 
tal, oii  il  constitua  une  maquette  naturelle  pour   la 


* 


réfection  du  nouveau,  devenue  indispensable,  pour  h 
sécurité  des  passant* 

A  ménagement  Je  ld  cour  d'Albanc.   —    l  ■. 
rani,  M.  le  Préfet  a  écrit  en  ces  termes  .1    M,    I*   Pré' 
si  dent  : 

■  Fn  réponse  à  votre  lettre  d a  3  novembre  dernier, 
j'ai  l'honneur  de  vous  faire  connaiire  que,  sur  U 
demande  Je  M.  le  Sous- Sécréta  ire  d'F.i.n  des  Be;im- 
Ans,  l'architecte  de  la  cathédrale  de  Rouen  prépare. 
■présenicntc  avec  l'architecte  de  la  Ville,  un  projet 
:  1  ranstormaiion  en  square  public,  bordé  d'une 
grille,  de  la  plus  grande  punie  de  la  cour  d' Al ba ne.  Le 
projet  va  cire  incessamment  soumis  à  la  Commission 
des  Monuments  historiques. 

»  Agrées,  etc.  ■ . 

Comme  suite  appropriée  a  celte  intéressante  nou- 
«lie,  M.  le  Président  dépose  sur  le  Bureau  un  dessin 
original  du  célèbre  pein're  anglais  Boningion.  qui  re- 
produit le  pavillon  de  la  Trésorerie  du  Chapitre.  Ju- 
limrd'hut  démoli. 

Eglise  Suini-Maclou  —  En  conséquence  de  la  dé- 
cision prise  le  3o  octobre  en  assemblée  générale,  la 
Société  des  Amis  des  Monuments  rouennaîs  nous 
écrit  par  l'organe  de  son  Président  pour  nous  signaler, 
avec  les  dégradations  de  la  tour  et  des  toits,  le  lamen- 
table  état  des  portes  de  ce  monument  historique  et 
pour  aviser  a  la  protection  des  boiseries.  La  porte  du 
transept  nord,  désormais  fermée  a  demeure,  réclame- 
rait la  suppression  du  tambour  qui  en  masque  dé- 
sagréablement les  sculptures  et  a  le  double  inconvé- 


i3i 


nient  de  servir  de  magasin  aux  chaises  hors  d'usage, 
qui  constituent  un  danger  d'incendie. 

M.  Lefort  explique  qu'aux  parties  hautes  de  l'édi- 
fice les  dégradations  ne  sont  que  trop  réelles  et  récla- 
ment de  sérieuses  réparations  ;  mais  leur  urgence  n'est 
pas  aussi  immédiate  qu'un  premier  aspect  donnerait  a 
le  croire.  Notre  confrère  a  dû  pour  le  moment  se  bor- 
ner, vu  la  saison,  à  quelques  mesures  préventives  som- 
maires, le  travail  définitif  ne  pouvant  s'exécuter 
qu'avec  le  retour  des  beaux  jours. 

Quant  au  tambour  et  à  la  conservation  des  portes, 
l'architecte  en  chef  suppose  que  tout  le  monde  est 
d'accord  sur  les  doléances  qui  viennent  d'être  expri- 
mées. Le  complément  de  clôtures  par  l'achèvement 
des  grilles,  depuis  si  longtemps  en  projet,  mérite  par- 
ticulièrement la  sollicitude  des  antiquaires. 

Valliquerville.  —  Le  7  courant,  M.  le  cure  man- 
dait au  secrétaire  que  l'ouragan  du  commencement  du 
mois  a  fait  voltiger  des  ardoises  de  l'église.  Les 
dégâts  sont  peut-être  plus  considérables  qu'il  ne 
saurait  les  apprécier. 

11  n'oublie  pas  tout  l'intérêt  que  prend   la  Commis- 
sion à  la  restauration  de  sa  flèche;  mais  jusqu'ici  l'in- 
tervention de  la  Compagnie  n'a  été  suivi  d'aucun  ré 
sultat  appréciable. 

M.  Lefort  reconnaît,  qu'ici  encore,  il  y  a  beaucoup 
à  faire.  Mais  comment  envisager  de  sang-froid  que 
pour  replacer  deux  pierres  au  sommet  du  clocher 
l'échafaudage  coûterait  peut-être  près  de  3 ,000  fr. 

D  ailleurs  le  subside  départemental  de  r5,ooo  fr. 
affecté  à  nos  monuments  historiques  est  loin  de  pour- 
voir aux  besoins  même  les  plus  urgents.  Comme  pour 


* 


parer  à  des  nécessites  imprévues  il  n'est  jamais  fourni 
que  des  allocations  parcimonieuses  ;  de  sorte  qu'à 
l'échéance  Ju  3l  mars  le  reliquat  du  crédit  renire 
dans  les  ressources  disponibles  du  département 

Correspondant*  imprimée.  — En  voici  le  relevé 
Annulas  de  la  Société  -■  de  Château-  Thierry,  1909  ; 
—  Recueil.  .  de  la  Soc.  libre,.,  de  l'Eure,  1908: 
Ei-reux,  1909:—  Société  des  Antiquaires  de  Ij  Mu- 
rinie,  Bulletin  2  3 1  ;  —  Société  savoisienne.  Me- 
moires  et  0<icutnentx,  XLVll.  1909;  —  Contirùssio* 
des  Antiquités  et,  des  Arts  de  S.-et-Oise,  XXIX, 
Versailles,  1909:  —  Société  des  Antfçttairéi  jV 
l'Ouest,  Bulletin,  avril-juin  1909;  —  Hulletin  ar- 
chéol.  du  (.'•■mite.  <  gog,  1"  livr.  ;  —  Bull,  de  ta  Sac, 
archéol.  de  Gand,  XVII*,  7;  —  Fomvannen  Meddt- 
landen...,  1908.  Stockholm,  1909. 

Titre  normand.  —  M.  Pelay  demande  à  signaler 
dans  le  Bulletin  archéul.  du  Comité  1  iqoS.  p.  4:4 
d'après  une  pièce  conservée  à  Saint-Pétersbourg,  Ici 
dépenses dt1  M.  de  Saime-Beuve  dans  le  voyage  Je 
cinquante  jours,  retour  compris,  qu'il  :i  lai: 
Le  nom  u  Chartres  »  y  surprend  et  reste  inexpliqué: 
on  demande  si  ce  n'est  pas  une  mauvaise  le^- -n  pnur 
«  Chastes  ». 

Ex-libris.  -  En  laisant  circuler  une  mtéreiMOtt 
gravure,  M.  Garreta  l'accompagne  de  la  noie  qui  suit' 

Plaque  de  cuivre  armoriée  du  AI'//'  sieele  — 
Dimensions  :  largeur  0,1  35  ;  hauteur  0,10. 

Elle  présente  l'écusson  de  d'or 

au  chevron  de  gueules,  chargé  de  trois  croissants  d'-ir 
gent.  Le  H*yer  accolé  :  d'argent  il  deux  fasces  de 
sable  ;  couronne  de  comte. 


i33 

Supports  :  lions  affrontés. 

Les  Le  Hayer  sont  une  famille  des  environs 
d'Alençon. 

La  saison  des  fouilles  est  passée,  ce  qui  n'empêche 
pas  M.de  Vesly,  le  très  zélé  conservateur  du  musée 
départemental,  d'offrir  à  la  séance  un  riche  contingent 
de  communications.  Les  voici  : 

Monnaies  d'or  du  Haut-Empire  .trouvées  dans  une  car- 
rière à  Duclair.  Au  mois  de  mars  1908,  M.  D...,  pro- 
priétaire à  Duclair,  vint  me  trouver  et  me  soumettre  cinq 
aurei  dont  il  désirait  connaître  l'attribution. 

Je  questionnais  M.  D...  sur  la  provenance  de  ces  mé- 
dailles qui  me  paraissait  suspecte.  Il  me  raconta  qu'il  les 
tenait  d'un  jeune  ouvrier  employé  à  l'extraction  du  caillou 
dans  les  bois  de  Duclair.  Je  fis  alors  remarquer  au  posses- 
seur que  les  cinq  médailles  étaient  à  l'effigie  des  empe- 
reurs Néron,  Titus,  Domitien,  Trajanet  Hadrien  ;  qu'elles 
paraissaient  suivre  Tordre  chronologique,  pouvaient  fort 
bien  avoir  appartenu  à  une  collection  et  provenir  d'un  vol. 

M.  D...  m'avoua  que  l'ouvrier  lui  avait  cédé  les  aurei 
pour  le  prix  de  i5  fr.  chaque,  et,  qu'ainsi  que  moi,  il  con- 
cevait des  doutes.  Il  me  demanda  quelque  temps  pour 
surveiller  les  agissements  de  son  vendeur  et  je  laissai  la 
situation  en  l'état,  l'honorabilité  de  M.  D...  étant  fort 
connue. 

Plusieurs  mois  se  passèrent  ainsi  pendant  lesquels  j'eus 
le  plaisir  de  rencontrer  M.  D...,  notamment  lors  du  clas- 
sement des  objets  d'art  de  l'église  de  Duclair,  en  compa- 
gnie de  MM.  Deglatigny  et  Garreta.  Rien  d'anormal 
n'avait  été  signalé  contre  l'ouvrier  inventeur  du  petit  tré- 
sor qui  aurait  compris  sept  aurei. 

Néanmoins,  je  crus  devoir  rappeler  à  M.  D...,  le 
7  juillet  dernier,  qu'il  m'avait  promis  le  dépôt,  au  Musée, 


j-   — -^ — «te*  z  z~  rrur^ss  k  «iiî^ar  .s  je  :  bmi  cjés 


4.  «  J~;=  7*r.:r-  TU2izzi*suii  ai.  ^mKir^g  ^e  ."Inscac- 
un  7:1:--;  .ans,  ^.r  s~  ioxr  ose  mrrnn;  ^tt- r-i^sriac 
zir  sut  ^i  ..a^rTtf-  a*t  te-mi:ia&  se  l  *" vi-rrr.icr-sriag 
^-  '«aiiT:-»-^  Jt  ^  ~ilis  as  ?nr&.  De*  jeïtres  que 
*.  V  ^t  i  Tiur  u=  *^"*iii£.  T-t-bl.  rr, ,_  :ae  nren:  p*r- 
-2ar  :  -îsuni.  zmèz.  tl  c  leurre**  aes  m***-.:,**  ni  ie 
I*Er-  *^.iii-     -nir-r-inr  Inrm    x  arc  ai  vvrH-^  d'un  to! 


ur  "Tt-."ji.iy-  asmn^anc^  t  jsiir*  -âme  ;  f  tjus  ai;  iecir  «Ses 


.*z  -nt»  r«iii  "  sTiziitite  Binn:  ri  s'grpfrTc  s  tous  les 
ouistrt  ni  J-niiii  c  r  2T"i  ne?  zrjjrcsc^iig  i  ceux  de  la 
^.nniic  .  *  i*?s  ne  Tartc-I  mit  ^e  ôsoser  la  descrip- 
tjji  û^  .tirt  sine  *ul  TTnr:  srcrer  ts   Masëe  ie?  Anu- 

vc*:  :tRa  Haitni  Li  ieîe  ie  Néron lau- 

«.     -  -     .     *^^  .aJ  «h  >4b  &  Varna»       •    t»   m» 

^_  .  •  a*.      .  ,    a»  aa.,*.».  .  —  «W**.    **v  *»  «A  *a»  %,*.-»  i-  **  »V        •*  »-* 


•       ---"-.i      -L-    i:z     :^s   -■::    ?.  r.  Fiçure  iemi- 
i-s  ::.-"=:£  li  _:-ï  =:  _  irr-.tc.    :en  =  n:   un  iezird 

; -^      *_=  Ljlzl-    :•:  «lt.vx^   at:.  ?.  it.  Sa  tête  couroa 

?»  .  t=    *-•:".    "25.  tu;;,  p.   ?.   Chaise  curule  su?por- 
m:  _-  ::_-ri    *::-  i^crr.è  jîhs  Cohen,  ir£  édiu. 
^.-  A      w?    Tî.k  K*z.  ses.,  tac    pmtrp.  cos.  y.  p.  f.  Tra- 
■ir.  j:-ror:r.é  e:  iDurae  à  iroiie. 

M    PsliY  se  p*r~e:  -s  fure  observer  que  le  vol  a  pu  être 
w'^^^is  :au3S  _:ae  cjîï&rti.ri  paauuhère 


i35 


R/.  spqr.  optimo.  principi.  Cavalier  sur  un  cheval 
lancé  au  galop  et  écrasant  un  prisonnier. 
5°  A/,  hadrianvs  avgvstvs.  Hadrien  couronné,  tourné 
à  droite. 

R/.  La  louve  allaitant  Romulus  et  Rémus  :  cos,  au- 
dessous  xn. 

Cadran  solaire,  bi-plan,  de  l'église  de  Saint-Paër.  — 
L'église  de  Saint-Pacr  est  un  des  plus  curieux  édifices  de 
notre  département.  On  y  observe  le  style  roman  du 
xi6  siècle  dans  la  chapelle  nord  du  chœur,  lequel  ainsi  que 
la  nef  appartiennent  à  l'époque  de  Saint-Louis.  Le  clo- 
cher, entre  chœur  et  nef,  est  une  tour  tronquée  du 
XVIe  siècle,  voûtée  avec  nervures  portées  par  des  culs-de- 
lampe  et  flanquée  de  petits  transepts  du  même  temps.  A 
droite  et  à  gauche  du  chœur  sont  des  chapelles  du  temps 
de  François  Ie'. 

C'est  en  procédant,  vers  1884,  à  des  travaux  de  restau- 
ration de  cette  partie  de  l'église  que  des  suppressions 
furent  opérées,  et  notamment  celle  du  Cadran  solaire, 
placé  sur  un  des  contreforts  sud.  Ce  méridien  fut  jeté  aux 
décombres,  dont  il  fut  heureusement  retiré  par  un  des 
parents  de  M.  Lenoir,  professeur  de  langues.  C'est  ce  der- 
nier qui  a  bien  voulu  céder  le  cadran  au  Musée  des 
Antiquités. 

J'en  suis  fort  heureux,  puisque  ce  monument  sera  dès 
lors  conservé  et  que  sa  curieuse  construction  pourra  être 
étudiée. 

En  effet,  le  cadran  de  Saint-Pacr  est  bi-plan;  il  a  été 
taillé  dans  une  pierre  mesurant  om  5o  de  longueur,  om2  5 
de  largeur  et  om  3o  de  hauteur  d'assise.  L'arête  du  dièdre 
était  placée  dans  le  plan  du  méridien.  De  sorte  que  sur 
Tune  des  faces  étaient  tracées  les  divisions  correspondant 
aux  heures  du  matin,  tandis  que  sur  l'autre  se  lisaient 
celles  de  l'après-midi.  Il  n'existait  pas  de  style  projetant 
son  ombre  sur  les  divisions  du  cadran,  car  des  joues  mé- 


iM 


nagecs  dans  les  parois  latérales  de  la  pierre,  en  leoiitf 
lieu  I  Voir  le  dessin).  Trois  feuilles  de  chardon,  I 
ccnirulc  imitant  une  tête  de  mon,  complétaient   i 
tationdecet  intéressant  cadran  solaire  que  devait  ceruÎK- 
mem  accompagner  quelque  devise;  elle  aura  disparu 

:ontrcfon  auquel  appartenait  le  cadran. 


Objets  recueilli.'  au  fossé  Je  la  tour  Jeanne  d'Arc.  - 
Les  remblais  qui  avaient  été  employas  à  coml'lcr 
de  la  tour  Jeanne-. l'Arc,  viennent  J'ètre  enlevé* 
retrouver  de  nouveau  la  base  du  donjon  et  essayer  & 
redonner  son  caractère  primitif  au  monument. 

On  tait  qu'un  -ondan,e  opérO.  efi  l86ç>,  par  M,  Desnu- 
rest,  architecte  en  chef  du  département,  avait  permis  d( 
reconnaître  que  le  fond  de  la  douve  se  trouvait  à  7**7 
au-dessous  du  niveau  du  sol  de  la  tour,  C'est  cette  profon- 
deur que  viennent  d'atteindre  les  ouvriers  qui,  sou*  h 
direction  de  M.  Lefort,  ont  creuse1  de  nouveau  le  vieui 
fosse . 

Dans  ce  travail,  des  objets  de    toute    nature  ont  tti 
recueillis,  et  cela  se  comprend  puisque  des  terres  de  rem- 
blais étaient  remuées.  L'inventaire  des  monnaie 
comprend   to  pièces,  dont   5  petits   bron/cs    illisible*  v 
J4  médailles  ou  jetons  qui  se  répartissent  ainsi  : 

1  h.  b.  d'un  Antonin?  —  3  jetons  du  moyen 
communs;  -     3  sous  tournois  de  Louis  XIII  et  1  ■ 

—  1  liard  de  France  de  Louis  XIV;  —  2  sans  ottributio». 
peut-être  des  liardsde  Bordeaux?  —  1  sou  de  LouisXIV; 

—  1  centime  de  la  République  de  1848;  —  t  médaille  Je 
la  fête  du  14  Juillet  1880.    . 

La  plus  curieuse  des  monnaies  recueillies  est  un  peM 
(twrHoi>deJean-le-Bon(i35o-i3Ô4),  décrite  par  Hoffmann 
sous  le  nf  70  (page  43,  pi.  xxxui)  :  •}■  iohannss  rbx,  c 
H .. .  Chatel  tournois,  bîllon. 

Les  objets  rencontrés  dans  les  terres  sont  ;  une  broche 
à  rayons  ornée  de  fausses  perles  bleues  (époque  iSioj;- 


137 


Une  bague  en  argent  d'une  religieuse,  avec  inscription  à 
l'intérieur  :  jisus,  mon  époux,  etc..  Parmi  les  médailles 
de  pieté  il  en  est  une  qui  pourrait  bien  remonter  aux  pre- 
mières années  du  xvnr»  siècle.  Elle  porte  à  l'A/  une  figure 
équestre  de  Jeanne  d'Arcl  et  sur  le  R/  la  scène  du  bû- 
cher avec  la  date  de  1431. 

Je  dois  encore  citer  un  petit  drageoir,  en  vieux  Rouen, 
qui  a  beaucoup  souffert  par  la  pioche  des  terrassiers  et 
dont  l'inscription  écrite  sur  la  panse  est  d'une  lecture  dif- 
ficile, par  suite  de  l'absence  d'une  grande  partie  des 
lettres. 

J'ai  soumis  cette  petite  poterie  à  l'examen  d'un  pharma- 
cien, M.  Poussier,  très  versé  dans  l'étude  de  la  pharma- 
copée ancienne.  Cet  érudit  a  cru  reconnaître,  dans  les 
premières  lettres,  le  commencement  du  mot  Unguentium 
écrit  par  un  H,  et  a  pu  émettre  l'hypothèse  que  le  petit 
vase  avait  contenu  un  collyre  à  l'eau  de  rose  ?  Tel  est  le 
modeste  bilan  des  objets  sortis  des  fouilles  opérées  autour 
du  vieux  donjon. 

PETITE     LIGL'LA     OU    SPATH  A 


Parmi  les  nombreux  instruments  ou  outils  employés 
pour  délayer,  agiter  et  prendre  les  onguents  ou  parfums, 
dans  l'antiquité,  je  n'en  ai  pas  encore  rencontré  du  type 
que  je  présente  ici.  Le  manche,  qui  est  de  forme  com- 
mune, se  termine  par  une  partie  plate  ou  spatulée. 

Ce  petit  objet  a  été  ramassé  par  M.  Leber  sur  l'empla- 
cement de  la  villa  gallo-romaine  de  la  vallée  Galantine 
(territoire  de  Pitres),  à  la  limite  des  départements  de  la 
Seine-Inférieure  et  de  l'Eure. 


Disque   gallo-romain   en   bronze.   —   Dans  son  Rëper- 

loire  archéologique,  l'abbé  Cochet  a  signala  (pape  ïfyl,  !• 
découverte  faite  en  i865,  lois  du  défrichement  d'un  bo 
au  hameau  de  Crèvecœur,  commune  de  Quincampoix. 

Celte  découverte  comprenait  un  dalium  avec  urne  ( 
verre;  el!c  s'est  complétée  d'un  disque  ta  brome  ayi 
cercle  émaillé  de  deux  tons,  bleu  i-t  jaune-,  qui  nvail  Ber 
très  probablement  d'ornement  nu  frontal  d'un  eh 
objet  mesure  55  millimètres  de  diamètre  ;  il  a  étc  offert  II 
Musée  par  M.  Lenoir.  propriétaire  du  terrain  défriché,  qui 
conserve  encore  la  belle  urne  en  verre,  avec  l'empreinte  D 
marquée  en  relief  sur  le  fond. 

On  peut  faire  remonter  nu   second  siècle  de  notre  c 
les  découvertes  faîtes  au  CièvecŒW. 


Sépulture    à    inhumation    de  Saint-Aubin  sur-Mc , 
MM.  Fortin  et  Chevalier,  de   Rouen,   ont  découvert  une 
sépulture,    avec   vase   en    terre   grise,    n    Saint- Aubin- 
sur-Mer. 

Le  vase  parait  s'être  renverse  sous  le  poids  du  corr* 
inhumé,  ainsi  que  le  mnntre  le  croquis  ci-joint. 

On  remarque  également  que  la  losse  il  été  creusée  i 
la  falaise  et  qu'une  faible  épaisseur  de  terre  recouvrait  le 
cadavre,  dont  les  ossements  ont  été  recueillis  par  M.  For- 
tin, président  de  la  Société  des  Sciences  naturelles  Je 
Rouen,  lequel  a  également  rassemblé  les  morceaux 
vase   qui  s'était  brisé   lorsqu'il    fut    dégagé  Je   la  terre 

Théâtre  romain   de   Lillebonne.    —    Epingles   trauvéa 
dans  les  fouilles.  ~  Ces  deux  derniers  mois,    ; 
suivi,   au  moyen  d'une  subvention   accordée    ; 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  ajoute    M 
les  fouilles  entreprises,  en  igo8,  dans  le  théâtre  antique 
de  Lillebonne. 

J'ai  retrouvé  en  partie  l'euripus  ou  fossé  qui 


i39 

les  spectateurs  contre  les  atteintes  des  animaux,  dans  les 
jombats  du  cirque,  et  déterminé  l'emplacement  d'une  mu- 
raille ou  plutôt  des  dalles  en  pierre  qui  divisaient  le 
podium . 

Je  me  propose  de  continuer  mon  étude  dès  le  retour 
ies  beaux  jours.  Cependant  j'ai  tenu  à  soumettre  à  la 
Commission,  et  dès  aujourd'hui,  les  dix-sept  types  d'épin- 
gles de  bronze,  d'ivoire  et  d'os,  que  j'ai  réunis  sur  une 
carte  afin  de  les  mettre  mieux  en  évidence  :  3  épingles 
<ont  de  bronze  avec  tète  rappelant  les  boutons  des  fleurs  ; 
5  épingles  me  paraissent  en  ivoire  et  7  sont  en  os.  Les 
épingles  d'ivoire,  plus  courtes  et  plus  fines,  sont  d'un  tra- 
vail délicat  et  appartiennent  a  l'art  sous  les  Antonins;  les 
épingles  en  os  se  rapprochent  de  l'ère  des  invasions  et 
montrent  un  art  plus  grossier. 

Plus  de  quatre-vingts  épingles  en  fragments  ont  été 
recueillies  vers  l'entrée  ouest  (rue  du  Toupin)  de  l'antique 
édifice  (i). 

Bague  en  bronze  du  X  Ve  siècle.  —  L'ancien  presbytère 
de  la  Mivoie  fut  vendu,  il  y  a  quelques  années,  à  M.  Mi- 
gnot  père,  boulanger  dans  cette  localité.  Celui-ci  ayant 
fait  procéder  à  divers  travaux  d'aménagement  du  jardin, 
a  trouvé  une  bague  en  bronze  sur  le  chaton  de  laquelle 
sont  gravées,  en  caractères  gothiques,  les  trois  lettres  1  h  s, 
du  monogramme  du  Christ.  La  forme  des  lettres  ne  laisse 
aucun  doute  sur  l'époque  à  laquelle  appartient  cette  bague. 
Klle  est  des  dernières  années  du  xv  siècle,  et  l'anneau 
paraît  avoir  été  orné  de  feuilles  tressées  en  couronne. 

Plaque  de  garde  aux  armes  des  Sfontmorency.  —  M.  de 
Vesly    termine  ses  communications  en   plaçant  sous  les 

(1)  Ce  nombre  considérable  peut  tenir  à  des  causes  qui  nous 
échappent.  Ce  fut  ainsi  que,  sous  les  yeux  de  M.  Pelay,  la 
drague  ramena  du  fond  de  la  Seine  une  multitude  de  débris  de 
peignes  en  bois  qui  durent  être  jetés  a  quelque  heurt. 


140 

yeux  des  membres  de  la  Commission  une  plaque  ovale 
en  argent  (y5  X  62).  Cette  plaque  porte  gravées  les  armes 
pleines  des  Montmorency  qui  sont  :  d'or  à  la  croix  de 
gueules  cantonnée  de  quatre  alérions  d'azur.  Elle  pré- 
sente cette  curiosité  :  . 

L'écu  est  timbré  de  la  toque  aux  cinq  plumets  avec  lam- 
brequins que  portaient  les  sénateurs,  comtes  du  premier 
Empire.  Les  quatre  alérions  du  premier  canton  de  la  croix 
ont  été  effacés  pour  faire  place  au  franc-quartier  à  dextre, 
également  dévolu  aux  hauts  dignitaires  de  Napoléon. 
Cependant  cette  pièce  honorable  n'a  pas  été  gravée  ou 
aura  été  grattée. 

Néanmoins  cette  plaque  de  garde  est  non  seulement  un 
objet  de  curiosité  mais  un  témoignage  de  l'adhésion  du 
premier  baron  chrétien  au  régime  impérial  (1). 

J'ajouterai  qu'en  1816,  un  prince  de  Montmorency  fut 
député  de  la  Seine-Inférieure,  et  que  la  plaque  de  garJe 
que  j'ai  acquise  pour  le  musée  d'antiquités  a  été  trouvée 
chez  un  antiquaire  de  Doudeville. 

M.  le  Président  rappelle  la  négociation  qu'il  avait 
heureusement  commencée  pour  faire  acquérir  par  le 
département,  la  magnifique  vierge  d'ivoire  conservée 
au  presbytère  de  Colleville  (V.  Archives  de  la  Com- 
mission, V,  86). 

Déprédations  archéologiques.  —  L'enlèvement  des 
tapisseries  de  Saint-Vincent  lui  donne  occasion  de  ra- 
conter en  quelques  mots  le  coup  d'incroyable  audace 
dont  fut  autrefois   victime,  le  musée  de  Lausanne.  Il 

(1)  Anne-Louis-R.ioul- Victor,  baron  puis  duc  de  Montmo- 
rency, marquis  de  Fusseux,  premier  baron  chrétien,  etc.,  ne 
à  Soleure  (SuUse),  le  14  décembre  1790;  chambellan  de  l'cm- 
pjreur  en  1 S 1 3  ;  aide  de  camp  du  duc  d'Orléans  en  181 5;  mort 
a  Paris  le  18  août  iS<">2,   sans  postérité.  (Note de  M.  Garreta. 


141 

esquisse  ensuite  l'impossible  odyssée  qu'il  accomplit 
au  travers  des  derniers  bas-fonds  de  Paris.  Elle  avait 
mis  sur  la  piste  des  malfaiteurs  qui  dévalisèrent  le 
médailler  du  Musée  des  Antiquités,  malfaiteurs  dont 
on  ne  put  se  saisir.  Enfin  il  mentionne  le  merveil- 
leux retable  de  Fresles,  qui  fut  sur  le  point  d'être 
recueilli  par  le  Musée,  et  classé  comme  monument 
historique  de  la  Seine-Inférieure  dont  cependant  le 
Christ  et  les  deux  larrons  ont  depuis  disparu. 

Toutes  ces  richesses  artistiques  n'étant  guère  mieux 
en  sûreté  dans  nos  galeries  publiques  que  dans  leurs 
sanctuaires  privés,  M.  Pelay  insiste  sur  l'opinion  qu'il 
a  manifestée  à  diverses  reprises  :  à  savoir  que  le  local 
le  mieux  approprié  au  dépôt  de  ces  précieuses  curio- 
sités est  encore  le  lieu  pour  lequel  on  les  a  façonnées. 
Cette  manière  de  voir  est  approuvée  par  plusieurs 
membres. 

A  quatre  heures,  la  séance  est  levée. 

A.  Tougard. 


"' 

PRINCIPALES  MATIERES  DU  BUi. 

i  ta 
A  nu 

i. 

,...  i  in 

■ 

H. 

. 

lit. 

■  ■■   . 

IV. 

V. 

l-.\pior.';. 

VI. 

LIBRARIES 

AUG™ 


"f%T7 


BULLETIN 

DI    LA 

COMMISSION  des  ANTIQUITÉS 

DE    LA 

SEINE-INFÉRIEURE 
TOME   XV.  -  2.  LIVRAISON 


IMPRIMERIE  CAGNIARD  (Léon  G  Y,  bucc'l 

Kaei  leinDc^l'Arc,  US.  et  da  Buiuga.  5 


• 


10' 


\ 

:\,\ 


PROCÈS-VERBAUX 


DE    LA 


COMMISSION     DES     ANTIQUITÉS 

DE  LA  SEINE-INFÉRIEURE 

PENDANT   L'ANNÉE  1910 


SÉANCE  DU   18  FÉVRIER  1910 

Elle  ouvre  à  trois  heures,  sous  la  présidence  de 
M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Dela- 
barre,  G.  Dubosc,  Duveau,  Garreta,  Lefort,  MgrLoth, 
Pelay,  de  la  Serre,  Vemier,  de  Vesly  et  l'abbé  Tou- 
gard. 

S'est  excusé  M.  Milet.  Quoique  sa  présence  reste 
toujours  désirée,  observe  M.  le  Président,  la  Commis- 
sion attachera  toujours  du  prix  à  ses  moindres  com- 
munications. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  se  résume  ainsi  : 
Mémoires  de  la  Société  d?  Emulation  du  Doubs,  1 908  ; 
—  Mém.  de  la  Soc...  du  Cher,  1 909  ;  —  Mém.  de  la 
Soc.  archéol.  de  Touraine,  XLVI1;  Tours,  1908;  — 
Bulletin  trim.,  idem,  XVI,  2,  3;  n.  sér.  I,  1,  2  et  3; 
4  livr.  ;  —  Bulletin  archéol.  du  Comité,  1909,  2  ;  — 
Bull,  de  la  Soc.  de  Gond,  xvii*  année,  9;  —  Inven- 
taire archéol.  de  Gand,  fasc.  L,  1909;  gr.  in-40;  — 


I 


1+6 

Bull. delà  Soc...  de  l'Orléanais,  193-194-, 
de  la  Soc.  Dunoise,  i56-i6o,  janv. -avril  1900.;  — 
Afém.  de  ta  Soc...  de  Langres,  1909;  în-40;  — Ar- 
mure et  Lettres  de  Jeanne  d'Arc,  par  Ch.  Rœssler 
'ancien  membre  de  la  Comm.|.  p.  1910;  în-8°;  — 
Circul.  de  la  Suc.  libre  de  l'Eure  Iconcours  L.  Fou- 
cM,  [910). 

Esi  adopté,  après  leciure,  le  procès-verbal  de  la  pré- 
cédente séance  (17  décembre  1909). 

Eglise  Saint-Maclou.  —  Ce  qu'on  y  a  délibéré  de 
ce  beau  monument  inspirée  M. le  Président  la  pensée 
de  tenter  une  démarche  auprès  du  «  Turing-Club  », 
pour  lui  mériter  d'une  manière  effective  l'intérêt  de  la 
puissante  Société  dont  les  aspirations  archéologiques 
sont  si  élevées. 

Je  dépose  sur  le  bureau,  dit  M.  Garreta,  une  pièce 
de  faïence  à  déterminer,  qui  concerne  une  Société 
burlesque  inventée  par  quelques  hommes  d'esprit,  à 
l'époque  de  la  Régence,  et  connue  sous  le  nom 
d'u  Association  ou  de  Régiment  de  la  Calotte  >.  Sous 
prétexte  de  manquemeni  aux  bienseances.au  bon  goilt, 
à  la  logique  et  au  bon  sens,  soit  dans  les  paroles,  soit 
dans  les  actions,  les  membres  de  l'Association  de  la 
Calotte,  au  dire  de  Dinaux  (Les  Sociétés  badines. 
bachiques,  chantantes  et  littéraires.  Paris,  1867; 
2  tomes  in-8°|,  envoyaient  des  brevets  à  tous  ceux 
qu'ils  croyaient  dignes  d'être  enrôlés  dans  leur  régi- 
ment. Aucun  grade,  aucune  dignité,  nulle  position 
élevée  n'était  à  l'abri  des  brevets  satiriques  de  ces 
joyeux  critiques. 

Pour  ne  citer  que  des  Normands,  Fontcnelle,  qui, 
en  qualité  d'administrateur  ei  de  censeur  des  livres, 


H7 

avait  approuvé  avec  éloge  des  productions  au-dessous 
du  médiocre,  fut  incorporé  dans  le  régiment.  Il  y  a 
aussi  des  pièces  concernant  l'abbé  Desfontaines.  L'in- 
terprétation des  armes  et  des  figures  symboliques  qui 
ornent  le  fond  de  l'assiette  que  je  vous  présente  et  qui 
a  dû  faire  partie  d'un  service  commandé  par  cette 
Société  à  une  faïencerie  qui  reste  à  déterminer,  se 
trouve  notamment  dans  les  Mémoires  pour  servir  à 
l'Histoire  de  la  Calotte,  nouvelle  édition  augmentée 
des  II Ie  et  IVe  parties.  Aux  Etats  Calotins,  de  l'Impri- 
merie Calotine,  1752-54,6  partiesen  3  vol. .pet.  in-12. 
Elles  sont  décrites  sur  une  feuille  placée  dans  la 
Ire  partie,  entre  l'épître  à  Nosseigneurs  les  Régens  de 
la  Calotte  et  la  table. 

Je  l'ai  transcrite  ainsi  que  les  Lettres  Patentes  con- 
cernant la  Calotte,  puisqu'elles  sont  le  commentaire 
précis  du  blason  facétieux  qui  nous  occupe. 

Explication  des  armes  du  Régiment  de  la  Calotte. 
—  L'Ecusson  d'or  au  chef  de  sable,  chargé  d'une  lune 
d'argent  et  de  deux  croissants  opposés  de  même  métail. 

L'Ecusson  est  chargé  en  pal  du  sceptre  de  Momus, 
et  semé  de  papillons  sans  nombre  de  différentes  cou- 
leurs. 

Ledit  Ecusson  est  couronné  d'une  Calotte  à  oreil- 
lons dont  l'un  est  retroussé  et  l'autre  abaissé. 

Le  Fronton  de  la  Calotte  est  orné  de  Sonnettes  et 
de  Grelots,  indifféremment  attachés  pour  marquer  la 
hiérarchie  du  Régiment. 

Elle  a  pour  Cimier  un  Rat  passant,  surmonté  d'une 
Girouette,  pour  en  marquer  la  solidité. 

Les  Armes  ont  pour  suppôts  deux  Singes;  ce  qui 
dénote  l'innocence   et   la  simplicité,  et  deux  cornes 


,_,8 

d'abondance  en  lambrequins  d'où  sortent  des  Brouil- 
lards sur  lesquels  sont  assignées  les  Pensions  du 
Régiment. 

A  ces  t-'xplications  est  joint  le  portrait  d'Aymon 
premier,  dessine  par  son  ami  Cb.  Coypel  I172ÔI, 
gravé  à  l'eau-forte  par  L.  C.  C,  terminé  au  burin  par 
Joullain.  Au  bas  de  la  planche  est  répété  l'écusson  d( 
l'assiette. 

Lettres  Patentes  concernant  ta  Calotte  (1™  partie, 
pp.  i3-i5| : 

Nous,  Général  de  la  Calotte, 
l'oussô  Je  la  mime  Maroite 
Qu'avoient  les  Grecs  et  les  Latins 
l'our  perpétuer  leur  mémoire, 
Afin  de  conserver  la  gloire 
Du  Régiment  des  Calotins  : 
Voulonsqu'on  frappe  une  médaille 
Qui  fasse  nargue  it  l'Antiquaille 
Et  dont  la  face  et  le  revers 
Ornés  des  Symboles  divers 
Que  porte  la  gent  Calotière, 
Instruise  la  race  dernière 
Du  mérite  des  Caloticrs, 
Autrement  Frères  de  la  Joye. 
Ordonnons  au  sieur  Roetiers, 
Le  graveur  de  notre  monnaye, 
De  graver,  avec  beaucoup  d'art, 
Le  grand  Dieu  Momus  d'une  part 
Assis  sur  un  léger  nuage 
Et  montrant  un  riant  visage 
Avec  ces  beaux  mots  à  l'entour  : 
•  C'est  régner  que  de  savoir  rire  », 
Mots  que  la  Ville  et  que  la  Cour 
Devraient  à  tous  raomens  relire. 


!49 


Quant  au  Revers,  on  y  verra, 
Autant  que  l'Art  le  permettra, 
Le  noble  Ecu  de  la  Calotte, 
Portant  en  pal  une  Marotte 
En  champ  semé  de  papillons, 
Les  plus  légers  des  oisillons. 
Le  chef,  comme  noble  partie, 
Aura  la  Lune  dans  son  plein. 
Cet  astre,  qui  du  genre  humain 
Règle  la  conduite  et  la  vie, 
Dont  les  croissants  aux  deux  côtés 
Marqueront  les  variétés. 
Une  Calotte  à  double  oreille, 
Conservant  le  chef  à  merveille 
Servira  de  timbre  à  i'écu. 
Sur  ce  casque  plein  de  vertu, 
D'où  pend  maint  grelot  et  sonnette, 
Sera  mise  une  girouette 
Légère,  tournante  à  tout  vent, 
Ayant  au  pied  un  rat  passant; 
Pour  lambrequins  une  fumée 
D'un  des  plus  fins  brouillards  formée; 
Deux  singes  puissans  et  jumeaux 
Feront  à  côté  les  suppôts  ; 
Mais,  quoique  pareils  en  nature, 
Ils  seront  divers  en  vesture. 
L'un  portera  manteau,  collet, 
L'autre,  la  botte  et  le  plumet, 
Image  de  gent  occupée 
Tant  à  la  Robe  qu'à  l'Epée. 
Enfin,  pour  devise  et  pour  cri, 
On  y  lira  ce  grand  vers-ci  : 
«  La  Lune  nous  conduit,  Momus  nous  favorise  ». 
Vers  renfermant  doctrine  exquise 
Et  duquel  vers  tout  Calotin 
Se  souviendra  soir  et  matin. 


Voulons,  Je  plus,  que  chaque  frère 

Porte  le  susdit  médaillon, 

Tant  en  or.  qu'argent,  bronze  ou  plomb, 

Du  côte  de  la  boutonnière; 

Entendons  que  tout  cordon  bleu, 

Noir,  rouge,  ou  de  couleur  bizarre 

Tel  que  celui  de  Saint  Lazare, 

Se  dira  par  un  noble  aveu 

Frère  de  la  Chevalerie, 

Surtout,  dans  le  tems  de  fratrie, 

Tems  auquel  l'aimable  Cornus 

Suivi  de  Bacchus  et  Cythère 

Ordonne  de  la  bonne  chère 

Ko  Maître-d'Hôtel  de  Motnus. 

Sur  ce,  mes  chers  frères,  je  prie 

Le  grand  Dieu  de  la  raillerie 

Qu'il  vous  donne  joye  et  santé. 

Le  tout  conclu,  fait,  arrêté 

Pris  notre  grand'  Chancellerie, 

Au  mois  que  la  feve  est  fleurie  : 

Scelle,  signé  de  notre  nom, 

De  Torsac,  et  par  moi,  Aimon. 


Il  est  hors  de  doute  pour  M.  le  Président  que  l'as- 
siette n'est  pas  de  fabrication  rouennaise.  A  l'objection 
proposée  :  que  les  joyeux  compagnons  n'ont  pas  du 
recourir  à  un  centre  de  production  fort  éloigné,  M.  Le 
Breton  satisfait  en  conjecturant  que  la  pièce  pourrait 
peut-être  sortir  de  la  faïencerie  de  Saint-Cloud. 

Albums  de  la  Commission.  —  M.  le  Président  fait 
circuler  l'épreuve  en  tierce  du  catalogue  des  Albums 
de  nos  Archives  que  le  secrétaire  a  pris  la  peine  de 
rédiger  pour  répondre  aux   désirs  exprimés  dans  la 


1 5 1 


dernière  séance  de  1908.  Il  ne  doute  pas  que  nos  con- 
frères n'apprécient  tout  l'intérêt  de  cet  inventaire  que 
les  futurs  volumes  de  nos  procès-verbaux  mention- 
neront en  regard  de  leur  titre,  aussi  bien  que  la  table 
générale  sommaire  qui  a  terminé  le  tome  X.  Il  lui 
semblerait  à  propos  d'imprimer  le  mot  Album  ou 
autre  équivalent  avant  les  chiffres  qui  les  désignent  (1). 

L'imprimerie,  étant  au  regret  que  notre  étroite  jus- 
tification ne  permette  pas  de  reproduire  avec  quelque 
ressemblance  l'heureux  aspect  de  la  copie,  proposerait 
de  faire  sur  grand  format  un  tirage  à  part,  interligné, 
qui  diminuerait  le  nombre  des  lignes  doubles.  Quel- 
ques membres  en  redouteraient  une  surcharge  oné- 
reuse à  notre  modeste  budget;  mais  M.  Le  Breton 
déclare  que  ces  remaniements  n'affecteraient  pas  les 
ressources  ordinaires  de  la  Commission. 

On  fait  valoir  l'avantage  qui  résulterait  d'un  extrait 
en  tout  semblable  au  Bulletin.  Rien  ne  serait  plus 
facile  à  obtenir  en  augmentant  de  cinquante  exem- 
plaires le  tirage  ordinaire  decesdeux  premières  feuilles 
du  tome  XV. 

Sur  les  observations  présentées  par  M.  Pelay,  rela- 
tivement à  la  convenance  et  à  la  commodité  d'un  for- 
mat uniforme  tant  pour  les  procès-verbaux  que  pour 
ce  catalogue,  la  Commission  décide  à  la  presque  una- 
nimité qu'il  ne  sera  fait  qu'un  tirage  à  part  sur  papier 
fort,  à  deux  cents  exemplaires. 

Malgré  une  forte  indisposition,  M.  de  Vesly  donne 
lecture  de  ces  trois  communications  : 


(i)  il  songe  aussi  à  dévoiler,  dans  la  mesure  du  possible,  les 
artistes  qui  ont  garde  l'anonyme. 


Découverte  de  vestiges  a'che'ologiques  rue  Grand-Pont. 
"01  77"7y'  à  Rouen.  —  Un  de  mes  anciens  élevés, 
M.  Georges  Avenelle,  architecte  à  Rouen,  esi  «o 
quelques  jours,  me  demander  de  visiter  les  tra> 
exécutait  dans  sa  propriété,  rue  Grand-l'unt,  77-7'.,  H 
connue  sous  le  nom  de  Brasserie  Paul.  Cet  immeuble  a 
son  entrée  principale  sur  la  rue  Grand- Pont,  mais  possède 
deux  autres  accès  :  l'un  nu  n°  18  de  la  rue  aux  Ours, 
l'autre  par  une  porte  au  fond  Je  l'impasse  Ampère. 

Pour  éclairer  ce  vaste  établissement,  M.  A  venelle  11  pro- 
jeté d'établir  une  machinerie  destinée  à  produire  I  élec- 
tricité et  le  gaz.  C'est  l'installation  des  générateurs  qui  i 
motivé  l'ouverture  d'une  excavation  mesurant  7"5o  sur 
5  mètres.  Les  travaux  furent  commencés  le  iS  ponte 
dernier.  Les  ouvriers  rencontrèrent  bientôt,  à  3  mètresde 
profondeur  et  a  l'angle  S.-E.  de  la  fouille,  deux  murailles 
parallèles  et  distantes  de  1*75  à  l'ouverture  mais  qui  se 
rapprochaient,  puisque  chacune  d'elles  avait  un  parement 
avec  fruit  de  o  ■  10  pour  mètre.  Ces  murailles,  que  j'ai  le 
premier  reconnues,  avaient  été  construites  avec  des  maté- 
riaux de  fortune,  c'est-à-dire  que  les  moellons  dont  elles 
étaient  formées  n'étaient  pas  d'égales  dimensions.  Leur 
horizontalité  était  assurée  au  moyen  de  fragments  de  mile) 
du  moyen  âge.  Cependant,  dans  la  céramique,  je  crus 
reconnaître  deux  ou  trois  débris  de  tuiles  à  rebord.  L'ou- 
vrage me  parut,  par  sa  disposition,  avoir  été  un  fosse 
établi  à  la  hâte. 

Les  terrassiers,  ayant  poursuivi  leur  travail,  trouvère"! 
dans  le  prolongement,  vers  l'est  de  ce  premier  fossé,  de 
grosses  pierres  que  M.  Avenellc  fit  dégager.  Il  donna  en- 
suite des  ordres  pour  approfondir  encore  davantage  lit 
fouille  et  la  pousser  jusqu'à  i"  5o  en  contrebas  du  niveau 
qui  avait  été  atteint.  Alors,  on  constata  qu'une  muraille. 
également  formée  de  grosses  pierres,  avait  été  construite 
parallèlement  a  celle  vue  précédemment. 
De  plus,  vers  la  paroi  nord  de  I 


1 53 


gnalé  le  stratumen  d'une  voie  romaine  avec  un  puits  en 
bordure.  Devant  ces  découvertes,  M.  Avenelle  convoqua,, 
pour  les  apprécier,  MM.  Raoul  Aube,  Georges  Dubosc, 
E.  Morel  (de  la  Dépêché),  Eugène  Fauquet  et  P.  Pan- 
thou,  architectes,  et  voulut  bien  me  charger  de  donner 
les  explications  nécessaires  à  ses  invités,  auxquels  s'était 
joint  M.  le  capitaine  Quenedey. 

La  réunion  eut  lieu  le  vendredi  1 1  février,  à  cinq  heures. 
On  procéda  alors  à  une  visite  minutieuse  des  fouilles  et 
des  objets  découverts. 

Le  premier  fossé  rencontré  avait  été  détruit  en  partie. 
Cependant  les  vestiges  conservés  indiquaient  bien  encore 
une  construction  établie  rapidement.  Le  mur  en  grosses 
pierres  montrait  deux  piles  de  im  5o  de  largeur,  dont  les 
assises  étaient  assurées  au  moyen  de  briques  romaines. 
Entre  les  deux  piles  et  sur  3m  5o  de  largeur,  de  grosses 
pierres,  posées  en  délit,  de  ira  20  surom  3o,  reposaient  sur 
le  sol,  indiquant  une  reconstruction  ou  réparation.  Le 
mur  en  contrebas  était  également  de  grand  appareil  et 
parallèle  au  premier.  Il  semblait  indiquer  un  passage  ou 
les  traces  d'une  caponnière?  Je  crois  plutôt  a  l'existence 
d'un  fossé  construit  au  mfl  siècle  de  notre  ère;  mais  je 
n'avance  cette  hypothèse  que  très  timidement,  car  elle 
n'est  pas  suffisamment  étayée. 

Il  n'en  est  pas  de  même  pour  la  route.  L'existence  d'une 
voie  romaine  au  nord  de  l'excavation  et  en  biais,  ne  sau- 
rait être  douteuse  :  les  gros  silex  de  la  fondation  (stratu- 
men), le  conglomérat  du  rudus  et  du  nue  le  us  suffisent  pour 
préciser  l'art  des  voyers  romains,  dont  Vitruve  a  consigné 
les  règles. 

C'est  d'ailleurs  le  même  système  signale  par  l'abbé 
Cochet  et  J.-M.  Thaurin  et  que  j'ai  reconnu,  il  y  a 
quelque  quarante  ans,  lors  de  la  construction  d'un  aque- 
duc au  carrefour  des  rues  Heauvoisine,  du  Cordier  et  de 
la  Kougemare. 


pastillées  ou  vernissées.  Du  moyen  âge  ces  verrerie* soui- 
llées dans  les  ateliers  Je  la  vallée  de  la  Bresle,  etc.,  etc. 


En  résumé,  les  substruelions  de  la  rue  Grand-F 
paraissent  avoir  appartenu  à  un  grand  édifice  (porte  mo- 
numentale, peut-être  ':)  entouré  de  fossés  ou  d'aqueduc- 
rapîdement  exécutés  et  avec  des  matériaux  Je  fortune, 
puis  remblayés  au  moyen  âge.  Cependant,  je  le  répète,  il 
est  prudent  de  ne  rien  affirmer  et  il  serait  bon,  pour  que 
le  fruit  de  découvertes  semblables  ne  soit  pas  perdu.  Je  Ici 
rapporter  sur  un  plan  à  grande  échelle  de  la  VÎUc  du 
Rouen,  tel  que  celui  dressé  par  M.  l'ingénieur  Gogcard. 

Nota.  —  *.  Chandelier  brome  iv«  siècle.  —  a.  Cruche  en 
poterie,  vernissée  jaune  avec  pasttllagc.  —  c.  Coupelle  en  terre 
cuite.  — 'n.  Chautfe-mains  en  poterie,  vernissée  *erte.  —  t.  Vate 
funéraire  en  terre  grise. 

Croquis  de  G.  V.  em  lu  . 


Ces  conclusions,  que  les  antiquaires  rouennais  n'ont 
pas  eu  souvent  l'occasion  de  formuler,  sont  fortement 
appuyées  par  M.  Lefort.  Sans  rappeler  les  massifs  de 


r  l'âge  précis.  L'incertitude  de   leur   date   i 
sainmcii!  ce  Jernier  point  (N.  d.  S,)- 


I 


maçonnerie  de  la  rue  aux  Ours,  ni  ceux  que  rencon- 
trèrent les  fondations  de  l'aile  occidentale  du  Palais 
de  Justice,  il  a  trouvé  dans  le  voisinage  de  la  Seine, 
vers  le  bas  de  la  rue  Grand-Pont,  des  constructions 
romaines  considérables  à  quatre  mètres  au-dessous  du 
sol  actuel,  ce  qui  prouve  que  le  colmatage  de  cette  rive 
du  fleuve  était  dès  lors  assez  avancé;  la  direction  de  la 
rue  Grand-Pont  suit  d"ailleurs  l'arête  surélevée  du 
terrain  qui  permit  aux  habitants  de  la  plaine  de 
descendre  vers  le  fond  de  la  vallée. 

Cadastre  archéologique.  —  Les  souvenirs  évoqués 
amènent  notre  confrère  à  exposer  toute  l'utilité  qu'il  y 
aurait  à  constituer,  soit  au  Musée  des  antiquités,  soit 
aux  Archives  départementales,  une  sorte  de  plan  ca- 
dastral, sur  assez  grande  échelle,  qui  enregistrerait 
avec  précision,  au  fur  et  à  mesure  des  données  four- 
nies par  le  hasard  des  excavations,  et  les  rares  débris 
de  l'antique  Rotomagus,  et  les  vestiges  qui  peuvent 
éclairer  les  origines  gallo-romaines,  franques  et  méro- 
vingiennes de  la  cité  actuelle.  Il  serait  à  souhaiter  que 
cette  idée  reçut  au  plus  tôt  un  commencement  d'exé- 
cution. 

Sauvegarde  des  antiquités.  —  On  énumère  diffé- 
rentes découvertes  dont  les  épaves  sont  absolument 
perdues  ou  ont  du  moins  disparu.  Les  difficultés  d'at- 
tribution ont  souvent  contribué  à  ce  fâcheux  résultat. 
Du  moment  surtout  que  Rouen  songe,  un  peu  tardi- 
vement peut-être,  à  se  créer  aussi  son  Musée  Carna- 
valet, il  est  de  toute  convenance  que  la  légitime  pro- 
priété des  objets  soit  strictement  respectée.  Mais  le 
souci  le  plus  pressant  à  prendre,  aussitôt  que  les  dé- 
couvertes se  produisent,  est  d'en  assurer  la  conserva- 


non  et  de  les  préserver  de  toute  manœuvre  indélicate, 
en  réservant  lu  question  de  propriété  soii  à  la  ville, 
soit  au  département. 

Ces  considérations  sont  partagées  par  tous  les 
membres  de  la  Commission.  Elle  souhaite  en  consé- 
quence que  des  lettres  adressées  à  M.  le  Préfet  et  à 
M.  le  Maire  ménagent  entre  leurs  deux  administra- 
tions la  bonne  entente  indispensable. 


Cercueils  de  pierre  découverts  sur  la  place  de  tigiitt 
Saint -Gervais,  à  Rouen.  —  Le  i5  janvier  dernier,  les 
ouvriers  du  service  municipal,  occupés  à  la  plantation 
d'arbres  sur  l'esplanade  de  l'c^lisc  Saini-Gervais.  S  Rouen, 
rencontrèrent,  en  creusant  un  trou  à  10  mètres  environ 
de  In  façade  sud  du  monument,  un  cercueil  de  pierre. 

L'excavation  fut  alors  agrandie  et  approfondie  et  huit 
sarcophages  apparurent,  dont  quatre  furent  complètement 
dégagés.  Tous  étaient  orientés  ouest-est,  suivant  la  Bf» 
luroe  observée  dans  les  nécropoles  franques;  leur  ■lifO* 
ment  se  trouvait  donc  être  parallèle  à  la  façade  latérale 
sud  de  l'église. 

Les  cercueils  étaient    en  deux  parties  :  le   wcoptngc 
proprement  dit  et  le  couvercle  en  bàtiére  ou  teciiforme. 
Le  surveillant  des  travaux  ayant  consenti  a  faire  soule- 
ver, en  ma  présence,  deux  des  couvercles,  tes  ouvriers  n'y 
rencontrèrent  que  des  ossements  mélangés  et  épars  :  car 
nt    séparées,   les   os  Je  la  tetc 
autres   débris.   Cette  constatn- 
diatement  que   les   SL-pu'iurv- 
rement  et  que  l'intérêt  de  la 
que  dans  l'étude  des  dcux.cer- 


I 


gisaient  pèleméle  avec  l 
lion  fît  reconnaître  imi 
avaient  été  visitées  antéri 
découverte  ne  résidait  pi 
cueils  que  ic  vais  décrire 
Le  plus  intéressant,  sai 
par  le  dessin  ci-joint  (pi.  II). 


nul  doute,  est  celui  représenta 


vygsmsv 


^^ 


-*£* 


Croix  chrismée  Je  [a  rite  du  sarcophage. 


ID0, 

11  est  en  pierre  de  Vernon,  de  la  roche  dite  de  Saint- 
Maximin,  et  mesure  2m  10  de  longueur.  Ses  dimensions 
sont  plus  grandes  à  la  tète  qu'aux  pieds  (0,700  et  0,660  — 
o,685  et  0,620). 

I^es  rampants  du  couvercle  ne  se  rencontrent  pas  sui- 
vant une  vive  arête,  mais  sont  réunis  par  un  méplat  ou 
listel  de  25  millimètres  de  largeur.  Les  parois  intérieures 
de  l'auge  ou  sépulcre,  sont  arrondies  en  demi-cercle  à  la 
tête  et  conservent  leurs  arêtes  rectilignes  vers  les  pieds. 

L'intérêt  de  ce  tombeau  réside  surtout  dans  la  décora- 
tion dont  sont  revêtues  les  faces  latérales  et  le  couvercle. 

Sur  chacun  des  grands  côtés,  des  dessins  de  mappes  ou 
réticulés  ont  été  tracés.  Ces  dessins  sont  lisses  et  en  relief 
d'un  centimètre  environ  sur  les  fonds  qui  sont  brettés, 
c'est-à-dire  à  surface  rugueuse. 

A  la  tête,  dans  une  rosace  de  oœ47  de  diamètre,  ont  été 
tracés,  toujours  avec  un  faible  relief,  le  symbole  appelé 
chrisme;  et,  dans  les  cantons  supérieurs  de  la  croix  A  et  u>; 
dans  les  inférieurs  deux  rosaces  à  sept  et  huit  feuilles 
(Roses  de  Salomon)  (pi.  III), 

Chaque  rampant  du  couvercle  est  décoré  par  cinq  ro- 
saces à  six  pétales  légèrement  incurvées  en  leur  milieu  for- 
mant nervure.  Entre  chacune  des  feuilles  ou  pétales,  le 
segment  laisse  libre  est  décoré  d'arcs  qui  se  terminent  par 
un  gland  à  leur  rencontre,  vers  le  centre  de  la  rosace. 

Ainsi  que  pour  l'ornementation  des  faces  latérales,  les 
motifs  employés  pour  le  couvercle  n'offrent  qu'un  faible 
relief  et  se  détachent  sur  un  fond  bretté. 

C'est  la  première  fois  qu'il  m'a  été  donné  d'observer  un 
cercueil  de  pierre  d'une  décoration  aussi  riche.  Ordinai- 
rement dans  la  région,  les  cercueils  ne   présentent  aucun 
chrisme,    ni   sculpture  quelconque.   Il  faut   en  excepter 
cependant  l'un  des  cercueils  retirés  des  fouilles  exécutées 
pour  la  construction  du  calorifère  de  l'église  Saint-Ouen 
de  Rouen;  encore,  ce  sarcophage  était-il  déplâtre.    On 
doit  donc  regretter  que  la  sépulture  de  Saint-Gervais  ait 


lÛO       - 

été  polluée,  car  elle  était   certainement    celle  d'u 
personnage  ou  dignitaire. 

J'ai  réclamé  a  l'Administration  municipale  ce  magnifique 
cercueil  afin  de  le  déposer  au  Musée  d'Antiquités,  avec  in 
second  sarcophage  qui  ne  présente  pas  le  même  înlertt 
mais  qui  doit  cependant  être  signalé 

Ce  second  cercueil  est  en  pierre  de  Vergelé.  Ses  dimen- 
sions sont  les  suivantes:  longueur  1*96,  largeur  o»;i, 
hauteur  de  l'auge  à  la  tète  o™S3  et  aux  pieds  01147.  Le  toit 
mesure  en  hauteur  :  A  la  tète  o-4b  et  aux  pieds  0=40-  U 
listel  qui  se  trouve  à  la  rencontre  des  deux  rampants  est 
de  forme  trapézoïdale  avec  o^oy,  mesure  prise  à  la  tête, 
et  omo35  seulement  aux  pieds. 

J'espère  que  l'autorisation  de  poursuivre  les  fouilles 
vers  l'est  me  sera  accordée  et  que  le  Musée,  qui  possède 
déjà  de  nombreuses  reliques  de  la  nécropole  gallo- 
romaine  de  Kotomagus,  s'enrichira  des  débris  du  cime- 
tière franc  de  Saint-Gervais. 

Apres  cette  leciure,  M.  de  Vesly  donne  communi- 
cation de  la  dernière  lettre  qu'il  a  adressée  à  M.  ie 
Maire  de  Rouen,  et  dont  suit  la  teneur  : 

Rouen,  le  16  février  iqio. 

Monsieur  le  Maire. 

J'ai  eu  l'honneur  de  vous  demander,  par  ma  lettre  d" 
16  janvier  dernier,  lors  de  découvertes  archéologique 
faites  en  planta"!  des  arbres  non  loin  du  mur  méridional 
de  l'église  Saint-Gervais  : 

1»  D'attribuer  au  Musée  d'Aniiqintés,  le  sarcophage  d* 
pierre  décore  de  mappes  et  de  rosaces; 

•2°  De  m  autoriser  à  poursuivre  l'exploration  de  la  né- 
cropole franque  de  l'église  Saint-Gervais. 


i6i 


Je  n'ai  pas  encore  reçu  votre  réponse.  Permettez-moi 
donc,  Monsieur  le  Maire,  de  développer  Fexposé  de  mes 
demandes. 

On  m'assure  que  la  municipalité,  ayant  projeté  V instal- 
lation d'un  musée  à  V exemple  de  celui  inauguré  à  Carna* 
valet,  par  la  ville  de  Paris,  ne  voulait  plus  se  dessaisir  des 
antiquités  sorties  du  sol  de  Rotomagus. 

Il  ne  m* appartient  pas  de  discuter  le  projet  de  la  ville 
de  Rouen.  Cependant  il  me  paraît  venir  un  peu  tardive- 
ment  puisque  de  nombreux  objets,  et  des  plus  rares,  sont 
aujourd'hui  au  Musée  d'Antiquités. 

* 

Néanmoins,  en  attendant  la  création  du  musée  roùen- 
nais,  la  municipalité  pourrait,  il  me  semble,  mettre  en 
dépôt,  au  Musée  départemental  d'antiquités  les  objets 
dignes  d'être  recueillis.  Là,  au  moins,  ils  seraient  visités, 
tandis  qu'ils  ne  peuvent  être  vus  en  l'état  actuel  du  sous- 
sol  où  ils  sont  relégués. 

Cette  observation  m'a  été  suggérée  par  plusieurs  archéo- 
logues venus  au  Musée  d'Antiquités,  dans  l'espoir  d'y 
étudier  le  curieux  sarcophage  de  Saint-Gervais.  Je  vous 
la  soumets,  convaincu  qu'elle  méritera  votre  haute  $o//i- 
citude. 

En  ce  qui  regarde  la  continuation  des  fouilles  dans  le 
prolongement  de  celles  déjà  faites  et  parallèlement  à  la 
façade  sud  de  l'église  Saint-Gervais,  je  redirai  ce  que  j'ai 
eu  l'honneur  d'exposer  à  M.  Lemarchand  :  les  dépenses 
qu'entraînera  cette  exploration  seront  imputées  sur  le 
crédit  mis  à  ma  disposition  par  le  Conseil  général  {Cha- 
pitre XVI ',  article  14)  pour  la  recherche  des  antiquités. 
J'ajoute  que  je  contriburai  personnellement  à  ces  travaux 
en  y  affectant  une  partie  du  prix  qui  m'a  été  attribué  par 
la  Société  d'Emulation. 

Je  me  plais  donc  à  espérer,  Monsieur  le  Maire,  que 
vous  daignerez  accueillir  favorablement  mes  requêtes  et 

12 


vous  prie  d'agréer  l'expression  de  ma  vive  reconnatisaw 
el  Je  mon  profond  respect. 

Signé  ■  L.  de  VESLY. 


La  vallée-  de  lu  Varenne  est  une  des  plus  riantes  et  d« 
plus  pittoresques  de  la  Seine-lnfériêure.  La  rivière  qui  lui 
a  donné  son  nom  s'échappe  des  sources  de  Fontenil 
(Fontes).  Apres  avoir  fait  tourner  de  nombreux  moulin* 
et  baigne  les  bourgades  de  Saint-Saéns  et  de  Belien- 
comtire,  la  Varenne  va  se  jeter,  à  Archelles,  dans  l'estuaire 
formé  par  l'Eaulne  et  la  Béthune  pour  alimenter  lepor 
de  Dieppe. 

Cependant,  la  Varenne  est  non  seulement  la  vallée  nui 
paysages  virgiliens,  elle  offre  à  l'étude  des  sites  aux  noms 
historiques.  Voici  Montérolier  II)  où  saint  Rîbert  lonJi 
un  parthénon  ;  Saint-Sac*  ns  ou  Sidonius  éleva  un  monas- 
tère où  vécurent  saint  Leufroy  et  saint  Landon  ;  Sain!- 
Hellier,  où  cet  apôire  baptisa  les  païens  ;  puis  les  divers 
hameau*  où  les  premiers  disciples  du  Christ  prechèrcni 
l'évangile  (i). 

Déj.1,  en  i8')3,un  monument  gallo-franc  avait  été  recon- 
nu aui  sources  de  lu  Varenne  par  l'abbé  Cochet  [3J  :  cent 
découverte  avait  incité  les  recherches  des  archéologues, 
lorsqu'en  iSou,  en  construisant  la  ligne  de  Montérolier  1 


û 


(il  Monasteriim  Holerii.  Mouosie 
Histoire  de  Montéivlier,  p.  i~ 

(al  Chronicon  Fontanelle.  C.  IX.  - 
Gallia  Chnstiana,  t.  XI.  p.   lïi- 

(5)  La  Seine- Inférieure  historique  el  archéologique,  p.  3 i< 


■l'an  odoteriî,  P.  A.  Leroy : 
-  Netatrié  pu.  p.  164.  - 


i63 


Saint-Saens,  un  cimetière  franc  fut  mis  à  jour  au  Fon- 
tenil. 

Les  ouvriers  qui  travaillaient  à  rétablissement  de  la 
voie,  éprouvèrent  d'abord  quelque  surprise  en  apercevant 
des  sarcophages  de  pierre  qu'ils  ne  tardèrent  pas  à  briser. 
Us  dispersèrent  les  ossements  et  les  objets  découverts. 
Cependant,  une  partie  du  mobilier  funéraire  fut  recueillie 
par  les  soins  du  Service  vicinal  (1)  et  déposée  entre  les 
mains  de  M.  Gaston  Le  Breton,  alors  directeur  du  Musée 
des  antiquités.  Celui-ci  fit  une  communication  à  la  Commis- 
sion départementale  des  antiquités,  le  16  février  1900,  dans 
laquelle  il  exposa  les  objets  trouvés  (2)  dans  la  tombe  d'une 
femme. 

M.  Bouctot,  député  et  ami  éclairé  des  arts,  n'avait  pas 
été  surpris  par  ces  découvertes.  Depuis  longtemps,  des 
débris  humains  avaient  été  recueillis  dans  le  parc  de  son 
château  d'Osmonville  et  dans  les  environs  de  Fontenil . 
Dès  1 866,  l'abbé  Cochet  avait  décrit  sous  la  rubrique 
«  Epoque  incertaine  »  les  découvertes  d'ossements  faites 
dans  ces  parages  (3).  Aussi,  M.  Bouctot  projeta-t-il  de 
poursuivre  l'exploration  de  la  nécropole  franque  que  la 
voie  terrée  avait  révélée. 

Ce  sont  les  résultats  des  fouilles  naguère  entreprises 
ainsi  que  des  premières  découvertes  qui  vont  faire  l'objet 
de  ce  mémoire. 


Emplacement  des  sépultures.  —    Deux  emplacements 
ont  été  reconnus  : 

Un  premier,  aux  limites  des  communes  de  Montérolier 


(1)  Je  tiens  à  remercier  M.   l'agent -voyer  en  chef  Dagan  qui 
m'a  fourni  des  éléments  pour  cette  étude. 

(2)  Bulletin  de  la  Commission  des  A  ntiquités  de  la  Seine- Infé- 
rieure, t.  XII,  p.  4. 

(3)  La  Seine-Inférieure  historique  et  archéologique,  p.  5a3. 


!<4 

et  Je  Saint-Mari 

ferrée,  au  point 

Un  autre  en  B 

qui  a  été  captée 


i-Osmonvil!e,  au  kilomètre  S  Je  la  voit 
larquéA  sur  le  plan  (fig.  i); 
au  droit  d'une  des  sources  du  FomcniL 
our  établir  un  lavoir. 


En  ces  deux  endroits,  la  ligne  du  chemin  de  fer  pa<st  i 
3  mètres  environ  au-dessus  du  sol  de  la  prairie  entaillant 
le  coteau  par  une  large  tranchée.  La  pente  Je  la  colline 
est  d'environ  60  degrés. 

Sur  le  premier  emplacement  A,  it  n'a  été  trouvé  qu( 
des  ossements  sans  aucune    préoccupation  de  sépulture 


méthodique.  Se  trouve- t-on  là  en  présence  d'inhumations 
faites  après  un  sanglant  combat,  ainsi  que  le  prétend  la 
tradition  populaire,  ou  d'une  nécropole  de  l'époque  des 
inhumations  sans  mobilier  funéraire  ? 

La  question  se  pose  II  n'en  a  pas  été  de  même  pour 
remplacement  marqué  B  sur  le  plan  :  car  les  sépultures  se 
composaient  de  cercueils  de  pierre  contenant  un  mobilier 
que  nous  allons  décrire. 

Sarcophages. —  Tous  les  cercueils  découverts  étaient  en 
pierre  de  Vergelé  ou  de  Saint-Leu,  plus  larges  et  plus  éle- 
vés à  la  tête  qu'aux  pieds  (voir  fig.  i).  Un  couvercle  tec- 
tiforme  les  surmontait  et  l'orientation  était  ouest-est, 
c'est-à-dire  que  le  défunt  paraissait  regarder  le  soleil 
levant.  La  couche  d'humus  au-dessus  des  sarcophages  ne 
dépassait  pas  60  centimètres. 

Le  type  des  cercueils  correspond  aux  découvertes  de 
Dieppe,  en  1847. 

Le  mobilier'  contenu  dans  les  cercueils  comprenait  des 
armes,  des  objets  d'équipement  et  de  toilette,  des  vases, 
etc.  Il  indique  que  le  cimetière  franc  du  Fontenil  était 
en  usage  dès  la  fin  du  v«  siècle  et  que  les  inhumations  s'y 
sont  continuées  jusqu'au  vm«  siècle  de  notre  ère. 

Armes.  —  Le  Fontenil  a  livré  deux  angons  ou  plutôt 
deux  longs  épieux  de  fer  (fig.  2)  à  section  quadrangu- 
laire  assez  semblable  au  pilum  des  Romains.  La  lon- 
gueur d'une  de  ces  pointes  mesure  o  m.  60  et  le  bois  était 
encore  adhérent  à  la  douille. 

Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  la  présence  de  lances 
de  ce  type  est  signalée  dans  notre  région.  L'abbé  Cochet  en 
indique  une  trouvée  à  Parfondcval  et  une  autre  à  Morte- 
mer-sur-  Eaulne   (1).   D'après  le   savant  archéologue,   le 

(1)  Op.  cit.,  p.  35a. 


ARMES —  fepiBDX,  SCRAMASAXES,  COUTEAUX  ET  HACHES 


Musée  d'uriillerie    de    Paris    posséderait    également   une 
arme  semblable. 

Une  lance  ,'<  boutons,  avec  douille  conique  traversant  le 


CIMETIERE  FRANC  DU  FONTENIL 
Boucles  flaw-ilM  de  [iroii/c  ei  Je  1er. 


t6r 

e  l'arme,  a  été  trouvée  au  Fontenil.  Une  lance  de  ce 
lype  avaïl  dé|i  été  rencontrée  dans  le  cimetière  franc 
J'Envermeu,  et  d'autres  semblables  se  voient  à  Bruxelles, 
au  Musée  de  la  Société  d'archéologie  et  dans  le  Musée  de 
Charleroi(i). 

Quatre  couteaux  et  cinq  scramasaxcs  ont  été  recueillis 
au  Fontenil,  Les  scramasaxes  mesuraient  o  m.  54  de  lon- 
gueur, dont  o  m.  [4  pour  la  poignée  et  o  m.  40  pour  la 
lame.   Ils    ne  donnent  lieu  a  aucune   remarque  spéciale 

L'arme  qui  mérite  de  fixer  quelque  peu  l'attention,  est 
un  poignard,  dont  la  poignée  présente  un  léger  renflement 
vers  le  milieu  ;  In  lame  est  dite  en  feuille  de  laurier. 

Trois  haches  ou  francisques  sont  sorties  des  fouilles  du 
Fontenil,  deux  sont  du  type  bien  connu,  c'est-à-dire 
qu'elles  ont  leur  tranchant  très  arqué  et   le  fer  du  talon 


e  prolonge  sur 
hachettes  du  Mu 
de  Caranda  lAisi 
Moreau. 
La  troisième  s 


emmanchement,  tel  qu'on  le  voit  sur  les 
je  de  Saint-Germain-en-Laye,  provenant 
;),  et  qui   ont   appartenu  à  la  collection 


e  rapproche  de  lu  cognée  des  bûcherons  et 
ressemble  aux  types  trouvés  a  Bassecourt  (Suisse)  et  sur- 
tout à  Hantes-Wihcries  (Belgique),  du  Musée  de  Char- 
lerot  (i). 

Une  observation  s'impose  par  l'étude  des  armes  du  Fon- 
tenil ;  le  métal  est  plus  oxydé  sur  le  tranchant  des  haches 
que  sur  le  méplat  de  l'arme,  c'est-à-dire  dans  la  partie  qui 
a  subi  l'action  de  la  trempe.  Les  chimistes  et  les  métallur- 
gistes avaient  déjà  remarqué  que  les  fers  s'oxydaient  plus 
ou  moins  rapidement,  selon  leur  degré  de  pureté. 


Boucles,   plaques   et  ornements  de  ceinturon 
recueilli  huit  plaques  dans  la  nécropole  de  Fonteni 


li)  Barrière- F hv y  :  Les  « 
jrt,  XI,  hg.  1  et  4- 
(»)#**,,  pi.  XVII,  tig.  3. 


industriel*  des  peuples  barbares. 


168 


Je  ces  boucle;  étaient  de  hronte  ei  ovoïdes  avec  plaquer 
rondes.  Une  agrafe  appartient  au  type  dit  «  queue  J* 
poisson  «,  avec  trois  clous  de  fixation  et  boucle  carrée; 
une  autre  agrafe  avec  cinq  clous  de  fixation  (fig.  i). 
Enfin  une  large  et  grande  agrafe  en  fer  avec  boucle  ovoi- 
dale  et  cinq  clous. 


fig.   3 


Il  f.n 


deux  a 


s  plu. 


ajouter  deux  petites  boucles  ovoides  « 
;  petites  et  carrées  qui  ont  appartenu  n  la 
trousse  dont  il  sera  parlé  cî-aprês. 

Parmi  les  grandes  boucles  ovoïdales,  l'une  est  de  potin 
et  les  deux  autres  en  bronre  :  celle  de  potin  ne  présenic 
aucune  ornementation  selon  l'usage  de  l'époque.  Les  Jeux 
agrafes  de  bronze  sont  ornées  de  dessins  reproduits  par  les 
ligure.  3  et  5. 

A  remarquer  notamment  le  dessin  d'une  figure  tract 
sur  l'ardillon  (t). 


I 


U>  Bar 


e-Flavj",  op.  cit.,  pi.  XL1X. 


i6q 

Il  y  a  absence  de  dessins  sur  la  contre  plaque 
La  boucle  avec  plaque  en  queue  de  poisson  est  dépour- 
vue également  de  dessins  linéaires.  Elle  est  même  dépour- 
vue de  l'ornementation  donnée  par  les  têtes  des  clous  de 
fixation,  car  elle  était  fixée  à  la  ceinture  par  trois  goupilles 
intérieures. 


[.a  contreplaque  possède  au  contraire  une  ornementa- 
tion de  tresses  qu'augmente  encore  la  saillie  de  clous 
enchâssés  dans  une  alvéole  finement  ciselée  (t). 


Iis.  5 

La  grande  agrafe  ovoïde  de  fer  avait  sa  contreplaque 
recouverte  d'une  damasquinure  d'argent.  Cependant  la 
grande  oxydation  produite  par  les  terres  argilo-calcaires 
qui  avaient  pénétré  dans  le  cercueil  a  empêché  de  recon- 
naître toute  trace  de  travail. 


I70 


Les  dimensions  de  cène  agrafe  (o  m.  i5  de  longueur 
sur  o  m.  06  de  hauteur)  peuvent  seulement  être  relevées 
et  permettre  de  constater  que  des  plaques  semblables  on) 
été  trouvées  à  Muids(Eure).  à  Esleties  (Seine- Inférieure) 
et  dans  les  collections  de  nombreux  musées. 

Les  petites  boucles  de  bronze  sont  au  nombre  de  six 
i°  une  ovoïde.avec  son  ardillon,  ne  comporte  aucun  des- 
sin: 1*  une  autre  de  même  forme  est  ornée  de  godrons: 
3°  la  plus  intéressante  (fig.  3|  devait  être  décorée  de 
bâtes;  la  quatrième  présentait  un  profil  découpé  dan^ 
l'ardillon.  Enfin,  les  deux  plus  petites  boucles  apparte- 
naient à  la  trousse,  elles  sont  plates  et  rectangulaires,  La 
plus  petite  a  été  dessinée  avec  la  trousse  (lit;.  6 1 


Dans  la  catégorie  des  agrafes,  nous  rangerons  encore 
une  plaque  de  fer,  carrée,  dont  les  gravures  ont  du  dispa- 
raître et  qui  était  fixée  au  ceinturon  par  quatre  clous  de 


Aumônitrt.  —   Une  des  plus  intéressantes  des  décou 
vertes  laites  au  Fonteni!  est,  sans  contredit,  celle  d'ui 


CIMETIÈRE  FRANC  DU   FONTENII. 


PERLES  EN  VERRE 

Il  il 


SCIU  MA  DU   NlfcUIJ 


•7» 

petit  sac  ou  aumônière  en  cuir.  Par  un  heureux  hasard,  le 
cuir  a  résisté  à  la  décomposition  et  le  petit  sac  peut  très 
bien  être  reconstitué. 

Ainsi  que  le  représente  la  figure  6,  il  se  composait  de 
deux  morceaux  de  cuir  découpés  en  croissant  et  réunis  par 
une  couture  sur  le  contour  apparent.  Deux  oreilles  avaient 
été  conservées  sur  la  partie  du  sac  touchant  le  corps.  Une 
boutonnière  ouverte  dans  ces  oreilles,  ou  tenons,  laissait 
passer  la  courroie  de  suspension,  laquelle  était  terminée 
par  un  nœud  à  chacune  de  ses  extrémités.  Cette  ligature 
ne  saurait  étonner  de  peuplades  admiratrices  passionnées 
des  entrelaces,  car  ce  nœud  était  fort  bien  composé;  il 
avait  été  obtenu  par  la  réunion  de  quatre  lanières  décou- 
pées dans  la  largeur  du  cuir  ou  ruban  de  suspension. 

Pour  résumer  et  faire  saisir  la  disposition  de  ce  nœud 
bouclé,  nous  donnons  (pi.  IV)  un  tracé  schématique.  Les 
lanières  ont  des  couleurs  différentes  qui  mettent  bien  en 
évidence  la  technique  franque.  On  nous  a  assuré  que  ce 
genre  de  nœud  est  encore  employé  par  les  selliers. 

L'aumônière  était  fermée  au  moyen  d'une  languette  de 
cuir,  de  forme  triangulaire,  fixée  par  trois  clous  de  bronze 
avec  courroie  et  petite  boucle  (fig.  6). 

La  sac  avait  dû  contenir  du  numéraire  ainsi  qu'en 
témoigne  le  gonflement  (a)  qu'on  peut  observer  ;  mais  les 
monnaies  auront  été  dispersées  par  les  ouvriers,  qui  n'ont 
remis  au  surveillant  des  travaux,  qu'un  peigne,  un  cure- 
oreille  et  un  cure-dents  de  bronze,  ainsi  que  les  crochets 
de  fixation  à  la  ceinture  ou  à  la  rouelle. 

Cependant  l'examen  de  l'aumônière,  sans  fermoir  métal- 
lique, trouvée  au  Fontenil,  aidera  à  fixer  les  nombreuses 
hypothèses  que  cet  objet  a  provoquées  et  qui  ont  si  bien 
été  résumées  par  M.  Boulanger  dans  son  livre  sur  le  cime- 
tière franco-mérovingien  de  Marchélépot  (Somme),  pages  82 
et  suivantes. 


I 


Rouelle-  —  Une  rouelle  en  bronze,  trouvée  avec  i'au- 
monière  dans  une  tombe  de  femme,  appartient^  M.  Bouc- 
toi;  elle  est  circulaire  avec  tenon  a  la  partie  supérieure. 
A  l'intérieur  se  voient  trois  serpents  découpés  et  contour- 
nés en  S.  Sur  le  plat,  une  ornementation  composée  de 
petits  cercles  dits  •  ccils  de  perdrix  ■  (fig.  j\. 

Une  plaque  semblable  > 
été  trouvée  dans  les  sé- 
pultures de  l'église  abba- 
tiale de  Saint -Ouen  de 
Rouen,  lors  de  l'établisse- 
ment d'uo  caloritêre  (i.j. 
M.  Barrière-Flavy  en  i 
dessiné  également  une  pro- 
venant d'Hardenstein 
(  Pas-de-Calais),  aujour- 
d'hui au  Musée  de  Boo- 
logne-sur-Mer  (i). 

Les  crochets  qui  se  fi- 
xaient à  la  rouelle  pour 
suspendre  l'aumôniére  et 
les  divers  objets  composant  la  trousse,  que  les  femmes 
portaient  à  leur  ceinture,  ont  été  retrouvés,  mais  dm* 
un  tel  état  d'oxydation  qu'on  ne  peut  reconnaître  que 
la  forme  recourbée  des  crochets. 

Petite  balance  de  bronze.  —  On  a  recueilli  dans  le? 
fouilles  pratiquées  par  M.  Rouetot  une  petite  balance  de 
bronze  fort  bien  conservée  (fig.  8). 

Le  fléau  de  cet  instrument  mesure  o  m.  10:  de  longueur. 
A  ses  extrémités  de  petits  anneaux  servaient  a  fixer  le' 
cordelettes  des  plateaux  ;  mais  celles-ci  ont  disparu  et  les 

fi)  Comte  d'Estaintot  et  L.  de  Veslv,  dam  Bulletin  de  te  Com- 
mission des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure,  année  iSS*. 
P-  469- 

|»)  Barrière- Flavy,  op.  cit.,  pi.  XVI,  fig.  î. 


"B-  7 


173 


plateaux  seuls  sont  arrivés  indemnes  jusqu'à  nous.  Ils  sont 
circulaires  et  légèrement  incurvés  vers  le  centre;  leur  dia- 
mètre est  de  o  m.  034. 

La  tige  de  suspension,  à  deux  branches  avec  anneau 
terminal  et  mobile,  laisse  passer  l'indicateur. 


ItmTmim 


1**41) 


(^ 


SaaaUfcamiiitt— a iiniiMmimmtiiJwv 


fi.  8 


Une  balance  semblable  a  été  trouvée  dans  le  cimetière 
franc  d'Envermeu,  fouillé  par  l'abbé  Cochet  en  1854  et 
i855  (1). 

Epingle  styliforme.  —  Une  seule  épingle  de  bronze  a 
été  rencontrée  dans  les  sarcophages  trouvés  au  Fontenil  ; 
c'est  une  simple  tigette  de  bronze,  pointue  à  l'une  de  ses 
extrémités  et  aplatie  de  l'autre.  Telles  les  épingles  recueil- 
lies en  Suisse  (2)  ou  dans  un  cercueil  à  l'abbatiale  de 
Saint-Ouen  de  Rouen  (3). 

(1)  Abbé  Cochet  :  Sépultures  gauloises,  pp.  157-177,  179-199. 
—  Idem  .  La  Seine-Inférieure  historique  et  archéologique, 
pp.  391  et  3o5. 

(a)  Besson  :  L'art  barbare  dans  l'évéché  de  Lausanne. 

(3)  Comte  d'Estaintot  et  L.  de  Vesly,  dans  le  Bulletin  de  la 
Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure,  1884,  p.  469. 


L'épingle  d'Osmonville  portait  encore  enroulés,  de* 
débris  d'une  étoffe  de  lin  qu'elle  avait  dû  fixer  ou  réunit 
C'est  bien  à  cet  emploi  qu'elle  avait  servi,  puisqu'on  n'y 
observait  ni  gonflement,  ni  rendement  vers  son  milieu,  ni 
aucune  trace  de  perle,  de  prisme  ou  d'oiseau. 


Les  perles  et  tes  colliers.  - 
ntère  décrite  plus  haut,  les  p! 
ves  au  Fontenil  sont  peut-é 
possédées  par  M.  Bout 


Avec  la  trousse  ou  aumô- 
is  intéressants  objets  trou- 

e    les  six  perles  de  verre 
que  les  morceaux  d'ambre 


mrd'hui  au  Musée  d'antiquités  (voir  pi.  IV). 

Les  perles  de  verre  sont  surtout  remarquables  et  je  tiens 
les  modèles  des  figures  a,  b,  e,  <t,  e  et/  comme  très  rares. 

La  perle  (a)  est  cylindrique  et  le  verre  a  la  couleur  de 
l'améthyste  ;  elle  mesure  10  m/m  de  diamètre  et  14  m/ro 
de  hauteur.  Sur  la  surface  cylindrique  sont  peintes,  en  un 
émail  vert  clair,  quatre  palmettes  finement  dessinées  et 
analogues  a  celles  dites  •  lis  de  mer  0,  qu'on  voit  sculptées 
sur  la  frise  du  Capitule,  modèle  répandu  dans  toutes  les 
écoles  de  dessin. 

Les  perles  désignées  par  les  lettres  b  et  c  sont  également 
cylindriques  et  de  verre.  La  première  (i)  est  d'un  ton  vio- 
let foncé;  la  seconde  |c|  d'une  couleur  vert  lumineux- 
Leur  décoration  ne  présente  rien  de  remarquable  :  des 
lignes  brisées  rejoignent  des  cercles  tracés  en  bordure  des 
deux  bases  du  cylindre,  et  figurent  lues  bien  les  corde- 
lettes qui  tendent  la  peau  d'onagre  des  tambours. 

La  perle  1J1  d'un  bleu  foncé  est  cylindrique  et  d'une 
dimension  supérieure  aux  précédentes,  puisque  son  dia- 
mètre mesuie  iï  m/m  et  que  sa  hauteur  est  également 
de  1 1  m/m.  Cependant,  sa  décoration  se  compose  de  deux 
cercles,  l'un  tracé  à  la  base  inférieure,  l'autre  à  la  supé- 
rieure, avec  un  émail  jaune  vif  qui  a  été  aussi  employé 
pour  tracer,  vers  le  milieu  de  la  hauteur,  une  ligne  ondu- 
lée de  feuillage  et  de  fruits  ?  faisant  saillie. 

La  perle  e  est  ovoïde;  elle  aussi  présente  une  décora- 


175 

tion  d'émaux  délicatement  traités  pour  les  cercles  des  bases 
et  une  tige  milieu  avec  lignes  digitées.  La  perle  /,  la  plus 
grosse,  mesure  i3  m/m  pour  les  bases  et  18  m/m  de  hau- 
teur ;  elle  est  sphéroïde  tronquée  et  décorée  de  cercles  en 
émail  équidistants,  tracés  sur  la  surface,  tandis  que  des 
oscelles  brochent  sur  le  tout. 

Les  dimensions  relativement  petites  de  ces  perles,  leurs 
belles  couleurs,  leur  délicate  ornementation,  m'ont  paru 
pouvoir  les  faire  comparer  aux  travaux  de  verrerie  du 
cimetière  de  Vermand  (Aisne),  exploré  par  MM.  Eck  et 
Pilloy. 

Collier  de  perles  d'ambre.  —  Un  autre  collier  composé 
de  cinq  morceaux  d'ambre  et  d'une  petite  perle  sphcrique 
a  été  recueilli  par  les  agents  du  Service  vicinal.  Les  perles 
d'ambre  sont  taillées  à  facettes  ;  la  perle  sphérique  est 
godronnée  et  assez  semblable  à  la  graine  de  la  capucine. 
Elle  appartient,  d'ailleurs,  à  un  type  plusieurs  fois  ren- 
contré dans  les  nécropoles  franques  de  la  Seine-Inférieure. 

Bagues.  —  Je  ne  saurais  oublier  de  faire  figu- 
rer, dans  la  nomenclature  des  bijoux,  deux 
anneaux  de  bronze  ou  bagues,  mais  qui  ne  pré- 
sentent aucun  intérêt  puisqu'ils  sont  dépourvus 
de  toute  ornementation. 

Le  cure-dents  et  le  cure-oreilles  retenus  par 
un  anneau,  obtenu  ou  plutôt  formé  par  un  fil  de 
bronze  tordu,  sont  de  bronze  (fig.  9).  Ils  ont  eu 
leurs  similaires  dans  les  découvertes  faites  à  En- 
vermeu  et  à  Caudebec-lès-Elbeuf. 

Céramique.  —  Les  vases  ont  été  recueillis  au 
nombre  de  dix  :  neuf  étaient  en  poterie  noire     fig-  9 
un  seul  est  d'un  ton  jaune-rosé.  Le  plus  grand 
de  ces  vases  mesure  o  m.  12  de  hauteur;  le  plus  petit  n'a 
que   o  m.  07   de  hauteur.  Ils  offraient  tous  le  profil  en 


carène  plus  ou  moins  accusé,  caractéristique  de  l'époque 
franque,  sauf  un  qui  esc  en  forme  Je  bourse,  forme  ass« 
fréquente  pour  les  vases  de  verre. 

Plusieurs  vases  n'ont  pour  ornement  que  des  cercles 
[racés  sur  leur  panse.  Sur  trois  cependant,  on  a  insère 
entre  les  cercles  des  dessins  faits  à  la  molette,  que  les 
dessins  (tig.  10,  ti  e[  la)  rendent  mieux  qu'une  longue 
description. 


Les  ornements  des  lig.  to  et  1 1  se  rapprochent  d'orne- 
ments déjà  publiés  dans  les  ouvrages  de  l'abbé  Cochet  (il, 
Je  M.  Barrière-Flavy  (ï)  et  de  M.  Ch.  Boulanger  fi  . 
Cependant,  le  dessin  (hg.  12)  m'a  paru  être  peu  connu, 
sinon  complètement  inconnu.  Le  vase  qu'il  décore  mesure 


■    historique  e 


(t)  Normandie   souterraine;    Scme-Inféri 
archéologique . 

(1)  Barriére-Flavy  :  Les  arts  industriels  des  peuples  barbares. 

fi)  C.  Boulanger  :  Mobilier  funéraire  gallo-romain  et  frtnt 
en  Picardie;  —  Le  cimetière  franc  de  Marchêlepot . 


i77 


fig.    12 


o  m.  iode  hauteur,  om.  06  d'ouverture  etom.  10  de  dia- 
mètre à  la  partie  la  plus  renflée  de  la  panse. 

Peut-être  me  repro- 
chera-t-on  de  n'avoir 
point  donné  une  repré- 
sentation complète  de 
ce  vase?  Je  répondrai 
d'avance  à  cette  objec- 
tion par  les  considéra- 
tions suivantes  : 

i°  Le  profil  de  ce 
vase  étant  commun,  il 
m'a  paru  inutile  de  le 
reproduire  ; 

20  Un  dessin,  en  pro- 
jection orthogonale  ou 
en  perspective,  aurait 
déformé  le  décor  qui 
est   la   partie    intéres-  . 

santé  du  sujet. 

On  peut  s'étonner  de  l'absence  de  swastikas,  de  croix 
gammées  ou  pattées  ou  de  tout  autre  symbole  chrétien 
sur  les  objets  découverts  dans  la  nécropole  franque  du 
Fontenil.  En  outre  des  nombreux  obstacles  que  la  religion 
du  Christ  a  rencontrés  pour  s'établir  en  Gaule,  il  faut 
reconnaître  que,  dans  la  vallée  de  la  Varenne,  les  pratiques 
des  superstitions  antiques  ont  résiste  au  zèle  des  premiers 
apôtres  qui  y  prêchèrent  l'Evangile.  Quelle  que  fût  la  foi 
des  Ribert,  des  Sidonius,  des  Leufroy,  etc.,  ils  ne  purent 
déraciner  les  coutumes  païennes. 

J'ai  raconté  le  feu  de  saint  Christophe  à  La  Heuze  (1). 
J'ai  assisté  aux  baignades  dans  la  source  de  Saint- Hellier  (2). 

(  1  )  Bulletin  de  la  Société  d'Emulation  de  la  Seine-Inférieure, 
années  1893-94.  Amélie  Bosquet  :  Normandie  merveilleuse. 

(2)  Les  églises  de  l'arrondissement  de  Dieppe.  L'abbé  Tou- 
gard  :  Géographie  de  la  Seine-Inférieure. 

i3 


J'at  vu  ia  cavité  creusée  pour  remplacer  la  marc  vénérée 
du  bienheureux  saint  Saéns  (i)  et  suivi  la  procession  qui 
se  rend  chaque  année,  à  Orival,  à  la  chapelle  de  Saint- 
Pa  terne  (î).  Toutes  manifestations  des  cultes  du  feu,  des 
eaux  et  des  fontaines,  que  le  christianisme  n'a  pu  faire  dis- 
paraître complètement,  et  nous  sommes  au  xx'  siècle  ! . . . 

J'ai  fait  cette  digression  pour  montrer  qu'on  ne  peut 
tirer  aucun  argument  de  l'absence  de  symboles  chrétiens 
sur  les  objets  découverts  au  Fontenil,  et  que  cette  nécropole 
tranque  a  pu  recevoir  des  sarcophages  dès  la  fin  du 
v  siècle  et  rester  en  usage  jusqu'à  l'époque  des  inhuma- 
tions sans  mobilier,  c'esi-a-Uire  jusqu'au  n'  siècie.  A  cette 
époque,  la  nécropole  fut  reportée  en  amont  du  Fontenil. 
en  A  du  plan,  ainsi  que  )C  l'ai  précédemment  exposé. 

Je  n'ai  voulu  donner  ici  qu'un  résumé  des  découvertes 
faites  en  iSkei  et  djoo.  Cet  exposé  manque  forcément  de 
précision,  puisque  les  éléments  d'une  étude  méthodique 
l'ont  défaut  ;  mais  je  me  propose  de  poursuivre  mes  inves- 
tigations et  d'entreprendre,  avec  le  concours  de  M.  Bouc- 
tot,  des  louilles,  qui,  conduites  avec  soin,  permettront  de 
mettre  en  évidence  la  richesse  archéologique  de  la  nécro- 
pole franque  du  Fontenil. 

L'Astrolabe  de  Bèthencourt.  —  L'année  1909,  dit 
l'abbé  Tougard,  a  été  bonne  pour  le  Musée  départe- 
mental. On  devrait  le  dire  rien  que  par  l'activité  qu'a 
mise  le  conservateur;!  l'enrichir  du  fruit  de  ses  fouilles 
et  à  explorer  ses  anciennes  acquisitions. 
En  cet  ordre  d'idées,  le  Congrès  des  Sociétés  sa- 
li) L'abbé  Cochet,  op.  cit. 

(1)  Modeste  chapelle  élevée  au  xvm  siècle  sur  les  ruines  J'un 
sacellum  nmique  (DispJlcr  des  G allô- Romains  !).  On  ne  peut 
creuser  une  tombe  dans  le  peiit  cimetière  qui  l'entoure,  uni 
reiirer  des  tuiles  A  rebord  ut  des  fragments  antiques.  (Voir  l'abbe 
Cochet  :  Ripert.  arehéol.,  p.  14.  Commune  de  Saint-Hellier). 


i7n 

vantes  entendit  à  Rennes,  le  5  avril  dernier,  une  com- 
munication de  M.  l'abbé  Anthiaume,  licencié  ès- 
sciences  mathématiques,  aumônier  du  lycée  du 
Havre,  sur  l'Astrolabe  de  Jean  de  Béthencourt  et  la 
Navigation  des  Normands  au  Moyen-Age.  Comme  ce 
titre  l'indique  assez,  il  s'agissait  moins  de  décrire  un 
simple  bibelot,  sinon  unique  du  moins  Ion  curieux, 
entré  en  1 85  5  au  Musée  (n°  919),  que  de  révéler  en 
lui  un  vrai  document,  équivalant  presque  à  un  traité 
d'hydrographie. 

Notre  compatriote  a  eu  la  bonne  fortune  de  rencon- 
trer au  Congrès  un  spécialiste,  M.  le  docteur  J.  Sot- 
las,  de  la  Société  astronomique  de  France,  qui  l'a 
déterminé  a  développer  et  à  parfaire  son  étude.  De 
leur  collaboration  est  né  un  véritable  volume  gr,  wi-fy 
de  près  de  200  pages,  enrichi  de  tableaux  et  orné  de 
10  figures  dans  le  texte  et  de  8  planches  hors  texte  (la 
'•>'  reproduit  l'astrolabe  nautique  du  musée  de  Cau- 
debec-en-Caux.  Nicolas  Le  Tellier  l'avait  fabriqué  à 
Honneur,  en  (632).  L'ouvrage  a  pour  titre:  L' Astro- 
labe-quadrant du  Musée  de  Rouen.  —  Recherches 
sur  les  connaissances  mathématiques,  astronomi- 
ques et  nautiques  du  Moyen- Age. 

Construit  par  un  Européen,  et  ainsi  d'origine  chré- 
tienne et  latine,  notre  astrolabe  n'en  reproduit  pas 
moins  le  Zodiaque  qu'empluvaient  les  Arabes  au 
vin'  siècle.  Un  examen  très  attentif  de  ses  différentes 
parties  permet  d'en  placer  la  construction  au  commen- 
cement du  xiv*  siècle.  C'est  un  objet  normand,  ù  tout 
le  moins  par  son  usage.  L'instrument,  concluent-ils, 
un  beau  monument  du  génie  scientifique  du  moyen 
âge.  11  constitue  une  nouvelle  preuve  de  la  hardiesse  et 
de  la  science  nautique  des  marins  de  notre  province. 


Espérons  qu'il  donnera  une  nouvelle  ardeur  au* 
recherches  de  M.  Atuhiaume,  sur  l'enseignement 
local  de  l'hydrographie,  encore  si  imparfaitement 
connu. 

M.  de  Veslv  lient  a  ajouter  qu'il  n'y  avait,  en  effet, 
que  d'habiles  mathématiciens  dont  les  patientes  éiuJes 
pussent  meure  en  tout  son  jour  la  valeur  documen- 
taire et  scientifique  de  l'astrolabe. 


tions  auront  pu  être  complétées.  Mais  dès  aujourd'hui 
la  plume  habile  de  notre  collègue  M.  Duveau  offre 
à  notre  album  un  joli  dessin  qui  reproduit  partielle- 
ment sept  d'entre  eux. 

M.  le  Président  y  remarque,  comme  digne  d'une 
attention  spéciale,  celui  qui  porte  le  monogramme  du 
Christ  et  dont  le  couvercle  est  décoré  de  rosaces. 
M.  Pelay  souhaiterait  qu'il  en  fût  tiré  une  photogra- 
phie; mais  les  formalités  préalables  seront  laborieuses 
et  ne  permettront  pas  peut-être  d'accomplir  ce  vœu. 

M.  Le  Breton  estime  que  la  Commission  doit 
s'adresser  directement  à  M.  le  Maire,  et  il  a  bien  voulu 
lui  transmettre  lui-même  les  désirsde  la  Commission. 

Prix  d'une  statue  de  Desolbeaux.  —  La  restaura- 
tion de  la  cathédrale  ajoute  un  nouvel  intérêt  à  cette 
note  que  M.  Pelay  emprunte  à  Y  Inventaire  des 
Archives  (G.  2 1 53)  :  a  Le  19  juillet  i5i2,  le  cha- 
noine Louis  d'Estouteville  offrit  pour  la  réfection  du 
grand  portail  une  statue  de  N.-D.  exécutée  par  l'ima- 
gier des  Obeaux,  pour  5 7  livres  ». 

Notre  confrère  fait  ensuite  circuler  un  grand  et  très 
beau  dessin  :  vue  de  la  cour  de  l'abbaye  de  Saint- 
Amand,  à  Rouen. 

La  chapelle  de  l'ancien  Hôtel-de-Ville.  —  M.  G. 
Dubosc  résume  de  vive  voix  la  notice  intéressante 
qu'il  en  a  donnée  dans  le  Journal  de  Rouen;  et,  de  la 
part  de  M.  Poan  de  Sapincourt,  il  offre  à  l'album  de 
la  Commission  neuf  photographies  des  détails  et  un 
grand  plan  de  l'ensemble,  à  l'échelle.  Des  remercie- 
ments sont  votés  à  M.  Poan  de  Sapincourt. 

Le  Bourg-Dun.  —  D'après  une  note  qu'a  publiée  le 
Journal  de  Rouen ,  le  21   janvier  dernier,  M.   Pelay 


■  8> 


signale  dans  cène  commune  la  découverte  d'armes  e 
d'ossements  romains.  Le  faii  n'a  pas  échappé  a  M.  de 
Vesly  qui  s'est  renseigné  sur  place. 

Fontaine  d'Aiéthuse.  —  Le  mauvais  étal  de  la  fon- 
taine du  beffroi  a  suggéré  la  pensée  d'un  lavage.  Mais 
on  objecte  que  c'est  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  dangereui 
parce  qu'on  s'attaquera  au  calcin  de  durcissement,  ce 
qui  compromettra  la  conservation  des  sculptures.  Le 
meilleur  expédient  serait  de  consolider  les  parties  qui 
menacent  une  ruine  prochaine.  Tel  est  surtout  l'avis 
de  M.  Le  Breton. 

Heurtoir.  —  M.  Du  veau  tait  circuler  l'admirable 
dessin  qu'il  a  pris  en  voyage,  d'un  marteau  de  pone 
à  Acqui,  en  Piémont. 

M.  le  Président  se  félicite  qu'un  bon  nombre  de 
membres  soient  venus  assister  i\  la  réunion  ci  lui  aient 
donné  un  grand  intérêt  par  leurs  commuai  cm  ou? 
variées.  Il  lève  ensuite  la  séance.  Il  est  cinq   heures  d 


Marteau  1  Acqui  (Piémont). 


i83 


SÉANCE  DU   t5  AVRIL  1910 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  salle  du  Conseil 
de  Préfecture  (rez-de-chaussée),  sous  la  présidence  de 
M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  G.  Du- 
bosc,  Du  veau,  Garreta,  Lefort,  Minet,  Pelay,  Sarra- 
zin,  de  la  Serre,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM  Cou  tan,  Malicorne  et  Ver- 
nier. 

Lecture  est  donnée  du  procès-verbal  de  la  séance 
précédente.  Il  est  adopté  après  une  rectification  et 
deux  légères  retouches. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  comporte  les 
pièces  ci-après  :  Cartulaire  de  S. -Corneille  de  Corn- 
piègne,  publié  par  le  chan.  Morel  (pour  la  Soc.  hist. 
de  Compiègne,  t.  II,  années  1218-1260),  in-40  (1);  — 
Bulletin  hist.  du  Comité,  1 909,  1  et  2;  une  livr.  ;  — 
Bull...  de  la  Soc...  d'Eure-et-Loir-,  1909,  compl. 
6  livr.;  —  Bull,  de  la  Soc...  de  Langres,  IV;  1910; 
—  Bull,  de  la  Soc...  de  VOrne,  XXVIII,  4;  oct. 
1009;  —  Mém.  des  Antiquaires  de  la  Morinie,  1908- 
1909;  XXIX;  —  Société  d'Emul.  d'Abbeville,  Mé- 
moires, VI,  11;  —  Item,  Bulletin  1909,  3  et  4;  — 
Item,  Inauguration  de  la  statue  de  Boucher  de  Per- 
thes;  —  Bulletin  de  la  Soc...  de  Gand\  XVI H,  1 . 

L Assiette  du  Régiment  de  la  Calotte.  —  M.  de 
Vesly  est  heureux  d'apprendre  à  ses  collègues  que 

(1)  Peu   d'instants   avant  d'expirer,    M.    Léopold   Deiisle  fît 
l'éloge  de  cette  savante  publication. 


,84 


cette  curieuse  pièce  de  céramique,  dont  les  a  entre- 
tenus la  dernière  séance,  a  été  offerte  par  M.  Garreia, 
au  musée  départemental.  Des  remerciements  sont 
votés  avec  empressement  au  sympaihique  donateur. 

Les  sarcophages  de  Saint-Gervais.  —  M.  le  Prési- 
dent explique  que  la  mairie  a  donné  satisfaction  à  sa 
demande  de  photographier  ces  remarquables  cer- 
cueils; mais  elle  a  réservé  la  question  de  leur  dépôt. 
M.  de  Vesly  ajoute  qu'il  lui  a  paru  bon,  en  cet  éiai 
des  choses,  de  faire  procéder  à  un  moulage  de  la  plus 
ornée  de  ces  sépultures.  Cette  détermination  est  ac- 
cueillie avec  faveur. 

M.  Pelay  demande  quelle  a  été  la  décision  de  la 
municipalité  au  sujet  île  l'autorisation  des  fouilles  que 
le  conservateur  du  musée  se  proposait  de  pratiquer. 
Aucune  réponse  n'étant  intervenue,  notre  collègue 
souhaiterait  qu'un  rappel  de  cette  demande  fût  res- 
pectueusement adressé  au  maire.  Cette  motion  est 
adoptée  par  la  Compagnie  à  l'unanimité. 

Quant  à  la  date  présumable  de  ces  sarcophages, 
encore  inconnus  dans  notre  région.  M.  de  Vesly  les 
croiraii  nu  moinscarolitii>iens;  M.  Le  Breton  les  fèraii 
même  remonter  à  l'époque  mérovingienne,  quelques 
motifs  même  semblant  rappeler  les  décorations  gallo- 
romaines.  Les  Congrès  scientifiques  en  ont  signalé 
d'analogues  au  vie  s.;  mais  il  y  a  lieu  de  considérer  que 
chez  nous  le  christianisme  s'est  implanté  plus  tard  que 
dans  le  midi.  Il  en  résulte  ici  une  infériorité  marquée 
pour  nos  œuvres  d'art  d'époque  semblable.  D'ailleurs, 
la  question  reste  a  l'étude  :  car  on  ne  peut  espérer  que 
les  découvertes  aient  épuisé  le  sujet. 

Bulletin  de  la  Commission.  —  Le  5  courant,  M.  le 
maire  de  Sottevillc-sur-Mer  a  sollicité  de  M.  le  Préfei 


i85 

l'envoi  de  nos  procès-verbaux  «  pour  renseignement 
du  musée  de  l'école  des  garçons  de  la  commune  ». 

La  Commission  ne  peut  qu'être  flattée  de  l'intérêt 
témoigné  à  ses  études;  mais  à  l'examen  de  cette  péti- 
tion elle  a  regret  de  constater  qu'il  n'y  peut  être  donné, 
suite,  parce  que  l'envoi  constituerait  un  précédent  à 
conséquences  presque  incalculables.  A  cette  considé- 
ration morale  s'ajoute  une  impossibilité  matérielle, 
bon  nombre  de  Bulletins  étant  à  peu  près  épuisés. 

Oissel.  —  M.  le  Préfet  a  transmis,  il  y  a  huit  jours, 
à  M.  le  Président  la  copie  d'une  lettre  de  M.  le  maire 
cf  Oissel,  en  date  du  29  mars,  où  ce  magistrat  appelle 
l'attention  de  la  Commission  sur  le  mauvais  état  du 
monument  historique  connu  sous  le  nom  de  Porte 
des  Montons. 

La  Commission  n'a  pas  oublié  l'intérêt  que  mérite 
cet  édicule.  Malheureusement  sa  conservation  em- 
prunte aux  divers  propriétaires  auxquels  il  appar- 
tient des  difficultés  spéciales.  Après  délibération,  la 
Compagnie  ne  peut  que  prier  M.  le  Préfet  d'aviser 
avec  M.  le  maire  d'Oissel  aux  voies  et  moyens  les  plus 
propres  à  protéger  cette  porte  contre  toutes  les  chances 
de  dégradation  et  de  ruine. 

Suivent  les  communications  de  M.  de  Vesly,  qui 
comme  d'usage,  sait  y  unir  l'intérêt  à  la  variété. 

Dans  un  lot  de  monnaies  acquis  pour  le  Musée,  au  prix 
Je  7  fr.,  il  s'est  rencontre  les  médailles  ci-après  : 

i°  Un  grand  bronze  de  Trajan  coté  40  fr.  dans  Cohen 

[t.    II,   p.   95,  11°  540);  h  l'A/.  IMP.  CAES.  NERVA.  TRAIAN.  AVG. 
3ERMANICVS.    DACIVS.    P.   M.  Au    R/.   TR.    P.   VII.    IMP.    IUI.   COS. 

v.  p.  p.  se.  Rome  casquée,  assise  adroite,  sur  une  cuirasse 


.87 

Fontaine  d'Aréthuse.  —  La  Commission  se  de- 
mande avec  inquiétude  quelles  mesures  préservatrices 
vont  pouvoir  être  prises  en  faveur  de  Pédicule  qui 
accompagne  si  gracieusement  notre  Gros  Horloge. 
M.  Lefort  rappelle  que,  le  petit  monument  étant  muni- 
cipal, c'est  à  la  Ville  que  son  entretien  incombe.  Mais 
lorsqu'un  sérieux  devis  des  travaux  à  exécuter  aura 
été  dressé,  on  a  lieu  d'espérer  le  concours  des  crédits 
du  Ministère. 

Abus  de  l'affichage.  —  M.  le  Président  le  félicite 
vivement  d'avoir  débarrassé  les  murs  de  Péglise  Saint- 
Laurent  de  l'affreux  bariolage  que  leur  infligeait  la 
multitude  d'affiches  qui  les  défigurait,  ce  qui  a  été  une 
rude  besogne.  L'architecte  en  chef  gémit  sur  la  licence 
effrénée  des  afficheurs  à  laquelle,  malgré  les  règle- 
ments, n'échappent  ni  la  cathédrale,  ni  le  Palais  de 
Justice. 

Ancien  jubé  de  la  Métropole.  —  M.  G.  Dubosc 
expose  que  ses  colonnes  en  marbre  cipolin  avaient  été 
reléguées  dans  l'ancien  grand  séminaire.  Il  a  semblé 
préférable  de  les  ramener  à  la  cathédrale,  entre  l'édi- 
fice et  la  tour  Saint-Romain.  Elles  seront  ainsi  remises 
en  vue  pour  la  satisfaction  des  visiteurs. 

Criquiers.  —  Inscription  funéraire.  —  En  récla- 
mant quelques  explications  au  sujet  de  la  communi- 
cation que  M.  de  Vesly  a  faite  sur  ce  village,  dans  le 
Bulletin  de  1908,  M.  l'abbé  Louchet,  curé  de  la  pa- 
roisse, a  signalé,  dans  sa  sacristie,  un  marbre  épigra- 
phique  que  la  poussière  rendait  méconnaissable.  Ce 
losange  mesure  65o  millimètres  de  hauteur  et  de  lar- 
geur, sur  460  dans  sa  partie  la  plus  étroite.  Son  orne- 
ment caractéristique  est  un  cœur  ailé,  d'où  s'échappent 
des  flammes,  le  tout  encadré  d'un  triangle  isocèle  de 
io3  millimètres  de  côté  sur  une  base  de  140.  On  lit 
ensuite  : 


189 

L'acte  de  décès  dit  que  Martial  Dufour,  âgé  de 
soixante-trois  ans  environ,  était  né  à  Limoges.  Parmi 
les  ecclésiastiques  présents  aux  obsèques,  il  nomme 
François  Rogier,  prieur  de  l'abbaye  de  Beau  bec. 

L'évéque  cité  sur  ce  marbre  a  donné  son  nom  à  une 
rue  de  Beau  vais.  Il  fut,  ajoute  M.  le  curé,  l'un  des 
plus  célèbres  prélats  qui  ont  occupé  ce  siège,  et  il 
devint  même  cardinal. 

Si  le  marbre  n'est  pas  encore  replacé  dans  l'église, 
la  Commission  conseille  de  l'encastrer  dans  la  mu- 
raille, en  laissant  en  arrière  un  espace  libre  pour  pré- 
venir la  formation  du  salpêtre. 

M.  de  Beaurepaire  déplore  à  cette  occasion  les  ra- 
vages que  le  salpêtre  a  causés  à  Bouville  au  curieux 
monument  épigraphique  que  l'abbé  Papillon  entou- 
rait d'une  sollicitude  éclairée. 

La  dalle  tumulaire  de  Saint-Aubin-sur-Mer,  ajoute 
M.  Pelay,  en  a  également  subi  de  fâcheuses  atteintes. 

A  ce  propos,  M.  le  Président  rappelle  la  splendide 
pierre  tombale  de  l'abbaye  de  Saint-Georges,  en  fa- 
veur de  laquelle  il  voulut  jadis  inutilement  prendre 
quelques  mesures  de  préservation.  On  pourrait  songer 
soit  à  la  relever,  soit  à  l'entourer  d'une  grille  très  basse 
ou  à  la  recouvrir  d'une  plaque  de  verre. 

Chacun  de  ces  procédés  soulève  des  objections. 
M.  Lefort  croit  que  le  plus  sûr  serait  d'insister  auprès 
du  Ministère  pour  la  sauvegarde  de  ce  beau  monu- 
ment tumulaire.  Les  Beaux-Arts,  une  fois  saisis  de  la 
question,  aviseraient  au  moyen  le  plus  convenable  à 
employer. 

Notre  confrère  a  pu  ainsi,  il  y  a  quelques  années, 
relever  les  belles  dalles  de  Préaux,  et  il  a  eu  en  même 


lislactîoi)  Je   renouveler  le   carrelage  de 


temps   H 
l'église. 

Rue  du  Lieu-de-Santé . 
archives  Je  la   Commission 
«cour  A  venelle  »,  dans  la  rueJu  Lieu-de-Sam 
vnii  plusieurs  types  intéressa  jus  d'anciennes  maisons 


M.    Duveau    offre    aui 
photographies  de  la 


Queues  jours  auparavant  (4  avril),  grâce  au  Jon 
du  chimiste  Raimond  Coulon.  notre  album  s'était  en- 
richi de  la  photographie  d"un  objet  assez  singulier, 
petit  mémorial  de  l'habileté  métallurgique  de  nos  an- 
cêtres. Sur  le  socle  qui  le  supporte  on  lit  : 

Reconstitution  des  DodécaèJrri  xdUf-romains. 

Dodécaèdre  creux,  ajouré  et  perlé, 

lrondu  d'un  seul   jet,   sans   soudures, 

Tvpk  du  Musée  de  Roukn  (l). 


La  séance  est  levée  à  quatre  heures  un  quart. 


(i)  En  1694,  le  P.  Mené 
lâg)  que  le  dodécaèdre 


r  croyait    {Traité  des   Enigmes, 
vait  aux  sort»».  (N.  d.  S.) 


19I 


SÉANCE  DU  28  MAI   1910 


Elie  ouvre  à  deux  heures,  sous  la  présidence  de 
M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Etaient  présents:  MM.  G.  de  Beau  repaire,  Delabarre, 
G.  Dubosc,  Duveau,  Garreta,  Lormier,  l'abbé  Loth, 
Pelay,  de  la  Serre,  Vernier,  de  Vesly  et  l'abbé 
Tougard. 

S'étaient  excusés  :  MM.  Le  Verdier  et  Malicorne. 

Tout  d'abord,  M.  le  Président  se  lève  pour  déplo- 
rer la  nouvelle  perte  que  vient  de  faire  la  Commission, 
en  la  personne  de  M.  Albert  de  Bellegarde,  qui  en 
était  un  des  doyens  d'âge,  aussi  bien  que  de  promo- 
tion, puisqu'il  y  était  entré  il  y  a  quarante-deux  ans. 
Si  ses  fréquents  séjours  à  la  campagne  ne  lui  permet- 
taient pas  de  s'associer  régulièrement  à  nos  études,  il 
n'en  tenait  pas  moins  un  rang  des  plus  distingués 
parmi  nos  antiquaires.  Ses  collections  de  meubles,  de 
faïences,  d'ex-libris  et  de  portraits  normands  ont  mar- 
qué dans  l'histoire  locale  de  la  curiosité. 

Un  assentiment  général  accueille  les  profonds  re- 
grets qu'exprime  M.  le  Président,  au  nom  de  la  Com- 
pagnie. Il  ajoute  que,  empêché  par  un  cas  de  force 
majeure  d'assister  aux  obsèques,  il  a  tenu  à  y  faire 
représenter  officiellement  la  Compagnie  par  le  secré- 
taire et  par  les  conservateurs  du  Musée  des  Antiquités 
et  du  Musée  de  peinture. 

Correspondance  imprimée.  —  En  voici  le  détail  : 
Neuf  grandes  et  belles  photographies   avec  deux 


103 

p tans  (complétai!!  les  précédents  procès-verbaux)  des 
resies  de  la  chapelle  de  l'ancien  Hôtei-de-Yille  de 
Rouen,  offerts  a  la  Commission,  par  M.  G.  Dubosc, 
au  nom  de  M.  Poan  de  Sapincoun  (de  nouveau 
remercié);  —  Congrès  archéologique  de  France,  ses- 
sion lxxv.  à  Caen  (  iqo8),  3  forts  volumes  in-8°;  — 
Bulletin  des  Amis  des  Sciences  naturelles  de  Rouen. 
année  1908;  —  Soc.  archéol.  de  Beaune,  mém.  1908; 
—  Mem.delaSoc.arckeol.de  Touraine,  XLV11I. 
1909;  —  Bulletin  item,  1909,  4;  1.  XVI  II:  —  Bull, 
de  la  Soc.  archéot.  de  Nantes.  1909,  1  ;  t.  L;  —  Bull, 
des  Antiquaires  de  la  Morinie,  a33;  1910,  1  ;  — 
Mettensia,  VI  (Antiquaires  de  France],  1909,  1;  — 
Bull,  des  Soc.  sav.  de  Caen  (non  mis  dans  le  com- 
merce), n"  2,  3,  4,  5.  Caen,  1909  ;  —  Baron  G.  Je 
Vismes,  2  fasc.  histor.  pei.  in-8°.  Vannes,  1908.  (La 
rédaction  en  a  été  provoquée  par  le  Bulletin  de  la 
Commission,  XIV,  a8). 

Lecture  est  donnée  du  procès-verbal  de  la  dernière 
séance.  Elle  amène  quelques  échanges  de  vues  sur 
les  sarcophages  de  Saint-Gervais. 

Correspondance  manuscrite.  —  A  leur  sujet  M.  le 
Président  lit  cette  lettre  endatedu  2  courant  : 

«  Monsieur  le  Président,  en  réponse  à  votre  lettre 
du  ïo  avril  dernier,  j'ai  l'honneur  de  vous  faire  con- 
naître que  je  suis  heureux  de  vous  autoriser  à  prati- 
quer des  fouilles  sur  l'esplanade  de  l'église  Saint- 
Gervais. 

*  Toutefois,  il  reste  bien  entendu  que  la  ville  de 
Rouen  ne  participera  en  aucune  façon  aux  frais  et  qu'à 
la  suite  de  ces  touilles,  la  voirie  sera  remise  en  état. 

■  Dans  le  cas  où  elles  seraient  de  nature  à  causer  une 


io3 

gène  quelconque,  je  me  réserve,  bien  entendu,  le  droit 
de  révoquer  la  présente  autorisation. 
»  Veuillez  agréer. . . 

»  Le  Maire  de  Rouen, 

»  M.  Lem4Rchand,  adjoint  ». 

La  Commission  sait  bon  gré  à  la  Ville  de  cette  gra- 
cieuse autorisation  qui  peut  amener  d'intéressantes 
découvertes.  Quant  aux  conséquences  pratiques  de  la 
fouille,  la  Commission  en  examine  diverses  hypo- 
thèses qui  ne  présentent  aucune  difficulté  sérieuse.  Elle 
croit  donc  que,  sans  nouvelles  démarches,  les  travaux 
peuvent  être  commencés. 

Lillebonne.  —  Projet  de  constructions.  —  Mardi 
dernier,  M.  le  Préfet  a  envoyé  à  M.  G.  Le  Breton  la 
copie  d'une  lettre,  écrite  au  Havre,  le  9  mai,  par 
M.  Herrenschmidt,  pour  le  consulter  sur  les  bâti- 
ments communaux  qu'on  se  propose  d'élever  à  pro- 
ximité du  théâtre  romain.  Il  y  a  lieu  d'examiner  si  ces 
constructions  «  ne  sont  pas  susceptibles  de  porter 
atteinte  à  la  vue  des  ruines  de  Lillebonne  ». 

Au  simple  énoncé  de  la  question,  des  murmures 
improbateurs  se  produisent  de  divers  côtés.  M.  le  Pré- 
sident invite  M.  de  Vesly,  particulièrement  bien  infor- 
mé et  ainsi  tout  à  fait  à  même  d'émettre  un  avis  auto- 
risé, à  exprimer  d'abord  son  sentiment.  Le  conserva- 
teur du  Musée  estime  qu'il  ne  faut,  à  aucun  prix, 
modifier  l'aspect  d'une  ville  qui  possède,  si  près  l'une 
de  l'autre,  une  construction  romaine  et  cette  tour  du 
haut  moyen  âge,  que  la  présence  de  Guillaume-le- 
Conquérant  a  illustrée.  «  Rouen  a  eu  le  malheur, 
dit-il,  de  laisser  mettre  en  bouteille  les  vestiges  de  la 

»4 


lourde  la  Pucelle  ».  il  ne  faut  pas  que  cette  catas- 
trophe archéologique  se  renouvelle  ;i  Lillebonrte.  Le 
département  a  d'ailleurs  le  droit  d'intervenir  vigou- 
reusement dans  cette  discussion  :  car  il  a  fait  d'assez 
grands  sacrifices  pour  les  antiquités  de  Juliobona. 

Ces  vues  sont  très  goûtées  par  la  Commission  ;  et  à 
l'unanimité  elle  invite  M.  le  Préfet  à  s'opposer  cner- 
giquemem  à  toute  grande  bâtisse  moderne  capable  de 
jeter  un  trouble  irréparable  dans  l'aspect  des  lieux  et 
dans  le  culte  de  leurs  souvenirs. 

Cathédrale.  Portail  Saint-Jean.  —  Plusieurs  con- 
frères ont  demandé  à  l'abbé  Tougard  comment  ce 
portail  est  resté  dans  l'état  défectueux  contre  lequel 
notre  collègue,  M.  G  de  Beaurepaire,  a  si  justement 
protesté. 

M.  G.  Dubosc  répond  que  le  bien  fondé  de  la  plainte 
a  été  reconnu  par  M.  Chaisne,  qui  a  fait  exécuter  la 
colonne  à  placer.  Si  elle  est  restée  jusqu'ici  sans  em- 
ploi, la  faute  en  est  à  des  scrupules  techniques  dont 
M.  Baudot  n'a  pu  encore  se  dégager.  La  Commis- 
sion se  plait  à  penser  qu'une  nouvelle  insistance 
obtiendra  enfin  le  résultat  légitimement  attendu. 

M.  de  Vesly  a  la  parole.  Il  commence  par  taire 
remercier  M.  Garreta  de  la  pierre  gravée  à  l'écusson  de 
la  famille  Brice  qu'il  a  bien  voulu  offrir  au  musée 
départemental.  Puis  il  fait  ces  quatre  lectures  : 

J'opère  des  fouilles,  dit-il,  en  ce  moment  sur  le  plateau 
des  Hautes-Bruyèreslcommunede  Blosseville-Bonsecoursi, 
au  lieu  dénommé  Les  Quatre  Citernes  ou  Les  Quatre 
Terrines.  J'espère  pouvoir  expliquer  devant  la  Commis- 
sion, dans  une  prochaine  séance,  le  but  de  mes  rechercha 
et  y  joindre  quelques  lignes  sur  les  travaux  de  fortifications 


t95 

exécutés  pour  la  défense  de  Rouen.  En  attendant,  j'expo- 
serai le  résultat  de  quelques  investigations  auxquelles  je 
me  suis  livré. 

Ducat  <Tor  de  Philippe  11  d'Espagne.  —  Les  décou- 
vertes de  monnaies  anciennes  furent  fréquentes  à  Amfre- 
ville-la-Mivoie,  et  celles  de  médailles  romaines  faites  en 
1806  et  de  1862  ont  été  enregistrées  par  l'abbé  Cochet 
(Répert.  archéol.>  pp.  263-264).  La  découverte  d'une  mon- 
naie d'or,  trouvée  par  M.  Noblesse,  instituteur,  en  dres- 
sant la  tombe  d'un  de  ses  parents,  dans  le  cimetière  de  La 
Mivoie,  me  semble  intéressante  à  signaler.  Philippe  II  fut 
l'ennemi  de  la  France  et  fomenta  les  troubles  de  la  Ligue. 
L'ambitieux  fils  de  Charles-Quint  avait  projeté  d'ajouter 
aux  couronnes  d'Espagne  et  d'Angleterre,  qu'il  portait 
déjà,  celle  du  royaume  de  France. 

La  monnaie  trouvée  par  M.  Noblesse  a-t-elle  appartenu 
à  l'un  de  ses  partisans  ou  perdue  par  un  des  Espagnols 
qui  habitaient  et  trafiquaient  dans  Rouen?  La  réponse  est 
du  domaine  des  hypothèses.  Cependant  il  m'a  semblé  que 
la  médaille  trouvée  in  situ  méritait  d'entrer  au  Musée 
d'antiquités. 

Voici  la  description  de  la  monnaie  : 

A  l'A/,  Philippe  regardant  ù  droite,  portant  la  cuirasse 
et  la  couronne  fermée  :  phs.  i>.  g.  hisp.   angl.  rex.  dvx. 

BRAB. 

Au  /£/,  L'écusson  écartelé  et  contre-écartelé  de  Cas- 
tille,  de  Léon,  de  Bourgogne,  de  Flandre  et  de  France, 
posé  en  abîme.  L'écu  est  entouré  du  collier  de  la  Toison - 
d'Or  et  timbré  d'une  couronne  fleurdelisée  et  fermée. 
Poids  :  5  grammes. 

Four  de  potier.  —  La  commune  de  La  Mivoie  m'a  en- 
core fourni  une  autre  découverte.  Sur  le  côté  gauche  de 
la  route  de  Paris,  au  n°  yo,  se  voit  une  rampe  d'accès  à 
des  immeubles  qui  portent  sur  le  cadastre  (section  A)  les 


i6l,  *6t,  jfiîet  Î5i 


■  l.iil-  le  c 


ivelle  c 


iope 


En  démolissant  une  cave  creuse; 
mi  dit  terrassements  pour  édi- 
tion,  les  ouvriers  de  M.  Léon 

trouvé  les  vestiges  d'un  four  Je 


Mignot,  propriété 
potier. 

Je  suis  arrivé  trop  tard  pour  juger  Jes  dispositions  que 
présentait  te  fourneau;  maïs  j'ai  pu  recueillir,  avec  le  con- 
cours de  M.  Mulot,  plusieurs  pièces  qui  servaient  à  l'en- 
castage  des  vases  soumis  à  l.i  cuisson.  C'est  ainsi  que  je 
peux  présenter  un  petit  support  céramique  de  forme  trian- 
gulaire ou  plutôt  présentant  trois  branches  munies  cha- 
cune d'une  pointe  pour  l'isolement  des  pièces,  et  des 
plaques  ou  biscuits  portant  des  traces  de  glaçure  jaune 

Cette  découverte  n'a   rien  qui    puisse  surprendre  dans 
une  localité  qui,  avec  la  Poterie  de  Belbeuf,  dut  être 
ciennement  un  centre  de  fabrication  de  céramique. 

Monnaies  gauloises.  —  C'est  au  hasard  que  je  dois  de 
posséder  sept  monnaies  gauloises  en  bronze  coulé,  prove- 
nant de  la  trouvaille  faite  en  1S48,  par  M.  de  Valdory,  i 
Saint-Germain-sous-Cailly.  Celte  découverte  a  donné  lieu 
à  des  notes  et  mémoires,  par  MM.  A.  de  Barthélémy, 
Lambert,  L,  de  Glanville,  l'abbé  Cochet,  etc.,  résumés 
par  M.  Adrien  Blanchet,  dans  son  Inventaire  des  Trésors 
gaulois  (1).  La  dernière  étude,  dans  laquelle  il  fut  ques< 
tion  de  la  découverte,  a  été  lue  par  noire  savant  collègue. 
M.  Drouet,  dans  la  séance  de  la  Commission  dcsAntiqut 
tés  du  17  octobre  1899  (a|. 

L'étude  de   ces  petits  bronzes   m'a   fait 

1»  Deux  monnaies  attribuées  aux  A  m  bis 

Blanchet  et  qu'il  désigne  ainsi  (3(  :  •  Je  classe  encore  dans 

cette  série  un  bronze  au  personnage  courant,  évidemment 


{1)  A.  Blanchet,  Traite  des  Monnaies  gauloises,  t.  U, 
dice  i.pp.  3ot-3gi. 
(î)  Bull,  de  la  Comm.  des  Antiq,,  t.  XI,  pp.  35a-356. 
(3)  Op.  cit.,  p.  374. 


" 


iQ7 

inspire  de  ceux  donnés  aux  Véliocasses  (fig.  370).  Le  cava- 
lier du  Rj  se  retrouve  sur  un  bronze  dont  un  côte  est  cer- 
tainement imité  du  denier  celtibérien,  attribué  à  Balsio.et 
(en  note)  sur  un  bronze  analogue  à  Sain t-  André-sur  - 
Cailly  (Seine- Inférieure)  ». 

20  Quatre  monnaies  que  je  classerai  aux  Catalauni 
Renio,  pour  suivre  la  nomenclature  de  M.  Blanchet  qui 
s'exprime  ainsi  (i)  «  De  nombreux  auteurs  ont  classé  aux 
Catalauni  les  bronzes  coulés  portant  un  guerrier  tenant 
un  torques  (anneau  fermé  sur  certains  exemplaires)  et  un 
quadrupède  (fig.  395).  Le  catalogue  du  Cabinet  de  France 
donne  le  nom  de  Camulus  à  ce  personnage  (n°*  81 33, 
81 41,  8143);  mais  il  est  presque  inutile  de  faire  remar- 
quer que  cela  n'est  basé  sur  aucun  autre  motif  que  sur 
l'opinion  de  F.  de  Saulcy  ». 

De  nombreuses  monnaies  de  ce  type  ont  été  trouvées 
dans  les  départements  de  l'Aisne,  de  l'Oise,  de  la  Marne, 
de  Seine-et-Oise  et  de  Seine-et-Marne. 

3°  La  dernière  monnaie  que  j'avais  à  examiner  a  été 
très  difficile  à  déterminer  par  suite  de  son  état  fruste  à 
VA/,  comme  au  RI.  M.  A.  Blanchet  vient  de  m'écrire 
qu'il  faut  l'attribuer  aux  Véliocasses. 

Les  sept  monnaies  viendront  s'ajouter  aux  vingt-cinq 
jadis  achetées  par  l'abbé  Cochet,  ou  plutôt  à  celles  que  les 
voleurs  ont  laissées. 

Reliquaire.  —  Lait  de  la  Vierge.  — Je  ne  sais  vraiment 
si  le  titre  de  reliquaire  peut  être  donné  à  un  cadre  de  bois 
doré,  garni  d'un  verre  pour  protéger  des  fleurons  et  volutes 
en  papier  doré  ?  Il  est  vrai  que  cet  entourage  est  destiné  à 
orner  un  christ  en  verre  et  un  fragment  de  roche  qu'une 
bandelette  imprimée  désigne  ainsi  :  Lait  de  la  Sainte 
Vierge. 

Cet  assemblage  d'objets  divers   remonte  au  xvne  siècle, 

(i)  Op  cit.,  p.  374. 


Il  a  fait  l'étonnement  ei  a  provoque  les  investigations  de 
nombreux  chercheurs.  On  savait  bien  que,  sous  le  règne 
de  Louis  XIV,  plusieurs  pèlerinages  avaient  été  organises 
pour  la  visite  des  Lieux  Saints,  mais  aucun  historien,  que 
je  sache,  n'avait  parlé  des  souvenirs  rapportés  de  Pales- 
tine. C'est  à  la  lecture  d'un  récit  du  docteur  L.  Boucher 
qu'on  doit  les  éclaircissements  sur  cette  intéressante 
question  : 

•  Nous  nous  dirigeons  ensuite  n).  écrit  te  médecin 
rouennais,  vers  la  Grotte  du  Lait,  qui  perpétue  une  cu- 
rieuse légende.  Marie  et  Joseph,  dans  leur  fuite,  s'étaient 
réfugiés  sous  un  renfoncement  du  rocher  et  l'émotion  de 
la  Vierge,  a  l'idée  qu'on  allait  massacrer  les  enfants  fui 
telle,  que  la  source  de  son  lait  se  tarit  momentanément. 
Mais,  au  bout  de  peu  d'instants,  il  reparut  plus  abondant, 
si  abondant  même,  qu'il  en  tomba  quelques  gouttes  sur 
la  pierre  pendant  qu'elle  allaitait  I  Entant. 

•  Et  depuis,  les  lemmes  du  pays,  les  chrétiennes  comme 
les  musulmanes,  prennent  un  peu  de  la  poussière  de  cette 
roche  calcaire  pour  guérir  celles  qui  n'ont  pas  de  lait  ». 

11  est  fort  probable  que  le  fragment  de  roche  (c.irbonate 
de  chaux),  offert  au  Musée  par  M.  Poussier,  n'est  qu'un 
souvenir,  rapporté  de  Palestine  par  un  pieux  voyageur  qui 
lui  a  donné  les  honneurs  d'un  encadrement  semi-somp- 
tueux. Dans  tous  les  cas  cet  objet  a  etc  trouvé  par  le  do- 
nateur, dans  un  grenier  où  il  avait  été  déposé  avec  plu- 
sieurs objets,  à  l'époque  de  la  Révolution.  Il  proviendrait 
de  l'ancien  couvent  des  Capucins  de  Dieppe. 

Prix  décernés  pur  l'Académie  de  Rouen.  —  Avant  la 
Révolution,  l'usage  voulait  que  les  prix  aux  élèves  des 


i   Voyage  de  Terre-Sainte  (xx:x'   pèlerinage  .1  Tifnutli  m) 
en,  irop.  Gy,  190g;  page  <,6. 


199 

grandes  Ecoles  de  la  Ville  (1)  fussent  décernés  dans  une 
séance  solennelle  tenue  chaque  année,  dans  les  premiers 
jours  du  mois  d'août,  par  l'Académie  de  Rouen  (2). 

Cependant,  on  ignorait  généralement  que  ces  prix 
étaient  des  objets  se  rapportant  aux  sciences  qu'étudiait 
le  lauréat. 

Nous  avons  eu  l'heureuse  chance  de  voir  deux  instru- 
ments attribués  aux  élèves  de  l'Ecole  de  Mathématiques, 
pour  Tannée  1772. 

La  séance  eut  lieu,  cette  année  là,  le  5  août,  dans  la 
grande  salle  de  l'Hôtel -de-Ville,  et  le  discours  d'ouver- 
ture fut  prononcé  par  M.  Haillet  de  Couronne. 

Le  premier  prix  fut  décerné  à  M.  Leblant.  Il  consistait 
en  un  très  beau  graphomètre  renfermé  dans  une  gaine  en 
cuir  frappé  à  froid  d'un  semis  de  fleurs  de  lis.  Cet  instru_ 
ment  est  aujourd'hui  la  propriété  de  M.  Garreta. 

Le  second  prix,  obtenu  par  M.  Bournisien  de  Repen- 
ville  (sic),  est  une  boussole  d'arpenteur  avec  sa  boîte  en 
noyer.  Il  appartient  au  Musée  d'Antiquités. 

Les  deux  instruments,  graphomètre  et  boussole,  sont 
sortis  des  ateliers  de  Canivet,  à  l'enseigne  de  La  Sphère,  à 
Paris.  Ils  portent,  gravés  dans  un  cartouche  aux  armes  de 
la  ville  de  Rouen,  l'inscription  suivante  dans  laquelle  figure 
le  nom  du  lauréat  :  Hoc  Prœmium  Civitas.  Rotho.  De. 
aquod.  Rotho.  Judicio  Addixit  Academiœ.  Anno  1772. 

Suit  cette  notice  par  M.  G.  Dubosc  : 

En  feuilletant  l'inventaire  des  biens  laissés  par  Alexis 
Le  Bovier  de  Fontenelle,  chanoine  de  Rouen,  mort  à 
Rouen  le  20  novembre  1741,  à  deux  heures  de  l'après- 

(1)  Ecoles  d'Anatomic,  de  Chirurgie,  d'Accouchements,  de 
Botanique,  de  Peinture  et  Dessin,  de  Mathématiques  et  d'Hy- 
drographie. 

(2)  Le  docteur  Gosscaume.  —  Résumé  des  Travaux  de  l'Aca- 
démie de  Rouen,  5  volumes. 


midi,  J;in=  une  des  maisons  canoniales  de  la  rue  Sami- 
Romain,  j'ai  trouvé  meniion  de  quelques  indications  in- 
téressantes. 

On  voit  figurer  en  effet,  dans  cet  inventaire,  trois  ta- 
bleaux ainsi  désignés  :  >  Trois  labieaut  à  bordures  dorées 
représentant  Mp  de  Colbert,  archevêque  de  Rouen,  le 
frère  du  dict  défunt,  et  M'  de  Corneille,  son  oncle  ». 

Le  frère  dudit  défunt,  c'est  Bernard  Le  Bovier  de  Fon- 
tenelle,  l'auteur  de  la  Pluralité  des  Mondes.  Quant  a 
■  Mr  de  Corneille,  son  oncle  t,  en  l'absence  de  désigna- 
tion de  prénom,  il  est  difficile  de  savoir  s'il  s'agude  Pierre 
ou  de  Thomas  Corneille. 

Les  scellés  furent  tout  d'abord  apposés  sur  la  maison  de 
la  rue  Saint-Romain,  à  la  requête  de  Jean  Lherminier, 
prêtre  habitué  en  la  paroisse  Saint-Laurent,  qui  était  por- 
teur de  ia  procuration  de  M.  Bernard  Le  Bovier  de  Fon- 
icnelle,  un  des  quarante  de  l'Académie  française,  demeu- 
rant à  Paris,  rue  et  paroisse  Saint-Roch,  seul  héritier  pur 
et  simple  de  son  frère, 

Après  la  levée  des  scellés,  une  vente  en  plusieurs  vaca- 
tions eut  lieu.  On  voit  que  le  portrait  de  Mgr  de  Colbert 
fut  adjugé  pour  16  livres  à  M.  Guebart  ;  on  voit  également 
que  toute  la  bibliothèque,  où  figuraient  les  œuvres  des 
deu\  Corneille,  lut  également  vendue;  qu'on  mit  égale- 
ment aux  enchères  un  Dictionnaire  de  Moreri,  adjugé  â 
l'abbé  Denis,  pour  5o  sols;  une  Histoire  des  Tura,  par 
Mézeray,  adjugée  à  Le  Boucher,  devant  le  Palais. 

Quant  aux  deux  portraits  de  Fontenelle  et  de  Corneille, 
ils  ne  figurent  pas  dans  la  vente.  Il  est  à  penser  qu'ils  furent 
remis  à  Fontenelle,  qui  devait  encore  survivre  sçïie 
ans  a  son  frère  Alexis,  le  chanoine  de  la  Cathédrale. 

Exposition  de  Gtascoiv.  —  M.  le  Président  l'an- 
nonce d'après  sa  correspondance  particulière.  A  en 
juger  par  les  ressources  dont  disposent  les  organisa- 
teurs, elle  promet  d'être  brillante. 


20! 


Il  ajoute  que  dans  le  reliquaire  présenté  tout  à 
Prieure  par  M.  de  Vesly,  il  a  remarqué  des  émaux 
soufflés  de  Nevers.  On  fabriquait  ainsi  les  singu- 
lières amulettes  du  Genétay,  qui  n'ont  disparu  du 
commerce  que  vers  i83o. 

Eglise  Saint-Laurent.  —  M.  Delabarre  déplore  le 
mauvais  état  des  toitures  de  la  chapelle  septentrionale 
et  de  la  sacristie  ;  les  fermetures  de  l'église  lui  semblent 
insuffisantes.  Mais  comment  qualifier  les  hideux  ra- 
vages que  l'audace  des  gamins  a  multipliés  aux  fenê- 
tres? Us  ne  savent  respecter  absolument  rien,  si  bien 
qu'il  a  fallu  garnir  de  rideaux  les  fenêtres  de  la  vieille 
maison  de  la  rue  Saint- Romain,  pour  leur  faire  redou- 
ter des  habitants  imaginaires. 

M.  le  Président  fait  observer  que  d'autres  nations 
forment  la  jeunesse  au  respect  de  ces  constructions  du 
passé  qui  sont  Tune  des  pages  les  plus  instructives  de 
toute  histoire  nationale. 

Il  y  a  un  demi-siècle  nos  vieux  monuments  por- 
taient souvent  des  inscriptions  préservatrices.  Pour- 
quoi ne  les  renouvellerait-on  et  ne  les  multiplierait-on 
pas  en  intéressant  expressément  la  responsabilité  des 
parents  ?  Les  instituteurs  ne  sauraient  trop  former  leurs 
écoliers  à  ces  égards  intelligents  que  méritent  spécia- 
lement toutes  les  œuvres  du  passé. 

M.  Pelay  estime  que  le  meilleur  résultat  s'obtien- 
drait peut-être  par  un  vœu  adressé  tant  à  M.  le  Préfet 
pour  le  Conseil  général,  qu'à  l'Inspecteur  départe- 
mental pour  instructions  à  ses  instituteurs. 

M.  Le  Breton  se  félicite  des  travaux  et  de  l'assistance 
de  cette  séance,  et  les  membres  ne  songent  qu'à  se 
séparer,  quand,  averti  d'une  note  rédigée  à  tout  ha- 


sard,  M.  le  Président  autorise  le  Secrétaire  à  la  joindre 
sans  lecture  au  procès- verbal.  La  voici  : 


Mgr  Barbier  de  Montaull.  —  Au  commencement 
d'avril  a  paru  la  bibliographie  de  cet  émîneni  archéo- 
logue. C'est  un  volume  gr.  in-8°  de  4?o  pages  i[ui 
atteint  le  chiffre  invraisemblable  de  4.415  numéros. 

Un  renseignement  particulièrement  intéressant  ai 
que  les  articles  manuscrits  et  les  notes  amassées  par 
Mgr  Barbier  seront  réunis  au  Musée  Saint-Jean 
d'Angers,  qui  possède  déjà  toutes  ses  publications. 

On  s'est  étonné  à  bon  droit  que  ce  travailleur,  qui 
écrivit  de  1849  a  1901,  n'ait  pas  trouvé  place  dans  k 
Vapereau.  Il  semble  se  rattacher  à  notre  département 
parla  branche  de  sa  famille  que  représente  aujour- 
d'hui M.  le  marquis  de  Montault,  maire  de  Nointot. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  le  quart. 


) 


203 


SÉANCE  DU  8  JUILLET  1910 

Elle  ouvre  à  deux  heures  vingt  minutes,  sous  la 
présidence  de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  G.  de  Beaurepaire,  Dela- 
barre,  Drouet,  G.  Dubosc,  Duveau,  Pelay,  Ruel,  de 
la  Serre,  Vernier,  de  Vesly  et  l'abbé  Tougard. 

S'étaient  excusés  :  MM.  P.  Le  Verdier,  Malicorne, 
Minet  et  Vallée. 

En  ouvrant  la  séance,  M.  le  Président  se  lève  pour 
déplorer  le  nouveau  deuil  qui  vient  de  frapper  la 
Commission,  dans  la  personne  de  M.  Biochet,  notaire 
honoraire  à  Caudebec.  Nous  l'avions  pour  collègue 
depuis  vingt-cinq  ans,  et,  sans  que  sa  mort  nous  ait 
été  officiellement  annoncée,  sa  perte  n'en  sera  pas 
moins  appréciée  dans  nos  rangs.  Il  laisse  une  somme 
de  10,000  francs  au  petit  musée  municipal  de  Caude- 
bec, créé  sur  son  initiative.  Il  avait  terminé,  il  y  a 
une  douzaine  d'années,  un  ouvrage  important  sur  la 
noblesse  qui  devait  former  un  volume  in-40,  mais  ne 
serait  publié  qu'après  sa  mort.  On  assure  qu'un  no- 
taire local  est  chargé  de  l'accomplissement  de  ses  vo- 
lontés. M.  le  Président  souhaiterait  que  les  moindres 
notes  de  ce  travailleur  distingué  fussent  recueillies 
avec  soin, soit  par  la  Commission,  soit  par  les  Archives 
départementales.  Le  secrétaire  espère  avoir  à  ce  sujet 
quelque  moyen  d'information. 

Distinction  honorifique.  —  M.  Le  Breton  ne  veut 
pas  continuer  la  séance  avant  de  féliciter  chaudement 


I 


le  conservateur  du  Musée  départemental  de  ta  men- 
lion  honorable  que  vient  d'accorder  l'Académie  Je* 
Inscriptions  à  son  important  mémoire  sur  les  Fana. 
Après  lecture,  le  procès-verbal  de  la  dernière 
séance  est  adopté  sans  observation.  M.  le  Président' 
fait  néanmoins  deux  intéressantes  additions. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  comprend  : 
Société  des  Antiquaires  de  France,  mémoires  LXIX, 
mioo;  item.  Bulletin.  1909;  —  Mémoires  de  la  So- 
ciété... de  l'Aube,  LXXIII,  tgog;  —  Bulletin  .  Jc> 
Antiquaires  de  l'Ouest,  tgoq,  n°  3;  —  Bulletin...  des 
Antiquaires  de  Picardie,  1910,  3  n™;  —  Bulletin  de 
la  Soc.  archéol.  de  l'Orléanais,  n°  ig5.  1910;  — 
Bulletin  de  la  Soc...  de  Gand,  W1II,  3,  4,  >: 
■2  lîvr.  ;  —  Inventaire  archéol.  de  Gand,  Ll,  fuit) 
1910;  —  La  Normandie,  mai  1910.  Tombeau  de  I» 
Jame  d'Ouville,  par  notre  collègue  A.  Milet;  hom- 
mage d'auteur. 

Circulaire  de  la  maison  Benhaud,  qui  se  préparer 

publier  la  collection  des  dessins  archéologiques  de Gai- 
gnières  :  2,5oo  pi.  pour  400  fr.  aux  souscripteurs.  Le 
nom  seul  de  Gaignières  recommande  assez  l'entre- 
prise, et  M.  le  Président  se  plaît  à  espérer  que  ceuide 
nos  confrères  qui  siègent  au  Comité  de  la  Biblio- 
thèque obtiendront  que  la  Ville  souscrive.  M.  Pelavse 
permet  de  souhaiter  qu'on  persuade  les  éditeurs  de 
consentir  des  souscriptions  partielles  i  des  fascicules 
classés  par  provinces. 

Emaux.  —  Une  communication  de  la  séance  pré- 
cédente amène  M.  Pelay  à  présenter  une  statuette  de 
sainte  Thérèse,  encadrée  dans  une  sorte  de  tableau 


305 

orné  demaux,  doni  la  fabrication  parait  être  espa- 
gnole. Des  émaux  semblables,  observe  M.  le  Prési- 
dent, se  voient  au  musée  céramique  de  Nevers.  Ils 
oni  été  fabriqués  dans  cette  ville  sous  le  nom  d'émaux 
soufflés  de  Nevers. 

AuJ  sujet  des  fouilles  voisines  de  Saint-Gervais, 
M.  de  Vesly  annonce  que  le  sarcophage  le  plus  riche- 
ment décoré  a  éié  moulé,  aussi  bien  que  II-  chrisme, 
et  un  exemplaire  de  ces  deux  moulages  a  été  offert  au 
musée  Saini-Uermain.  Le  temps  n'a  pas  permis  de 
reprendre  l'exploration,  qui  ne  sera  pas  sans  difficulté 
à  cause  du  chemin  d'accès  qui  coupe  le  terrain  en  dia- 
gonale. 

Comme  actualité,  notre  confrère  rappelle  que  le 
Musée  départemental  possède  le  fanal  fixé  à  la  proue 
du  vaisseau  de  Duquesne.  Il  n'a  pas  été  possible,  cela 
se  comprend,  de  songer  à  l'en  laisser  sortir,  malgré 
tout  l'intérêt  qu'y  eurent  pris  les  belles  l'êtes  de 
Dieppe. 

L'Amphithéâtre  gallo-romain  de  Rouen.  —  Un 
article  déjà  ancien  de  notre  confrère  M.  Georges 
Dubosc  (Journal  de  Rouen  du  2Î  août  1907)  a 
amené  M.  Delabarre  à  étudier  avec  le  plus  grand 
soin  tous  les  vestiges  de  maçonnerie  ancienne  récem- 
ment mis  au  jour  dans  le  voisinage  de  la  tour  Jeanne* 
Darc  et  notamment  dans  la  maison  Demonchy,  démo- 
lie depuis  peu  sur  le  terrain  acheté  par  M.  Thérou.  Il 
expose  les  principales  conclusions  qu'il  tire  de  l'appa- 
reil des  murailles.  11  parait  évident  qu'on  est  en  pré- 
sence des  ruines  de  l'amphithéâtre  dont  parlent  les 
vies  des  premiers  archevêques  de  Rouen.  De  ses  expli- 
cations techniques  très  précises  résulte  ce  fait  très  re- 


marquable  que  les  dimensions  de  notre  amphithéâtre 
étaient  plus  vastes  que  celles  des  principales  villes 
romaines  de  la  Gaule. 

M.  le  Président  félicite  notre  collègue  de  cette  étude 
approfondie  et  lui  demande  ensuite  d'en  rédiger  pour 
le  liultetin  un  mémoire  substantiel.  Les  figures  dont 
il  l'accompagnera  devront  être,  autant  que  possible, 
des  photographies  qui  ne  laissent  rien  à  l'imagination. 

Voilà  entin  précisé  un  point  important  de  la  topo- 
graphie des  origines  de  Rouen  sur  lequel  s'étaient 
produites  tant  d'hésitations  ;  car  l'énormedifférence  de 
niveau  de  la  rue  Morand  et  de  la  rue  du  Bailliage 
n'avait  pas  empêché  des  antiquaires  de  situer  l'amphi- 
théâtre aux  environs  de  la  rue  Saini-Lô.  Enfin  les 
dimensions  relevées  par  M.  Delà  barre  supposent,  au 
Rouen  des  premiers  âges  une  importance  beaucoup 
plus  considérable  que  celle  qui  résulterait  des  docu- 
ments écrits. 

M.  Drouei  approuveabsolument  les  sages  réflexions 
de  M.  Le  Breton,  et  en  eut  proposé  quelques-unes,  si 
M.  le  Président  ne  s'en  fût  si  brillamment  acquitté. 


Cheminée  de  Lisieux.  —  M.  Duveau  obtient  la 
parole  pour  l'intéressante  communication  qui  suit  : 

Le  dessin  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  la  Com- 
mission départementale  des  Antiquités,  est  plutôt  un 
relevé  gcométral  qu'un  croquis  artistique,  étant  tracé 
d'après  les  mesures  prises  sur  place. 

Il  représente  une  cheminée  en  ogWe  qui  se  trouve 
au  premier  étage  d'un  arrière-corps  de  bâtiment  cons- 
truit en  pierre  de  taille,  et  situé  Grande- Rue,  «■  ->,-.>  i . 

La  pièce  qui  contient  cette  cheminée  occupe  toute 


- 


Chuninfe  A  Liaîeiis,  Graudu-Rue,  29-}!. 


207 

la  largeur  du  bâtiment,  ec  la  cheminée  est  placée  dans 
le  mur  de  pignon,  dont  l'épaisseur,  au-dessus  du  pla- 
fond, est  encore  d'un  mètre. 

Elle  est  presque  entièrement  logée  dans  le  mur  et  ne 
saillit  à  Tintérieur  que  de  omo9  à  partir  des  deux  con- 
soles de  jambage  et  de  om24,  à  partir  de  l'ogive. 

Dans  le  comble,  le  corps  de  cheminée  ne  fait  que 
peu  de  saillie  sur  le  mur;  très  large  en  bas  il  se  rétré- 
cit sensiblement  vers  le  haut.  De  chaque  côté  du  corps 
de  cheminée,  il  y  a  une  ouverture  au  niveau  du  sol 
en  forme  de  meurtrière  (ou  de  soupirail),  avec  cintre 
surbaissé  et  large  ébrasement  de  im45  d'ouverture 
et  om95  de  hauteur  au  milieu.  L'ouverture  vers  le 
dehors  n'a  guère  que  om45  de  largeur  et  om  5o  de 
hauteur. 

Ces  ouvertures  étaient  peut-être  destinées  à  la  dé- 
fense du  manoir. 

La  charpente  du  comble  est  formée  de  maîtresses- 
fermes  et  de  fermes  de  rem  plage  en  chêne  dont  les 
jambcttes  et  aisseliers  forment  l'ogive  comme  cela  se 
rencontre  souvent  dans  les  charpentes  du  moyen  âge. 
La  couverture  est  en  tuiles  plates  et  Taire  basse  en 
terra  ge. 

Pour  en  revenir  à  notre  cheminée  du  premier  étage  : 
le  foyer  a  plus  de  deux  mètres  de  largeur  et  est  fermé 
en  haut  par  un  cintre  surbaissé,  en  pierre  de  taille, 
de  i m  1 3  de  hauteur  à  la  naissance  et  de  im42  au 
sommet. 

La  cheminée  a  om8o  de  profondeur  et  le  mur  de 
contrecœur  est  en  pierre  de  taille  avec  un  arc  en  ogive 
qui  encadre  la  partie  du  milieu,  construite  en  bri- 
quettes. 


2o8 


ees 


Jt. 


L'ouverture  delà  cheminée  a  été  réduite  po 
rement  par  un  rétrécissement  en  bois. 

La  pièce  où  se  trouve  cette  cheminée  a  u 
avec  solivagc  en  chêne  apparent  qui  pose  si 
glaces  supportées  par  de  forts  corbeaux  tai 
de  rond  avec  large  chanfrein  en  pierr       "~Wr  ^- 
corps  de  cheminée  est  placé  un  chevétr 
lives  de  remplissage.  ^^  K  ^rier 

Le  manteau  de  la  cheminée   s'élè*      M  — s»  £  j* 
baissé,  sans  saillie,  jusqu'à  l'arc  en 
le  motif  le  plus  intéressant  de  cette  < 

Le  profil  des  moulures  de  cet  1  -( 
deux  quarts  de  rond  séparés  par  t 
filet. 

Au-dessus  de  Tare  brisé,  1' 
monte  verticalement  et  fait  om 
intérieure  de  ce  manteau  et  se 
par  une  corniche  composée 
rond  et  d'un  bandeau. 

L'ensemble  de  cette  che 
raissent  indiquer  le  xiue 
aucun  renseignement  ni 
que  de  la  construction 
cette  cheminée. 

Quoique  aucun  tex 
est  probable  qu'il  faû  -   - 

ou  d'une  importante 

La  cheminée  que 
unique  dans  son  gt 


■■  *  m. 


•       -      *. 


-.^J  S"  --±~       -"* 


Antiquités  divet 
qui  fait  le  meilleu 
preuve  en  est  fou 


3oq 


juin  (dernier  a  eu 
i  de  monnaies  de 


x  (n*  5i3),  et  des 

rsde  notre  capitale 


1.  —  Jetons  r 
lieu,  à  Paris,  la  vente  de  la  collectioi 
M.  J.  Du  Lac.  J'aurais  voulu  y  acquéri 
de  Rouen,  plusieurs  médailles  frappées 
notre  ville,  notamment  un  denier  \K  e 
le-Chauve.  R\.  rotvmacvs  «vit.,  croi 
mereaux  avec  la  date  de  i5g5,  aux  arm< 
normande  (n°»  1687,  1688). 

Je  n'ai  été  adjudicataire,  par  l'intermédiaire  de  M.  Feuar- 
dent,  que  des  deux  lots,  a°'  1601,  1693,  du  catalogue. 
Néanmoins  je  suis  heureux  d'annoncer  que  notre  collec- 
tion départementale  s'est  enrichie  :  . 

1=  D'un  jeton  en  cuivre  (refrappe)  de  Louis  de  Faucon. 

A  l'A/.  On  Ut  :  M»I.  LOVIS.  D.  FAVCON.  S.  D.  RIS.  P.  PR*  A.  PA*  . 

d.  roven  {"rosace).  Cette  inscription  entoure  l'écusson  des 
Faucon,  timbré  d'une  couronne  de  comte  et  d'un  casque 
grillé  que  surmonte  le  mortier  de  premier  président.  Le 
tout  entouré  de  lambrequins. 

Au  A'  .  i-kii  damna  resviîoit,  devise  qui  enveloppe  un 
arbre  dont  les  branches  brisées  gisent  il  terre  (1). 

a"  Le  second  jeton  est  celui  de  Louis  Le  Couteulx,  qui 
tut  maire  de  Rouen.  Il  porte  la  date  1 764.  Sur  \'Aj.  on  lit 
en  exergue  :  civitas  popvlvs  qve  rothomagknsis,  et  au 
centre  les  armoiries  de  Rouen  dans  un  cartouche  ovale. 

AU   Rj.   iJlANT.   LUI».    LE  COUTEULX    EQUES   MAIOR    HOTHOM. 

electus  1764.  Dans  un  cartouche  ovale  les  armes  des  Le 

(1)  Quand  la  commander ie  île  Sainte-Vaubourg  au  Val-de- 
l*-Huic  fut  vendue,  comme  bien  national,  l'acquéreur  (qui 
îemble  avoir  été  celui  île  Sainl-Windrille),  pressé  de  faire  de 
l'urgent,  scia   au  rat  du   sol   la    belle  rangée  d'arbres  qui,  du 

nord-ouest  du    bâtiment,   se   dirigeai!   vers    Hautot.   Il   r en 

redire  aujourd'hui  ce  Per  damna  resurgît  :  car  chaque  tronc 
est  remplacé  par  de  nombreux  rameaux  qui  son!  autant  d'arbres, 
pied  jusqu'à  dix-sept. 


Il  importe  de   tixe 
disparue  (N.  d.  S.). 


i   locale,  déjà  pet 


J 


^ 


Cowteulx.  qui  portent  d'argent  au  chevron  de  gueula 
accompagne  de  trois  feuilles  de  trèfle  de  stnople,  posées 
Jeux  enchei'etune  en  pointe. 

î"  Ce  jeton  qui  complétait  le  lot  n°  t6q3  est  en  cuivre. 
Il  a  iJté  frappé  i  Rouen  et  ne  porte  pas  de  date..  -  A  Y  A  -  une 
figure  de  femme  tenant  de  la  main  droite  ?  et  de  ta  gauche 
une  branche  d'olivier  A  l'entour  :  Je  suif  la  faix,  fille 
Je  /a  Victoire;  et  au  bas.  Rouen. 

Au  Rf-  un  bosquet  au  milieu  duquel  s'élève  un  rôtie 
avec  cette  devise  :  le  prens  naissance  au  miliev  Jt  Jj 
Ztoirt. 

Ce  jeton,  de  la  fin  du  xu*  siècle,  me  paraît  avoir  tU 
frappé  à  la  suite  de  la  conclusion  de  la  paix  et  de  l'EJit  de 
Nantes.  Je  ne  cite  lu  qu'une  hypothèse  admise,  car  l'his- 
toire des  jetons  rouenn.tis  est  encore  a  taire. 

l.e  quatrième  jeton  est  en  argent  et  de  lorme 
(n°  iô,i5  du  cit.).  Il  a  appartenu  au  clergé 

A  VÂj.  au-dessus  d'un  cippe  ou  autel,  sur  lequel  brùlc 
une  lampe,  on  lit  la  devise  des  serviteurs  de  Dieu  :  Bico- 
hat  astf  aras,  et  en  bas  :  clercé  ne  novss  ;  latéralement 
les  lettres  b,  n.  v.  qui  sont  la  signature  de  P.  Siméon-Uen- 
J3min  Duvivier,  célèbre  graveur. 

Au    Rf.    DOV.    1>E    LA    ROCHEFOUCAULT.    ARCH.     KOTH.    «  lit 

armoiries  du  prélat,  au  centre  d'un  cartouche  ovale,  sou- 
tenant une  couronne  ducale  que  traverse  la  double  croi» 
de  Lorraine;  et,  couronnant  et  entourant  le  tout,  le  cha- 
peau de  cardinal  avec  le  cordon  et  les  glands. 

La  Normandie  qui  a  eu  de  riches  corporations,  de  granJs 
seigneurs  et  d'habiles  artistes,  a  vu  frapperde  nombreuses 
médailles  et  jetons.  La  collection  du  Musée  est  relative- 
ment pauvre  Je  ces  reliques,  et,  pendant  qu'il  en  est  temps 
encore,  j'essaie  d'augmenter  et  de  comploter  '■■ 
des  galeries  Langlois  et  Corneille  (t). 

(r)  Plusieurs  vides  ont  été  comblés  déji,  par  M.  Le  Bretun. 
à  la  vente  de  notre  collègue,  M.  Charles  Lormier. 


21  I 


II.  —  Trésor  monétaire  de  Monville.  —  J'ai  appris,  dit 
encore  M.  de  Vesly,  par  Mme  Badin,  de  Barentin,  qu'un 
pelit  trésor  monétaire  avait  été  trouvé  dans  une  de  ses 
propriétés  de  Monville.  L'aimable  et  équitable  proprié- 
taire, désirant  récompenser  l'indicateur,  a  bien  voulu  me 
confier  l'estimation  des  médailles.  J'ai  pu  constater  que 
leur  dépôt  avait  eu  lieu  pendant  les  troubles  de  la  Ligue. 

Il  comporte  quarante-sept  monnaies  allant  de  Fran- 
çois Ier  (i5i5)  à  Charles  X,  cardinal  de  Bourbon  (1591),  et 
se  décompose  ainsi  : 

François  I".  —  Douzains  à  la  croisette 4 

Henri  II.  —  Douzains  au  croissant,  frappés  à  Rouen. . .  2  } 

—  Douzains  —  à  Toulon . .  8  j 

Charles  IX.  —  Sol  parisis 1 

Henri  III.  —  Douzains 9  \ 

—  Monnaies  d'argent  dites  francs 5  / 

i     A  }        22 

—  1/2  écu 2  l 

—  1/4  d'écu 6  / 

Charles  X.  —  1/4  d'écu 4  i 

—  Douzains 5  \ 

Louis  II,  prince  des  Dombes  (1 574) 1 

Total 47 

a 

Cette  dernière  monnaie  est  une  des  curiosités  de  la 
découverte.  Elle  porte  à  VA).  +  lvdov.  d.  mont.  p.  d.  dom- 
bakd.  Ecu  à  trois  rieurs  de  lis,  avec  la  couronne  ducale, 
accompagné  de  chaque  côté  d'un  lambda  avec  couronelle. 

AU  Rj.  ifl  I).    NS.    ADIVT.     ET.     REDKM.    MKVS.     O74.    Croix 

pattée  cantonnée  de  Heurs  de  lis  et  de  couronelles.  Elle  a 
été  émise  par  Louis  IL  prince  des  Dombes. 

Une  autre  particularité  qui  mérite  d'être  signalée  se 
trouve  sur  une  monnaie  surfrappée  de  Henri  III,  qui 
donne  pour  l'année  démission  i5,8jx.  C'est  évidemment 
1 582  qu'il  faut  lire. 


[II.  -  Theit't  r*m*tn  M  Liltctamme.  —  En  procédant, 
uomijii  le  nwrninr  da  Mirtéc,  1  renlcvement  des 
orri»  et  des  bernes  qui  esmhisieitt  te  pied  des  mitrailles. 
Jner*  obfets  oai  été  reocoatrâ  dans  le  théâtre  de  Lille- 
bOttSC-  Je  citerai  : 

i*  Dcut  moyens  brocues  et  no  petit  quinaire  trop  017 
dés  pour  pou «où  être  las,  et  sept  petits  disques  en  méui  ; 

t*  Deux  de»  en  fier  du  type  bien  connu  ; 

3"  De  nombreuses  épingles  en  os  ainsi  que  îles  défenses 
et  des  mâchoires  de  sanglier; 

4*  Deux  morceaux  de  marbre,  dont  l'un  de  couleur 
rouge  est  décore  d'une  frette  portant  dans  le  créneau  in- 
férieur on  1er  de  lance,  tandis  que  le  fragment  de  marbre 
blanc  est  orné  de  moulures.  Sur  La  lace  postérieure  de  ces 
marbres  on  remarque  les  trous  des  crampons  qui  tes  niè- 
rent ii  la  paroi  des  murailles  (pi.  I); 

>•  Enfin  des  débris  de  poterie  grise.  Parmi 
ment*  de  céramique,  le  plus  intéressant  est  un  morceau 
de  vase  de  ton  foncé,  godronné  et  pastille.  Ce  vase  Jon- 
la  forme  pentagonale  de  la  panse  avait  été  obtenue  par  b 
pression  des  doigts  du  potier  sur  le  poculum,  oÊ 
mitivement  un  profil  en  balustre.  Apres  une  première 
cuisson  le  vase  avait  clé  décoré  de  torons  distants  de 
0*06  et  de  divisions  séparalives  des  godrons,  le  tout  ob- 
tenu par  une  barbotine  de  couleur  blanche.  De  grosse; 
pastilles  blanches  avaient  été  déposées  à  la  base  des  Jini- 
sions  et,  dans  la  partie  supérieure,  les  lettres  si 
tracées  avec  lu  même  mixture  Dans  chaque  cavité,  quatre 
pastilles  routes,  placées  a,  i  et  i,  décoraient  ces  godrotu 
Ce  fragment  de  vase  m'a  paru  des  plus  curieux.  D'abord 
pnr  le  pasti liage  rouge,  décor  qui  était  peu  répandu,  ci 
ensuite  par  les  trois  lettres  de  l'inscription.  Aussi  Û-)t 
l'ait  des  recherches  dans  les  environs  du  lieu  d'où  il 
était  sorti  pour  essayer  de  le  reconstituer.  Mes  recher- 
ches ont  été    vaines,    mai*   j'ai  réussi  à  compléter  Tins- 


On  désigne  par  le  nom  de  poteries  parlâmes,  les  vais- 
seaux de  terre  a  inscriptions  votives  et  décoratives  faîtes  a 
la  Barbotine,  ou  mixture  déposée  à  la  surface  après  une 
première  cuisson. 

Le  plus  souvent  les  inscriptions  sont  bachiques,  et 
M.  Maxe-Verly  en  a  donné  un  recueil  (0  et  a  fait  remar- 
quer qu'aux  caractères  grecs  ont  été  substituées  des  lettres 
onciales  romaines.  C'est  grâce  à  ce  Corpus  que  j'ai  pu 
reconstituer  les  deux  lettres  qui  manquent  a  l'inscription 
et  proposer  la  lecture  (za)sro. 

Cette  forme  se  rencontre  sur  des  vases  des  musées  de 
Saint-Germain,  de  Cologne  et  de  la  collection  Hans  (2). 
De  plus,  et  toujours  d'après  M.  Maxe-Verly,  l'inscription 
zKsts  importée  en  Goule  sur  des  poteries  grecques  (3), 
aurait  été  complétée  ainsi  :  pu  zeses,  adoptée  par  les 
Romains  sur  les  vases  du  titF  siècle.  Elle  pouvait  se  tra- 
duire alors  par  :  bois  (pie)  et  vis  (zeses).  Les  premiers 
chrétiens  s'emparèrent  plus  tard  de  la  même  inscription, 
mais  en  lui  donnant  une  interprétation  conforme  aux 
paroles  de  Jésus-Christ  :  «  Celui  qui  mange  ma  chair  et 
boit  mon  sang  vivra  éternellement  1,  à  cette  époque  la 
communion  ayant  lieu  sous  les  espèces  du  pain  et  du  vin. 

Des  poculu  avec  l'inscription  pie  zeses  en  belles  capitales 
romaines,  ont  été  trouvées  dans  !c  nord  de  la  France.  Je 
crois  que  nos  concitoyens  A.  Deville  et  E.-H.  Langlois 
ont  donné,  le  premier,  dans  son  étude  sur  les  verreries 
romaines,  le  second,  dans  son  mémoire  sur  des  tombeaux 
gallo-romains  (4),  et  plus  récemment  M.  C.  Boulanger  (5), 

(i)  Maxe-Verly.    —   Mémoires    de   ta    Soc.   des   Antiq.     de 
France.  Année  1888,  pages  36o  et  suiv. 
(3)  Op.  cit..  p.  ... 

(3)  Du  Cleuiiou.  —  Les  Poteries  gauloises. 

(4)  Tombeaux  gali^-rtmiains  découverts  à  Rouen  dans  le 
cours  des  années  1827-28,  page  7  et  pi.  I,  fi|î.  B. 

(5>  C.  Boulanger.  —  .Mobilier  funéraire  gallo-romain  et 
franc.  Explication  des  pi.  17  et  18,  l'asc.  I,  pages  47  et  »uîv. 


de  substantielles  explications  sur  les  vases  pastillés  arec 
inscriptions. 
Le  Musée  Je  Rouen  possible  deux  petit*  pocula  avec  le 
il  »vt;  un  troisième  vase  de  même  catégorie  mais  plus 
grand  arec  l'inscription  wsce  Enfin  un  quatrième  est 
décoré  de  quatre  croû.  gammées  ou  swastika.  Le  frag- 
ment trouvé  Ji  I  illebonne  viendra  augmenter  notre  petite 


Le  dégagement  du  pied  des  murailles  a  conduit  a  remar- 
quer que  des  fragments  de  pierres  sculptées  avaient  été 
employés  dans  les  fondations  du  petit  balnéaire  édifie 
dans  l'orchestre  de  l'antiqu  théàire  de  Lillebonne.  Ces! 
ainsi  qu'à  l'angle  S. -O.  de  la  piscine?  se  rafi  une  pierre 
longue  de  0-69  et  haute  dt  o""  la,  sur  laquelle  sont  sculp- 
tes des  postes.  Cette  même  pierre  repose  sur  une  grand; 
meule  en  poudingue. 

Dans  la  muraille  S.-E.  du  même  Mfcuta  on  remarque 
également  une  pierre  placée  I  la  base,  sur  laquelle  des 
feuilles  d'acanthe  ont  été  gravées,  et  semblent  les  débris 
d'un  pilastre  corinthien,  tandis  qu'un  autre  bas-relief 
a    dû    appartenir    ,1    une    Irise    représentant    des   musi- 

L'em placement  de  la  piscine  et  du  puits  avaient  d'ail- 
leurs :'.iit  admettre  depuis  longtemps  que  la  construction 
du  petit  balnéaire  était  postérieure  à  celle  Ju  théâtre  :  les 
documents  que  je  viens  de  citer  appuient  encore  les  théo- 
ries reçues. 


IV.  —  Le  drapeau  révolutionnaire  de  Mari  incamp .  — 
Il  v  a  trois  ans.  dit  enfin  M.  de  Vesly,  je  fus  en  rapport 
avec  M.  A  m  braise  Milet.  de  Dieppe,  pour  acquérir  le  dra- 
peau de  la  garde  nationale  de  Martincarop  (paroisse  de 
Bully),  en  sa  possession  depuis  1878.  Cependant  notre 
correspondance  lut  interrompue  par  la  raison  que  noire 
sympathique  collègue  ne    pouvait  se  décider  à  céder  la 


2l5 


précieuse  étoffe  (i).  Or,  il  y  a  quelques  semaines,  M.  Pelay 
m'informa  que  des  propositions  séduisantes  étaient  faites  à 
M.  Milet  pour  l'acquisition  du  beau  drapeau  de  Martin- 
camp,  mais  qu'il  repoussait  toutes  les  offres  parce  qu'il 
desirait  voir  entrer  dans  un  musée  la  célèbre  relique.  La 
correspondance  interrompue  fut  reprise  et,  finalement,  le 
jeudi  23  juin  dernier,  je  me  rendis  à  Dieppe  pour  prendre 
possession  du  rare  et  précieux  symbole. 

Le  drapeau  mesure  2m6o  de  largeur  sur  2mo6  de  hau- 
teur. Il  peut  être  décrit  ainsi  :  une  croix  blanche,  canton" 
née  aux  i  et  4  d'étoffe  de  soie  rouge,  et  aux  2  et  3  de  la 
même  étoffe  mais  de  couleur  bleue.  Chaque  canton  chargé 
de  trois  fleurs  de  lis  d'or  posées,  dans  la  partie  supérieure 
2  et  1,  dans  l'inférieure  1  et  2.  De  sorte  que,  quel  que 
soit  le  sens  dans  lequel  on  regarde  le  drapeau,  on  voit 
toujours  les  trois  couleurs  qui  flottèrent  glorieuses  à 
Valmy. 

La  croix  blanche  est  particulièrement  remarquable.  Au 
centre,  un  ovale  sur  fond  bleu  entouré  et  couronné  d'un 
tore  feuillage  de  laurier  que  soutient  un  petit. génie  volant 
au-dessus  d'un  nuage  orageux,  d'où  émergent  des  piques, 
des  drapeaux,  un  canon  et  un  tas  de  boulets. 

Sur  le  bras  horizontal  de  la  croix,  et  disposés  symétri- 
quement au  cartouche  central,  sont  dessinés  deux  tro- 
phées. Celui  de  gauche  est  formé  d'une  épée,  d'un  fais- 
ceau de  baguettes  consulaires  avec  la  hache  du  licteur  se 
croisant  en  diagonale  ou  sautoir  sur  la  massue  d'Hercule, 
dressée  et  supportant  un  casque  à  cimier  de  plumes,  dans 
le  style  du  xvnie  siècle.  Et,  à  droite,  un  bâton  de  paysan 
avec  sa  machelottc  (masselote),  couronné  du  bonnet  rouge 
de  Liberté.  Le  tout  accompagné  de  branches  d'olivier  et 
noué  par  des  rubans  tricolores. 

(1)  M.  Ambroise  Milet  est  né  à  Martincamp  :  il  est  le  fils  d'un 
potier  dont  il  quitta  l'atelier  pour  se  rendre  à  Sèvres,  et  il  devint 
chef  de  fabrication  dans  la  célèbre  manufacture. 


, 


En  tête  de  la  croix,  sur  une  petite  banderolle  bleue, 
est  inscrite  la  hère  devise  :  vivre  libre  ou  Mot;nm.  Et  au 
pied  on  lit  cette  inscription  sur  quatre  lignes  : 

GARDI    NATlOSA!  E 

DO    HAMEAl     M 

MARTI  ■iCAMP 

PAXOBn    DE    BULLV 

■  791. 

Les  sujets  sont  peints  à  la  gouache  ;  les  fleurs  de  lis  et 
les  inscriptions  sont  en  or. 

Je  laisse  à  M.  Mtlct  le  plaisir  de  décrire  les  vicissitudes 
d'acquisition  et  de  possession  du  précieux  symbole, 
que  de  dire  ce  qu'il  sait  de  son  origine  probable  et  de 
son  histoire. 


C'est  au  commencement  de  1878  que  l'existence  du 
drapeau  de  Martincarnp  me  fut  révélée  par  le  regretié 
Alfred  Darcel,  qui  avait  pu  le  voir  et  l'admirer  chez  son 
récent  propriétaire,  M.  Emile  l'eyre,  architecte  et  grand 
collectionneur  d'objets  rares  en  meubles  sculptés  ei 
tures  (  1 1.  Et,  en  m'entretenant  de  ce  curieux  sujet,  Darcel 
qui  savait  que  j'étais  originaire  de  ce  village  qu'il  ; 
visité,  se  demandait  comment  une  simple 
de  potiers,  relativement  pauvres,  avait  pu  s'offrir  le  lo« 
d'une  pareille  bannière. 

.le  ne  tardai  pas  à  me  rendre  à  l'habitation  de  M.  Pcyre, 
rue  Saint-Georges,  35,  où  dans  un  véritable  musée  je  pus, 
non  sans  émotion,  contempler  l'incroyable  relique  que, 
malheureusement,  malgré  tout   mon  désir  contenu,  ïl  y 


(1)  M.   Emile  Peyre  a   lègue   ses   collections    ,iu    Musée   In 
Ans  décoratifs. 


2I7 

avait  peu  de  chance  d'acquérir.  J'usai  du  peu  de  diplo- 
matie dont  j'étais  capable  en  demandant  et  obtenant  d'em- 
porter à  Sèvres  le  drapeau  pour  le  faire  photographier.  Il 
se  passa  quelque  temps  ;  puis  vinrent  les  pourparlers  qui 
se  traduisirent  par  l'échange  possible  au  moyen  de  quel- 
ques meubles  anciens,  qu'il  s'agissait  de  se  procurer;  mais 
mon  inexpérience  en  cette  matière  m'amena  des  déboires. 
Aucun  des  meubles  réunis  n'eut  l'heur  de  plaire  à  un 
connaisseur  difficile.  Voyant  cela,  M.  Peyre  qui  ne  vou- 
lait pas  vendre,  se  rabattit  sur  quelque  objet  céramique 
français  ou  italien,  à  sa  convenance,  et  je  dois  dire  que 
sous  ce  rapport  je  ne  pus  davantage  le  satisfaire. 

Il  me  fallut  donc  prendre  une  autre  voie,  celle  d'une 
ambassade  en  la  personne  d'un  ami  commun,  M.  Moreau- 
Nélaton,  à  qui  je  confiai  mon  désir  et  mon  espérance.  Il 
se  chargea  volontiers  de  la  négociation  qu'une  circons- 
tance imprévue  faillit  rompre  :  un  faux  bruit  répandu  sur 
le  prix  d'acquisition  d'un  sieur  Guilain,  antiquaire  à  Ver- 
sailles, vendeur  du  drapeau,  dont  il  avait  demandé  5oo  fr. 
m'avait  valu  une  lettre  de  M  Peyre  me  déclarant  que,  jus- 
qu'à justification,  il  ne  voulait  plus  ni  échanger  ni  vendre 
à  quelque  prix  que  ce  fût. 

La  chose  s'étant  cclaircie,  mon  possesseur,  touché  au- 
tant par  mon  insuccès  en  matière  d'échange  que  par  ma 
constance,  consentit  enfin  à  me  céder  la  relique  à  son  prix 
d'acquisition,  que  je  soldai  en  octobre  1878. 

Pendant  ces  longs  mois,  la  photographie  avait  eu  le 
temps  de  se  faire,  le  drapeau  n'avait  pas  quitté  la  muraille 
de  mon  appartement,  à  la  manufacture  de  Sèvres,  et  n'en 
fut  enlevé  qu'en  i885,  lors  de  mon  installation  à  Dieppe, 
où  une  muraille  semblable  l'attendait. 

L'Exposition  du  Centenaire  de  la  Révolution,  aux  Tui- 
leries, en  1889,  eut  le  privilège  de  le  rappeler  à  Paris, 
dans  l'ancienne  demeure  des  rois,  où  il  ne  rencontra  pas 
son  pareil  et  ne  manqua  pas  d'être  admiré  par  les  orga- 
nisateurs et  le  public. 


L'Exposition  universelle  de  10,00  faillit  encore  le  faire 
revenir  dans  la  capitale,  à  la  sollicitation  de  Paul  Eudcl. 
lequel  voulait  créer  une  exposition  des  tètes  publique 
qui  n'eut  pas  lieu.  Celte  demande  ne  servit  qu'a  me  fuir* 
doubler  le  drapeau  d'une  étoffe  mi-soyeuse,  protectrice. 

Après  trente-deux  ans  de  jouissance,  c'est  dans  la  capi- 
tale normande,  dans  son  beau  musée  départemental,  qu'il 
c*t  appelé  à  montrer  un  exemple  du  hel  enthousiasme 
du  passé,  assagi,  non  éteint. 

Tentatives  de  cession.  —  Une  grave  maladie  subie  à 
Paris  et  à  Sevrés  même,  pendant  cette  même  Exposition 
universelle  de  1000,  me  lit  songera  me  séparer  de  ma 
relique.  Je  m'en  ouvris  au  musée  Carnavalet  de  Paris, 
en  ii)o3,  A  ma  demande  de  800  francs,  M.  Georges  Caio 
m'offrit  d'abord  5oo,  puis  600  francs,  que  je  refusai  autant 
pour  l'insuffisance  a  mes  yeux  que  par  mon  instable  désir 
de  séparation. 

La  commune  de  Bullv,  à  l'instar  de  Monvillc,  voulu' 
également  rentrer  en  possession  du  drapeau,  en  190Ï-  Une 
délégation,  présidée  par  le  maire,  vint  me  faire  des  propo- 
sitions que,  tout  dispose  à  faire  des  concessions,  j'aur.n» 
pu  accepter,  si  les  locaux  m'avaient  paru  suffisamment 
protecteurs. 

Je  ne  parle  pas  des  offres  rejetées  que  me  firent  îles 
marchands,  ni  de  celles  plus  récentes  émanant  Je  dm 
membres  de  la  «  Soubretache  1,  a  Paris,  tort  déaimu 
d'acquérir.  Pour  me  séparer  de  mon  dr.ipcau,  c'esl  un 
musée  qu'il  me  laltait  et  avant  tous  celui  de  nos  antiqui- 
tés départementales  :  mon  vœu  est  rempli. 

Quelques  mots  a" Histoire.  —  Ce  serait  peine  perdue 
que  de  chercher  â  savoir  quelle  fut  la  cérémonie  de  Mué* 
diction  ordinaire  de  notre  drapeau,  nid'mdiqucr  â  quelles 
fêtes  il  a  dû  assister. 

Les  archives  locales  soni  muettes  là-dessus.    En  proie 


219 

aux  embarras  du  moment  par  le  fait  de  la  disette  et  de  la 
difificultueuse  circulation  des  grains  passant  par  la  grand'- 
route  de  Martincamp,  il  y  est  bien  question  d'organisa- 
tion de  la  garde  nationale,  et  même  d'usurpation  du  com- 
mandement par  un  personnage  dont  un  Neufchâtellois  a 
narré  l'histoire  assez  agitée  (i). 

Il  s'agit  d'un  maître  potier  de  Martincamp,  Jérôme, 
Martin  Jérôme,  fils  du  jardinier  du  château,  lequel  devint 
capitaine  de  la  garde  nationale  en  1791,  et  ne  fut  peut-être 
pas  étranger  à  l'existence  de  notre  drapeau,  dont  il  n'est 
question  nulle  part,  à  ma  connaissance.  Un  seul  souvenir 
traditionnel  m'en  est  venu  de  mon  père,  lors  de  mon 
acquisition.  Il  devait  avoir  reçu  un  coup  de  feu  dans  une 
bagarre,  et  le  lait  vérifié  s'est  trouvé  exact  auprès  de  l'ins- 
cription supérieure  :  L'Union  fait  la  Force. 

Origine  probable  du  drapeau.  —  On  a  vu  que  cette  ori- 
gine était  une  énigme  pour  Darcel.  Il  en  fut  de  même 
pour  moi  jusqu'au  jour  où,  considérant  que  le  château  de 
Martincamp  appartenait  à  l'ex-chancelier  de  Maupeou, 
allié  à  une  descendante  des  l'Estendart;  que  le  fameux 
personnage,  retiré  au  Thuit,  aussi  riche  qu'intéressé,  avait 
probablement  voulu  se  concilier  la  Révolution  et  ses  chefs 
en  offrant  à  la  Nation,  le  i5  août  1790,  la  jolie  somme  de 
5oo,ooo  livres.  Ce  raisonnement  me  porta  à  penser  que  le 
vieux  chancelier,  sollicité  peut-être  par  le  fils  de  son  jar- 
dinier, Martin  Jérôme,  très  populaire,  continua,  compléta 
son  geste  de  1700  en  dotant  les  gardes  nationaux  du  siège 
même  de  son  château,  de  la  gigantesque  bannière  qui 
nous  occupe. 

Mais  Bully  avait  été  divisé,  lors  de  la  réorganisation  de 
la  garde  nationale,  en  deux  sections  ;  celle  du  fond  de  la 
paroisse  et  celle  de  Martincamp.  Y  eut-il  un  autre  dra- 
peau pour  le  fond  de  Bully  ? 

(1)  Jérôme.  —  Martin  Jérôme,  par  M.  Ch.  Lefebvre  (Clérem- 
bray)  ;  br.  in-8°,  1 88g. 


120 

Comment  le  drapeau  de  Martincamp  quitta-t-il  son  ter- 
ritoire ?  Crté  en  1791,  il  ne  devait  plus  serrîr  en  1791, 
d'après  Ij  loi,  à  cause  des  insignes  royaux  dont  il  était  om 
par  sa  Heur  de  lis,  ce  qui  constituait  une  alliance  arec  le 
bonnet  de  liberté,  c'est-à-dire  la  Constitution  rêvolurioc- 
n.iire,  que  les  Normands  avaient  tant  souhaitée  durable  et 
que  la  Republique  vint  anéantir. 

Le  drapeau  aurait  donc  dû  être  détruit  d*apre4 
Peut-être  Martin  Jérôme  le  sauva-t-il  en  le  soustrayant 
nui  regards  de  tous.  Le  fait  est  qu'il  dut  être  cache  dam 
quelque  armoire  à  linge...  (d'après  la  révélation  de  ses  plu 
en  1878I  entre  des  draps,  jusqu'à  une  époque  indétermi- 
née qui  peut  aller  jusqu'à  la  restauration  de  II 
Alors,  un  négociant  en  toiles  (0.  M.  Tillet  d'Achem, 
d'Amiens,  qui  avait  de  la  parenté  à  Ncufchâtel  et  y  remit 
fréquemment  avec  sa  voiture  de  marchandises,  eut  vent 
de  l'existence  dissimulée  de  la  relique  dangereuse  et  l'ob- 
tint  sans  doute  par  voie  d'échange,  l'emporta  à  Amiens  et 
la  cacha  a  son  tour  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  un  peu  avant 
1878,  moment  ou  M.  Guilain,  de  Versailles,  put  l'acquérir 
et  la  céder  S  M.  Emile  Peyre.  On  sait  le  reste. 

Prototype  du  drapeau  de  Martincamp.  —  La  ville  de 
Paris  ne  put  foire  la  Révolution  sans  créer  une  force  ar- 
mée, qui  lut  la  garde  nationale,  pour  tenir  tête  au  Pou- 
voir; et  celle-ci,  divisée  en  soixante  sections,  ne  pu 
passer  de  drapeaux.  M  y  en  eut  soixante,  tous 
improvises  en  une  nuit  (le  S  juillet  1789)  par  le  dessin  je 
Jean-Louis  Prieur  probablement;  ils  procédaient  quelque 
peu  des  drapeaux  de  l'armée.  Sur  soixante  il  y  en  eut  la  moi- 
tié ornée  de  la  Croix  blanche  accompagnée  d'attributs 
variés  :  vaisseau  (devise  de  Paris),  effigie,  fletu 
chiffre  royal,  inscriptions  de  toutes  sortes.  Tous  ces 
peaux  de  la   première  heure,   entachés  de   loyalisme 

01  Double  d'uncolleaionncur  4' antiquités. 


221 


royalisme  et  d'aspirations,  devaient  périr  à  mesure  que  la 
Révolution  s'accentuait  et  périrent  en  effet.  On  ne  les 
connaît  que  par  l'image.  Ils  servirent  peu  au  dessinateur 
de  notre  drapeau.  Mais  c'est  à  Rouen  même  que  nous 
nous  plaisons  à  en  trouver  l'inspiration. 

En  1 789,  la  capitale  normande  en  organisant  ses  volon- 
taires nationaux,  leur  donna  une  enseigne  aux  couleurs 
bleue  et  blanche  avec  les  anciennes  armes  de  la  ville  :  de 
gueules  au  lion  d'or  passant  avec  le  chef  de  France  ; 
mais  elle  dut  se  procurer  un  autre  drapeau  lorsqu'il  s'agit 
de  la  grandiose  Fête  fédérale  des  gardes  nationales,  qui 
eut  lieu  aux  Bruyères-Saint-Julien,  qu'on  eût  pu  alors, 
comme  on  le  fait  aujourd'hui  avec  Bruyères-Aviation, 
appeler  Bruyères-Fédération.  Cet  insigne,  fort  beau,  fut 
très  célèbre.  André  Pottier  en  donne  ainsi  la  désignation 
à  son  ami  Canel  : 

t  Drapeau  dévolu  à  la  Fédération  rouennaise  : 

»  Croix  blanche  au  centre;  et  deux  de  ses  quartiers 
opposés  étaient  rouges,  les  autres  bleus;  chacun  d'eux 
était  garni  de  trois  fleurs  de  lis  d'or. 

»  Au  haut  de  la  croix  cette  devise  :  l'union  fait  la 
force  ;  au-dessous  :  vivre  libres  ou  mourir. 

»  Au  centre  :  deux  faisceaux  de  baguettes  en  sautoir, 
des  branches  d'olivier  et  une  javeline  au  milieu,  surmon- 
tée d'un  bonnet. 

9  Au  bas  :  fédération  de  rouen,  le  29  juin  1790  ». 

Une  inauguration  pompeuse  par  le  clergé,  fête  inou- 
bliable qui  réunit  cent  mille  individus  soulevés  d'enthou- 
siame,  remplis  d'espoir.  Retour  et  suspension  à  la  Cathé- 
drale, au-dessus  du  jubé,  voilà  ce  que  les  Rouennais  et  une 
partie  de  la  Normandie,  de  la  France,  virent  en  1 790.  Puis, 
trois  ans  plus  tard,  alors  que  tout  emblème  rappelant  soit 
la  royauté,  soit  la  féodalité,  devait  être  légalement  détruit, 
la  célèbre  bannière,  apportée  en  grande  pompe  avec  une 


musse  de  papiers,  (tans  un  eharriot  attelé  de   quatre   che 
vaux,  lut  incinérée  le  10  août  1 7<j3 . 

Ainsi  périrent  quantité  d'anciennes  bannières.  La  ban- 
nière fédérale  de  Rouen  dut  servir  Je  modèle  pour  l'cie- 
culion  de  notre  drapeau  qui,  en  somme,  jjtO-  cet»  du- 
neui  an»  J'es.isience,  brille  encore  par  son  ornementation 
gOIMChée.  Il  peut  compter  pour  un  des  plus  beaux  qui 
aient  existe,  entre  ceux  mêmes  de  Paris,  dont  il  ne  reste 
que  l'image  réduite.  Je  ne  sais  si  un  autre  village  de 
France  pourrait  être  cité  pour  un  semblable  exemple 
d'égale  valeur. 

Bulletin.  —  M.  le  Président  distribue  alors  un  peu 
tardivement  les  procès- ver  baux  de  iqoo  (tome  XV, 
première  livraison  du  Bulletin),  avec  la  liste  des 
membres  mise  à  jour.  On  y  trouve  aussi  l'inventaire 
des  cinq  albums  de  nos  archives  et  divers  annexes. 
Au  Bulletin  sont  joints  quelques  tirages  à  pan  de  ces 
Albums.  Le  portrait  de  M.  Ch.  de  Beaurepaire,  encore 
jeune,  attire  particulièrement  Tauention. 

M.  le  Président  veut  bien  remercier  le  Secrétaire  de 
s'être  employé  à  cette  sone  de  catalogue  archéologique 
qui  rendra,  à  la  Commission  et  même  aux  antiquaires 
en  général,  de  signalés  services.  On  souligne  d'une 
chaleureuse  approbation  les  mots  aimables  de  M.  Le 
Breton. 

Vitraux  de  Caudebec  —  M.  de  Vesly  appelle  l'at- 
tention sur  l'état  lamentable  des  grandes  verrières  de 
ce  beau  monument.  Aux  intempéries  des  saisons  déjà 
redoutables  les  pierres  des  gamins  ajoutent  leurs 
hideux  ravages.  Des  grilles  de  protection  sont  absolu- 
ment indispensables. 


223 


Saint-Georges-de~Boscherville .  —  Salle  capitu- 
laire.  —  Enfin  M.  Pelay,  au  nom  de  M.  G.  de  Beau- 
repaire,  forcé  de  quitter  la  salle  avant  la  fin  de  la 
séance,  signale  les  réparations  urgentes  qu'exige  la 
toiture  de  cette  salle.  Pour  comble  d'infortune,  on  n*a 
trouvé  rien  de  mieux  que  de  faire  de  la  salle  même 
une  vaste  loge  à  lapins.  Encore  que  l'aspect  même  du 
vénérable  édifice  interdise  de  le  protéger  par  une  clô- 
ture, qui  pourra  se  résigner  de  gaîté  de  cœur  à  le  voir 
transformé  en  une  annexe  delà  basse-cour  de  la  ferme 
contiguë  ? 

M.  le  Président  se  félicite  de  l'empressement  de  ses 
collègues  à  concourir  à  l'intérêt  de  cette  réunion,  et  il 
lève  la  séance  à  quatre  heures  un  quart. 


A.  Tougard. 


DC  h  OCTOBRE  1910 


tJcliu  Le  faw,  Tia  priiiJtuL 

:  de  MM.  G.  de  Beaorepgtre  De£n-  1 
,  Mit  Lutta,  PcUt.  ±^  | 

MM    MU«.  Rucl. 

4c  la  prtcéaVntc  séance  est  In  e  I 

M.  le  Président  en  priât  ] 

•  Son  copieux  d-mio 
:  Société  des  Antiquaire*  de  Fit*?- 
s  XXXVI.  1910;  item,  Bulletin,  IgN. 
n .  rm.  DKtioon-  hist-  et  arcbèol.  de  U  Picardie. 
1.  arr,  d'Amiens,  1909;  —  Société  d'EmuUlùm 
SAt-oerilie.  Bulletin  de  1910,  1-11;  —  Bulletin  et 
USoc.  de  rOrne,  XXIV.  1  et  a.  avril  toio.  3  lin. 
—  fin//,  de  /j  5ol-...  du  MortUtan,  1.  n,  a  &sc.;  - 
i>'a,7.  de  /a  Soc.  des  Amis  des  Sciences  natur.  dt 
Rouen.  1008.  I;  —  Bull-  de  la  Soc.  d  étude  da 
Sciences  natur.  SElbeuf,  1909;  —  Antiquaires  d* 
Centre  (Cher). Mém  .  XXXII.  1909  ;  —Soc.archéol. 
de  Constantine.  Xotices  et  Mém..  XII.  190;  —  Cartu- 
luire  d"Aniane  (Hérault),  par  l'abbé  Cassa  n  ;  —  Soc. 
mrekêol.  de  Touraine.  Bulletin,  1910, 1  ;  —  Sac.  ar- 
chéoL  de  Nantes.  Bull.  L,  1909;—  Société...  de 
Chdlons-sur-Saùne.  Mémoires,  2*  série,  t.  111;  — 
Soc.  archéol...  de  l'Orléanais.  Bulletin  196,  1910; 


225 


—  Photographie  de  la  Tour  Saint- André  off.  par 
M.  Turpin,  chef  de  bureau  à  la  préfecture.  Remercî- 
ments; —  Soc.  de  Gand.  Bull.  XVII I,  7;  item,  In- 
vent, archéol.  LU  ;  item,  Répertoire  d'archéol., 
ire  année;  —  Société  jersiaise,  journal  de  Jean  Che- 
valier, fasc.  v;  —  The  Smithsonian  Institution, 
Washington,  1909;  —  Fornvannen,  1909. 

Circulaire  ministérielle  contenant  le  programme  du 
quarante-neuvième  Congrès  des  Sociétés  savantes  qui 
s'ouvrira  à  Caen  le  18  avril  prochain  aux  conditions 
ordinaires. 

Correspondance  manuscrite.  —  Une  lettre  de 
M.  Levé,  président  de  la  Société  historique  du  Nord, 
transmet  la  circulaire  qui  expose  les  mesures  que  cette 
Société  a  prises  pour  la  sauvegarde  des  édifices  et  des 
constructions  dignes  d'intérêt.  Cette  puissante  Compa- 
gnie fait  Thonneur  à  la  Commission  de  la  consulter  sur 
l'organisation  du  classement  de  nos  monuments  his- 
toriques. Il  est  décidé  qu'on  lui  offrira  notre  dernière 
liste  qui  a  paru  cet  été.  M.  le  Président  veut  bien  se 
charger  de  répondre  à  M.  Levé,  qu'il  a  eu  l'avantage 
de  rencontrer  dans  plusieurs  réunions  archéologiques, 
comme  M.  Levé  Ta  lui-même  rappelé. 

Clocher  de  Valliquerville.  —  En  raison  de  l'inté- 
rêt qu'il  a  inspiré  à  la  Commission  dans  nos  précé- 
dentes séances  et  de  l'urgence  extrême  de  sa  restaura- 
tion, le  secrétaire  demande  la  parole  et  résume  ce 
qu'on  va  lire  : 

Ce  monument  historique  de  l'Etat  était  resté  dans 
un  complet  abandon  depuis  nos  dernières  délibéra- 
tions. Mais,  dans  la  nuit  du  1  5  au  r<>  juillet  u  un 
orage  très  violent  s'est  abattu  sur  l'église;  la  tour  a 

16 


reçu  plusieurs  coups  Je  foudre  e!  les  réparations  voni 
s'imposer  ■■ 

Le  curé,  d'accord  avec  le  maire,  avait  écrit  dés  le 
lendemain  à  l'architecte  en  chef,  «  J'espère,  mandait- 
il  au  secrétaire,  que  M.  Lefori  va  se  décider  a  venir 
et  à  préciser  les  mesures  à  prendre  *. 

g  M.  le  Maire,  ajouie-t-il,  nous  remercie  de  ce  que 
nous  avons  fait  pour  la  paroisse.  Il  saii  que  c'esi  vous 
qui  avez  agi  le  plus  énergiquement  «. 

Et,  en  effet,  M.  le  Président  a  voulu  signaler  lui- 
même  a  M.  Lefori  les  ravages  récents  du  tonnerre. 

M.  Le  tort  visita  l'église,  accompagné  d'un  agent 
d'assurance.  Les  travaux  d'échafaudage  furent  décidés 
et  misa  l'éiude  par  un  entrepreneur  peu  de  semaines 
après.  Au  devis  des  derniers  dégâts  se  joindra  le  relevé 
du  mauvais  état  antérieur  qui  remonte  à  une  tren- 
taine d'années  ;  et  cela,  il  ne  faut  pas  se  lasser  de  le 
répéter,  grâce  au  mauvais  vouloir  de  M.  Sauvageot. 
qui  refusa  les  restaurations  supplémentaires  que  ré- 
clamait instamment  le  curé. 

Avant-hier,  le  secrétaire  a  reçu  de  M.  l'abbé  Vallet 
ce  complément  d'informations. 

L'orage  du  mois  de  juillet  a  causé  prés  de  8,000  fr 
de  frais,  dont  environ  3,5oo  francs  pour  échafauder. 
L'assurance  prend  à  sa  charge  à  peu  près  5, 000  francs. 
sa  police  étant  de  10,000  francs,  bien  inférieure  à  la 
valeur  du  monument.  L'ensemble  des  travaux  prévus 
dépasse  1  3, 000  francs. 

Le  curé  prend  en  compassion  les  archéologue- 
qui,  pour  de  longs  mois,  ne  pourront  voir  a  Valli- 
querville  qu'une  flèche  «  bariolée  de  madriers  dans 
toute  sa  hauteur  »;  il  s'apitoie  aussi  sur  ses  paroissiens, 
réduits  à  entendre  tinter  seulement  leur  belle  cloche, 


227 


que  l'échafaudage  ne  permet  plus  de  mettre  en  volée. 
Mais,  conclut-il,  on  serait  tenté  d'applaudir  au  coup 
de  foudre  qui,  en  aggravant  les  dégâts,  en  a  hâté  la 
réparation. 

La  Commission  déclare  qu'il  y  a  lieu  d'aviser  au  plus 
tôt,  et  M.  le  Président  s'affirme  prêt  à  toutes  les  dé- 
marches qui  pourront  assurer  et  hâter  les  travaux. 
M.  Pelay  estime  qu'il  faut  d'abord  connaître  les  allo- 
cations que  pourraient  fournir  le  curé  et  la  commune. 
Une  lettre,  en  ce  sens  a  été,  le  soir  même,  écrite  par 
le  secrétaire.  M.  Pelay  insiste,  en  outre,  pour  que  la 
Commission,  dans  sa  requête  à  l'Administration  dé- 
partementale, observe  que  le  crédit  de  12,000  francs, 
affecté  par  le  Conseil  général  à  nos  monuments  histo- 
riques, n'a  pas  encore  été  touché,  à  sa  connaissance, 
et  qu'il  devra  ainsi  permettre  une  prompte  et  complète 
remise  en  état  de  cette  flèche,  la  plus  belle  assurément 
de  tout  le  plateau  du  pays  de  Caux.  La  Commission 
adopte  à  l'unanimité  cette  proposition. 

Impostes.  —  M.  Duveau,  qui  s'est  fait  une  spécia- 
lité de  l'étude  de  ces  intéressantes  ferronneries,  offre 
d'abord  à  notre  album  celles  qui  ont  déjà  paru  dans 
le  Bulletin. 

Il  présente  ensuite  trois  nouveaux  dessins,  et  les  ac- 
compagne de  la  description  suivante  : 

I.  —  La  grille  d'imposte  en  fer  forgé  de  la  maison 
portant  le  n°  34  de  la  rue  Beffroy,  représentée  par  le 
dessin  n°  i,  se  compose  d'un  ovale  qui  encadre  un 
monogramme  J.  L.  L'espace  entre  l'ovale  et  le  cadre 
carré  est  rempli  de  gracieuses  volutes,  disposées  symé- 
triquement à  droite  et  à  gauche. 


!  ;  façade  de  la  maison  est  une  façade  banale,  plâ- 
trée, peut-être  remaniée.  Au  rez-de-chaussée,  la  porte 
au-dessus  de  laquelle  est  l'imposte  est  à  gauche:  à 
droite,  il  va  deux  fenêtres  géminées.  Au-dessus  du 
rez-de-chaussée,  deux  étages  avec  deux  fenêtres  par 
étage. 


Au-dessus  de  la  corniche  est  une  grande  lucarne 
fermée  par  un  mur  à  pignon,  dans  lequel  il  v  a  deux 
fenêtres. 

Cette  maison  peut  dater  du  xvuic  siècle. 

II.  —  La  maison  de  la  rue  aux  Ours  n  .'■  e* 
celle  où  naquii  P.-L.  Dulong,  le  célèbre  chimiste. 

Sa  façade  a  trois  étages  avec  trots  fenêtres  aux  dei» 
liages  supérieurs,  et  trois  porte-fenêtres  et  un  balcon, 
avec  rampe  en  fonte  ornée  sur  toute  la  largeur  au  pre- 
mier étage. 

Au  rez-de-chaussée,  il  y  a,  à  gauche,  surdeux  tiers 
delà  largeur,  une  devanture  de  café;  et,  à  droite,  U 
porte  d'entrée  qui  est   flanquée  de  deux   pilastres  en 


pierre  avecchapite 
blable  se  trouve  à  I' 


ux  toscans.  Un  auirc  pilastre  sem- 
tirémité  gauche  du  rez-de-chaus- 


Au-dessus,  la  façade  est  plâtrée  avec  chambranle 
moulurée  autour  des  fenêtres.  La  porte-fenêtre  du  mi- 
lieu, au  premier  étage,  est  surmontée  d'une  corniche 
soutenue  par  deux  consoles. 


Au-dessus  de  la  corniche  existe  une  grande  lucarne 
à  pignon  avec  deux  fenêtres.  En  somme,  rien  de  re- 
marquable, si  ce  n'est  la  grille  d'imposte  en  fer  forgé 
au-dessus  de  la  porte  d'entrée  représentée  par  le  dessin 
n*  2. 

Sur  une  plaque  de  marbre  blanc,  placée  sous  le  bal- 
con au-dessus  de  la  porte  delà  devanture,  on  lit  l'ins- 
cription suivante  gravée  en  lettres  dorées  : 


e: 


Pierre-Louis  Dulong, 

Chimiste   et   Physicien, 

est  né  dans   cette  maison 

le  1 3  février  ijS5. 


Itl.  —  La  grille  d*im poste  que  représente  notre  des- 


l  n*  3,  se  voit  au-dessus  de   lu 


porte 


d'entrée  de  la 


, a** 


gueur,  sont  t 


maison  située  à  l'angle  de  la  rue  Saint-Eloi  et  de  h 
rue  des  Charrettes,  et  qui  porte  le  n°  i  27  de  cei te  der- 
nière rue 

Cette  grille  en  fer  forgé  contient, 
dans  un  cadre  ovale,  un  mono- 
gramme, L.  B.,  double  et  symé- 
trique; deux  volutes  placées  entre 
la  lettre  L  et  le  cadre  pourraient 
être  interprétées  comme  des 
lettres  S. 

De  chaque  côté  de  cette  grille, 
complétant  la  défense  de  l'imposte 
qui  a  environ  t  m.  jb  de  lon- 
*  barreaux  en  1er  carré  avec  hachures 
sur  les  arêtes.  La  porte  en  dessous  de  cette  imposte  «t 
à  deux  vantaux  et  a  été  élargie  sur  le  côté  gauche.  Elit 
donne  sur  la  rue  Saint  JHot.  La  façade  sur  cette  rue  mi 
divisée  verticalement  en  deux  parties  a  peu  près  sem- 
blables. 

Le  socle  et  le  tez-de-chaussée  sont  en  pierre  a*ec 
trois  pilastres  avec  chapiteaux  toscans. 

Les  trois  étages  au-dessus  sont  en  charpente  appa- 
rente et  galandage  plâtré.  Chaque  étage  a  deux  fenê- 
tres dans  chacune  des  deux  parties. 

Aux  deuxième  et  troisième  étages  de  la  partie  droite, 
les  fenêtres  sont  anciennes  avec  linteaux  en  cintre  sut- 
baisse. 

Elles  sont  divisées  en  quatre  parties  égales  par  un 

montant  et  une  traverse.  Chaque  partie  a  six  carreaux. 

Les  pièces  d'étages  ou  sablières  sont  renforcées  par 

des  décharges  qui  forment  avec  le  poteau  de  remplagc 


23l 


entre  les  deux  fenéti  es  (comme  poinçon)  des  espèces  de 
fermes.  Cette  disposition  se  rencontre  souvent  dans  les 

façades  du  xvn«  siècle. 

* 

Deux  lucarnes  surmontent  la  façade.  Elles  sont  à  pi- 
gnon et  aissentées  en  ardoises.  Devant  celle  de  droite, 
la  saillie  du  toit  est  supprimée. 

La  façade  du  côté  de  la  rue  des  Charrettes  est  du 
même  genre  que  celle  du  côté  de  la  rue  Saint-Eloi, 
mais  elle  n'a  que  trois  fenêtres  par  étage.  Celles  du  mi- 
lieu sont  aveuglées  et  ont  des  linteaux  cintrés. 

Une  fenêtre  au  second  étage  (celle  de  gauche)  et  deux 
au  troisième  étage  sont  anciennes  avec  vingt-quatre 
carreaux;  les  autres  sont  modernes  avec  linteau  droit. 
Dans  le  toit,  une  lucarne  semblable  aux  autres,  au- 
dessus  des  fenêtres  de  droite. 

Les  pièces  d'étage  (sablières)  sous  les  deux  fenêtres 
de  gauche  ont  deux  décharges,  celles  sous  les  fenêtres 
de  droite  n'ont  qu'une  seule  décharge  vers  le  poteau 
d'angle  ;  placée  là  sans  utilité  et  simplement  en  imita- 
tion des  autres. 

Le  rez-de-chaussée  est  en  pierre  avec  deux  pilastres  à 
chapiteaux  placés  à  chaque  extrémité  de  la  façade.  Les 
soupiraux  sont  carrés  en  bas,  et  découpés  en  accolade 
aiguë  dans  la  pierre  qui  les  couvre. 

Le  Logis  et  l'Œuvre.  —  La  correspondance  impri- 
mée contenait  un  beau  fascicule  in-40,  numéroté  74, 
qui  a  semblé  mériter  une  mention  spéciale,  en  tant 
qu'ouvrage  posthume  de  notre  regretté  confrère,  J .  Ade- 
line.  Une  sorte  de  prospectus,  que  son  éditeur  adressa 
le  28  septembre  par  notre  Président  «  à  la  Commission 
des  Antiquités  »,  analyse  assez  fidèlement   cette  belle 


publication,    pour  être  inséré  dans  le   Bulletin.   Le 
voici  : 

Quelques  mois  avant  sa  mort,  Jules  Adeline  avait 
entrepris  de  publier,  en  le  dédiant  à  ta  mémoire  de 
sa  femme,  l'ouvrage  que  j'ai  l'honneur  de  vous  adres- 
ser. 

Dans  son  esprit.  Le  Logis  et  l'Œuvre  devait  être 
la  dernière  étape  de  sa  féconde  carrière  de  dessina- 
leur,  d'aquafortiste  et  d'écrivain,  le  couronnement 
d'un  édifice  qui  avait  été  l'œuvre  de  sa  vif,  sa  vie 
même  et  sa  joie.  Retracer  en  quelques  pages  l'aspect 
du  <•  Logis  <■  qu'il  chérissait  et  oit  sa  vie  paisible 
s'est  écoulée  tout  entière;  donner  une  Bibliographie 
minutieuse  de  toutes  ses  œuvres,  tant  publiées  qu' iné- 
dites, pleine  de  souvenirs  lointains  et  d'impressions 
personnelles;  compléter  enfin  cette  Bibliographie 
par  une  série  de  planches  donnant  une  idée  d'en- 
semble de  son  œuvre,  tel  avait  été  le  but  qu'il  s'était 
proposé. 

La  mort  vint  l'empêcher  de  mener  lui-même  son 
projet  à  bonne  fin  ;  lorsque  la  maladie  l'emporta,  en 
août  igog,  ta  partie  typographique  de  l'ouvrage 
venait  à  peine  d'être  composée.  Mais  il  avait  exprimé 
le  désir  que  tout  fût  terminé  par  mes  soins,  suivant 
les  instructions  qu'il  m'avait  données. 

La  famille  de  Jules  Adeline  a  eu  à  cœur  de  réa- 
liser ses  intentions,  et  nous  remplissons  aujourd'hui 
nos  derniers  devoirs  envers  celui  qui  n'est  plus,  en 
vous  offrant  Le  Logis  ei  t'iKuvre,  selon  son  désir  et 
en  son  nom. 


Daigne^  agréer,  etc. 


Signé  :  Lksiringant. 


233 

La  Commission  offre  ses  meilleurs  remerciements  à 
M.  Lestringant,  et  le  prie  de  les  transmettre  à  la 
famille. 

M.  Delabarre  a  la  parole  pour  la  lecture  de  la  note 
suivante  : 

LES    RESTES   DU   CHATEAU    DE   PHILIPPE-AUGUSTE 
ET    DES   ARENES    ROMAINES   DE   ROUEN 

Aujourd'hui  que  la  plupart  des  terrains  compris  dans  le 
périmètre  de  l'ancien  château  de  Philippe-Auguste  se 
trouvent  occupés  par  des  constructions  nouvelles,  le 
moment  semble  venu  de  publier  les  renseignements  que 
nous  avons  recueillis  et  les  notes  que  nous  avons  prises 
durant  les  travaux  ayant  précédé  1  édification  des  diffé- 
rents immeubles. 

Ces  indications,  complétant  celles  que  nous  avons  don- 
nées antérieurement  (i),  permettront,  dans  un  avenir  plus 
ou  moins  éloigné,  nous  l'espérons,  de  préciser  les  dispo- 
sitions exactes  de  l'ancien  château  de  Philippe-Auguste 
auquel  s'attachent  tant  de  souvenirs  historiques,  et  dont 
la  construction,  antérieure  de  quelques  années  seulement 
à  Coucy,  affirme  déjà  d'une  manière  évidente,  ainsi  que  nous 
avons  cherché  à  le  démontrer  dans  une  note  précédente, 
la  forme  nouvelle  que  prit  l'art  de  la  fortification  au 
xiue  siècle,  forme  qui  semblait  jusqu'alors  ne  pas 
devoir  être  recherchée  au  delà  de  la  date  de  la  construc- 
tion de  Coucy  où  on  la  relevait  pour  la  première  fois. 

Au  château  de  Philippe-Auguste  s'attache  également  un 
souvenir  non  moins  intéressant,  celui  des  arènes  ro- 
maines de  Rouen. 

(i)  Bulletin  de  la  Société  industrielle  de  Rouen ,  novembre- 
décembre  1907  ;  juillet-août  1908;  septembre-octobre  1909. 


cm»  avons  i»dis  tenté  par  les  fouilles,  non-seulement 
Jeo  démontrer  l'existence,  mais  même  d'en  dégager  le 
forma  et  l'orientation. 

I-es  notes  qui  suivent  oe  font,  à  notre  avis,  que  confir- 
sbct  rh]rpMbêsc  que  nous  avions  alors  émise  :  à  savoir  que 
le  château  de  Philippe- Auguste  avait  exactement  recou- 
vert toute  leur  surùce  et  utilisé,  tant  pour  son  enceinte 
proprement  dite  que  pour  sa  basse-cour,  les  fondation; 
de  ses  murailles  extérieures. 

Tant  de  substructions  découvertes  et  l'intérêt  qu'elles 
artàcanm  nous  font  regretter  une  fois  de  plus  que  l'on 
a  ah  pu  mieux  en  assurer  la  conservation  et  la  visibilité. 

Quelques  restes,  à  cause  des  difficultés  de  démolition 
qu'il*  présentaient,  subsistent  heureusement  encore  sous 
les  immeubles  ;  mais  d'innombrables  détails  intéressa  ni' 
ont  du  être  détruits. 

Nos  relevés  présenteront  alors  un  double  avantage  :  celui 
de  faciliter,  A  l'avenir,  la  recherche  des  vestiges  encore 
existant*;  et  celui  de  fournir  des  indications  utiles  sur 
ceux  dont  les  constructions  nouvelles  ont  exigé  la  dispari- 

Présentées  successivement  suivant  les  terrains  sur  les- 
quels elles  ont  été  recueillies,  nous  pensons  que  nos  note1 
offriront  ainsi  plus  de  clarté. 

Un  plan  d'ensemble  réunissant  nos  divers  relevés  éta- 
blira plus  tard  la  liaison  nécessaire  entre  les  documents  que 
nous  avons  jusqu'alors  fournis  dans  nos  communications 
publiées  au  cours  des  travaux  exécutés  en  ces  dernières 
années  au  même  endroit. 

Terrain  du  Garage  Catois- Ménager. 

Les  fouilles  malheureusement  trop  superficielles  de  ce 
terrain,  en  raison  de  l'établissement  d'une  plateforme  en 
béton  armé,  ont,  néanmoins,  révélé  l'existence  de  quel- 
ques substructions  intéressantes  : 


235 


i°  Un  puits  de  forme  circulaire  construit  en  pierres  de 
o  m.  35  de  hauteur  d'assises,  de  o  m.  40  de  largeur 
moyenne  et  deo  m.  20  d'épaisseur. 


C*/ fo/?/^ 


'£/*¥ 


Teirain  du  garage  Catois-Ménager. 


I:ig    1. 


Le  diamètre  du   puits  foc   puits  a   été  conserve)  est   de 
o  m.  80.  Son  tampon  de  o  m.  45  d'épaisseur  et  mesurant 


236 


1  m.  juvi  m.  oo,a  été  retrouvé  .1  la  coie  3  m.  13  (demi 

du  tampon),  mesure  prise  au-dessus  du  trottoir  de  la  ru 
du  Donjon,  dans  la  ligne  médiane  du  passage  du  garage. 

Ce  puits  dont  t'axe  se  trouvait  a  la  jonction  de  deui 
parallèles  aux  murs  de  la  propriété  de  M.  Gargam,  me 
nées  l'une  ù  1  1  m,  5o  du  mur  joignant  la  propriété  J 
Ma»  Fromentin  et  à  1  mètre  du  mur  recoupant  le  précé 
dent,  suivant  un  angle  aigu,  était  profond  de  12  mètres 
tifr  r). 

il  était  construit  à  cheval  sur  un  caniveau   de  o  m. 
de  large  courant  à  su  partie  inférieure,  caniveau  apparic- 
mmt  j  Ij  source  Nntre-Dame-Saint-Amand. 

2"  Un  autre  regard  de  forme  rectangulaire,  mesurant 
de  vide  o  m.  80x0  m.  47,  établi  en  pierres  correctement 
appareillées   de   o   m.  40  de   hauteur  d'assises    et   ayant 

0  m.  40  d'épaisseur,  a  été  découvert  dans  les  environs  du 

Son  puits  descendait  au-dessous  du  niveau  du  sol  sur 
une  hauteur  accessible  de  b  mètres.  Le  fond  au-dessous  se 
trouvait  obstrué  par  des  ébouiements. 

Chaque  assise  sur  chaque  face  présentait  des  entailles 
rectangulaires  de  o  m.  j5  de  hauteur  et  de  o  m.  t5  de 
profondeur  pour  faciliter  la  descente. 

L'axe  se  trouvait  au  croisement  de  deux  parallèles  me- 
nées l'une  à  3  m.  60  du  mur  de  M.  Gargam  joignant  la 
propriété  de  M™'  Fromentin,  l'autre  à  39  m.  5o  de  l'ali- 
gnement de  l'entrée  sur  la  rue  du  Donjon. 

Ce  regard  appartenait  également  à  la  source  Notre- 
Dame-Sain  t-Amand. 

3«  Enfin,  une  bétoire  en  pierres  sèches,  de  forme  cir- 
culaire à  i  m.  5o  au-dessous  du  niveau  du  sol,  établie,  en 
des  temps  récents,  au  croisement  de  deux  parallèles,  l'une 
à  6  mètres  du  mur  de  la  propriété  de  M.  Gargam,  joignant 
la  propriété  de  M™"  Fromentin,  l'autre  a  3i  m.  70  de  la 
rue  du    Donjon,    présentant    un  diamètre    intérieur  de 

1  mètre. 


237 

Cette  bétoire  était  en  grande  partie  comblée  par  des 
boulements  de  terres. 

Au-dessus,  et  à  1  mètre  du  niveau  du  sol,  courait  un 
:a niveau  constitué  de  vieilles  pierres  carrées  non  join- 
oyées. 

Sa  section  intérieure  était  de  o  20  X°  2°  î  son  ^>nd 
Était  établi  en  dalles  de  pierres. 

Il  est  indiscutable  qu'anciennement  ce  caniveau  avait 
;es  faces  soigneusement  dressées;  mais,  au  moment  de  la 
découverte,  celui-ci  se  trouvait  dans  un  fort  mauvais  état 
ie  conservation. 

40  Outre  ces  divers  éléments  de  canalisation,  les  fouilles 
ont  découvert  quelques  débris  de  vases,  de  cornes,  osse- 
ments d'animaux  et  de  pierres  sculptées,  d'intérêt  secon- 
daire, mais  que  l'on  ne  doit  pas  rattacher  au  château,  car  ils 
ne  furent  recueillis  qu'au  milieu  de  terres  de  remblai 
ayant  servi  à  combler  les  fossés  de  la  ville  et  du  château. 

Ces  débris  ont  tous  été  recueillis  à  environ  1  m.  5o  au- 
dessous  du  niveau  du  sol. 

Tour  de  la  Pucelle. 

Dans  une  communication  parue  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  industrielle  de  Rouen,  en  juillet-août  1908,  nous 
avons  déjà  fourni  quelques  indications  relatives  à  la  Tour 
de  la  Pucelle. 

Il  convient  de  compléter  celles-ci  par  les  notes  sui- 
vantes, recueillies  depuis,  au  cours  des  travaux  poursuivis 
par  M.  Dagnet  pour  l'établissement  de  son  immeuble. 

Le  dégagement  de  la  tour  a  été  poussé  jusqu'à  12  mètres 
de  profondeur  au-dessous  du  niveau  du  trottoir.  Son  fruit 
a  été  reconnu  égal  de  bas  en  haut. 

La  face  de  la  courtine,  dans  la  partie  comprise  entre  la 
tour  et  le  donjon,  et  du  côté  des  fosses,  fut  mise  à  jour  sur 
une  égale  hauteur. 

Si  Ton  menait  une  tangente  à  la  tour,  parallèle  à  la  rue 


e  celui  de  la  tour. 

a  hauteur 
r  swr  3  m.  io  était 
e  aant  ta  panàe  bn  et  était  établie  en  pierres  de  peu 
ï*»bl  mIob.  3*  de  hauteur,  comme  la  tour 


lit  des  assises  plus  élevée*  de 
rteor  et  d'une  longueur  plus 
Leur  parement  était  eu  plu» 
bu  eau;  celai  des  assises  supérieures. 
de  hcanrrJae  étû  dt  00.11  par  métré  dam 
■MC,  et  de  o  ta.  1 7  par  mètre  dans  la  partie 
près  de  la  tour  était  de  9îb  «ts 


Le  ami 
h  par» 


Les  —[ht.  de  la  courtine  avec  la  Tour  de  la  Pucelle 
■■an  admirent  que  celle-ci,  comme  nous  l'avons  sigmîc 
jadis,  sortaut  presque  complètement  hors  des  remrwru. 
coramaïKiaii  ires  sérieusement  leur  ace  extérieure. 

Cette  disposition,  analogue  à  celle  qui  fut  adoptéeàli 
tour  de  U  Pevre  a  Carcassonne  et  à  Coucy.  avait  ici  par- 
ti.:  ai  iert  ment  «a  raison  d'être,  en  raison  de  la  longueur 
exagérée  de  la  courtine  entre  la  Tour  de  la  Pucclle  elle 
Donjon,  et  paiement  parce  que  la  ligne  de  défense  dans 
cette  partie  de  la  forteresse  accusait  une  courbe  1res  pro- 
noncée (fig.  1). 

Eniin.  tout  à  tait  à  la  base  de  la  Tour  de  la  Pucelle,  il 
nous  fut  permis  de  constater  la  présence  d'un  empatte- 
ment constitué  de  forts  libagesde  1  mètre  de  saillie  sur  le 
mur  de  la  tour. 

Dans  le  voisinage  immédiat  de  la  Tour  de  la  Pucelle, 
les  recherches  découvrirent  un  certain  nombre  de  subs- 
tructions  dont  certaines  présentaient  un  intérêt  tout  par- 
ticulier. 


i°  Dans  notre  précédente  note  sur  la  Tour  de  la 
l^ucelle  nous  avions  signalé  un  mur  indiqué  par  des 
Hachures  sur  le  plan  alors  annexé  nu  texte. 


Tour  de  la  Pucellc 


Hg.  2. 


Il  fut  depuis  reconnu  que  ce  mur  découvert  prés  du 
niveau  supérieur  du  sol  appartenait  a  des  constructions 
récentes  édifiées  par  les  Ursulines. 

Il  s'étendait  sur  une  hauteur  de  3  m.  5o  en  contrebas  du 
sol  du  trottoir,  mesure  naturellement  prise  en  dehors  du 
périmètre  de  la  tour  :  car  coupant  celle-ci  dans  une  direc- 
tion à  peu  près  parallèle  à  la  rue  Jeanne-d'Arc.  il  est  bien 
entendu  que  les  assises  supérieures  de  la  tour  lui  servaient 
de  fondation  dans  cette  partie  de  sa  longueur.  En  dehors 
de  la  tour,  le  mur  reposait  sur  le  sol  même  et  non  sur  des 
fondations  solides.  A  i  mètre  en  contrebas  des  assises 
inférieures  du  même  mur,  et  dans  le  même  plan  vertical, 
la  fouille  atteignit  le  niveau  supérieur  d'un  autre  mur 
jadis  dérasé,  contigu  à  la  tour  et  se  prolongeant  au  delà 
du  terrain  de  M.  Dagnet,  à  travers  les  terrains  voisins. 

Dégagé  sur  une  certaine  hauteur,  ce  nouveau  mur  fut 
trop  rapidement  encastré  en  partie  dans  des  construction 


240 

nouvelles  pour  que  nous  ayons  pu  le  relever  dans  « 
parties  baise v  pas  asset,  cependant,  pour  nous  empêcher 
Je  constater  que  ses  assises,  d'aspect  tort  ancien,  me; 
raient  o  m.  35  de  hauteur,  et  que  sa  jonction  avec 
tour,  a  sa  partie  supérieure,  comportait  trois  marches  ii 
crues  dam  un  anneau  dont  le  rayon  était  de  >  m. 
supérieur  .1  celui  de  la  tour,  les  centres  étant  les  métnev 

1.4  hauteur  des  marches  éMit  pour  la  plus  basse  Je 
o  m  »©,  pour  U  marche  intermédiaire  de  o  ra.  îo  et 
po«r  la  plus  haute  o  m.  1  5.  La  largeur  des  deux  marche* 
inférieures  prise  contre  te  parement  de  la  tour  était  de 
o  ni.  5o. 

I. "assise  supérieure  du  mur,  au  point  où  nous  avoni 
relevé  son  derasement.  correspondait  au  niveau  de  li 
marche  intermédiaire. 

li  contient  également  d'ajouter,  pour  fixer  exactement 
remplacement  Je  cet  escalier,  construit  dans  l'épaisseur 
du  mur,  que  la  contremarche  inférieure  était  il  plombdu 
parement  du  mur, opposé  a  la  rue  Jeanne-d'Arc.  et  que  I" 
direction  des  contremarches  supérieures  parallèles  entre 
elles  formait  cependant  un  angle  aigu  avec  la  première, 
tel  que  le  sommet  de  l'angle  des  deux  premières  contre- 
marches se  trouvait  être  à  plomb  du  parement  oriental  du 
mur  i)  l'oppose  de  la  tour. 

Nous  avons  pu  encore  relever  la  présence  d'un  autre 
mur  très  curieux,  au  fond  de  la  fouille. 

Ce  mur,  construit  l'extérieur  du  parement  du  mur 
précédent  opposé  à  la  rue  Jeanne-d'Arc,  avait  exactemttii 
la  direction  est-ouest. 

Son  niveau  supérieur  se  trouvait  Être  à  3  mètres  du 
fond  de  fouille. 

Il  s'annonçait,  d'abord,  par  trois  assises  supérieures,  la 
plus  haute  de  o  m.  3o  de  hauteur,  et  les  deux  suivantes 
seulement   de  o  m.  20.    Leur  longueur  était  environ  de 

Ces  trois  assises,  parfaitement  appareillées   et  à  pare- 


241 

ments  bien  dressés,  offraient  sur  chaque  face  du  mur  un 
fruit  égal  assez  accusé,  puisque  l'assise  supérieure  n'ayant 
que  o  m.  62  d'épaisseur,  l'assise  inférieure  avait  o  m.  92. 

Une  quatrième  assise  était  établie  en  dessous  des  précé- 
dentes avec  la  même  épaisseur  de  o  m.  92  et  avait  ses 
parements  verticaux.  Sa  hauteur  était  de  o  m.  32. 


F»g.  3 


Muret  en  talus  au  pied  de  la  tour  de  la  Pucelle. 


En  dessous  de  cette  dernière  assise,  en  existaient  deux 
autres  encaissées  dans  la  terre,  avec  un  empattement  de 
o  m.  25  de  chaque  côté  sur  la  quatrième  assise  (fig.  3). 

Détail  curieux  à  retenir,  ce  mur  ne  joignait  pas  la  tour, 
et  s'arrêtait  à  2  m.  5o  de  son  parement. 

Les  trois  assises  supérieures  du  côté  de  la  tour  présen- 
taient sur  la  face  d'épaisseur  un  fruit  égala  celui  des  deux 
autres  faces,  très  bien  dressé,  la  quatrième  assise  étant  ver- 
ticale, se  retournant  aplomb  de  la  base  de  cette  sorte  de 
tronc  de  pyramide,  sans  empattement  sur  lui  de  ce  côté 
par  conséquent. 

17 


l'arête  du  rtarc- 
c-d'Arc.  celle-ci 


24a 

Si  l'on  prolongeait  a  l'assise  superiei 
ment  le  plus  rapproché  de  la  rue  Jeu 
joignait  In  Tour  de  la    Pucelle    à   l'ii 
parement    tMC    le    plan    du  mur     précédemment    étudié 
opposé  >\  la  rue  Jeanne-d'Arc, 

Ce  mur,  dégagé  seulement  dans  le  voisinage  de  la  tour, 
semblait  se   prolonger   également  a  travers  le  terrain  voi- 


II  serait  difficile,  et  même  prématuré,  d'expliquer  la 
présence  et  la  raison  des  deux  derniers  murs  que  nous 
venons  de  décrire. 

Nous  avons  cependant  judis  l'ait  observer  que  la  direc- 
tion du  premier  semblait  correspondre  a  celle  d'un  mur 
indiqué  sur  le  plan  de  Farin  de  1735,  joignant  la  tour  car- 
rée. 

Il  est  à  remarquer  que  l'introduction  de  l'artillerie  au 
xvc  siècle  nécessita  naturellement  des  modifications  pro- 
fondes dans  les  systèmes  de  défense  jusqu'alors  adoptés 
et  que  les  portes  devaient  être  inévitablement  accompa- 
gnées de  protections  servant  d'abris  aux  pièces  à  feu.  Il 
est  permis  de  supposer  que  la  construction  de  ta  tour  car- 
rée avec  sa  porte,  semble  avoir  appelé,  comme  on  le  fit  a 
la  porte  de  Mazelle  h  Metz,  l'édification  de  murailles  nou- 
velles et  de  boulevards  en  travers  des  fossés. 


Les  deux 


a  cette  époque  e 


avons  décrits  pourraient  alors 
t  relever  des  modes  de  défense 
abords  du  château. 
it,  pour  le  moment,  de  lais- 
s  dans  le  domaine  de  l'hypo- 
thèse et  de  ne  s'en  tenir  qu'aux  simples  relevés  présentes, 
en  attendant  que  des  fouilles  ultérieures  permettent  de  les 
compléter. 


,i  qu'il  en  soi 

s  dernières  observati 


Terrain  de  M""  Fromentin. 
t  terrain,  situé  à  l'angle  de  la  rue  du  Donjon,  de 


H  3 

la  rue  Jeanne-d'Arc  et  du  boulevard,  les  fondations  de 
l'immeuble  ont  été  établies  au  moyen  de  puits  poussés 
jusqu'au  bon  sol  rencontré  à  des  niveaux  différents 
variant  de  i5  à  17  mètres. 

Aucune  construction  ancienne,  d'après  les  renseigne- 
ments que  nous  avons  recueillis,  n'a  été  rencontrée  au 
cours  de  la  perforation  de  ces  puits. 

Le  seul  détail  intéressant  à  conserver  est  la  présence,  à 
3  m.  5o  de  profondeur,  sur  une  partie  de  l'espace  occupé 
par  la  construction,  d'un  pavage  en  silex  noirs  parfaite- 
ment dressé  et  posé  sur  un  lit  de  sable. 

Le  même  pavage  a  été  retrouvé  lors  de  l'établissement 
de  la  construction  élevée  pour  le  compte  de  M.  Badin 
dans  la  rue  du  Donjon  dans  certaines  parties  du  sous-sol, 
à  3  mètres  de  profondeur. 

Il  est  impossible  actuellement  d'expliquer  l'origine  de 
ce  pavage  établi  après  remblai  dans  une  partie  des  fossés 
du  donjon  et  de  la  ville. 

Relatons  simplement  que  ce  pavage  ne  s'étendait  pas  sur 
toute  la  surface  occupée  par  l'immeuble  de  Mœe  Fromen- 
tin, mais  n'a  été  rencontré  dans  les  puits  que  dans  la 
partie  triangulaire  de  la  construction  comprise  seulement 
entre  les  deux  côtés  de  l'angle  le  plus  rapproché  de  la  rue 
du  Donjon  vers  le  passage  du  garage  Catois- Ménager. 

Terrain  de  M.  Badin,  rue  du  Donjon. 

Les  fondations  de  cet  immeuble  ont  été  établies  sur 
puits. 

Des  sondages  opérés,  il  ressort  que  si  un  certain  nombre 
de  puits  n'ont  rien  révélé,  par  contre,  certains  ont  permis 
de  fixer  la  direction  de  la  courtine  courant  à  travers  le  ter- 
rain, d'autres  ont  découvert  la  présence  de  murs  romains, 
d'autres,  enfin,  ont  mis  les  constructeurs  en  présence  de 
maçonneries  anciennes  ou  plus  récentes  sur  l'origine  des- 
quelles il  n'est  pas  permis  d'apporter  aucune  précision. 


p«i«  i$ue  oous  *1 
lettre»  .A.  fl  et  C  (fi*.  4) 
lie»  trow  paits  Je  t'arme  c 


nom  retaré  figures  par  l» 
rée  MMlcutf  «ses  verticam. 


TN 


n 


'  -5 

a 

D 

X_ 

..à 

_&/ 

.  .  \  >  - 

MM 

Terrain  de  f 

.  Badin. 

Fig-  * 

A.  Au  croisement  de  deux  parallèles  menées  une  a 
4  m.  05  en  arrière  du  mur  de  la  propriété  de  M.  Dagntl, 
et  l'autre  à  1 6  m.  5o  de  l'alignement  de  ta  rue  du  Donjon. 
Ce  puits  de  i  m.  3n  x  i  m.  3o  en  surface,  a  deux  de  ses 
cotés  parallèles  au  mur  de  M.  Dagnet. 

B.  Au  croisement  de  deux  parallèles  menées  une  à 
10  m.  a5  en  arrière  du  mur  de  la  propriété  de  M.  Dagnet, 
et  l'autre  à  io  m.  29  de  l'alignement  de  la  rue  du  Don- 
jon. Les  cotés  de  ce  puits,  de  1  m.  3o  X  1  m.  3o,  sont 
parallèles  aux  précédents. 

C.  Puits  en  façade  de  l'immeuble  de  M.  Badin,  sur  1* 
rue  du  Donjon  ;  son  axe  est  au  croisement  de  deux  li- 
gnes, l'une  parallèle  à   la   rue  du  Donjon,  à  o  m.  65  en 


245 

arrière  de  l'alignement,  et  l'autre  perpendiculaire  à  la  pré- 
cédente, à  7  m.  40  de  l'angle  du  pan  coupé  vers  la  rue 
Jeanne-d'Arc.  Ce  puits  a  1  m.  3o  X  1  m.  3o. 

Le  dérasement  de  la  courtine  fut  atteint  à  des  profon- 
deurs variant  de  2  m.  89  h  3  mètres  au-dessous  du  sol.  Le 
fruit  de  la  courtine  sur  son  parement  dans  ces  puits  ac- 
cusait om.  33  par  mètre. 

Murs  romains.  —  Un  premier  mur  romain  signalé  par 
la  présence  de  larges  briques  plates  fut  découvert  dans  le 
puits  D  dont  Taxe  est  situé  au  croisement  de  deux  paral- 
lèles mesurées  Tune  à  8  m.  25  de  la  rue  du  Donjon,  l'autre 
à  18  m. 40 du  mur  du  fond  de  la  propriété  de  M.  Dagnet. 
Ses  dimensions  sont  de  1  m.  3o  X  1  m.  76,  cette  dernière 
mesure  prise  parallèlement  au  mur  de  M.  Dagnet. 

Ce  puits  avait  1  m.  3o  x  1  m.  76. 

Le  mur  a  été  atteint  à  4  m.  80  de  profondeur;  malheu- 
reusement sa  direction  n'a  pu  être  fixée.  Il  n'a  pu  non 
plus  être  rien  établi  sur  le  caractère  ou  l'emplacement  de 
son  parement,  celui-ci  n'ayant  pas  été  mis  à  jour. 

Un  autre  mur  romain  a  été  découvert  dans  le  puits  E 
dont  les  dimensions  étaient  de  1  m.  yb  X  1  m.  75.  Ce  puits 
se  trouvait  au  croisement  de  deux  parallèles  menées, 
l'une  à  10  mètres  du  mur  du  fond  de  la  propriété  de 
M.  Dagnet,  l'autre  à  18  m.  60  de  l'alignement  de  la  rue 
du  Donjon. 

Un  des  côtés  est  parallèle  a  la  maison  de  M.  Dagnet. 

Ce  mur  constitué  comme  les  autres  murs  romains  dé- 
couverts précédemment  à  l'emplacement  du  château  de 
Philippe-Auguste  présentait  un  petit  appareil  carré  de 
o  m.  11  à  o  m.  12,  en  parement  du  côté  opposé  à  la  rue 
Jeanne-d'Arc. 

La  partie  supérieure  de  ce  mur  a  été  retrouvée  à  3  m.  5o 
de  profondeur 

Une  large  brique  romaine  en  a  été  détachée. 

La  direction  de  ce  mur  faisait  i3°  vers  l'est  avec  le  nord. 


346 

N'occupant  qu'une  faihle  partie  Je  la  surface  du  puits, 
ver*  la  rue  Jeanne-d'Arc,  son  parement  passait  par  l'angle 
de  ce  puits  le  plus  rapproché  de  la  jonction  des  aligne- 
ments sud  de  la  rue  du  Donjon  et  de  la  rue  Jeanne- 
d'Arc. 

Il  est  à  remarquer  particulièrement  que  la  direction  du 
parement  de  ce  mur  romain  est  sensiblement  perpendicu- 
laire à  la  courtine,  ce  qui  ne  ferait  que  confirmer  l'hypo- 
thèse que  nous  avons  jadis  énoncée  lie  In  construction  de 
la  courtine  sur  les  fondations  de  l'enceinte  extérieure  des 
s  de  Rouen.  Dans  ce  cas,  le  mur  romain 
un  mur  supportant   les   gradins  de 

m  phi  théâtre. 

iulres  débris  de  construction.  —  Dans  le  même  puits 
avant  d'atteindre  le  mur  romain,  et  a  3  mètres  de  pro- 


mant  dallage 

dont  nou 

avons  parle 

précéd 

m  ment  dans 

l'article  réser 

c  au  terra 

ndeM-'Fro 

Dans  le  p 

Us  F.    pr 

s  de    l'imme 

uble   de  M.  Dagnet, 

puits  de  1  m 

?5Xi  rr 

.  3o,  on  a  mis  à  jou 

r  à  4  mètres 

de  profonde u 

r    l'angle 

rectangulair 

d'une 

large  pierre 

plate  encastr 

e  dans  les 

terres. 

L'axe  de  ce  puits  se  trouvait  au  croisement  de  deux 
parallèles,  l'une  à  4  m.  70  du  mur  de  M.  Dagnet,  l'autre  à 
iï  m.  5o  de  l'alignement  de  la  rue  du  Donjon,  Le  plus 
grand  côte  de  ce  puits  est  perpendiculaire  à  la  propriété 
de  M.  Dagnet. 

La  direction  d'un  des  côtés  de  cette  pierre  insuffisam- 
ment dégagée  pour  qu'il  pût  être  formulé  aucune  indica- 
tion complémentaire  sur  elle,  faisait  70  vers  l'est  avee  le 
nord.  L'autre  côté  était,  comme  nous  venons  de  le  dire, 
perpendiculaire  au  précédent. 

Longeant  le  côté  de  ce  puits  le  plus  rapproché  de  la  rue 
Morand,  et  dans  une  direction  à  peu  près  perpendiculaire 
à  la  rue  Jeanne-d'Arc,  mais  faisant  exactement  40*  vers 


247 

l'ouest  avec  le  nord,  les  substructions  d'un  ancien  mur  en 
moellons,  non  fondé,  de  o  m.  67  d'épaisseur  s'étendaient 
sur  une  longueur  de  6  mètres  à  l'opposé  de  l'immeuble  de 
M.  Dagnet,  à  partir  de  la  face  du  puits  la  plus  rapprochée 
du  même  immeuble  découvert  à  o  m.  3o  au-dessous  du 
niveau  du  sol  ;  sa  hauteur  n'était  que  de  1  mètre. 

Son  origine  n'est  nullement  ancienne  :  il  semble  avoir 
appartenu  à  des  constructions  dépendantes  du  couvent 
des  Ursulines. 

Dans  un  puits  G,  situé  à  l'extérieur  de  la  courtine,  près 
de  l'angle  de  l'immeuble  de  M.  Badin,  au  croisement  de 
deux  parallèles,  l'une  à  6  mètres  de  l'alignement  de  la  rue 
du  Donjon,  l'autre  à  la  façade  perpendiculaire  à  la  rue  du 
Donjon,  en  retour  de  om.  65  sur  celle-ci.  Les  dimensions 
de  ce  puits  sont  de  1  m.  3o  X  1  m.  3o;  deux  de  ses  côtés 
sont  perpendiculaires  à  la  rue  du  Donjon  ;  on  a  rencon- 
tré deux  pierres  de  1  mètre  d'épaisseur  séparées  par  un 
large  joint  de  o  m.  04  recouvrant  un  massif  de  maçonne- 
rie. Ces  pierres  ont  été  mises  à  jour  dans  les  environs  du 
niveau  du  sol. 

Dans  un  puits  Hy  des  maçonneries  incontestablement 
modernes  ont  été  retrouvées. 

L'axe  de  ce  puits  est  au  croisement  de  deux  parallèles, 
l'une  à  17  m.  90  de  la  rue  du  Donjon,  l'autre  à  14  m.  5o 
du  mur  postérieur  de  la  propriété  de  M.  Dagnet.  Deux 
de  ses  côtés,  sont  parallèles  au  mur  de  cet  immeuble. 

Dans  le  puits  /,  dont  l'axe  est  au  croisement  de  deux 
parallèles,  l'une  à  10  m.  20  de  l'aligneoient  de  la  rue  du 
Donjon,  l'autre  à  24  mètres  du  mur  de  la  propriété  de 
M.  Dagnet;  les  côtés  ayant  1  m.  75  X  1  m.  3o  et  le  plus 
grand  étant  perpendiculaire  à  la  propriété  de  M.  Dagnet; 
et  /,  dont  l'axe  est  au  croisement  de  deux  parallèles,  Tune 
à  4  m.  60  de  l'alignement  de  la  rue  du  Donjon,  l'autre  a 
24  m.  10  du  mur  du  fond  de  la  propriété  de  M.  Dagnet; 
on  découvrit,  a  peu  de  profondeur,  des  blocages  de  maçon- 
nerie au-dessous  desquels  se  trouvaient  de  forts  libages. 


Enfin,  dans  le  puits  AT,  U  fouille  atteignit  comme  dans 
le  puits  G,  de  belle»  pierres  superposées  de  i  mètre  de 
hauteur.  Ces  pierres  étaient  parfaitement  taillées  et  bien 

Ce  dernier  puits  fut  établi  sous  la  longueur  du  pan 
coupé  Jt  la  propriété  m  la  rue  du  Donjon,  vers  la  rue 
Jeanne-d"ArC- 

Ces  pierres,  sans  aucun  doute,  appartenaient  à  la  même 
construction  que  celles  du  puits  G.  Leur  présence  dans  le 
fossé  en  dehors  de  la  courtine,  sinon  inexpliquée,  ne  per- 
met pas,  en  tout  cas,  pour  le  moment,  de  les  rattacher  ju 
château  on  à  ses  dépendances. 


Terrain  occupé  par  timmiuble  Je  M"1  Keittinper 
rue  Ju  Donjon . 

Cet  immeuble,  construit  sur  un  plateau  de  béton  arme, 
n'a  pas  permis  de  recueillir  aucune  indication  relative  »uj 
iutmructions  anciennes  d'édifices  construits  en  cet 
endroit. 

Il  eût  pourtant  été  intéressant  d'y  rechercher  le  tracé 
de  la  courtine  et  des  deux  murs  romains  que  nousavons 
décrits  antérieurement  dans  une  note  publiée  par  le  Bulle- 
tin Je  la  Société  industrielle  de  Rouen,  en  novembre- 
décembre  1907. 

Terrain  rue  Ju  Donjon  occupé  par  ta  construction 
de  M.  Quesnel. 


Absent  de  Rouen  au  moment  de  l'établissement  des  ton- 
dations  de  cet  immeuble,  nous  n'avons  pu  ensuivre  les 
fouilles. 

Les  architectes,  MM.  Janet  père  et  fils,  consultés,  nous 
ont  déclaré  n'avoir  rien  retrouvé  en  cet  endroit. 


240 


Terrain  apporter  ant  à  la  Capitalisation. 
Les  touilles  opérées  sur  cet  endroit  ont  mis  à  jour 


L. 


•   «    i    »    -    » 


L- 


*.  .. 


/ 


Fig-  5. 

Terrain  appartenant  à  la  «  Capitalisation  » 


i°  la  contrescarpe  du  château; 

2"  deux  regards  appartenant  à  la  source  Gaalor. 

La  contrescarpe,  construite  comme  dans  ses  autres  par- 


i   niveau  actuel   du  sol.  Son  dcrase- 
mcm  présentait  une  épaisseur  de  i  m.  3o. 

la   longueur  qu'elle  pté- 

Son  oie,  a  peu  prés  rectiligne,  s'amorçait  sur  te  mur. 
limite  Je  la  propriété  aboutissant  d'une  part  à  la  rue  du 
Donjon,  a  i8  m.  70,  de  la  rue,  ei  d'autre  pan  dans  l'aie 
du  mur  du  fond  de  l'immeuble,  à  8  m.  70  de  l'axe  du 
précédent  mur,  vers  l'est  (fig.  5). 

I  -1  longueur  de  l'axe  de  cette  contrescarpe  dans  la  partie 
découverte  était  de  1 1  m.  »5. 

Les  axes  verticaux  des  deux  regards,  de  forme  carrée,  se 
trouvaient  ainsi  déterminé*  : 

Celui  du  regard  le  plus  occidental  par  le  croisement  Je 
deux  parallèles  l'une  au  mur  du  fond  de  l'immeuble,  i 
1  mètres  de  sa  face  extérieure,  l'autre  au  mur  occidental 
de  l'immeuble,  à  2  m.  7?  de  sa  lace  extérieure;  l'autre 
regard,  au  croisement  de  deux  parallèles  aux  même* 
murs,  l'une  S  3  m.  iS  de  la  face  extérieure  du  mur  du 
fond,  l'autre  à  7  m.  73  de  la  face  extérieure  du  mur  occi- 
dental allant  vers  la  rue  du  Donjon. 

Les  côtés  de  ces  regards  se  trouvaient  être  parallèles  à 
la  ligne  déterminée  par  les  deux  axes  indiquant  en  même 
temps  le  sens  de  la  canalisation  sur  laquelle  ceux-ci  s'ou- 
vraient. Ils  étaient  entourés  de  mursdeom.  22  d'épaisseur: 
leur  vide  avait  pour  le  premier,  o  m.  41  de  côté,  o  m.  61 
pour  le  second. 

Terrain  de  M.  Benoît. 


t  les  fouilles  précédant  la  construction  que 
fit  exécuter  M.  Benoît,  rue  du  Donjon,  on  découvrait  suc- 


au  dessous  du  niveau  du 


25l 


trottoir,  une  voûte  plein  cintre  en  moellons,  de  o  m.  25 
d'épaisseur,  construite  au-dessus  d'un  réduit  présentant  les 
dispositions  suivantes  : 

Un  couloir  central  de  i  m.  2  5  de  large  que  recouvrait 
immédiatement  la  voûte  précitée,  long  de  3  m.  35,  était 
fermé  à  ses  deux  extrémités  par  des  murs  en  maçonnerie. 
Les  directrices  delà  voûte  suivaient  la  plus  grande  dimen- 
sion de  ce  couloir,  et  ses  murs  latéraux  en  recevaient  la 
retombée. 

Sur  ce  couloir,  s'ouvraient  de  chaque  côté  deux  caveaux 
de  i  m.  5o  de  large  séparés  entre  eux  par  un  mur  de  o  m.  2  5 
en  moellons. 

Leur  profondeur  était  de  2  m.  io.  Chacun  de  ces  ca- 
veaux était  voûté  séparément  en  moellons  de  o  m.  25 
d'épaisseur  et  de  o  m.  40  de  largeur  moyenne. 

Les  voûtes  plein  cintre  de  ces  quatre  caveaux  présen- 
taient une  direction  perpendiculaire  à  la  précédente 
voûte. 

La  pénétration  des  ouvertures  des  caveaux  s'accomplis- 
sait toute  entière  dans  la  verticale  des  murs  du  couloir. 

L'ensemble  occupait  un  espace  de  3  m.  35  sur  5  m.  45 
(mesures  prises  dans  le  vide  des  murs). 

La  fouille  poussée  jusqu'à  3  m.  80  du  niveau  du  trot- 
toir ne  découvrit  pas  malheureusement  l'aire  inférieure  de 
cette  cave,  transformée  à  une  époque  assez  récente  en 
bétoire,  ainsi  que  l'indiquait  le  fond  des  fouilles  constitué 
par  des  matières  vaseuses  et  noires. 

La  direction  du  couloir  central  faisait  45°  avec  la  rue  du 
Donjon  en  cet  endroit.  L'angle  le  plus  occidental  des 
caves  se  trouvait  exactement  dans  le  prolongement  du 
mur  de  clôture  occidental  du  logis  de  l'ancien  chapelain 
des  Ursulincs  encore  existant  sur  la  rue  Morand. 

L'angle  le  plus  au  nord  des  caves  tombait  à  plomb  de 
l'alignement  de  la  propriété  de  M .  Benoît  sur  la  rue  du 
Donjon. 

Sans  vouloir  préjuger  de  l'origine  de  ces  substructions, 


il  est  permis  néanmoins  de  supposer  qu'elle-  appartenaient. 
en  raison  de  leur  disposition  spéciale  et  de  leur  construc- 
tion soignée,  a  l'ancien  château. 

Peut-être  nous  trouvons-nous  là  en  présence  Je  caves 
servant  de  garde-manger  dépendant  des  cuisines  vraisem- 
blablement voisines. 

a'  Dans  le  même  terrain,  le  pic  des  terrassiers  se  trou- 
vait, plus  a  l'est,  arrêté  par  une  dalle  de  pierre  de 
o  m.  5o  x  o  m-  '<-'  fermant  un  orifice  à  2  m.  5o  au-dessous 
du  niveau  du  sol. 

Cet  orifice  donnait  accès  dans  une  vaste  cave,  à  l'inté- 
rieur de  laquelle  on  découvrit  la  courtine  du  château,  la 
demi-tour,  un  mur  romain  et  un  caniveau  pratiqué  pour 
l'écoulement  des  eaux  à  l'époque  romaine. 

L'angle  nord  du  regard,  de  forme  carrée,  se  trouvait  a 
t  m.  5o  de  l'alignement  de  la  rue  du  Donjon,  et  en  arrière 
de  celui-ci  ;  son  côte  oriental  était  à  plomh  du  mur  le  plus 
oriental  de  la  cave. 

La  cave  était  voûtée.  Ses  dimensions  moyennes  étaient 
de  3  m.  45  environ,  mesure  prise  perpendiculairement  a 
la  courtine,  et    de  5  m.  90  environ,    mesure  prise   dans 


Ses  murs    n'étaient  pas  perpendiculaire 


La  voûte  en  pierres  avait  o  m.  55  d'épaisseur.  Elle  était 
plein  cintre  et  retombait  régulièrement  sur  le  mur  le  plus 
oriental  de  la  cave,  mais  formait  pénétration  à  l'opposé 
avec  la  courtine  ;  la  ligne  de  cette  pénétration  horizontale 
se  trouvait  a  o  m.  75au-dessousdelaclefdela  voûte  (fig.  6). 

La  cave  était  bornée  d'un  côté  par  le  mur  de  courtine; 
d'autre  part,  par  des  murs  incontestablement  construits 
après  coup,  lors  des  remblais  des  fossés  ou  postérieuremeoi 
à  ceux-ci. 


Courtine  et  demi-toi 
appareillé  comme  les  t 


-  Le  mur    de    courtine   était 
s  parties  de  courtines  décou- 


vertes  antérieurement,  les  pierres  d'équarrîssage  régulier. 
avait  2  m.  80  d'épaisseur  au  fond  de  la  cave,  les  lits 
nt  de  o  m.  35  â  o  m.  43  de  hauteur. 


Terrain  de  M.  Benoit. 

La  courtine  reposait  directement  sur  la  terre,  s.ins  fon- 
dation? de  béton,  p;ir  conséquent  ;  elle  présentait  un  fruit 
assez  accusé  de  o  m.  40  par  mètre. 

Son  pied  était  constitué  par  deux  assises  ou  libafies  for- 


Vers  le  nnrJ,  la  c  iunine  loi^nait  la  demi-tour  du  châ- 
teau formant  saillie  à  l'intérieur  de  la  cave. 

Cette  saillie,  jusqu'il  la  pénétration  d'un  des  murs  dci« 
ave  de  direction  à  peu  près  perpendiculaire  à  celle  de  1« 
:,  était  de  i   m.  85. 

Parallèlement  à  La  courtine,  la  partie  visible  Je  h  demi- 
tour  apparaissait  sur  une  largeur  de  o  m.  S8.  Sa  longueur 
mible  développée  était  de  i  m.  20. 

Au  point  où  h  courtine  joignait  la  demi-tour,  celle-li 
faisait  10°  vers  Test  avec  la  direction  du  nord. 

L'angle  formé  par  la  courtine  et  sa  pénétration  avec  li 
demi-tour  ce  trouvait  perpendiculairement  a  l'alignement 
de  U  rue  du  Donjon  h  I  m.  10  de  cet  alignement,  sous  1c 
trottoir  de  la  rue  du  Donjon  et  le  pied  de  cette  perpendi- 
culaire sur  l'alignement  à  z  m.  8ô  de  l'angle  oriental  de 
l'habitation  de  M.  Benoît,  mesure  prise  vers  l'occident. 

La  courtine  se  développai!  dans  la  cave,  jusqu'à  la  demi- 
tour,  sur  une  longueur  de  5  m.  40. 

Son  point  opposé  à  la  demi-tour,  en  (onction  avec  le 
mur  de  cave  opposé  à  la  rue  du  Donjon,  se  trouvait  être  à 
plomb  de  t'axe  du  mur  oriental  de  la  construction  de 
M.  Benoît,  à  3  m.  5o  en  arrière  de  l'alignement  delà  rue. 

Autres  murs  de  la  cave.  —  Le  mur  de  cave  en  pénétra- 
tion avec  la  demi-tour,  situé  sous  le  trottoir  de  la  rue 
du  Donjon,  Taisait  un  angle  aigu  de  jb°  environ  avec  la 
direction  de  la  courtine. 

Ce  mur,  dans  sa  hauteur,  était  construit  en  blocirrcgu- 
lier  et  en  mortier.  Sa  longueur  entre  la  demi-tour  et  le 
mur  opposé  était  de  1  m.  07. 

Le  mur  de  cave  opposé  a  la  courtine  lui  était  parallèle. 
C'est  sur  ce  mur  que  retombait  la  voûte  de  la  cave. 
Il  présentait  le  même  appareil  que  la  courtine  (6g.  7). 


255 


Il  reposait  sur  un  mur  de  construction  romaine  dont  il 
sera  question  plus  loin. 

Sa  longueur  était  de  5  m.  3o. 

Enfin,  le  dernier  mur  de  cave,  vers  le  sud,  formait  un 
angle  sensiblement  aigu  (70°  environ)  avec  la  courtine. 

Sa  longueur  était  de  3  m.  65. 


Hg.  7. 
Coupe  sur  la  cave  du  terrain  de  M.  Benoit. 


Caniveau  sous  la  courtine.  —  En  dessous  de  la  cour- 
tine, à  environ  1  mètre  en  dessous  des  libages,  se  trouvait 
un  caniveau  d'origine  vraisemblablement  romaine,  car  il 
présentait  une  direction  parallèle  au  mur  romain  précé- 
demment cité. 

Ce  caniveau  présentait  au  fond  un  dallage,  ses  parements 
verticaux  étaient  constitués  par  du  moellon  assemblé  au 
ciment. 

Sa  voûte  était  en  arc  surbaissé  et  était  partiellement 
écrasée. 

Il  passait  sous  la  demi-tour. 


Son  épaistcur  à  1  outit  p 
gueur,  «oui  la  courtine  un  peu  avant  la  derai-tour. 

M  largeur  Jtaii  de  o  m.  40. 

L'eau  coukiil  trii  faiblement  dans  ce  caniveau. 

Son  mur  côté  est  avait  o  m.  80  d'épaisseur. 

Sa  direction  comme  celle  du  mur  romain  cuit  «acie- 
men  i  nord-sud. 

11  est  certain  que,  lors  de  la  construction  de  la  courtine, 
U  présence  de  ce  caniveau  dut  être  ignorée,  les  fouilles 
n'ayant  pas  été  poussées  jusqu'à  lui,  sans  quoi  les  rondi- 
tions  de  la  courtine  auraient  inévitablement  été  établies 
en  cet  endroit  au  moins  au  niveau  de  son  dallage. 

Mur  romain.  —  A  1  métré  au-dehorsdu  parement  exté- 
rieur du  caniveau  se  dressait  le  parement  d'un  mur  ro- 


Cclui-ci  s'élevait  à  2  m.  5o  au-dessus  du  fond  du  cani- 
veau. 

Le  parement  apparent  était  constitué  de  petites  pierres 
carrées,  appareil  adopté,  d'ailleurs,  pour  toutes  les  ta«s 
des  murs  romains  reconnus  en  cet  endroit  de  la  ville. 

Ce  mur  lait  de  moellons  en  mou  avait  une  grande  épais- 
seur, et  celle-ci  se  perdait  sous  le  mur  de  la  cave- 

11  faisait  une  saillie  intérieure  de  o  m.  70  sur  le  mur  île 
cave  vers  le  sud,  et  de  2  m.  18  au  nord  ;  ces  mesures  prises 
aux  deux  extrémités  de  la  cave. 

Il  est  intéressant  de  constater  que  la  direction  de  ce  mur 
romain  étant  presque  parallèle  à  la  courtine,  celui-ci.  en 
nous  plaçant  dans  l'hypothèse  déjà  énoncée,  aurait  vrai- 
semblablement constitué  un  des  murs  de  couloir  de  l'am- 
phithéâtre romain. 

Il  convient,  pour  compléter    les  ind: 
ment  fournies,  d'ajouter  les  mesures 
cet  endroit  : 

Hauteur  de  la  cave  sous  clef  de  voûte,  4 


précédera  - 
re  levées  en 


sion  prise  au  pied  du  r 
trouvant  o  m.  3oplus  I 


1,  le  fond  du  caniveau  se 


257 

Le  mur  de  o  m.  80  d'épaisseur  formant  un  des  côtés  du 
caniveau  avait  o  m.  20  de  hauteur  au-dessus  du  fond  de  la 
cave,  et,  par  conséquent,  o  m.  5o  au-dessus  du  fond  du 
caniveau,  celui-ci  étant  de  o  m.  3o  en  contre-bas  de  la 
cave. 

Terrain  de  M.  H  ornai  s. 

Les  fouilles  poussées  en  puits  sur  ce  terrain  présentent 
un  intérêt  particulier. 

Elles  ont,  en  effet,  non-seulement  remis  à  jour  les  fon- 
dations de  l'hôtel  de  Mathan,  mais  permis  de  reconnaître 
sur  une  assez  grande  longueur  la  continuation  des  murs 
romains  déjà  découverts  dans  la  tranchée  dégoût  de  la 
rue  du  Donjon  de  1907. 

Ces  deux  murs  parallèles  avaient,  on  le  sait,  leurs  pare- 
ments parfaitement  dressés  en  pierres  carrées  sur  leurs 
laces  extérieures.  Des  assises  de  briques  alternées  avec  des 
moellons  avaient  également  été  reconnues  dans  leur  cons- 
truction. 

Les  dernières  fouilles  ont  révélé  les  mêmes  disposi- 
tions. 

Il  convient,  néanmoins,  de  remarquer  que  si  ces  murs 
traversaient  par  le  travers  tout  le  terrain  de  la  propriété 
de  M.  Homais,  le  mur  le  plus  occidental  dérasé  aux 
mêmes  profondeurs  indiquées  dans  le  relevé  de  1907,  voi- 
sines du  niveau  de  la  rue,  n'a  été  suivi  que  sur  une  lon- 
gueur de  4  m.  5o  à  partir  de  l'alignement  (fig.  8). 

Après  cette  longueur,  on  perdait  sa  trace,  les  fouilles 
n'ayant  pas  été  poussées  plus  avant. 

Cependant,  vers  le  fond  de  l'immeuble,  un  puits  ayant 
été  creusé  à  8  m.  80  de  profondeur,  le  dérasement  d'un 
mur  romain  apparut  à  ce  niveau  dans  un  angle  du  puits. 

Ce  puits  se  trouve  immédiatement  sous  l'angle  du  fond 
de  la  propriété  de  M.  Homais,  contigii  à  celle  de 
M.  Quesnel,  son  axe  étant  à  14  mètres  de  la  rue  du  Don* 
jon. 

18 


': 


Terrien  3e  M.  Honnis. 

F=  se  lï-.-^.vîsai  ta  plan  qae  nous  irions  dressé  slon, 
?rïS':i5S*a)  «es  une  io~-.te  hvpothéàque  le  plan  des  artott 
ie  Rroes.  U  poJM  en  qoestioo  se  trouverait  être  à  te- 
plaoeateat  Je  il  peste  supposée. 


V 


I  raison  de  la  profi: 
cié  reconnu  dans  ce  pui 
.ubstruction  d'un  rr 
retrouvé   à   Nîmes   et 


ad 


ndeur  a  laquelle  le  mur  n 

s,  celui-ci  pourrai!  alor 

.ir  sous  la  piste,  comme  on  en 

u  Colisée.    On    pourrait  des  loi 


u  dan: 


analogui 


une  certaine  mesure,  q 
arènes  romaines  de  Rouen  existaient  des  caves  s 
à  celles  que  l'on  a  reconnues  dans  les  cirques  romains  de 
et  du  Cotisée.  Bien  qu'appartenant  ù  des  caves  sous 
l'arène,  il  ne  semble  d'ailleurs  pas  étonnant  que  cette  partie 
retrouvée  dans  le  puits  soit  dans  le  prolon- 
gement <Ju  mur  contîgu  à  la  rue  du  Donjon  ;  car,  en  se 
reportant  au  plan  supposé  des  arènes  de  Rouen  que  nous 
avons  dressé  en  1907,  il  est  facile  de  constater  que  la  pro- 
priété de  M.  Homais  se  trouve  justement  être  à  l'entré- 
roité  du  grand  axe  de  l'arène. 

1  Colisée,  par  exemple,  étant  jus- 
tement parallèles  au  grand  axe,  devaient  donc  en  cet 
endroit,  par  conséquent,  se  trouver  naturellement  dans  le 
prolongement  des  murs  des  gradins  existant  encore  près 
1  rue,  la  direction  de  ces  derniers  étant  à  peu  près 
Hèle  au  même  grand  axe  des  arènes  supposées. 
o  m.  66  en  contrebas  du  dérasement  de  ce  mur,  dans 
le  puits,  un  empattement  de  o  m.  20  de  saillie  apparut, 
dénonçant  les  parties  le<  plus  inférieures  du  mur. 

L'autre  mur  romain,  plus  oriental  se  poursuivait  i\  tra- 
vers les  caves  sur  une  longueur  de  7  mètres. 

A  partir  de  cet  endroit,  sa  présence  ne  fut  plus  signalée 
que.  dans  un  puits  creusé  dans  son  prolongement,  l'axe  de 
ce  puits  étant  tixé  par  une  parallèle  menée  à  9  ra.  a5  de 
l'alignement  de  la  rue  du  Donjon. 

Son  dérasement  dans  ce  puits  se  trouvait  il  une  profon- 
deur de  4  m.  80  au-dessous  du  niveau  du  trottoir. 

Sa  présence  a  été  encore  signalée  vers  la  face  occiden- 
tale d'un  puits  de  1 1  m.  45  de  profondeur  contigu  à  la 
(ace  orientale  du  mur  romain  prolongé,  à  une  distance  Je 
14  mètres  de  l'aligne  ment  de  la  rue. 


11  avait  en  cet  endroit  été  dérasé  à  8  mètre»  de  p 
deur,  et  ses  assises  inférieures  se  trouvaient  cl 
au  dessous  le  niveau  du  trottoir  (tig.  9). 


Lu*j*e  m&Tetie  dff  /tiITT* 


troupe  Jl's  puits  de  la  propriété  de  .M.  H01 


Comme  le  mur  dont  l'album  n»  1 ,  feuille  18,  de  la  Com- 
mission départementale  des  Antiquités,  donne  le  deuil, 
ses  fondations  avaient  été  établies  sur  pilotis. 

Ces  pilotis  avaient  o  m.  10  de  côté  et  se  trouvaient  espa- 
ces de  o  m.  5o  d'axe  en  axe. 

Les  mêmes  observations  faites  au  sujet  du  précédent 
mur  peuvent  donc  naturellement  s'appliquer  a  celui-ci. 

Il  convient  de  signaler  également  que,  à  l'angle  de  la 
propriété  de  M.  Homais,  contigu  à  la  propriété  de 
M.  Quesnel,  on  a  retrouvé  deux  murs  en  moellons  et 
pierres,  sous  l'aplomb  ou  aux  environs  de  l'alignement. 


•"un,  à  o  m.  So  en  arrière    de    l'alignement,   avait    un 
[^•"Crrient  en  glacis  parallèle  à  l'alignement. 

L'autre  formait   un  angle  très   ouvert   en   pénétration 

leKêre  sous  te   trottoir.  Il  s'étendait  sur  une  longueur  de 

**•-  5o  vers  l'est,  a  partir  Je  la  propriété  de  M.  Quesncl. 

Nous  avions  signalé,  en  1907,  près  de  l'escalier  retrouvé 

"s  l;i  touille,  un  parement  Je  mur.  Ce  dernier  mur  peut 

•"attacher  aux  précédents,  et  tous  trois  ont  Jù  appartenir 

alJ  x   mêmes  constructions,  cuisines  du  château  de  l'hilippe- 

uKuste,    sans  doute,   si  l'on  se  rapporte   aux  notes  se 

rai*açhant  à  celles-ci. 

En  arrière  de  l'immeuble  de  M.  Homais,  à  16  m.  5o  de 
dignement  de  la   rue,  et  à  3  mètres  du   mur  de  la  pro- 
rrtvté  de  M.  Benoist,  on  a  retrouvé  un  ancien  puits  de 
rnètre  de  diamètre.  L'origine  de  ce  puits  reste  indéter- 
minée (]). 


Propriété  n 


e  du  Bailliage 


mmeuble  occupant  le 
•  de  fond  limitant  le 
hauteur  constitué  en 


Lors  de  la  démolition  de  l'ancii 
<P  ri  de  la  rue  du  Bailliage,  !e  i 
'errain  nous  apparut  dans  toute 
deux  parties. 

La  partie  inférieure,  très 
leur,  était  constituée  d'assises  de  moellons  irréguliers  sépa- 
rées par  intervalles  par  dis  rangs  Je  briques  plates  romaines. 

Le  premier  lit  de  briques  romaines  se  trouvait  il  2  mètres 
du  niveau  du  trottoir  de  la  rue,  le  deuxième  lit  à  3  m.  80. 

Au-dessus  des  4  m.  80,  le  mur,  dans  sa  deuxième  par- 
tie par  conséquent,  avait  été  surélevé  postérieurement  par 
des  matériau*  de  nature  différente. 

Ce  qui  constitue  principalement  même  l'intérêt  de  cette 


(1)  Nous  devons  les  c 
|n  propriété  de  M.  Heu 
les  a  relevées  serupulci 


>  retrouves  dans 
M.   Gopeard  qui 

m 


(Couverte,  c'est  que 
i-ûice  courbe  wr  uni 


n  cet  endroit,  présente  u 
e  longueur,  courbe  que  ne 
e  en  1907  sur  le  cadastre,  et  qui  avait  sei 
de  base  au  tracé  des  arènes  que  nous  avions  donné. 

L'hypothèse  que  nous  avions  laite  alors,  en  examinant 
le  cadastre,  que  cette  partie  de  mur  devait  être  de  cons- 
truction  romaine,  se   trouve  donc  aujourd'hui  conrirm 

II  semble  surprenant,  peut-être,  que  le  parement  ne 
présente  pas  d'ouvertures,  et  que  sa  face  ne  soit  pas  dres- 
sée en  appareil  carre. 

Cependant  la  réflexion  permet  d'admettre  que  le  pare- 
ment non  lié  avec  l'épaisseur  du  mur  a  pu  s'en  détacher  et 
tombera  une  certaine  époque,  ou  que  cette  partie  exté- 
rieure du  mur  pouvnit  être  décorée  de  placages  de  pierres 
également  détruits. 

11  convient  peut-être,  en  outre,  d'attribuer  l'absence 
d'ouvertures  dans  cette  partie  de  mur  à  ses  fonctions  dans 
les  arènes,  car  la  déclivité  du  terrain  depuis  le  bouleva 
jusqu'à  la  rue  du  Bailliage  a  sans  doute  nécessité  en  < 
endroit  un  soubassement  assez  élevé,  soubassement  que 
l'on  retrouve  dans  certaines  arènes  romaines,  a  Poia,  par 
exemple,  corrigeant  les  différences  de  niveau  que  prése 
tait  un  sol  très  en  pente. 

Dans  la  cour  du  même  immeuble  actuellement  en  cons- 
truction, à  4  mètres  du  mur  romain  vers  la  rue  du  Bail- 
liage et  dans  une  direction  parallèle  à  celui-ci,  la  cave  de 
l'ancienne  construction  mesurant  7  mètres  sur  5  mètres 
(La  plus  grande  dimension  prise  parallèlement  au  mur 
romain)a  été  fouillée  pourl'éialilissememdecunalisaiions. 

Cette  fouille  a  révélé  à  7  m.  5o  en  contrebas  du  niveau 
de  la  rue,  des  substructions  anciennes  en  moellons,  établies 
dans  la  presque  totalité  de  la  surface  de  la  cave. 

Ces  substructions  en  moellons  se  rattachaient  sans  doute 
extérieurement  aux  anciennes  arènes  ;  il  ne  nous  a  pas  1 
possible,  cependant,  d'en  déiinir  la  destination. 

il  convenait,  cependant,  de  signaler  leur  présence 


263 


Les  papiers  de  feu  noti  e  collègue  M.  Biochet.  — 
Le  Secrétaire  a  fait  connaître  à  leur  sujet  les  désirs  de 
la  Commission  à  M  .  l'abbé  Anthiaume,  licencié  ès- 
sciences,  et  l'historien  de  notre  astrolabe  (i),  qui  avait 
eu  quelques  rapports  avec  M.  Biochet.  L'abbé  répon- 
dit qu'il  était  charmé  de  l'information,  et  qu'il  espérait 
bien  donner  quelque  satisfaction  à  la  Commission, 
d'autant  qu'il  «  connaît  intimement  »  son  légataire  uni- 
versel; mais  il  se  pourrait,  aux  termes  mêmes  de  cette 
réponse,  que  l'examen  et  le  classement  des  manuscrits 
ne  soient  pas  encore  terminés.  Il  parait  que  M.  Bio- 
chet avait  disposé  de  ses  notes;  j'ai  quand  même  appelé 
l'attention  sur  les  moindres  feuillets  qui  ont  pu  rester 
sans  affectation. 

La  Commission  se  loue  du  zèle  qui  a  jusqu'alors 
suivi  cette  affaire. 

M.  de  Vesly,  directeur  du  Musée,  termine  la  séance 
par  une  série  de  communications  non  moins  intéres- 
santes que  variées. 

Bas-relief  de  Lillebonne.  —  Dans  la  dernière 
séance  de  la  Commission,  j'ai  eu  l'honneur  d'exposer 
la  découverte  faite  dans  les  fondations  du  petit  Bal- 
néaire élevé  dans  l'orchestre  du  théâtre  romain  de  Lil- 
lebonne. 

Permettez-moi,  aujourd'hui  que  les  découvertes  se 
sont  précisées,  de  vous  les  exposer  complètement. 

J'avais  remarqué,  dans  les  fondations  et  à  l'angle 
S.-O.  du  petit  édicule,  une  pierre  sculptée  d'ornements 

(i)  L'Académie  des  Sciences  vient  d'offrir  5oo  francs  à  MM.  Sot- 
tas  et  Anthiaume  pour  leurs  savantes  recherches  sur  ce  curieux 
instrument. 


cp-rlepnv 
■  ieLmltpl.  I). 

7oi  le  fnpncai  «"on  bas-refaci  nxsunni  o  m.  JT 
r  w  o  n  48  de  hauteur.  Les  figura? 
ion  rcpraemces  nsci  que  sur  les  mes  1  meropes, 
c"es*-â-dirs  que  de»  efirâiofU  séparent  les  scènes  «les 
personnages. 

Un  grand  listel  vertical  divise  d'abord  le  panneau 
en  dtui  panies  :  celle  de  gauche  est  subdivisée  encore 
en  deux  par  un  autre  listel.  Dans  la  partie  supérieure, 
se  voient  les  jambes  d'un  petil  génie,  et,  dans  le  tableau 
inférieur,  la  tête  d'un  satyre  jouant  de  la  double  flûte, 
Le  plus  grand  tableau  mesure  o  m.  31  ;  une  femme,  le 
torse  nu,  vue  de  dos  et  regardant  à  droite,  asescheveui 
ramenés  sur  le  sommet  de  la  tête.  Son  bras  droit  est 
levé,  tandis  que  le  gauche  et  le  mouvement  général  de 
la  figure  s'abaissent  vers  le  sol.  Est-ce  Vénus  se  pen- 
chant vers  l'Amour  ?  Il  est  certain  que  la  symbolique 
des  sujets  indique  le  cycle  de  l'Aphrodite  ou  de  Bac- 
chas.  II  y  a  là  des  recherches  à  faire  que  je  n'ai  pas  en- 


265 


core  entreprises,  faute  d'éléments  nécessaires  et  indis- 
pensables. 

Cependant,  je  signalerai  les  caractères  qui  me  pa- 
raissent ceux  d'une  inscription  et  se  voient  dans  le  bas 
de  l'omoplate  et  sur  le  dentelé  ou  profil  gauche  de  la 
figure  principale. 

Ces  lettres  s'observent  bien  sur  la  photographie  exé- 
cutée par  M.  Monet,  et  encore  mieux  sur  l'estampage 
obtenu  par  le  procédé  Lottin,  que  m'a  remis  M.  Tassel 
de  Lillebonne. 


Le  Cimetière  franc  de  Petitville  dit  du  Bois-des-Tom- 
beaux.  —  La  commune  de  Petitville  appartient  au  canton 
de  Lillebonne.  Cette  localité  est  située  sur  le  bord  d'une 
falaise  crayeuse,  dont  la  Seine  baignait  encore  le  pied  il  y 
a  soixante  ans  (i).  Aujourd'hui,  les  eaux  du  fleuve  en  sont 
éloignées  de  près  de  quatre  kilomètres,  et  les  alluvions 
sont  devenues  de  riches  et  fertiles  prairies. 

C'est  sur  un  cap  de  la  ialaise  que  se  trouve  le  cimetière 
franc  connu  dans  le  pays  sous  la  désignation  de  Bois-des- 
Tombeaux.  En  cet  endroit  la  craie  est  recouverte  de  sa- 
blon  et  forme  un  tertre.  Le  fleuve  baignait  ce  tertre  a 
l'ouest  et  au  sud  par  une  vaste  crique  appelée  le  «  Cul  du 
Tôt  »  (2),  corruption  du  mot  «  Accul  »,  qui  en  Nor- 
mandie signifie  endroit  où  les  eaux  demeurent  stagnantes. 

(1)  Les  vieillards  se  rappellent  que  des  cabanes  de  pêcheurs 
s'élevaient  à  cet  endroit. 

De  même  aussi,  observe  le  secrétaire,  vers  la  tin  du  dernier 
siècle,  les  plus  vieux  habitants  d'Hartieur  racontaient  qu'ils 
avaient  cueilli  des  moules  au  pied  de  la  colline  du  nord  de  la 
ville. 

(2)  Tôt,  pour  toît  ou  maison,  est  souvent  employé  comme 
suffixe  dans  tous  les  noms  de  communes  ou  lieux  dits  :  Autre- 
tot,  Blactot,  Critot,  Estantot,  Kultot,  Sassctot,  Yvetot,  etc. 


La  toponymie  ne  prêle  d'ailleurs  A  aucune  équivoque, 
puisqu'à  200  mèires  h  l'esi  a  été  bâtie  la  ferme  du  «  Pas 
Criant  (glissant)  ».  Le  lieu  était  donc  bien  un  marécage. 
Cependant,  par  suite  de  sa  situation  sur  un  point  clevë  et 
sablonneux,  l'emplacement  du  Bois-des-Tombeaux  était 
désigné  pour  une  nécropole  franque.  Ces  peuplades  choi- 
sissaient pour  inhumer  leurs  morts  un  site  exposé  au 
soleil  et  non  humide (t).  l.'abbé  Cochet  (1)  lait  passer  par 
Petitville  la  voie  romaine  qui  de  Liliebonne  conduisait  à 
Dreux,  a  Evreux,  à  Lisîeux  et  au  Mans,  après  avoir  fran- 
chi la  Seine  au  Vieux-Port  (  Vêtus  Portus).  Il  est  indubi- 
table que  Petitville  est  une  localité  fort  ancienne,  et  If 
fouilles  exécutées  au  mois  d'octobre  1910  démontrent 
qu'une  population  y  vivait  aux  vu* et  vlii=  siècles. 

Est-il  hesoin  de  dire  que  le  nom  de  Bois-det-TombetUx 
fut  donné  à  cette  dépendance  de  la  ferme  du  Pas-Grii 
a  la  suite  de  découvertes  de  sarcophages  laites  iors 
l'ouverture  d'une  carrière.  Dès  1870,  l'abbé  Cochet  (3) 
signalait  l'existence  du  cimetière  franc  reconnu  en  cet 
endroit  et  dont  plusieurs  objets  et.  notamment,  des  sera 
masaxes  étaient  entrés  au  Musée  d'antiquités. 

La  guerre  franco-allemande  détourna  l'attention  de  ce' 
sujet  intéressant  pour  la  science,  etl'éloignement  de  Petit- 
ville  de  grands  centres  comme  Rouen  et  le  Havre  livra 
aux  ouvriers  carriers  la  majorité  des  objets  découverts 
depuis  quarante  ans  et  aujourd'hui  dispersés.  C'est  à 
bienveillance  de  M"»  de  Bovet,  propriétaire  de  la  ferme 
Pas  Griant,  que  nous  devons  la  bonne  fortune  d'avoir  pu 
fouiller  le  Bois-des-Tombeaux  et  de  déterminer  le  cime- 
tière franc.  Nous  l'en  remercions  bien  sincèrement. 


it)  C.   Bouicnçer.  —  Le   Cimetière  de  Alarchélepot,  Geargpt 

IJoury.  —  Le  Cimetière  franc  de  Ij  Justice  de   Ha-ts  (Mdnic). 

P.  35. 

(î)  Répertoire  archéologique  de  la  Seine-hffÈriture,  y.  1S7, 

(?)  IStitletin  delà  Commission  des  Antiquités,  L  II.  Uiade  187*1 

pp.  tBJ  et  J77. 


267 

Les  sépultures  étaient  situées  au  bas  du  coteau  ou  tertre 
décrit  plus  haut.  Le  plan  annexé  montre  qu'elles  étaient 
plutôt  groupées  que  disposées  ou  rangées  sur  un  seul  ali- 
gnement. Quelques-unes  avaient  été  faites  dans  des  cer- 
cueils de  bois  dont  on  retrouvait  les  clous  avant  servi  à 
fixer  les  planches.  Cependant,  la  majorité  comportait  des 
sarcophages  de  pierre.  Ces  cercueils  avaient  été  utilisés 
pour  des  inhumations  successives,  on  en  avait  fait  de  véri- 
tables caveaux  ainsi  que  le  démontrent  les  amas  d'osse- 
ments trouvés  non  loin  de  quelques-uns  d'entre  eux. 

Nous  avons  retrouvé  jusqu'à  trois  crânes  dans  ces  dépôts 
(  Voir  le  plan).  Remarque  à  consigner  :  c'est  que  les  cada- 
vres inhumés  directement  ou  dans  des  cercueils  de  bois 
n'ont  pas  été  visités. 

Sauf  une  sépulture  (n°  20),  les  corps  avaient  été  inhu- 
més la  tête  au  nord  et  les  pieds  tournés  vers  le  sud,  c'est-à 
dire  suivant  une  autre  disposition  que  celle  ouest-est, 
considérée  comme  classique. 

Les  Sarcophages .  —  Ils  étaient  sortis  des  carrières  du 
pays  :  Tancarville,  Lillebonncou  Caumont,  et  leur  trans- 
port avait  dû  être  fait    par  eau.    Peu  étaient  d'une  seule 
pierre   creusée.    Yjà    plupart    étaient    composés  de   deux 
pierres  ajustées,   mais  non   réunies  par  un    ciment  quel- 
conque.   Us  étaient   enfouis    peu   profondément  (o  m.  40 
environ).  Une  dalle  plate  formait  couvercle.  Cette  dalle, 
peu  épaisse,  s'était  brisée  dans  les  manœuvres  qu'elle  avait 
subies,  laissant  filtrer  par  les  interstices  le  sable  ou  passer 
les  racines  des  arbres.  Aussi  les  crânes  étaient-ils  remplis 
de  terre  et  se  brisaient-ils  dès  qu'on  les  soulevait.  C'est 
pourquoi  aucune  mensuration  n'a  pu  être  faite. 

Le  tableau  ci-après  donne  les  mesures  relevées  sur  des 
sarcophages  et  indique  les  longueurs  des  différentes  par- 
ties des  cercueils  de  pierre.  Malheureusement,  on  ne  peut 
tirer  aucune  remarque,  puisque  c'est  tantôt  la  tëtc,  tantôt 
les  pieds  du  sarcophage  qui  présentent  des  dimensions  dit- 


l'érentcs  et  que  plusieurs  c 

rcueih  n'ont  pu 

tre  mesur 

leurs  parois  s'étant  brisées 

t  détachées  avant 

1'explorat 

Complète  de  la  sépulture. 

La  remarque  la  plus  cur 

euse  a  été  faite  s 

ir  le  cerc 

(no  ■  1  du  plan).  La  pierre 

employée  avait  < 

té  celle  d 

gnée  sous  le  nom  de  Vergelé  (carrière  des  i 
Vcrnon).  Lorsque  les  ouvriers  eurent  dégage  le  cercueil  e 
l'eurent  enlevé  de  la  fosse,  ils  me  montrer! 
était  sculptée  en  dessous,  aux  pieds,  et  remarquèrent  d 
plus  que  la  cuve  n'était  pas  close  de  ce  côté.  La  croix,  i 
branches  égales,  mesure  o  m.  58.  Dans  chacun  des  c 
tons,  un  objet  a  été  sculpté  en  bas-relief,  mais  il  e 
impossible  de  distinguer  ces  attributs.  Toute  explicatioi 
qu'on  chercherait  S  en  donner  ne  serait,  suivant  noi 
qu'une  interprétation  imaginaire.  Nous  nous  contenter 
Jonc  d'en  produire  la  photographie  et  d'émettre  l'hy] 
rhè«e  que  le  sarcophage  a  été  taillé  dans  un  fragment  d 
monument  antique  |voir  pi.  VI). 

Monnaies.  —  Un  moyen  et  un  petit  bronze  à  l'effigie 
de  l'empereur  Constantin  I"  ont  été  trouvés,  mais  les  R/ 
étaient  également  illisibles.  Il  en  a  été  ainsi  pour  trois 
monnaies  du  moyen  âge.  Un  bouton  de  bronze  paraissant 
un  sceau  a  été  également  recueilli,  mais  i!  est  impas- 
sible de  distinguer  si  les  saillies  ne  sont  pas  des  boursouf- 


Armes  —  Les  Scramasaxes.  —  Trois  de  ces  grands  cou- 
teaux   ont  été  retirés  des   sépultures.    Deux  d'entre  eux 


étaient  bien  conservés;  le  troisiè 
débris  de  fer. 

Le  moins  oxydé  a  été  reçut 
(Voir  le  plan).  Il  mesure  o  m 
o  m.  35  pour  la  lame.  Celle-ci  t 
nures  ou  sillons  tracés  narrallèlen 


;  n'oflra 


:  plus  que  des 


illi  dans  la  tombe  n°  14 
08  pour  la  poignée  et 
tait  gravée  de  trois  rai- 
ent au  dos;  les  cavités  de 


dation  a  fait  dispai 


é  remplies  d'un  fil  d'argent  que  l'oxy- 


I 

I 


i 


f   fi   k   1     I     I 
<   ô   S 


I   I    r     : 


S3Sri[do?iiH  sa  p  „  n 


270 


Une  lance  il  talon  portant  un  signe  incruste  H  M  Kl 
sortie  des  dragages  Je  la  Seine  en  i88ï.  Le  scranusiiM: 
decouvert  ;i  Peticvilta  serait  donc  la  seconde  arme  trouvée 
dans  le  département  ayant  ponc  une  incrustation  de  métal 
précieux.  Le  fourreau  qui  la  contenait  avait  disparu. 
Cependant,  la  chape  qui  en  décorait  l'entrée  a  été  reirou- 
vée.  fille  était  formée  par  une  lame  de  bronze  allant  en 
diminuant  du  centre  vers  les  extrémités  réunies  par  un 
rivet.  Une  face,  l'antérieure,  portait  une  décoration 
Je  mappes  ou  entrelacs  semblables  à  ceux  tressés  par  les 
doigts  du  vannier  (pi.  Vil,  6g.  4).  Cette  partie  du  four- 
reau, assez  rare,  d'ailleurs,  nous  a  paru  intéressante. 

Les  scramasaxes  se  sont,  du  reste,  montrés  nombreux  a 
Pctitville;  et,  fait  remarquable,  ils  ont  toujours  été 
trouvés  auprès  des  sépultures  faites,  soit  dans  des  cer- 
cueils, soit  simplement  près  des  cadavres  inhumés  en 
dehors  des  sarcophages  de  pierre. 

Dans  la  sépulture  n°  14,  à  côté  du  scramasaxe,  se  trou- 
vait un  couteau  (Voir  le  plan)  ayant  o  m,  i  1  de  longueur 
de  lame  et  o  m.  41  pour  la  soie,  ce  qui  donnait  à  l'arme 
o  m.  i5ï  de  longueur  totale. 

Dans  cette  tombe,  qui  possédait  le  mobilier  le  plus  com- 
plet, on  m  également  trouvé  une  pince  à  épiler. 

Pinceà  épiler.  —  Ce  petit  objet,  qui  ne  mesurait  que 
o  m.  04  de  longueur,  était  formé  par  une  lamelle  de 
bronze  légèrement  incurvée  vers  son  milieu  et  large  Je 
o  ni.  oo3.  Kepliée  sur  elle-même  et  placée  sur  un  man- 
drin, elle  offrait  le  type  si  souvent  reconnu  dans  les  nécro- 
poles franques  carolingiennes. 

Boucles.  —  Plusieurs  boucles  ont  été  trouvées  au  Bois- 
d  es -Tombeaux.  Nous  le  savons  par  l'enquête  à  laquelle 
nous  nous  sommes  livré;  mais,  dans  nos  fouilles,  nous  n'en 
avons  recueilli  que  deux.  La  plus  petite  (hg.  ijesten 
bronze  et  comprend  la  plaque  et  la  contreplaque  décorées 
de  torons  sur  les  bords  et  de  courbes  en  S  que  M.  Boulen- 


Croîi  cantonnée 
^ilpt«  wr  le  fimJ  d'un  cercueil  du  Bo«-deS-Tombewl 

i  Pctùville. 


'   ^M       ffla-iJ         |-     ..■'•il 


fi       %^  W    ""'  ' 

J»'-       ■*•»• •*-<ll    K&jj  s 

■  # : 


Objets  découvert!  d-itis  le  Bais-des- Tombeaux,  à  Peiitvillc 


271 

ger  compare  à  des  figures  de  serpents  déformés  dont  il 
trouve  l'origine  dans  l'art  des  Scythes  et  des  Goths  (1). 

La  seconde  plaque  (fig.  2)  est  en  fer  damasquiné.  Tous 
les  ornements  exécutés  en  argent  ont  disparu.  Quelques 
traces  du  métal  précieux  se  voient  encore  ou  plutôt  se 
devinent  sur  les  plaques  de  fer  dont  la  forme  générale  est 
celle  d'un  poisson.  Avec  cette  boucle  de  fer  on  a  trouvé  un 
ornement  du  même  métal  et  qui  avait  également  reçu 
des  incrustations  d'argent. 

Ces  boucles  sont  identiques  à  celles  reproduites  dans  les 
albums  de  MM.  C.  Boulanger,  Barrière-Flavy,  celui  de 
Caranda  et,  en  général,  à  celles  trouvées  dans  les  nécro- 
poles franques  carolingiennes  explorées  dans  les  départe- 
ments de  l'Aisne  et  de  l'Oise. 

Elles  permettent  d'attribuer  aux  vnc  et  vm«  siècles  les 
sépultures  explorées  à  Petitville  dans  le  Bois-des-Tom- 
beaux. 

Fibule.  —  Une  seule  fibule  a  été  trouvée  dans  la  terre  et 
en  dehors  des  sépultures.  Elle  est  de  forme  discoïde  et 
mesure  o  m.  022  de  diamètre.  Cette  fibule  se  composait 
ou  plutôt  devait  être  formée  (puisqu'elle  est  incomplète) 
d'un  bouton  cylindrique  en  os  ou  en  bois  sur  lequel  était 
fixée  l'aiguille.  Ce  disque  était  recouvert  d'une  feuille 
mince  de  bronze  estampée  (fig.  3)  sur  lequel  se  voit  au 
centre  un  bouton  entoure  d'un  cercle  de  petits  points  en 
relief,  le  tout  enveloppé  de  quatre  figures  de  monstres 
marins  ou  serpents  déformés  contournés  en  S  et  dont  les 
membres  antérieurs  se  terminent  par  des  volutes.  —  Il 
semble  que  ces  figures  soient  les  prototypes  des  gro- 
tesques que  Raphaél  a  peints  aux  Loges  du  Vatican. 

Céramique.  —  La  céramique  rencontrée  dans  le  cime- 
tière   du    Bois-des-Tombeaux,    à   Petitville,    comprend: 

(1)  C.  Boulenger.  —  Le  Mobilier  funéraire,  etc. 


2-t2. 

quatre   petits  vases  !»    troncs  de  cônes  opposes  par  lew 
grande  base  et  qui  donnent  la  forme  dite  en  carène  :  type 
de  lu  céramique  des  Francs  et    dont   la    forme   fut  a 
employée  par  les  Etrusques  (i). 

Troisd'entre  ces  vases  sont  de  poterie  grise  et  mesu- 
rent o  m.  of>  à  o  m.  08  de  hauteur.  L'un  est  orne  d'ui 
annclct  à  la  base  du  col  (fig.  y),  l'autre  décoré  d'un 
rangée  de  parallélogrammes  à  la  partie  supérieure  de  la 
panse  (fig.  8|.  Le  troisième  vase,  un  peu  plus  grand  que  le 
précédents,  puisqu'il  mesure  o  m.  85  de  hauteur 
également  o  m.  06  d'ouverture,  est  de  couleur  jaune  ro« 
avec  annelet  ii  la  base  du  col.  C'est  un  type  déjà  vuj»' 
nous  dans  le  cimetière  franc  d'Osmonville  et  qui  appar- 
tient certainement  au  viti"  siècle. 

Tous  ces  vases  étaient  placés  aux  pieds  du  mort.  Cepen- 
dant, la  sépulture  (n»  14  du  plan)  comportait  deux  vas* 
déposés  l'un  à  la  tête,  l'autre  aux  pieds.  Ils  étaient  certai- 
nement votifs,  ainsi  que  l'indiquent  leurs  petites  dimen- 
sions. 

Objets  divers.  —  Outre  les  monnaies,  armes,  boucles, 
tibule  et  objets  divers  décrits  ci-dessus  et  qui  caractéri- 
sent l'époque  franque,  il  a  été  recueilli  des  débris  de  tuiles 
à  rebord  et  un  fragment  de  meule  en  poudingue,  témoin* 
indéniables  de  l'existence  d'une  station  gallo-romaine  dans 
le  voisinage.  Je  crois  devoir  en  iixer  l'emplacement  ' 
l'ouest  du  Bois-des-Tom beaux,  sur  le  poini  élevé  J£ 
la  crête  où  le  fer  de  la  charrue  rencontre   des  gros* 


Conclusion.  —  En   résumé,    l'explorati 
de  Petitville  a  révélé  : 

1°  Que  les  inhumations  les  plus  ancie 
dans  des  cercueils  de  bois  ; 
1°  Que  les  sarcophages  de   pierre,   sou 

(1)  Marlha,  L'Art  élrutque,  hg.  3i. 


iu  cimetiert 
i  ont  eu  lie" 
:  formés  de 


273 

deux  morceaux  pour  la  cuve  ont  pu  être  utilises  égale- 
ment dans  les  temps  lointains  et  simultanément  avec  les 
cercueils  de  bois,  mais  qu'ils  ont  servi  à  des  sépultures 
successives  jusqu'à  l'ère  romane  exclusivement  ; 

3°  Que  les  armes  trouvées  ne  sont  que  des  sera  ma  saxes 
et  des  couteaux  et  qu'elles  peuvent,  avec  la  céramique, 
foire  remonter  aux  vne  et  vin»  siècles  l'époque  où  fut  en 
usage  la  nécropole  franque  du  Bois-des-Tom beaux; 

4°  Que  cette  hypothèse  est  confirmée  par  les  boucles  et 
autres  pièces  du  mobilier  funéraire  rencontrées  à  Petit- 
ville  ; 

5°  Enfin  que  les  monnaies,  fragments  de  meule  en  pou- 
dingue et  de  tuiles  à  rebord  témoignent  de  l'occupation 
du  lieu  à  l'époque  gallo-romaine  et  qu'en  définitive  on  peut 
hasarder  la  conclusion  que  les  habitants  des  triages  du 
Bois-des-Tom  beaux  et  du  Pas-Griant  ont  pratiqué  les 
inhumations  jusqu'au  jour  où  l'ancienne  église  construite 
au  xie  siècle  (1)  devint  un  lieu  de  sépulture  et  le  cime- 
tière qui  l'entourait  un  nouveau  champ  de  repos. 

Monnaies  <Tor  de  Criquiers.  —  Dans  la  séance  du 
26  mai  1908,  j'avais  informé  la  Commission  qu'un 
petit  trésor,  composé  de  3o  monnaies  d'or,  avait  été 
trouvé  le  19  avril  précédent  à  Criquiers  et  m'avait  été 
présenté  pour  l'acquérir.  (Bull.,  t.  XIV,  pp.  281-282). 

L'achat  n'eut  pas  lieu,  le  ou  plutôt  les  possesseurs 
n'ayant  pas  accepté  l'offre  de  5oo  francs  que  je  leur 
avais  faite  pour  3o  pièces  aux  effigies  de  Louis  XII  et 
de  ses  successeurs. 

J'avais  perdu  cette  affaire  de  vue,  lorsqu'il  y  a  quel- 
ques semaines,  M.  Eusèbe  Facquet,  charron  à  Cri- 
quiers, vint  nVoffrir  d'acquérir  7  monnaies  d'or  qu'il 
me  dit  avoir  trouvées  en  démolissant  un  mur  au  ha- 

(1)  Cochet,  op.  cit.,  page  ibj. 

'9 


*74 


mc-iiu  de  Morienne,  commune  de  ftainte-Marguerite- 
lès-Aumale. 

,1e  procédai  comme  d'habitude,  c'est-à-dire  que  je 
demandai  des  renseignements  au  maire  de  iacommune 
sur  laquelle  la  découverte  avait  été  faite  J'appris  ainsi, 
de  M.  le  Maire  de  Sainte- Marguerite,  que  la  déclara- 
tion de  M.  E.  Facquei  était  erronée,  et  que  je  deuil 
m'adresser  à  son  collègue  de  C.riquiers.  L'honorable 
M.  Buée,  en  me  répondant,  m'a  permis  de  rétablir  11 
vérité  sur  la  découverte. 

C'est  en  abattant  un  orme  sur  la  propriété  de  M .  Buée, 
maire  de  ta  commune  de  Criquîers,  que  M.  Reusse. 
charron,  et  son  parent  et  aide.  M,  Eusêbe  Facquei, 
trouvèrent,  incrusté  entre  les  racines  de  l'arbre,  unpoi 
en  grès  contenant  trente  monnaies  d'or. 

M  M .  Reusse  et  Facquet  s'étaient  bien  gardes  de  pré- 
venir de  leur  découverte  M.  Buée,  le  propriétaire  du 
fonds  sur  lequel  la  trouvaille  avait  été  faîte,  Néan- 
moins, celui-ci  l'apprit,  et  les  inventeurs  furent  obligés 
de  lui  verser  quinze  des  monnaies  trouvées,  c'esi-a-dire 
la  moiiié  du  trésor. 

Les  sept  monnaies  acquises  pour  le  Musée  compo- 
saient la  part  revenant  à  M.  Eusêbe  Facquet,  et  qui 
comprenait  : 

Charles  VIII.  —  A).  Ecu  au  soleil  (Fleur  de  lis). 
Carolus  :  Dei  gka.  Francoru  rex.  —  Ecu  de  France 
surmonté  d'un  soleil. 

Ri.  Fleurs  de  lis.  XPS  :  Vincit  :  XPS  :  Régnât 
XPS:  imperat.  Croix  fleurdelisée  (fr,  à  Paris).  Poids  : 
3  gr.40.  —  i5  francs. 

Louis  XII.  —  A).  Ecu  au  soleil,  fleur  de  lis  couron- 
née. Ltioovtcos  :  Dei  :  Gratta  :  Francoru  :  Reï  b.  Ecu 
de  France  surmonté  d'un  soleil. 


2;5 

RK  (Fleur  de  lis  couronnée).  XPS  :  Vincit  :  XPS  : 
Régnât  :  XPS  imperat  :  b.  Croix  fleurdelisée.  Poids  : 
3  gr.  40.  —  i  5  francs. 

François  Ier.  — Aj.  Ecu  au  soleil  :  Franciscus  :  Dei  : 
Gra.  :  Francorum  :  Rex  :  Ecu  de  France  surmonté 
d'un  soleil. 

R).  XPS  :  etc.  imperat.  Croix  fleurdelisée  cantonnée 
de  deux  F,  et  de  deux  fleurs  de  lis.  Poids:  3  gr.  35. — 

I  5  francs. 

Un  second  exemplaire.  —  i5  francs. 

A).  Ecu  du  Dauphiné  :  Franciscus  :  Dei  :  Gra.  : 
Francor  Rex.  Champ,  écartelé  de  France,  Dauphiné; 
en  haut,  un  soleil. 

RJ.  XPS.  Vincit,  etc.  Croix  fleurdelisée.  Poids: 
3  gr.  33.  —  1  5  francs. 

Charles  X.  —  Ecu  d'or.  Carolus  X.  D.  :  G.  Fran- 
cor rex.  1590.  Ecu  de  France;  dessus  :  un  soleil; 
dessous  un  A.  Christus  Régnât  Vincit  kt  imperat. 
Croix  fleurdelisée,  fleuron  née  (frappé  à  Paris).  Poids: 
3  gr.  35.  —  2  5  francs. 

Pièce  rognée  italienne  :  or. 

Enfin,  une  monnaiecspagnole,  mais  rognée  et  pesant 
7  grammes. 

M.  Buée,  maire  de  Criquiers,  a  fait  abattre  un  orme 
voisin  de  celui  dont  les  racines  enveloppaient  le  trésor. 

II  ne  rencontra  aucune  monnaie,  mais  s'aperçut  que 
les  arbres  s'étaient  développés  sur  les  substructions 
d'une  ancienne  commanderie  de  Templiers.  Je  suis 
incité  à  croire,  par  suite  de  la  monnaie  d  or  étrangère 
ît  de  celle  de  Charles  X,  que  le  petit  trésor  de  Criquiers 
fut  caché  lors  des  randonnées  du  duc  de  Parme  et  de 
Henri  IV  dans  les  environs  d'Aumalc. 


—  ^c-milc  ie  arena:   D. 

V..    V"„.,    HES-fT'3  «B   l.tra  11^5   Ï_EC   REDKBA  ««HT- 

fwTtt',  —  5"eo83s  ^Kl.^■■^r->:u,  ErartiufO.  «nom- 
•fi:';  iis.-u:>  ^liu-ejiiH,  Q  jinrori  rat  omda  à  So- 
eurs le  _ iecsanîr-    ici*,  ïï  ^i  casitoiB:  ta:  aHth* 

>*bhii>  ute  tk^ji'. le  -f jr  inepte  sçôn-tkment i «^ 


277 

III.  —  Cette  médaille  mesure  58  ra/m  de  diamètre  et 
est  de  bronze  doré  (  i  ). 

A  l'avers  :  vt  sapiens  architectus  fondamentom 
posuit. 

La  tête  du  cardinal  de  Noailles  regardant  à  droite. 

En  exergue  :  Lvdovîcus  Amonius  CARhinalis  de 
Noailles,  dvx.  par  franco,  arghiepiscopus  p  arî  sien - 
sis. 

R).  Divo  Luo/ico  sacrum  in  insula  wcnoAtum  anno 

MDCLXIII,  CONTINUATUM  OntlO  MLCCII. 

L'église  en  construction. 

Exergue  :  Régis  liberalitas  et  PAROCuunorum,  et, 
plus  bas,  sur  une  ban  de  roi  le  :  iacobus  lhiillier,  pas- 

TOR,etC. 

IV.  —  La  médaille  intéresse  particulièrement  la  ville 
de  Rouen  (2).  Elle  fut  frappée  à  l'occasion  de  PHôtel- 
de-Ville  projeté  par  Le  Carpentier,  édifice  qui,  on  le 
sait,  ne  fut  pas  édifié. 

Médaille  bronze  :  D.  :  42  m/m. 

A).  Lud.  XV,  christianiss. 

Le  roi  Louis  XV  regardant  à  droite;  au-dessous, 
f.  m. 

R).  avspice  rege  DU.ECTissrMO.  —  La  façade  de  l'édi- 
fice, et  dans  l'angle  gauche  :  roettiers. 

En  exergue  :  civ.  roto,  basiuca  instaurata  mdcclviii. 

V.  —  Médaille  bronze.  D.  :  53  m/m. 


(1)  Op.  cit.,  t.  II,  pi.  xxxv,  page  3a. 

(2)  Cette  médaille,  ainsi  que  la  suivante,  ne  sont  pas  indi- 
quées dans  le  Trésor  de  numismatique.  —  La  construction  de 
l'Hôtel -de- Ville  de  Rouen  fut  autorisée  par  lettres  patentes  du 
S  juin  1735,  enregistrées  au  Parlement  de  Normandie  le 
3o  juillet  suivant. 


A).  Loi'»  XVI,  roi  um  Fh*K(;ais  —  La  téic  du  roi 
regardant  ù  droite  Sou»  le  cou  :  B.  Duvivreu,  et  e" 
exergue  :  Ville  db  Paris, 

li).  JV  FERAI  DESORMAIS  «A  DKMEEIHE  HABITUELLE, 

Groupe  dans  lequel  la  Ville  de  Paris,  symbolisée  par 
une  femme  ponant  la  couronne  murale,  indique  les 
Tuileries  a  la  famille  royale,  composée  de  Louis  XVI. 
de  la  reine  et  du  dauphin  Louis  XVII.  —  L'événe- 
ment a  la  suite  duquel  celte  médaille  fui  frappée,  est 
suffisamment  connu. 


M.  le  Président  remercie  ses  confrères  d'avoir  prèle 
leur  concours  à  nos  éludes,  et  il  lève  la  séance  a  quatre 
heures 


270 


SÉANCE  DU    16  DECEMBRE  1910 

Elle  ouvre  à  deux  heures  un  quart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  G.  Le  Breton,  vice-président. 

Membres  présents  :  MM.  Garreta,  Lefort,  Mgr  Loth, 
Pelay,  Poussier,  Ruel,  Vernier,  de  Vesly  et  l'abbé 
Tougard. 

Se  sont  excusés  :  MM.  Cahingt,  Deglatigny,  Du- 
veau,  Lormier,    Malicorne. 

Le  procès- ver  bal  de  la  dernière  séance  est  adopté 
sans  observations. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  est  abondam- 
ment fournie,  comme  il  résulte  de  ce  détail  :  Bulletin 
archéologique  du  Comité,  1909,111;  1910,  1;  — Item, 
historique  et  philol.,  1909,  111  et  iv,  un  fasc.  ;  — 
Bull,  de  la  Soc. . .  de  Soissons,  V,  1908;  —  Bull,  de 
la  Soc. . .  de  Langresy  83  ;  —  Bull,  de  la  Soc. . .  de 
V  Orne  t  XXIX,  ni;  juillet  1910;—  Bull,  de  la  Soc... 
des  Antiquaires  de  la  Aforinie,  234,  1910;  —  Mém. 
et  Docum.  de  la  Soc.  Savoisienne,  XLVÏII  et  XLIX, 
1910;  —  Bull. . .  des  Antiquaires  de  Picardie,  1910, 
111  ;  —  Bull. . .  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  XXV  et  (  1  •' 
trim.  1910)  XXVI;  —  Mém...  des  Antiq...  de  la 
Côte-d'Or,  XV,  2e  et  3s  1907-1909,  in-40;  —  Anna- 
les de  la  Soc...  de  Château-Thierry,  1909;  — 
Bull,  de  la  Soc...  de  Semur-en-Auxois,  XXXVI, 
1908- 1909;  —  Bull,  de  la  Soc. . .  de  Gand,  XVIII, 
3  ;  —  Deux  extraits  (n0$  1910,  19 1 1)  du  Smithsonian 
Report,  pp.  677-710.  Washington,  1909. 


i5  on.  <r,or>.  —  Bulletin  du  Comité  da  Beau- 
Art»  dei  départements,  octobre,   lyio. 

Correipondancé  manuscrite  —  En  ouvrant  il 
fltMKe .  M .  le  Président  se  levé  pour  donner  lecture  ie 
r*rrAc  du  26  novembre  par  lequel  M.  le  Prête  1 
nomme  membres  de  U  Commission  M.  Altred  Pmn- 
fi#r,  ancien  pharmacien  à  Bcllcncombre.  et  M.H.Ca- 
biogt,  professeur  au  Collège  de  Dieppe.  II  se  t'élkîiï 
de  là  présence  de  M.  Poussier,  avantageusement  conna 
portes  espionnions  dans  le  passé.  Noire  nouveau 
Confrère  remercie  ■mccmotion. 

M.  Cahingt  remercie  du  grand  honneur  qui  lui  est 
fait  par  lu  décision  de  M.  le  Préfet,  et  il  s'excuse  sur 
ses  devoirs  professionnels  de  ne  pouvoir  assister  i  ls 
■tance. 

Efllt*  Sairtt-Ouén.  —  M.  de  Vesly  rappelle  set 
anciennes  démarches  pour  obtenir  la  réparation  ds 
toit  lires  de  l'Abbatiale.  Elles  ont  été  couronnées  de 
succès,  (trace  au  concours  de  M.  de  la  Bunodière.  Il 
nvnii  insisté  sur  le  mauvais  état  des  chéneaux,  dont  le 
bmi  entretien  incombe  à  la  Ville. 

I)atnpierre-en-/iray.  —  Château.  —  M,  Poussier 
ti  l'insigne  fortune  de  ne  pas  faire  son  entrée  à  la  Com- 
mission les  mains  vides.  Il  offre,  en  effet,  à  notre  al- 
bum une  série  de  dessins,  depuis  1820  jusqu'à  nos 
jour*,  qui  reproduisent  cette  noble  demeure  du 
khi*  siècle,  dite  parfois  «  des  Huguenots  ». 

«  l.e  nom  de  Beuvreuil,  observe  M.  Garreta,  sem- 
blerait se  rattachera  : 

-  David  Lalouel,  avocat  au  Parlement  de  Norman- 
die, qualifié  sieur  de  Buvreil,  anobli  au  mois  d'août 


28l 


1 653,  fils  de  Jean  Lalouel,  écuyer,  sieur  delà  Soudes- 
irye  et  de  Jeanne  du  Fayel,  demeurant  à  Rouen. 
»  Il  appartenait  à  la  religion  réformée  ». 

Rouen.  —  Rue  de  la  Maréquerie.  —  Il  nous  gratifie 
également  de  la  bonne  photographie  prise  de  cette  rue 
en  1868  quand  on  lui  donna  le  nom  de  rue  du  Doc- 
teur-Blanche. Elle  avait  été  soigneusement  conservée 
dans  son  cabinet  par  le  docteur. 

Véglise  (TEtretat.  —  Monument  historique  de 
l'Etat,  et  de  1 re  classe (  1 85o),  ce  très  intéressant  édifice 
réclamait  depuis  longtemps  des  réparations.  Voici  le 
résumé  des  deux  lettres  que  M.  le  curé  d'Etretat  a  écri- 
tes, à  leur  sujet,  au  Secrétaire. 

Vers  le  commencement  de  Tété  dernier,  le  curé,  sur 
l'avis  du  maire,  adressa  au  Conseil  municipal  une  de- 
mande de  restauration,  en  insistant  pour  provoquer 
l'examen  des  hommes  compétents. 

La  réponse  est  venue  le  1  3  novembre,  et  elle  conclut 
qu'il  «  n'y  a  pas  lieu  de  taire  de  réparations  », 
prétendant  qu'un  devis  n'avait  pas  été  fourni.  Un 
argument  décisif  était  pourtant  intervenu  aux  fêtes  de 
la  Toussaint  :  car  l'eau  y  coula  dans  l'église  avec  une 
telle  abondance,  qu'on  dut  ouvrir  ses  parapluies,  et  le 
bruit  de  sa  chute  sous  le  clocher  empêcha  d'entendre 
le  sermon. 

Çà  et  là,  en  effet,  la  toiture  est  détériorée,  notam- 
ment à  la  jonction  de  la  nef  avec  la  m  tiraille  de  la  tour, 
si  bien  que  la  voûte  est  demeurée  humide  sur  une  lon- 
gueur d'un  mètre.  On  semble  attendre  le  moment  des 
grosses  réparations.  Pour  une  construction  de  cet  âge, 
c  ce  serait,  dit  très  bien  M.  le  Curé,  un  acheminement 
vers  la  ruine  ». 


s  qu  on  ne  ptui  consi- 

*  à  ta  lettre  où  l 'Echo  dEtretu 

>  c'est  le  corc  qui  est  obligé  aux  rspars- 

irkk  refuse  pas  à  payer  des  travaiii 
lis  il  se  demande, 
t  locales  pourront  ensuiie 
a  sérieux  et  suffisant, 
c  eéîàkc  qae  Je  grandes  villes  regrettent  de 
S,  rtAcacc  intervention  de  la  Commù- 
étmmmK  émx  la  meilleure  espérance. 
L  le  frejwsen:  appelle  qu'en  succédant  à  Maillet 
rj.  3  «raàt  ea  le  bonheur  de  prêter  secours  i 
■onaaâre  roman  11  est  impossible  que 
:  •■peneurc  ne  pourvoie  pas  i  une 


sî  M.  le  Maire  «pose  « 


Jatte--  «V  Yairtqme\-%nit.  —  Il  en  faudrait  dite 
*«-*■:  3e  cerec  tcar  dont  nous  ne  pou  vons  nous  dés  in- 
wr«s;?  M  i;  Care  .ensuit  bien  que  rexcellent  rap- 
ror:  -ir  U  Ltior:  a  été  envoyé  au  Ministère.  »  Anm> 
ïsen:  î::.  coacIu;-:i.  le  rapport  est  dans  les  cartons.ei 
;i  v  nesiera    -Jrqu'j  ce  qu'on  trouve  moyen  de  l'en 


\:ntïs  une  courte  délibération,  approuvée  à  l'unani- 
mité. M  ^  Président  conclut,  en  oeqai  regarde  l'église 
d~E:rwj:.que  M.  le  Maire  a  le  devoir  d'écrire  au  Pf*" 
tet  une  lettre  alarmée  pour  recommander  instamment 
le  UmemiNe  eta:  de  cet  editice.  unique  dans  le  dépar- 
tement. Quan:  à  Valliquervilie.  le  recours  au  conseil- 
ler nxner.il  d'Y  veut,  qu'ont  décidé  le  maire  et  le  cure. 
es:  excellent;  il  r.iuira  y  joindre  une  lettre  à  M.  le  de- 


28? 


é  Quesnel  qui,  étant  sur  place,  peut  faire  au  Minis- 
;  une  démarche  décisive. 

Succession  Biochet.  —  Voici  ce  qu'a  pu  écrire,  le 
octobre,  M.  l'abbé  Anthiaume  au  Secrétaire  : 

Le  Nobiliaire  normand  doit  être  publié  à  Paris, 

•  le  libraire  normand  Ern.  Dumont. 

Hes  documents  livrés,  on  s'occupera  de  la  succès- 

n  qui  ne  sera  pas  entièrement  liquidée  avant  un  an 

plus. 

La  Bibliothèque  du  Havre  bénéficiera  des  ouvrages 

'elle  ne  possède  pas  encore.  Les  matériaux  amassés 

•  Caudebec  par  M.  Biochet  y  seront  réunis  au  Mu- 
archéologique  dont  il  fut  le  créateur. 

3n  cite  enfin  des  notes  mss.  sur  un  certain  nombre 
paroisses;  et  c'est  sur  ces  notes  que  j'appelle  l'atten- 
n  de  notre  obligeant  correspondant. 

Maison  et  rue  J.-Adeline.  -  Notre  confrère,  M.  G. 
bosc,  a  souhaité  (Journal  de  Rouen  du  25  octobre 
nier)  qu'une  plaque  commémorative  fût  apposée 
le  logis  où  J.  Adeline  a  passé  toute  sa  vie,  ou  bien 
e  son  nom  fût  donné  à  une  rue.  Seraii-il  donc  ex- 
sif  de  désirer,  maintenant  que  la  rue  est  votée,  qu'on 
t,  en  outre,  sur  sa  maison,  une  inscription  pour 
pétuer  mieux  encore  le  souvenir  de  l'artiste  qui  a 
>ien  mérité  du  Rouen  monumental? 

^a  proposition  du  secrétaire  est  adoptée  et  sera 
tmise  au  maire  de  Rouen. 

M.  Léopold  Delisle.  —  Puisqu'il  vient  d'être  parlé 
lomsderues,  M.  Pelay  verrait  une  grande  conve- 
nce  à  ce  que  Rouen  possédât  aussi  sa  «  rue  Léopold 
liste  ».  Cet  illustre  Normand,  dont  la  réputation  est 


.  à   toqodle   il  a 
t.  Il  serait  doo< 
■  foi  faapajIwijL  dans  la  capitale  à 

ment  par  U  Coo>- 


M.  La»  4e  Verfr  dm  pli 


e;  raattreestdc  Marc-Aaréfe 
■a»  a  a—jatt,  f— ce  tjwTI  ««M  —fec  data  le  ko  dn  fa- 
tal «■  ■  fcMCfctta  ■  —  très  ea  aapdiai  les  popolabnB 
raaa.  *— ■  ras  éaBBe  o  aprej  b  ucscrâpnon  :  car  K 
•e  *•  Mwaéc  raiéajaàaû-  Le  G.  B  de  Faosna*  e* 
a  Omo-  a  criaa  A-  Maa-s-Asnie.  an  francs,  wr  Co- 
tât »-  Bàaw.  t.  IL  aayiSAax  5*4*. 

*■-  C*r»   F»r>mi   Pu.  Soa  bosse  A  droite,  attc  le 


:  derrière  teqad   est  us 
s,  m  pana  de  face  re»f- 


.  P*  a  f.   Son  buse  ou  ' 
■  et  la  canane. 
-  m  S-  C.  Mart>-A«rêle  &o*  "■ 
t.  tesm  na  sceptre  surmonte 
«"aa  aâajkr.  Cas  HI  «st  faalaji  rfi   i  à  rrterrue. 


285 


mon  séjour  dans  celte  localité  pour  explorer  la  région  si 
riche  en  antiquités  de  toutes  les  époques. 

Ma  première  visite  a  été  pour  le  chantier  de  M .  Girard, 
entrepreneur  de  maçonnerie  a  Saint-Saéns.  Cet  entrepre- 
neur, qui  a  démoli  l'antique  église  et  reconstruit  la  mo- 
derne, possède  de  nombreux  débris  de  l'édifice  disparu. 
Il  a  même  édifié  un  hangar  et  employé  les  colonnes  et  les 
chapiteaux  du  XIII'  siècle  pour  en  soutenir  la  toiture, 
suivant  en  cela  l'exemple  des  habitants  de  Sotieville-sous- 
Ic-Val  et  d'Alizay,  qui  ont  construit  les  portails  de  leurs 
fermes  avec  les  colonnes  de  l'abbaye  de  lîon-Port. 

Au  milieu  des  débris  amoncelés  dans  le  chantier  Girard, 
j'ai  retrouvé  les  modillons  du  grand  autel  élevé  dans  l'église 
de  Saint-Saéns  par  Millet  des  Ruisseaux.  Les  chapiteau» 
dorés  provenant  du  même  aulel  ont  été  déposés  dans  les 
dépendances  du  presbytère  par  M.  l'abbé  Cagniard,  alors 
curé-doyen  de  Saint-Saens.  Mais  il  n'est  rien  resté  du 
grand  bas-relief  qui  décorait  la  contre-table  du  même 
auiel. 

C'est  déposé  contre  une  muraille  que  j'ai  vu,  arqué,  un 
fragment  de  pierre  tombale  que  M.  Girard  a  bien  voulu 
ro'offrir  pour  le  Musée. 

Cette  dalle  a  été  arrachée  sans  aucune  précaution  des 
pierres  qui  l'enveloppaient,  et  de  ce  lait  a  été  brisée  et 


;s  inscriptions  de  la  bordure 
loique  les  noms  des  person- 
sépulture  ainsi  que  les  date» 
elle  offre  encore  un  certain 


dciériorée.  Ce 
ont  disparu.  Néanmoins, 
nages  dont  elle  recouvrait 
de  leur  décès  aient  dispart 
intérêt  documentaire. 

Elle  mesure  o  m.  90  de  hauteur  sur  o  m.  55  de  largeur, 
et  laisse  voir  la  partie  décorative,  qui  se  composait  d'un 
tableau  sur  lequel  est  tracée  une  arcade  géminée  dont  les 
arcs  reposent  latéralement  sur  des  colonnes  a  chapiteaux 
Kodronnés,  et  au  centre  sur  un  modillon  ou  cul-de- 
lampe. 


Sous  fireature  de  droite,  l'effigie  du 


t  bien  con- 


X  ea   présence  dune  dalle  tumulaire  d'un  nche 

»  et  >lc  «oa  Épouse,  ayant  reposé  J.ins  un  menu 

i  et  représenté  la  tête  nue,    appuyîe 

*  cncrcux  sont  boudes  et  la  barbe  loi>- 

t  vêts  Jj  poorpoint,  porte  le  ha ut-de- chausse' , 

s  an  large  manteau  qui  ne  laisse  aper 

r  que  kumiu  jouîtes  dans  l'attitude  de  la  priera 

eau  de  U  colonne  lie  soit  godronne. 

G  ver»  le  tiers  de  la   hauteur,  arrête  I; 

t  lierre,  doot  ies  spirales  enveloppent  la   base  de  la 

.  Tout  oe->  caractères  semblent  indiquer  que 

sépulture  peut  être   datée  de  la  seconde    moitié  du 

■  tiède.  On  pourra  objecter  a  cette  attribution  les  lel- 

«  gMhiqncs  dont  les  traces  Ju  mot  n 

i.  L'êyif  i  iphie  lapidaire  e*t  souvent  en  contradiction 
;  l'époque  ou  les  monuments  .ont  été  élevé 
i.  par  «.etnplc  qu'a  U  cathédrale  de  Rouen,  hsh» 
cnpbum  du  toanheau  des  d'Amboisc  sont  en  capitales  m 
nques.  tandis  que  mr  le  mausolée  de  Brëzé,  élevé  it 
ans  plus  tard,  se  voient  des  caractères  gothiques  iii 
MxJes  des  vertus  cardinales,  ainsi  que  sur  les  grandes  pla- 
ques de  marbre  portant  les  condoléances  de  Diane  Je 
Pottiers. 

III.  Figurine  Je  Vierge  et  boucle  religieuse.  —  Ct*1 
dans  les  cm  irons  de  Saint-Sacns,  aux  Hayons,  que  M'J 
(nulle  n'a  dit,  cominue  M.  de  Vesly.  avoir  trou"  " 
boucle  et  1*  statuette  en  brome  dont  je  vous  soumets  Jt* 
ESOjnpMje*. 

n  Statuette  Je  ia  Vierge.  -  C'est  plutôt  une  k»w 
quunc  statuette,  cette  image  en  bronze  de  Marie.  tn 
relief  sur  une  ûcc  ci  présentant  un  méplat  avec  sifriii'** 
suspension  sur  1  autre. 


387 

La  Vierge  est  couronnée  et  vêtue  d'un  manteau  a  la 
forme  rigide.  11  ne  s'écarte  que  pour  laisser  saillir  les 
avant-bras  afin  de  présenter  l'Enfant-Dieu.  Le  groupe  re- 
pose sur  une  tête  de  chérubin  aux  ailes  éployées  et  se 
termine  par  un  demi-disque  ou  cachet. 

Cette  statuette,  que  je  rapporte  au  style  Louis  XIII,  a 
dû  appartenir  aux  pendeloques  d'un  chapelet.  M.  La  mu  lie 
m'a  affirmé  qu'il  l'avait  recueillie  en  ramassant  des  silex 
taillés,  ainsi  que  la  boucle  que  je  décris  ci-après  : 

Boucle  en  brorvçe  avec  inscription.  —  Dans  le'  même 
hameau  des  Hayons  qu'explorent  MM.  Lamulle  frères,  ils 
ont  également  recueilli  une  boucle  en  bronze  de  forme 
circulaire  et  de  om  045  de  diamètre.  Cette  boucle,  qui  est 
encore  munie  de  son  ardillon,  porte  cette  curieuse  ins- 
cription inscrite  en  relief  :  *f*  mater  dei  mkmento  ora. 

Les  premiers  mots  matkr  dei  mémento  sont  très  lisibles; 
mais  il  y  a  trois  lettres  très  difficiles  à  remplacer.  Forment- 
elles  l'abréviation  rox?  Mais  dans  ce  cas  que  signilierait- 
t-elles?...  Enfin,  le  mot  ora  est  parfaitement  lisible. 

J'ai  interroge  plusieurs  ecclésiastiques  pour  apprendre 
s*ils  ne  trouvaient  pas  dans  l'office  de  la  Vierge  Marie  une 
invocation  se  rapprochant  de  celle  inscrite  sur  la  boucle  des 
Hayons.  Leurs  réponses  ont  été  négatives.  Peut-être 
quelque  savant  épigraphiste  trouvera-t-il  le  mot  efface. 
Toujours  est-il  que  la  boucle  que  je  viens  d'étudier  a  été 
trouvée  dans  une  sépulture  ou  plutôt  en  creusant  dans  un 
herbage,  ainsi  qu'a  fini  par  me  l'avouer  M.  Lamulle  (de- 
vant au  Quesnay,  commune  de  Saint-Saëns). 

C©  ne  serait  pas  la  première  découverte  de  cette  nature 
k*te  dans  un  tombeau  (1).  M.  J.-M.Thaurin  a  collectionné 
^es  boucles  par  lui  trouvées  dans  le  sol  de  notre  vieille 
^PUale.  On  peut  les  voir   groupées  dans  la  vitrine  (salle 

**)  Collection  Thaurin. —  Galerie  Langlois,  vitrine  n#  109 (M usée 
e*  Anùq.,  salle  Langlois). 


.--■ 

t  J  an  ti  fuites,  ou.  sous  la  désûndricHi 
*  »,  ek*  L»fci«uii  leor  àliation  avec  le-  bou- 
da « «sntts  ie  I  ésn-aec traaque. 

s  d*  moyen  âge  peuvent  être  ran- 
s  spéciales  :  i«  les  boucles  simples, 
a  de  métaux  précieux;  5°  les  bou- 


le ae  prierai  pas  «les  premières  ;  elles  ont  à  peu  pris  le 
Mène  aanoMéire  et  la  atae  forme  pendant  tout  le  moyen 
àaje :  îoar  tes  secocôev  fl  M  souvent  difficile,  pour  ne  pu 
*ne  MmwaïBÉe.  de  décrire  ces  agraics  sur  lesquelles  deui 
■feeBJBK  dMEraaet  en  cotHtt  ont  produit  une  oxydation 
«j-a  a  «a*  d-jonraltre  le  dessin  le  vais  enrin  décrire  In 
Les  légendes  de  celles-ci  sont 
n'emploient  les  lettres  ^ue 
tabon.  Telle  la  boucle  recueil- 
e  de  l'église  Sain t-Sauveun  «Ji 
iï.  plusieurs  fois  répétée  ainsi.» 
•  fretie  ».  Cependant,  la  ma- 
l  des  invocations  à  Marie.  Le 
•»»«*■  iaar  it«k  développer  la  dévotion  à  la  Mire  du 
Christ  :  nest-eUe  pas  1  intermédiaire  désignée  entre  l'hu- 
aaaniie  et  la  divinité?  Femme,  elle  appartient  à  la  grande 
taaûUe  humaine,  et  sa  maternité  la  rapproche  de  Dieu  ! 
Aussi,  lit-on  sur  La  boucle  des  Hayons  :  mater  au.  ei, 
sjr  une  autre  tabule,  trouvée  dans  une  sépulture  Je 
retlwe. . .  avr  reux*  coeumum  —  ave  domina  (al. 

1V1  a  cru  que  les  boucles  faisaient  partie  du  costume  mo- 
nasttque.  oo  qu'elles  se  trouvaient  particulièrement  dans 
les  tombes  des  moines  (5).  C'est  une  hypothèse  qu'il  &«' 
abandonner,  putsaue  des  inscriptions  gâtantes  ont  été  i* 
cueillies  par  M  .J.  Tnaurin,  et  il  n 

lUNdra. 

i    ,*>St  Cochet.    Rtpertaire    irçk. 

iï   CoUecooa  Tbiurin.  IhUeim. 


e  suffira  de  citer  celle* 


289 

ci  :  ma  mie  trop  vos  eime  (sic),  qu'on  peut  voir  sur  une 
fibule  retirée  d'une  sépulture  de  Saint-Martin-sur-Renelle 
en  mai  1868. 

La  loi  que  paraît  établir  la  mensuration  serait  celle-ci  : 
Les  boucles  ou  fibules  augmentent  de  diamètre  en  se  rap- 
prochant de  notre  époque,  c'est-à-dire  qu'une  boucle  est 
petite  dans  le  bas  moyen  âge  et  qu'elle  est  relativement 
grande  vers  l'époque  de  la  Renaissance. 

IV.  Les  boucles  d'oreilles  d'hommes.  —  L'étude  des 
boucles  trouvées  dans  les  sépultures  du  moyen  âge 
m'amènent  à  entretenir  la  Commission  du  port  des  boucles 
d'oreilles  par  les  hommes;  car  c'est  une  coutume  qui  va 
disparaître  des  localités  où  elle  était  en  usage. 

Il  y  a  une  quarantaine  d'années,  nous  avons  remarqué 
dans  une  fête  de  compagnonnage  qui  se  tenait  non  loin 
de  l'Observatoire,  ù  Paris,  et  au  milieu  des  rubans  dont 
étaient  ornés  les  chapeaux,  que  les  hommes  avaient  de 
larges  anneaux  aux  oreilles.  —  Quelques  mois  plus  tard,  je 
fis  la  même  constatation  dans  un  bal  de  la  rue  Montmar- 
tre. 

Ce  fut  donc  un  fait  acquis  pour  moi,  que  les  ouvriers 
portaient  des  boucles  d'oreilles  avec  les  emblèmes  de  leurs 
corporations.  La  guerre  et  la  Commune  arrivèrent,  et 
j'avais  complètement  oublié  les  c  Compagnons  du  Devoir  » 
et  leurs  insignes,  lorsque  mon  attention  se  trouva  de  nou- 
veau appelée  sur  les  ornements  symboliques  que  portent 
suspendus  à  leurs  oreilles  les  ouvriers  de  la  presqu'île  de 
Tourville,  près  Elbeuf. 

Il  ne  s'agissait  plus  là  d'ouvriers  embrigadés  —  syndi- 
qués, selon  le  qualificatif  moderne  —  ni  des  Compagnons 
du  Tour  de  France,  mais  bien  d'artisans,  de  simples  villa- 
geois ignorants,  ou  presque,  des  formules  des  associations. 
Je  me  livrai  à  une  enquête  qui  me  révéla  deux  motifs 
principaux  :  La  mode  ou  l'usage;  un  prcsecvatif contre  les 


: 


maux  d'yeux.  Celui-ci 
Faculté  n'y 

Quant  à  la  mode,  elle  a  été  certainement  inspirée  pif 
l'emploi  que  les  ouvriers  urbains  faisaient  des  boucles 
d'ureilles  pour  se  reconnaître  dans  les  diverses  corpoia- 
tions. 

C'est  ainsi  que  dans  les  communes  de  TourviUe,  Je 
Cléon,  de  Freneuse  et  Saint-Aubin,  on  vit  les  mariniers 
porter  l'ancre  découpée  dans  l'anneau  d'or  qu'ils  suspen- 
daient â  leurs  oreilles;  les  tisserands  eurent  la  navette 
comme  embUme;  le  menuisier  et  le  charron  rétabli,  le 
compas  et  la  hache  ;  tes  charpentier»  avaient  les  mènes 
outils,  mais  diversement  groupes.  Les  valets  de  ferme  por- 
taient, découpés,  une  charrue  attelée  et  «on  mmlttisr. 

Les  trois  boucles  que  j'ai  dessinées,  grâce  a  la  htaoteB- 
lance  de  leurs  propriétaires  (i),  suffiront  pour  montrer  lai 
dimensions  de  ces  boudes  d'oreilles  ainsi  anales  ■yaabaMt 

Elles  indiquent  de  plus  que  tes  hommes  qui  le*  portes! 
encore  appartenaient  a  la  génération  de  i83o,  et  «ni  II 

coutume  dut  être  abandonnée  aux  environs  de  18S0,  puis- 
que les  hommes  âges  aujourd'hui  de  soixante  ans  n'ont 
plus  les  oreilles  perforées  pour  suspendre  au  lobule  l'an- 
neau symbolique  ou  guérisseur. 

V.  Robinet  en  cuivre  du  X  VI'  siècle.  —  Dans  les  caves 
du  vieux  château  d'Houlbec  (Eure),  dit  en  terminani 
M.  de  Vesly,  M.  le  comte  de  Postis  procède  à  des  fouilles 
pour  déterminer  l'emplacement  primitif  du  castel  ances- 
tral.  Dans  ce  travail.  M.  de  Postis  a  fait  plusieurs  déco»' 
vertes  intéressantes  La  plupart  regardent  les  environs  Je 
Bourgtheroulde,  et,  parmi  les  objets  retirés  des  fouilles, 
j'ai  acquis,  pour  le  Musée,  une  chantepleure  ou  robinet  Je 

(i)  MM.  Lebailleur,  Edmond;  Lebailleur,  Jean-Jacques;  Au* 
vard,  Jacques- Auguste,  tous  trois  lisbiiants  de  Frencute. 


2QI 

cuivre,  qui  peut  dater  des  dernières  années  du  xve  siècle. 
Cet  objet  assez  rare  tire  surtout  son  intérêt  de  sa  forme 
décorative.  C'est  ainsi  que  le  dégorgeoir  se  termine  par 
une  tête  de  chimère  ou  de  gargouille  et  que  la  clef 
donne  la  silhouette  de  la  fleur  de  lis  héraldique  de  cette 
époque.  Nos  chantepleures  modernes  ont  modifié  ce  sys- 
tème, mais  l'ont  conservé,  et  il  est  intéressant  de  constater 
cette  modification.  Il  n'est  pas  jusqu'aux  petits  trous  dont 
est  perforée  la  partie  du  robinet  en  contact  avec  le  liquide 
du  tonneau,  qui  n'indique  le  soin  qu'avaient  nos  pères 
d'obtenir  des  boissons  clarifiées. 

A  propos  de  Saint-Saëns,  M.  le  Président  fait  obser- 
ver qu'un  ancien  vitrail  où  se  remarque  une  anomalie 
dans  le  pectoral  du  Christ,  ne  le  doit  pas  à  une  fan- 
taisie de  l'ancien  verrier,  mais  à  un  accident  dans  la 
reconstitution  de  la  fenêtre. 

Sur  quoi  M.  de  Vesly  signale  la  disproportion  que 
présente  la  Vierge-Mère  dans  certaines  verrières  où  le 
sein  qui  allaite  l'Enfant-Dieu  est  gonflé  à  l'excès,  tan- 
dis que  l'autre  est  à  peine  visible.  M.  Pelay  croit  même 
avoir  lu  que  ce  dernier  est  parfois  entièrement  omis. 

Enfin,  le  secrétaire  communique  ces  deux  notes  : 

Les  épaves  du  Calvaire  de  Sotteville.  —  L'épreuve 
des  inscriptions  inaugurales,  offerte  par  le  secrétaire 
aux  archives  paroissiales,  a  été  accueillie  avec  recon- 
naissance. Il  faut  surtout  noter  ici  les  informations 
complémentaires  dont  elles  ont  été  l'occasion,  d'autant 
plus  que  la  destruction  remontant  à  plus  de  vingt  ans, 
on  pourrait  croire,  surtout  après  le  trouble  causé  par 
la  Séparation,  qu'il  n'en  subsiste  plus  aucun  vestige. 

Le  Calvaire  menaçant  ruine,  la  Préfecture  en  avait 
fait  demandera  la  Fabrique  la  restauration.  Ce  travail 


; 


•  i- 


l  «m   r&rs    piûmai  *  k  Sade» 


-   -    :   inàa  fiwtrB 
:  in  kmcl  II  «ai  .{tutre  beats 


PRINCIPALES  MATIÈRES  DU  BULLETIN 


Pages 

.    —  Régiment  de  la  Calotte 146,  183 

Albums  de  la  Commission 1 50,  222 

Vestiges  archéologiques 152,  1 94 

Cadastre  archéologique 157 

Cercueils  de  pierre 158,  180.  184,  192,  205 

Cimetière  franc  de  Fontenil 162 

Astrolabe  de  Béthencourt 178,  263 

Chapelle  de  l'ancien  Hôtcl-de  Ville 181 

Fontaine  d'Aréthuse 1 82,  189 

I.  —  Monnaies  anciennes 1 86 

Inscription  funéraire 1 87 

Dodécaèdre   1 90 

Membres  décédés ig  1,  203 

l.  —  Lillebonne,  informations  variées 193,  212,  233 

Monnaies  diverses 195 

Fontenellc  (chanoine) 1 99 

Barbier  de  Montault  (Mgr) 202 

'.   —  Amphithéâtre  gallo-romain  de  Rouen 21)5,  233 

Cheminée  de  Lisieux 206 

Jetons  rouennais 209 

Trésor  de  Monville 211 

Drapeau  révolutionnaire  de  Martincamp 214 

'.  —  Clocher  de  Valliquerville 225,  282 

Impostes 227 

Le  Logis  et  l'Œuvre  (J.  Adeline) 231,  283 

Château  de  Philippe-Auguste 233 

Gmetière  franc  de  Petitvillc 265 

Criquiers.  Monnaies  d'or 273 

Médailles  françaises 276 

.  —  Eglise  d'Etretat 281 

Rue  L.  Delisle 283 

Saint-  Sa  en  s.  Antiquités  diverses 284 

Boucles  d'oreilles  d'homme 289 


M  -is 
il  bk~  I 


I 


STANFORD  UNIVERSiTY   LIBRARIES 

STANFORD,  CAUFORNIA 

9450S 


~~